3. Le loup ne désigne pas l`ambition, conformément aux
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3. Le loup ne désigne pas l`ambition, conformément aux
Matt, j’ai trouvé un truc dans un livre sur ton rêve du loup, regarde : Le clinicien Mark H Simmons raconte comment il a tenté d’analyser la rémanence d’un loup dans les rêves d’un patient. Il apparaissait dans différents rôles et sous différentes formes rapportés à des objets courants ou des expressions populaires. 1. Le loup évolue en meute très hiérarchisée et très structurée par des codes précis. Il voit là le lien du patient au collectif et aux actions communes. 2. L’ombre du loup, figure obsédante des rêves du patient, est la projection au sol du rapport au collectif. Pesant ou simplement mieux maîtrisable, l’ombre est une réduction bidimensionnelle d’un corps en volume, soit : une restriction, mais aussi un potentiel de subordination à ses désirs. Le collectif devient une image collante mais qu’on peut observer de haut avec le plaisir qu’on a d’en redéfinir constamment les contours. 38 3. Le loup ne désigne pas l’ambition, conformément aux appellations populaires, mais la meute. Rêver d’un loup signifie d’abord qu’on va avoir affaire à un tiers ou plusieurs individus qui présenteront un potentiel de domination ou de subordination. 4. Simmons évoque le loup blanc, signifiant usuellement la notoriété, mais là rapporté à un célèbre pirate redouté pour ses ruses, dont la plus célèbre était son pavillon qui paraissait entièrement blanc vu de loin mais laissait voir une gueule de lion quand on s’en approchait. Ce qui passait d’abord pour une reddition n’était qu’un piège sournois. Son patient avait rêvé d’une ombre de loup blanc portée sur de la neige, indiscernable par lui, blanc sur blanc, obsédante. 39 Le 7 février 1804 Journal de bord du second The Reign Encore essoufflés par le rude combat mené contre l’insaisissable frégate de Lenson, nous avons vu s’approcher de nous un vaisseau étrange. Il semblait, lui aussi, avoir livré un combat auquel il avait laissé ses trois mâts puisque la masse sombre se mouvait seule, sans voilures, sans mâts, sans gouvernail. Notre capitaine hésita longuement avant de lui envoyer la canonnade. Nul pavillon, pas de signaux de détresse, un nom illisible. Il passa à trente pieds de notre bâtiment et nous pûmes constater que nos deux navires avaient été conçus sur un modèle presque identique. Il était vide et on cherchait en vain, chacun se penchant avec inquiétude, des traces de combat encore visibles sur le pont. On crut que son équipage 42 l’avait abandonné hâtivement. Nous l’abordâmes. Un calme oppressant y régnait. Pas d’objets, pas de dégâts. Il y a mille raisons d’abandonner son navire en pleine course, mais avoir oublié d’y fixer des mâts portant voilure supposait qu’aucun équipage n’y avait même embarqué. Nous avons cherché dans les soutes quelques richesses, quelques traces d’une activité, des voilures de réserves : rien. Si, un livre, écrit dans une langue étrangère, précieux ouvrage qui pouvait bien nous en apprendre un peu plus sur ce vaisseau, mais pas un seul lettré de notre bord ne parvenait à le déchiffrer. D R E A M 43 Dis, Psycho, cette ampoule XP, pourquoi elle était dans nos affaires ? Je voulais la tester une nouvelle fois. T’en a goûté ? Oui, j’ai même été le premier à tester. Je me souviens encore des premiers effets. L’eau me donnait l’impression d’un voyage temporel tandis que l’air me permettait un voyage géographique et ce qui flottait, l’intersection entre les deux, me servait de passerelle. Quoi, par exemple ? Je sais pas : un bateau, un tonneau, un radeau, etc. Et t’as beaucoup voyagé ? Pas assez.