Droits de la personne, orientation sexuelle et identité

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Droits de la personne, orientation sexuelle et identité
 ONUSIDA et PNUD : Appel en faveur d’une action renforcée pour
promouvoir et protéger les droits de la personne des hommes ayant des
rapports sexuels avec des hommes, des transgenres, des lesbiennes, des
gays et des bisexuel(le)s dans le contexte de l’épidémie de VIH
18 décembre 2008
Les engagements unanimes pris par les Etats Membres pour réaliser l’accès universel à
la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en rapport avec le VIH d’ici à 2010 et
l’Objectif du Millénaire pour le développement 6 (OMD 6) – stopper et inverser la
propagation du VIH d’ici à 2015 – incluent des engagements en faveur d’une application
renforcée des droits de la personne de tous, y compris des personnes vulnérables à
l’infection à VIH et à l’impact du sida. 1 Ces engagements confirment le fait que
l’application des droits de la personne pour tous n’est pas seulement une bonne chose en
soi mais conduit aussi à une riposte plus efficace contre le VIH et a des effets positifs plus
larges en termes de santé et de développement.
Cependant, bon nombre de personnes exposées au risque d’infection à VIH, notamment
les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les transgenres, les
lesbiennes, les gays et les bisexuel(le)s, ne peuvent pas se protéger contre cette infection
ou vivre bien portantes si elles sont infectées à cause de la discrimination, de la violence,
de la marginalisation et d’autres violations des droits de la personne dont elles sont
victimes.
De nombreux gouvernements refusent de reconnaître qu’il existe des hommes ayant des
rapports sexuels avec des hommes, des transgenres, des lesbiennes, des gays et des
bisexuel(le)s dans leur société et/ou n’ont pas investi de manière appropriée dans la
santé ou les droits de la personne. Cette attitude a un impact pernicieux en ceci qu’elle
gène leur accès à des services de santé et en rapport avec le VIH, et les rend plus
vulnérable à cette infection. Par exemple, des chiffres concrets récemment publiés
indiquent que, dans certaines régions, 12 % seulement des hommes ayant des rapports
sexuels avec des hommes ont accès à des services en rapport avec le VIH. 2 3 En outre,
dans les endroits où ces groupes sont marginalisés ou criminalisés, bon nombre de
personnes craignent d’utiliser les services de soins/traitement du VIH, de santé ou autres
qui sont disponibles en raison du risque d’être confrontées à de la discrimination et, dans
certains lieux, à de la violence ou des poursuites pénales.
1
Déclaration politique sur le VIH/sida (A/Res/60/262), Déclaration d’engagement sur le VIH/sida (2001) A/Res/S-26/2;
Déclaration du Millénaire des Nations Unies (2000) Document ONU A/Res/55/2.
2
Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida, Rapport sur l’épidémie mondiale de sida 2008, ONUSIDA,
Suisse.
3
amfAR 2008, HSH, VIH et le chemin vers l’accès universel : jusqu’où sommes-nous allés ? Rapport spécial (en anglais),
amFAR, Etats-Unis d’Amérique.
Les ressources allouées pour une programmation appropriée de la lutte contre le VIH
ciblant les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les transgenres, les
lesbiennes, les gays et les bisexuel(le)s sont très insuffisantes par rapport à ce qui est
nécessaire pour réaliser les engagements pris par les Etats Membres de parvenir à
l’accès universel à la prévention, au traitement, aux soins et à l’appui en rapport avec le
VIH et de réaliser l’OMD 6. Une action urgente et renforcée est nécessaire pour élargir et
intensifier des ripostes efficaces et basées sur les droits destinées aux hommes ayant des
rapports sexuels avec des hommes, aux transgenres, aux lesbiennes, aux gays et aux
bisexuel(le)s dans le contexte de l’épidémie de VIH.
Comme tout le monde, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, les
transgenres, les lesbiennes, les gays et les bisexuel(le)s doivent jouir de l’ensemble des
droits de la personne, en particulier du droit à ne pas être victimes de meurtres, de
tortures, de violences, de détentions arbitraires, de diffamations, de discriminations et de
violations de l’intimité. 4 Ils disposent aussi du droit au niveau de santé le plus élevé.
L’application des droits de l’homme est essentielle pour la dignité de ces personnes, leur
protection dans un monde affecté par le virus et pour une riposte efficace contre
l’épidémie de VIH. Nous n’avons plus le temps de « faire les choses comme d’habitude ».
Pour plus d’informations, prière de voir le ‘Cadre d’action de l’ONUSIDA sur l’accès
universel pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et les
transgenres’ adopté par les coparrainants et le Secrétariat de l’ONUSIDA (décembre 2008).
« Dans les pays non dotés de lois pour protéger … les hommes ayant des rapports
sexuels avec des hommes, une petite partie seulement de la population a accès à la
prévention. A l’inverse, dans les pays dotés d’une protection juridique et d’une protection
des droits de la personne ciblant ce groupe de population, ils sont beaucoup plus
nombreux à avoir accès aux services. Ainsi, il y a moins d’infections, une demande de
traitements antirétroviraux inférieure et moins de décès. Non seulement il n’est pas
éthique de ne pas protéger ces groupes, mais cela n’a pas de sens du point de vue de la
santé. Cela nous pénalise tous ».
(M. Ban Ki-moon, Secrétaire général, août 2008)
« Soixante ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il est
choquant que les personnes les plus exposées au risque d’infection puissent encore être
victimes de discriminations ».
(M. Ban Ki-moon, Secrétaire général, juin 2008)
4
Nations Unies. Déclaration universelle des droits de l’homme, Pacte international relatif aux droits civils et politiques et
Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.
Droits de la personne, orientation sexuelle et identité sexuelle
L’ONUSIDA et le PNUD ont participé à une réunion de haut niveau sur les droits
de la personne, l’orientation sexuelle et l’identité sexuelle le 18 décembre. Lors de
cette réunion, une déclaration commune ONUSIDA/PNUD a été diffusée qui est
un appel en faveur d’une action renforcée pour promouvoir et protéger les droits
de la personne des hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, des
transgenres, des lesbiennes, des gays et des bisexuel(le)s dans le contexte de
l’épidémie de VIH.
Lire la déclaration commune
Voir l’émission diffusée sur le web : Groupe de discussion de haut niveau [1 heure
23 minutes]
http://webcast.un.org/ramgen/ondemand/specialevents/2008/se081218pm1.rm