Longue - Spielzeug Welten Museum Basel
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Longue - Spielzeug Welten Museum Basel
Textes de presse et photos en ligne sur: www.puppenhausmuseum.ch/steiff Le Musée de la Maison de Poupée de Bâle présente Margarete Steiff De «l’éléphanteau» au groupe mondial. L’itinéraire d’une femme à la volonté d’acier. Exposition temporaire du 18 avril au 4 octobre 2009. Atteinte très jeune de la poliomyélite, Margarete Steiff (1847 - 1909) souffrit toute sa vie d’un lourd handicap et dut lutter âprement pour se faire une place dans l’existence. C’est en 1880 qu’elle lance dans son atelier de confection les premiers animaux en feutre (dont «l’éléphanteau»), rembourrés et cousus par ses soins. Elle pose ainsi la première pierre d’une entreprise internationale dont le succès ne s’est jamais démenti. Un destin hostile En 1847, de nombreux problèmes marquent la vie des habitants de l’ancienne ville impériale de Giengen an der Brenz. C’est au cœur de cette année-là, le 24 juillet 1847, que naît Appolonia Margarete Steiff, troisième fille du maître constructeur Friedrich Steiff et de son épouse Maria Margarete. Dix-huit mois durant, la vie de la petite Margarete se déroule sans soucis; c’est une enfant saine et joyeuse. Mais fin 1849, peu après la naissance de son frère Fritz, elle est prise d’une forte fièvre dont elle ne s’en remet que lentement. A la consternation de sa famille, elle en garde de graves séquelles: elle ne peut pratiquement plus bouger ses jambes et à peine son bras droit. Cures, traitements, voire opérations n’y font rien; la paralysie demeure. On diagnostique une poliomyélite, une maladie pour ainsi dire inexplorée à cette époque où l’on ne connaît aucune thérapeutique pour la combattre. Volonté et ambition de réussir La petite Margarete ignore l’apitoiement sur soi-même; plus tard dans ses mémoires, elle soulignera au contraire à quel point les maladies infantiles courantes lui ont été largement épargnées. Elle commence très tôt à fréquenter l’école. Jamais elle n’est absente et elle obtient des résultats supérieurs à la moyenne. En outre, elle s’y entend à rassembler les gens autour d’elle pour ne pas être seule. D’autres tentatives de traitement pendant son enfance restent sans succès. Margarete rencontre alors des difficultés dans sa famille. Lorsqu’elle exprime le souhait de fréquenter l’école de couture, le cercle familial commence par s’y opposer: son père redoute un échec, ses sœurs aînées trop de fatigue et de désagréments. Mais la jeune fille parvient à s’imposer; grâce à son ambition et au soutien de ses sœurs, elle devient au fil des années une parfaite couturière. Elle apprend aussi à jouer de la cithare, avec une telle maîtrise qu’elle est capable de l’enseigner à son tour. Ensemble, les sœurs Steiff achètent une machine à coudre, la première à Giengen, et ouvrent un atelier de couture pour dames. C’est surtout à la cadette Margarete qu’il revient de coudre les vêtements des dames et des enfants. Bien qu’elle ait des difficultés à faire fonctionner la machine avec son bras droit, elle ne renonce pas. Entre-temps âgée de 17 ans, elle a appris à vivre avec sa maladie. Grâce au soutien moral et financier d’un fabricant de feutre de sa connaissance, l’atelier de couture devient en 1877 un atelier de confection du feutre à l’activité peu à peu florissante. Margarete Steiff occupe plusieurs personnes et continue à investir dans l’atelier qui ne tarde pas à se transformer ainsi en petite manufacture. La jeune fille apparemment sans avenir est devenue une femme d’affaires couronnée de succès. Tout commence avec «l’éléphanteau» Fin 1879, Margarete Steiff découvre dans le journal Modenwelt le modèle d’un petit éléphant en tissu dont elle confectionne pour Noël cinq exemplaires en feutre et en laine, conçus comme pelotes