Chers amis, La petite parabole de Jésus a de quoi nous déconcerter

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Chers amis, La petite parabole de Jésus a de quoi nous déconcerter
La porte étroite – VINGT ET UNIÈME DIMANCHE ORDINAIRE C
Chers amis,
Père Joseph
La petite parabole de Jésus a de quoi nous déconcerter, pour peu que nous
considérions la bonne volonté avec laquelle chacun de nous s’efforce de vivre
en conformité avec la loi de Dieu. Comment Jésus pourra-t-il nous dire « je
ne vous connais pas » ? Comment pourra-t-il mettre une croix sur tout ce
que nous avons vécu de beau, de grand peut-être, avec lui, en son nom ?
Dieu n’est pas injuste. Dieu n’est ni méchant ni cynique. Alors, cette
parabole a besoin d’explication. C’est en lisant une réflexion du Père Nicolas
Tarralle, assomptionniste, que j’ai été éclairé. En effet, il faut bien entendre
la parole de Jésus : « Je ne sais pas d’où vous êtes. Éloignez-vous de moi,
vous tous qui faites le mal. » Le Père Tarralle commente : « C’est dans la
mesure où nous faisons le mal qu’il ne nous connaît pas. » Oui, bien que
ami de Jésus, nous devons accepter humblement qu’il est des situations où
Jésus ne nous reconnaît pas, tellement nous sommes en étroite
collaboration avec le mal, avec les malfaiteurs. Dieu n’est pas injuste, c’est
le mal qu’il ne saurait accepter, d’où qu’il vienne. Jésus au fond nous
prévient que rien n’est jamais acquis, en matière de d’amitié avec Dieu : il
faut toujours s’efforcer pour vivre en fidélité avec lui.
L’histoire de la porte étroite, c’est bien l’histoire du chemin que Jésus a pris
le premier et sur lequel il veut nous engager. « Efforcez-vous d’entrer par la
porte étroite, car je vous le déclare, beaucoup chercheront à entrer et ne le
pourront pas. » Autrement dit, évitez de vous engager sur les grands
boulevards de la vie, préférez les sentiers : ils ont plus de charmes, ils sont
moins prétentieux, ils sont plus sûrs. La porte étroite pour nous chrétiens,
ce sont tous les refus de compromissions que nous nous montrons capables
d’opposer, face au monde qui nous invite à vivre la vie de facilité, face au
monde qui insinue dans notre esprit que le mal n’existe pas, que le péché
n’existe pas, et que tout ce qui tend à limiter les plaisirs de la vie est à
bannir. Evidemment en première ligne, il y a l’Eglise avec ses lois qui veut
empêcher le monde de tourner en rond. Quand nous nous laissons aller à
penser que Dieu est du côté de la facilité, Jésus ne nous reconnaît pas.
Jésus du haut de sa croix nous fait signe que les belles routes du monde
moderne ne sont pas toujours les chemins du Royaume de Dieu.
Chers amis, la Lettre aux Hébreux nous dit cette parole de sagesse :
« Frères, n’oubliez pas cette parole de réconfort, qui vous est adressée
comme à des fils : Mon fils, ne néglige pas les leçons du Seigneur, ne te
décourage pas quand il te fait des reproches. » En effet, cette dureté dans la
parole de Jésus, difficile à avaler, rencontre notre orgueil qui nous dit tout
bas : « tout de même, l’homme est un génie ! Ce que l’esprit de l’homme
invente est toujours génial ! » C’est vrai. Mais n’oublions pas de nous méfier
de nous-mêmes car malgré notre fréquentation de Jésus, nous pouvons
toujours nous égarer, à vouloir emprunter les voies royales du monde.
Nous sommes bien loin de la préoccupation des disciples : « Seigneur, n’y
aura-t-il que peu de gens à être sauvés ? » La question est ailleurs,
l’important est à ailleurs : « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite ».