Grigori Raspoutine

Transcription

Grigori Raspoutine
Grigori Raspoutine
1
Grigori Raspoutine
Grigori Efimovitch Raspoutine, par la suite Raspoutine-Novyï
(russe : Григорий Ефимович Распутин-Новый[1] ), probablement né
en 1869 dans le village de Pokrovskoïe, est un aventurier, mystique et
« guérisseur » russe. Il devint un confident de l'impératrice Alexandra,
épouse du tsar Nicolas II et acquit une forte influence au sein de la
cour impériale russe, jusqu'à son assassinat dans la nuit du 16 au 17
décembre 1916 du calendrier julien alors en vigueur en Russie (29 au
30 décembre du calendrier grégorien actuel).
Originaire des confins de la Sibérie, c'est un mystique errant, peut-être
un staretz, titre donné à des mystiques, laïcs ou religieux qu'on venait
consulter. Bien que surnommé le « moine fou », aucun texte cependant
ne vient étayer ou infirmer le fait qu'il aurait été réellement moine,
chose qu'il affirmait lui-même. En l'état, l'hypothèse la plus
généralement retenue est qu'il fut surtout un aventurier doté d'une aura
très particulière.
Biographie
Raspoutine en 1908.
Le mystère de ses origines
Très peu de sources de première main peuvent nous renseigner sur ses origines. Beaucoup de récits ont été véhiculés
par Raspoutine lui-même et ses allégations ont longtemps été les seules sources d'informations.
La plupart des archives ayant été détruites par le temps, même l’année de sa naissance est sujette à caution.
L’Encyclopédie soviétique parle de 1864 ou 1865. Quant à son nom, il a souvent été dit que Raspoutine était un
surnom, issu de l’adjectif russe raspoutnyi (распутный) signifiant débauché. Dans une biographie de Raspoutine,
l’écrivain et historien russe Edvard Radzinsky affirme que dans les documents officiels des archives de Tioumen, en
Sibérie, on peut encore consulter un recensement des habitants de Pokrovskoïe qui mentionne clairement le nom de
Raspoutine, qui serait donc son vrai nom.
En 1995, l’historien russe Oleg Platonov se penche sur la question de Raspoutine, suite à une demande du clergé (par
la voix du métropolite Yoann), désireux de tirer les choses au clair sur ce mystérieux personnage. Il publia donc en
1996 à Saint-Pétersbourg une étude intitulée Une vie au service du Tsar : la vérité à propos de Raspoutine. Si
presque tous les livres d’époque ont disparu, Platonov mit tout de même la main sur une collection complète de
renseignements – rongés par les scarabées et l’humidité – concernant les baptêmes, les mariages et les décès dans le
village de Pokrovskoïe entre 1862 et 1868.
Iefim Iakovlevitch Raspoutine et Anna Vassilievna Parchoukova, les parents de Grigori, se sont mariés à
Pokrovskoïe le 21 janvier 1862 à l’âge de, respectivement, 20 et 22 ans. Une petite Evdokia naît le 11 février 1863,
qui meurt quelques mois plus tard, puis une nouvelle fille, appelée elle aussi Evdokia, vient au monde le 2 août 1864.
Elle non plus ne survit guère. Une autre fille, prénommée Glikerya, viendra au monde le 8 mai 1866 et décédera 4
mois plus tard. Le 17 août 1867, naît le premier fils, qu’ils appelleront Andreï et qui ne survivra pas non plus. En
1868, les livres d’église ne font mention d’aucune naissance dans la famille, ce qui veut dire que Raspoutine n’a pas
pu naître avant 1869. Après 1868, il n’y a pas de registres consultables, mais il existe encore certains formulaires
originaux remplis pour un recensement de toute la Russie. On sait que ce recensement, datant de 1897, avait été très
Grigori Raspoutine
soigneusement fait ; au nom de Grigori Iefimovitch Raspoutine il est précisément indiqué qu’il était dans sa 28e
année et son année de naissance y est indiquée : 1869. Il n’y a pas d'autre précision sur sa date de naissance et nous
ignorons donc le jour ou le mois de sa venue au monde. Pour Yves Ternon (qui s’en tient à 1863 ou 1864) il naquit «
sans doute le dix janvier, jour que l’Église orthodoxe dédie à Grégoire de Nicée »[2] .
Pour la question du nom de famille, s’il est vrai que Raspoutine y est bien mentionné dans certains registres, il est en
outre clairement indiqué le nom de baptême du père de Raspoutine : Novykh (Новых)[3] . Par ailleurs, dans les
archives consultées par Platonov, pas moins de sept familles du même village étaient appelées Raspoutine.
L’historien rappelle alors qu’outre « débauché », le mot raspoutine signifiait également, à l’époque, « croisée des
chemins » ou « carrefour » et était donc fréquemment utilisé comme surnom pour ceux qui habitaient de tels endroits.
D’après le célèbre dictionnaire de Vladimir Dal, le Dalia (Даля), publié entre 1863 et 1866 : Raspoutine (Распутье)
est un « chemin de voyage, une fourche, un échange de voies, une place où se croisent ou se séparent les chemins, un
carrefour » (разъездная дорога, развилина, развилы пути, место, где сходятся или расходятся дороги,
перекресток). De surnom, Raspoutine se muait souvent en nom de famille, ce qui fut probablement le cas avec la
famille de Iefim. Aujourd’hui encore, Raspoutine est d’ailleurs un nom qui se rencontre en Sibérie.
Sa jeunesse
Sa mère, Anna Vassilievna Parchoukova, et son père, Iefim Iakovlevitch Raspoutine, étaient fermiers dans le village
sibérien de Pokrovskoïé, du district de Tioumen, dans la province de Tobolsk, à 2500 km à l’est de
Saint-Pétersbourg. La légende veut que le 10 janvier 1869, un météore ait traversé le ciel au-dessus du village de
Pokrovoskoïé, et ce phénomène annonça, disait-on, la venue au monde d’un personnage exceptionnel. Une autre
légende veut que son père, maquignon-voiturier, s’occupait de chevaux avec qui il entretenait des rapports magiques.
