La décision, étape cruciale du processus de l`action
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La décision, étape cruciale du processus de l`action
La décision, étape cruciale du processus de l’action Le schéma traditionnel. Les trois moments de l’action: délibérer, décider, accomplir. Une longue tradition philosophique, qu’on peut faire remonter à Aristote, s’est proposé d’analyser la structure de l’action en la décomposant en une séquence triple: délibération, décision, exécution. Délibérer, décider, accomplir, constitueraient ainsi les trois étapes de tout agir humain, à la fois dans son déroulement temporel et dans sa progression logique. Ce schéma trinitaire classique présente l’intérêt de faire de l’action un objet analysable et décomposable. Il s’est peu à peu imposé comme modèle et a ainsi contribué à faire de l’action libre et volontaire le type idéal de l’action véritable. Comme le fait remarquer Eric Marquer, un tel schéma a pour but de «proposer une manière d’agir vers laquelle doit tendre celui qui s’efforce d’agir rationnellement». Le premier moment est celui de la délibération. C’est un moment théorique qui fait intervenir la connaissance et le jugement, moment où l’esprit pèse (selon le sens étymologique du verbe «délibérer») et évalue, où s’affrontent le pour et le contre. Il s’agit de faire l’inventaire des données du problème, d’analyser et d’examiner les objectifs et les différentes solutions possibles. «Nous examinons les raisons d’agir ou de ne pas agir, les fins que nous nous donnons, ainsi que les moyens que nous estimons pouvoir utiliser pour parvenir à nos fins» écrit Philippe Fontaine, auteur d’un manuel sur L’action. Une telle délibération est généralement conçue sous la forme d’un débat intérieur, analogue au débat politique tel qu’il pouvait se dérouler sur la place publique où les citoyens étaient assemblés pour débattre des affaires de la cité. Si la délibération est un acte cognitif, la décision, qui constitue le deuxième moment de l’action, est un acte volitif. Les représentations en effet ne suffisent pas pour agir. La décision est alors le moment où s’effectue le choix, où l’esprit tranche entre les partis opposés qui s’offrent à lui. Le troisième moment, celui de l’exécution, est un moment pratique puisqu’il consiste dans la réalisation. La décision se transforme en action, c’est à dire en transformation effective du réel. Le sujet accomplit ce qu’il a décidé. Le moment de l’exécution relève de la technique, c’est la mise en œuvre des moyens en vue de la réussite. Un tel schéma, bien qu’artificiel, a le mérite de souligner ce qui différencie l’action du simple acte. Là où l’acte est nécessairement ponctuel, l’action est un processus, c’est à dire un enchaînement se déroulant dans le temps et dont les différents segments sont indissociables du tout.«L’acte est appréhendé dans sa singularité; l’action est un enchaînement d’actes par une visée d’ensemble» note Frédéric Laupies dans ses Premières leçons sur l’action: ainsi frapper la balle est un acte, alors que le match de tennis est une action. L’action est toujours historique, elle est constituée par un début, une suite de séquences et une fin, ce qui explique qu’elle puisse faire l’objet d’une narration. Importance de la décision pour la compréhension de l’action et de l’existence humaine Le moment de la décision apparaît donc comme un moment clairement identifiable de l’activité humaine. La décision est au centre de l’action, entre la délibération et l’exécution. Elle constitue ainsi l’étape intermédiaire obligée de toute action réfléchie. Mais la décision n’est pas un simple maillon dans la chaîne de l’exécution, une étape parmi d’autres.«La décision constitue sans conteste l’une des catégories rectrices, non seulement de toute théorie de l’action, mais même de toute interprétation de l’existence humaine» remarque Philippe Fontaine. L’existence humaine, en effet, «est fondamentalement, et de part en part, choix» en ce que, à partir du principe de la liberté, elle peut être conçue comme auto accomplissement, autodétermination du sujet. D’une telle autodétermination, l’animal est incapable, c’est pourquoi il reste étranger à la catégorie de la décision. Pas plus qu’il n’agit, l’animal ne décide d’agir ou de ne pas agir, ce que soulignait déjà Aristote dans son Ethique à Nicomaque (III,4) «En effet, la décision n’est pas une chose qu’ont également en partage les êtres sans raison». Ses différents actes et mouvements ne sont pas le fait d’un choix libre, car l’animal est programmé par l’instinct: savoirfaire préformé et stéréotypé qui s’impose de manière implacable à son comportement. Ainsi la bête sauvage ne décide pas de chasser sa proie: étant donné sa constitution physiologique, elle ne peut pas ne pas se comporter ainsi. La décision est donc un acte spécifiquement humain. Seul l’homme peut et doit décider, parce qu’il est sujet libre et agent. C’est justement parce que cette catégorie conceptuelle de l’agent demeure à l’état d’ébauche dans le monde grec, qu’elle y souffre «d’un défaut d’organisation interne», que le héros épique ou tragique n’y est pas encore constitué en centre de décision. Jean- Pierre Vernant souligne dans plusieurs de ses études que dans l’univers de l’épopée et de la tragédie grecque la question de la décision demeure floue et ambiguë. «Ni l’individu, ni sa vie intérieure n’ont acquis assez de consistance et d’autonomie pour constituer le sujet en centre de décision d’où émaneraient ses actes». L’individu est immergé dans un contexte familial, civique et religieux qui le détermine en grande partie. Sa décision ne lui appartient pas véritablement, en ce qu’elle n’est pas détachée du surnaturel et d’un arrière-plan divin. Derrière les décisions humaines, les dieux sont à l’œuvre. Ainsi au chant XIX de L’Iliade, Agamemnon, lorsqu’il évoque l’enlèvement de la captive d’Achille, attribue sa décision à Zeus, qui a semé le trouble dans son esprit et brouillé son entendement en l’aveuglant par une «atè farouche» (l’atè est une folie insufflée par les dieux).«Mais ce n’est pas moi qui suis coupable: c’est Zeus, et le destin, et l’obscure Erinys, qui, à l’assemblée, m’ont jeté dans l’âme un aveuglement sauvage». Quant à Œdipe, il ne fait réellement le choix ni du parricide, ni de l’inceste, comme le souligne Hegel dans Principes de la philosophie du droit. Œdipe n’a pas décidé de tuer son propre père. Il a bien fait le choix de porter des coups à un inconnu rencontré sur la route, mais il ignorait l’identité de son adversaire. Si la décision peut être considérée comme révélatrice de la condition humaine, il convient de s’interroger sur une conception purement technicienne du processus décisionnel qui semble s’imposer depuis quelques années, en particulier dans le milieu du management. S’appuyant sur le progrès des outils informatiques et sur les travaux récents autour de l’intelligence artificielle, elle vise à modéliser et à mécaniser intégralement le processus de la décision, le réduisant à une suite d’opérations strictement réglées. La décision deviendrait ainsi l’objet d’un simple calcul, qui pourrait être effectué par une machine ou un logiciel. De telles tentatives – sans compter qu’elles peuvent conduire à des effets dangereux – ne risquent-elles pas de dessaisir en quelque sorte le sujet de son pouvoir d’autonomie, faisant de lui un robot ou un automate spirituel? Le tragique de la décision Si la décision apparaît comme une étape cruciale de toute dialectique de l’action, c’est aussi parce qu’elle est un instant critique, une forme de crise. Elle suscite souvent l’inquiétude et la souffrance. L’étymologie peut ici nous guider. Le verbe décider vient du latin «caedere» qui dénote l’action de couper, trancher ou fendre, voire dans un contexte sacrificiel découper les membres de l’animal sacrifié. La décision, c’est donc d’abord ce qui coupe et qui sépare. Comme l’écrit Ricœur dans Le volontaire et l’involontaire «choisir, c’est fermer, clore un débat» «c’est aussi couper, trancher le nœud gordien de l’hésitation». La décision, en effet, met un point final ou un coup d’arrêt à la délibération. En même temps, toute décision implique une forme d’abandon, de renoncement puisqu’elle exige de refuser certains possibles pour en actualiser d’autres. Choisir, c’est préférer, donc exclure. La loi de l’option est cruelle» constate Ricœur. Là est la dimension sacrificielle de la décision qui suppose la capacité à faire le deuil d’un possible au profit d’ un autre» (Frédéric Laupies, opuscule cité). Cette dimension, qui constitue la condition normale à laquelle se trouve confronté le sujet de la décision, devient plus douloureuse dans certaines situations exceptionnelles. L’homme s’y trouve en situation d’arbitrer entre des valeurs incommensurables, à propos desquelles il doit cependant trancher. Face à de telles alternatives douloureuses, la décision est rendue extrêmement problématique. Ainsi Homère décrit Achille à la croisée des chemins. Deux destins se sont offerts à lui dès sa naissance, destins qui s’excluaient rigoureusement.«Ou bien la gloire impérissable du guerrier, mais la vie brève; ou bien une longue vie chez soi, mais l’absence de toute gloire». Achille optera pour la mort héroïque sur le champ de bataille. On peut cependant se demander si Achille a choisi véritablement, ou s’il n’est pas en partie déterminé par le code de valeurs de la Grèce archaïque. Jean-Pierre Vernant, dans L’individu, la mort, l’amour ( La belle mort et le cadavre outragé) constate que, d’une certaine manière, Achille n’a fait que céder aux exigences de l’idéal héroïque. Par l’intermédiaire de la belle mort, la mort glorieuse, qui ravit le guerrier «dans la fleur de la jeunesse», l’homme grec atteint l’extrême pointe de l’excellence, l’areté accomplie et acquiert une gloire immortelle. Achille à Troie Dans sa conférence L’existentialisme est un humanisme, Sartre donne un exemple souvent cité d’un tel type de dilemme moral. Il s’agit d’un jeune homme, l’un de ses élèves, qui, pendant la seconde guerre mondiale, se trouve placé devant un douloureux cas de conscience.«Ce jeune homme avait le choix, à ce moment là, entre partir pour l’Angleterre et s’engager dans les Forces Françaises Libres – c’est à dire abandonner sa mère – ou demeurer auprès de sa mère, et l’aider à vivre». Que choisir? Comment trancher? Sa patrie, ou sa mère? Q’est ce qui vaut le plus? Le devoir filial: soutenir matériellement et psychologiquement sa mère, dont il est le seul appui? Ou le devoir envers sa patrie: s’engager dans la Résistance pour participer à la libération de la France occupée? Dans la perspective sartrienne, qui est celle d’un athéisme radical, le choix est d’autant plus douloureux qu’il s’effectue dans un complet délaissement: l’homme est seul, sans aucun appui ni secours. Il «ne trouve ni en lui, ni hors de lui, une possibilité de s’accrocher». Le choix de Socrate. L’attitude de Socrate, du début de son procès jusqu’à sa mort en prison, telle qu’elle est relatée par Platon dans ses dialogues Apologie de Socrate, Criton et Phédon peut à juste titre être considérée comme un exemple fondateur. A plusieurs reprises, Socrate va être placé devant des alternatives qui le contraignent à prendre une décision radicale. L’enjeu de la décision n’est rien moins que le risque de la mort. Or n’est-ce pas lorsque se profile cette «ombre de la mort» que la décision revêt son caractère le plus dramatique? Comme l’écrit Ricœur «un doute obscurcit tout; ma vie n’est-elle pas une valeur hors série, puisque pour moi les valeurs les plus hautes rentreront dans la nuit si pour elles je perds la vie?». Mis en demeure de s’expliquer dans un discours de défense en réponse à l’acte d’accusation de trois de ses concitoyens, Socrate se trouve confronté à un premier choix. En refusant de prendre au tribunal l’attitude d’un suppliant et de recourir aux artifices de la rhétorique pour apitoyer ses juges, et en faisant le choix de la seule vérité, Socrate sait qu’il court le risque de rester incompris. Cette manière de se défendre le conduira à une condamnation à mort. Une seconde fois, Socrate devra choisir lorsque, à l’issue de sa condamnation, les