bien comme le sel - Compagnie Sarah Pèpe
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bien comme le sel - Compagnie Sarah Pèpe
BIEN COMME LE SEL D’après « les contes populaires italiens », présentés par Italo Calvino Adaptation de Sarah Pèpe www.compagnie-adae.fr.st Nous vous présentons ici les deux premières scènes de la pièce qui en compte cinq. Si vous êtes intéressé par cette adaptation, contactez-nous et c'est avec plaisir que nous vous ferons parvenir la version intégrale. Personnages : Le roi Première fille Deuxième fille Troisième fille ( Zizola ) Le prince La mère du prince La servante Le vieux monsieur Les serviteurs PREMIERE SCENE Le roi est assis sur le trône noir. PREMIERE FILLE : Oh, papa ! Tu t’es assis sur le fauteuil noir ! Je sais ce que cela signifie : tu es très en colère, n’est-ce pas ? LE ROI : Absolument ! PREMIERE FILLE : Ce n’est pas à cause de moi, j’espère ? LE ROI : Si, justement, c’est à cause de toi. PREMIERE FILLE : Moi père ? Qu’ai-je fait de mal ? LE ROI : Tu m’as fait que tu ne m’aimes pas assez. PREMIERE FILLE : Moi, père ? Mais je t' adore ! LE ROI : Ah, oui et comment m’aimes-tu ? Dis-le un peu pour voir... PREMIERE FILLE : Je t’ aime, je t’ aime .... Comme le pain. LE ROI : Ah, je crois que je me sens un peu mieux... DEUXIEME FILLE : Pourquoi ce fauteuil noir, petit père ? Je ne t’ai pas contrarié, j’espère? LE ROI : Mais si, tu m’as contrarié. 1 DEUXIEME FILLE : Qu’ai-je fait, petit père ? Dis-le moi vite, afin que je répare mon erreur. LE ROI : Tu ne m’aimes pas assez. DEUXIEME FILLE: Mais je t’adore, mon petit papa. LE ROI : Dis-moi comment tu m’aimes, pour voir.... DEUXIEME FILLE : Je t’aime comme....comme.... Le vin. LE ROI : Je commence à me sentir irrésistiblement attiré vers le fauteuil rouge. LA TROISIEME FILLE : Pourquoi es-tu assis sur le fauteuil noir cher père ? Qui donc t’a contrarié ? Pas moi j’espère ? LE ROI : Toi aussi. Tu ne m’aimes pas assez. LA TROISIEME FILLE : Comment peux-tu dire une chose pareille ? Je n’ai pas d’autre souci que ton bonheur. LE ROI : C’est ce que tu dis, mais je vois bien que tu ne m’aimes pas assez. Comment m’aimes-tu ? Dis-le pour voir... LA TROISIEME FILLE : Je t’aime…comme le sel. LE ROI, se levant : Comment ? Ai-je bien entendu ? Le sel, as-tu dit ? C’est une honte ! Et tu peux encore soutenir mon regard ? Une fille qui aime son père seulement comme le sel doit mourir ! Servante : demain, dès l’aube, tu iras tuer cette fille indigne. A présent, venez, mes chères filles, ne restons pas en présence d’un tel monstre ! Ils se retirent tous les trois. Zizola s’effondre sur le sol en pleurant. La reine entre précipitamment.. LA REINE : Ma fille, ton père est bien cruel. ZIZOLA : Il n’a pas compris ce que j’essayais de lui dire. Je... LA REINE : Je le sais. Je vais te sauver, Zizola. Un jour, sans doute, il comprendra son erreur. ZIZOLA : Mais comment ? LA REINE : Celle qui doit te conduire dans la forêt est ma plus fidèle servante. Elle fera ce que je lui demanderai. Servante : demain, tu cacheras Zizola dans cette lampe et tu la conduiras au marché pour la vendre. Fais de ton mieux. Choisis son acheteur et baisse le prix en fonction de ta préférence. 2 LA SERVANTE : Oui, madame. NOIR DEUXIEME SCENE Le lendemain, sur le marché. LA SERVANTE : Belle lampe à vendre ! Achetez, achetez ! Un monsieur, très âgé se présente. LE MONSIEUR : Combien la lampe ? LA SERVANTE : Un million. LE MONSIEUR : Un million ? Qu’a-t-elle de particulier pour valoir aussi cher ? Assurément, elle possède quelque pouvoir. LA SERVANTE : Aucun pouvoir, monsieur : valeur sentimentale. LE MONSIEUR : Autant ne la vendre ! Il sort. LA SERVANTE : Belle lampe à vendre ! Achetez, achetez ! Un jeune homme entre. LE JEUNE HOMME : Combien cette lampe ? LA SERVANTE : Un franc. LE JEUNE HOMME : Un franc ? Elle est sans doute abîmée pour valoir si peu. Tu veux t’en débarrasser, n’est-ce pas ? LA SERVANTE : J’aime cette lampe . Je veux juste qu’elle soit bien traitée. LE JEUNE HOMME : Tu me plais ! Vends-moi cette lampe, et sois tranquille : je la traiterai aussi bien que... mes autres lampes ! Il rit et repart avec la lampe. NOIR A SUIVRE… www.compagnie-adae.fr.st 3