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L’HAMBLETTE G i o v a n n i T e s t o r i traduit par J e a n - P a u l M a n g a n a r o mis en scène par G i a m p a o l o G o t t i & L a N o u v e l l e F a b r i q u e de «METTRE L’APOCALYPSE Une langue inventée DANS LES MOTS» Testori propose une dramaturgie dont le centre de l’action est la parole. Dans cette pièce, la langue dramatique est unique en son genre. Vocable inédit, elle fait parler les peuples d’Italie, et l’on y retrouve un amalgame linguistique carnavalesque et étonnant, qui mêle l’invective et le blasphème avec une hardiesse époustouflante : dialectes italiens, latin, néologismes, influences étrangères, références à la fois littéraires ou triviales... Il s’agit pour Testori d’inventer une langue nouvelle, qui permette d’exprimer ce que la langue de la vie quotidienne ne saurait dire sur scène : « mettre l’apocalypse dans les mots, les tordre, les dépecer, les secouer ». Cette langue qu’il impose comme son propre moyen d’expression sera une des causes du scandale que ces œuvres provoqueront. Une réinvention d’Hamlet Dans cette variation d’Hamlet de Shakespeare, Testori donne à la tragédie un cadre populaire, où l’on aperçoit en toile de fond le Milan des années 70. Une compagnie de minables baladins s’amuse à mélanger ses petites histoires à celle du mythe. Ni parodie ni offense à la tragédie, L’Hamblette propose aux spectateurs un jeu de distanciation amusée qui offre tour à tour des scènes tragiques et touchantes, hilarantes et ironiques. Hamblette, jeune homme exaspéré, fait un pari mortel où il joue sa propre vérité. Victime de la trahison du père, le héros transforme sa douleur privée en acte d’accusation et en blasphème. Il sera le sacrifié destiné à « renverser la pyramide » du pouvoir et de l’ordre établi. Le Franzois, parallèle d’Horatio, n’est plus ici le « faire valoir » d’Hamblette mais bel et bien son « double ». Séduisant et destructeur, tout comme « l’ange » du Théorème de Pasolini, Franzois est porteur d’une peste qui, comme le théâtre selon Artaud, « se dénoue par la mort ou la guérison ». GIOVANNI TESTORI, UN NOVATEUR MÉCONNU Une pièce inédite Pièce italienne écrite par Giovanni Testori en 1972, L’Hamblette constitue le premier volet de la Trilogia degli Scarrozzanti, la Trilogie des Comédiens Errants, œuvre dramatique majeure de l’auteur. Ce n’est qu’en 1993 que L’Hamblette paraît en français. La traduction de Jean-Paul Manganaro est alors récompensée par le premier Prix du Théâtre Italien Contemporain. Bien que repérée et appréciée par quelques hommes de théâtre, L’Hamblette jusqu’à ce jour n’a jamais été créé en France. Un artiste complet Giovanni Testori (1923-1993), produisit sa vie durant une importante œuvre dramatique. Ecrivain, poète, dramaturge, peintre, critique d’art, éditorialiste, metteur en scène et acteur, Testori fut le témoin mal commode d’une époque de grande effervescence culturelle. Repéré en France par quelques rares spécialistes du cinéma qui rattachent son nom au film de Luchino Visconti, Rocco et ses frères (dont le scénario est issu de ses nouvelles), Testori est à la fois très populaire et très contesté en Italie. « Inzipit Hambleti tragedia. Inzipit en l’ici, en l’Elzéneur. Qu’elle Inzipit en l’Elzéneur ou en l’ailleurs, en n’importe quel d’autre pays. Dans l’royaume de Camerlate, mettons. Dans l’encelui de Lomasse. Et mêm’ peut-être pluss dans l’en bas, presques aux portes de l’illustrissime et magnifiquissime ville de Milan. C’en l’est du pareil au même. Quand qu’on est clouté dans l’intérieur d’une caisse de cercueil, c’est rien qu’une caisse et cloutée elle l’est et reste pour totos quantos et dans totos quantos les loca locorum de ste monde univerzel. » Hamblette. Le contexte historique : un climat de terreur Le 