La vie était rude, l’existence rustique, la vodka une boisson courante, l’instruction n’existait pas. Grigori n’apprendra
les rudiments de la lecture et de l’écriture qu’au cours de ses voyages, à l’âge adulte, mais certaines personnes lui
trouvaient un pouvoir d’apaisement, voire de guérison, sur les animaux.
Suite à une chute accidentelle dans les eaux glacées d’une rivière alors qu’ils jouaient ensemble, son frère aîné,
Andreï, et lui qui s’est jeté à l'eau pour le secourir, sont victimes d’une pneumonie dont son frère meurt. Grigori
guérit de sa fièvre ardente mais traverse des périodes de dépression et de surexcitation incontrôlable. Il aide son père
dans les travaux de la ferme et conservera de cette enfance les manières frustes des paysans sibériens, les vêtements
amples et peu soignés, et les mains calleuses.
Il va à la rencontre des moines sages, les startsy pour suivre leurs enseignements religieux, mais il fait aussi preuve
de débordement d’énergie et de pulsions diverses dont une sexualité débordante qu’il assouvit facilement. Dès l’âge
de seize ans, il est sujet à des crises mystiques, suite à la vision d’un ange lumineux apparu dans la campagne. Il se
plonge dans la lecture de la Bible, au point d’en devenir un exégète. Il pratique l’ascétisme : parfois il reste trois
semaines reclus dans la cave de son père et lorsqu’il en ressort, les paysans vont au devant de lui pour recueillir ses
oracles.
En 1888, à l’âge de dix-neuf ans, il épouse une jeune paysanne du village de Doubrovnoïé, Praskovia Feodorovna,
qui lui donnera cinq enfants : Mikhail et Georguiï décèdent prématurément, Dimitri, né en 1895, Matriona (ou
Maria) en 1898 et Varvara en 1900. Malgré de multiples incartades sexuelles avec de jeunes femmes qui succombent
à son regard bleu et hypnothique et qui lui valent le titre de « plus grand coup du siècle »[4] , il reviendra toujours
auprès d’elle.
2
Grigori Raspoutine
Vie d’errance
En 1894, alors qu'il travaillait dans les champs, il aurait eu la vision d'une Vierge lumineuse. Le starets Makari, un
moine ascète à qui il en parle et que Raspoutine considère comme son père spirituel, lui conseille alors d'abandonner
son métier de fermier, de s'investir plus dans la religion orthodoxe et de se rendre au mont Athos, en Grèce, ce qui
signifie un long voyage à pied de plus de 3000 km. Il décide de s'y rendre et quitte sa femme pour un voyage qui va
durer plus de dix mois ; mais le mont Athos et ses moines le décevront. Sur la route du retour, il fait halte dans de
nombreux monastères et c'est plus de deux ans après son départ qu'il retrouve sa femme et son jeune fils Dimitri, né
en 1895.
Cependant, il continue à vivre des périodes de mystique et d'ermite, parcourant la Sibérie occidentale et survivant
grâce à la prédication, la charité et à l'aumône, frappant aux portes des monastères et acquérant au fur et à mesure de
ses pérégrinations une réputation de sage et de guérisseur, disant : « Ce n'est pas moi qui guéris, c'est Dieu ».
Il effectue de nombreux pèlerinages, particulièrement à Kazan et à Kiev, et les gens commencent à venir de toute la
région pour écouter ses prêches. Le clergé orthodoxe s'inquiète de son succès, mais ne peut rien trouver à y redire.
De plus en plus de fidèles viennent à ses réunions, amenant des malades sur lesquels il exerce ses talents de «
guérisseur ». Sa réputation s'étend mais en même temps il continue une vie de débauché, de buveur, de bagarreur, de
séducteur, et même de voleur.
Durant toutes ces années, il entre en contact avec de multiples sectes qui fleurissaient sur le terreau de la religion
orthodoxe. Il est notamment chargé d'accompagner un jeune moine au monastère de Verkhotourié où il séjourne trois
mois. Ce cloître est en réalité tenu par la secte des khlysty qui mêlent, par la danse, la flagellation (d'où leur nom de
Flagellants) et l'extase, l'érotisme et la religion... ce qui convient parfaitement à sa nature. Son mysticisme devient
doctrinaire et le conduit à l'élaboration d'obscures théories sur la régénération par le péché (son plus célèbre précepte
est « Pour se rapprocher de Dieu, il faut beaucoup pécher »[4] ) et les excès en tous genres. Il aurait été un étudiant de
cette secte mais sans jamais y avoir été initié, y perfectionnant son don pour l'hypnothisme et la magie[5] .
L’arrivée à Saint-Pétersbourg
À l'invitation de la grande-duchesse Militza, qui l'avait rencontré à Kiev, il décide de se rendre à Saint-Pétersbourg,
capitale de l'empire russe depuis Pierre le Grand. Son descendant, le tsar Nicolas II, y règne depuis 1894. En cours
de route, à Sarov, il assiste à la canonisation du moine Séraphin de Sarov, et devant l'assistance réunie, Raspoutine
entre en transe et prévoit la naissance d'un héritier mâle au trône impérial. Le 12 août 1904, naîtra le tsarévitch
Alexis, malheureusement souffrant d'hémophilie.
Il arrive au printemps 1904 dans la capitale de l'Empire russe, Saint-Pétersbourg. Il demande l'hospitalité à l'évêque
Théophane, inspecteur de l'Académie de théologie de la capitale et l'aide par des lettres de recommandation. Son but
était de rencontrer le tsar et la tsarine qui étaient trop occidentalisés à ses yeux, pour les initier à la véritable âme
russe. Son protecteur, le vicaire de Kazan, lui avait remis une lettre de recommandation destinée à l'évêque Sergui
qui s'inquiétait aussi de la dangereuse crise spirituelle qui minait la Russie.
