La Voie 12 08/12/2008 Aux portes de l
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La Voie 12 08/12/2008 Aux portes de l
DÉCEMBRE 2008 La voie 12 Le Magazine d’Eiffage Travaux Publics GUYANE EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS AUX PORTES DE L’AMÉRIQUE DU SUD La société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE, anciennement Eiffel Construction Métallique, a fait l’objet, par décision exécutoire de la Cour d’Appel de Bordeaux en date du 16 mai 2011, d’une mesure d’interdiction d’usage du nom Eiffel à quelque titre que ce soit. Le présent document réalisé antérieurement au prononcé de cette décision comporte donc encore le nom Eiffel qui n’est plus utilisé à ce jour à titre de marque, dénomination sociale ou nom commercial par la société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE. Il convient donc de noter que le nom Eiffel n’appartient plus et n’est plus utilisé dans la vie des affaires par la société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE. ENTRETIEN Philippe Taupin, directeur de l’organisme de formation CPO (Centre promotionnel d’Orcemont) Est, et Jean Guénard, lors de la signature de la convention marquant la naissance de l’école Eiffage Travaux Publics Est, le 26 novembre à Troyes. Confiance, lucidité, sérénité Trois ans après la création d’Eiffage Travaux Publics, entretien avec Jean Guénard, son président. Quel bilan et quel avenir pour l’entreprise ? À quels grands chantiers sociaux et sociétaux va-t-elle s’atteler ? Quelle sera demain sa place en Europe ? La Voie : À sa création, Eiffage Travaux Publics avait pour ambition de fédérer routiers et génie civilistes dans le but d’offrir une offre globale à ses clients. L’objectif est-il atteint ? Jean Guénard : La LGV Perpignan-Figueras et l’A65 sont là pour en témoigner. Le retard pris au creusement des tunnels aurait-il été résorbé si nous n’y avions fait intervenir AER pour les bétons de deuxième phase ? Lequel de nos confrères aurait eu cette idée saugrenue ? De plus, au cours des rencontres prévention organisées pour eux, nos chefs de chantier de tous métiers ont pu prendre conscience qu’ils avaient les mêmes préoccupations, les mêmes difficultés, les mêmes droits, les mêmes devoirs, la même culture d’entreprise, le même attachement à leurs hommes, le même goût du travail bien fait. De quoi renforcer les liens. De la connaissance naît le respect et l’envie de travailler ensemble. Notre capacité à intégrer nos différents métiers, dès la conception, est de plus en plus fréquemment utilisée. Elle nous permet de proposer à nos clients ces offres globales en prenant en compte les interfaces, dans des délais, généralement plus courts, et avec une bien meilleure qualité. L’objectif n’est jamais totalement atteint. Il est totalement atteignable. La Voie : Vous avez été moteur dans la création d’écoles « maison ». Quatre de ces établissements sont aujourd’hui ouverts en région. Envisagez-vous l’ouverture de nouvelles structures ? J.G. : Lancée dès 2006 en Ile-de-France / Centre à Bernes-sur-Oise on peut dire que notre première école a fait des petits et que cela nous satisfait pleinement. D’ores et déjà, dans nos trois premiers établisse- ments – le quatrième a été inauguré le 26 novembre dernier – près de 250 personnes sans qualification initiale ont été formées à nos métiers et sont, dans leur grande majorité, venues grossir les rangs de nos collaborateurs. Quatre de nos régions sont équipées : l’Ile-deFrance / Centre, la Méditerranée, Rhône-Alpes / Auvergne et désormais l’Est. L’Ouest devrait ouvrir une structure dans les prochains mois et, à terme, toutes les régions d’Eiffage Travaux Publics devraient accueillir jeunes et moins et jeunes, nouvelles recrues et collaborateurs plus anciens dans ces écoles « maison ». Formation initiale pour les uns ; promotion pour les autres, nous avons l’ambition de faire de ces écoles les véritables ascenseurs sociaux de l’entreprise. C’est en marchant que l’on apprend à marcher. Le succès dépend de la qualité des sélections et de l’engagement sans faille des tuteurs que je tiens à saluer. Objectif 2009 : un tuteur pour chaque stagiaire. La Voie : La prévention a été au cœur des programmes de formation de l’entreprise en 2008. Comptez-vous poursuivre ces