LA CONSPIRATION DES ANGES

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LA CONSPIRATION DES ANGES
 LA CONSPIRATION DES ANGES
VOLUME 2
DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR
TOME 4
Thomas Allen
LA CONSPIRATION
DES ANGES
VOLUME 2
DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR
TOME 4
Roman contemporain
Editions Persée
Du même auteur
La conspiration des anges – Volume I :
Les contrôleurs, Tome 1, 2010, Roman Ed. Persée
La conspiration des anges – Volume I :
Les contrôleurs, Tome 2, 2011, Roman Ed. Persée
La conspiration des anges – Volume II :
De l’autre côté du miroir, Tome 3, 2012, Roman Ed. Persée
Ce livre est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages et les événements sont le
fruit de l’imagination de l’auteur et toute ressemblance avec des personnes vivantes
ou ayant existé serait pure coïncidence.
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À ma fille adorée… qui continue de me supporter tous les jours,
et que je commence à supporter moi aussi.
À Christine qui m’a aidé et soutenu,
et sans laquelle ce tome n’aurait pas vu le jour.
À mes amis et lecteurs qui me suivent toujours.
À Caroline qui vient d’entrer dans ma vie, qui m’est déjà très chère, et qui
me donne le courage nécessaire pour continuer cette aventure.
À partir de faits réels… mis à la disposition
d’une réalité voisine que permet l’uchronie.
La femme et le dragon
Un grand signe parut dans le ciel ;
Une femme enveloppée du Soleil, la Lune sous ses pieds,
Et une couronne de douze étoiles sur sa tête.
Elle était enceinte, et elle criait,
Étant en travail et dans les douleurs de l’enfantement.
Un autre signe parut encore dans le ciel ;
Et voici, c’était un grand dragon rouge,
Ayant sept têtes et dix cornes,
Et sur ses têtes, sept diadèmes.
Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel,
Et les jetait sur la Terre.
Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter,
Afin de dévorer son enfant, lorsqu’elle aurait enfanté.
Elle enfanta un fils,
Qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer.
Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône.
Et la femme s’enfuit dans le désert,
Où elle avait un lieu préparé par Dieu,
Afin qu’elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours.
Et il y eut guerre dans le ciel.
Michel et ses anges combattirent contre le dragon.
Et le dragon et ses anges combattirent,
Mais ils ne furent pas les plus forts,
Et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel.
Et il fut précipité, le grand dragon,
Le serpent ancien, appelé le diable et Satan,
Celui qui séduit toute la Terre,
Il fut précipité sur la Terre,
Et ses anges furent précipités avec lui.
Apocalypse, Chapitre 12, versets 1 à 9.
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De L’influence
réciproque des époques
L
’Homme s’est déshumanisé, si tant est que l’on prête à l’Humanité les attributs d’une grande noblesse dotée d’une belle âme.
Sa gloire appartient désormais au passé, car il s’est laissé corrompre
par les sirènes du bonheur individuel, égoïste et personnel. Et bien que
cet Homme-là ait constaté, un peu tard, que la chimère qu’il convoitait
avait été construite pour l’abuser et le détourner de son chemin lumineux tout tracé, il s’en est détourné sciemment en s’enfonçant davantage dans les ténèbres, plutôt que de reconnaître ses errances. Il a donc
opté en toute connaissance de cause pour la jungle des sentiments à
l’égard de ses semblables, au mépris de la vieille Humanité, contribuant de la sorte à façonner son mauvais destin, après avoir refusé
d’écouter la voix de son cœur et celle de son âme ancienne, renonçant
par là au pardon et à la rédemption. Son châtiment actuel, il se l’est
infligé lui-même, juste conséquence de ses actes impies.
Ainsi, de vos jours, tout ce qui construit une personne dans vos
sociétés se résume à des factures, des dettes et quelques biens matériels périssables qu’elle ne possède pas vraiment. Sa seule ambition
consiste à boucler les fins de mois, à graisser le joug de son servage, en
espérant que son pesant attelage, de plus en plus précaire, lui octroie
chaque jour son fourrage, maigre pitance d’un jour d’orage.
En vérité, je vous le dis, vous n’êtes plus que l’ombre de vous-mêmes,
silhouettes tragiques et pitoyables de marionnettes qui cherchent à
mimer une personnalité humaine.
Et vos marionnettistes s’en réjouissent en avalant vos âmes.
Les mémoires de Lucifer.
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Mardi 3 septembre 2002, Montfort, domicile des Étienne, 17 h 30,
par un temps orageux.
