Dossier de presse Les Arpenteurs FR

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Dossier de presse Les Arpenteurs FR
Les Arpenteurs
pour 7 danseurs & 6 percussionnistes
conception
Michèle Noiret & François Paris
un projet à l’initiative de
Jean-Paul Bernard
Les Percussions de Strasbourg
S
O
M
M
A
I
R
E
Introduction
3
Intentions
4
Note d’intention de Jean-Paul Bernard
5
Parole aux créateurs
Michèle Noiret
7
François Paris
8
Distribution
10
Annexes
Les Curriculum vitæ
11
Regard de Gérard Mayen
17
Extraits de presse
19
Contacts
24
Port-folio
25
les Arpenteurs
pour 7 danseurs & 6 percussionnistes
Introduction
Ces pages sont consacrées au projet Les Arpenteurs qui réunit la chorégraphe
Michèle Noiret, le compositeur François Paris et les Percussions de Strasbourg
dirigées par Jean-Paul Bernard, dans une scénographie d’Alain Lagarde. La lecture
de ce document, qui rassemble différents éléments de la création, permettra de
se faire une idée dynamique du spectacle.
Création en mai 2007 au Théâtre National, à Bruxelles
en coprésentation avec De Munt/La Monnaie.
Agenda des tournées
(susceptible d’être modifié)
2, 3, 4, 5, 6 mai 07
11 - 12 octobre 07
19 octobre 07
9 novembre 07
13 novembre 07
18 - 19 décembre 07
12 février 08
15 - 16 février 08
19 - 20 mars 08
12 avril 08
29 - 30 avril 08
Saisons 2007/08
2008/09
Théâtre National, Bruxelles (B)
www.theatrenational.be
Festival Musica, Le-Maillon, Pôle Sud, Strasbourg (F)
www.festival-musica.org
Automne en Normandie, Le Volcan,
Scène nationale du Havre (F)
www.automne-en-normandie.com
Festival MANCA, CIRM, Théâtre National de Nice (F)
www.cirm-manca.org
La Filature, Scène nationale - Mulhouse (F)
www.lafilature.org
Théâtre de la Ville, Paris (F)
www.theatredelaville-paris.com
L’Arsenal, Metz (F)
www.mairie-metz.fr
Théâtre Royal de Namur (B)
www.theatredenamur.be
Le Grame/La Maison de la Danse, Lyon (F)
Biennale Musiques en scène
www.grame.fr
www.maisondeladanse.com
Tanzfestival Bregenzer Frühling
Festspielhaus Bregenz (At)
www.bregenzerfruehling.at
Théâtre National, Bruxelles (B)
www.theatrenational.be
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les Arpenteurs
pour 7 danseurs & 6 percussionnistes
Intentions
L’arpentage, depuis toujours, a lié le corps et l’espace. Quand l’arpenteur
mesurait les distances avec son pouce, sa main, son coude, son bras ou sa
foulée, il utilisait son corps pour connaître les limites de son espace. Les
danseurs des Arpenteurs, chorégraphie de Michèle Noiret, ont gardé à l’esprit le
sens de cette démarche. Ils s’approprient aussi, à leur façon, l’espace dans
lequel ils évoluent par les mouvements de leur corps et l’énergie de leur
gestuelle, dans une ville qui laisse voir l’intimité des êtres. Une ville qu’ils
arpentent, tantôt solitaires, à la recherche d’eux-mêmes, tantôt dans d’étranges
rencontres.
La ville dont il s’agit est une métaphore pour accéder à l’humain, pour interroger
sa vie intérieure, ses perceptions, sa sensualité, mais aussi ses failles, ses
doutes, ses angoisses. Plus que de simples interprètes, les sept danseurs
tentent d’ajouter à leur virtuosité technique une capacité expressive, un
rayonnement qui en font de véritables « personnages chorégraphiques ». Ils ne
sont pas seuls sur scène. Parmi eux, autour d’eux, les six musiciens des
Percussions de Strasbourg interprètent la partition que François Paris a créée
spécialement pour ce spectacle. Sa composition ouvre des mondes musicaux
d’une étonnante richesse et tire du parc instrumental des Percussions de
Strasbourg, formé notamment des fameux « Sixxen » inventés pour eux par le
compositeur Xenakis, des sonorités et des accords qui font vivre cette ville
imaginaire et les êtres qui la traversent. Danse et musique se mêlent, se
répondent et se stimulent.
Visuellement, c’est à une « danse-cinéma » que Michèle Noiret invite le public.
Son univers fait naître de l’inconscient une rêverie éveillée où le sens est ouvert.
Le spectacle offre des images fortes, en particulier grâce à la scénographie
d’Alain Lagarde, mise en lumière par Xavier Lauwers, qui ont su jouer sur les
relations que nouent le « dedans » et le « dehors » de cette ville ouverte, étrange
et attirante par ses formes, ses couleurs et les êtres qui y explorent leurs mondes
intérieurs.
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Ecritures croisées
Jean-Paul Bernard, Directeur artistique
des Percussions de Strasbourg
Comment conjuguer
plusieurs écritures
artistiques ?
AVANT / APRÈS
A V A N T , il y a de simples remarques d’un public comparant nos récitals de percussions à une sorte de ballet chorégraphique, l’envie d’explorer d’autres territoires, et
depuis toujours, une réflexion sur le geste, le son qui en découle : le mouvement.
Michèle Noiret, choréographe
L’évidence de son travail, de ses gestes, et surtout encore cette utilisation de l’espace
dans des histoires qui se superposent, nous amènent à penser qu’elle est à même
de répondre à nos attentes. Son univers est fait d’Espaces d’écritures croisées,
d’espaces aux frontières flottantes.
François Paris, compositeur
Sa musique qui semble côtoyer l’infiniment petit dans de grands espaces
acoustiques, son travail sur le timbre, le son, nous confortent dans ce projet.
Des questions et des pistes de réflexions
Comment le geste du percussionniste peut-il rencontrer celui du danseur ?
Comment conjuguer plusieurs écritures artistiques ?
Comment écouter voir ? ou plutôt, comment changer l’angle du voir et de l’écoute ?
Il y a nécessité de créer un nouvel espace dans l’espace scénique.
La « machine technologique » peut elle nous aider à ce langage commun ?
