venezuela 1996-1197 - Ici prochainement

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venezuela 1996-1197 - Ici prochainement
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Françoise et Jean-Louis BALAGAYRIE
Epopée VENEZUELIENNE
1996-1997
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PROLOGUE
Le 10 décembre 1995
J’ai une vague idée de l’endroit où se trouve CARACAS : c’est au VENEZUELA,
pays du pétrole, quelque part en AMERIQUE du SUD… … point à la ligne….
Le 20 décembre 1995
J’enfourche mon ATLAS et complète mon savoir avec fébrilité : Ma fille aînée
CAROLINE et son mari REGIS ont décidé de s’y expatrier pour vendre des céréales aux
vénézuéliens ! C’est bien plus au Nord que je ne pensais et bien proche de la COLOMBIE à la
si mauvaise réputation !
Le 15 janvier 1996 CAROLINE part pour CARACAS …
Le 10 avril 1996
AIR FRANCE m’y transporte … seul : mon épouse m’ayant précédé de cinq jours.
AIR FRANCE c’est bien… c’est bien long… Rendez vous compte : 7500 km, vent debout…,
ça fait 9 H 55 de voyage ! Et en plus, dans les avions modernes, on ne peut fumer que dans un
petit réduit en arrière à droite de l’appareil. Ça permet au moins de faire des connaissances et
de discuter.
14 H 30 (heure locale bien sûr) j’arrive dans un aéroport surchauffé, mal éclairé,
sombre et triste. L’ineffable queue à la douane finit de m’exténuer mais j’aperçois un grand
rayon de soleil, là bas au fond derrière la vitre : Le grand sourire de CAROLINE. Chouette
elle a l’air pareil qu’avant !
Des gens partout baragouinent d’une voix forte, des personnages en uniformes veulent
s’emparer de mes valises ; je les prends pour des douaniers ; ouf, ce ne sont que des porteurs :
main d’œuvre abondante : il m’en faut deux pour trimbaler mes modestes bagages le long
d’un parking lui aussi surchauffé, caillouteux, malaisé.
La route de l’aéroport est sinueuse, en 32 km il nous faut monter de 1000 mètres. Je
découvre CARACAS, non pas la ville sud américaine de mon imaginaire, mais plutôt une
sorte de NEWYORK mais sale et encombré de voitures sans doute précolombiennes…
Le 3 Avril 1997
Deuxième voyage AIR FRANCE toujours (qui a fait cette année pour la première fois
un bénéfice de 394.000.000 Frs.), voyage toujours aussi long, mais cette fois on sait où on
va !
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Jeudi 3 Avril au soir,
Arrivée à ROISSY, HOTEL IBIS où nous nous retrouvons avec SOPHIE.
Nuit à trois …
Vendredi 4 Avril 7 H 14,
Réveil heureusement spontané (et céphalalgique) les gens de l’hôtel ayant « oublié »
de nous réveiller. merci IBIS !
10 H 10 ROISSY C 2
Le tableau informatique affiche : CARACAS « embarquement terminé » : notre
prémonition se confirme bien là ; nous n’arriverons jamais à CARACAS !
Françoise court comme une dératée, j’essaie de suivre avec peine et résignation…
Nous atteignons la porte idoine : c’était tout simplement une panne d’affichage… un tardif
poisson d’Avril en somme !
Dix heures d’avion, état stationnaire mais à plus de 800 à l’heure.
Vendredi 4 Avril 15 H 30 (heure locale)
Aéroport SIMON BOLIVAR
à MAIQUIETIA, LA GUARDIA. Après toujours la même cohue organisée pour faire
viser le passeport, on se retrouve dans le hall ; un Vénézuélien s’approche de moi et me
montre son petit carnet sur lequel il y a marqué mon nom. J’aimerais bien savoir la description
que REGIS lui a fait de moi ! On lui refile les valoches et on le suit. Le temps est chaud, sans
plus. Il fait presque beau et c’est dans une grosse CHEVROLET, pas très très veille mais
marron qu’UMBERTO nous conduit, à travers la montagne et les tunnels fumants de
pollution vers la grand ville. Au sortir du 3ème tunnel on traverse un barrio. C’est là
d’habitude que les enfants jettent des grosses caillasses sur les voitures. Heureusement ce
Dimanche après midi ils devaient être aux vêpres.
LOMAS de SAN ROMAN
Nous arrivons donc sans encombre aux « LOMAS de SAN ROMAN », franchissons
la grille monumentale (mais sans pont levis) surveillée jour et nuit par deux gardiens de
l’EDIFICIO LOMAREAL UNO. Là nous tombons dans les bras du but de notre voyage :
CAROLINE.
4 ème étage, ascenseur avec accès direct (à condition d’avoir la clef) à l’appartement,
superbe : 4 Cabinets, 3 salle de bains, la commode du grand père et en terrasse une vue
époustouflante, panoramique, cecilBdemilesque sur CARACAS.
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Le décalage horaire aidant nous en restons bouche bée, mais pas longtemps ; les
langues se délient et la parlote entre ces dames commence ; elle durera plusieurs heures sans
autre interruption que la reprise de leur souffle, et encore je crois qu’elles parlaient parfois sur
les deux temps de la respiration.
Avec ou Sans … le ROMAN commence…
Alors le VENEZUELA, CARACAS c’est quoi ?……
C’est la République Bolivarienne du Venezuela…
dont le Président est depuis fin 1998 Hugo CHAVEZ
Le VENEZUELA s’enorgueillit
d’avoir :
La plus haute chute du monde le SALTO ANGEL 970 mètres.
Le plus gros serpent du monde : l’ANACONDA 25 mètres.
Le plus grand héros du XIXème siècle : Simon BOLIVAR.
ses 22 millions de…Vénézuéliens !
d’être :
le plus important exportateur de pétrole du monde.
INTRODUCTION
Superficie : 912.000 km2 - quasiment deux fois la France. (550.000)
26,3 Millions d'habitants en 2000 soit 26,2% au Km2.
67% de Métis ; 21% de blancs ; 10% de noirs ; 2% d'indiens
P. I. B. par habitant 8860 dollars en 1999. Monnaie : le BOLIVAR.
100 Bolivars = 1,115 F.
Statistiques
Taux de croissance
1,89%
Taux de natalité
24,39 /1000
Taux de mortalité
5,09 /1000
Espérance de vie :
hommes, 69 ans ; femmes, 75 ans
Taux de fertilité
2,87/1000
Taux de mortalité infantile
21/1000
Statistiques économiques (1995)
Nombre d’actifs
7,6 millions
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Taux de chômage
11,7%
Taux d’Inflation
57%
Production annuelle
$195.5 milliards
Budget
$9,8 milliards
Budget de la défense
1,4% du PNB
Exportations : $17.3 milliards
pétrole 72%
bauxite - aluminium - acier - agriculture
produits chimiques -produits manufacturés
Importations : $15.6 milliards
machines outils - matériaux de construction
équipements de transports - céréales
Autoroutes : 93.472 km en 1993
Train : une seule ligne de 200 Km environ.
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LES GRANDES REGIONS GEOGRAPHIQUES DU VENEZUELA.
Les Andes, la Sierra Nevada
Un désenclavement récent et laborieux de ces sites montagnards, n’a fait qu’accélérer
l’exode rural. L’électricité, abondamment produite ici par de grandes retenues (SANTO
DOMINGO, URIBANTE) n’est pas utilisée sur place.
Beaucoup de terres, difficiles à travailler (très fortes pentes) et épuisées, notamment
par la culture extensive du blé, sont abandonnées.
Les cultures maraîchères persistent à 2.000 à 3.000 mètres ; mais la culture de la canne
à sucre et du maïs, à la limite des possibilités écologiques, régressent.
La culture du café, après une période d’abandon, reprend, mais dans les régions moins
accidentées et plus basses alors que ce serait une culture idéale sur ces pentes raides, souvent
couvertes de brouillard.
L’exode rural s’aggrave, l’industrialisation est restée embryonnaire, le tourisme
devient la panacée, et permet une entrée de devises.
Trois centres sont en compétition commerciale : MERIDA, San CRISTOBAL et la
région de VALERA-TRUJILLO.
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Seule MERIDA est véritablement andine, les deux autres sont des agglomérations du
piémont.
Les piémonts andins
Ils sont desservis par une grande route qui relie San CRISTOBAL à l’autoroute
CARACAS-VALENCIA et les orientent vers la région centrale et non plus vers
MARACAIBO.
Le développement résulte de grands travaux commencés vers 1950 pour le piémont
septentrional (construction de la route panaméricaine). Des retenues, des digues, des canaux
de drainage maîtrisent les cours d’eau.
Les meilleures terres, planes, sont occupées par de grandes exploitations d’élevage
laitier (Santa BARBARA DEL ZULIA).
Paradoxalement, les pentes raides du bloc montagneux (souvent une vingtaine de
degrés), soumises à de violents orages, sont le domaine de petites exploitations vivrières.
les Llanos piémontais
Les accumulations d’alluvions sont aménagées grâce à des périmètres d’irrigation,
surtout dans les états de PORTUGUESA et de BARINAS.
Ces périmètres d’irrigation ont permis un fort accroissement de la production de riz.
La diminution de celle de maïs traduit la dégradation des terres des montagnes et des collines.
BARINAS s’est ainsi taillé un rôle régional, en partie aux dépens de MERIDA.
BARQUISIMETO est une ville-champignon, dans une région semi-aride. C’est le
terminus du seul chemin de fer public du VENEZUELA, long de 175 km, qui relie PUERTO
CABELLO en six heures à travers l’état de YARACUY.
le nord-ouest vénézuélien
Il est organisé autour des vieux champs pétroliers de la rive Est du lac de
MARACAIBO, reliés aux ports d’embarquement et aux raffineries du Sud de la péninsule de
PARAGUANA (LAS PIEDRAS, PUNTO FIJO) et au centre pétrochimique du TABLAZO.
Un nouveau gazoduc, assure la liaison avec les gisements orientaux, à 1.000
kilomètres, pour permettre l’approvisionnement des industries.
A l’Est et au Sud, les seranias del FALCON sont rurales, pauvres et peu peuplées. Le
centre actif était autrefois la ville musée de CORO.
A l’ouest du lac, la ville de MARACAIBO avait perdu une grande partie de ses
activités et, malgré le pont gigantesque à l’entrée du lac, MARACAIBO n’était plus guère
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qu’un centre régional, au pied de la Sierra de PERIJA, que traversent les contrebandiers, mais
des découvertes de Pétrole dans la région lui ont redonné dynamisme et prospérité..
Les environs de MARACAIBO plus humides, sont peu peuplés : terre d’élevage avec
de grandes exploitations. La région même de MARACAIBO a un climat trop sec.
la région centrale
Elle est constituée par un couloir de terres assez basses qui longe le lac de
VALENCIA, à l’Est de CARACAS.
Au nord, la cordillera de la COSTA, boisée, est occupée surtout par le parc national de
RANCHO GRANDE.
Le contraste est brutal avec les autoroutes à quatre voies, souvent encombrées, qui
montent et descendent suivant une succession de fosses d’effondrement.
L’essentiel de la vie économique du VENEZUELA se concentre dans ces dépressions
où toute la circulation est routière, empruntant, pour rejoindre CARACAS, une autoroute
dangereuse sur le flanc de la chaîne intérieure.
Les usines, les quartiers d’habitation envahissent les meilleures terres de culture :
seule l’ancienne hacienda de BOLIVAR, pieusement protégée, perpétue l’image du passé par
ses champs de canne à sucre soulignés par des allées plantées d’élégants palmiers.
Les surfaces bâties qui remplacent les champs entraînent un ruissellement abondant
lors des orages. Les inondations sont de plus en plus importantes.
Le lac de VALENCIA, est insuffisamment alimenté, son niveau baisse de manière
inquiétante et la pollution s’y aggrave.
La liaison entre CARACAS et le littoral, notamment l’aéroport de MAIQUETIA et le
port de La GÜAYRA et les plages, est saturée aux heures de pointe malgré la multiplication
des voies de l’autoroute. Les embouteillages s’y multiplient d’autant que l’autoroute est
souvent coupée par des glissements de terrain. Cette autoroute a remplacé dans les années
cinquante, un chemin de fer d’écartement métrique à voie unique et la vieille route de
montagne impraticable.
La saturation de la région de MARACAY et de VALENCIA repousse maintenant la
croissance vers l’Est.
Le tourisme est favorisé dans les nombreux parcs nationaux, comme ici, celui de
MORROCOY, avec le village de TUCACAS ses Mangroves, les îles SOMBRERO, la région
de CHICHIVIRICHI.
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le littoral oriental
Il associe une agriculture somnolente (cacao) ou décadente (tabac, plantes vivrières),
sur une mosaïque de régions sèches ou humides, avec des activités en essor : exploitation
pétrolière sur le bord des LLANOS, avec le grand centre de PUERTO LA CRUZ ; tourisme
déjà traditionnel dans l’archipel de MARGARITA qui n’a comme autres ressources que la
récolte du sel, la pêche et ses conserveries de produits locaux.
BARCELONA, CUMANA, sont de petites capitales régionales très actives au pied de
montagnes quasi désertes et peu pénétrables.
les Llanos de l’Est
A l’Est du méridien de CARACAS, les LLANOS de l’Est sont d’immenses savanes
aux sols pauvres, sableux, difficiles à irriguer car les chaînes côtières sont elles-mêmes
sèches ; là l’élevage extensif reste l’occupation principale.
La seule grande richesse est le pétrole, qui relaie de plus en plus celui de la région
occidentale. La ceinture de l’ORENOQUE reste à exploiter.
le grand Sud
Ce sont des régions à peine peuplées, encore mal connues, des LLANOS de l’APURE,
de l’AMAZONIE, de la GUYANE.
Les LLANOS de l’APURE
sont une immense zone d’épandage, noyée par les crues andines, qui s’étalent entre les
dunes formées pendant des périodes plus sèches du Quaternaire. Les bovins s’y réfugient
pendant la crue.
Les grandes exploitations, que le propriétaire visite en avion privé sont tenues par un
intendant. Cette région est pourvoyeuse de viande pour tout le VENEZUELA.
la GUYANA
Sur le bord du craton GUYANAIS, les territoires d’AMAZONAS et l’extrême Ouest
de l’état de la GUYANA, sont dépourvus de routes, là vivent encore des Indiens menant la vie
selvatique traditionnelle et des chercheurs de diamants.
Au Sud et au Sud-Est, le bouclier guyanais est formé de vieilles roches
précambriennes avec une couverture de grès tabulaires : les MESAS ou TEPUY.
Les TEPUY
Formés il y a cinq cents millions d’années ils se haussent, complètements abrupts à
plus de 2.000 mètres.
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Le RORAIMA
Il culmine à 2810 mètres, soit 1800 mètres au dessus de la
savane ; il est à cheval sur les frontières du VENEZUELA, de la
GUYANE et du BRESIL.
Les TEPUYS abrupts sont si bien isolés qu’ils ont gardé leur
faune et leurs animaux spécifiques comme la grenouille noire
(oreophrynella). Ils sont considérés comme sacrées par les indiens.
Prenez garde aux piqûres des moucherons locaux les « jejenes »non
dangereux, mais qu’est ce que ça gratte…
l’AUYANTEPUI
Son plateau couvre 600 km2 en forme de cœur. C’est là que le SALTO ANGEL
plonge de 1.000 mètres vers le fond du canon du diable à l’intérieur même du TEPUI, canon
que l’on peut survoler « à l’intérieur » quand le temps s’y prête. SALTO ANGEL que les
indiens appellent CHURUN MERU doit son nom à l’aviateur américain Jimmie ANGEL qui
y fit un atterrissage forcé en 1937.
Tous ces TEPUY sont d’accès difficile et leur visite demande plusieurs jours d’efforts
« sportifs » accompagné d’un guide.
CANAIMA
Site facile d’accès en avion et donc très touristique. (cf. plus loin) La lagune, les
chutes d’eaux sont à visiter en saison des pluies ; nous vous recommandons, en partant de
CANAIMA, de visiter le SALTO SAPO derrière lequel vous pouvez passer (à vos risques et
périls)
La route du BRESIL
Une route permet la jonction entre santa ELENA de UAIREN et le BRESIL.
Une centaine de kilomètres séparent les rares villages où ont été regroupés les Indiens
afin de contrôler la frontière contestée avec l’ancienne Guyane anglaise. Sur les cartes
actuelles du VENEZUELA on peut lire « zona en reclamacion : sujeto al acuerdo de
GINEBRA del 17/021966 y al protocol de PUERTO ESPANA del 18/06/1970 »
La région de CIUDAD GUAYANA
C’est la région de l’industrie lourde du VENEZUELA, accessible aux grands navires
par des chenaux dragués dans le delta de l’ORENOQUE. Les exportations de minerai
diminuent mais la fourniture de produits semis finis augmente là aussi.
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Les grandes usines se succèdent sur la rive droite de l’ORENOQUE, reliées par
l’autoroute à PUERTO ORDAZ, et à CIUDAD BOLIVAR, vieille capitale au bord du fleuve,
en amont, dont l’ancien nom est ANGOSTURA. Les pavillons sont la reproduction de ceux
des villes des U.S.A.
Autour, au Sud surtout, de vieilles mines d’or persistent encore comme El CALLAO,
alternant avec des centres agricoles plus ou moins en friches, comme UPATA.
Quelques élevages dans les grandes exploitations, des cultures vivrières, plus ou moins
abandonnées du fait de l’exode rural, persistent encore.
Le complexe industriel du CARONI
Ce sont les usines modernes, les grands barrages du fleuve CARONI (Represa Raúl
LEONI) et les énormes centrales hydroélectriques dont l’énergie alimente les aciéries, les
usines d’aluminium, les laminoirs, et l’industrie de transformation.
Le VENEZUELA est bien une terre de contrastes : contrastes des paysages naturels,
contrastes historiques, contrastes dans un développement moderne, impétueux, mais qui
coexiste avec des Indiens vivant encore de leur arc et de leur sarbacane...
Les grandes villes
On ne citera là que les villes que nous avons visitées ou dont nous avons une « petite »
idée. Que celles non citées ne le prennent pas mal : elles ne perdent rien pour attendre…
CARACAS
Fondée en 1567
Quarante ans après CORO et CUMANA, la ville de CARACAS (Santiago de León de
los CARACAS) fut le siège d’une petite province de l’empire espagnol, à laquelle étaient
soustraits l’archipel de MARGARITA et la moitié occidentale du VENEZUELA, administrée
depuis BOGOTA.
CARACAS n’a pris son essor qu’au XVIIIe siècle, grâce au trafic portuaire de la
GUAIRA et l’expédition de bétail vers les Antilles, de cacao et de café vers l’Europe.
Elle devint la ville sud-américaine la plus ouverte aux influences européennes.
CARACAS fut durement éprouvée par le tremblement de terre de 1812.