modules en 2009 ? J.G. : 2008 restera incontestablement l’année « 1 515 ». En effet, nos 1 515 chefs de chantier ont participé, par groupe d’une centaine, aux 16 séminaires interactifs organisés à leur attention et consacrés à la sécurité ; ils y ont apporté leur incomparable expérience de terrain et ont permis la mise en place de nouvelles mesures préventives. Les fruits de ce travail collaboratif sont déjà là : nos statistiques s’améliorent et nous avons le sentiment qu’enfin, de bonnes habitudes durables se prennent sur les chantiers. Nous allons donc, bien sûr, poursuivre dans cette voie. Je suis particulièrement heureux du « parler vrai » de ces séances de travail et du melting-pot entre les différents métiers d’Eiffage Travaux Publics. Il nous faut maintenant adapter ces actions sous une forme appropriée à d’autres niveaux de la hiérarchie et en premier lieu aux conducteurs de travaux. Quant à nos compagnons, le programme de for- mation aux savoirs minimaux de sécurité lancé en 2007 a été poursuivi. Il s’achèvera en juin prochain. En moins de deux ans, nos 11 000 ouvriers auront suivi ces modules. Conjuguées à l’accueil des jeunes embauchés et au travail des CHSCT, ces formations contribuent très largement à renforcer la sécurité sur le terrain. Dans ce domaine cependant, rien n’est jamais acquis et nous devons rester extrêmement vigilants. La Voie : Vous lancez aujourd’hui une campagne pour favoriser l’emploi de personnes handicapées. Pouvez-vous nous en dire plus ? J.G. : Depuis des années, les entreprises à l’origine d’Eiffage Travaux Publics assument leur rôle au sein de la société civile et s’engagent, notamment auprès des personnes en difficulté dans la recherche d’un emploi. L’insertion fait partie intégrante de nos modes de recrutement et, globalement, lorsque la volonté est là, cela marche plutôt bien. La question du handicap est différente. Le sujet a longtemps été tabou. Aujourd’hui, les exigences légales nous poussent à l’action et c’est une bonne chose. Un diagnostic réalisé par un cabinet spécialisé, nous a confirmé la qualité du reclassement de nos collaborateurs accidentés et nous a indiqué un taux de près de 2 % de travailleurs handicapés dans nos équipes. Nous devrons atteindre les 6 %. Pour cela, nous avons signé une première convention le 22 décembre avec le centre de réadaptation Le Belloy pour l’accueil et le recrutement de stagiaires ; et une autre sera signée début 2009 avec l’Agefiph qui développe, pour l’État, l’emploi des personnes handicapées dans le secteur privé. Nous lançons parallèlement une campagne de sensibilisation sur tous nos chantiers. Chacun doit se dire « moi aussi, je suis concerné » et adhérer à cette démarche citoyenne par excellence. La Voie : Le tassement de l’activité se confirme. Comment abordez-vous les mois qui viennent ? J.G. : Avec confiance, lucidité et sérénité. D’abord, >>>> Photos de couverture : forêt amazonienne et Centre spatial guyanais, deux visages de la Guyane. « À toutes et à tous, merci pour les efforts déployés en 2008 et excellente année 2009. » SOMMAIRE ACTUALITÉ le retard pris au démarrage de l’A65 a permis de reporter en 2009 la quasi-totalité des terrassements et des ouvrages d’art, ce qui constitue une excellente transition à la LGV Rhin-Rhône. Le grand stade de Lille, la concession du tunnel Prado Sud, les centrales thermiques outre-mer, le projet Deru d’Achères et le démarrage des tunnels de l’A89 sont autant de grands chantiers qui assureront la relève et, je l’espère, le plein-emploi de nos équipes de terrassement, de génie civil et d’assainissement. Pour ce qui concerne les grands travaux routiers, l’obtention de l’A25 et la poursuite des élargissements, ainsi que la perspective de plusieurs opérations d’importance à court terme, font disparaître l’inquiétude que nous avions il y a encore quelques semaines. Il reste à espérer que les collectivités locales saisiront les opportunités du plan de relance pour mettre en œuvre les très nombreux chantiers de voirie et de qualification urbaine de proximité dont elles ont le plus grand besoin. En résumé, il y aura peut-être, de-ci de-là, quelques difficultés passagères au premier trimestre, mais rien qui justifie que nous perdions notre sang-froid en matière de niveau de prix. JeanFrançois Roverato a, par ailleurs, très récemment insisté sur la continuité qu’il convenait d’assurer à nos efforts de recrutement et de formation pour être plus forts encore en sortie de crise. La Voie : Jean-François Roverato a annoncé une nouvelle organisation pour l’Europe. Qu’induit-elle pour Eiffage Travaux Publics ? J.G. : Les métiers reviennent opérationnellement sous le contrôle des branches. L’organisation juridique n’est pas modifiée. En revanche, nous reprenons la responsabilité hiérarchique des infrastructures dans la péninsule ibérique et en Allemagne. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet dans les prochains numéros de La Voie. Issy-Aubervilliers : direct en 2012 Ikea s’implante à Tours : « God Jul » Cambrai : matériaux alternatifs pour contournement attendu Nantes : Appia Pays de Loire au galop La Teste-de-Buch : retour à la nature Iter : l’itinéraire qui préserve les chiroptères LGV Rhin-Rhône : premier lançage savoureux Aéroport Saint-Exupéry : week-ends sur les pistes Eiffage Travaux Publics Est : des démarches environnementales récompensées Énergie : Eiffage Travaux Publics met le cap sur les îles p. 2 p. 2 p. 3 p. 4 p. 4 p. 5 p. 6 p. 7 p. 8 p. 8 VIE DE L’ENTREPRISE Handicap : Eiffage Travaux Publics s’engage Prévention : le combat des chefs Recrutement par simulation : 70 % de réussite École « maison » : et de quatre ! ARRÊT SUR IMAGES p. 9 p. 10 p. 11 p. 11 p. 12 DÉVELOPPEMENT DURABLE / INNOVATION Expérimentation : la route à grande vitesse p. 13 SAVOIR-FAIRE Armatures : un « savoir-fer » unique p. 14 DOSSIER GUYANE : EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS AUX PORTES DE L’AMÉRIQUE DU SUD p. 15 EIFFAGE INFOS Fondation Eiffage : premiers projets, premières subventions Convention : devenez Teleiffage ! Innovation : trophées Eiffage 2009, c’est parti ! 1 [ LA VOIE N°12 ] p. 21 p. 21 p. 21 A CTUALITÉ ISSY – AUBERVILLIERS DIRECT EN 2012 Mi-2012, grâce aux équipes franciliennes d’Eiffage TP, la mairie d’Aubervilliers ne sera plus qu’à 10 minutes de la Porte de la Chapelle et à moins d’une demi-heure de la gare Saint-Lazare en métro. Pour proposer à ses usagers cette offre nouvelle, la RATP a en effet confié à l’entreprise une partie des travaux du prolongement de la ligne qui relie actuellement la mairie d’Issy à la Porte de la Chapelle. Une station – sur les trois du projet – et un tunnel de plus de 3 600 m, creusé à l’aide d’un tunnelier à pression de terre de 85 mètres de long et 9,17 mètres de diamètre commandé pour l’occasion à l’Allemand Herrenknecht, sont au programme des hommes du groupe. Actuellement, le « berceau » de l’engin est en cours de construction sur les bords du canal Saint-Denis et ses premiers tours de roue sont prévus à la fin du printemps prochain. Quant à la station, prévue en parois moulées, elle sera complétée d’ouvrages de secours et de ventilation, ainsi que du raccordement à la ligne existante, ces derniers travaux étant réalisés en « traditionnel ». Principales contraintes du chantier : son emprise extrêmement réduite, dans un environnement ultra-urbanisé – imaginez le puits de sortie du tunnelier à la Porte de la Chapelle, enclavé entre le périphérique et les bretelles d’accès à l’autoroute A1. Des contraintes qui ont conduit à privilégier l’approvisionnement des anneaux de voussoirs et l’évacuation des déblais du tunnel par péniche. À signaler, sur cette opération, les interventions du BIEP et du STS pour les études. CA : 108 M€. IKÉA S’IMPLANTE À TOURS « GOD JUL » 1 • Ce chantier de 3,1 M€ était placé sous la maîtrise d’œuvre de Groupe 6, architectes. Le 22 octobre dernier, après 14 mois de travaux, le géant suédois de la maison a ouvert le dernier-né de ses magasins à Tours. De nombreux ouvriers de l’agence Val-de-Loire d’Eiffage Travaux Publics Ile-de-France / Centre ont été mobilisés pour assurer cette ouverture dans les temps, chargés dans les dernières semaines du bétonnage du sol, de l’éclairage du parking, ou de l’entassement des bobines, palettes, papiers et ferrailles dans des bennes… Depuis, les couleurs de l’Avent ont pris le pas sur les bleu et jaune de la célèbre enseigne qui cette année souhaite à ses clients Noël en suédois : God jul ! [ LA VOIE N°12 ] 2 CAMBRAI MATÉRIAUX ALTERNATIFS POUR CONTOURNEMENT ATTENDU Après avoir