Imaginer de multiples séances d’approche entre le chorégraphe et le compositeur,
les danseurs et les musiciens.
Le spectateur sera invité à découvrir des espaces dont l’articulation produira
un espace nouveau de sens.
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Ecritures croisées
Jean-Paul Bernard, Directeur artistique
des Percussions de Strasbourg
Comment conjuguer
plusieurs écritures
artistiques ?
A P R È S la création des Arpenteurs le 2 mai 2007 à Bruxelles, tous nos espoirs et
attentes dans ce projet n’ont pas été vains. Bien des allers-retours ont été faits entre
la musique et la danse mais aussi entre les danseurs et les musiciens. Nous sommes
dans une histoire composée d’autres histoires où tout s’entrechoque. D’abord une
introduction où il n’y a ni musiciens ni danseurs, seulement des êtres humains, des
individus. Chacun est seul et pourtant nous savons que nous sommes intimement
liés. Par la suite, les musiciens vont retrouver leurs espaces respectifs sur les côtés de
la scène. Cette séparation avec les danseurs n’est que visuelle : nous restons reliés
les uns aux autres par un fil tendu invisible (arpentage) où chaque moment musical
se synchronise avec celui de la danse.
Alors oui, on pourrait dire que c’est un spectacle de danse avec musique live. Nous
sommes face à des interrogations et finalement si nous avons essayé de briser certaines barrières, il m’arrive de penser bien souvent que les spectateurs doivent aussi
faire ce chemin. Le public de la danse est amené à entendre autrement tandis que
celui de la musique contemporaine à voir différemment. Nous sommes dans un après
qui laisse entrevoir des possibilités et encore des voies à explorer. Tout n’a pas été dit
et les Arpenteurs restent un passage obligé vers d’autres aventures.
Jean-Paul Bernard – Directeur artistique des Percussions de Strasbourg
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Parole aux créateurs
Michèle Noiret, chorégraphe
Chorégraphie,
inspirations et
musique originale
Structurée dans l'espace et le temps, la chorégraphie représente un moyen
essentiel de l'expression du corps en mouvement, où se reflète le comportement
humain, et qui se nourrit d'autres arts. En ce sens, la chorégraphie constitue une
remise en question continuelle des acquis, des techniques, des idées, des
technologies, qui peut entraîner une évolution créatrice de la danse. Trop
souvent, la vue ne suit que passivement le mouvement : il m'importe de trouver
la possibilité d'induire une lecture intérieure, une lecture plus complète de la
composition chorégraphique.
La chorégraphie reste également une recherche de vérités pratiques : elle
s'enrichit de l'échange avec l'œuvre d'autres artistes et de la communication
avec le spectateur, imprévisible.
Treize ans de collaboration avec Karlheinz Stockhausen, compositeur dont les
inventions ont influencé son époque, marquent mon parcours de danseusechorégraphe. La notation musicale que le compositeur invente pour le geste et le
côté expérimental de la collaboration a engendré chez moi un certain nombre de
réflexions, de questionnements, voire de discordances d'opinions sur les règles
et le concept développés par cette notation, comme la chorégraphie entièrement
soumise à la partition musicale et la redondance du mouvement avec celle-ci.
Une distance était inévitable. Il me fallait trouver un espace libre, comme une
page blanche, où le mouvement trouverait son origine dans le silence, à l'écoute
du rythme, de l'espace et de la musique intérieure du corps. Dès lors, mes
chorégraphies seront toutes créées parallèlement et en relation avec des
musiques originales. Elles puiseront leur inspiration chez les poètes, les
écrivains, les peintres, les graveurs, dans la mythologie, ou encore dans
l'observation de la vie des insectes et des hommes. Elles seront portées aussi
par l'immersion dans l'écoute de la musique concrète/acousmatique.
Dans Tollund (1994) déjà, des musiciens partageaient l'espace du plateau avec
les danseurs. Plus récemment, dans Twelve Seasons (2001), la chorégraphie
intégrait trois musiciens, des technologies interactives du son et de l'image. Une
aventure que je souhaite poursuivre à travers le projet Les Arpenteurs qui
s'intègre naturellement dans le prolongement de mon travail tout en y apportant
de nouveaux défis, notamment celui d’approfondir les liens entre l'écriture
musicale et l'écriture chorégraphique.
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Parole aux créateurs
François Paris, compositeur
Ecouter / Voir
Lorsque l’on écrit des livres, que l’on réalise des œuvres plastiques, que l’on
conçoit des ballets, que l’on réalise des films ou que l’on écrit de la musique,
c’est avant tout pour communiquer au sens le plus large possible. Si je n’avais
pas été compositeur, j’aurais pu être écrivain, si je n’avais pas été compositeur,
j’aurais pu être plasticien, chorégraphe ou cinéaste.
Si je n’avais pas été compositeur, j’aurais pu être… compositeur puisque c’est
avec les sons que je me sens le mieux à même de m’exprimer.
Est-ce à dire que renoncer à “faire” dans d’autres domaines implique de renoncer à les aborder ?
Non, un compositeur qui ne travaillerait que sur la musique ne serait pas un
vrai compositeur.
“Les compositeurs sont des prédateurs” disait Boulez dans un contexte de
reconstruction du discours musical. C’est à notre génération d’en faire des
gourmets.
Alors, par exemple, il y a l’image, les images. Pour décrire le 3ème mouvement
de sa deuxième symphonie, Mahler parle d’une salle de bal vue de loin : on voit
les gens danser dans une salle très éclairée mais on n’entend pas la musique.
Paradoxe d’un compositeur acculé à respecter la mode des “musiques à programme”. Paradoxe passionnant par son contenu et par la fenêtre qu’il
entrouvre vers l’imaginaire du musicien.
La musique peut être vue par celui qui la conçoit, et ceci sur principalement
deux plans :
- Techniquement tout d’abord : si vous ne visualisez pas très précisément les
mouvements des archets lorsque vous attaquez le premier accord de votre
quatuor, il y aura fatalement un problème au moment de la
première exécution.
- Poétiquement ensuite et surtout : qu’y a-t-il de plus musical que le récit de
Palomar (le personnage de Calvino) qui regarde la mer en essayant
d’identifier une vague, rien qu’une vague, sans ce qui la précède et sans ce
qui la suit ?