La bourgeoisie de CARACAS parvient à briser le rêve de la GRANDE COLOMBIE,
mais l’ouest du pays échappa longtemps à son contrôle : GOMEZ, dictateur venu des Andes,
installa sa capitale à MARACAY.
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Après la mort de GOMEZ, en 1935, le gouvernement revient à CARACAS, au
moment où l’essor du pétrole donne à l’administration centrale des revenus vite croissants et
un énorme pouvoir d’attraction.
1904 - 90.000 habitants, 1941 - 300.000 habitants, 1974 - 2.500.000 habitants dont 1/4
est d’origine étrangère, 1994 - 1.320.000 habitants, et pour l’agglomération prés de 4 millions.
On les appelle les CARAQUENOS.
La ville, à 900 mètres d’altitude, est installée à l’extrémité ouest d’un fossé
d’effondrement (graben) allongé d’Est en Ouest, constituant une dépression de 25 kilomètres
sur 3 kilomètres qui est séparée de l’océan par une montagne de plus de 2 000 mètres
l’AVILA et son parc National.
Le climat frais et sain ne varie guère pendant l’année (20°C ; 820 millimètres de
pluie).
La ville occupe maintenant toute la vallée, le long de la grande autoroute Est-Ouest.
Elle est ceinturée au Nord par La COTA 1000, autoroute suivant la ligne des 1000 mètres
d’altitude.
Depuis 1983, elle est équipée d’un métro ALSTHOM made in France, bien commode
pour visiter la ville !
On trouve d’ouest en Est :
le vieux CARACAS
Profondément
transformé,
centre
politique
(Parlement,
gouvernement
à
MIRAFLORES, ministères du Centro Simon BOLIVAR) et commercial (bureaux des
compagnies moyennes). Le PANTHEON NATIONAL où repose 130 pères fondateurs et où
furent ramenées en 1876 les restes de Simon BOLIVAR (le président du VENEZUELA doit
tous les 25 ans ouvrir le cercueil pour s’assurer que les restes du héros sont toujours là !)
au centre
SABANA GRANDE, CHACAÏTO, ALTAMIRA, le centre commercial moderne et
les grandes compagnies pétrolières, les immeubles de luxe.
LAS MERCEDES et ses immeubles modernes dont le CUBO NEGRO et l’immeuble
BENTATA où « el Doctor CAROLINE PAILLARDON esta abogado » .
Là on peut faire du tourisme dans les centres commerciaux le plus fameux est le
C.C.C.T. (Centre Commercil Cuidad Tamanaco) ; on peut citer encore le CENTRO PLAZA
et le CENTRO LIDO.
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L’hotel TAMANACO *****, pension de famille des PAILLARDON à leur arrivée est
à deux pas.
à l’Est
Les industries et les résidences récentes autour du vieux noyau de PETARE qui est
devenu le plus vaste barrio (bidonville) de toute l’Amérique du Sud. Les barrios présentent
une stratification sociale très nette : on passe sans transition des villas moyennes au pied des
collines aux gourbis de briques apparentes sur les hauteurs.
Les barrios
Les barrios sont constitués de petites maisons de briques apparentes enchevêtrées et
empilées aux flancs des collines environnantes. Toutes les fenêtres sont munies de barreaux,
une ampoule électrique brille la nuit devant chaque maison ; ainsi, ces bubons diurnes
deviennent la nuit une illumination féerique, noellienne, des collines alentour. Les habitants,
près de vingt pour cent des CARAQUENIOS, souvent d’origine colombienne vivent bien en
dessous du seuil de pauvreté, le SMIC étant inférieur à 300,00 francs. On dit que chaque
week-end, 30 à 40 morts violentes y sont perpétrées ; là on tue pour une paire de baskets !
au Sud
les collines occupées de villas cossues et d’immeubles luxueux, on peut citer (au
hasard) VALLE ARRIBA et SAN ROMAN.
CARACAS est à l’écart de l’exploitation pétrolière (MARACAIBO, l’ORIENTE) et
de l’industrie lourde (GUAYANA) et mécanique (VALENCIA).
Carrefour important, la ville est reliée par autoroutes à VALENCIA ainsi qu’au littoral
où se trouvent le port : LA GUAIRA ; et l’aéroport : MAIQUETIA.
La fonction principale de CARACAS
est administrative et commerciale et intellectuelle (Universidad central). Plus de 20 %
des industries vénézuéliennes sont installées dans l’agglomération, ainsi que 30 % de la maind’œuvre.
La ville est aussi le siège de la plupart des firmes industrielles et commerciales du
pays, de ses banques et de ses compagnies d’assurances. Toutefois, malgré une croissance
dynamique, CARACAS connaît un chômage persistant qui n’est que partiellement atténué par
la pratique de petits métiers : cireurs de chaussures, colporteurs.
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Les musées
Ils sont très nombreux tant dans le domaine traditionnel que contemporain avec EL
MUSEO DE BELLAS ARTES (Tito SALAS, Arturo MICHELENA) ou EL MUSEO DE
ARTE CONTEMPORANEO (Jesus SOTO, Leopoldo FONTANA, BACON, et même
PICASSO), ou encore EL MUSEO DE ARTE COLONIAL…
MARACAIBO
Deuxième ville du VENEZUELA
MARACAIBO a servi de débouché aux régions bordant le lac qui porte son nom et
même à tout l’Est colombien y compris les Andes : café surtout, céréales, fourrage et élevage.
La barre fermant le lac obligeait à un transbordement dont la ville a bénéficié. (Les grands
bateaux peuvent maintenant entrer directement dans le lac). L’exploitation pétrolière profita à
MARACAIBO. La croissance devint l’une des plus rapides du monde : en 1941 - 130.000
habitants ; en 1991 - 1.200.000. L’accès à la ville, est facilité par un pont gigantesque sur le
lac.
Grand centre commercial, administratif et intellectuel
L’université fut fondée en 1946. Des industries se sont implantées : brasseries
POLAR, brûleries de café (le café andin y transite toujours), abattoirs. L’élevage y important.
VALENCIA
VALENCIA 955.000 habitants est la capitale de l’état de CARABOBO. La ville est
entourée d’une ceinture d’horticulture très riche (l’orange de VALENCIA est réputée) et d’un
grand centre d’industries chimiques et d’usines de ciment, de meubles, de papier,
d’électroménager...
Le lac de VALENCIA
est très pollué ; le bassin de VALENCIA recèle des fossiles d’animaux : les
mastodontes et autres paresseux géants.
Les voies de communications
Une autoroute, traversant la chaîne littorale, relie VALENCIA à PUERTO CABELLO
qui, est devenu un des principaux ports du pays, avec sa propre zone industrielle.
VALENCIA est reliée à MARACAY et à CARACAS par une autoroute le long de
laquelle se sont installées les principales industries mécaniques du pays (montage
d’automobiles et de matériel agricole).
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Les Toros
VALENCIA est un haut lieu de la tauromachie vénézuélienne : Plaza de Toros.
MARACAY
Le Président Juan V. GOMEZ, dictateur venu des Andes, en avait fait la capitale du
VENEZUELA en 1908. Le gouverneur actuel Yvan COLMERAS gère MARACAY avec une
telle autorité que les gens disent : Il se prend pour GOMEZ celui là !
la capitale de L’ARAGUA
MARACAY est actuellement la capitale de L’état de ARAGUA, 538.600 habitants.
Les plaines alentour, sont vouées, depuis des siècles, à la culture de la canne à sucre, et aux
distilleries de rhum du VENEZUELA : de grandes compagnies possèdent les champs de
canne, les distilleries et le réseau de distribution. Le bassin regroupe le quart de l’industrie
nationale, ce qu’expliquent ses sols riches, la proximité de CARACAS, la présence d’un bon
port et l’excellente desserte routière (la PAN-AMERICAN HIGHWAY passe par
MARACAY).
Les Toros
Là aussi la corrida est reine en particulier en mars où a lieu la feria de San JOSE.
MERIDA
fondée en 1558
La ville Andine est fière de ses origines espagnoles ; elle fut fondée en 1558. C’est le
pays de la « gente correcto » et le berceau des hommes politiques récents du VENEZUELA.
L’andinisme
C’est une ville de montagne à 1.625 m. d’altitude où l’on vient faire de l’andinisme.
Son université « de los Andes » est célèbre dans le monde entier.
La gastronomie
Elle y est bien représentée avec les truites et les lapins de garenne, le tout arrosé de
miche, une sorte de rhum peu distillé mais tout de même assez fort. Le « pan con ajo » notre
bon vieux pain à l’ail trouverait là ces origines !
Les indiens pratiquaient la culture en terrasses qu’ils appellaient « los andinos ».
Les fleurs
Le Parque de la ISLA possède un jardin de fleurs extraordinaires et d’orchidées
(Cypripedium) magnifiques. Les fleurs tropicales sont bien sûr partout présentes : plantes
carnivores, les oiseaux de paradis (Strelitzia Reginae). Les feuilles sont aussi belles que les
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fleurs : crotons, poinsettias ; tout ça bien sûr en pleine terre et gigantesque. L’ARAGUANES
est l’arbre national du VENEZUELA.
L’ex téléphérique
Un magnifique téléphérique monte à 4.765 m.(le plus haut du monde) ou plutôt
montait, il est en panne depuis plusieurs années !
TOVAR
C’est un village dans la montagne, à une cinquantaine de km. de CARACAS.
Une enclave germanique
A la fin du XIXème siècle, en 1843, une colonie germanique, venant de
KAISERSTUHL en pleine forêt noire, est arrivée au VENEZUELA, pour y faire fortune et a
été « oubliée » là…les colons sont restés entre eux, isolés du reste du pays ; ils ont construit
des maisons « alsaciennes » et reconstitué sur place leur mode de vie de départ : à TOVAR en
1997 on parle allemand, les femmes portent des coiffes, la choucroute et la bière coulent à
flot. C’est devenu un peu artificiel et très touristique.
PUERTO CABELLO
Ce fut un site précolombien comme les ptéroglyphes et la Piedria el Indio en
témoignent.
Dès le XVIème siècle PUERTO CABELLO fut un port fréquenté par les
contrebandiers qui acheminaient illégalement le cacao vers CURACAO.
C’est actuellement le premier port du VENEZUELA, port un peu délabré, et une base
navale militaire. Le fort du LIBERTADOR et l’église du ROSAIRE ont été construits par les
basques de la compagnie du GUYPUZCOA. Le fort colonial de San FELIPE où le dictateur
Juan Vicente GOMEZ fut emprisonné jusqu’à sa mort en 1935.
Les plages avoisinantes sont magnifiques, mais le charme est rompu en fin de semaine
par l’arrivée en masse de baigneurs motocyclistes armés de caisses de bière et de musique en
conserve.
CORO
Les territoires du VENEZUELA compris entre MARACAIBO et VALENCIA, au
nord de BARQUISIMETO, forment les Etats de LARA et de FALCON. Ils comptent parmi
les premières terres « européanisées »
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Ville musée
CORO est la première ville fondée sur le continent, en 1527. C’est la ville qui
« commande » l’entrée de la presqu’île de PARAGUANA. On découvre là de grandes dunes
les « medanos ». Cette ville coloniale est parfaitement restaurée (peut être un peu trop).
CLIMATS ET RESSOURCES
En cinquante kilomètres à vol d’oiseau, on passe du pic BOLIVAR (5.004 m) aux
marécages torrides du lac MARACAIBO.
Une chaîne de montagne sépare l’étroite façade de la mer des CARAIBES du plateau
qui rejoint les confins amazoniens.
Selon l’altitude et l’exposition, on distingue des versants bien ventés et bien arrosés,
les vieilles régions à cacao en basse altitude, et des dépressions abritées subarides, où les
Indiens pratiquaient déjà l’irrigation à l’époque précolombienne (vallée du CHAMA en aval
de MERIDA).
Le bouclier guyanais est séparé de l’ensemble andin par la vallée de l’ORENOQUE.
Les alluvions quaternaires sont inondés pendant la saison des pluies (mai à octobre)
dans l’APURE et le delta de l’ORENOQUE.
Les ANDES vénézuéliennes sont formées de blocs élevés (pic BOLIVAR), séparés
par de profondes vallées comme celles du CHAMA et du MOTATAN ou par des bassins
d’effondrement comme TACHIRA.
Une autre SIERRA à l’Est borde les LLANOS et se poursuit jusqu’à l’île de
TRINIDAD.
Au Nord-Ouest, autour du lac de MARACAIBO, s’étend une région affaissée, où l’on
retrouve, comme dans les LLANOS, de bas plateaux sablo argileux peu fertiles et des plaines
alluviales récentes, marécageuses, largement inondables (Sur del LAGO).
A l’Est du lac de MARACAIBO, une série de plissements et de failles, forment le
FALCON qui s’étend jusqu’à la côte.
Les Climats
chauds et humides :
Le haut bassin de l’ORENOQUE, domaine de la forêt ombrophile amazonienne
(températures moyennes mensuelles s’écartant peu de 25°C, précipitations annuelles
supérieures à 2 500mm).
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climats tropicaux :
la GUYANE et, surtout, les LLANOS, avec des pluies d’été (de mai à octobre), de
l’ordre de 1.500 mm par an, le reste de l’année étant sec.
Les masses d’eaux andines provoquent chaque année d’importantes inondations : les
LLANOS de l’APURE sont une région amphibie, comme le delta de l’ORENOQUE.
Le même régime hydrologique caractérise le Sud du lac de MARACAIBO, très
pluvieux ; par contre, MARACAIBO et plus encore la presqu’île de PARAGUANA, à
l’extrême nord, sont secs, subarides même.
Seuls certains flancs de chaînons sont plus humides et ont joué, traditionnellement, le
rôle d’oasis agricoles dans une région de brousse à épineux où divaguent chèvres et moutons.
Dans les montagnes :
L’exposition et la topographie engendrent une mosaïque climatique, modulée par
l’étagement.
Au-dessus de 3.500 mètres, il n’y a plus de cultures, la plus élevée étant la pomme de
terre.
Pas d’alpages non plus, la végétation endémique ne peut nourrir les animaux
domestiques.
L’amplitude thermique annuelle est quasi nulle à 3.000 mètres (1° C environ),
l’amplitude diurne est élevée.
En été, dès le matin, tout est envahi par le brouillard.
En hiver, le ciel est clair et les gelées nocturnes sont fréquentes.
Plus bas, l’étage forestier autour de MERIDA, vers 2.000 mètres, est aussi envahi par
les brouillards.
L’exposition joue un rôle déterminant : les dépressions fermées sont sèches, les
versants au vent sont humides comme les régions cacaoyères traditionnelles de
BARLOVENTO à l’Est de CARACAS.
L’agriculture
Ces variations climatiques, multiplient les possibilités de polyculture, elle a guidé la
colonisation puis le développement rural.
À l’époque coloniale se sont développées des plantations de canne à sucre, pour la
production du sucre roux (panela) et du rhum dans les Valles de ARAGUA, et dans les
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ANDES, en métayage, la culture du blé, consommé par l’aristocratie urbaine et exporté vers
CUBA et même vers l’ESPAGNE.
Au XIXe siècle et avant la période du pétrole, le cacao et le café sont devenus des
cultures commerciales, à l’image des pays voisins (Brésil, Colombie).
On produisait le cacao au BARLOVENTO, et le café dans les ANDES (MERIDA,
TACHIRA), mais la désintégration de l’agriculture pendant la période « pétrolière » a
provoqué une grande régression, malgré l’excellente qualité de ces produits. Le café seul a
repris depuis 1970.
Les ANDES et divers secteurs de la cordillera de la COSTA, les Valles de ARAGUA,
les abords du lac de VALENCIA étaient les seules régions très peuplées, de blancs (peu
nombreux), d’Indiens et de Noirs.
Les LLANOS sont restés une région très peu peuplée, où les bovins paissent en quasiliberté ; attrapés au lasso par des cavaliers intrépides, qui, au XIXe siècle, ont fourni les
troupes redoutées du général PAEZ.
Les marais du Sud du lac sont quasi déserts, traversés par de petites voies ferrées
reliant leur port au pied des ANDES, partie vital du pays.
Dans les montagnes du FALCON vivotaient quelques éleveurs de chèvres et on
cultivait tant bien que mal quelques terres plus humides ou irriguées.
L’est de la cordillera de la COSTA et les îles de MARGARITA étaient fortement
peuplées, malgré leurs possibilités agricoles limitées par la sécheresse.
La vente des perles et la récolte du sel fournissaient l’argent ; la pêche apportait la
nourriture.
Le pétrole
Le pétrole a bouleversé l’économie du VENEZUELA et … la rive Est du lac de
MARACAIBO (CABIMAS, MENE GRANDE), mais ces gisements donnent des signes
d’épuisement.
Les gisements aux abords de la frontière colombienne retrouvent un grand intérêt ces
derniers temps, de nouveaux gisements étant découverts (ELF), ainsi qu’à l’Est du pays, ou
dans les LLANOS une nouvelle région pétrolière est en exploitation, desservie par PUERTO
LA CRUZ, près de BARCELONA. Certains gisements sont épuisés (JUSEPIN), mais les
réserves du VENEZUELA restent considérables.
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Le pétrole en 1997
Rumeurs
Sur l’ hebdomaire MARIANNE du 9/06/1997 on peur lire l’article suivant :
on achète bien les hommes politiques vénézuéliens
Le groupe pétrolier français X est décidément bien généreux. c’est ainsi qu’il aurait
versé en 1992 des commissions occultes de 5 millions de $ aux deux principaux partis (le
social démocrate et le démocrate chrétien) la moitié chacun pour obtenir d’importantes
concessions. or il n’a finalement rien obtenu. Qu’importe puisque à cette occasion trois
cadres supérieurs du groupe X se seraient partagés, eux, 10 millions de $ !
De toute façon les vénézuéliens sont relativement bon marché… le rachat d’un réseau
de distribution en Allemagne de l’Est a en effet suscité le versement de 256 millions de frs de
bakchich. il est vrai que le chancelier KHOL pèse bien plus lourd que l’ex président
vénézuélien.
Internet dernière
Associated Press indique le 10/06/97 : Enchères à CARACAS
Vente aux enchères de 131 gisements « peu rentables » du VENEZUELA.
L’union de TEXAS PETROLEUM et de GERMANY'S PREUSSAG ENERGIE firent l’offre
maximale de cette enchère : $174.8 millions pour une concession de 20 ans concernant le
gisement de BOQUERON, à l’Est du VENEZUELA.
La COMPAGNIE GENERALE de COMBUSTIBLE ARGENTINE et la COMPAGNIE
CANADIENNE CARMANAH obtinrent un gisement à l’Est de l’état de MONAGAS pour $
90.2 millions.
Les enchères de ces 131 gisements rapportèrent deux fois plus que prévu. Les acheteurs sont
convaincus que les réserves de pétrole sont bien plus importantes que celles estimées par le
gouvernement.