Conquis par Raspoutine, l'évêque le prit sous sa protection et le présenta au patriarche Théophane de Poltava,
confesseur de la tsarine Alexandra Fedorovna, au père Jean de Kronstadt, et à l'évêque Hermogène de Saratov. Ils
furent tous stupéfaits par la ferveur religieuse de Raspoutine et par son talent de prédicateur. Ils le bénirent, le
considérèrent comme un staretz, même comme un « envoyé de Dieu », et l'introduisirent auprès de la
grande-duchesse Militza et de sa sœur la grande-duchesse Anastasia, filles du roi Nicolas Ier du Monténégro – elles
étaient mariées à deux frères, respectivement le grand-duc Peter Nicolaïévitch et le grand-duc Nicolaï Nicolaïevitch,
cousins d’Alexandre III – cependant Raspoutine retourna dans son village sibérien et ne reviendra à
Saint-Pétersbourg qu’en 1905 au début de la tourmente révolutionnaire.
3
Grigori Raspoutine
Auprès de la famille impériale
La tsarine attirait autour d'elle de nombreux mystiques (comme Maître
Philippe ou Papus). Elle fut séduite par Raspoutine, d'autant plus qu'un
ancien prédicateur français, qui lui avait annoncé quelques années
auparavant la naissance de son fils Alexis, lui avait annoncé la venue
d'un autre grand prédicateur qu'il avait nommé « Notre Ami ». Une
audition auprès de l'archiprêtre thaumaturge Jean de Cronstadt
convainc ce dernier de l'authenticité de ses pouvoirs[5] .
Par l'intercession de la grande-duchesse Militza et de sa sœur, la
grande-duchesse Anastasia, le staretz est présenté à la famille
La famille impériale
impériale au grand complet dans le palais Alexandre, le
1er novembre 1905, où il offre à chacun de ses hôtes des icônes. Le jeune tsarévitch Alexis souffrant d'hémophilie,
Raspoutine demanda à être conduit au chevet du jeune malade, lui imposa les mains, lui raconta plusieurs contes
sibériens et serait parvenu ainsi à enrayer la crise et à le soulager. Selon certains, cela s'expliquerait par le simple fait
que la médecine de l'époque ignorait les propriétés de l'aspirine qui était donnée au jeune malade. Ce médicament est
un anticoagulant et donc un facteur aggravant de l'hémophilie. Le simple fait de balayer de la table et de jeter les «
remèdes » donnés au malade — dont l'aspirine — ne pouvait qu'améliorer son état.
Le tsar et la tsarine furent séduits par les dons de guérisseur de cet humble moujik qui semblait aussi avoir celui de
prophétie. La tsarine Alexandra se convainquit que Raspoutine était un messager de Dieu, qu'il représentait l'union
du tsar, de l'Église et du peuple et qu'il avait la capacité d'aider son fils par ses dons de guérisseur et par sa prière.
Sa réputation de guérisseur permit à Raspoutine de se rendre indispensable, et il prit très vite un ascendant
considérable sur le couple impérial. Invité à de nombreuses réceptions mondaines, il fit la connaissance de
nombreuses femmes riches. Raspoutine inquiète et fascine. Son regard perçant est difficile à soutenir pour ses
admiratrices et beaucoup cèdent à son charme hypnotique, et le prennent pour amant et guérisseur.
L'une d'entre elles, Olga Lokhtina, épouse d'un général influent mais crédule, devint sa maîtresse, le logea chez elle
et le présenta à d'autres femmes d'influence, comme Anna Vyroubova, amie et confidente de la tsarine, et Mounia
Golovina, nièce du tsar. Grâce à d'habiles mises en scène, il se produit à Saint-Pétersbourg ou au palais impérial de
Tsarskoie Selo, la résidence principale des tsars, dans des séances d'exorcisme et de prières. Des récits de débauches,
prétendues ou avérées, commencent alors à se multiplier et à faire scandale.
En 1907, le tsarévitch Alexis, suite à des contusions, eut des hémorragies internes que les médecins n'arrivaient pas à
contrôler et qui le faisaient énormément souffrir. Raspoutine fut appelé en désespoir de cause, et après avoir béni la
famille impériale, il entra en prière. Au bout de dix minutes, épuisé, il se releva en disant : « Ouvre les yeux, mon
fils. » Le tsarévitch se réveilla en souriant et, dès cet instant, son état s'améliora rapidement.
À partir de ce moment-là, il devint un familier de Tsarskoie Selo, la résidence impériale, et fut chargé de veiller sur
la santé des membres de la famille impériale, ce qui lui donna des entrées permanentes au palais. Il fut reçu
officiellement à la Cour. Cependant, malgré la pleine confiance du tsar, il se rendit vite très impopulaire auprès de la
Cour et du peuple et fut vite considéré comme leur « mauvais ange ». Il était à la fois aimé, détesté et redouté, alors
qu'il ne se préoccupait pas de s'assurer une fortune personnelle, le seul luxe qu'il s'accordait étant une chemise de
soie confectionnée par la tsarine Alexandra, épouse de Nicolas II, et une magnifique croix offerte aussi par
l'impératrice, et qu'il portait autour du cou.
Il continuait toujours à mener une vie dissolue, de beuveries et de débauches, et il conservait ses cheveux gras et sa
barbe emmêlée. Raspoutine organisait des fêtes dans son appartement, le sexe (jusqu'à dix relations sexuelles par
jour[5] ) et l'alcool en étaient les éléments primordiaux. Il prêchait sa doctrine de rédemption par le péché parmi ces
dames et elles étaient impatientes d'aller au lit avec lui pour mettre en pratique sa doctrine, ce qu'elles considéraient
comme un honneur.