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Parole aux créateurs
François Paris, compositeur
Ecouter / Voir
Ainsi, compositeur, j'ai toujours “voulu voir” ou scénariser ma musique au
moment même où je commençais à la vivre intérieurement. Le pas
consistant à avoir l'envie de travailler avec d'autres arts était donc, dans ce
contexte d'autant plus naturel pour moi à franchir qu'il a toujours fait partie de
mon imaginaire, seulement voilà :
“En arithmétique, 1 + 1 = 2, en art pas forcément” écrivait Kandinsky à
Schoenberg. Toute collaboration peut se révéler soustractive plutôt que
productive. Cette manière actuelle de certaines structures de production de
considérer l'art comme l'arithmétique m'a quelque peu inquiété pendant longtemps. Mon dialogue récent avec le film de Jean Vigo À propos de Nice m'a par
contre ouvert de nouvelles perspectives ainsi que de nouvelles envies. Des
frustrations, aussi, puisque par définition, le dernier mot de cette réalisation
appartenait toujours au cinéaste.
Il y avait cette proposition déjà ancienne de Jean-Paul Bernard m'invitant à
réaliser une pièce pour les Percussions de Strasbourg. Il y avait également le
travail de Michèle Noiret que j'ai connu en 2001. Puis il y eut cette proposition
de Jean-Paul Bernard de travailler ensemble, avec la danse, et de créer une
nouvelle forme où nos trois univers pourraient se rencontrer. Enfin, il y eut
les premiers contacts entre Michèle Noiret et moi-même, et là nous avons
commencé à écouter et voir.
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Distribution
(susceptible d’être modifiée)
Chorégraphie
Composition musicale originale
Assistante à la chorégraphie
En tournées
Réalisateur informatique musicale
En tournées
Dansé par et créé avec
Les Percussions de Strasbourg
Scénographie et costumes
Assistant maquette
Assistante technique
Assistante costumes
Lumières
Conseiller artistique
Directeur technique
Régie lumières
Ingénieur du son– technique CIRM
En tournées
Régie instruments
Régie plateau
Construction des décors et
confection des costumes
Photographie
Production & Diffusion
Administration & Coordination
Durée
Michèle Noiret
François Paris
Pascale Gigon
Dominique Duszynski
Alexis Baskind
Frédéric Prin, Vanessa Court
Elena Borghese
Julie Devigne
Dominique Godderis
Matthieu Guénégou
Nicolas Hubert
Isael Mata
Lise Vachon
Jean-Paul Bernard (direction artistique)
Claude Ferrier
Bernard Lesage
Keiko Nakamura
François Papirer
Olaf Tzschoppe
Alain Lagarde
Mathieu Bianchi
Hélène Herbeau
Patricia Eggerickx
Xavier Lauwers
Pascal Chabot
Christian Halkin
Marc Lhommel
Nicolas Déflache
Frédéric Prin, Vanessa Court
Christine Richier, Laurent Fournaise
Christophe Blacha
Ateliers du Théâtre National, Bruxelles
Sergine Laloux
Amandine Rimbert
Cathy Zanté
environ 85 min
Création mai 2007 au Théâtre National à Bruxelles en coprésentation avec De Munt/La Monnaie.
producteur délégué : Compagnie Michèle Noiret/Tandem asbl producteurs : CIRM, Centre National de
Création Musicale (Nice) · Les Percussions de Strasbourg coproducteurs : Théâtre National de la Communauté
française · De Munt/La Monnaie · Charleroi-Danses, centre chorégraphique de la Communauté française · Théâtre
de Namur, centre dramatique · La Filature, Scène nationale - Mulhouse · Arts 276/Automne en Normandie · LeMaillon, Théâtre de Strasbourg – Scène Européenne · Musica, Festival international des musiques d’aujourd’hui
(Strasbourg) · Pôle Sud, Scène conventionnée pour la danse et la musique (Strasbourg).
Michèle Noiret est artiste associée au Théâtre National à Bruxelles et membre du Comité Artistique du Centre
National de la Danse de Pantin (France).
François Paris est directeur du CIRM, Centre National de Création Musicale et du Festival MANCA, à Nice.
Réalisé avec l’aide du Ministère de la Communauté française Wallonie-Bruxelles, Service de la Danse.
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Curriculum vitæ
La chorégraphe Michèle Noiret entre en 1976 à l'école Mudra de Maurice
Béjart, où elle étudie durant trois ans. En 1977, elle y rencontre Karlheinz
Stockhausen qui lui parle d'un projet de danse solo intégré à sa musique.
Dès sa sortie de Mudra, elle étudie la notation gestuelle du compositeur et
travaille avec lui comme soliste durant une quinzaine d'années. De cette
collaboration naissent trois créations faisant partie de l'opéra Donnerstag
aus Licht. Elles sont représentées un peu partout dans le monde. L'opéra
est notamment monté dans son entièreté, pour la première fois en 1981 à la
Michèle Noiret
assi chorégraphe
Scala de Milan, avec Luca Ronconi pour la mise en scène et Gae Aulenti
pour la scénographie et les costumes, puis en 1985, au Covent Garden de
Londres avec Michaël Bogdanov et Maria Bjornson.
En 1981, Michèle Noiret rencontre Pierre Droulers avec qui elle travaille sur
plusieurs projets, notamment La Jetée (1983). Elle part en 1982 explorer la
scène new-yorkaise, où elle est marquée par la rencontre avec les danseurs
de la compagnie de Trisha Brown et la « danse contact ». De retour en
Belgique, elle monte sa compagnie en 1986, en créant et interprétant le
solo La Crevêche. Dans le même temps, à travers le monde, elle continue
avec Karlheinz Stockhausen de tourner, en version concertante, avec huit
solistes - chanteurs, musiciens et danseurs -, les pièces extraites de l'opéra Donnerstag aus Licht, notamment en France, à la Fondation Maeght à St
Paul-de-Vence, au Festival d'automne de Paris, au Festival de Salzbourg, à
Varsovie, Moscou, Rio de Janeiro, etc. Elle est souvent sollicitée pour enseigner le travail de notation du compositeur.