La stratégie pétrolière de Luis GUSTI, président du « state oil monopoly Petroleo de
Venezula »., prévoit pourtant une production de 6.5 million de barils par jour en 2006.
L’histoire ne dit pas combien de bakchich ont été versés !
Le minerai
A la fin de la dictature de PEREZ GIMENEZ, est né le grand centre industriel de CIUDAD
GUAYANA, sur l’ORENOQUE, en amont du delta.
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À l’origine, on y a exploité le minerai de fer pour l’exportation vers les U.S.A. et on y a
fabriqué de l’acier au four électrique, puis de grands équipements hydroélectriques ont été
réalisés sur le CARONI.
L’exportation du minerai a fortement diminué mais la production d’acier a augmenté.
Il s’y est ajouté l’exploitation d’aluminium et les industries de transformation de base : tubes
pour forages et oléoducs, matériaux de construction etc…
les mines d’or et de diamants (CANAIMA) existent encore, mais elles sont très peu
productives.
GRANDE HISTOIRE
L’ère précolombienne
Aucun système d’écriture n’a jusqu’ici été retrouvé en Amérique du Sud, et la
connaissance des civilisations précolombiennes se fonde essentiellement sur l’interprétation
des vestiges.
L’homo américanus est vieux d’environ 30.000 ans, nous sommes loin des 3.000.000
d’années de l’Homo habilis Est-africain. Il y a 30.000 ans les premiers hommes américains
étaient déjà des Homo sapiens sapiens.
Les premiers indiens d’Amérique du Sud sont très probablement arrivés du Nord, par
l’Amérique centrale, c’est-à-dire par l’isthme de PANAMA.
Typologie lithique 30. 000 - 14. 000 av. J. C.
Au VENEZUELA, à TAIMA-TAIMA (FALCON) les premières fouilles avaient
donné des restes de faune pléistocène (mastodonte, cheval, édenté géant), associés à des
objets de pierre grossièrement travaillés mais aussi à un fragment de pointe de jet bifaciale,
daté de 14.000 avant J. C. environ, trouvés à El JOBO au VENEZUELA, on a gardé le nom «
El Jobo » pour désigner ce type de pointes foliacées sud-américaines.
faciès industriel 7000 avant J. C
Les chasseurs savent diversifier leur subsistance : outre la chasse aux grands
herbivores, ils capturent ou piègent les petits mammifères et les oiseaux, ramassent les graines
et tubercules sauvages ainsi que les mollusques terrestres. De prédateur (chasseur, cueilleur),
l’homme devient progressivement producteur de sa nourriture, grâce à la domestication
d’espèces animales et végétales. La culture de plantes d’altitude fut pratiquée très tôt : la
quinoa, le maïs et surtout la pomme de terre, plante andine par excellence.
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Les vêtements sont faits de peaux ou de fibres, car le coton et le tissage sont encore
inconnus. Les vêtements et vanneries sont fabriqués selon une technique d’entrelacement qui
permet une grande variété de motifs.
Les chasseurs habitent, des abris naturels creusés dans les reliefs calcaires ou
volcaniques, mais, dans la majorité des cas, les hommes ont dû édifier des constructions
précaires faites de peaux ou de branchages.
Le long des rivages sont installés, à la même époque, des groupes vivants
essentiellement des ressources de l’océan.
Les traits mongoloïdes apparaissent plus tard, comme s’ils résultaient soit d’apports
plus récents conséquences de nouvelles migrations venues d’Asie, soit de l’évolution sur
place des premiers arrivés, ce qui démontrerait alors un étonnant parallélisme entre
l’évolution humaine en Amérique et dans le Nord-Est de l’Asie.
Les premières sociétés hiérarchisées vers 4.500 avant J. C.
Le village abrite probablement plusieurs centaines d’individus, qui vivent dans de
petites maisons semi-souterraines comportant une ou deux pièces, construites de gros galets et
couvertes d’un toit de branchage ou d’os de baleine.
Le long du littoral, d’innombrables amas coquilliers, édifiés pour la plupart entre
6.000 et 4.000 avant J. C., attestent un mode de vie fondé sur la pêche et la collecte des
mollusques. La pêche, pratiquée à l’aide de lignes, d’hameçons et de filets (dont on a retrouvé
des poids et des flotteurs), fournit encore une part appréciable de la nourriture.
Partout la subsistance dépend à la fois de l’exploitation de l’océan et de la culture des
plantes, dont l’inventaire s’est encore enrichi de la coca et de l’arachide (apportées des
régions tropicales de l’Est).
La céramique n’apparaît que très tardivement, vers le début de notre ère ou plus tard.
C’est donc dans ce contexte bigarré, où se côtoient sociétés d’agriculteurs sédentaires
et hiérarchisés et petits groupes de prédateurs semi-nomades, et où la poterie présente en un
point n’apparaîtra que mille ou deux mille ans plus tard en d’autres points, que se produisent
durant le IIe millénaire avant notre ère la maturation puis l’éclosion des hautes cultures.
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Les indiens DU VÉNÉZUELA
les indiens : arawaks et karibs
Les habitants des îles KARIBS, dominées par les hommes, guerriers belliqueux, se
distinguèrent des habitants des îles ARAWAKS, habitées par des femmes, des Amazones ou
des monstres femelles...
Les apports de l’archéologie
Les îles de l’archipel oriental des Caraïbes furent utilisées dans le processus
migratoires entre les grandes unités, de la FLORIDE vers le VENEZUELA.
La poterie aurait été introduite dans les îles par la culture saladoïde. Des cultivateurs
de manioc auraient laissé des vestiges de poteries semblables à ceux du domaine insulaire à
SALADERO, sur le moyen ORENOQUE, vers 1.000 avant J. - C.
Les KARIBS avaient acquis, au cours de leurs migrations, une grande pratique de la
navigation en haute mer. Ils avaient élaboré une astronomie qui leur permettait de se repérer
et animait leurs pratiques religieuses. Les KARIBS pratiquaient la culture sur brûlis,
l’irrigation, ainsi que la pêche.
Des têtes de manati (lamantins) en train de cuire furent prises pour des crânes
d’hommes ; ainsi naquit la légende du cannibalisme des KARIBS : du mot KARIB provient le
mot « cannibale ».
Les KARIBS pratiquaient le rite de perforation de la langue, comme les Mayas. Leurs
légendes évoquent des arbres mythiques animés par un esprit divin, ou la divinité des
TEPUYS en GRAN SABANA.
Les
instruments
de
musique
se
ressemblent dans toute la zone allant du
GUATEMALA au VENEZUELA et jusqu’à
l’AMAZONIE. La musique était associée à
toutes les cérémonies religieuses et politiques.
Les dessins sont toujours naïfs. Les
indiens font de la vannerie et des masques
représentant des divinités…
L’AREYTO ou MITOTE mêlait danses et chants selon un ordre rigoureux.
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Les données de l’anthropologie
Il existe 4 grands groupes culturels en Amérique du Sud :
les TUPI-GUARANI, les ARAWAKS, les KARIBS les GË.
les arawaks
La grande famille des ARAWAKS est connue sous divers noms : Aruak, Aroaqui,
Arauaca, Aroaco, Araguaco,. Tous ces noms semblent provenir d’un groupe du
VENEZUELA que les Espagnols appelaient ARAGUACOS et qui se nommaient eux-mêmes
les « LUKKUNU ».
Les ARAWAKS sont petits, en moyenne 1m 60. Ils ont des activités agricoles et les
espagnols empruntèrent à leur langue des mots comme (maïs, tabac, piment, canoë, hamac,
etc.). Leurs habitations ont la forme d’un cône tronqué : les villages sont centrés par une
grande case commune conique couverte de feuilles de palmier autour de laquelle sont
disposées des huttes.
Toutes les populations Arawaks cultivent le manioc, le tabac, le maïs et diverses
racines. Ils pratiquent la pêche et la chasse à l’arc. Ils possèdent des instruments de musique :
l’ocarina ou tsinhali, et le tiriaman pour accompagner les danses.
les karibs
Les monarques espagnols permirent par décret en 1503 aux colons de réduire les
indigènes en esclavage pourvu qu’ils fussent des KARIBS.
L’origine de leur nom dériverait de Calina ou de Caripuna. Or, Kalina signifie pour
les KARIBS « brave » ou « compagnon ».
Sur la côte vénézuélienne, les CUMANAGOTO ont vu diminuer leur population.
(influence des missionnaires catholiques) Ils regroupaient notamment les TAMANACO, les
CHACOPATA, les PIRITUE, les GUAIQUERI.
A l’embouchure de l’ORENOQUE, on trouve encore les CARINIACO, les
TAPARITO, les PANARE,
C’est sur le littoral des GUYANES que subsiste une trace des KARIBS (Caribe,
Calina) qui vivent dans une région qui s’étend de l’OYAPOCK à l’ORENOQUE.
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La linguistique
Les parlers warao étaient ceux des indigènes de TRINIDAD et des habitants de
l’embouchure de l’ORENOQUE. Plusieurs variétés de cette langue sont encore parlées
aujourd’hui par 15.000 Amérindiens de l’ORENOQUE.
Les parlers karib comprenaient les groupes karina, galibi ou carinaco,, à TOBAGO,
en GRENADE et dans les GUYANES de l’ORENOQUE à l’AMAZONE. Les indigènes
KARIBS ont peu à peu oublié leur ancienne langue, dont ils se servent actuellement comme
d’un patois. Ils parlent l’espagnol comme … les autres naturels du pays.
Trois langues anciennes des îles sont encore parlées sur le continent : arawak, karib et
karib insulaire.
Encore de nos jours les indiens mènent une vie complètement sylvestre, profitent de la
civilisation et du tourisme sans se mélanger.
L’Ere Espagnole
Christophe Colomb : la découverte
Au cours de son troisième voyage, en 1498, Christophe COLOMB découvre le
VENEZUELA, et les Espagnols s’y établissent au cours des XVIe et XVIIe siècles. Les
premiers espagnols venaient d’ESTRAMADURE, suivis des BASQUES puis des
GALICIENS. ils trouvèrent sur place les INDIENS et « importèrent » des AFRICAINS.
Il en résulta une société métisse, dominée par les autorités venues d’ESPAGNE et les
descendants Sud américains des conquistadores.
Les indiens représentent actuellement 9% de la population, les métis (de tous bords)
69% et les blancs 20%.
La recherche de l’or engendra le mythe de l’ELDORADO. Les perles d’abord, le
cacao et le tabac ensuite furent les principaux produits d’exportation.
120.000 esclaves africains arrivent du XVIe au XVIIIe Siècle
Surtout des BANTOUS qui sont réduits en esclavage. ils ont amené avec eux leurs
croyances et leurs rites, ils ont pu maintenir jusqu’à l’époque actuelle leurs religions, souvent
en les dissimulant derrière un masque catholique. Le catholicisme des blancs se colore de
« superstitions » d’origine africaine apportées par les nourrices noires et par les maîtresses en
particulier, le culte des morts, qui chez les paysans du VENEZUELA a des côtés africains très
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visibles, et le culte des saints, auxquels on offre parfois des sacrifices animaux. (fête de la
Saint JEAN)
Les religions africaines assument encore de nos jours une fonction de solidarité, de
secours mutuel, de catharsis et de compensation au blocage de la mobilité verticale des Noirs.
Les noirs sont plus nombreux sur la côte des CARAIBES. (nous les rencontrerons à
CHORONI)
Au XVIIIe siècle : les Bourbons espagnols
Sous la dynastie des Bourbons espagnols, la société des villes, surtout celle de
CARACAS, devint plus riche, plus raffinée et cultivée. Un sentiment nationaliste commença
à s’exprimer vers la fin du XVIIIème siècle.
Dès 1819, le VENEZUELA faisait partie de la république de GRANDE-COLOMBIE,
fédération constituée par les actuelles républiques du VENEZUELA, de COLOMBIE, du
PANAMA et de l’EQUATEUR.
Simon Bolivar le libertador
La vie de Simon BOLIVAR se confond, pour l’essentiel, avec le combat qu’il a mené
pour l’émancipation des colonies américaines de l’ESPAGNE.
Simon BOLIVAR est né à CARACAS, d’une riche famille créole qui, originaire de
BISCAYE, s’était établie en Amérique dès le milieu du XVIe siècle.
En FRANCE il subit l’influence de Carreño RODRIGUEZ, son compagnon de voyage
et professeur de grammaire, disciple quelque peu extravagant de J.-J. ROUSSEAU. Il devient
franc-maçon.
En 1807, BOLIVAR est de retour au VENEZUELA : tout en administrant ses
propriétés, il participe aux conspirations contre la monarchie des Bourbons d’Espagne.
Bolivar et Miranda
Une mission à LONDRES lui permet de rencontrer Francisco de MIRANDA, qu’il
décide à s’embarquer avec lui pour le VENEZUELA.
A CARACAS, BOLIVAR et MIRANDA décident le CONGRES à proclamer
l’indépendance du VENEZUELA le 5 juillet 1811.
La guerre civile qui oppose patriotes et loyalistes fait rage. BOLIVAR sert sous les
ordres de MIRANDA, mais les défaites de 1812 consomment la rupture entre les deux
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hommes : après la perte de PUERTO CABELLO, MIRANDA capitule devant les forces
espagnoles (juillet 1812). Ses subordonnés, furieux l’accusent de trahison, et le livrent aux
espagnols il mourut en captivité en Espagne. On dit que BOLIVAR l’aurait peut être un petit
peu trahi !
BOLIVAR lui se réfugie à CARTHAGENE. De là, il attaque et reprend CARACAS (6
août 1813), après une campagne marquée par d’inexpiables cruautés : c’est la « guerre à
mort » contre les Espagnols.
El Libertador
BOLIVAR reçoit, en octobre, le titre de LIBERTADOR, mais après une année de
furieuses batailles, il doit quitter à nouveau le VENEZUELA (octobre 1814) pour la
JAMAÏQUE (mai 1815). Il y rédige la « Lettre à un habitant de la Jamaïque », KINGSTON,
6 septembre1815) qui résume ses idées politiques : création d’une république de GRANDE
COLOMBIE, alliance des nations Sud-américaines.
En mai 1816, il débarque dans l’île de MARGARITA avec une poignée d’hommes.
Nouvel échec, nouvel exil.
Instruit par l’expérience, BOLIVAR décide de se constituer, sur l’ORENOQUE, une
base inexpugnable. Il fait de la ville d’ANGOSTURA (aujourd’hui CUIDAD BOLIVAR) le
siège de son gouvernement.
À la fin de juin 1817, il reprend la guerre contre les royalistes et réussit, grâce à
l’appui du chef guérillero PAEZ, à rallier à sa cause la cavalerie irrégulière des llaneros.
Les députés des provinces vénézuéliennes réunis à ANGOSTURA (15 février
1819) proclament la république de GRANDE-COLOMBIE..
24 juin 1821 bataille de CARABOBO
BOLIVAR remporte la victoire décisive de CARABOBO sur les Espagnols : c’est
l’indépendance du VENEZUELA.
BOLIVAR devient président de la GRANDE-COLOMBIE, il soumet les populations
loyalistes du Sud et conquiert, secondé par le Général SUCRE, la province de QUITO, qui
s’incorpore à la République GRAND-COLOMBIENNE (1822).
Bolivar Président de la Grande Colombie
En 1825, BOLIVAR est président des trois républiques de GRANDE-COLOMBIE, du
PEROU et de BOLIVIE (nom adopté en son honneur par le Haut-Pérou). Mais son grand
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projet d’une alliance continentale des nations latino-américaines échoue au congrès de
PANAMA (1826) : la GRANDE-COLOMBIE se désintègre en trois républiques
souveraines : le VENEZUELA, l’EQUATEUR, et la COLOMBIE (1829).
Malade, découragé et pessimiste sur le destin de l’Amérique, BOLIVAR résigné
abandonne définitivement tout pouvoir en janvier 1830. C’est sur le chemin d’un exil
volontaire qu’il meurt à SANTA MARTA, en COLOMBIE dans la demeure d’un ami
espagnol, le 17 décembre 1830.
Plaza Bolivar
Il reste d’une formidable popularité au VENEZUELA : toutes les places des villes et
villages sont ornées de sa statue et portent son nom.
Un pays, une ville, une monnaie portent son nom …
Les premiers Présidents du Venezuela
1830 Président PAEZ
Le VENEZUELA renaît comme Etat souverain, avec pour capitale CARACAS. Le
président est le général José Antonio PAEZ, qui a dirigé les guerres d’indépendance dans les
LLANOS. Pour gouverner, il prend appui sur les groupes de notables, et sait respecter les
institutions, la liberté d’opinion et l’équilibre des pouvoirs.
Pendant quelques années, le VENEZUELA se remet des effets de la guerre.
L’économie repart et le café va remplacer le cacao comme principal produit d’exportation. La
structure sociale rigide de l’époque coloniale se maintient.
1834 Président Elu VARGAS
En 1835, VARGAS est chassé par un soulèvement militaire, la « révolution des
réformes ».
Le général PAEZ abandonne sa retraite, prend la tête d’une armée, vainc les révoltés
et rétablit le président VARGAS dans ses fonctions. Cependant, celui-ci démissionne peu
après.
1839 à 1843 « re » Président PAEZ
De 1839 à 1843, le général PAEZ occupe à nouveau la présidence.
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1834 à 1847 Président SOUBLETTE
Bon ami et compagnon d’armes de PAEZ, il instaure la liberté de culte et de contrat,
fonde la Bibliothèque nationale et la Banque nationale ; les cendres du LIBERTADOR sont
rapatriées en 1842.
Le traité de paix avec l’Espagne est signé en 1845.
Mais une grave crise économique, qui touche le café favorise la formation d’une
opposition : le Parti libéral.
1847 Président MONAGAS
Le général José Tadeo MONAGAS accède à la présidence, avec l’appui de PAEZ et
des conservateurs, mais il se tourne vers les libéraux. Un affrontement se produit : le Congrès
est attaqué par la foule, en janvier 1848.
MONAGAS s’attribue alors tous les pouvoirs. PAEZ se soulève, mais, vaincu, il est
fait prisonnier.
José Tadeo MONAGAS et son frère José Gregorio MONAGAS dirigent tour à tour le
pays pendant un peu plus d’une dizaine d’années. La situation économique s’améliore, malgré
l’épidémie de choléra de 1855.
L’esclavage est aboli en 1854
1858 Caudillo Julián CASIRO
Un soulèvement armé arrache le pouvoir aux MONAGAS et un nouveau CAUDILLO,
le général CASIRO, gouverne à la tête d’une coalition d’anciens conservateurs et de libéraux.
Peu de temps après, éclate la guerre de la fédération, qui met le pays à feu et à sang
pendant plus de quatre ans.
Divers présidents se succèdent à la tête d’un gouvernement centraliste …
1861 coup d’état du « re re » dictateur PAEZ
Le général PAEZ, rentré d’exil, se proclame dictateur, en septembre 1861.