à épingles. L’enthousiasme qu’ils suscitent, en particulier auprès des enfants, est phénoménal; les petits ne veulent plus se séparer de ces animaux tout doux. A l’époque en effet, pratiquement tous les jouets étaient en matériaux durs, comme le bois ou la porcelaine, il n’était donc pas question de leur faire des câlins. Peu après Noël, Margarete Steiff vend sept exemplaires d’animaux et commence à constituer des stocks. Quatre ans plus tard, en 1883, figure au verso de ses tarifs une mention de l’évolution nouvelle de l’entreprise: «Jouets en feutre, inusables et sans danger. Eléphants avec selles multicolores.» Au cours de ces années, Fritz, le frère de Margarete, maître constructeur à Giengen, est le moteur de nombreux changements positifs qui ont pour résultat l’augmentation des chiffres de la production. En 1889, Fritz incite Margarete, âgée alors d’une quarantaine d’années, à quitter elle aussi la maison familiale. Il construit pour son entreprise un premier bâtiment qui comprend un magasin au rez-dechaussée et, à l’étage, un appartement adapté à son handicap. Cette année-là, Margarete fait aussi la connaissance de Johanna Röck. Les deux femmes se lient d’une profonde amitié; Johanna vient s’installer chez Margarete et reste à ses côtés près de vingt ans, jusqu’à la mort de Margarete. Un esprit pionnier et un grand cœur L’entreprise se développe aussi de façon positive. Avec le soutien de Fritz, Margarete ne tarde pas à entreprendre la confection d’animaux de selle et de trait. Elle élargit son assortiment avec des singes, des ânes, des chevaux, des chameaux, des cochons, des souris, des chiens, des chats, des lapins et des girafes. Pour promouvoir la vente par correspondance, alors en pleine expansion, elle fait imprimer ses premiers catalogues, en partie illustrés. L’entreprise acquiert une renommée de plus en plus grande. En 1894, son chiffre d’affaires annuel s’élève à 90 000 marks et en 1897, elle est représentée pour la première fois sur un stand de la foire de Leipzig. A partir de 1897/1898, «l’éléphant» est utilisé comme marque déposée, car la concurrence ne cesse d’essayer de copier ses produits. A compter de 1904, c’est le mondialement célèbre «bouton dans l’oreille» qui devient la marque de fabrique. Avec l’arrivée de Richard Steiff, le deuxième fils de Fritz, la fabrique de jouets commence à s’affirmer comme entreprise familiale. Dès leur plus jeune âge, les six fils et les trois filles de son frère sont très proches de Margarete qui aurait bien aimé avoir elle-même des enfants. Elle manifeste à leur égard autant de délicatesse que d’humour. Les six garçons entrent l’un après l’autre dans l’entreprise. Au fil des années, ces liens familiaux étroits renforcent l’énergie de Margarete qui, à la fois patronne et amie, fait toujours régner parmi ses employés une chaleureuse atmosphère. Les prestations sociales de la firme sont d’ailleurs exemplaires pour l’époque: tout le personnel a droit à des bons de repas dans les auberges environnantes. En 1902, il faut déjà songer à un nouveau bâtiment. Richard Steiff, le neveu de Margarete, a en vue une construction originale en verre et en métal, d’un coût avantageux. C’est au printemps 1903 que voit le jour ce premier édifice de verre. La population ne tarde pas à l’appeler «l’aquarium des pucelles», en référence aux jeunes femmes, essentiellement célibataires, qui travaillent dans ces locaux baignés de lumière. Dès cette époque, le bâtiment de la fabrique est construit pour répondre aux besoins des personnes handicapées et dispose d’une rampe d’accès pour le fauteuil roulant de la directrice. Quelques années plus tard suit une deuxième construction en verre, aussi en avance sur son temps que la première. Classées monuments historiques, toutes les deux sont utilisées aujourd’hui encore par la famille