Son activité de chorégraphe prend une place de plus en plus importante
dans son travail avec le solo Vertèbre (1989), Louisiana Breakfast (1990),
dansé et chorégraphié avec Bud Blumenthal avec qui elle collaborera pendant une dizaine d'années, L'Espace Oblique (1991), Avna (1992), Tollund
(1994), Les Plis de la nuit (1996) qui intègre pour la première fois des
images filmées et Paysage promenade (1997). Puis viennent le Solo
Stockhausen (1997), interprété par Michèle Noiret sur la musique Tierkreis
de Stockhausen en hommage à ce dernier et En Jeu (1998) où, avec le compositeur Todor Todoroff, elle explore des technologies interactives du son.
À partir de 2000, invitée par Geneviève Druet en résidence au Théâtre des
Tanneurs à Bruxelles, elle crée In Between (2000) et Twelve Seasons (2001)
avec la collaboration de Paolo Atzori pour les images et les scénographies
interactives et de Todor Todoroff pour le son. En 2002, avec le compositeur
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Curriculum vitæ
Todor Todoroff et le vidéaste Fred Vaillant, elle monte un projet qui s'ancre
dans la durée : les « Prospectives » (2002-2004), approfondissement des
recherches sur la décomposition de l'espace et l'intégration de technologies interactives du son et de l'image. De ce processus, naissent trois créations : Mes jours et mes nuits (2002), Sait-on jamais ? (2003) et Territoires
intimes (2004), autant d'occasions pour affirmer un langage chorégraphique
original et inventer de nouvelles synergies entre danse et technologies. En
2005, à la demande de Brigitte Lefèvre, Directrice de la Danse de l'Opéra
Michèle Noiret
assi chorégraphe
National de Paris, elle crée avec la même équipe Les Familiers du labyrinthe, pièce pour quinze danseurs, où elle collabore avec Alain Lagarde qui
signe la scénographie et les costumes.
Elle rencontre en 2002 le cinéaste Thierry Knauff. Ensemble, ils créent deux
films, Solo (2004) et À Mains Nues (2006), poèmes cinématographiques,
chorégraphiques et musicaux.
Vient ensuite Chambre blanche (2006), quatuor féminin, sobre et dépouillé.
Artiste associée depuis la saison 2006-2007 au Théâtre National de Belgique,
dirigé par Jean-Louis Colinet, elle y crée Les Arpenteurs (2007), pièce pour
sept danseurs et les six musiciens des Percussions de Strasbourg, sur une
musique originale de François Paris. Toujours en 2007, elle retrouve ses
complices Fred Vaillant et Todor Todoroff dans De deux points de vue
(2007), un duo créé pour les danseurs du Ballet de Nancy dans lequel elle
développe, grâce à de nouveaux outils interactifs, une danse-cinéma qui
nous entraîne dans les profondeurs de l'être. Depuis 1989, Xavier Lauwers
a signé toutes les créations lumières de la compagnie.
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Curriculum vitæ
Né en 1961 à Valenciennes, François Paris étudie parallèlement la direction
d'orchestre et la composition. Cet élève d'Ivo Malec, de Betsy Jolas et de
Gérard Grisey ne tarde pas à être remarqué (après l'obtention d'un premier
prix) à sa sortie du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris :
Luciano Berio le distingue en 1993 comme lauréat du concours International
de Besançon. Cette même année, il reçoit une commande du comité de
lecture de l'IRCAM et est nommé pensionnaire à l'Académie de France à
Rome (Villa Médicis) où il réside de 1993 à 1995. De retour d'Italie, il obtient
François Paris
assi compositeur
son CA de Professeur chargé de direction et il est en 1999 lauréat du
concours “Villa Médicis hors les murs” de l'AFAA (séjourne à ce titre dans
les Asturies en Espagne) avant de recevoir le prix Claude Arrieu de la SACEM
en 2001.
Pédagogue, il enseigne régulièrement dans diverses institutions en France
comme à l'étranger. En 2004, il a été nommé professeur honoraire de
composition à Capital Normal University (Pékin). Après avoir été pendant
trois ans directeur de la musique pour la ville de Sarcelles il est aujourd'hui
le directeur du CIRM (Centre National de Création Musicale) et du Festival
MANCA à Nice. Ses œuvres ont fait l'objet de commandes de diverses
institutions nationales et internationales, elles sont éditées principalement
par les éditions Ricordi et (depuis 2005) par les éditions Billaudot. Elles
sont diffusées régulièrement tant en France qu'à l'étranger.
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Curriculum vitæ
Jean-Paul Bernard (directeur artistique), Claude Ferrier, Bernard Lesage, Keiko
Nakamura, François Papirer et Olaf Tzschoppe.
En 1961, six jeunes musiciens de formation classique se réunissent autour d'un
désir commun: fonder un ensemble à percussion et constituer un répertoire de
musique de chambre conçu expressément pour lui. Rapidement, la formation
suscite l'écriture d'un répertoire nouveau et se retrouve dédicataire des créations de Messiaen, Serocki, Kabelac, Ohana, Xenakis, Mâche ou Dufourt...
Les Percussions de Strasbourg
assi musiciens
L'instrumentarium des Percussions de Strasbourg s'est enrichi progressivement, voyage après voyage, création après création. Il est aujourd'hui d'une
grande variété. Peaux, bois, métaux, accessoires... Chaque matériau appelle
une technique de jeu particulière et enrichit l'ensemble de sa caractéristique.
Les six musiciens des Percussions de Strasbourg peuvent jouer sur plus de
quatre cents instruments à percussion. De leurs échanges avec les compositeurs sont nés des instruments inédits, tel le sixxen, un ensemble instrumental
de cent neuf sons métalliques différents conçus pour l'ensemble par Xenakis. La
direction artistique prise aujourd'hui par les héritiers des membres fondateurs
des Percussions de Strasbourg s'appuie sur une réflexion autour de cet héritage même.
Comment fallait-il poursuivre cette aventure prodigieuse ? Dans le souci d'inscrire à leur tour une nouvelle histoire de la percussion, les questions affluent:
pourquoi un ensemble à percussions et quel est son avenir ? Pourquoi six percussionnistes ? Quel rôle non seulement musical mais aussi social peut remplir
une telle formation ? Comment se situer dans le paysage musical d'aujourd'hui
et qu'est-il possible d'y apporter de nouveau ? Quels risques faut-il prendre ?