De grands combats se déroulent, mais la plupart du temps la lutte se borne à des
combats limités de partisans sans fin, qui appauvrit le pays. Le traité de COCHE, signé en
1863, met fin à la lutte.
Les Etats Unis du VENEZUELA en 1884
Le général FALCON fait son entrée à CARACAS, prend un décret garantissant la paix
et, en 1864, promulgue la Constitution des Etats-Unis du VENEZUELA. Les combats ont
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permis de briser les dernières barrières qui existaient dans la société coloniale et la
communauté vénézuélienne.
1868 « Revolucion azur » et retour de GUZMAN BLANCO
En 1868 a lieu la « révolución azul » ou révolution bleue. En 1870, le général
ANTONIO GUZMAN BLANCO « l’autocrate civilisateur » chef indiscuté du Parti libéral
s’empare de CARACAS.
Il instaure l’ordre et le progrès, selon l’esprit du « positivisme » Sud-américain.
Il s’oppose à la hiérarchie ecclésiastique, crée l’enseignement primaire gratuit et
obligatoire, instaure le mariage civil et le registre d’état civil, il attire les capitaux ; il organise
l’administration ; il fait effectuer des travaux publics ; il organise le recensement national,
promulgue des codes, crée une unité monétaire, le BOLIVAR ; il fonde l’Académie des
langues.
Sous son gouvernement, la population vénézuélienne dépasse deux millions
d’habitants.
1888-1890 Président Juan Pablo Rojas PAUL
Le VENEZUELA du pétrole commence…les dictatures andines continuent.
1890-1892 Président Raimundo ANDUEZA PALACIO.
1892-1897 Président Joaquím CRESPO.
En 1899, un arbitrage imposé à l’insu du VENEZUELA prive le pays du territoire de
la Guyane ESSEQUIBO, annexé par l’empire britannique. Ce territoire est encore contesté
actuellement.
1897 Election du Président ANDRADA
Avec le XIXe siècle se termine un cycle de l’histoire du VENEZUELA.
1899 à 1908 Président Cipriano CASTRO
Dans les ANDES vénézuéliennes du TACHIRA, le caudillo Cipriano CASTRO prend
les armes et, en octobre 1899, il entre triomphalement à CARACAS.
En 1902 et 1903, CASTRO tint tête au blocus maritime imposé par l’Allemagne,
l’Angleterre réclamant le paiement de la dette extérieure vénézuélienne. L’attitude ferme de
CASTRO et l’intervention des U.S.A. apportent une solution à la crise.
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1908 Président Juan V. GOMEZ
En 1908, CASTRO est malade, et le vice-président Juan Vicente GOMEZ, le bras fort
du régime, également originaire du TACHIRA, s’empare du pouvoir.
Installé à MARACAY, il administre d’une main de fer le VENEZUELA, comme s’il
s’agissait de son domaine agricole. Il emprisonne, poursuit ou exile ses opposants. Il supprime
la liberté de réunion et d’expression.
1922 l’Ere du Pétrole
L’immense jet de pétrole qui a jailli du puits Los BARROSOS a marque le début de
l’ère pétrolière. En 1926, « l’or noir » occupe la première place dans les exportations.
1928 : Semaine de l’étudiant : un soulèvement auquel participent des universitaires,
des intellectuels, des ouvriers et quelques militaires, échoue à CARACAS. Cette « génération
de 1928 » jouera un rôle très important dans la vie politique vénézuélienne.
1935 Président Eleazar LOPEZ CONTRERAS
Le général Eleazar LOPEZ CONTRERAS, aussi originaire des ANDES, prend la
direction du pays, avec « Calme et sagesse ». Une nouvelle loi progressiste sur le travail est
promulguée. La commission en faveur de l’enfant, et les assurances sociales sont créées.
Le port de La GUAIRA est nationalisé, après avoir été racheté à la compagnie anglaise
qui contrôlait ce comptoir.
Le VENEZUELA de la fin des années trente exportait déjà pour 872 millions de
BOLIVARS de pétrole, contre 24 millions de bolivars de café, 16 millions d’or et 10 millions
de cacao. Il possède toujours une structure et l’apparence d’un pays rural.
Parmi les 3.800.000 habitants environ qui vivent alors au VENEZUELA, quelque
300.000 habitent CARACAS.
MARACAIBO, la ville la plus peuplée après la capitale, ne dépasse pas 100.000
habitants, bien qu’elle soit située en pleine zone pétrolifère.
En 1938, 60 % de la population âgée de plus de dix ans est analphabète. 55 % de la
population active est employée dans l’agriculture, pour des salaires de 3 bolivars par jour,
tandis que, dans l’industrie pétrolière, les rémunérations atteignent 10 bolivars. Entre 1936 et
1941, chaque année, plus de 35.000 vénézuéliens ont quitté la campagne pour la ville.
En 1935, au VENEZUELA, l’espérance de vie était de quarante-sept ans, elle est
aujourd’hui de soixante-huit ans.
32
La lutte engagée contre les épidémies : la fièvre jaune, la tuberculose et le paludisme
s’est accentuée à partir de 1936, avec la création du ministère de la Santé et de l’Assistance
sociale.
1941 Election du Président MEDINA ANGARITA
C’est encore un andin qui est élu en 1941 par le Congrès national !
Le Parti communiste est légalisé en 1945. Les sous-marins allemands rôdent le long
des côtes vénézuéliennes, torpillant les navires transporteurs de pétrole.
En 1945, le VENEZUELA produit 886.000 barils de pétrole par jour, contre 512.000
barils pour l’ensemble des pays pétroliers du MOYEN-ORIENT. La loi concernant l’impôt
sur le revenu, et la loi sur les hydrocarbures de 1943, sont promulguées.
Le VENEZUELA est alors le principal exportateur de pétrole du monde.
À partir de 1945, le taux de mortalité diminue et comme le taux de natalité reste élevé,
il en résulte une explosion démographique.
1943 révolte des militaires
Le 18 octobre, un mouvement civil et militaire renverse le président MEDINA.
Paradoxalement, sa chute est due pour une grande part à la modernisation du pays et de l’état.
Une junte révolutionnaire, présidée par Rómulo BETANCOURT, chef de l’action
démocratique, prend le pouvoir.
L’état refuse d’accorder de nouvelles concessions pétrolières et obtient l’égalité avec
les compagnies pour la répartition des bénéfices par l’accord fifty-fifty.
Les conséquences de la Seconde Guerre mondiale, l’assainissement du territoire
vénézuélien grâce à l’élimination du paludisme et le boom pétrolier favorisent l’arrivée d’un
courant migratoire important et constant, encouragé par les autorités.
1947 Président Rómulo GALLEGOS
Il est élu confortablement néanmoins, son gouvernement ne sera pas de longue durée :
le 24 novembre 1948, GALLEGOS est renversé par l’armée.
1948 Président Rómulo DELGADO CHALBAUD
Le lieutenant-colonel Carlos DELGADO CHALBAUD, prend la tête de la junte et
s’empare du pouvoir. GALLEGOS part en exil, mais en novembre 1950, DELGADO
CHALBAUD est assassiné à CARACAS.
33
1952 Dictateur PEREZ JIMENEZ
Nouvelle junte, nouvel homme fort : le colonel Marcos PEREZ JIMENEZ, qui, malgré
des élections défavorables, garde le pouvoir.
Les difficultés s’accumulent : au cours de la décennie 1948-1958, le pétrole
vénézuélien est supplanté par celui du Moyen-Orient. L’exploitation intensive du fer est
entreprise en GUYANE, par des compagnies internationales. Il est également question de
bauxite, de charbon, de manganèse.
Les investissements étrangers au VENEZUELA, pour la fin de l’année 1955,
atteignent un montant de l’ordre de 4 milliards de dollars, dont 2 milliards 500 millions
environ sont constitués grâce aux apports nord-américain .
L’église catholique s’oppose au régime. Un soulèvement des forces armées, joint à
l’action de l’ensemble des secteurs nationaux, en particulier des milieux populaires et
estudiantins, renverse Marcos PEREZ JIMENEZ en janvier 1958. La population urbaine
atteint 60 % de la population totale.
1958 junte gouvernementale : LARAZABAL puis SANABRIA
« l’esprit du 23 janvier », date de la chute du général PEREZ JIMENEZ, permet un
consensus majoritaire.
Une junte gouvernementale, présidée successivement par le contre-amiral Wolfgang
LARAZABAL et par le docteur Edgar SANABRIA, appelle les citoyens à des élections
libres.
1959 à 1964 Président romulo BETANCOURT
BETANCOURT, un démocrate, a gagné les élections et exerce la présidence de la
République entre 1959 et 1964.
Le concours qu’apporte au gouvernement BETANCOURT le C. O. P. E. I., qui est
alors la deuxième force du pays, contribue au maintien du système.
1963 Président Rafael CALDERA
La présidence de Rafael CALDERA (1963-1968) fut marquée par la mise en place
d’une législation pétrolière de caractère nationaliste, qui permit d’augmenter la fiscalité.
1973 Président Carlos Andrés PEREZ
élu démocratiquement en décembre 1973 avec 46,8 % des suffrages
34
Le quadruplement des recettes d’exportation du pétrole consécutif à la guerre du
Proche-Orient est décidé par l’O. P. E. P. dont le VENEZUELA fut en 1960 l’un des
cofondateurs.
Le minerai de fer, longtemps exploité par deux compagnies nord-américaines (la
ORINOCO MINING et la IRON MINES), passe par décret, le 7 décembre 1974, sous le
contrôle de la Corporation vénézuélienne de GUYANE.
Le président Carlos Andrés PEREZ ratifie la loi de nationalisation du pétrole, le 1er
janvier 1976 donnant naissance à la société d’état PETROVEN S. A., avec ses quatre
entreprises LAGOVEN, MARAVEN (shell), LLANOVEN (mobil), SUNAVEN, (sunoil).
Les dirigeants se livrent à une injection massive de pétrodollars dans des projets
stratégiques nationaux ou privés (agro-industrie, sidérurgie, aluminium, hydroélectricité,
pétrochimie).
Le pays parait entrer dans un nouvel « âge d’or ».
L’imprudente envolée de folles importations provoque une détérioration rapide du
solde commercial de la balance des paiements. On décide de recourir à des emprunts
extérieurs, et l’on aboutit à ce paradoxe : alors même que les effets naturels du boom pétrolier
s’épuisent, l’endettement public et privé prend des proportions démesurées.
Les services administratifs, où le nombre d’employés était passé en cinq ans de
900.000 à un 1.300.000, étaient le lieu de dépenses et de corruptions débridées.
1978 à 1983 Président Luis Herrera CAMPINS
Le candidat social-chrétien, Luis Herrera CAMPINS gagne les élections et lance une
stratégie d’assainissement « à la Milton FRIEDMAN » : libération des prix, abaissement des
barrières douanières, contraction de la masse monétaire en circulation, coup d’arrêt aux
investissements, réduction sévère des importations.
Après avoir stagné pendant trois années consécutives, le P. I. B. recule de 3 % en 1983
et de 2 % en 1984.
La gabegie des 400 entreprises publiques est responsable de 70 % des dépenses du P.
N. B
Le gouvernement pour empêcher l’évasion massive de capitaux, instaura le 18 février
1983 « vendredi noir » – un contrôle des changes et une triple parité du bolivar envers le
dollar.
Le mécontentement populaire entraîna la défaite de l’ancien président Rafael
CALDERA, candidat du C. O. P. E. I.
35
1983 Président Jaime LUSINCHI
Jaime LUSINCHI veut restaurer la confiance de la communauté financière
internationale à l’égard de son pays, et donc poursuivre la cure d’austérité mise en œuvre par
son prédécesseur.
De fait, entre février 1984 et décembre 1988, le VENEZUELA remboursa 28 milliards
de dollars … puis ce fut la révolte.
Au début de cette même année 1986, les prix du pétrole s’effondrèrent.
Pour affronter la difficile conjoncture pétrolière, le président Jaime LUSINCHI lança
dès mars 1984 un « paquet de mesures économiques » qui reprenaient plusieurs des
recommandations du F. M. I.
dévaluation du bolívar, avec maintien d’une triple cotation par rapport au billet vert,
réduction des subventions publiques,
triplement du prix de l’essence,
mais maintien du contrôle des prix sur les produits constituant le « panier de la
ménagère ».
Plus de 60 % des familles avaient des revenus si bas (moins de 150,00 F par mois)
qu’elles vivaient complètement en marge, sans accès ni au logement, ni aux services
essentiels, avec un taux élevé de désertion scolaire.
Les grèves de février 1987, les troubles survenus à l’université de MERIDA puis à
l’université centrale de CARACAS en mars 1987 montrèrent l’ampleur de la « pression
sociale » latente, alors que les grandes manœuvres en vue des élections de décembre 1988
étaient largement engagées.
1989 Président Carlos Andrés PEREZ
A soixante-six ans, « El Gocho », toujours un andin, regagne le pouvoir et son
« couronnement » somptueux rassemblera, le 2 février 1989, une vingtaine de chefs d’état et
de gouvernement ainsi que sept cents invités.
Sur le marché libre, le dollar valait 40 bolívars, mais l’état l’octroyait généreusement à
14,5 bolívars aux importateurs de biens « nécessaires »... Le scandale des « dollars à bon
marché » indûment distribués fit la une des journaux
Le 18 février 1989, le « grand prestidigitateur » annonça un train de mesures
difficiles : dévaluation de fait de 25 %, libération des taux d’intérêt et des prix … L’étincelle
fut la hausse des prix du transport.
36
Les habitants des bidonvilles descendirent des barrios et se lancèrent sur la vallée
de CARACAS pour se livrer au pillage des commerces.
Le CARACAZO se produisit le 27 février 1989, vingt-cinq jours seulement après
l’insolente fête de la prise de possession... Incendies de véhicules, barricades, saccages de
vitrines, pillages de supermarchés...
L’état de siège fut décrété ; l’armée déclencha une répression brutale : plus de mille
morts.
Carlos Andrés PEREZ continua à mener, au cours des années 1989 et 1990, son
programme libéral fondé sur la privatisation de la compagnie de téléphone C. A. N. T. V. et
de V. I. A. S. A. la ligne aérienne nationale.
Les experts du Fond Monétaire International, satisfaits décidèrent, en décembre 1990,
d’accorder au VENEZUELA un crédit colossal de 1.425 milliard de dollars.
En 1991, les indicateurs économiques (P. I. B., inflation) étaient excellents.
Pourtant, les conditions de vie du peuple s’étaient détériorées : le salaire minimum
était de 6.000 bolívars par mois, alors que, pour remplir le panier de la ménagère il fallait plus
de 9.000 bolívars.
Mais surtout, depuis le CARACAZO la peur régnait chez les pauvres des barrios, et
chez les riches des colinas, parce qu’ils ressentaient chaque jour davantage l’insécurité des
rues.
Dans ce climat d’inquiétude circulaient constamment des rumeurs de coup d’état.
L’époque actuelle
putsch de février 1992
Dans la nuit du 3 au 4 février 1992, un groupe de jeunes parachutistes tenta de
renverser le gouvernement ; Carlos Andrés PEREZ sauva sa vie de justesse. La tentative de
putsch échoua.
L’homme qui interpréta le mieux le sentiment populaire fut sans aucun doute l’ancien
Président CALDERA : « On ne peut demander à un peuple qu’il s’immole lui-même au nom
de la démocratie. »
putsch de novembre 1992
« El golpe » se produisit, le 27 novembre 1992, cette fois avec l’intervention de
l’aviation. Elle causa plus de 250 morts et 500 blessés.
37
Mais l’exaltation des Vénézuéliens retomba. Le fait le plus frappant fut l’avancée de la
Cause radicale, « Causa R. » dont l’un de ses militants, l’instituteur noir Aristóbulo ISTURIZ,
remportait la mairie de CARACAS (5 millions d’habitants), et son principal leader, le
syndicaliste Andrés VELAZQUEZ devenait gouverneur de l’état de BOLIVAR, avec plus de
70 % des voix.
Le 31 août 1993, Carlos Andrés PEREZ fut destitué par vote du Congrès à cause de
ses détournements de fonds (250 millions de bolívars) à la suite des accusations publiques de
l’influent journaliste José Vicente RAUGEL
1994 Réélection du Président Rafael CALDERA
Le bipartisme, déjà affaibli en 1988, cède le pas à un pluripartisme où la gauche
(M. A. S., Causa R) est en progression, et d’où émerge un mouvement centriste, la
« Convergencia. ».
Avant même l’entrée en fonctions de Rafael CALDERA, en janvier 1994, éclate une
épouvantable crise financière. Tout commençe par la banqueroute, puis la fermeture de la
banque LATINO. Tout le système financier national s’effondre comme un château de cartes :
une vingtaine de banques privées firent faillite et passèrent, avec toutes leurs firmes associées,
sous la tutelle de l’état.
Le gouvernement pris à son compte la facture de ces faillites en chaîne, chiffrée à 7
milliards de dollars (16 % du P. I. B. de 1994). Plus de cent personnalités firent l’objet de
mandats d’arrêt, mais aucune n’est sous les verrous. Des douzaines de banqueroutiers
frauduleux se réfugièrent à MIAMI, surtout, où ils avaient transféré tous leurs biens. Le
VENEZUELA demande ( en vain) leur extradition.
Le peuple paiera les pots cassés, avec plus d’inflation et plus d’impôts.
Un contrôle des changes et des prix est décrété en juin 1994, ce qui paralyse la marche
des affaires. Suspendues en juillet 1994, les dispositions constitutionnelles garantissant
notamment les libertés civiles n’étaient pas rétablies un an plus tard, et ce afin de faciliter les
enquêtes sur les faillites.
Au cours de l’année 1994, Rafael CALDERA a proposé quatre plans économiques
différents… Puis vint le 9ème plan de la nation.
Approuvé en décembre 1994 par le Congrès de la République, le budget 1995 atteint
la somme de 2,6 milliards de bolívars, dont 34 % sont consacrés au service de la dette
extérieure.
38
Pour augmenter les revenus de la vente du pétrole (22,5 milliards de dollars en 1994,
un bon score), l’entreprise nationale PETROLEOS de VENEZUELA a ouvert certaines de ses
activités aux compagnies étrangères : la ROYAL DUTCH/SHELL, le Groupe ELF, TOTAL
et la MOBIL OIL CORPORATION sont de retour, ainsi que la JAPAN’S TEIKOKU OIL.
Mais, avant d’apporter des crédits, ces compagnies exigent que le gouvernement élimine le
contrôle des prix et mette à jour le paiement de la dette et surtout, augmente le prix de
l’essence (4,3 cents le litre, alors que le prix international est de 14 cents). Mesures que
personne n’ose prendre dans la crainte de susciter un autre CARACAZO.