4
Grigori Raspoutine
Raspoutine se heurta aussi, après la révolution de 1905 et le dimanche Rouge du 22 janvier de cette même année, au
président du Conseil Piotr Stolypine. Nommé en juillet 1906, réformateur énergique, celui-ci voulait moderniser le
vieil empire russe, en permettant aux paysans d'acquérir des terres, en organisant une meilleure répartition de l'impôt
et en accordant à la Douma, le parlement russe, davantage de pouvoirs. Par une répression féroce, il endigua les
vagues d'attentats, améliora le système ferroviaire et permit à la production de charbon et de fer de prendre de
l'ampleur. Cependant, Stolypine ne comprenait pas l'influence de ce moujik mystique sur le couple impérial, tandis
que Raspoutine reprochait au Premier ministre sa morgue, caractéristique de la classe des grands propriétaires
terriens dont il était issu.
Lors de l'affaire des Balkans, en 1909, Raspoutine se rangea dans le parti de la paix aux côtés de la tsarine et d'Anna
Vyroubova contre le reste du clan Romanov. Raspoutine pensait que l'armée impériale était sortie affaiblie de la
défaite de 1905 contre le Japon et n'était pas prête à se lancer dans un nouveau conflit. Il ne put arrêter les
événements, mais lorsque la France et l'Angleterre intervinrent contre la Russie, il réussit à convaincre le tsar de ne
pas étendre le conflit à toute l'Europe.
Le président du Conseil Stolypine fit surveiller Raspoutine par l'Okhrana, la police secrète du tsar. Les rapports
accablèrent le staretz et, en 1911, Raspoutine fut écarté de la cour et exilé à Kiev mais, lors d'une transe, il prédit la
mort prochaine du ministre : « La mort suit sa trace, la mort chevauche sur son dos ». Il décida alors de partir en
pèlerinage vers la Terre sainte, mais revint à la Cour dès la fin de l'été.
Le 14 septembre 1911, alors que Stolypine venait d'autoriser les paysans à quitter le mir, leur permettant ainsi
d'accéder à la propriété individuelle de la terre, et que cette réforme était acclamée à travers toute la Russie, le
premier ministre fut assassiné par le jeune anarchiste Dmitri Bogrov, à l'opéra de Kiev, en présence de toute la
famille impériale, des ministres, des membres de la Douma et de Raspoutine. Cet assassinat marqua la fin des
réformes sociales, alors que la situation internationale devenait instable.
Lors de l'été 1912, le tsarévitch Alexis, en déplacement en Pologne, par suite d'un accident, fut victime d'une
nouvelle hémorragie interne très importante, risquant d'entraîner sa mort, et reçut même l'extrême-onction.
Raspoutine, aussitôt averti, se mit en extase devant l'icône de la vierge de Kazan, et quand il se releva, épuisé, il
expédia au palais le message : « N'ayez aucune crainte. Dieu a vu vos larmes et entendu vos prières, Mamka[6] . Ne
vous inquiétez plus. Le Petit ne mourra pas. Ne permettez pas aux docteurs de trop l'ennuyer ». Dès la réception du
télégramme, l'état de santé du tsarévitch Alexis se stabilisa et, dès le lendemain, commença à s'améliorer, l'enflure de
sa jambe se résorba, et l'hémorragie interne s'arrêta. Les médecins purent bientôt le déclarer hors de danger, et même
les plus hostiles au staretz durent convenir qu'il s'était produit là un événement quasi miraculeux de guérison à
distance.
5
Grigori Raspoutine
6
La grande guerre
Derrière le démembrement de l'Empire ottoman et la question des
Balkans se mettaient en place les conditions d'une guerre mondiale.
Raspoutine et ses alliés de la paix freinaient la marche de la Russie
vers la guerre. Le Secret Intelligence Service pense qu'il est en effet en
lien avec le banquier Serge Rubinstein et ses réseaux allemands[7] . Le
29 juin, Raspoutine est poignardé par une mendiante, Khionia
Gousseva, une ancienne prostituée, au sortir de l'église de son village
sibérien. L'enquête démontra que l'ordre était venu du moine Iliodore
qui lui reprochait ses croyances khlysty.
Après cet attentat et son rétablissement, l'importance de Raspoutine
devint primordiale et son influence s'exerça dans tous les domaines ; il
intervenait dans les carrières des généraux, dans celle des métropolites
et même dans la nomination des ministres, mais la peur l'avait envahi.
Il se mit à boire encore plus d'alcool, à participer à encore plus de
soirées de débauche et d'orgies dans les cabarets tsiganes ; il n'était
plus le staretz ascétique que tout le monde respectait. Cependant,
malgré sa vie de plus en plus débauchée et son aspect de moins en
moins engageant, ses conquêtes féminines furent de plus en plus
nombreuses dans la haute société.
« Raspoutine en caftan noir, avec sa tignasse
hirsute, sa barbe noire, son regard doux et
insoutenable » (portrait du diplomate Maurice
Paléologue.)
Le 1er août, l'Allemagne déclara la guerre à la Russie. Le patriotisme russe s'exalta — surtout en raison des premiers
succès militaires — et Raspoutine vit sa faveur décliner. La situation militaire se détériora : hiver rigoureux, manque
d'armement, d'approvisionnement, commandement indécis. Le tsar, décidé à prendre la situation en main, partit
s'installer sur le front, laissant la régence à la tsarine et à son conseiller privé Raspoutine.
Ce dernier se créa alors de plus en plus d'ennemis, en particulier chez les politiques, les militaires et dans le clergé
orthodoxe qui, au début, l'avait pourtant bien reçu mais que son inconduite révoltait. Les pires calomnies allaient
alors se répandre en même temps que la guerre tournait au désastre. En 1916, à la Douma, la tsarine et Raspoutine
furent ouvertement critiqués et accusés — la tsarine étant d'origine allemande — de faire le jeu de l'ennemi.
L’assassinat de Raspoutine
L’historien Edvard Radzinsky a pu donner les détails de cet assassinat
grâce aux archives de la Commission extraordinaire de 1917 et le
dossier secret de police russe acquis chez Sotheby's grâce aux Fonds
Rostropovitch (Mstislav Rostropovitch étant un ami personnel
d'Edvard Radzinsky).