Plusieurs éléments de réponses viennent déterminer les choix artistiques. Parmi
eux: les créations de jeunes compositeurs (véritable collaboration sous forme
de résidence); la réinterprétation d'œuvres du répertoire (par un regard nouveau porté sur des œuvres créées par les fondateurs) ; la pluralité et l'éclectisme, qui permettent d'élargir le champ artistique et de se placer dans des situations inhabituelles (échanges avec d'autres ensembles, croisements avec le
théâtre, la danse...) ; la formation du jeune public et des jeunes musiciens; une
réflexion autour de la forme même du récital de percussions.
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Curriculum vitæ
En Belgique, Xavier Lauwers débute sa carrière comme régisseur d'abord à
l'Auditorium 44, au Théâtre de l'Atelier Sainte-Anne (de 1973 à 1978), puis au
Théâtre de Poche (de 1980 à 1984). Il est depuis 1990 directeur technique du
Théâtre 140. Cette même année marque le début de sa collaboration avec
Michèle Noiret pour Louisiana Breakfast, suivront L'Espace oblique (1991), Avna
(1993), Tollund (1994), Les Plis de la Nuit (1996), Solo Stockhausen (1997),
Hisolo (1997), Paysage Promenade (1997), < En Jeu> (1998), In Between (2000),
Twelve Seasons (2001), Mes jours et mes nuits (2002), Sait-on jamais? (2003),
Xavier Lauwers
ass icréateur lumières
Territoires intimes (2004), Les familiers du labyrinthe (2005). Il conçoit également les lumières pour le théâtre, l'opéra et les concerts dans les principales
salles de Belgique: notamment au Théâtre de Poche, au Théâtre Les Tanneurs,
au Rideau, au Théâtre National, au Théâtre de la Place à Liège. En 2002, il réalise la mise en lumières du Musée du Jazz à Bruxelles et celle de La Maison de
l'eau à Verviers. En décembre 2004, il reçoit le prix de la création technique pour
le décor sonore et les lumières de L'Homme de jour d'Enzo Pezella.
Après une formation de scénographe à l'école du Théâtre National de
Strasbourg de 1983 à 1986, Alain Lagarde travaille pour l'opéra avec Jorge Lavelli
(Ariodante à l'Opéra Garnier, et dernièrement Siroë à la Brooklyn Academy of
Music de New York), avec Matthew Jocelyn (notamment Le Roi Arthus de
Chausson à l'Opéra Royal de la Monnaie à Bruxelles et Reigen de Philippe
Boesmans à l'Opéra de Strasbourg), avec Olivier Bénézech (dernièrement Làhaut de Maurice Yvain, Le Chemineau de Xavier Leroux, Le Précepteur de
Alain Lagarde
scénographe
Michèle Reverdy, Don Giovanni, Idoménée et Boris Godounov). Au théâtre, il
retrouve Matthew Jocelyn (La Tragédie de l'athée de Cyril Tourneur, Trois sœurs
de Tchekhov, L'Annonce faite à Marie de Claudel). Avec Jacques Lassalle, il crée
en 2002 les décors et costumes de Papiers d'Aspern d'Henry James au Théâtre
Vidy de Lausanne, de Platonov à la Comédie-Française et de Rue de Babylone de
J-M Besset au Théâtre du Montparnasse. En février 2005, il réalise les décors et
les costumes du spectacle Les familiers du labyrinthe créé par la chorégraphe
belge Michèle Noiret pour les danseurs du ballet de l'Opéra de Paris. Il enchaîne ensuite avec la création des décors de Maria Stuarda de Donizetti au Grand
Théâtre de Genève dans une mise en scène d'Alain Garichot (mars-avril 2005).
Au printemps 2005, il travaille sur les décors de Die Frau ohne Schatten, mis en
scène par Matthew Jocelyn à l'Opéra Royal de la Monnaie à Bruxelles.
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Curriculum vitæ
Le Cirm
Centre National de
Création Musicale
Le CIRM, Centre National de Création Musicale est l’un des six centres nationaux
de création musicale français (*). Il a pour mission de diffuser et de promouvoir
le répertoire de la musique contemporaine en déployant ses activités principalement autour de quatre axes : production, diffusion, formation et recherche.
Le CIRM accueille toute l’année dans ses studios des compositeurs en résidence
et leur commande des oeuvres réalisées avec ses supports technologiques. Ces
compositions sont créées dans le cadre du festival MANCA ou encore programmées lors d’événements nationaux ou internationaux, avec la contribution de la
technologie du CIRM. Les prochaines productions seront réalisées avec les
compositeurs : François-Bernard Mâche, Ivan Fedele, …
Des partenariats, dont le but est de faciliter la diffusion des oeuvres avec
support électronique, sont mis en place avec les interprètes ou avec les organisateurs d’événements musicaux en France et dans le monde entier. La
technologie du CIRM, avec celle des autres studios de recherche musicale,
réactualise également des pièces musicales déjà créées.
Le CIRM élabore différents programmes de formation visant à faire connaître la
musique contemporaine à un plus large public. Des rencontres/conférences
sont organisées avec des compositeurs, des chercheurs, des ingénieurs du son
et les assistants musicaux qui travaillent dans ses studios. Des stages d’initiation et de formation professionnelle sur les logiciels d’informatique musicale
utilisés au CIRM sont proposés. Ces formations, associées à divers partenariats
(Education Nationale, CNR de Nice…), s’adaptent à tout public et à toute structure.
Dans le domaine de la Recherche, le CIRM est à l’origine du projet « Neuromuse ».
Situé à la croisée de la création artistique, des sciences de la cognition et de
l’informatique théorique, « Neuromuse » a pour objet l’étude et le développement de réseaux neuromimétiques pour la composition musicale.
En 2006, le CIRM amplifie son rayonnement international, notamment dans le
cadre du programme d’échange pédagogique franco-américain « FACE ».
Associé au CNMAT (Center for New Music and Audio Technologies), à
l’Université de Berkeley, à l’Université de Nice Sophia-Antipolis et au CNR de
Nice, le CIRM participe à la réalisation et la validation d’un diplôme universitaire
de « composition instrumentale, électroacoustique et nouvelles technologies »
franco-américain.
www.cirm-manca.org
(*) CESARE (Reims), CIRM (Nice), GMEM (Marseille), GRAME (Lyon), IMEB (Bourges) et La
muse en circuit (Alfortville).