On dénonce ici et là un penchant pour l’autoritarisme de CALDERA, le rôle excessif
pris par sa propre famille, en particulier son fils, Andrés CALDERA, ministre de la
Présidence et le recours permanent aux forces armées.
L’insécurité urbaine instaure un couvre-feu de fait.
Mais Rafael CALDERA semble avoir désamorcé la menace d’un nouveau coup d’état
militaire : immédiatement après avoir retrouvé son fauteuil de MIRAFLORES, il destitue tous
les membres du haut commandement militaire et les remplace par des officiers connus pour
leur loyauté à l’égard de la Constitution. Il a actuellement 84 ans…
NOTRE HISTOIRE
Un tour en ville à CARACAS
21 H 00 -Dimanche 6 avril
Repas au restaurant du MIRADOR, au dessus d’un super marché de rêve tout neuf et
d’un marchand de légumes aimable, un peu volumineux, et angliciste. Une terrasse
agréablement ventée, de l’eau en bouteille avec des glaçons « ordinaires » un tournedos au
poivre « comme à PARIS » pour le cannibale et du marlin pour les poissonneuses. Les
hôtesses en tailleur strict et marron, mais à la jupe ultra courte exposent leur mirifique
popotin !
Lundi matin
Caroline est au travail chez BENTATA (se méfier des contrefaçons) dans l’immeuble
LAS MERCEDES et nous prenons un taxi pour la rejoindre à midi au CUBO NEGRO.
Lundi 12 H 45
Repas en terrasse à l’intérieur du CUBO NEGRO en compagnie des 2 avocates
collègues de Caroline : CLAUDETTE la négrita et CLAUDIA la presque blonde.
39
13 H 45 Un taxi dépose d’abord Françoise au CENTRO LIDO et me conduit à la station de
métro CHACAO.
le métro
Ce fut pour moi un moyen économique et un guide tout prêt. Cependant mes
déplacements ne furent que partiels, je n’ai pour le moment « fait que la face Est » de la ligne
1 et toute la ligne 2.
Il parait incongru de parler de CARACAS sans citer par exemple PETARE et ses
barrios, CHACAO, et sa police spéciale, (qui empêche les conductrices de téléphoner au
volant) et surtout son maire si célèbre, ancienne Miss VENEZUELA : la belle Irène SAEZ,
une ravissante blonde pleine d’idées nouvelles et politiquement évoluée… Ce sera pour le
prochain voyage.
Me voici donc installé, au frais, dans un métro rutilant construit par les français
roulant plein Est.
Beaucoup de gens sont debout, des enfants, de très jeunes filles trop maquillées, un
texan avec son chapeau, 3 japonais bon teint et 2 milords en costumes croisés. J’ai choisi de
commencer ma visite par un bout de la LINEA UNO et me dirige vers PRO PATRIA. Les
stations sont annoncées comme dans le métro de WASHINGTON et sur le même ton !
Françoise est chez le coiffeur, puis elle fera les magasins comme d’habitude, Caroline « esta
trabajando ».
80% des voyageurs sont descendus à CAPITOLIO. Nous dépassons la station et
sortons du tunnel. Les peaux se rembrunissent ; le texan et moi sommes bientôt les seuls
blancs du wagon.
PRO PATRIA Assis sur une poubelle à la sortie du métro, j’arrive DU CABO IZICO, un bar très
sombre avec des chaises LOUIS XIII. Je commande une POLAR, un petit vieux me fait signe
de m’asseoir à sa table, je m’installe et nous discutons ; lui parle bien l’espagnol, j’essaie de
comprendre : JUAN, né en 1937 (!) 6 enfants, 14 petits enfants, vit dans un bloc voisin avec
sa femme « merveilleuse », répète-t-il plusieurs fois, qu’il a connu à 17 ans. Il a été jardinier
du métro pendant huit ans. On se donne rendez-vous même endroit même heure Lundi. …(Je
ne serai malheureusement pas au rendez vous!)
40
PRO PATRIA : de petites maisons entourées d’un micro jardin sont fermées de hauts
murs. Des marchands de tout, des centaines de minibus, les por puestos tous plus rafistolés les
uns que les autres, et fleurant bon le pétrole non raffiné stationnent le long des trottoirs bien
sales.
Retour à la station, j’attends le train, un élégant se coiffe, il a un très beau tricot. Des
pépettes sortent d’un wagon, celles qui ont des jupes courtes sont très bien rembourrées.
PEREZ BONALDE Une place ombragée avec des bancs de béton brillants d’usure là où on pose ses fesses.
Des immeubles de cinq étages propres ; à gauche un immeuble vert gazon avec au dessus de
l’entrée de grandes pancartes blanches avec des lettres peintes en vert :
ECOGRAFIA, CIRURGICA,
LAPAROSCOPIA,
puis en lettres rouges, écrites en minuscules, juste à coté,
gynecologia,
abdomen,
mamma,
thiroides,
pelvimetria ultrasonic,
prostata,
retro peritoneo,
testiculo y epididimo,
OTROS
(en cas que vous souffriez encore d’autre chose, sans doute).
A droite : la UNITAD PEDRIATICA TAMARINDO…
Tout cela m’attriste et je retourne au métro. 6 chiens vraiment faméliques dorment à
l’entrée du métro. Là il se passe quelque chose : 2 hommes en ont poursuivi et rattrapé un
troisième. Je ne sais pas pourquoi.
Pancarte : « Lo Hacemos…Bien Hecho » pub. pour les cigarettes CONSUL.
PLAZA SUCRE
Scène en bas de l’Escalator : un homme, une femme, enlacés ; de ses mains l’homme
cramponne son … cellular.
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PLAZA SUCRE, sur un banc dort un jeune noir, en face de la statue de Antonio José
de SUCRE, GRAN MARISCAL DE AYACUCHO, 1785-1830. Un échafaudage avec cinq
cubes de « guingois » s’appelle LEVITATION.
Les maisons de deux étages sont peintes en jaune et marron, avec des hauts de fenêtres
en parenthèses, de la musique espagnole, une bonne odeur de frites ; on se croirait à
VALLADOLID !
Les enfants jouent et se chamaillent, les parents discutent, les vieux somnolent. Cinq
cireurs de chaussures attendent le client, je regrette de ne pas avoir mis mes souliers jaunes à
boucle ; un manchot, deux jeunes boiteux ; les bancs brillent là aussi, mais de saleté incluse
dans le matériau. Des magasins de fringues ordinaires, en vitrine de belle chemises blanches à
7500 Bolos mais ça ne doit pas être le « bon tissu » dirait Françoise.
Une énorme affiche « Nada como una PEPSI » La civilisation quoi !
GATO NEGRO « No pase la franga amarilla hasta que el tren se detenga »
Je cherche fortune autour du chat noir … … Un serpent et un oiseau mouche géants
dominent la station : c’est l’œuvre commune de SANABRIA, SILVESTRO et ZAMALLOA.
En face de la station : des grilles vertes impressionnantes, une grande belle bâtisse,
style néocolonial, au milieu d’un parc magnifique où jouent au ballon des centaines de jeune
gens en uniforme : pantalons ou jupes bleu foncé, chemises bleu clair, très oxfordien ! C’est
l’UNIVERSIDAD
PEDAGOGICA
EXPERIMENTAL
LIBERTADOR
Y
SEDE
RECTORAL DE MIQUEL ANTONIO CARO. qui abrite 52.000 étudiants. J’entre m’asseoir
près d’une fontaine majestueuse en face de l’école normale. Je suis entouré d’ados qui jouent
au volley, rigolent et s’applaudissent.
A nouveau le métro : « tome su boleto » Un petit homme me demande en espagnol
puis en anglais si je travaille à l’université !
AGUA SALUD Estacion à l’air libre. J’écris ces lignes assis sur un tronc d’arbre, dans un virage.
Partout des marchands de fruits, d’oranges, d’épices, partout des camionnettes vétustes
et pétaradantes où s’entassent des tonnes de bananes trop mures, sans doute les fameux
« platanos », partout des taxis « communs » complètements pourris attendent la clientèle.
Leur destination est marquée à la peinture blanche sur les pare brises sales. Je n’ai jamais vu
un tel cimetière de voitures. Juste en face, de l’autre côté de la rue commencent les
BARRIOS : petites maisons de briques apparentes et roses, enchevêtrées ou plutôt empilées
42
contre la colline. La moindre fenêtre est munie de lourds barreaux derrière lesquels on devine
un observateur scrutant les passants comme le faisaient, chez nous, dans le temps les vieilles
dames à la campagne (et ma grand mère en plein centre ville). En arrière plan, à droite se
hissent des HLM verts sales de dix étages ; hauteur sous plafond 1m78 maximum.
ALTAMIRA - (5 jours plus tard)
Au cœur du quartier résidentiel la place FRANCIA, à gauche l’Avenue Juan BOSCO
qui descend, à droite, l’Avenue Luis ROCHE qui monte, en arrière l’avenue Francisco de
MIRANDA. Les rues transversales sont numérotées comme à NEW YORK : 4ème
transversale… C’est le quartier résidentiel de CARACAS, vous y trouverez les restaurants les
plus chics de tous les pays, des fleuristes mirobolants, des immeubles cossus occupés par les
« grands » de CARACAS et… d’ailleurs. Le gardien de l’un de ces immeubles me disait
l’autre jour (en anglais) que le prix du loyer mensuel d’un appartement représentait quatre ans
de son salaire ! Et pourtant, avec son bel uniforme amiralesque, ses yeux clairs et son port
altier, il n’avait rien d’un gauchiste local.
Au centre de la Plaza FRANCIA se dresse une obélisque fontaine dédiée à Luis
ROCHE 1888-1965 « a qui en crear y embellecer para todos esta urbanisation » De grandes
allées en cailloux lavés sont bordées de plantations exotiques (pour moi) ; un magnifique
bassin rectangulaire, rempli d’une eau vert claire, alimente une cascade de 10 mètres qui
s’enfonce sous terre en bordant… l’escalier du métro !
CANO AMARILLO et non mes chers petits camarades, rien à voir avec vous les chiens jaunes ! CANO
c’est le jet d’eau. Station à l’air libre, donnant sur la calle LOURDES. Sans doute un quartier
catho : là haut domine une église gothique flambant neuve et blanche : la iglesia Paquita. En
contre bas, quelques barrios communs le long d’un ruisseau plein de détritus. Sur notre rive
un grillage de 3 mètres où 5 hommes sont accrochés, enlevant à la main les liserons et
chiendents locaux. De l’autre coté du bâtiment bleu et blanc de L’ADUANA POSTAL de
CARACAS la villa SANTA INES une rotonde blanche, à la grec, en travaux, qui fut
l’habitation du Président Joachim CRESPO en 1885. Actuellement elle abrite l’institut du
patrimoine culturel. A gauche une colline avec à sa base quelques barrios, plus haut des HLM
coquets, et au sommet EL MUSEO HISTORITICO MILITAR, grande bâtisse crème aux
fenêtres cintrées agrémentées de briques qui lui donne une allure toute marocaine.
J’essaie de contourner l’immeuble bleu par la gauche, je m’engage dans un barrio où
de jeunes enfants jouent au basket ; le panier dépassant d’un énorme bidon d’huile placé sur le
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bord de la route, ou plutôt du cul de sac. Je fais donc demi-tour et repasse devant les enfants
qui arrêtent de jouer et me regarde passer, avec un petit regard « en dessous » mais ni agressif
ou réprobateur. Rue Carlos GARDEL 3 statues de bronze : un homme petit, les bras en l’air
est entouré de 2 joueurs de guitare, sculpture réalisée par Marisol ESCOBAR en hommage au
maitre du TANGO Carlos GARDEL.
Sur le mur en face, écrit en lettres capitales noires de 80 cm de haut : « ENCONTRE
LA IGRIEGA »
CAPITOLIO Les flics coiffés de chapeaux texans ont fière allure ! Iglesia SAN FRANCISCO,
blanche et romane, l’intérieur est aussi blanc avec des dorures partout partout, l’autel de la
Vierge, à droite est comblé de bouquets de fleurs et de médailles. Le toit de la nef est en bois
brun. Le premier cloître attenant est l’académie des sciences politiques et sociales. Au centre
la statue du docteur Jose VARGAS 1786 1854 « Presidente de la Republica, reformador de
los estudios medecina fundador de la faculta de medecina de CARACAS 1829 ». Trois
femmes font le ménage, des vitrines contiennent des centaines de volumes « LEYES Y
DECRETOS DE VENEZUELA de 1830 à 1922 », dans le coin la statue de Francisco OCHOA
1849 1907. Attenant un deuxième cloître avec des colonnes arrondies et la statue de Juan
Manuel CAGICAL, 1803 1856 « fundador de los estudios de matematica en VENEZUELA ».
A coté, la bibliothèque nationale puis le PALACIO LEGISLATIVO Y LA CORTE
SUPREMA DE JUDICIO qui ressemble furieusement à une église baroque avec ses clochers
carrés.
En face el PALACIO FEDERAL. On accède à la cour intérieure, fermée par de grande
grilles en fer forgé, par une petite porte entre ouverte et gardée. Au milieu du jardin, une
fontaine en bronze majestueuse est agrémentée de sirènes et d’angelots ruisselants. Un
gendarme m’interpelle, je réponds en français, il me laisse aller d’un geste paternel. Le
PALACIO est en grande rénovation et partout des panneaux indiquent l’avancée des travaux,
le nom des ingénieurs responsables, les styles respectés pour différents travaux.
Un groupe d’hommes bien mis, des députés peut être, sont en grande et sérieuse
discussion au fond du patio, entourés d’appariteurs en tenue. Je sors du coté du CONSEJO
MUNICIPAL.
PLAZA BOLIVAR La vraie mais pas l’unique. La statue équestre du LIBERTADOR SIMON BOLIVAR,
bien sur !
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Un orchestre militaire de 40 participants est bien rangé sur le coté droit avec à côté 2
énormes couronnes en forme de huit, portant les inscriptions : UNION DAMAS-SYRIAS
VENEZUELANAS et ARABE-SYRIAS INSTITUTIONNES. Des curés en soutane, des
hommes bien habillés, des dames élégantes en rouge, en rose, en bleu font le pied de grue
(surtout les dames). La cérémonie va commencer : d’abord photo de famille des quinze
officiels syriens ; une peps fait un discours dans le micro à l’occasion du 1er anniversaire de
l’union de la SYRIE et du VENEZUELA.
Cinq syriens, (mais sans cazoar) dont deux curés se pitent avec la première couronne
devant la statue et l’hymne national retentit ! Les hommes se mettent la main droite sur le
cœur dans un impeccable garde à vous. Alors les cellulars se mettent à sonner de tous bords
chez ces beaux messieurs ce qui fait rire les badaudes. Les officiels se retournent et s’inclinent
devant la statue équestre puis regagnent leur place. On passe maintenant à l’association
ARABO-SYRIENNE : mêmes arrangements, mais on change de couronne et l’hymne
national est différent.
Ensuite retentit l’hymne national VENEZUELIEN, très dansant du moins au début !
Encore deux zozos avec la main sur le cœur. Un moustachu pavane. La cérémonie officielle
se termine par un petite conclusion brève de la peps qui dans ses discours a quand même cité
le nom BOLIVAR 19 fois et LIBERTADOR que 9 fois. La musique reprend, païenne, style
boléro, puis tango. Un curé s’en va, la benne des poubelles passe bercée par un cha cha
endiablé. Nouveau morceau : « les punaises sont à l’aise sur les bords du matelas »… Un
pigeon s’est posé sur l’épaule du LIBERTADOR et fait ses besoins ; il y en a maintenant un
autre sur sa tête frisée (et gominée) ; le LIBERTADOR en a vu d’autres, il reste impavide.
La Cathédrale
« los successores de SAN PEDRO han sido sempre nuestros padres » Simon B.
28/01/85. Cathédrale romane blanche, l’intérieur est sombre : six vitraux opaques et
seulement sur le flanc gauche. Dans une chapelle une messe se poursuit ; le curé sermonne, il
a un comportement pavanesque qui rappelle celui du politicard moustachu de tout à l’heure :
les dieux changent, pas les hommes.
El Centro
Rue piétonne très animée, des magasins variés, la FARMACIA FRANCES, j’y rentre,
ils ne parlent qu’espagnol, sont plutôt sales, mais m’indiquent très aimablement trois adresses
de pharmacie vendant des remèdes homéo. A ma droite un magasin de fringues, avec sur le
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pas de la porte, un grand cuivré qui répète sans arrêt « olla, olla,olla », en psalmodiant pour
attirer le client.
Un « marron » et un sandwich au pernil consommés dans un bar en attendant midi.
Adonde son los banos ? A la derecha ; mais bien sales et ammoniaqués à souhait ; par terre
des cartons SOLERA absorbent les liquides mais pas les odeurs. Je fais pipi sur la pointe des
pieds (mais pas sur mes chaussures). A côté, dans le passage, prés de la rue des joailliers, un
coiffeur…
BARBERIA FRANCIA Le salon de coiffure est dans un passage de l’edificio LA FRANCIA dans lequel sur
plusieurs étages des boutiques proposent de l’or travaillé, des kilogrammes et peut être des
tonnes. L’air du salon de coiffure est conditionné, une énorme gérante tricote derrière un petit
bureau blanc sale, trois fauteuils, deux coiffeuses, une « gorda » avec de grands cheveux
roux, l’autre mini, appliquée ; NATRUM MUR contre PLATINA ; des cheveux partout sur le
carrelage blanc, à la radio des pubs parlées sans arrêt : « pero la calidad ». Ca y est ; j’ai droit
à la mini ; j’avais dit pas trop courts, elle n’a compris que le dernier mot ! Enfin ça m’aère.
LINEA 2 - Je composte mon billet à CAPITOLIO, pénètre dans l’enceinte du métro et
me propulse à pied vers EL SILENCIO qui en fait est la même station : même que mon billet
ne m’autorise pas la sortie et que je dois enjamber la « talanquerre » sous l’œil réprobateur de
deux japonais que j’emmerde.
EL SILENCIO qui ne l’est pas. Des queues partout pour prendre de petits autobus ; encore des
marchands de chaussures. Une grande place avec un arc de triomphe ; une colline cintrée d’un
escalier monumental qui monte vers une statue de bronze sur un socle orange. Je ne saurai
jamais qui elle représente… trop de marches et trop de chaleur. (j’ai eu la tentation d’y
envoyer un des gamins qui traînait par là, mais c’est trop dur à expliquer)
LIGNE AERIENNE La ligne est maintenant aérienne et traverse un barrio dense avant la MAMERA, puis
c’est la campagne montagneuse, même paysage que sur la route de l’aéroport, enfin des HLM
horribles aux flancs sales avec du linge bariolé pendu aux grilles de chacune des petites
fenêtres.
LOS ADJUDANTES Dernière station de la linea 2.