Sylvain Naudin s’installa confortablement sur la lunette des toilettes, sans baisser son pantalon. Cinq minutes plus tôt, en pleine
séance spirite avec son grand ami René Alexandre, un sms discret
l’avait informé du décès du journaliste David Ilchine. Il s’en était
réjoui. À présent, il devait savoir si l’implantation avait réussi, si
la sonde était pleinement opérationnelle. Dans une position assise
plutôt ridicule, Maha s’impatienta cinq bonnes minutes avant d’appeler le directeur des opérations d’infiltration du niveau 1, un certain
Max. Quant à ceux qui attendaient Sylvain Naudin dans le living,
autour d’une table basse, dans la posture tout aussi ridicule, mais plus
étrange, des adeptes du oui-ja, ils penseraient qu’il était constipé,
voilà tout. Dès la première sonnerie, quelqu’un décrocha. C’était
Max.
Dans une galerie profonde du Château de Gisors, 17 h 35.
Bien qu’il eût Maha au téléphone, le patron suprême qu’il redoutait plus que tous, Max laissa éclater sa joie : « Ça y est, Monsieur !
Maintenant, nous les voyons… » Sur son moniteur, il avisait un
couple improbable, David Ilchine et Marie Blanchet. Il reconnut le
journaliste, mais pas la jeune femme qui l’accompagnait, et qui portait les vêtements dépouillés d’une paysanne d’une autre époque. On
pouvait voir une grande auréole rougeâtre autour de son cœur, certainement le résultat de la blessure mortelle qui justifiait sa présence
au niveau 1. Tous deux marchaient sur un sentier fait d’une matière
poudreuse, entre terre et sable. La faible luminosité ne permettait pas
une analyse visuelle précise. La source lumineuse provenait d’une
espèce de phare surmontant un drôle d’appareil, posé à moins d’un
kilomètre, droit devant eux. L’engin ressemblait à la caricature d’une
soucoupe volante, de celles décrites par les lettres ummites. La jeune
paysanne, à peine sortie de l’enfance, s’exclama en interrogeant son
compagnon de voyage : « Vous savez ce que c’est ?!
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— Pas encore, mais nous n’allons pas tarder à le savoir » lui répondit le journaliste.
Max compléta sa phrase laissée en suspens : « … et nous les
entendons. »
À l’autre bout, Maha s’en félicitait en osant un sourire, une expression comportementale inhabituelle quand il endossait sa personnalité
secrète.
L’ami de René Alexandre acheva l’entretien en signifiant l’espoir
qu’il mettait dans le cheval de Troie malgré lui qui évoluait au niveau
1 : « Parfait, mon cher. Désormais, nous comptons sur l’impatience
de notre ami journaliste à retrouver sa femme Julie pour qu’il exerce,
à notre compte, ses talents d’enquêteur. Nous misons sur lui pour en
savoir davantage sur la technologie de communication de ces fameux
contrôleurs. L’autre femme n’a pas d’importance. » Et il coupa la
connexion.
Pendant ce temps quantique, au niveau 1…
David Ilchine et Marie Blanchet, côte à côte, se dirigeaient vers
l’engin mystérieux, avec une certaine hardiesse. En chemin, pourtant, la poitrine de la jeune paysanne se comprima sous l’effet d’une
angoisse soudaine. Elle chercha la main de son compagnon de voyage,
s’en saisit – le journaliste décédé se laissa faire, en lui jetant un regard
oblique compassionnel –, et la serra si fortement que le sang morontiel cessa d’en alimenter les vaisseaux. La distance qui les séparait de
l’objet discoïdal se réduisait au rythme décroissant de leurs pas, qui
devenaient plus prudents à chaque enjambée. Le vaisseau spatial se
rapprochait, et ils n’avaient plus d’autre choix que d’avancer vers lui,
toute retraite leur paraissant désormais inutile, futile, car ceux qui l’occupaient, quels qu’ils fussent, les avaient nécessairement repérés. Et
ils étaient, à coup sûr, en train de les observer. Ils ne se trompaient pas.
Les deux défunts s’arrêtèrent de concert, et sans s’être consultés.
L’étrange appareil aux reflets d’argent ne se trouvait plus qu’à une
dizaine de mètres. Il rayonnait de toute sa gloire, qu’un phare sur sa
tête propageait en balayant l’espace d’un mouvement circulaire, tandis
que son ventre reposait sur trois pieds solidement ancrés au sol. Il y
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eut un petit fracas mécanique à l’intérieur. Puis un bref remue-ménage
discret s’ensuivit, juste avant qu’un panneau ne coulissât sur son flanc
droit. La brèche rectangulaire se mit à grandir, devenant carrée, puis de
nouveau rectangle dans l’autre sens. Et l’ouverture se figea dans un claquement sec. Un trou noir et béant hypnotisait à présent leurs yeux, qui
prenaient peu à peu plus d’assurance, en perçant de mieux en mieux
l’obscurité à chaque passage du faisceau de lumière. De petites masses
compactes informes commencèrent à se dessiner. Elles se transformèrent lentement en grossières silhouettes, et muèrent en personnes.