L E S A R P E N T E U R S page 16
Regard de Gérard Mayen
Brochure du Théâtre de la Ville, Saison 2007-2008
Exacte dans ses rencontres avec des acteurs majeurs
de la modernité de la seconde moitié du XXè siècle
Les Arpenteurs, dernière pièce de Michèle Noiret, est magnifiquement
représentative de cette chorégraphe que le Théâtre de la Ville accueille pour la
première fois. Du reste, cette artiste belge associée au Théâtre National de la
communauté francophone (Bruxelles), ne bénéficie pas dans l’Hexagone d’une
notoriété à la hauteur de son œuvre. Du paysage chorégraphique belge, on
préfère retenir l’impact robuste de la « danse-réalité » (flamande). A l’inverse,
très personnelle, Michèle Noiret dessine les fins labyrinthes de « l’autre réalité ».
Dans des matières franches et nobles, amplement développées, elle ménage et
met en vibration un écart infime, qu’émaille alors une ivresse de miroitements.
La chorégraphe est la fille du poète Joseph Noiret, membre de Cobra, mouvement des avant-gardes de l’après-guerre, auteur de L’Espace oblique. On aime
le rappeler, tant l’écriture chorégraphique de sa fille semble continuer d’inventer un espace oblique. Michèle Noiret n’est pas une chorégraphe d’avant-garde.
Son soucis est trop grand, du beau mouvement et du travail poussé jusqu’à la
finition aboutie. Elle est en revanche une chorégraphe parfaitement exacte dans
ses rencontres avec des acteurs majeurs de la modernité de la seconde moitié
du XXè siècle.
Fascination pour la rigueur du travail,
et d’effroi pour son asservissement
Formée à la danse classique dont elle eut jusque tard le souci d’entretenir une
pratique quotidienne, Michèle Noiret fréquenta l’école Mudra de Béjart des
années 70. C’est là que Karlheinz Stockhausen la remarqua. Elle entre durablement à son service. Pour le compositeur, il s’agissait alors d’inventer un procédé
qui, au moindre signal musical, faisait strictement correspondre un signal corporel
homologue. Selon ce système implacable de froideur moderne, la création d’un
solo de neuf minutes requit trois années de travail de la danseuse.
Aujourd’hui, elle évoque ce souvenir avec un sentiment mêlé de fascination
pour la rigueur du travail, et d’effroi pour son asservissement. D’où alors,
l’exploitation des plus subtiles inflexions et marges les plus infimes de l’interprétation. Et tandis qu’elle vient de fêter le vingtième anniversaire de sa propre
compagnie, on se dit que Michèle Noiret n’a plus cessé de se laisser aspirer
dans cet interstice, retournant la peau du réel pour en révéler, souterrainement,
de fantastiques puissances oniriques. Chez elle le geste tient de la variation
infinie autour d’un axe médian ondulant.
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Regard de Gérard Mayen
Brochure du Théâtre de la Ville, Saison 2007-2008
Percussions de Strasbourg,
autre légende vivante de la modernité d’après-guerre
Pour créer Les Arpenteurs, Michèle Noiret a répondu à l’invitation des Percussions de Strasbourg, autre légende vivant de la modernité d’après-guerre. Ses
six membres actuels s’ingénient à réinventer l’avenir – par voie notamment
pluridisciplinaire - de cette formation de musique de chambre contemporaine,
légataire d’un vaste répertoire composé à son intention et joué sur un instrumentarium intégralement percussif. Pour Les Arpenteurs, François Paris
compose une musique originale et invente avec la chorégraphe un mode de
relation croisée qui lui en fait cosigner la conception. Cette présence musicale
live confère déjà une valeur d’exception à une pièce qu’on écoute autant qu’on
la regarde.
Une plasticité intense des relations
Le vaste plateau qu’arpentent les sept danseurs, occupés à y prélever de justes
mesures indiscrètes du monde, est habité par une impressionnante scénographie de l’imaginaire urbain. Alain Lagarde a dressé un imaginaire de tours,
ménageant couloirs et passages dérobés, niches et terrasses. D’où un clairobscur spacial, favorable à une écriture par plans et cadrages, larges ou resserrés.
Cinématographiques, Michèle Noiret aime qualifier ses interprètes de
« personnages –chorégraphiques ». On ne peut parler d’une danse-théâtre,
mais assurément d’une dramaturgie des pulsions d’attirance et répulsion,
façonnant une plasticité intense des relations. Sur grand écran, cela oscillerait
entre les univers d’un Andreï Tarkovski et d’un David Lynch.
D’une féminité envoûtante
Une vigueur maîtrisée empreint l’émoi des étreintes ; et des gestes nets, clairs
et patients, sont déroulés avec un accent de brûlure suspendue jusqu’au spasme
qui les voit se rétracter, s’enrouler comme corps enlacés ou solitudes lovées.
Dans le modelé de la forme, la modulation des accents, l’écriture de Michèle
Noiret rayonne d’une évidence de force, qu’elle laisse vaciller, oblique, au gré de
saisissements insolents, de hantises frémissantes, d’attentes soupçonnées.
D’une féminité envoûtante, sa grande architecture n’ignore rien des procédés
d’illusion, tout autant qu’elle en compose les séductions en une savante poésie
des suggestions.
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Presse: Les Arpenteurs
En guise de lever de rideau, une déflagration puissante qui suspend l'éternel
doux bavardage du public avant un spectacle. La lumière dessine à peine
quelques formes verticales, bientôt vécues comme des blocs, des maisons, des
façades, des volumes, livrant les textures, vraies ou fausses, comme elle cisellera les corps. Par leur course folle, treize artistes délimitent l'espace scénique
imaginé par Alain Lagarde - dont on put déjà apprécier le travail [lire nos chroniques du Roi Arthus et de Reigen]. Aux sept danseurs de la Compagnie Michèle
Noiret se sont ajoutés les six musiciens des Percussions de Strasbourg. La rencontre se fera en un mouvement commun, le geste de la chorégraphe Michèle
Noiret s'immergeant dans la partition de François Paris, la musique de Paris,
mêlant percussion et sons électroniques, croisant ces eaux nouvelles que font
onduler autant de carnations. Rien d'étonnant à ce qu'après plusieurs années de
collaboration avec Stockhausen, la chorégraphe confronte son inspiration à une
personnalité venue d'un art autre ; tout aussi logique paraîtra la démarche du
compositeur, après son échappée vers le cinéma [lire notre chronique du 5
novembre 2005.