Steiff. «L’aquarium des pucelles» n’est pas seul à faire sensation, il y a aussi les pointes en moto de Margarete Steiff avec ses neveux, Otto et Paul. Margarete Steiff a toujours aimé la vitesse, et à l’âge de 56 ans, elle goûte vraiment le vent de la course. C’est en 1903 que Richard Steiff présente à la foire de Leipzig l’ours dont il est le créateur. Les acheteurs ne sont pas vraiment convaincus par ce premier ours à la tête pivotante et aux membres mobiles, au pelage en peluche de mohair et aux yeux en boutons de bottines, d’autant qu’ils le trouvent trop cher. Margarete Steiff se montre elle-même très sceptique, mais Richard Steiff parvient à la convaincre de faire un essai avec ce singulier ours Martin. Et c’est ainsi qu’on raconte qu’à la dernière minute, un Américain aurait surgi sur le stand de la foire et acheté toute la collection d’ours. Aujourd’hui encore, on considère ces 3000 pièces comme disparues. Le modèle suivant, «l’ours 35 PB», est plus mince et fait bientôt fureur. Margarete et Richard reçoivent des médailles d’or à l’exposition universelle de Saint Louis et la firme gagne le Grand Prix. En Amérique, le «nounours» entame sa triomphante carrière. 1907 est «l’année de l’ours»: 400 collaboratrices et collaborateurs permanents fabriquent en collaboration avec 1800 travailleuses à domicile un total de 974 000 ours. Margarete Steiff veille à une qualité en tous points irréprochable; il n’est pas rare qu’elle couse elle-même les patrons des nouveaux modèles. Mais elle fatigue à vue d’œil. Souvent, elle se contente de rester assise à la fenêtre de son appartement d’où elle observe l’activité de l’entreprise. Agée de tout juste 62 ans, elle s’éteint le 9 mai 1909. Seul le meilleur est assez bon pour les enfants! C’est avec ces paroles mondialement célèbres que Margarete Steiff résume elle-même ses qualités de cheffe d’entreprise couronnée de succès. L’exposition temporaire du Musée de la Maison de Poupée de Bâle vous fait découvrir de plus près le parcours de cette femme exceptionnelle. Au cœur de l’exposition, vous trouverez la reproduction du bureau de Margarete Steiff où elle-même est représentée grandeur nature par son effigie en plastiline, d’un réalisme frappant. Le Musée de la Maison de Poupée illustre pour vous en images sonorisées (avec l’accent souabe caractéristique de Margarete Steiff) les étapes de la vie de cette femme créative, capable de faire preuve d’une stricte discipline et d’une énergie inépuisable. Animaux d’origine en feutre, documents, catalogues, etc. témoignent de sa formidable puissance de travail. Il va de soi que «l’éléphanteau», grâce auquel tout a commencé, est lui aussi présent. Les personnes intéressées pourront même emporter une copie du patron original de «l’éléphanteau» à confectionner soi-même. Prenez le temps de visionner dans un coin du Musée l’émouvant film télévisé «Margarete Steiff», distingué comme «événement TV de l’année», avec Heike Makatsch dans le rôle titre. Grâce aux prêts de la firme Steiff GmbH à Giengen an der Brenz, vous découvrirez aussi divers objets personnels de Margarete Steiff: son fauteuil roulant, son journal intime, sa cithare, sa machine à coudre, ses lettres manuscrites, et bien d’autres choses encore. Une petite attraction est prévue pour les enfants: un grand nounours circule à certaines heures dans l’exposition et, avec un peu de chance, il se laissera photographier avec eux. Horaires d’ouverture Musée, boutique et café: tous les jours de 10 à 18 heures Entrée CHF 7.–/ 5.– Gratuit pour les enfants jusqu’à 16 ans, s’ils sont accompagnés par des adultes. Aucun supplément pour l’exposition temporaire. L’ensemble du bâtiment est accessible en fauteuil roulant. Musée de la Maison de Poupée de Bâle Steinenvorstadt 1 4051 Bâle Téléphone +41 (0)61 225 95 95 Fax +41 (0)61 225 95 96 www.puppenhausmuseum.ch