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A droite, à la sortie du métro, trois jeunes gens, crieurs de journaux annoncent les
titres à sensation. Je n’ai rien compris parce que chacun crie son annonce en même temps que
ses copains, et en espagnol, dans un brouhaha enchevêtré.
Des jeunes gens, sous des banderoles blanches font signer une pétition contre
l’édification d’une prison dans le quartier ; je m’approche, on me tend le cahier… je signe !
Encore des magasins de victuailles et de fruits ; je rentre dans un restaurant très
sombre et presque vide dont les volets métalliques sont fermés, je me sauve en vitesse avant
que le garçon ne m’interpelle.
Ah voici un quincaillier que je dérange dans ses mots croisés : il n’a pas de boulons au
modèle, sauf que, après m’avoir vendu 2 ampoules halogènes, il devient aimable, me
redemande mon modèle et me trouve tout, même les rondelles. Là une casse de voitures qui
sont enchevêtrées les unes sur les autres, empilées comme les maisonnettes des barrios : c’est
ça la copropriété tangentielle.
Aucune impression de danger : les gens ne s’intéressent aucunement à moi, ils vont à
leurs affaires ou en vendent ; d’autres se reposent dans un coin de verdure. Partout sur la route
des camionnettes, des minibus sont stationnés n’importe comment mais la circulation se fait
quand même. A nouveau je rentre dans le métro rafraîchissant, en face de moi s’assoit un
bronzé avec un énorme berceau de dentelles vert pomme : voilà la solution.
RUIZ PINADA Ressemble furieusement à la précédente, je ne m’y arrête pas…
MAMERA Peut être que le maire du coin s’appelle BEGLES pour un juste retour des choses ?
Une blonde foncée marche devant moi, sa main droite à l’envers glissée dans la poche
revolver de son jean. Une blouse en coton très fin et transparent est nouée au dessus de son
nombril, pas d’autres vêtements au dessus de la ceinture ; ses souliers à hauts talons claquent
sur le sol. « Machinalement »j’emprunte la même sortie qu’elle, mais moi je m’arrête sur
l’esplanade hyper ensoleillée du métro (toujours aérien) qui surplombe la place du quartier
occupée par 2 terrains de sport grillagés (basket et volley) flambants neufs. Elle s’éloigne
d’un pas sonore et se perd … parmi les camions qui passent. (soupir ! il fait tellement chaud).
Tout autour les barrios habituels, à flanc de collines et en dessous en bordure de rue, les
marchands de bananes.
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ANTIMANO Siempre los barrios, vus du train, je passe.
CARAPITA Chaleur accablante, tous les gens traversent la rue en profitant de l’ombre de la
passerelle qu’ils devraient plutôt emprunter. Même disposition : au ras de la rue des
commerces variés, bordés ici par de lourdes grilles parfois entre-fermées. Sur les trottoirs de
petits étals de marchands qui vendent, qui des tomates, qui des cigarettes à l’unité ; là un
DELI dégueulasse. Ce n’est encore pas là que je trouverai les pâtes de mes rêves ! Le pire
c’est la boucherie : la viande est entassée et superposée (comme les maisons des barrios)
contre les vitres douteuses des présentoirs. (je crois même que le doute n’est plus de mise).
Les venez… ont l’art d’amonceler.
LA YARAGUA Zone industrielle, je passe.
LA PAZ Arrêt buffet quoiqu’il arrive !
Quartier beaucoup plus « normal ». Un énorme et massif restaurant chinois ; je crains
pour mes pâtes… Plus à droite un aussi énorme restaurant EL PORTAL vénézuelo-italiano
…« SAUVÉ » grande bâtisse basse, une énorme masse de bois et de ciment peinte en vert. A
l’intérieur des centaines de tables massives avec les fameuses chaises LOUIS XIII. Les salles
sont séparées par des espèces de judas de bon aloi ; les nappes sont roses et blanches.
MENU : sopa de APIO, et, entonses… spaghettis « maison » parce que les plus chères de la
carte ; bien même l’air est de bonne condition et la POLAR fraîche à souhait. Dans la rue j’ai
vu un type mater une jeune femme : à mesure qu’il la croisait (moi, j’étais derrière elle) il eut
tout d’un coup le regard fixé sur elle, exorbité, la tête en arrière la bouche bée, les bras
écartés, mains ouvertes, paumes en avant. J’ai cru tout d’abord qu’il commençait un malaise.
La jeune femme que je ne voyais que de dos, jupe bien courte et bien moulante, blazer sévère,
ne fit que hausser imperceptiblement les épaules (sans doute qu’à cause de sa mini jupe elle
ne pouvait les soulever complètement).
15 H 20 ARTIGAS Ah que la cigarette fut bonne à l’ombre de grands arbres, mais rien
à voir… Un petit vieux sympathique expose à même le trottoir, des petits cadres minables ; je
lui achète pour 200 bolos celui du LIBERTADOR.
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MATERNIDAD La sortie coté MATERNIDAD est interdite par la police, sans doute une forme de
contraception !
Place SAN MARTIN statue du libertador du même nom : un bronze clair à la romaine,
avec une couronne de laurier, 4 bas flancs représentant des scènes sûrement républicaines
dont deux équestres. Il fait chaud, mais le vent souffle un peu, c’est agréable.
CAPUCHINOS De grands immeubles séparés par des terrains vagues bordent l’avenida SAN
MARTIN. En arrière plan des barrios. Beaucoup de coiffeurs (mais j’ai déjà donné) N’y
tenant plus à cause de la chaleur, je hèle un taxi à plaque jaune; il ne veut pas me conduire à
SAN ROMAN parce que après la clinique urologique, il ne connaît plus. Je lui dit que moi, je
connais la route, j’insiste ; il accepte de me transporte pour 3000 bolos. On y va d’autant plus
que si je reste sur cette avenue surchauffée, je vais attraper un coup de soleil sur mon pimbe
maintenant bien dégarni !
On roule ; tunnel BOLIVAR, PARQUE VARGAS, Le HILTON, la colla
(l’embouteillage, à CARACAS, on ne dit pas je vais te raccompagner, on dit je vais « darte la
colla »). Au milieu de l’autoroute, une statue équestre lève les bras on dirait
VERCINGETORIX ! Enfin de beaux et hauts immeubles : la TORRE FINANCIERE, la
réclame LUCKY STRIKE…
la civilisation QUOI !
ESTACION PAILLARDON LOMAS REAL UNO DE SAN ROMAN C’est la meilleure.
Depuis la terrasse, je contemple CARACAS
la sécurité
A CARACAS
Il est interdit que deux hommes circulent sur la même moto ; non ce n’est pas pour des
raisons scabreuses, mais tout simplement pour prévenir tout risque d’agression perpétrée en
deux roues.
Les camions de maïs remontent de VALENCIA à CARACAS ; Il en disparaît jusqu’à
1 sur 100, volé avec son chargement. A tel point que les chauffeurs refusent d’emprunter cette
route nuitamment.
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Monsieur Z.
Un expatrié déchargeait devant sa porte son véhicule 4 x 4 en compagnie de sa mère et
de ses deux enfants. Quatre jeunes gens s’approchent, lui mettent un revolver sur la tempe et
l’obligent à conduire son 4 x 4 et toute la famille en dehors de la ville. Là, on fait descendre
tout le monde, on lui vole tout ce qui est « volable » et on charge la voiture, laissant sur le
bord de la route la famille X. dans le dénuement. Monsieur Z. demande : « comment va-t-on
retourner à Caracas ? ». Les voleurs magnanimes lui laissent 5.000 Bolos pour qu’il puisse
organiser son retour…
Les voitures
Le prix de l’assurance des voitures neuves est exorbitant, parce qu’elles sont volées
très fréquemment : en quelques heures, elles se retrouvent en Colombie et on n’en entend plus
jamais parler. Pour être tranquilles, les jeunes épouses d’expatriés ou bien roulent dans une
vieille CHEVROLET hors d’âge et c’est trop souvent la panne, ou bien dans les mini
CHEVROLET modernes que, chez nous, on appelle des OPEL CORSA. Mais attention quand
même lorsque vous portez votre voiture à réparer : il est arrivé que le bon garagiste remplace
une pièce neuve par une vieille !
Quelle que soit la voiture à CARACAS, on roule dans la journée vitres fermées et
portes verrouillées. On évite de s’arrêter au feu rouge surtout la nuit pour éviter tout braquage.
On fait coller sur les fenêtres un plastique foncé de façon à n’être pas visible de
l’extérieur.
On raconte que des bandes armées, non contrôlées, occupent la frontière colombienne
et menacent d’enlèvement les magnats du pétrole.
L’enlèvement
C’est le sport national en COLOMBIE. Ils enlèvent n’importe qui pour une rançon de
l’ordre de 2.000,00 F et la crainte des Vénézuéliens, c’est que cette mode arrive à
CARACAS.
Monsieur Y.
Il rentre chez lui et trouve sa muchacha et sa fille, ficelées sur un fauteuil ;
l’appartement ayant été dûment nettoyé : les voleurs avaient suivi la muchacha et l’avaient
obligée à ouvrir la porte ; c’est pour cela que maintenant les muchachas n’ont plus la clé des
appartements.
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N.B. - Dans une banlieue tranquille de la région parisienne la semaine dernière, (mai
97) un adolescent de 14 ans a été trucidé par 3 jeunes gens d’un coup de couteau parce qu’il
refusait de leur donner sa montre…
internet le 11/06/97
Récit de Barbara DOW, IAATC Member, SEOUL, KOREA
Nous étions dans un « por puesto », mon mari SCOTT et moi, attendions le départ,
quand un jeune garçon d’une douzaine d’années se rua sur moi et m’arracha ma « banane ».
J’ai eu très peur et SCOTT se mit à courir après le gamin. J’essayais de suivre et me cassais la
figure sur la route à cause d’une pierre lancée par le petit voyou .
Nous avions pénétré dans le barrio, le gamin jeta la banane à un comparse plus grand.
J’étais paralysée de peur en voyant les gamins et SCOTT disparaître en haut de la colline !
La rue, les maisons … et moi étions recouvertes de boue.
SCOTT, les voleurs et ma sacoche avaient maintenant disparu. Mon affolement
grandissait.
Des femmes à leur fenêtre assistèrent à cette scène sans intervenir ; mais quand je fus
seule affalée sur la route, en espagnol, elles me demandèrent de venir dans leur maison.
J’essayai de m’y rendre, à travers des immondices et de la boue ; à mi chemin, un
enfant vint m’aider.
Je désespérai de retrouver mon mari, une autre femme, habillée d’un pantalon à fleurs,
arriva et me demanda de la suivre. A travers des rues et des chemins nous montâmes et
retrouvâmes SCOTT, à bout de souffle, assis sur une pierre. La femme expliqua que s’il
montait plus haut il serait un homme mort…
Je réalisai soudain que ma sacoche contenait aussi nos passeports, nos billets d’avion
et nos cartes de crédit !
Comment pourrons nous quitter le VENEZUELA demain matin ?
SCOTT assis, était maintenant entouré des femmes et des enfants qui nous avaient
« recueillis » et qui nous regardaient avec curiosité.
La femme au pantalon bariolé finit par comprendre que nous n’avions plus ni argent,
ni papiers.
Nous expliquâmes que les voleurs pouvaient tout garder, mais nous rendre nos
documents.
La femme nous demanda d’attendre et monta dans le barrio.
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Nous expliquâmes aux femmes que nous avions tout perdu ; émues elles nous
apportèrent à boire de l’eau (bien sale). Deux d’entre elles nous tendirent avec un grand
sourire gêné deux billets de 20 Bolos pour payer l’autobus (une fortune pour ces pauvres
femmes).
Nous étions très émus par ce geste touchant, mais nous refusâmes. SCOTT et moi
avions encore quelques dollars dans nos poches, une somme bien plus importante que leurs 40
Bolos.
Soudain la femme au pantalon de toutes les couleurs apparut en haut de la colline. Elle
tenait ma sacoche à la main ! Nous n’avons jamais su comment elle l’avait récupérée.
A ce moment la police arriva et ne fut d’aucune utilité, je pense qu’ils n’ont rien
compris à ce qui se passait.
Tout l’argent avait disparu, ainsi que ma bague et mes cosmétiques, mais toutes nos
paperasses étaient là. Nous étions sauvés.
N’ayant pas un rond, je ne savais comment remercier la femme ; j’enlevai ma veste et
lui tendit ; d’abord elle refusa puis enfin accepta et me fit la bise. Nous pleurions toutes plus
ou moins à ce moment là !
Une des femmes tint à nous escorter jusqu’à MACUTO et nous aida à trouver un hôtel
sûr : l’Hôtel SANTIAGO. Je fis alors cadeau d’un tee-shirt à ANTONITA et nous
échangeâmes nos adresses.
SCOTT et moi parlâmes de notre aventure tard dans la soirée et nous décidèrent à
l’avenir :
• de diviser notre fortune en deux
• de cacher quelques dollars dans nos chaussettes
• de placer nos papiers dans un sac sous nos vêtements
• de n’emporter sur nous que le strict nécessaire.
La leçon nous a coûté 140 dollars, mais nous avons apprécié la gentillesse des
vénézuéliennes, nous nous sommes fait des amies.
Nous reviendrons au VENEZUELA ; après tout, des voleurs il y en a partout !
Les Plages
Jeudi 8 h 05 TEMPUS FUGIT… IRREPARABILE. De bonne heure ce matin, puisque
REGIS est parti pour le golf à 6 h 30 CAROLINE ET FRANÇOISE pour LOS ROQUES, je
reviens du marché ou chez le primeur, une femme m’a baragouiné tout un tas de compliments
que le gros m’a traduit en anglais : elle me prenait pour el signor MONTALDA, et même
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après l’avoir détrompée, elle persistait pensant qu’on se moquait d’elle ! Qui a dit que j’avais
une gueule de touriste ?
ISLA DE MARGARITA
Dans l’archipel des petites Antilles, à 23 km du continent MARGARITA mesure 67
km sur 33 et pour 320.000 habitants . Les touristes affluent du monde entier par pleins
charters. « Margarita se vale la pena » Son nom de perle des Caraïbes ( en grec margarites
signifie perle ) elle le doit d’abord à ses huitres perlières. COLOMB la rebaptisa (par hasard !)
MARGARITA en l’honneur de MARGARET d’AUTRICHE princesse de CASTILLE.
EN BOEING, et parfois en maillot de bain en 1/2 heure on atteint PORLAMAR
international airport d’où un minibus nous conduit au Nord de l’île, après JUANGRIEGO à
… ALCATRAZ, ou plutôt au Grand Hôtel ISLA BONITA***** : massive bâtisse (d’où son
surnom) au milieu d’un golf (terrain de) verdoyant (c’est le seul verdoiement de l’île).
Couloirs de marbres rares, larges comme dans les hôtels russes, chambres luxueuses et
spacieuses (lit supplémentaire bon marché) cuisine raffinée, service impeccable, soirée
flamenco ; encore une plage comme je les aime… sauf qu’il ne fait pas très beau et que la mer
est bleue, mais comme à ARCACHON. Des scooters des mers permettent à ses dames une
mini croisière enivrante.
Un isthme étroit sépare MARGARITA de la péninsule de MACANAO restée très
sauvage.
LOS ROQUES
Grace à AEROTUY, d’un coup d’aile (mais seulement à 12 places) on atteint le
GRAN ROQUE, principale île de l’archipel à 150 km. au Nord de la GUAIRA. A
l’atterrissage nous sommes assourdis par les cris des pélicans et fascinés par leurs ballets
tournoyants et leurs plongeons.
Au
sein
de
la
mer
CARIBE,
l’archipielago de los ROQUES est constitué de
50 îles inhabitées et de 200 îlots et récifs de
corail. Les noms des sites sont dérivés et
déformés de l’anglais où CAYO devient KEY
puis QUI, par exemple : Sail Cayo devient Sail
Key puis Selesqui ; Robert’s Cayo --> Robertski
--> Rabursqui ; et West Point donne Uespen ! !
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On est là au cœur des caraïbes comme on les rêve ! Une pirogue puis un trimaran nous
font voguer sur une mer de tous les bleus : marine, turquoise, translucide. La plage corallienne
qui ne brûle jamais la plante des pieds, nous accueille avec ses rares palmiers, quelques
cahutes de pécheurs de homards, des abris de fortune, et une ou deux maisons résidentielles
construites récemment par quelque dirigeant vénézuélien au mépris des réglementations
sévères du parc national (Ile de la corruption). Les guides autochtones, eux, nous aident à
protéger la nature. (A signaler qu’en FRANCE une femme vient d’être condamnée à 40.000
francs d’amende parce qu’elle avait quelques coraux dans sa valise !) On bronze très vite de
la tête aux pieds et même entre les orteils ; et même à l’ombre. On rêve de vie sauvage, on
troquerait bien nos robes d’apparat pour un simple pagne et quand même une bouteille de
VOLVIC.
On se baigne au milieu de myriades de petits poissons multicolores, d’étoiles de mer,
et de charmantes méduses microscopiques dans une eau, chaude à point, diaphane,
transparente, sur un moelleux tapis de sable blanc. Le bonheur parfait, mais à 18 H 00,
nouveau coup d’aile dans l’autre sens, en route pour le PABELLON (cf. Chapitre
alimentation)
MORROCOY
Un vendredi soir départ pour le PARC NATIONAL de MORROCOY dans le GOLFO
TRISTE au Nord de VALENCIA. Par une route vénézuélienne cahoteuse dès que l’on quitte
l’autoroute nous atteignons TUCACAS, non nous n’irons pas à CHICHIVIRICHI, c’est
dommage parce que ce nom est bien joli et que les IBIS y foisonnent! À TUCACAS nous
logeons « chez l’habitant » ou presque dans la posada de ARMANDO. Le bruit de l’air
conditionné fait sûrement peur aux moustiques.
Là dans la salle commune, où un élevage de serpent a du être déplacé pour que
FRANÇOISE puisse y pénétrer, on mange de la tortue (pas terrible), on boit des jus de fruits
frais et des MARGARITAS…De jeunes faons sont là, recueillis depuis peu, très affolés et
nourris au biberon.
Le lendemain matin départ en barque « una lancha » à travers les MANGROVES vers
les plages des îles PLAYUELITA ou SOMBRERO. Des frégates suivent la lancha et attrapent
au vol le pain qu’on leur lance. Les ibis rouges sont ici très nombreux au coucher du soleil ;
nous n’en verrons qu’UN. (pas de chance décidément avec IBIS).
La mer devient turquoise, le marin arrête le bateau, plonge et nous ramène une étoile
de mer de 50 cm. de diamètre. On l’admire et, bien élevés, on la rend à son milieu. Un peu de
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pleine mer, très peu mais bien assez ; puis on débarque sur la plage d’une île comme celles
qu’on voit sur les murs des tours opérators. Le sable est blanc, l’eau bleu-vert translucide,
avec un simple masque on peut admirer des milliers de petits poissons de toutes les couleurs
et de coraux de toute beauté.
