Exploitation pédagogique

Transcription

Exploitation pédagogique
Atfal koul dounya
Enfants du monde
Origine : chant des années 1970 de la région centrale du Maroc.
Compositeur : Abdelaati Amena.
Langue : arabe dialectal.
Paroles
Hna atfal kou lidou nya
Talbin ich radya ha nya
Fi hach ikd ma fi hach nar
Wala khisam binjar oujar
Ma fiach mayz biné liwan
Aswahéd wélkoul ikh wan
Mabghi na hroub walaam
Ghin ayat koul ha salam
Traduction des paroles
Nous avons tous la même mère
Nous les enfants de l’amitié
Et nous avons la même terre
Nous les enfants du monde entier.
Soyez en paix dans vos maisons
J’ai mis mon cœur dans ma chanson
J’espère qu’elle vous fera chanter.
Texte transcrit en phonétique
Le j se fait dans la gorge, comme la jota espagnole. Le r est roulé. Le h est fortement aspiré. Le sh se
prononce ch. Le g est celui de Georges (ga = ja) Les voyelles sont diphtonguées (ai se prononce a-i).
Les consonnes entre parenthèses sont inaudibles dans le chant. Le è et le a sont deux sonorités très
proches.
A. Na at fal koul lé dou nia
Tai bin ai chè ra diè èn nia
Mè fi èsh hèi mè fi èsh shnar
Wèl a ji sam bin ga rou ga(r)
Mè fi èch méi zbi nèl èl wè(n)
Koul has lua had wil koul i juen
Ma bri na jo pouè la a la
Ba rin ha yè koul è sè lèm
B. La la la…
| Musiques et cultures du Maghreb à Tétouan | Chants marocains © CRDP de l’académie de Rennes
1
Partition
Niveau : à partir du cycle 3.
Analyse musicale
Ce chant, écrit par un auteur de la fin du xxe siècle, s’inscrit dans un large ambitus de douzième. Il
enchaîne deux parties : la partie A déroule le texte et s’articule sur huit périodes de même longueur introduites par des anacrouses (notes avant le temps fort) ; cette partie présente quelques cellules syncopées, quelques variantes mélodiques (début des deuxième et quatrième périodes) et quelques grands
intervalles (fin des sixième et huitième périodes) ; la partie B est plus simple rythmiquement mais plus
difficile mélodiquement.
L’ambitus important de cette mélodie peut poser des problèmes à une classe de cycle 3. En ce cas, il
est possible de n’étudier avec la classe que la partie A, la partie B étant faite par un instrument joué
par l’enseignant, l’intervenant ou un enfant musicien.
Apprentissage du chant
L’apprentissage de ce chant peut être mené de deux façons.
Apprentissage fragments par fragments
La hauteur d’intonation est ici fondamentale. Après avoir pris la bonne hauteur (un sol) sur un instrument
de référence (carillon, petit clavier, flûte à bec…), l’enseignant interprète une fois le chant en entier (il
peut aussi faire écouter la version enregistrée, il aura ainsi la hauteur de référence pour commencer
l’étude du chant par fragments).
Il présente tour à tour chacune des périodes du chant et en alternance les élèves les répètent. Il corrige
immédiatement, en redonnant l’exemple vocal, toute hésitation ou erreur mélodique, rythmique ou
langagière. Ce travail se fait sans aucun support textuel.
Le texte écrit phonétiquement sera ensuite donné (de préférence écrit ou projeté au tableau). L’enseignant indiquera les particularités de prononciation de l’arabe (j dans la gorge, h fortement aspiré, r
roulé). Il sera d’abord repris en voix parlée-rythmée (toujours en technique responsoriale). Puis on
procédera à l’étude de l’enchaînement des périodes jusqu’à l’interprétation intégrale du chant.
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2
Apprentissage par imprégnation
Les premières écoutes se font sans aucun support textuel.
Le chant est écouté une première fois. À l’issue de l’écoute, et après expression du ressenti par les
élèves, quelques éléments sont fournis par l’enseignant : il s’agit d’un chant écrit dans les années 1970
par un compositeur marocain contemporain, Abdelaati Amena. Les paroles du chant, très poétiques,
abordent les thématiques de la fraternité, de l’amitié et de la paix.
Chacune des écoutes suivantes est précédée d’une question ; voici quelques suggestions :
§§ Qui interprète le chant ? Une voix de femme.