participé il y a quelques années à la première phase du projet, les équipes d’Escaudœuvres d’Appia Hainaut ont récemment œuvré à la seconde tranche des travaux de contournement de Cambrai. Un nouveau parcours long de 5 kilomètres qui devrait donner un nouveau souffle aux déplacements dans le Cambresis. Pour l’entreprise, ce chantier qui, outre les chaussées, comprenait également trois giratoires et des rétablissements de communication, représente aussi l’une des plus importantes commandes régionales de matériaux alternatifs destinés au traitement de couches de formes. En effet, quelque 5 000 tonnes de Sidmix® (cf. encadré) y ont été mises en œuvre. Côté environnement, une autre variante devrait faire, en plus du bonheur des usagers, celui des riverains, ce nouvel axe étant recouvert d’un tapis de Microphone®, un béton bitumineux à faible niveau sonore. SIDMIX®, LE NOUVEAU LIANT HYDRAULIQUE Commercialisé et élaboré par SGA depuis 2006 sur son site de Dunkerque, le Sidmix® est un liant hydraulique à usage routier majoritairement composé de laitiers sidérurgiques. Le Sidmix® est destiné au traitement des matériaux dans les domaines des terrassements et des travaux routiers. Il est particulièrement adapté au traitement in situ des sols, au retraitement des chaussées en place, ainsi qu’au traitement en centrale des sables et graves. PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES • Masse volumique réelle : 3.1 t/m3 • Résistance sur mortier à 56 jours : Rc > 12.5 MPa • Liant hydraulique de classe 10 selon la norme NF P 15-108 PLUS D’INFOS SGA Laurent Blériot Rue Louis-Blanqui 59760 Grande-Synthe Tél. : 03 28 69 99 50 – Fax : 03 28 69 99 59 3 [ LA VOIE N°12 ] A CTUALITÉ NANTES APPIA PAYS DE LOIRE AU GALOP Appia Pays de Loire s’est attelée l’été dernier au réaménagement de l’hippodrome du Petit Port à Nantes. Menée pour la Société des Courses de Nantes, cette opération de 650 000 € a mobilisé d’importants moyens humains et matériels jusqu’à la mi-septembre pour remodeler, au galop, les 1 350 m de piste de trot de l’infrastructure. Désormais doté de deux virages aux pentes importantes (8 à 10 %), le plus important hippodrome du grand ouest, en termes de superficie et d’installations, peut accueillir des chevaux plus rapides et optimiser sa fréquentation. REPÈRES • 25 000 m2 de piste reconstruite • 10 000 m3 de déblais / remblais • 25 000 m2 de rabotage du sable existant • 2 200 m de tranchée drainante • 25 000 m2 de traitement chaux/ciment • 25 000 m2 de grave non traitée (GNT) 0/20 au finisseur sur 10 cm • 25 000 m2 de GNT 0/10 au finisseur sur 10 cm • 5 000 m2 de pouzzolane mis en œuvre au finisseur • 2 000 m2 de piste suiveuse commissaire en enrobé • 25 000 m2 de sable de Mouans au finisseur sur 4 cm LA TESTE-DE-BUCH RETOUR À LA NATURE Concevoir des chenaux pour acheminer l’eau de mer dans les préssalés et créer des digues de séparation « eau douce/eau de mer » accessibles aux piétons, telles étaient les principales missions d’Appia Nord Aquitaine à La Teste-de-Buch. Vaste étendue herbeuse et boisée, recouverte jusqu’en 1975 par la marée, ces prés-salés en étaient depuis privés, jusqu’à ce que la commune en décide autrement. Aujourd’hui, ce projet, dont la maîtrise d’œuvre était assurée par Sogreah, Ingerop et Mutabilis, et qui comprenait également une piste cyclable de 1 650 mètres de long, un miroir d’eau douce de 25 000 m2 et des lagunes, devrait permettre le développement d’un écosystème typique et attirer plus nombreux les amoureux de la nature. REPÈRES • Décapage : 4 200 m3 • Déblais / Remblais : 40 000 m3 • GNT : 8 000 m3 • Enrochement : 700 t • Délai : 7 mois • Montant des travaux : 1,3 M€ [ LA VOIE N°12 ] 4 ITER L’ITINÉRAIRE QUI PRÉSERVE LES CHIROPTÈRES Projet énergétique majeur, Iter (réacteur expérimental thermonucléaire international) est un prototype de réacteur à fusion nucléaire qui devrait être mis en service au milieu des années 2010 à Cadarache. Devant la taille de certains éléments nécessaires à sa construction, l’itinéraire d’acheminement de ses composants est actuellement en cours d’aménagement. Eiffage TP Méditerranée est de la partie. Une partie qui se joue aussi du côté de la faune locale, comme en témoignent les travaux menés par l’entreprise sur le défilé de Mirabeau. En effet, sur