*
* *
Quelque part dans le midi de la France, non loin de la cité peu fréquentable du Petit Séminaire de Marseille, quartier des Olives, dans
le 13e arrondissement, dimanche 14 septembre 1986, 23 h 35, par une
nuit claire et chaude.
L’heure était venue de mettre prématurément un terme à la carrière
du Roi du Monde. Sous drap et couverture, presque à portée de main,
il paraissait bien inoffensif, tel l’agneau sur le point d’être sacrifié.
Mais cette chose-là, qui remuait paresseusement en s’éveillant, n’avait
rien d’un agneau inoffensif. Loin s’en fallait. Et Philippe Mercier,
son Beretta bien en main, proclama à la bête qu’il était sur le point de
terrasser une sentence définitive, à double titre : « Bonsoir Monsieur
Naudin. Désolé de vous réveiller, mais votre histoire s’arrête ici et
maintenant ! » Il patienta avant de tirer, comme le bourreau s’incline
face à la mort qu’il administre. La chose se dressa d’un mouvement
bizarrement indolent, les mains tendues vers lui. Il ne parvenait pas à
distinguer le visage qui émergea de l’amas de coton et de laine, malgré
le clair de lune qui filtrait à travers les persiennes des volets fermés. La
tête décoiffée cherchait la provenance des sons qui l’avaient tirée de
son sommeil. Dissimulé par l’ombre du seuil de la chambre, le secrétaire du Vieux observait la désorientation de la forme spectrale en train
de reprendre contact avec la réalité. Puis une voix anéantit sa discré12
tion. Une voix qui lui porta un coup surprenant, par son timbre et ses
paroles inattendues. « Sylvain ! C’est toi ? » La voix d’une vielle dame
angoissée venait de briser le silence.
Philippe Mercier baissa son pistolet. Ainsi affligé, le canon en berne
n’avait plus rien de menaçant. Mais où se trouvait-il ? La réponse
mentale ne tarda pas. Un éclair de lucidité jaillit en déchirant tous ses
espoirs. Bon sang de bon sang, il se trouvait au domicile de la mère
de sa proie, qui occupait à l’époque l’appartement voisin de son fils.
Qui occupait l’appartement voisin. La pauvre femme était décédée en
1994, et Sylvain Naudin avait emménagé dans le sien, plus spacieux et
plus lumineux que son modeste logement, utilisant ce dernier comme
un espace confortable de rangement, une généreuse remise, avant
de le mettre en vente. Et Philippe Mercier l’ignorait, reconstituant
les circonstances de son erreur par le seul raisonnement. « Putain de
merde ! » se dit-il, peu coutumier d’expressions ordurières, mais celleci en l’espèce traduisait à la perfection son état d’âme qui virait à la
déroute. Toutefois, il se reprit en remisant son Beretta dans son veston.
La mère de Maha insista : « Sylvain, mais qu’est-ce que tu fais ? »
Elle ne voyait toujours pas Philippe Mercier noyé dans l’obscurité.
Mais cette fois-ci, elle reconnut parfaitement le visage de son fils, dans
un rayon lunaire, se tenir derrière une masse sombre qui commençait à
se dessiner plus clairement et prendre forme humaine. « Et qui est avec
toi, fils ? » alerta la vielle dame qui reprenait ses esprits peu à peu. Le
secrétaire du Vieux comprit spontanément, mais un peu tard, le danger
qui venait d’arriver furtivement dans son dos. Il croyait surprendre,
et ce fut l’inverse. Il n’eut que le temps d’entendre la matraque télescopique se déployer dans l’air de la nuit, et s’abattre sur son crâne.
Du sang inonda sa vision qui flancha. La nuit s’épaissit davantage, et
l’agent 666 sombra dans un état proche de l’intermédiaire des niveaux
0 et 1. Une perte de connaissance sans rêve, un profond oubli de son
être et des choses qui l’environnaient, une sublimation de la réalité vers
ce qui pouvait au mieux s’approcher du néant absolu. Les rives du Styx
n’étaient pas loin, à un cheveu. Et en ce temps-là, personne pour veiller
sur lui, pour s’inquiéter de lui. Les anges blonds eux-mêmes ignoraient
où et quand il se trouvait.
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Les ténèbres de son absence d’existence s’entrouvrirent si faiblement que le peu de lumière qui s’en échappa ne suffit pas à lui redonner
vie. Il se sentait étranger dans son propre corps dont il avait à peine
conscience. Il flottait dans un halo qui s’élargissait comme si des réverbères invisibles se mettaient à pousser et à croître précipitamment, et
sortaient de terre l’un après l’autre au cours d’une furieuse éclosion.