Les inimitiés du clan Romanov, jaloux des faveurs qui lui étaient
accordées, se cristallisèrent contre Raspoutine, d'autant plus que les
différents scandales qui l’impliquent, ses débauches, où de grands
noms de femmes de la haute noblesse sont prononcés, sont autant de
Photographie post-mortem de Raspoutine
montrant
la trace de la balle tirée à bout touchant
gifles portées à la face de l’aristocratie russe. De plus en pleine guerre
sur son front.
mondiale, le bruit courait qu'il espionnait pour l’Allemagne… Plusieurs
complots se tramèrent contre la vie du moine sibérien. L’un d’eux,
particulièrement dramatique, va finir par réussir alors que beaucoup commençaient à croire que comme les chats,
Raspoutine avait neuf vies, et une chance insolente.
Grigori Raspoutine
Une conjuration aboutit à son assassinat dans la nuit du 29 au 30 décembre 1916 — 16 au 17 décembre du calendrier
russe — alors qu'il était l'invité du prince Félix Ioussoupov époux de la grande duchesse Irina, nièce du tsar. Parmi
les principaux conjurés se trouvaient le Grand-duc Dimitri Pavlovitch, cousin du tsar Nicolas II, le député d'extrême
droite Vladimir Pourichkevitch, l'officier Soukhotine et le docteur Lazovert. Le prince Félix Ioussoupov, chez qui fut
commis l'assassinat, publia, en 1927, le récit détaillé mais un peu arrangé[8] .
Ce 29 décembre 1916, à Petrograd, il fut invité à un dîner chez le prince Youssoupov, sous prétexte de lui faire
rencontrer l'épouse du prince Irina Alexandrovna (elle sera en fait absente) que Raspoutine poursuivait de ses
assiduités. Au cours du dîner, tandis que Youssoupov dînait seul avec Raspoutine et que les autres conjurés
attendaient à l’étage, on servit à Raspoutine plusieurs plats fortement épicés, trois gâteaux à croûte de chocolat et du
vin, beaucoup de vin. Dans les gâteaux et dans le vin, il fut glissé une dose de cyanure de potassium suffisante, selon
Youssoupov, pour tuer dix hommes. Pour atténuer le goût d’amande du cyanure il fut servi beaucoup d’alcool. Alors
que le dîner s’achève, Raspoutine qui a englouti la nourriture sans paraître incommodé commence à réclamer
davantage à boire, affirmant que son estomac le brûle et qu’il respire mal. Il boit beaucoup de vin pur, très vite, et se
sentant mélancolique demande à Youssoupov de lui chanter en s’accompagnant d’une guitare des chansons
tsiganes… Éberlué, le prince s’exécute, et Raspoutine se laisse aller à la tristesse.
Mais l'empoisonnement fut sans aucun succès : le cyanure avait été incorporé dans une pâte à gâteau, qui fut cuite, or
la chaleur entraîna une réaction chimique de complexation entre le cyanure et le sucre (formation de cyanhydrate de
glucose) qui le rendit inactif pendant quelque temps et ralentit fortement son effet. D'autres sources avancent que
Raspoutine se serait préparé à un éventuel empoisonnement par une pratique de mithridatisation.
À trois heures du matin enfin, Raspoutine paraissant somnoler, le prince Youssoupov pense que l'empoisonnement a
échoué et monte à l'étage pour demander conseil à ses amis. Après avoir pensé à l’étrangler, Youssoupov descend
décidé à utiliser son revolver. Youssoupov lui présente un crucifix en cristal, lui dit de prier et au moment où le
moine entame son signe de croix, lui tire une balle en pleine poitrine. Raspoutine s’écroule. Les complices arrivent,
on traîne Raspoutine hors de la pièce, enroulé dans la peau d’ours sur laquelle il s’est effondré, et on ferme la porte à
clef[9] .
Plus tard, le prince, pris du désir de revoir sa victime, prend le pouls qu’il ne trouve pas, vérifie qu’il est bien mort.
Mais au moment où il va sortir de la pièce, Raspoutine ouvre les yeux, et « bondit sur ses jambes, l’écume à la
bouche » avant de tenter d’étrangler Youssoupov, tandis que « le sang coule de ses lèvres », et scande le prénom de
son assassin, Felix. Pourichkévitch accourt au son des cris alors que Raspoutine tente de sortir de la maison : selon
ses mémoires, il tire quatre coups de feu (dont un dans le dos et un dans l'arrière de la tête, tirés à distance alors que
l'autopsie[10] montre le contraire) et Raspoutine s’abat sur le perron[11] . Le corps est rapporté à l’intérieur et
Youssoupov raconte : « ma tête éclatait, mes idées se brouillaient. La rage et la haine m’étouffaient. J’eus une sorte
d’accès. Je me précipitai sur lui et commençai à le frapper avec une matraque de caoutchouc, comme si j’étais atteint
de folie ». Un troisième tireur — l'autopsie montra qu'au moins trois pistolets différents furent utilisés —, plus
expérimenté que les deux autres, tira précisément sa balle au centre du front à l'aide d'un revolver Webley. Une
enquête basée sur les rapports du Secret Intelligence Service montre que les Britanniques redoutaient que Raspoutine
veuille retirer les troupes russes de la première guerre mondiale et suggère que ce tireur est l'officier du
renseignement anglais Oswald Rayner (en)[12] .
Le corps fut roulé dans des rideaux, ficelé et les complices l’emmènent dans une île sur la Neva, l’île Petrovsky, d’où
ils le lancèrent, du haut du pont dans la rivière glacée, fortement garrotté, en oubliant cependant de le lester. Il leur
fallut encore descendre sur la glace qui recouvre la rivière, et trouver une brèche dans la couche gelée pour le glisser
en dessous. C’est à cause d’une botte oubliée sur le pont qu’une enquête fut ouverte.