ce tronçon du parcours, la réalisation d'un mur en terre armée et d'un ouvrage d'art le long de la Durance, a revêtu un caractère singulier. La zone étant le lieu de nidification des chiroptères, espèce protégée plus communément appelée chauve-souris, il s’agissait d’en assurer la pérennité. Ainsi, avant le démarrage des travaux, c’est une équipe animalière spécialisée qui s’est chargée du déménagement des petits mammifères, tandis que les ouvrages étaient dimensionnés pour les abriter de nouveau dès la fin des travaux. Des voûtes prolongées dans le défilé Mirabeau ont été augmentées en volume et intègrent un nichoir à chiroptères, composé de petites boîtes métalliques insérées dans le béton des ouvrages. Et il en va de même pour le pont, qui en compte deux, en sous face, complétés par des pièges à prédateurs. 5 [ LA VOIE N°12 ] A CTUALITÉ LGV RHIN-RHÔNE PREMIER LANÇAGE SAVOUREUX Une importante étape a été franchie avec succès sur la LGV RhinRhône, entre Belfort et Montbéliard, le 26 novembre dernier. Ce mercredi-là s’est en effet déroulé le premier lançage du tablier du viaduc de la Savoureuse dont l’avant-bec s’est immobilisé à 16 h 30 au droit de la départementale 437. Réalisé conjointement par Eiffage TP et Eiffel, cet ouvrage de 792 m – le plus long de la ligne – surplombera la vallée de la Savoureuse et franchira successivement une route départementale, le canal de la Haute-Saône, l’autoroute A36 et la rivière dont il porte le nom. Conçu par le cabinet londonien Wilkinson Eyre, il est composé d’un tablier métallique à poutres latérales posé sur des piles régulièrement espacées tous les 66 m, elles-mêmes dotées de quatre béquilles métalliques clouées par précontrainte sur une embase en béton. Le second lançage, prévu le 23 avril 2009, permettra d'atteindre les abords de l'autoroute A36 qui sera franchie mi-avril, un week-end, de nuit, lors d'une troisième opération particulièrement spectaculaire. À souligner : la parfaite collaboration des services d'APRR dans la gestion des interfaces avec le chantier. REPÈRES • Longueur totale : 792 m • Hauteur maximale : 30 m • Poids total de charpente métallique : 10 000 t • Volume total de béton : 22 000 m3 [ LA VOIE N°12 ] 6 AÉROPORT SAINT-EXUPÉRY WEEK-ENDS SUR LES PISTES En juin dernier, la réfection de la piste principale de l’aéroport Saint-Exupéry à Lyon a tenu en haleine chaque fin de semaine tout Eiffage Travaux Publics Rhône-Alpes / Auvergne, ou presque. En cinq week-ends, nos équipes ont recouvert quelque 270 000 m2 de piste et de taxiway. D'importantes mesures de sécurité ont été mises en place, pour la protection de notre personnel, celui de l'aéroport et de ses clients. Des moyens impressionnants ont également été déployés, pour ce chantier d'exception réalisé dans des conditions météo pas toujours favorables : deux centrales mobiles, trois finisseurs, un atelier de compactage et plusieurs dizaines de semi-remorques ont en effet été mobilisés. Au total, 43 000 tonnes d’enrobés ont été produites et mises en œuvre, nécessitant 200 tonnes d’émulsion en couche d’accrochage. 7 [ LA VOIE N°12 ] A CTUALITÉ 1• EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS EST DES DÉMARCHES ENVIRONNEMENTALES RÉCOMPENSÉES Qu’elle soit retenue par ses clients sur la base de variantes et/ou récompensée après les travaux, Eiffage Travaux Publics Est se distingue de plus en plus fréquemment par des actions environnementales. 1• Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'État à l'Écologie, et Patrick Thomassin, directeur d'Appia Champagne. Ainsi, l’établissement champenois de l’entreprise vient-il de se voir décerner une mention spéciale du jury en se classant en seconde position, dans la catégorie Management et initiative pour le développement durable, du Prix national Entreprises et environnement 2008 organisé par le Meeddat *. Une distinction obtenue grâce au projet de rocade sud-est de l’agglomération troyenne sur lequel ont été mis en œuvre enrobés routiers traités au liant hydraulique (grave Ertalh®), enrobés basse température (EBT®) et Microphone®, un revêtement exclusif à faible émission acoustique. La récompense a été remise à Patrick Thomassin, directeur d’Appia Champagne, le 2 décembre dernier au salon Pollutec à Lyon par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État