juges, comme le voulait la loi athénienne, lui accordent une dernière liberté: Socrate pourrait choisir de quitter Athènes plutôt que de mourir en prison. Beaucoup de ses prédécesseurs ou successeurs philosophes ont ainsi préféré l’exil à la mort. Socrate cependant refusera, et ira même jusqu’à défier ses accusateurs en proposant pour peine une récompense. Enfin, la veille de sa mort, Socrate, pressé par ses amis qui avaient préparé pour lui un plan d’évasion, réitérera son choix en refusant fermement de quitter sa prison. Il assumera avec sérénité cette ultime décision, puisqu’il ira à la mort confiant et qu’à ses amis s’inquiétant pour lui il répondra «quand on le croit, cela vaut la peine d’en courir le risque, car c’est un beau risque à courir». Socrate dans sa prison Socrate justifiera son choix en confessant devant ses juges la certitude forte qui l’habite: même s’il ne sait pas ce qu’elle est exactement, Socrate sait que l’homme de bien, celui qui a vécu une vie conforme à l’exigence de justice, n’a pas à craindre la mort. Mais l’argument principal de Socrate est l’invocation de son daïmon: ce signe divin qui se manifeste à lui dans les circonstances difficiles de son existence et qui l’empêche de se tromper dans ses choix, le maintenant sur son chemin, le bon chemin. Comme l’écrit Bergson dans Les deux sources de la morale et de la religion «Il croit si bien à ce «signe démonique» qu’il meurt plutôt que de ne pas le suivre: s’il refuse de se défendre devant le tribunal populaire, s’il va au-devant de sa condamnation, c’est que le démon n’a rien dit pour l’en détourner». Le choix de Sophie Quand la décision exige de nous le sacrifice de notre propre vie, le courage ou la foi en des valeurs supérieures peuvent nous aider à trancher héroïquement. Mais qu’en est-il quand c’est le sacrifice d’une autre vie qui est exigé de nous? Ou quand nous devons trancher entre deux vies, l’une ne pouvant être préservée que si l’autre est sacrifiée? C’est à ce choix impossible que sera confrontée Sophie, l’héroïne du roman de William Styron Le choix de Sophie, comme le rappelle Pascal Billecocq dans La tragédie de la décision. Sophie, jeune polonaise de Varsovie, prise dans un contrôle policier avec de la viande rapportée en fraude, est déportée avec ses enfants – un garçon et une fille – vers Auschwitz-Birkenau, camp de concentration nazi. Confrontée à l’épreuve de la sélection qui opère le tri entre ceux qui vont vers la mort et ceux qui sont maintenus provisoirement en vie, elle est confrontée par le médecin SS qui les examine à un dilemme impossible à résoudre. «Tu peux garder un de tes enfants. L’autre devra s’en aller». Dans de telles situations limites, il n’y a pas de choix possible – choisir de sacrifier un enfant pour sauver l’autre n’a pas de sens, puisque chaque enfant vaut l’autre – mais il y a une décision à prendre. Dans des conditions aussi épouvantables, le problème paraît tellement démesuré que la confusion affective, l’impossibilité d’avoir prise sur l’événement peuvent conduire à un comportement aberrant, comme celui de Sophie, se laissant passivement entraîner à sacrifier sa fille en réagissant en quelque sorte à l’aveugle au cri de celle-ci. La décision libre selon Bergson On doit à Bergson, dans Essai sur les données immédiates de la conscience, une description séduisante de la décision libre. Il convient d’abord de refuser le schéma classique de la décision, sur lequel s’accordent partisans du déterminisme et tenants du libre-arbitre. Le processus de la décision y est représenté par une route MO qui bifurque au point O en deux directions OX et OY également ouvertes. Arrivé au point O, le moi va alors hésiter entre les deux options contraires, allant de celle-ci à celle-là, avant d’opter pour l’une d’elles. Une telle figure, une telle représentation géométrique de la décision est selon Bergson purement symbolique. Nous en usons «pour la plus grande commodité du langage». Cependant, en spatialisant le moment de la décision sous la forme d’un point, un tel symbolisme a pour résultat