L'étrange cité, avec ses connivences, ses luttes et ses petites lâchetés, nous
envahit plus qu'elle ne se contente de nous faire front, les différentes sources
sonores englobant notre propre corps, bêtement assis, dans les échanges parfois fiévreux des hommes et des femmes que porte la scène. Concentration de
passages, d'exclusions, de cercles, de forçages, de peur, de désir, Les Arpenteurs
bouleverse plus loin que le regard. On y parle du groupe, des manières dont il se
forme et se disloque, de signaux moraux, de gestes de ralliements, de gestes
intimes et de gestes inutiles, de ces comportements où nous nous retrouvons,
dans l'adhésion, le rejet, le jugement ou l'envie. Etouffante amoureuse, lasses
jeunes femmes en-laçant leur gémellité trouble, conquérant vaincu, élu comblé
ou priapique, chacun cherche l'autre.
C'est une respiration que cette création parvient à communiquer au spectateur,
une respiration tour à tour enthousiaste, convoitée ou honnie, faisant danser jusqu'aux maisons peut-être entravées alors par les dan-seurs. Ceux-ci, par leur
seule présence, interrogent la mailloche qui s'abat, de part et d'autre du plateau,
révèle la corporalité des instrumen-tistes. La sensualité elle-même sort du
domaine privé, les grands murs froid ne masquant plus leurs yeux - ceux des
musiciens, les nôtres.
anaclase.com, Bertrand Bolognesi, novembre 2007
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Presse: Les Arpenteurs
Ce qui impressionne dans la dernière création de la chorégraphe belge, c'est le
dialogue parfait et "live" entre les différentes disciplines artistiques. Le spectacle est créé sur mesure par des artistes de renommées. Le compositeur
François Paris a écrit une partition originale, interprétée par les six musiciens des
Percussions de Strasbourg à dominance de xylophones impressionnants, le scénographe d'opéra Alain Lagarde a planté les contours d'une ville invisible, fantôme, avec ses tours, certaines colorées de jaunes ou de verts, qui finissent par
se déplacer de plus en plus menaçant et engloutissant. Et Xavier Lauwers, à la
création lumières, a encore une fois sublimé l'atmosphère. Avec des ombres
immenses, des lumières focales, il renforce, et nous pousse, dans l'ambiance
trouble, menaçante, onirique. "Les Arpenteurs ", avec ses sept danseurs souples
et théâtralement expressifs, regorge de moments grandioses, charnels, ambigus
et violents, en duo, en trio, en groupe, en mouvements complexes et gestes précis. Avec cette chorégraphie de très grande qualité à la portée de tous (...),
Michèle Noiret ouvre avec éclat la première résidence "danse" du Théâtre
National.
La Capitale, Nurten Aka, 4 mai 2007
Lorsque (Michèle Noiret) passe de la ville cauchemardesque à l’intimité des rues
et des intérieurs et qu’elle en arrive à ce qu’elle aime, l’émotion passe. Elle crée
ce qu’elle appelle ses « personnages chorégraphiques » qu’on se met à suivre et
à aimer. L’émotion commence par une belle et longue scène où deux danseuses
sont enfermées dans un cube vitré et lumineux, comme des insectes piégés par
la lumière, tandis qu’une autre danseuse se tient, en fond de scène, dans ce qui
ressemble à une vitrine de prostituée. Les corps se déploient au ralenti, la danse
est d’une lenteur envoûtante, comme la musique. Lorsque les percussions
entrent en action, lorsque tous les danseurs entament une très drôle chorégraphie sur un divan, Michèle Noiret joue gagnante. Elle peut alors créer des duos
sensuels, mettre en scène deux formidables « jumelles » - la noire et la blondeet puis retourner dans les rues de la ville, sans que le public ne perde le fil.
Michèle Noiret a réussi à marier sa chorégraphie à la magnifique musique qui
passe par des moments rythmiques forts et des épisodes où les voix sont justes
murmurées. Dans Les Arpenteurs, les lumières de Xavier Lauwers sont essentielles et aident à suivre le constat paradoxal de la chorégraphe : « Nous marchons les yeux fermés vers l’être que nous sommes ».
La Libre Belgique, Guy Duplat, 5 mai 2007
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Presse: Les Arpenteurs
Sur un plateau désert, plongé dans la pénombre, un homme se tient debout.
Seul, il attend dans un rectangle de lumière. Petit à petit d’autres individus le
rejoignent, s’entassant dans l’espace lumineux comme les passagers d’un
ascenseur. C’est avec cette image de la vie urbaine où les êtres se pressent les
uns contre les autres sans se voir ni se parler, que s’ouvre Les Arpenteurs.
Première création de Michèle Noiret depuis son arrivée au Théâtre National,
cette pièce pour 7 danseurs et 6 musiciens se déploie sur tout le grand plateau.
En fond de scène un univers de tours (superbe scénographie d’Alain Lagarde) où
les personnages vont se glisser comme des insectes dans un monde trop grand
pour eux. Une voix chuchote : « J’ai toujours l’impression que ce que je vis n’est
pas la vie, mais une attente de la vie ». Recyclant l’idée des Ailes du Désir de Wim
Wenders, Michèle Noiret nous fait entendre les pensées de ceux et celles qui
s’agitent sous nos yeux. Ils vont, viennent, courent, arpentent la ville en tous
sens. Parfois, un bout d’intimité surgit. Un bras happe une jeune femme et la fait
disparaître derrière une façade. Un couple apparaît, noué en une étreinte torride.
Le Soir, Jean-Marie Wynants, 5 mai 2007
Ils sont sept danseurs et six musiciens, du magistral groupe des Percussions de
Strasbourg, à arpenter la vaste scène du Théâtre National. Ils parcourent une
ville patibulaire, inquiétante, scénographiée par Alain Lagarde , dans une atmosphère sublimée par les lumières de Xavier Lauwers, plus proche du cinéma que
du théâtre. Des groupes se forment , s'éparpillent, se battent, font l'amour. La
partition du compositeur François Paris favorise l'élan ou le repli sur soi, la dispersion dans l'espace sonore et visuel ou la concentration sur des lieux plus
intimes. Le rêve mène la danse, le fantasme fait la loi. Un immense canapé sert
de point d'appui à des variations de virtuosité amoureuse de tout le groupe , une
minuscule chambre blanche permet le déploiement de fantasmes plus intimistes.