chargée de l’Écologie. Pendant ce temps, sur le terrain, les projets continuent de se multiplier. Dernier en date, le chantier de rectification de courbes et de mise en sécurité de 2,3 km entre Le Craon-de-Ludes et La Neuville-en-Chaillois réalisé par Routière Morin Marne pour le Conseil général de la Marne. Ici, à la solution de base en grave bitume et béton bitumineux semigrenu (BBSG), l’entreprise a privilégié une variante environnementale constituée de 12 cm de grave Ertalh® avec réemploi du fraisat de chaussée du site et béton bitumineux mince (BBM) sur 4 cm. Une formule qui permet le réemploi du matériau existant, à savoir les couches de roulement et de base existantes. Au total, 4 500 t de grave Ertalh® et 1 200 t de BBM ont été mises en œuvre. * Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire. ÉNERGIE EIFFAGE TP MET LE CAP SUR LES ÎLES Le secteur Opérations extérieures d’Eiffage TP Grands travaux va réaliser la conception-construction de l'infrastructure de trois centrales de production électrique à partir de moteurs Diesel à la Réunion, en Martinique et en Guadeloupe, pour EDF Production Électrique Insulaire (PEI). Une opération clés en main d’un montant global de 300 millions d’euros. Remporté par un groupement emmené par Man Diesel, aux côtés de Clemessy – spécialiste en maintenance multitechnique récemment reprise par Eiffage –, le contrat prévoit également l’étude de trois infrastructures similaires. Une quinzaine de personnes s’activent actuellement dans les cellules technique et logistique créées par l’entreprise, avant l’ouverture des chantiers en 2009. Quelque 150 collaborateurs, dont 130 compagnons, seront ensuite mobilisés sur chaque site pendant 18 à 20 mois. Le premier chantier devrait ouvrir à la Réunion en juillet prochain. [ LA VOIE N°12 ] 8 REPÈRES Commanditaire – Maître d’ouvrage : EDF PEI Assistant à maîtrise d’ouvrage : EDF CIT Groupement conception-construction Mandataire : Man Diesel Eiffage TP Clemessy Architecte sous-traitant de Man : BVFG Sites Réunion - Localisation : Port Est - Début des travaux : Été 2009 Martinique - Localisation : Belle Fontaine - Début des travaux : Automne 2009 Guadeloupe - Localisation : Pointe Jarry - Début des travaux : Hiver 2009-2010 Délais Mise en service du premier moteur : 28 mois à compter de l’OS (32 en Martinique) Mise en service industrielle totale des installations : 34 mois à compter de l’OS (36 en Martinique) Encadrement Directeur du secteur Opérations extérieures : Jean-Marc Saccone Directeur du projet : Vincent Preyssas Directeur technique du projet : Frédéric Cuffel V IE DE L’ENTREPRISE HANDICAP EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS S’ENGAGE Favoriser l’emploi des personnes handicapées, tel est l’objectif du plan lancé par Eiffage Travaux Publics en cette fin d’année 2008. Pour l’entreprise, qui de longue date s’implique dans des actions d’insertion à destination des jeunes et des personnes en difficulté, il s’agit progressivement d’ouvrir plus grande la voie de l’emploi à tous. Un diagnostic, réalisé en début d’année par un cabinet spécialisé, a permis d’y voir plus clair, notamment sur la qualité de la réintégration des collaborateurs accidentés, et de définir un objectif : atteindre dans ses rangs 6 % de personnes handicapées. Pour y parvenir, un comité de pilotage a été créé, un plan d’action préparé et les bases d’un partenariat avec l’Agefiph* définies. Ces dernières aboutiront à la signature d’une convention début 2009. Recrutement, y compris d’intérimaires, maintien dans l’emploi, achats auprès de prestataires du secteur adapté ou protégé : tels sont les grands axes du plan d’action Handicap d’Eiffage Travaux Publics qui souhaite aussi, en interne, faire évoluer les mentalités (cf. encadré). D’ores et déjà un guide vient d’être édité. Destiné à tous ceux qui, sur le terrain, sont concernés par le recrutement ou la gestion du personnel, il contient toutes les informations utiles, les adresses des différents organismes régionaux chargés d’accompagner les personnes handicapées dans la recherche d’un emploi et les démarches à entreprendre pour obtenir, pour l’entreprise et le salarié, d’éventuelles aides de l’État. Une convention a par ailleurs été signée le 22 décembre dernier avec