12 décembre 1969, une bombe fait 16 morts et 88 blessés à la Banque Nationale de l’Agriculture, Piazza Fontana, à Milan. C’est le début de la « stratégie de la tension » : en lien avec la CIA, une partie de l’appareil d’État entretient un climat de peur en s’appuyant sur des mouvements néo-fascistes afin de faciliter l’arrivée au pouvoir d’un régime dictatorial. La jeunesse s’engage dans la lutte armée, les terroristes noirs et rouges ravagent le pays et l’entraînent au bord de la guerre civile. Nous avons tenté de faire émerger à l’intérieur du mythe shakespearien un peu de l’atmosphère de terreur « des années de plomb ». On retrouve bien sûr la figure de Claudius, oncle assassin et usurpateur du trône, rebaptisé Arlong par Testori. Mais - misère de la troupe ! - les rôles de Gertrude, et de Lofélie, sont ici portés par une seule actrice « Ah, si nous avions pu disposer de deux divas ! » s’écrie-t-elle. Il en va de même pour Polone, conseiller du roi, et son fils Laërte. Contre mauvaise fortune bon cœur, les comédiens errants s’activent pour passer d’un personnage à l’autre et conduire la fable, malgré tout. « Et d’alors, allons-y creator creatorum ! Si ce doit être merdasserie, que merdasserie ce soit! » METTRE EN SCÈNE L’HAMBLETTE Un état d’alerte permanent Parce qu’elle est baroque et bancale, en équilibre instable sur chaque mot, la langue de Testori invite à construire la représentation scénique comme une partition rythmique qui refuse l’unisson. Décalages dans le jeu, asymétries de l’espace, désynchronismes entre texte, mouvement, lumière et son, participent à la tension, à un état d’alerte où tout est possible. Nous favorisons donc une instabilité créatrice qui rend comédiens et spectateurs plus actifs et ré-actifs. Une partition polyphonique Nous avons fait le choix d’un montage du texte de Testori. Comme en musique, nous jouons délibérément plusieurs partitions à la fois. Certaines scènes coexistent, certains dialogues s’entremêlent. Ce principe de polyphonie se développe au cours de la pièce : la fable s’accélère, les personnages ne se répondent plus et, enfermés peu à peu dans des vies parallèles, sont renvoyés à leur solitude. Ce montage polyphonique illustre le principe de la tragédie selon Testori : l’harmonie et l’insouciance laissent place au chaos et à la mort - le rêve se transforme en cauchemar... Un espace sans cesse réinventé Sans cesse modifié par les acteurs, l’espace de L’Hamblette est multiple. Les comédiens errants improvisent un décor, en détournant leurs éléments de théâtre : une tavelle fait office de croix, un tulle peint est hissé en étendard, une roulotte blanche devient boudoir ou voiture... Tout le palais, le privé et le public, est tour à tour représenté. Mais dans l’arrière-plan « en friche » où les règles en vigueur n’ont plus cours, se dessine un autre espace, onirique, d’où surgissent les images surréalistes, inspirées des tableaux de l’auteur lui-même, de Caravage, Géricault, Grünewald, Bosch ou Bacon. GIAMPAOLO GOTTI & LA NOUVELLE FABRIQUE Giampaolo Gotti, metteur en scène invité - assisté de Sylvia Bagli Comédien formé au Teatro Tascabile de Bergame (Italie), Giampaolo Gotti s’est attaché à la mise en scène sous la direction de Jurij Alschitz et Anatoli Vassiliev. Il a dernièrement mis en scène en Italie Diavoli /Devils d’après Les Démons de Dostoïevski (Pontedera, 2010), Euthyphron de Platon (San Miniato – Cesena, 2010) Sisters d’après Les trois soeurs de Tchékhov (Berlin, 2006). Doctorant en Art du Spectacle à Paris-X-Nanterre, il a dirigé le n°182 de Théâtre/Public. Il est intervenant à l’ENSATT. Pour la Maison Antoine Vitez, il a traduit Trois Lais et Macbette de Giovanni Testori. Dernières créations : La Nouvelle Fabrique - PHÉNOMÈNE #3, d’après les Ecrits de La Nouvelle Fabrique est