de figer, de cristalliser, de pétrifier en quelque sorte l’activité vivante et continue du moi. L’erreur d’une telle représentation, qui fait de la décision le résultat d’une «sorte d’oscillation mécanique entre deux points de l’espace», est de supposer la décision déjà accomplie, alors que c’est la décision s’accomplissant qu’il convient de décrire. Or celle-ci s’effectue dans la pure durée, elle résulte d’un dynamisme interne, d’une évolution dynamique du moi. Toutes nos décisions, cependant, ne sont pas des décisions libres. La plupart des actions de la vie quotidienne sont le fruit de décisions qui sont effectuées de façon réflexe, un peu comme si nous répondions à une suggestion reçue dans un état d’hypnotisme. Les routines psychologiques ou les habitudes sociales décident en quelque sorte à notre place. Ainsi «le matin, quand sonne l’heure où j’ai coutume de me lever», je me contente de me laisser guider par une idée pour ainsi dire solidifiée à la surface de ma conscience. En fait, «je suis ici un automate conscient, et je le suis parce que j’ai tout avantage à l’être». Même dans des circonstances plus graves, il nous arrive, par inertie ou mollesse, d’abdiquer et de nous laisser porter dans notre décision: par exemple en suivant passivement l’avis d’amis qui cherchent à nous conseiller. Libre décision huile sur toile La décision véritablement libre est rare. Il faut la chercher dans l’exceptionnel et non dans le quotidien. Il arrive en effet qu’en certaines circonstances solennelles une révolte se produise. C’est comme si la «croûte extérieure» qui constitue notre moi superficiel volait en éclats. Souvent nous ne trouvons pas de motifs précis à de telles décisions.«Nous voulons savoir en vertu de quelle raison nous nous sommes décidés, et nous trouvons que nous nous sommes décidés sans raison». Mais poursuit Bergson, «c’est là précisément, dans certains cas, la meilleure des raisons». Certes, de telles décisions - cet amour choisi contre toute raison, cette vocation brusque – peuvent paraître irrationnelles à un spectateur les observant de l’extérieur. Notre entourage, souvent, y verra une pure aberration. En fait, ces décisions sont le reflet de notre moi profond, celui qui vit en nous souterrainement, mais qui ne se manifeste qu’exceptionnellement, lorsque nous avons le courage de rejeter les couches superficielles de notre personnalité. Ainsi une décision est libre quand c’est l’ensemble de ma personnalité qui emporte la décision, quand cette décision répond à mon «idée personnelle du bonheur et de l’honneur». «C’est de l’âme entière, en effet, que la décision libre émane; et l’acte sera d’autant plus libre que la série dynamique à laquelle il se rattache tendra davantage à s’identifier avec le moi fondamental». La conception bergsonienne de la décision libre, telle qu’elle se dégage de L’essai sur les données immédiates de la conscience, revêt un caractère individualiste et romantique, puisque le critère retenu est celui de l’originalité, révélateur du moi profond. Cette description, cependant, sera complétée dans Les deux sources de la morale et de la religion. Dans cet ouvrage ultérieur, Bergson présentera la décision libre, non plus seulement comme celle qui consacre l’épanouissement du moi, mais comme le propre de l«âme ouverte»: celle qui, en brisant ses propres limites, est capable de rompre avec les cadres étroits de la société, et, par la force de son exemple, entraîner derrière elle les autres hommes, impulsant ainsi une «marche en avant de l’humanité». Bibliographie support Philippe Fontaine L’action Frédéric Laupies Premières leçons sur l’action Jean-Pierre Vernant L’individu, la mort, l’amour Avec Pierre Vidal-Naquet Mythe et tragédie en Grèce ancienne I Homère L’Iliade Paul Ricœur Le volontaire et l’involontaire Sartre L’existentialisme est un humanisme Platon Apologie de Socrate Criton Phédon Pascal Billecocq La tragédie de la décision William Styron Le choix de Sophie Bergson Essai sur les données immédiates de la conscience Les deux sources de la morale et de la religion