D’une terre qu’il ne voyait pas non plus. Soudain, l’air s’emplit d’une
forte humidité, puis d’un embrun des bords de mer dont il pouvait
percevoir le clapotis des vagues. Le clapotage s’emballa, et la mer le
gifla d’une main leste et liquide qui le submergea. Un minuscule raz
de marée.
Philippe Mercier sortit de son petit coma, le souffle coupé par le
contenu d’une bassine remplie d’eau que Sylvain Naudin venait de lui
projeter en pleine figure, sans ménagement.
« Alors Monsieur le visiteur nocturne, on me dit qui on est ? Et
ce que l’on vient faire chez ma mère, en pleine nuit, une arme à la
main ? » éructa Maha sans son masque de cérémonie. Mon Dieu ! Ce
qu’il faisait jeune.
Le secrétaire du Vieux se retrouva dans une cuisine, comme cela lui
était déjà arrivé, ou plutôt lui arrivera de nouveau, solidement ligoté
sur une chaise, sonné par l’ennemi qui disposait de tous les avantages.
Dont celui de le torturer pour lui tirer les vers du nez. Ça recommençait !
Il n’eut pas le temps de répondre que sa proie récalcitrante insista :
« Je ne vous le demanderai pas une troisième foi. Qui êtes-vous ? »
Et Sylvain Naudin s’assit sur la seconde chaise qui meublait la cuisine, face à son prisonnier, en posant tranquillement ses mains sur ses
jambes pour mieux signifier son impatience, les yeux braqués – des
yeux froids derrière les verres épais de lunettes en écaille – dans ceux
de celui qu’il considérait plutôt comme un intrus, seulement coupable
d’avoir voulu cambrioler l’appartement de sa mère. Quoi d’autre ?
Pourtant, des doutes encore flous l’assaillaient quand il considérait
l’élégance vestimentaire de l’inconnu qui jurait avec celle d’un vulgaire casseur. Et son semi-automatique ne collait pas non plus avec ce
type de personnage.
Enfin, l’élégant inconnu se décida à ouvrir la bouche. Il en sortit une
voix calme, ironique, un rien arrogante, et même provocante, en dépit
de son inconfortable position. C’était insupportable. « Peu importe,
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vous ne me connaissez pas. En tout cas, pas encore. Mais moi, je vous
connais très bien Monsieur Naudin. Mais peut-être, devrais-je plutôt
dire Maha. »
Sylvain Naudin sursauta si violemment qu’il faillit en tomber de
sa chaise. Au moins, il était sûr désormais de ne pas avoir affaire à un
quelconque cambrioleur, mais à un espion qui venait de sceller son destin. Peu de gens connaissaient son identité au sein de l’organisation qui
gouvernait le monde. De fait, il devait absolument savoir d’où venait
l’attaque. S’il y avait une chose que Sylvain Naudin détestait, c’était
bien les « taupes ». Raison pour laquelle d’ailleurs, il prenait toujours
soin de choisir les agents pour lesquels il avait le moins d’estime pour
infiltrer les groupes ufologiques trop pertinents.
Constatant que son mystérieux visiteur se montrait peu loquace, le
Roi du Monde se leva, curieusement peu contrarié, en livrant à son
invité sous contrainte un petit sourire ambigu, une sorte de clin d’œil
du bout des lèvres. Il tourna les talons et s’apprêtait à quitter la cuisine,
quand le jeune professeur de physique dans le civil sembla se raviser,
mais il ne faisait que temporiser sa sortie en révélant ses intentions sans
daigner se retourner vers sa prochaine victime : « Toi mon gars, tu ne
vas pas sortir vivant d’ici. Tu le sais, n’est-ce pas ? Mais avant, croismoi, je vais te délier la langue. Et tu vas causer, et même chanter, et
avec plus d’empressement que tu ne le manifestes actuellement. Dans
l’allégresse ! » Et il rajouta en persiflant : « Ne vous impatientez pas,
Monsieur. Surtout, ne partez pas ! Je reviens tout de suite. » Et Sylvain
Naudin sortit de la cuisine, déjà impérial.
Pour la première fois de sa vie Philippe Mercier s’inquiéta vraiment.
Il sentit son front se couvrir de sueur, tandis que ses mains moites ne
trouvaient aucune faille aux multiples tours de ruban adhésif qui les
liaient au dossier de sa chaise. Il était vraiment pris au piège dans le
repère de la bête. Au dehors, il entendait son hôte fourrager dans une
pièce voisine. Qu’est-ce qu’il manigançait ?
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