Il fut retrouvé le 1er janvier 1917, le cadavre fut remonté, gelé et recouvert d’une épaisse couche de glace entourant
le manteau de castor de Raspoutine. L’autopsie révéla trois points d’impacts de balles, qui avaient traversé le cœur, le
cou et le cerveau. On trouva dans l’estomac « une masse épaisse de consistance molle et de couleur brunâtre », sans
doute le poison. Mais surtout, l’autopsie, faite quatre jours après sa mort, révéla cette chose inouïe, que Raspoutine
7
Grigori Raspoutine
n’était mort ni du poison, ni des balles, ni des commotions et des coups assénés — la présence d’eau dans les
poumons prouve sans appel qu’il respirait encore au moment où on le jeta dans la rivière. Ligoté, enfermé dans une
toile, et jeté encore vivant dans un trou de glace, où il mourut noyé ou de froid dans la petite Neva (Nevka). Plusieurs
personnes ayant eu vent de la nouvelle vinrent récolter l'eau dans laquelle Raspoutine fut trouvé mort. Ils espéraient
ainsi recueillir un peu de son pouvoir mystérieux.
Raspoutine fut inhumé le 3 janvier 1917 — 22 décembre du calendrier russe — dans une chapelle en construction,
près du palais de Tsarskoïe Selo, la résidence de la famille impériale.
Le 27 février 1917, le député Alexandre Kerenski défia le gouvernement et le tsar : « Pour éviter la catastrophe, le
tsar doit être déposé, et par des méthodes terroristes s'il n'en existe pas d'autres ». À partir du 9 mars, la foule envahit
les rues, et la première fusillade se produisit au Palais Nevsky, la révolution commençait, et le 15 mars le tsar
abdiqua en faveur de son frère, le grand-duc Michel, qui fut, durant une seule journée, le dernier tsar de la dynastie
des Romanov.
Au soir du 22 mars, sur ordre du Gouvernement révolutionnaire, le corps de Raspoutine fut exhumé et brûlé et ses
cendres furent dispersées dans les forêts environnantes. Mais, selon la légende, seul le cercueil brûla, le corps de
Raspoutine restant intact sous les flammes.
La légende
Raspoutine aurait fait une prédiction à la tsarine[13] :
« Je mourrai dans des souffrances atroces. Après ma mort, mon corps n'aura point de repos. Puis tu perdras ta
couronne. Toi et ton fils vous serez massacrés ainsi que toute la famille. Après le déluge terrible passera sur la
Russie. Et elle tombera entre les mains du Diable. »
Des journalistes et hommes politiques hostiles à la Maison Romanov ont fait courir la rumeur que Raspoutine fut
l'amant de la tsarine[5] . L’historien Edvard Radzinsky, d'après le dossier secret de police russe acquis chez Sotheby's,
relativise l'érotomanie et la débauche sexuelle de Raspoutine : le déflorage de nonnes ou le viol de dames de la haute
aristocratie serait là aussi essentiellement des rumeurs colportées par des personnes inquiètes de son influence sur la
Cour ou hostiles au régime monarchique[14] , [15] .
Comme il l'avait prédit, les circonstances de son assassinat furent particulièrement pénibles. Trois mois après sa
mort, l'empereur Nicolas II dut abdiquer, et quelques jours après, la tombe du staretz fut profanée par les
bolcheviques, son corps brûlé et ses cendres dispersées. La famille impériale fut massacrée dans les caves de la villa
Ipatiev, à Iekaterinbourg, dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918. La Russie fut plongée dans une terrible guerre civile
pendant plus de trois ans, et par la suite, connut le joug stalinien durant près de trente ans.
Après 1917, son image a été largement utilisée par la propagande bolchévique pour symboliser la déchéance morale
de l'ancien régime honni. Puis fut reprise, déformée, amplifiée, dès 1917, par la littérature puis, à partir de 1928, par
le cinéma et la télévision, qui en ont fait l'exploitation à la limite du fantastique et de l'érotisme. Un pénis momifié de
29 cm qui serait le sien, est conservé et exposé au Musée de l'érotisme de Saint-Pétersbourg. Selon Secrets d'Histoire
présentés par Stéphane Bern, il est très peu probable que celui-ci soit d'origine humaine. Car après l'enterrement de
Raspoutine, ses restes furent brûlés pour empêcher toute personne de rendre un culte sur sa tombe.
Au cours des années, Raspoutine est finalement devenu un mythe (certains pensant même qu'il était une créature
mi-humaine mi-démoniaque), servant de prétexte à beaucoup de dirigeants politiques russes et européens pour
s'exonérer de leurs propres responsabilités dans les événements tragiques survenus en Russie. Ainsi, le souvenir de
Raspoutine a servi de paravent à bien des trahisons et des iniquités.
8
Grigori Raspoutine
Culture populaire
• Raspoutine est le nom d'un héros de la bande dessinée Corto Maltese de Hugo Pratt qui s'est inspiré pour le créer
du Raspoutine de la légende, le Raspoutine aux neuf vies, comme les chats.
• La BBC, dans un documentaire, rapporte des conclusions différentes sur sa mort. L'ancien détective Richard
Cullen, de Scotland Yard a développé une hypothèse basée sur la découverte de Vladimir Jarov, un éminent
pathologiste russe. Cette hypothèse avance comme point principal que l'un des assassins était un agent des
Services secrets britanniques. Le document de presse du documentaire[16] :
Ce documentaire a été diffusé au cours du mois de juillet 2007 sur la chaîne Histoire. Entre autres indices, il
apparaît que sur les photos du corps de Raspoutine, on distingue trois traces de balles différentes ; c'est la
troisième, tirée exactement au milieu du front, qui serait l'œuvre d'un espion britannique : Oswald Rayner. Les
Britanniques ne souhaitaient pas que Raspoutine arrive à convaincre le tsar de cesser la guerre, ce qui aurait
permis, à l'époque (1916) aux soldats allemands présents sur le front de l'Est d'être libérés et de pouvoir se
rendre à l'ouest, où ils auraient, d'après les Britanniques, pu permettre de remporter la guerre.
• Raspoutine est un personnage de la série de jeux vidéo World Heroes.