Là nos hôtes trimballent le matériel, nous préparent des fauteuils de plage à l’ombre
des cocotiers et nous servent des boissons glacées ! Le bain est délicieux, un cormoran nous
surveille du coin de l’œil. A midi un piquenique nous est servi sur place, les tartines sont
prêtes, le calamar délicieux, le gâteau maison parfait, la bière fraîche à point. Après 55 ans de
tergiversation ; ça y est : comme ça j’aime la plage.
Vers 18 H 00 le bateau revient nous chercher, notre « personnel » range et transporte
tout. C’est la perfection.
A la posada nous attend un repas bien agréable. Au cours du repas cependant, le fils de
la maison s’approche de moi, une barquette de 36 œufs à la main ; malencontreusement il
trébuche et me projette 36 œufs sur la chemisette … ou plutôt 36 coquilles « VIDES » Ah
…Ah …Ah…que l’humour vénézuélien m’enchante.
CHORONI
le PARC NATIONAL PITTIER
La route traverse le parc ornithologique aux 500 sortes d’oiseaux. A vol d’oiseau les
distances sont courtes mais par la route, « bonjour » : on monte en spirales à 1200m. pour
redescendre à zéro par une route de montagne, minuscule et chaotique, pleine de virages,
tenue par les autobus et les gros camions et parfois traversée par des ruisseaux. Alors on
prend la petite CHEVROLET mais on a intérêt a avoir le « rein solide » Cette route fut
construite par des forçats sous le règne de GOMEZ.
On atteint CHORONI
CHORONI est resté un charmant village colonial isolé par les montagnes : visite de la
PLAZA BOLIVAR (entonces), et de l’église SANTA CLARA ; photos de très jolies fenêtres
coloniales, très colorées avec des grilles en bois sculpté ou tourné.
Deux kilomètres plus loin, PUERTO COLOMBIA est un petit village très animé, au
bord de la mer. Les restaurants (restaurante de l’ABUELLO) et les posadas fourmillent. Sur
une façade banale, une porte verte nous permet l’accès au merveilleux patio de la pension
HUMBOLT * où nous séjournons avec quelques amis. Repas en commun : MALHEUR !
treize à table ! FRANÇOISE s’en aperçoit et va prendre son repas sur un banc de bois, où le
gentleman mexicain ANDRES va lui tenir compagnie.
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La grande plage est très populaire et très chaude. Les vagues importantes empêchent
toute baignade tranquille et certains optent pour la sieste à la pension.(comme on les
comprend)
Les soirées tambours de PORTO LA CRUZ sont célèbres, mais le soir ou nous y
étions, juste deux ou trois noirs un peu défoncés tapaient, en mesure quand même, sur un
tronc d’arbre.
* HUMBOLDT
Le baron prussien Friedrich Heinrich Alexander von HUMBOLDT est le type du
savant complet..
En 1796 il obtient du roi Charles IV d’Espagne l’autorisation de visiter les colonies
espagnoles d’Amérique ; il débarque à CUMANA le 16 juillet 1799 ; remonte l’Orénoque. Il
visite CUBA, la COLOMBIE, l’ÉQUATEUR, le PEROU le MEXIQUE et La HAVANE. Je
vous passe ses voyages d’études entre les AMERIQUES, l’EUROPE et l’ASIE !
À partir de 1789, il publie trente volumes de l’édition monumentale du Voyage aux
régions équinoxiales du Nouveau Continent, avec Aimé Bonpland (1807-1834).
Son étude du bassin de l’ORENOQUE et des LLANOS du Venezuela restent
considérés comme des modèles d’études de géographie régionale.
Le courant froid de la côte du Pérou porte son nom (courant de Humboldt)
Humboldt a rapporté d’Amérique 5.800 espèces de plantes, dont 3.600 étaient
inconnues. Il a donné les informations les plus précises sur le curare.
Ethnologue, il étudie les mœurs, les arts, les religions et les croyances des tribus
CHAYMAS et CARIBES qu’il a pu voir sur l’ORENOQUE.
CHIRIMENA HIGUEROTE
Samedi 19 Avril, (nos jours sont comptés), à 8 H 00 du matin on se retrouve au rendez
vous à la sortie Est de CARACAS sur le bord de l’autoroute. Il est étrange, si loin de la mère
patrie, de voir arriver des voitures disparates d’où ne sortent que des français et une flopée de
gamins ! On se met en convois et on part pour la plage ; mais on n’est pas tout seul et au sortir
de l’autoroute on se paye una colla monumental, sur plusieurs kilomètres.
On traverse CHIRIMENA où on se perd ; heureusement les cellulars nous permettent
de garder une liaison avec les copains. Par une route en terre, à travers la poussière, (cette fois
on a le CHEROKEE) on atteint la posada et on retrouve la troupe. La chaleur est accablante,
heureusement une belle piscine nous permet de survivre, d’autant qu’un serveur stylé nous
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apporte des rafraîchissements. On s’étend à l’ombre, les femmes papotent et les messieurs
rigolent entre eux et jouent au ballon. La mer est en contre bas ; pas très avenante et un peu
agitée ; Midi la tablée est d’une vingtaine de personnes donc pas de problème de superstition.
Le repas est un peu frugal, les assiettes repartent propres ! Je m’isole dans une case pour faire
la sieste, il fait vraiment trop chaud, d’autant que l’air conditionné promis est bien là mais ne
fonctionne que de 19 à 23 H.! Nous apprendrons plus tard que tout était prétexte à
supplément, y compris le nombre de bains dans la piscine. on n’y retournera pas ! !
En fin d’après midi on rejoint CARACAS pour préparer nos valises. Sur le bord de
l’autoroute, tous les cent mètres des étalages de fruits sont tenus par des gamins qui attendent
le client ! On fait un petit arrêt dans une formidable sandwicherie où l’on découvre le
« sandwich au PERNIL »: jambe de porc grillée devant un feu vertical, un peu comme les
YIROS grecs, c’est délicieux …
La Forêt humide
CANAIMA
Le 9 Avril à 8 H 30 départ pour MAIQUETIA où on prend un
BOEING pour CANAIMA via MARGARITA. Une heure et demi de
vol sans émoi pour les habitués que nous sommes (devenus).
CANAIMA AIRPORT c’est une espèce de grange au toit de chaume
où nous attendent quelques soldats au look très sud américain et de
magnifiques guides femelles en uniforme beige et écharpe léopard qui
font très INDIANA JONES.
Le camp
On monte dans un bus lui aussi léopard et on part sur une route de
sable rouge chaotique au milieu de la forêt dense.
Le camp est constitué de cases en torchis aux toits de feuilles de
palmes entourant une immense case à 3 niveaux où l’on nous sert le
cocktail de bienvenue. De là, au bord de la lagune nous pouvons admirer
une vue époustouflante sur les chutes : trois chutes successives qui
charrient une eau couleur PEPSICOLA ( à cause du tanin et des sels
d’alumine dissous) ; ça bouillonne, ça brumise, ça saponifie, puis l’eau s’étale en une calme
lagune rousse.
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Le bruit des chutes rappelle tout à fait celui de l’autoroute à BOULIAC ! Nous
sommes à la case 35, chambre en hémi cercle avec 3 lits de 90 et une salle de bain où coule de
l’eau brunâtre. Après le repas, départ pour l’aventure.
Salto Sapo
C’est une chute de soixante mètres de haut sur deux cents mètres de long qu’alimente
une rivière à dix kilomètres de CANAIMA.
Notre groupe de dix est conduit par « ANITA, l’espagnole », pseudo indienne, brunette
mince et dynamique, vêtue d’un pagne en toile de jute et d’un coutelas. Une pirogue à moteur
nous fait traverser la lagune au ras des chutes, atterrissage sur une plage de sable clair, on
nous distribue des sacs en plastique jaune et la marche en forêt commence, elle est facile et
peu impressionnante. Le sol sablonneux est presque complètement recouvert de racines
superficielles. Certaines allongées et sinueuses sont un peu trop reptiliennes au gout de
Françoise qui marche en écartant curieusement les… doigts. Partout et très proches des
plantes inconnues et des arbres luxuriants, souvent entrelacés, mais peu de bêtes : là une petite
grenouille, elle aussi léopard, venimeuse ; ici d’énormes fourmis noires dites fourmis des 24
heures : en effet explique la guide à un auditoire qui retient son souffle, si elles vous piquent,
dans les 24 heures …on chope une courante carabinée ! Ouf ! Ah ça commence à monter, le
chemin devient rocailleux, malaisé, puis nous longeons une falaise et nous approchons des
chutes. Le bruit déjà s’amplifie.
Le passage sous la chute
Nous plaçons nos vêtements et appareils photos dans les sacs jaunes étanches, chacun
en maillot de bain ou en pagne de fortune écoute les recommandations de la guide :
« Il va y avoir beaucoup d’eau, faisant beaucoup de bruit, ça va être très
impressionnant vers la fin, mais vous ne courrez aucun danger ».
Certains y pensent mais il serait maintenant délicat de faire machine arrière ! On
avance sous la chute en file indienne (of course) en se tenant la main. Je suis le numéro deux,
sans doute parce que le moins jeune et donc le plus fragile. Au début ça va, le rideau d’eau
choit à notre gauche assez loin, puis le bruit s’intensifie, le sol devient caillouteux, le passage
« un peu » étroit. Nous avançons maintenant sur de gros cailloux entassés ruisselants de flotte
et glissants comme du savon. Quelques mètres plus loin la chute se rapproche et gronde. Nous
progressons dans un couloir de plus en plus étroit, limité à droite par des roches ruisselantes et
à gauche par un torrent vertical jaunâtre et dru ; l’air nous manque, le vent nous souffle à la
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face et projette sur nos visages un monumental aérosol qui nous aveugle et envahit nos
bronches.
La chute (!)
Ça devient de plus en plus irrespirable, mouillé, glissant ; si glissant, que bien sûr je
mets mon pied droit sur une grosse pierre inclinée et que je
me casse la figure vers la gauche, je fais un geste
d’évitement du bras gauche qui entraîne une vive douleur
thoracique sans modifier ma chute et ma tempe heurte la
pierre (dure) du coté droit. Je me relève abasourdi mais
indemne si ce n’est une bosse grosse comme un œuf de
perroquet qui orne ma tempe. La douleur thoracique
m’inquiète un peu…
Heureusement, deux mains de femmes, la guide en
avant, en arrière ma chère épouse ont évité le pire…
En arrière CAROLINE crie ; elle, elle a vu son papa
disparaître vers la chute et veut qu’on retourne immédiatement. Rapidement chacun s’apaise,
et nous continuons notre avancée, abasourdis, échevelés (!?), livides sous une tempête d’eau
torrentielle qui nous colle à la paroi. Brusquement le chemin s’incline vers la droite, et en
deux pas nous sortons de l’enfer.
Nous sommes tous sains et saufs.
La délivrance
On s’assoit sur d’énormes cailloux bruns et humides sous un menu crachin et on
souffle un peu ; mais une petite angoisse nous étreint à nouveau : le retour c’est par où ?
On est tout mouillé, on n’a plus très chaud, alors la guide nous engage à gravir le bord
du SALTO SAPO : « Vous verrez ça vous réchauffera »… On y va sans entrain, puis nos
états s’améliorent et on se retrouve au niveau supérieur au fil de la rivière, avec à nos pieds la
cascade. On contemple le SALTO SAPO d’en haut.
De l’autre coté de la rivière une poignée d’indiens campent sur la rive. A l’Ouest, la
tête dans le brouillard, deux majestueuses montagnes, en plateau, aux parois abruptes, les
fameux TEPUI, trônent au dessus de la plate forêt. Un calme enchanteur nous envahit : on
sort les appareils photos, on discute entre nous, ces inconnus sont devenus des complices
presque des amis : le (jeune et volumineux) pilote d’hélicoptère à la retraite qui vend des
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frites à HAWAI, la femme du parfumeur véliplanchiste, la femme du professeur de math lui
aussi planchiste, en villégiature à MARGARITA etc..
Nouvelle descente un peu raide, souvent en marche arrière, on se cramponne aux
nombreuses racines et nous voici à la sortie ou plutôt à l’entrée de la CASCADE. Il va falloir
y repasser !
Le passage du retour
C’est parait il moins pire qu’à l’aller… On se regarde, on se serre les mains, on serre
les fesses aussi et …on y va. « Mettez exactement vos pieds où je mets les miens » dit la
guide…tu parles ! Mais oui c’est plus facile : on a les embruns dans le dos et non de face. Le
plus dur c’est au début de la progression ; après ça coule tout seul, si je puis dire. Ça y est
l’écueil est passé. Tout le monde sourit, parle fort et plaisante. Quel exploit ! On se rhabille
secs et on regrimpe une nouvelle fois pour atteindre la savane.
Nous rentrons au camp par un chemin assez plat et facile. Petit repos au 35, puis dîner
dans la grande case. La guide se joint à nous et raconte : les bêtes, les serpents, les maladies ;
Françoise est frissonnante, mais ce n’est pas de froid.
La guide avoue que la première fois où elle est passée sous le SALTO SAPO elle aussi
a eu peur ; puis, s’adressant à Caroline, elle eu le mot de la fin : Si ton père s’était tué, on
aurait rebaptisé la chute « le saut du papa français » ! ! (ça c’est encore de l’humour
vénézuélien !)
Le Dakota
La nuit fut courte mais bonne. A 7 H 30 nous étions fins prêts. Après un petit tour au
village indien, et un petit déjeuner copieux sous la rotonde, en compagnie d’un toucan, nous
sommes à l’heure pile pour le départ vers l’aéroport où nous attend un vieux DC 3 âgé d’une
cinquantaine d’années : le DAKOTA.
Après deux heures perdues à attendre nous arrivons sur place : le DACOTA parait
rutilant mais plus très jeune. Il a le nez en l’air. On grimpe à bord, les vétustes moteurs à
pistons émettent leur bruit caractéristique qui rappelle pour les plus vieux la guerre de 40, et
pour les autres les bruitages des films s’y rapportant.
Décollage « presque » vertical puis vol au ralenti : l’avion garde en vol le même angle
de montée que posé à terre. Les larges hublots nous permettent d’admirer le paysage ; on
comprend tout : la forêt est étagée en plateaux successifs formant d’énormes marches. Les
cours d’eau, calmes sur les plats changent de niveau par des chutes successives. Nous
pouvons regarder de haut la SALTO SAPO, mais même vu comme ça il reste inquiétant.
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Nous survolons une zone plate et blanchâtre qui ne scintille même pas, pourtant ce sont les
mines de diamants.
Devant nous, vus du poste de pilotage les TEPUYS apparaissent abrupts et
majestueux, on comprend les indiens qui les prenaient pour des montagnes sacrées, ils ont la
tête dans les nuages. Là bas il pleut et le pilote décide de ne pas rentrer dans le canyon. Nous
ne verrons pas le SALTO ANGEL sommes un peu déçus mais …aussi bien soulagés.
Les Gens
LES VENEZUELIENS
Les vénézuéliens riches
Ils sont invisibles parce qu’ils ne se mélangent pas. Le COUNTRY-CLUB, est
impénétrable, il leur est strictement réservé et ils se reçoivent entre eux. La médecine aidant
nous en avons rencontré deux :
Les vénézuéliens pauvres
Les chauffeurs de taxi
Sont-ils pauvres ? Sûrement et pour deux raisons :
1) sinon ils auraient des bagnoles moins pourries ; 70% des taxis appelés avaient leur
pare brises cassés. Toutes les voitures datent de 20 ans, et ne gardent qu’un vague souvenir de
leurs amortisseurs d’origine.
2) à 2.000 Bolos la grande course ils ne sont pas prêts d’en changer (de voiture). Il y
en a un, un jour qui rechignait à me ramener à SAN ROMAN ; il finit par accepter, mais dans
la dernière montée sa vieille PONTIAC soufflait tellement et il avait l’air si inquiet, que là,
j’ai compris le pourquoi de ses hésitations.
Beaucoup de chauffeurs sont étrangers, le footballeur professionnel au genou cassé
était chilien, UMBERTO, notre spécialiste « aéroport » était uruguayien……
Les chauffeurs de por puestos
Encore plus : les por puestos sont des taxis collectifs pour 8 à 10 passagers. Ils ont
très mauvaise réputation : les muchachas n’osent pas les prendre les vendredi, jour de paye,
parce qu’elles sont sûres de se faire tout voler.
Les cireurs de chaussures
Sont-ils pauvres ? Sûrement et pour deux raisons :
1) Il y a plus de cireurs que de clients portant des chaussures « cirables ».
2) Le prix de la prestation est ridiculement bas.
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Las muchachas
GLADYS, la muchacha de Caroline, est une femme aimable et très active pour une
vénézuélienne elle sait même cuisiner le PABELLION.
Sont-elles pauvres ? Sûrement et pour deux raisons :
1) Les gages mensuels tournent autour de 350,00 Francs par mois.
2) Elles ont de nombreux enfants et pas d’allocations familiales.
Les pauvres en général
Ils sont invisibles parce qu’ils ne se mélangent pas. Leur COUNTRY-CLUB à eux
s’appelle le BARRIO, il est impénétrable, il leur est strictement réservé et ils se reçoivent
entre eux.
Les vénézuéliennes
Ah Ah, les pavas, elles n’ont certes pas leurs yeux dans leurs poches et sûrement pas
dans la poche revolver ; il n’y aurait bigrement pas la place. La caractéristique première de la
vénézuélienne c’est en effet la proéminence de son postérieur que souligne une bascule en
cyphose de son rachis lombaire ! Cette anatomie particulière engendre au moindre
mouvement un flottement du bassin resplendissant. Ajoutez une jupette classique mais ultra
courte et … rêvez !
Les femmes sont folles de leur corps : la chirurgie esthétique, à CARACAS est
florissante, elles y font appel assez jeunes et les chirurgiens sont très renommés. On peut voir
le long de l’autopista des publicités géantes pour telle ou telle clinique d’esthétique. La
consommation de cosmétique est la plus importante au monde : ( l’OREAL est bien
implantée ; au fait son propriétaire BETANCOURT serait-il de la famille de l’ancien
Président ?) Au VENEZUELA on élit des « MISS » dans tous les coins : ils seraient les
inventeurs du concept et il existe à CARACAS des écoles spécialisées.
Les filles
Il y en a de toutes les couleurs donc pour tous les goûts ! Voici quelques échantillons :
La noire émancipée
Noire, mince, élancée (donc cultivée) posée mais très élégante, le visage fin, les
cheveux en brosse ; elle ne rêve que de sa prochaine paire de chaussure.
La blonde expansive
Blanche, de préférence blond vénitien, avantageuse de presque partout, hanches
rondes, fesses pommelées, rebondies, altières, thorax développé, pecho medium. Le
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maquillage est copieux. Elles sont très expansives, vous touchent en vous parlant. Elles sont
de préférence, vêtues d’un tailleur cintré, strict où le tissu de la jupe ne parait avoir coûté que
cinq pour cent de l’ensemble.