une compagnie créée en Daniil Harms, présenté en janvier 2010 au Théâtre de juin 2009 par les élèves sortants de la 68e promotion l’Opprimé à Paris, de l’ENSATT. Durant leur dernière année, ils ont tous - MYSTÈRES, d’après des textes de Dario travaillé sur les spectacles de l’école, auprès de trois Fo et Paul Claudel, présenté en mai 2010 grands metteurs en scène : Bernard Sobel, Cymbeline au FRASK, Festival de théâtre universitaire à de Shakespeare, repris en mars 2010 à la MC93 à Bobi- Zagreb (Croatie), gny, Christian Schiaretti, La Troade/Hippolyte de Robert - L’HAMBLETTE, lecture mise en jeu dans le cadre Garnier et Alain Françon, Les ennemis de Maxime Gorki. du festival Les Européennes au Théâtre Les Ateliers à Les comédiens ont également été dirigés par Philippe Lyon, en mai 2010, Delaigue, Joseph Fioramante, Vincent Garanger et - ORAISON POUR LES MORTS, théâtre déambulatoire Giampaolo Gotti. pour l’exposition Post-Mortem au Musée Gallo-Romain de Lyon en juin 2010. Clément Carabédian en alternance avec Samuel Theis - Le Franzois Clément a joué dernièrement pour la compagnie dans Phénomène #3, mais aussi sous la direction de Claudia Stavisky dans Lorenzaccio, d’Alfred de Musset aux Célestins à Lyon en juin 2010. Samuel a travaillé avec Christian Schiaretti sur Coriolan de Shakespeare, puis avec Christophe Perton au théâtre de la Ville. Il travaille avec Julie Brochen dans Derniers remords avant l’oubli de Jean-Luc Lagarce, Anatoli Vassiliev et Giampaolo Gotti autour des Démons de Dostoïevski, et Juri Alschitz pour Les Trois Sœurs de Tchekhov. Benoît Félix-Lombard - Hamblette Après des études universitaires en sciences politiques, il entame un cursus à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique de la ville de Paris. Il a joué à la Comédie Française dans une mise en scène de Jean-Louis Hourdin. En 2009, il travaille avec Juri Alschitz (ex-directeur du Théâtre d’Art de Moscou) dans le cadre du projet « L’art du dialogue ». Il travaille sous la direction de Giampaolo Gotti sur l’Euthyphron de Platon représenté à Milan et Les Démons de Dostoïevski présenté à la MC 93. Thomas Fitterer - Polone/Laerte Après plusieurs travaux avec Emmanuel Demarcy-Mota et Brigitte Jaques au lycée, Thomas rejoint un conservatoire parisien où il pratique un théâtre faisant la part belle à l’expression corporelle. Il joue en septembre 2009, à sa sortie dans La Fable du fils substitué de Pirandello, mis en scène par Nada Strancar au TNP à Villeurbanne. Avec la compagnie, il participe à Oraison pour les morts. Marie-Cécile Ouakil - Gertrude/Lofélie Agrégée de Lettres modernes, Marie-Cécile a participé à plusieurs masterclass pendant sa scolarité à l’Ecole Normale Supérieure (Raoul Ruiz, Caroline Marcadé, Lukas Hemleb, Georges Lavaudant...). Depuis sa sortie de l’ENSATT, elle poursuit ses recherches en Etudes théâtrales, dirige des ateliers-théâtre pour lycéens et étudiants, et participe aux projets de La Nouvelle Fabrique. Colin Rey - Arlong Après une maîtrise de Lettres Modernes, il suit une formation de comédien au conservatoire du XIIIe à Paris, sous la direction de Christine Gagnieux et Gloria Paris. Intégrant ensuite l’ ENSATT il met en scène des textes de Hugo, Lagarce ou encore Pinter. Avec La Nouvelle Fabrique, il participe à la création de Phénomène #3. En juin 2009, il joue dans Lorenzaccio d’Alfred de Musset, mis en scène par Claudia Stavisky aux Célestins à Lyon. Estelle Gautier - scénographie / Benjamin Nesme - lumière / Thibaut champagne - son LA NOUVELLE FABRIQUE : [email protected] - lanouvellefabrique.free.fr contact tel : Clément Carabédian 06 75 44 02 60 adresse de correspondance : 38 avenue Jean Jaurès 69007 LYON Avec le soutien des Célestins - théâtre de Lyon, de l’ENSATT, et de la MJC de Villeurbanne. Avec l’aide d’Arcadi.