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Chère docteur d’Essayage, C’est dans une grande fébrilité que je vous demande conseil et ordonnance pour faire face à des situations inédites et perturbantes dans mon quotidien depuis déjà quelques semaines. Ces situations me sembleraient tout à fait anodines si elles ne s’étaient pas enchainées depuis le lundi de la Toussaint de façon aussi soudaine que brutale. Tout a commencé le mardi 2 novembre. Ce matin là, il fait chaud pour un matin d’automne, mais j’ai malgré tout très envie de porter mes belles bottes camel que j’aime tant (achetées l’an dernier, NDLR, visionnaire je suis sur le camel…). Comme la journée s’annonce belle, je décide de les porter avec une robe légère en coton blanc et des collants chair (yuuuuurk, alors que je déteste les collants « chair »). Au bureau, je fais ma tournée de bises du matin : j’arrive dans le bureau de mon boss qui se dévisse la tête en me voyant et qui de fend d’un compliment (le premier en 4 ans) vestimentaire. Je tiens à préciser ici que mon boss, je l’adore, mais dans sa polaire, ses pulls trop grands et ses jeans mous, vraiment la mode, il n’y connaît rien, mais alors vraiment rien. Or, ce matin là, j’ai droit à : « Très Emma Peal ce matin, c’est ravissant »… Les bras m’en tombent : serait-ce le moment de demander une augmentation ? Etait-ce un premier signe avant-coureur des perturbations qui allaient envahir peu à peu ma petite vie tranquille de working mum ? Le soir même, alors que j’enfile mon fidèle trench Comptoir des Cotonniers, mon ami des plus fidèles en toute saison depuis 12 ans, battant ensemble pluies d’automne et printemps ou rafales d’été en Bretagne, j’entends un affreux bruit de déchirure : c’est mon trench qui vient de me lâcher et je suis affolée, totalement hors de moi. Le soir même, je le confie à ma maman pour une réparation. Mais la Reine-Mère a l’air inquiète : elle fera ce qu’elle pourra pour le réparer, mais vraiment, ne me promet rien. Le lendemain, elle me le ramène raccommodé en me disant d’un air solennel : « Peut-être que je pourrais t’en offrir un autre pour Noël ? Le tien a bien vécu tu sais ». Misère. Oh rage, oh désespoir de l’usure du trench. Je pars le cœur gros au bureau. Pour ma pause de midi, je m’octroie une visite sur le site de Comptoir des Cotonniers et je constate en 12 ans les ravages de l’inflation sur le trench… Puis mes doigts tapent frénétiquement une étrange requête sur Google : « acheter trench burberry pas cher… » Diantre, je vieillis ? Je m’embourgeoise ? Ou est-ce autre chose de plus insidieux que la vieillesse ou l’embourgeoisement ? Après ces premières alertes, tout s’enchaîne très vite et je décide de prendre des photos, au cas où je n’y survivrai pas : - Le matin, fini mon sacro-saint bol de thé vert (je ne suis pas une fille de la com accro à « Elle » pour rien) : je sors mon earl grey de chez Harrods qui infuse amoureusement dans ma théière cabine téléphonique (achetée il y a 15 ans à la semaine anglaise du Bon Marché…), - Finies les tartines beurrées également… j’ai une folle envie de scones ! Et voici que quand je lève mes enfants, le tourbillon continue ! A la place de nounours rouge, le fidèle compagnon de mon fils, je trouve Thomas, la petite locomotive de la BBC… A la place de la tribu de lapins de ma fille, je trouve l’ours policeman ! Et ce matin, je ressors mon écharpe Union Jack, celle-là même qui est mise en troc sur I love Troc ici : http://www.camilledessayage.com/go-troc-yourself/2009/12/23/echarpemoufles-replay-motif-union-jack/ Et enfin, mon premier geste du matin en arrivant au bureau est de trouver le profil Facebook de la reine Elizabeth II d’Angleterre… Je lui demande qu’on devienne amie. C’est grave docteur ?