La virtuosité des danseuses, dans la vitesse ou le ralenti est éblouissante (...).
Quant aux six percussionnistes, maîtres absolus de la vibration: éblouissants!
Musiq3, Christian Jade
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Presse: Compagnie Michèle Noiret
Les familiers du
labyrinthe
Les familiers du labyrinthe signé par la Belge Michèle Noiret, a imposé la séduc-
Opéra de Paris
février 05
L'errance de ces personnages qui avancent et reculent comme dans une coquille
tion faussement lisse de cette chorégraphe, véritable héroïne nocturne.
d'escargot, se soulage dans des frottements de mains compulsifs. Michèle
Noiret sait les affres du corps lorsque la douleur échappe à la raison. Un talent
qu'elle sublime avec une frissonnante élégance. Le Ballet de l'Opéra a su en capter l'amplitude.
Le Monde, Rosita Boisseau, le 4 février 2005
Territoires intimes
Lille 2004, Le Manège
Maubeuge
mars 04
Maniant avec toujours plus de complexité et d'aisance les outils technologiques,
Michèle Noiret et son équipe offrent des Territoires intimes émouvants. Les danseurs semblent nous raconter des fragments de vie, moins sous forme d'anecdotes qu'à travers un prisme de sensations que démultiplient les lumières, les
images mêlant passé et présent dans une scénographie mouvante d'écrans tandis que les sons se déplacent sur la scène et dans la salle. Ce monde secret et
bruissant éclate parfois sur l'écran en vol de mouettes affairées, point d'orgue
d'une méditation sur la vie qui s'écoule. Dans ce flux de sensations, Michèle
Noiret insère une fluide “dramaturgie”: le détail d'une robe des années 60, une
dose théâtrale, un duo sensuel ou des pas menus rattachent ces choses uniques
que les sensations par le fil des souvenirs ou des rêves qui trament le monologue
intérieur de chacun et ces délectables Territoires intimes.
Danser, Bernadette Bonis, mai 2004
Sait-on jamais?
KunstenFESTIVALdesArts
Bruxelles
mai 03
(...) A ce spectacle, quasi illusionniste, d'une gestuelle apte à se prolonger, se dissoudre et se métamorphoser dans les boucles croisées et tournoyantes de ses
représentations mêmes, on se prend à s'étonner de n'avoir pas vu jusqu'à ce jour
apparaître la notion de “danse-cinéma”, alors que celle de “danse-théâtre” est
communément répandue. Cette transmutation des matières du corps et de l'image, cette combinaison des plans verticaux des écrans et horizontal du plateau, cet
enroulement des trois dimensions du réel sur les deux de sa captation, réalisent
sensiblement le chiasme opératoire de l'imaginaire. Celui-ci opère du côté de
l'émerveillement du rêve, plutôt que de la perturbation du réel. La façon d'y appréhender le potentiel technologique relève de la sagesse des beaux objets, et non de
l'aventure iconoclaste.
Mouvement.net, Gérard Mayen, le 15 mai 2003
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Presse: Les Percussions de Strasbourg
Etincelles aux Banlieues Bleues
Quand une audacieuse formation de jazz grand format, identifiée dans la catégorie « musiques actuelles », le MegaOctet d'Andy Emler, rencontre un pérenne
ensemble de musique contemporaine, les Percussions de Strasbourg, on peut
s'attendre à des étincelles déconcertantes dans une orgie de timbres et de
rythmes (…), une volonté de transversalité (…) pour former collusion enre les
neufs turbulents équilibristes du MégaOctet et les six précurseurs dédicataires
des créations de Messiaen, Ohana ou Xenakis.
Dominique Queillé, Libération, 5 avril 2007
Lyriques Percussions
A eux cette fois le plateau de l'Opéra, la chorégraphie des déplacements d'un
instrument à l'autre et la danse des gestes, d'une foudroyante précision.
L'actuelle génération des Percussions de Strasbourg stupéfie comme l'avaient
fait leurs aînés. Le rythme chante et, littéralement, enchante.
Christian Fruchart, les Dernières Nouvelles d'Alsace, 1er juin 2006
Grisey par les Percussions
Destiné aux Percussions de Strasbourg, Le Noir de l'Étoile de Gérard Grisey fut
créé à Bruxelles en 1991 (Festival Ars Musica). Spectaculaire, cette partition l'est
à plus d'un titre, autant par l'étendue insondable de ses forces sonores calquées
par le mouvement des astres que par la rêverie infinie qu'elle provoque. Bien sûr,
l'interprétation essentielle des Percussions de Strasbourg participe grandement à
cet événement, au point que Le Noir de l'Étoile est devenue l'une des partitions
fétiches du groupe. Par leur jeu, leur renouvellement constant des couleurs, les
six musiciens ont su déceler la part de mystère de cette toupie fabuleuse projetée
dans le ciel.
Le Monde de la Musique, mai 2003
Percussions de Strasbourg, chapeau !
40 ans après leur création, les Percussions de Strasbourg peuvent s'enorgueillir
d'avoir accompli un travail similaire à celui entrepris par Rostropovitch pour le
violoncelle. C'est en partie grâce à elles si le public et les compositeurs s'intéressent désormais à la percussion, et à son écriture.
Eric Dahan, Libération, 18 janvier 2002
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Contacts
Compagnie Michèle Noiret
Producteur délegué
Amandine Rimbert
Cathy Zanté
tel
fax
tel
fax
Pierre-Yves Mas
Sarah Olszak
tel
fax
Sigrid Cazorla
Production & Diffusion
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+32 (0) 496 388 381
Administration & Coordination
[email protected]
TANDEM asbl
58 rue de la Lys
1080 Bruxelles, Belgique
+32 (2) 425 89 37
+32 (2) 425 89 39
www.michele-noiret.be
15 Place André Maurois
67200 Strasbourg, France
+33 (3) 88 26 07 09
+33 (3) 88 26 11 93
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Diffusion
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33 Av. Jean Médecin
06000 Nice, France
+33 (4) 93 88 74 68
+33 (4) 93 16 07 66
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Crédits photos : Fred Vaillant, Guy Vivien, Sergine Laloux
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photos : Sergine Laloux
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