§§ Quel type d’instrument accompagne la chanteuse ? C’est un instrument à cordes pincées : le oud. Se
référer aux différents extraits vidéos sur le oud.
§§ Combien y a-t-il de parties dans cette mélodie ? Deux parties, la première avec les paroles, la deuxième plus entraînante chantée sur « la la la ».
Peuvent suivre des activités rythmiques, avec des frappés corporels qui doivent toujours être exécutés
sur la nuance piano :
§§ Bien repérer les valeurs longues sur lesquelles il peut y avoir deux battements de la pulsation
(exemples : « fal », « nia », etc.).
§§ On frappe la pulsation (à la noire) sur ses cuisses pour accompagner le chant ; bien marquer la pulsation, après les anacrouses, sur les syllabes : « fal », « lé », « dou », « nia », etc.
§§ On frappe le temps fort (à la blanche).
§§ Enfin il est possible de combiner les deux (noire, noire, blanche) ou (blanche, noire, noire), éventuellement (noire, blanche, noire). On réalise ainsi un ostinato rythmique.
Puis des activités de découverte et assimilation des paroles (la version phonétique est projetée au
tableau) :
§§ On lit dans sa tête en écoutant le chant (l’enseignant fera remarquer les particularités de prononciation de l’arabe : j dans la gorge, h fortement aspiré, r roulé).
§§ On répète en parlé-rythmé (se servir de la version parlée-rythmée enregistrée ; la version enregistrée
est arrêtée à la fin de chaque période pour répétition immédiate des élèves).
Enfin on commence à aborder l’activité chantée :
§§ On chante la partie A en bouche fermée, la partie B sur le phonème ou.
§§ On chante les paroles des 1er, 3e, 5e et 7e vers / on écoute la partie B.
§§ On chante les paroles des 2e, 4e, 6e et 8e vers / « ou » sur la partie B.
§§ On chante toute la chanson avec la version enregistrée.
§§ On chante toute la chanson sans la version enregistrée.
Si le support n’est plus nécessaire, le chant est appris.
Pistes d’exploitation du chant
Exploitation chorégraphique
Nous proposons une exploitation chorégraphique du chant. Les élèves sont dans un lieu dégagé. La
mélodie est produite par les élèves sur « la la la » pendant les déplacements. Le tempo sera identique
entre la partie A et la partie B.
Les exercices de déplacement se font dispersés dans l’espace. Ils sont destinés à intégrer corporellement les notions rythmiques et structurelles essentielles :
§§ On marche sur la pulsation (marche régulière, dans un tempo assez rapide).
§§ On marche sur les temps forts (marche deux fois moins rapide).
§§ On produit un ostinato simple (déplacement irrégulier qui se répète tout au long du chant).
Ex. : D G D - G D G - D G D - G D G (D = pied droit, G = pied gauche).
§§ On expérimente un mode de déplacement sur la partie A, un deuxième mode sur la partie B.
§§ On vit un sens de déplacement sur la partie A, on en change sur la partie B.
§§ On est en ronde sur la partie A, en dispersion sur la partie B. La ronde part à droite, mais change de
sens à chaque répétition mélodique (toutes les deux périodes).
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On forme maintenant deux ou trois groupes avec la consigne pour chaque groupe de chercher une
chorégraphie collective simple adaptée à la chanson.
Chaque groupe devra se mettre d’accord sur les points suivants :
§§ Quel groupement dans l’espace ? (Ordre dispersé, en ronde, en file, en ligne, etc.)
§§ Quel mode de déplacement ? (Marche rapide, marche lente, ostinato…)
§§ Quel sens de déplacement ? (En avant, en arrière, sur le côté, etc.)
§§ Quels gestes, postures, attitudes ?
§§ Comment différencier les deux parties A et B ?
Chaque groupe présentera ensuite sa chorégraphie. Dans cette phase finale, chaque enfant est tour à
tour acteur et spectateur.
Activité d’écoute
Pour ne pas lasser les élèves, il est possible de reprendre ces activités chorégraphiques à partir de
musiques enregistrées, inspirées par ce modèle (marches nuptiales, hymnes nationaux, musiques de
fanfare et harmonie, etc.). Les pays du monde arabe se sont calqués sur les musiques militaires occidentales pour composer des pièces à caractère national, notamment au moment de leur indépendance.
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