Lʼespagnolette
Peau mat, bronzée, cheveux noirs tirés en arrière par une queue de cheval tressée.
Menue, elle marche la poitrine en avant, pointant sous un chemisier blanc impeccable ; le
pantalon noir est moulant.
La secrétaire
Blonde décolorée, basse du cul bien que perchée sur des talons disproportionnés ; robe
rose bonbon, ras les fesses, sac à main doré dès dix heures du matin. La démarche est assurée
et conquérante, les épaules à la Stéphanie de MONACO aident au balancement.
Lʼétudiante
On la reconnaît parce que, du bras gauche elle serre contre elle un porte document
vert. Ses membres inférieurs sont enserrés dans un jean bleu pâle, un tee shirt moulant et court
habille le haut. Un petit collier de perles de MARGARITA souligne sa nuque ; de minuscules
escarpins claquent sur la chaussée à chaque pas.
La vénézuélienne arrivée
Du haut de sa quarantaine bien sonnée, ah celle là n’a pas peur des voleurs avec toute
la quincaillerie qu’elle arbore sur une poitrine opulente enserrée dans une robe multicolore.
Outrageusement maquillée, elle avance majestueuse en déterminant sur son passage un sillon
parfumé. Ces cheveux roux bruns permanentés, s’agitent au rythme du balancement de ses
bras aux poignets chargés d’or. Una PAVA !
La gorda
Et oui la grosse. Elles sont identiques sous toutes les latitudes, mais là les
débordements sont soulignés par la façon de se vêtir : les grosses vénézuéliennes veulent
arborer leur couenne.
Quelques vénézuéliens
L’argenteur
Prenez la direction de BUENA VISTA, tournez dans le dernier cul de sac à droite, là
entre deux usines on découvre la fabrique de métal argenté GARPIN du senior Parmenio
GARCIA . Précieuse adresse qui nous est donnée par FRANÇOISE (la Cibourienne, celle qui
parle l’espagnol avec l’accent italo-français) parce que les prix d’usine sont moitié que ceux
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des magasins. C’est comme ça qu’on achète une coupe plaquée argent pour 60,00 francs et
qu’on fait réargenter un vieux plateau bordelais pour 82,00 frs. Alors que dans son lieu
d’origine le devis était de 1.200,00 frs. ! Ah bien sùr on ne vous garanti pas l’épaisseur du
placage, mais comme dit FRANÇOISE (la mienne) ça tiendra bien 20 ans …On visite les
ateliers : bacs à électrolyse, découpage, formatage, martelage, soudage (!) du cuivre… Certes
les moyens de protections paraissent bien minimes.
El Doctor Francisco X dit PANCHO
A. A. gynécologue bordelais de stature internationale m’a (chaudement) recommandé
auprès de son confrère vénézuélien Francisco X. Cet homme est la coqueluche des expatriées
parturientes ; même dans l’avion, la brune CHARLOTTE, à l’enfant blond en vantait les
louanges…
Il nous reçut fort aimablement à son club :
Le COUNTRY CLUB : c’est simple imaginez en plein centre d’une ville surpeuplée
un parc privé de plusieurs hectares entretenu mieux qu’un jardin public et contenant des
piscines et un golf 18 trous. On décline son identité, notre hôte contresigne le registre et nous
pouvons alors rentrer dans l’hacienda entièrement d’époque d’un standing qui vaut les plus
beaux musées nationaux. Comment dépeindre ce luxe cossu, là où fut bue la première tasse de
café vénézuélienne en 1787 ? Comment admettre que ce luxe spacieux et apaisant soit réservé
aux SEULS membres du COUNTRY CLUB, tous riches, vénézuéliens et de bonne souche
encore ? Nous y avons dîné « fort agréablement », la table était dressée aux abords d’un
magnifique patio. Là des loufiats guindés et impeccables servaient les quelques convives
présents ce lundi soir.
Dans la salle à manger d’opéra, là où une tenue encravatée est de rigueur, sans doute
pour s’accorder aux somptueux et lourds rideaux encadrant des fenêtres cossues, quelques
couples mangent chouchoutés par d’encore plus nombreux serviteurs et maîtres d’hôtel. Je
vous passe les salons de bridge, la luxueuse piscine et les saunas réservés aux hommes : ne
voyez surtout pas là le moindre machisme dit le docteur X. c’est juste pour que les messieurs
restent entre eux (!?) Le docteur X. nous parle de ses lointains ancêtres espagnols, des plus
récents haciendistes les uns prés de CARACAS, les autres, fiers montagnards, originaires de
MERIDA. Il nous parle de son invention, appréciée tout autour du monde : un appareil
gynécologique permettant de pratiquer les inséminations artificielles au cabinet du
gynécologue. Il parle lui aussi des habitants du barrio : des gens simples et heureux qui ont
l’électricité offerte par la ville (après qu’ils s’en soient emparé) et bien sûr tous la télé. Ils sont
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d’ailleurs parfaitement soignés. Il n’a pas précisé si on débouchait aussi les trompes de ces
dames avec son merveilleux appareil. Nous nous quittons bons amis…
Huit jours plus tard,
FRANCISCO, bien que très occupé viendra ce soir prendre l’apéritif « à la
vénézuélienne » de 8 h 30 à 8 h 45 !
Il arrive vers 9 H 45. Caroline sort le champagne, met les petits gâteaux dans les
grands et on cause ; non plutôt on écoute la SAGA PANCHO : moi, l’Inde, la vieille Europe,
PARIS, la Tour d’Argent où m’invitait régulièrement mon oncle, le Plazza à NEW YORK où
ma grand mère m’emmenait souvent : c’était sa cantine ! RE la Tour d’Argent, le professeur
MACHIN CHOUETTE, le tonton milliardaire qui vit à SAINT MORITZ et a habité plusieurs
mois au RITZ ( tiens, il est abonné au « RITZ ») Le restaurant ? ah non, j’y vais trop, dit il, je
préfère discuter là, entre amis, ma fiancée anglaise qui m’a appris la « langue », les médecins
espagnols qui font taxi le soir pour survivre… la médecine française qu’il connaît bien,
lui…A minuit et quart on y était encore ! REGIS et moi crevant de faim, CAROLINE
guillerette s’était tapée la moitié du champagne à elle seule !
Trop tard pour le restaurant, pas de pain, seulement deux espèces de galettes
et… au lit !
El Professor Fernando Y
Oui, j’ai rencontré un aristocrate !
72 ans, ancien élève des Jésuites, ce catholique convaincu est un grand connaisseur
d’art religieux et tout particulièrement des vierges noires. Il possède une collection de
tableaux magnifiques représentant la sainte trinité.
L’un d’eux proviendrait « directement » de la cathédrale de CUSCO.
Descendant des conquistadores espagnols, il a grande allure, parle un français
impeccable, fait montre d’une culture faramineuse, en toute simplicité.
La psychiatrie et l’homéopathie sont ses spécialités qu’il continue à étudier, à
pratiquer, à enseigner avec passion. On le croit d’abord peu modeste, jusqu’à ce que l’on
réalise qu’il a, tout simplement, conscience de sa valeur.
Il reconnaît que les compatriotes de son âge ont pillé le VENEZUELA et quitté le pays
avec de beaux magots. Leurs fils mal élevés bien sûr, continuent à mettre le pays à sac, mais
bien plus maladroitement.
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Il est peut être un peu raciste, dénigrant des couleurs de peaux, ronchonnant contre les
juifs de NEW YORK qui viennent, là, devant sa porte, dans un quartier historique et
résidentiel, construire d’immondes grands immeubles.(ou habite une copine à Caroline!)
Les BARRIOS ? Ils sont surtout peuplés d’étrangers, de ces colombiens en rupture de
banc. En tout cas ils ont tous l’eau courante, l’électricité et donc la télévision !
Leur état sanitaire? Il est convenable : il y a des dispensaires et des médecins dans les
barrios ! (hum, hum)
La pièce contiguë est réservée à son épouse, qui elle collectionne les tableaux naïfs
nous explique t il en soulevant les épaules.
Son épouse qui parait simple et réservée est une psychanalyste reconnue.…
Des gens bien quoi… accueillants ( entrez ! cette maison est la votre) et fort aimables.
LES EXPATRIES
Une anglaise, une cibourienne, une grecque, un couple de mexicains (et leurs deux
chiens), une argentine, deux (beaux) français, un belge, un américain, des bordelais, un
lyonnais qui vend (parfois) des voitures…
Les Mexicains
Là je crois que j’aurais du les placer dans la rubrique gastronomique : figurez vous que
Andres et Laetitia TOMASA PEPE ont eu l’amabilité d’abandonner leurs deux gentils chiens
pendant les deux jours qu’ils ont sacrifiés pour se mettre en cuisine à notre intention.
Eh oui nous avons ce soir là, à VALLE ARRIBA, dans l’appartement symétrique à
celui qu’occupaient les PAILLARDON l’an passé, dégusté un des plus glorieux repas de
notre existence. En voici le menu :
Menu de Cena Mexicana El Sabado 19 de Abril de 1997
Margarita de Fresa, Botana
Mousse de Chicharron
Champignones con vinegreta de miel
Sopas de Calabaza de Castilla Pera
Ceviche Mexicano
Crepas de Huitlacoche Crepas de Mole
Merengue de Mango, Trufas de Menta
Vinos Chileno
Merci à tous les deux du fond du coeur…
Le Club IZCARAGUA
Ce club est destiné aux expatriés : c’est là où à une vingtaine de km de CARACAS,
les « actionnaires » se retrouvent : Grand parc de plusieurs hectares, gardé militairement où
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on entre après avoir montré patte blanche. Une ancienne hacienda de cacao, magnifique, style
colonial bien sûr, deux restaurants dont un très chic mais pas cher, deux piscines chauffées, un
jacousi rond, et à l’autre bout près des douches un bar brasserie. C est super chouette, on y
rencontre des gens de toutes nationalités et même quelques vénézuéliens. Le pourcentage des
différentes nations doit être respecté pour assurer une mixité de bon aloi. On peut y recevoir
famille et amis, sauf le dimanche, à condition de demander un laisser passer à l’avance.
Madame X.
Madame X. est une expatriée « professionnelle ». Elle a connu HONG KONG,
SINGAPOUR, l’AFRIQUE et bien d’autres régions pétrolifères. Très active à CARACAS
ACCUEIL, elle sait être le recours des petites européennes un peu perdues à leur arrivée. Elle
sait aussi être le recours des pauvres. C’est une des rares à être admise dans les barrios ou à
oser y aller. Deux bonnes soeurs, qui elles ont le culot de vivre et dans le barrio et la vie du
barrio, l’y reçoivent et ensemble, elles font « le bien » : une de leurs protégée, mère de
famille, sixième mari, six enfants : le sixième père oblige les enfants, parfois en les frappant, à
aller voler pour qu’il puisse se procurer sa drogue. Si Madame X. donne de l’argent à la mère,
le mari le récupère en vitesse. Alors l’argent fut donné aux voisins en leur demandant de
nourrir discrètement les enfants. Le père le sut et menaça …de mort.
Un chirurgien du Sud-Ouest visita ces barrios. Il connaissait le RWANDA ; il dit qu’à
PETARE … c’est pire.
L’alimentation
L’alimentation de base du vénézuélien parait être la bière.
La POLAR
Polar pour les plus modestes, SOLERA pour les nantis. Le plus difficile a été
d’atteindre le quartier LOS RUICES où se trouve l’usine POLAR que nous avons visité grâce
à l’amabilité de Leopoldo RODRIGUEZ.
Cette usine est un modèle de propreté, d’automation et d’organisation minutieuse qui
tranche dans ce pays ; ainsi des prélèvements avec analyses chromatographiques sont faits
toutes les demi heures. Nous y étions le jour anniversaire du cinquantenaire de la POLAR ;
une grande fête y était organisée ; les familles des ouvriers arrivaient pomponnées, les enfants
parés de leurs plus beaux atours. Nous espérions bien participer… renseignements pris cette
fête était une messe anniversaire!
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Le vin
bu ici est (heureusement) surtout chilien. La POLAR a créé un vignoble et
commercialise un « tinto » VINA ALTAGRACIA. Tiens dit REGIS si on buvait un
POMMARD ? Moi j’étais partant ! mais le POMMARD vénézuélien c’est du PO-MAR dont
l’étymologie vient de POLAR et de MARTEL le français bien connu des amateurs de cognac
qui est actionnaire ici.
Le rhum
par contre et délicieux et bon marché : CACIQUE pour les plus modestes,
ANNIVERSARIO pour les nantis et pour ANTOINE.
Le café
Ah rien que pour commander un café il faudrait avoir étudié l’espagnol pendant deux
ans : on distingue : le negro, le negrito ; le guayoyo, le guayoyito ; le marron (en bien
prononçant les « r r r » s.v.p.) et ce marron peut être clarito, obscuro, marroncito ; enfin
moins original l’expresso…En tous cas ils sont tous « deliciosos »
Les autres produits
Les poissons sont délicieux le mérou etc.… Le boeuf a un goût fort, très agréable qui
ressemble au boeuf argentin. La protéine animale de tous les jours c’est l’escalope de poulet,
arrondie, plate, souvent congelée mais toujours méconnaissable. Elle est bien moins sèche que
les blancs de nos régions. Les légumes et les fruits sont souvent exotiques, les bananes
énormes et à cuire (platanos), les haricots en grain sont noirs, les oranges très vilaines et
…délicieuses. Le riz est blanc. Les petits piments, verts jaunes ou rouges, sont forts ou doux.
L’épice nationale semble être le CILANTRO, il accompagne de nombreux plats, (délicieux
dans la soupe) nous on appelle ça de la CORIANDRE…Tiens si on faisait un PABELLON ?
C’est le plat national en voici la recette :
ingrédients
A) haricots noirs 500g.- silentro - boeuf à meshar (dans la jupe) 1kg - 1/2 poireau - 1/2 poivron - 2
bananes (platanos) à frire - riz blanc
B) Deux aulx - 1 poivron - 7 petits piments épépinés - 1/4 d’oignon - 1 blanc de poireau - 1 oignon
nouveau (tige) - 4 tomates - 2 bouillon CUB.
Recette
1) trier les haricots noirs, jeter les vilains, rincer 2 fois, faire tremper.
2) Placer la viande dans 2 litres d’eau froide avec un poireau, 1 piment, la coriandre faire cuire 30 mn
en autocuiseur.
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3) Sortir viande et légumes, réserver l’eau de cuisson pour y faire cuire les haricots, y ajouter 2 petits
piments, 1/2 poireau, ajouter un peu d’eau et faire cuire 1/2 heure dans l’autocuiseur. On utilisait là l’autocuiseur
de Roselyne, mais votre cocotte minute habituelle (seb c’est bien)peut convenir.
4) Faire frire les bananes et prépare le riz à part.
5) Réserver les haricots dans leur jus, jeter les légumes, remettre à chauffer dans une casserole non
couverte, ajouter un bouillon CUB (pourquoi le bouillon CUB ROYCO est-il bien meilleur à CARACAS qu’à
BORDEAUX ? je vais leur écrire…)
6) hacher menu 3 piments et 1/2 poivron, la tige d’oignon nouveau, le blanc de poireau ; faire sauter à la
poêle avec un peu d’huile. Ajouter en fin de cuisson2 gousses d’ail pilées. Verser le contenu dans le bouillon des
haricots, ajouter un peu de cilantro et du sel.
7) Mixer 4 tomates, 1 blanc de poireau, 1/2 poivron, 1/8 d’oignon, 1 ail et un verre d’eau. Chauffer à la
poêle sans huile pendant 10 mn. ajouter un bouillon CUB.
8) Effiler la viande à la main, la verser la dans la sauce mixée, ajouter une c.e à café de sauce de soja.
9) Présenter sur un plat long, la viande, le riz, les bananes et les haricots bien séparés… Bon appétit.
PETITES HISTOIRES Vénézuéliennes
Un président en prison.
Cet homme purge une longue peine, comme il est important (et riche) il peut quitter
régulièrement sa cellule pour aller jouer au golf.
Assignation à résidence.
Un homme politique ne peut rester plus de 3 ans en prison sans être déchu de ses
droits citoyens, ainsi le président X a été mis en résidence surveillée après 2 ans et 364 jours
de prison.
Auparavant, il vivait chez sa maîtresse dont il avait un fils, mais il a été mis en
résidence surveillée à son domicile officiel, c’est à dire chez sa vieille épouse : là est peut être
la punition….
Quelle différence y a t-il entre …
Quelle différence y a t-il entre un tampax et le Président CALDERA ?
aucune, ils sont tous les deux toujours au meilleur endroit, mais au pire moment.
Un coup de fil au Président CALDERA ?
Le Docteur R. téléphone à CALDERA pour lui faire des remontrances sur sa façon de
gouverner.
CALDERA : Je sais bien qu’un jour tu viendras cracher sur ma tombe.
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Réponse de R. : Sûrement pas, parce que j’ai horreur de faire la queue.
EPILOGUE
Le retour : AIR FRANCE, encore, mais plus vite parce qu’on a le vent dans le dos !
Lundi 21 Avril 8 h du matin
Aéroport de ROISSY, mais dites donc, c’est qu’il ne fait pas chaud !
On retrouve « notre » civilisation ; finis les « à peu prés » vénézuéliens ? ? Ah que
non : au bar du coin, le seul ouvert, je commande un café au lait et un croissant ; la serveuse
fait déborder la tasse de café, renverse le lait, et enfin se trompe (à mon avantage) dans
l’addition !
non les vénez… n’ont pas le monopole de le négligence. ça me rassure.
MIRACLE : l’avion d’AIR INTER n’est pas en grève ; c’est dans une heure…
Cet après-midi :
BORDEAUX,
BOULOT
GASPO …
puis enfin DODO !
BIBLIOGRAPHIE :
ENCYCLOPEDIA UNIVERSALIS (22 volumes)
VENEZUELA Guide du Routard.
70
VENEZUELA Guide de Voyage Ulysse.
Le VENEZUELA de Eric VANDEVILLE, Ed. Loire
Le VENEZUELA de Michel POUYLLAU Ed.Karthala
VENEZUELA Maille de TREVANGES Guide Artaud
CANDIDE deVoltaire. (pages sur l’Eldorado)
et … INTERNET « au petit bonheur »
REMERCIEMENTS
à REGIS et à CAROLINE PAILLARDON
Ils sont à l’origine du choix du pays,
ils nous ont guidés sur les sites,
( un merci particulier à REGIS, sans qui vous n’auriez pas connu CHORONI)
ils nous ont hébergés si aimablement au cours de nos précédents voyages d’étude,
(nous comptons sur eux pour les prochains…)
merci aussi … à tous leurs amis…

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