• Rasputin est une chanson du groupe disco Boney M dont le chanteur Bobby Farrell est également décédé un 30
décembre à Saint-Pétersbourg, au cours d'une tournée en Russie où elle était interdite de diffusion. Cette chanson
est reprise en 2007 par le groupe Turisas.
• Rasputin est une chanson du groupe de Thrash Metal Cavalera Conspiracy dans l'album Blunt Force Trauma sorti
en 2011
• Rasputin est un opéra du Finlandais Einojuhani Rautavaara.
• Raspoutine est l'un des plus grands adversaires de Hellboy. Allié des nazis autour d'expériences ésotériques et
surnaturelles, Raspoutine amène Hellboy sur Terre pour déclencher l'apocalypse.
• Raspoutine est un adversaire de l'inspecteur Canardo, de Benoît Sokal.
• Raspoutine se voit également caricaturé dans l'épisode "Nothing but the Tooth" du dessin animé Animaniacs, où
on le voit comme un hypnotiseur.
• Raspoutine fait une apparition remarquée dans le jeu vidéo Shadow Hearts: Covenant sur PlayStation 2.
• Raspoutine, une série bande dessinée en 3 volumes par Tarek et Vincent Pompetti (Emmanuel Proust)
• Raspoutine est également présent dans la série blood+ (épisode 17) où il est un des chevaliers de Diva, chassé par
Saya.
• Raspoutine est le chien de fiction de la bande dessinée Le Septième Code de Roger Leloup.
• Raspoutine est l'un des personnages du manga la fenêtre de Orphée de Riyoko ikeda
• Raspoutine est également le nom d'un succès du jeu vidéo Team Fortress 2. Il consiste à subir des dommages
venant de balles, feu, coups de combat rapproché et d'explosion en une seule vie. Ce succès ne peut être réussi
qu'en étant un Heavy.
• Un des X-Men (Éditeur Marvel Comics), Colossus apparu en 1975, est Russe et a pour véritable nom : Piotr
Nikolaievitch Rasputin. Dans une mini-série Colossus: Bloodline (de 2005, traduite dans X-Men Hors-Série 26)
qui lui est consacrée, on découvre que l'arrière-grand-père du héros n'est autre que Grigori Iefimovitch Rasputin.
• Raspoutine est le nom d'un catcheur russe dans l'un des épisodes des Simpson.
• Dans la série Warehouse 13 (saison 2, épisode 2), un certain chapelet ayant soi-disant appartenu à Raspoutine est
un artefact possédant apparemment le pouvoir de ressusciter les morts.
• Dans la série Buffy contre les vampires, l'héroïne prétend que Raspoutine était un vampire, expliquant de fait, les
mystères entourant sa vie (origine, errance, assassinat).
9
Grigori Raspoutine
Filmographie
• 1933 : Raspoutine et sa cour (Rasputin and the Empress) est un film de Richard Boleslawski. Seul film à grouper
les trois acteurs Barrymore aînés : Lionel, John et Ethel. Lionel Barrymore incarne Raspoutine.
• 1937 : La Tragédie impériale est un film français de Marcel L’Herbier retraçant la vie de Raspoutine avec Harry
Baur dans le rôle de Raspoutine.
• 1966 : Raspoutine le moine fou, réalisé par Don Sharp avec Christopher Lee et Barbara Shelley (Hammer Films).
Christopher Lee incarne Raspoutine.
• 1967 : J’ai tué Raspoutine, récit de la vie de Raspoutine et du complot, par Robert Hossein et Alain Decaux, avec
Gert Fröbe dans le rôle de Raspoutine.
• 1971 : Nicolas et Alexandra (Nicholas and Alexandra) est un film britannique réalisé en 1971 par Franklin J.
Schaffner qui raconte l’histoire de Nicolas II, dernier tsar de Russie, et de sa femme Alexandra de 1904 à 1918.
Tom Baker incarne Raspoutine.
• 1974 : Raspoutine, l’agonie (titre original : Агония) est un film soviétique réalisé par Elem Klimov. Alexéï
Petrenko incarne Raspoutine.
• 1996 : Rasputin, the Dark Servant of Destiny, téléfilm qui narre l’ascension de Raspoutine à la Cour Impériale et
de son influence sur la famille impériale, notamment la Tsarine, et s’achève sur son assassinat ainsi que le
massacre de la famille impériale en 1918 - que Raspoutine aurait prédit à l’Impératrice. Le rôle-titre est interprété
par Alan Rickman.
• 1997 : Anastasia est un dessin animé, dans lequel Raspoutine est le grand méchant de l’histoire, à la poursuite de
la fille cadette supposée de Nicolas II.
• 2011 : Raspoutine . Gérard Depardieu incarne Raspoutine aux côtés de Fanny Ardant et Vladimir Mashkov, dans
cette production franco-russe réalisée par Josée Dayan (réalisatrice du Comte de Monte-Cristo), avec un scénario
écrit par Vincent Fargeat et Pierre Aknine. L’acteur avait évoqué son désir très ancien de jouer Raspoutine. Le
tournage a eu lieu au printemps 2011, entièrement en Russie, principalement à Saint-Pétersbourg où les
événements de la vie de Raspoutine se sont déroulés[17] .
• 2011 : Jean Reno incarnera Raspoutine, dans un prochain film que doit tourner Rose Bosch (réalisatrice de La
Rafle), sortie prévue en 2012.
Notes et références
[1] L'adjectif russe новый dans la traduction française est nouveau.
[2] Yves Ternon, Raspoutine, une tragédie russe, première édition en 1991, Bruxelles, André Versaille éditeur, 2011, 315 pages, 19,90 euros
(ISBN 978-2-87495-137-4) ; comporte une « Bibliographie complémentaire à cette nouvelle édition » (pages 299 et 300) ; voir page 57.
[3] Par la suite, Platonov a précisé qu’il est plus correct d’écrire et prononcer « Новый » (« Novyï »).
[4] Thomas Mahler, « La vérité sur Raspoutine (http:/ / www. lepoint. fr/ livres/ la-verite-sur-raspoutine-15-12-2011-1408704_37. php) » sur
lepoint.fr, 15 octobre 2011
[5] Vladimir Fédorovski, le Roman de Raspoutine, Editions du Rocher, 2011, 220 p.
[6] Littéralement petite mère comme appelait Raspoutine l'impératrice.
[7] Monique Lachère, Raspoutine, éd. l'âge d'homme, 1990, 108 p.
[8] Voir La Fin de Raspoutine par le prince Youssoupov, mémoires écrites 11 ans après les faits.
[9] Hélène Carrère d'Encausse, Le Malheur russe. Essai sur le meurtre politique, Paris, Fayard, 1988, 560 p.
[10] Le rapport d'autopsie a disparu sous l'ère de Staline.
[11] de Enden, M., Raspoutine et le crépuscule de la monarchie en Russie, s.l. [Paris], 1976, p. 298.
[12] (en) Karyn Miller, « British spy 'fired the shot that finished off Rasputin' », dans The Daily Telegraph, 19 septembre 2004
[13] Raspoutine, dossier du Spectacle du Monde, 1989.
[14] Raspoutine : un faux mythe sur le géant sexuel russe (http:/ / www. ruskline. ru/ monitoring_smi/ 2003/ 11/ 20/
rasputin_lzhivyj_mif_o_gigante_russkogo_seksa/ ) du journal 'New Petersburg' (en Russe)
[15] Livre 'Rasputin' sur la page d'accueil d'Edvard Radzinsky (http:/ / radzinski. ru/ doc/ books/ rasputin) (en Russe)
[16] Site de la BBC (http:/ / www. bbc. co. uk/ pressoffice/ pressreleases/ stories/ 2004/ 09_september/ 19/ rasputin. shtml)
[17] Le Figaro : "Depardieu dans la peau de Raspoutine". (http:/ / www. lefigaro. fr/ cinema/ 2011/ 04/ 15/
03002-20110415ARTFIG00691-depardieu-dans-la-peau-de-raspoutine. php)
10
Sources et contributeurs de l’article
11
Sources et contributeurs de l’article
Grigori Raspoutine Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=73626758 Contributeurs: A2, Abdoulah9, Aboumael, Aladin34, Alastair, Alcidegasperi, Aleksandr Barislav, Alexandra
LAMOLLE, Alonso, Alphabeta, Alphos, Alsandro, Ancrejs, Angr, Anymora, Arnaud.Serander, Atilin, Aymeric78, Baggab333, Balthazard, Ben 9192, Bibi Saint-Pol, Bicounet, Bilou, Blub,
Bob08, Boblenain, Bouette, Bourrichon, CHEFALAIN, Calcineur, Cambran bruno, Carbone14, Celette, Chris93, CommonsDelinker, Coyote du 86, Creib, David Berardan, Davidfrilley,
Diderot1, Didierv, Dobridien, Dr Brains, Dricokit, Droopy, Elzar58, Erasmus, ErasmusDesiderius, Esprit Fugace, Ethaniel, Fagisil, Felipeh, Fidoda, Fredo78310, Ftr, Furmeyer, Gem,
Gloumouth1, Goliadkine, Grecha, Gwydion33, GôTô, Haypo, Hbbk, Hexa Gône88, Hre mgbye, Hubert de Tartas, HugoLevail, IAlex, Ico, Itzcoalt, JLM, Jborme, Jean-Jacques Georges,
JeanClem, Jef-Infojef, Jivy, Julien789, Katastrov, Kelson, Kilith, Kolossus, Kumkum, Kyoshiro973, Kõan, LT-P, La Befana, Laurent Nguyen, Leag, Licorne37, Lilyu, Linguiste, Lionel June,
Litlok, Lomita, Madvic, Manproc, Marcellus55, Marimarina, Marsyas Panique, Martin, Matth97, Maximel55, Med, Milooh, Morburre, Mxcorso, NLS, Nemoi, Neros, Nico86, Nicolu, Numbo3,
Oranginal, Orthogaffe, Paracelse, Pascalv, Patrice.krz, PerOX, Phe, Phmagnabosco, Pj44300, Pom445, Praxinoa, Raph, Rene1596, Rhadamante, Richelieu, Rigolithe, Rune Obash, Rédacteur
Tibet, Salsero35, Sam Hocevar, Sammyday, Sebb, Sebjarod, Semnoz, Serlito, Shamanphenix, Silencio por favor, Ske, Slym-Peter, Speculos, Stéphane33, TahitiB, TarekBD, Tavernier,
TheAnarcat, Titanicophile, Treanna, VIGNERON, Venoma, Wildchild44, Windreaver, Ytrezap, Zetud, Zoldik, Zouavman Le Zouave, Ælfgar, Švitrigaila, 286 modifications anonymes
Source des images, licences et contributeurs
Image:Rasputin pt.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Rasputin_pt.jpg Licence: Public Domain Contributeurs: Chaddy, Frank C. Müller, Kelson, Luferom, Pieter
Kuiper, Polozooza, Qwyrxian, 1 modifications anonymes
Image:Ww nicholas 01.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Ww_nicholas_01.jpg Licence: Public Domain Contributeurs: Makthorpe, Shakko
Fichier:Григорий Распутин (1914-1916)b.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Григорий_Распутин_(1914-1916)b.jpg Licence: Public Domain Contributeurs:
unknown; photo retaking by George Shuklin (talk)
Fichier:Dead Rasputin.jpg Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Fichier:Dead_Rasputin.jpg Licence: Public Domain Contributeurs: Unknown; died before 1.1. 1938
http://ru.wikipedia.org/wiki/%D0%98%D0%B7%D0%BE%D0%B1%D1%80%D0%B0%D0%B6%D0%B5%D0%BD%D0%B8%D0%B5:%D0%A4%D0%BE%D1%82%D0%BE_%D1%82%D1%80%D1%83%D0%BF
Licence
Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported
//creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/

Documents pareils