le centre de réadaptation professionnelle Le Belloy (cf. encadré). C’est donc officiel, le chantier est ouvert. Et comme tous ses chantiers, Eiffage Travaux Publics va s’attacher à le mener à bien. *Organisme chargé par l’État de développer l'emploi des personnes handicapées dans les entreprises du secteur privé. UNE AFFICHE POUR CRÉER LE LIEN « Créons le lien et, ensemble, mobilisons toutes nos énergies pour lever les derniers obstacles à ce vaste chantier » tel est le slogan de l’affiche que vous verrez fleurir dans les prochaines semaines sur les murs des bungalows, des bureaux, des dépôts, des ateliers d’Eiffage Travaux Publics partout en France ainsi que dans les véhicules empruntés par les équipes routières pour se rendre sur leurs chantiers. Recruter des personnes handicapées et s’assurer de leur bonne intégration dans l’entreprise suppose l’adhésion de tous. Jean Guénard vous l’affirmait dans un courrier fin octobre : ce n’est qu’ensemble que nous livrerons sans réserve ce chantier. UNE PREMIÈRE CONVENTION SIGNÉE Le 22 décembre dernier, Thierry Guérin, directeur du centre de réadaptation professionnelle Le Belloy et Jean Guénard, président d’Eiffage Travaux Publics (photo cicontre), ont signé une convention de partenariat portant sur la formation et l’accueil de travailleurs handicapés dans le milieu professionnel, afin de leur garantir une réinsertion réussie dans le monde de l’entreprise. Le CRP Le Belloy forme des stagiaires reconnus travailleurs handicapés dans le domaine du BTP et plus spécifiquement dans la filière économie de la construction et étude de prix. Avec lui, l’entreprise s’engage à accueillir des stagiaires, à leur organiser des visites de chantier, à leur proposer des emplois en étude de prix, à participer aux jurys de remise des diplômes, à mettre à disposition du centre sa documentation technique à des fins pédagogiques… Une première convention, très complète, qui démontre la forte volonté d’Eiffage Travaux Publics de s’investir dans ce combat. 9 [ LA VOIE N°12 ] V IE DE L’ENTREPRISE INNOVATION UN CHEF RÉCOMPENSÉ PAR LA CRAMIF PRÉVENTION LE COMBAT DES CHEFS La campagne « 1 515 » de formation Sécurité interactive des chefs de chantier d’Eiffage Travaux Publics vient de s’achever. Ils sont plus de 1 500 – la quasi-totalité de l’effectif – à y avoir participé, par groupe d’une centaine, au cours de la seule année 2008. D’ores et déjà, conjuguées aux formations SMS, à l’accueil des jeunes embauchés et aux efforts des CHSCT, les interventions de ces femmes et hommes de terrain ont porté leurs fruits et les statistiques du groupe se sont sensiblement améliorées, tant en ce qui concerne le taux de fréquence que celui de gravité. De nombreuses mesures, directement issues de propositions enregistrées au cours de cette campagne « 1 515 », sont entrées en application. • Des efforts accrus ont été portés à la lutte contre l’illettrisme – comment bien comprendre une consigne de sécurité lorsqu’on ne maîtrise pas la langue dans laquelle elle est donnée – et une action expérimentale menée en Ile-de-France conjointement avec le département Formation a permis à une quarantaine de personnes d’effectuer des stages de mise à niveau. • Des règles plus strictes ont été adoptées à l’égard des comportements addictifs (alcool voire drogue) et à risques (usage du téléphone portable). • Les procédures d’accès au Certificat d’aptitude à la conduite d’engin en sécurité et à l’attribution de l’autorisation de conduite sont soumises à une plus grande rigueur. • Les quarts d’heure Sécurité se sont multipliés dans toutes les régions et sur tous les types de chantier. • La vidéo-sécurité, désormais parfaitement comprise, est plébiscitée, tant, en mettant le doigt là où ça fait mal, elle permet la prise de conscience indispensable aux changements de comportement durables. • Matériels et matériaux ont été améliorés, ou créés, pour renforcer la sécurité des personnels de chantier dans des situations très variées (cf. encadré). À travers ces réunions « 1 515 », les chefs de chantier d’Eiffage Travaux Publics ont prouvé, une fois de plus, que l’on pouvait compter sur eux. Les conducteurs de travaux, qui pourraient bénéficier de formations du même type dans les prochaines années sauront-ils répondre eux aussi à l’appel ? Pour mieux faire comprendre à ses collaborateurs l’importance de chantiers bien tenus, Routière Morin Marne Ardennes a fait appel à un dessinateur qui a glissé dans ce dessin 18 erreurs à ne pas commettre sur un chantier. Il en va de la sécurité des équipes et de l’image d’Eiffage Travaux Publics que chaque jour, sur vos chantiers, vous renvoyez au grand public. À votre tour, saurez-vous retrouver ces erreurs ? Réponses dans notre prochain numéro. [ LA VOIE N°11 N°12 ] 10 La Caisse régionale d’assurance-maladie d’Ile-de-France vient de récompenser Lino Braz-Lopez, chef de chantier d’Eiffage TP Ilede-France / Normandie pour son action particulière en faveur de la prévention des risques professionnels. Il a en effet mis au point deux types de chariots de protection collective, pour assurer la sécurité des salariés lors des phases de désélingage des doublets (profilés de tablier d’un futur pont) et de la mise en place des plaques de coffrage perdu entre ces doublets. Des chariots munis de dispositifs de guide et d’antisoulèvement, qui, pour l’un d’entre eux facilite, en outre, la pose des coffrages. Chaque année, vous êtes nombreux à inventer des procédés, à aménager des matériels, à proposer de nouvelles procédures, pour accroître la sécurité dans une situation donnée. Faites-vous connaître auprès de votre référent Prévention. Pour qu’au-delà d’un chantier, votre imagination puisse servir à tous. RECRUTEMENT PAR SIMULATION 70 % DE RÉUSSITE L’agence stéphanoise d’Eiffage TP Rhône-Alpes a signé en mars dernier avec le Conseil régional, une convention de coopération pour la mise en œuvre d’un contrat d’aide et de retour à l’emploi durable. Une démarche où les candidats ont été sélectionnés via un programme de simulation : seule leur habileté à exercer ou non le métier a été testée. Ainsi, ne bénéficiant que de peu – voire de pas – d’expérience professionnelle et d’aucune formation aux travaux publics, les 14 personnes retenues ont-elles été choisies sur leur motivation à travailler sur un chantier de TP et sur leur potentiel. Ce dispositif, qui s'adresse à des publics, jeunes ou adultes, qui éprouvent des difficultés dans l'accès à une insertion professionnelle durable, prévoit la mise en place d'une action de formation permettant l'acquisition d'un premier niveau de compétences. Assurée par le CFA BTP Loire cette formation de coffreur génie civil, d'une durée de 350 heures, est ensuite complétée par une période en entreprise permettant de valider la bonne intégration du candidat au sein d’une équipe. À l’heure du bilan, celui-ci se révèle très positif. Sur les 14 personnes sélectionnées, 10 ont passé avec brio les périodes de formation et de stage en entreprise et ont aujourd’hui signé un contrat de travail avec Eiffage TP Rhône-Alpes. Avec 70 % de résultats positifs, le dispositif est très encourageant. Simulation, formation, stage seraient donc bien trois clés de l’insertion durable. ÉVALUER LES MOTIVATIONS PLUS QUE LES COMPÉTENCES Comment savoir si une personne sera ou non apte à positionner une banche ? En la symbolisant, lors de la simulation, par un caisson à installer sur une table et au sol. Comment s’assurer qu’un candidat sera capable de vérifier la verticalité d’une banche avant le coulage du béton ? En lui demandant de tracer des lignes à la règle dans des postures de chantier (debout, accroupi, à genoux). Ces deux tests font partie du programme global de recrutement par simulation de coffreurs génie civil, qui devront également montrer des aptitudes à comprendre et appliquer un ensemble de consignes ; se repérer dans l’espace à partir d’un plan ou d’un schéma ; travailler en équipe ; s’adapter à des changements de tâches fréquents ou mener une action dans la durée, par exemple. Utilisée depuis quelques années la méthode de recrutement par simulation, aussi appelée méthode des habiletés, donne incontestablement de bons résultats. Des résultats encore meilleurs lorsque, comme dans l’exemple stéphanois, les épreuves sont créées et étalonnées par ceux qui, dans l’entreprise, exercent la profession testée. ÉCOLE MAISON ET DE QUATRE ! Après les régions Ile-de-France / Centre, Méditerranée et RhôneAlpes / Auvergne, c’est au tour de la région Est de se doter d’une école Eiffage Travaux Publics. Monté en partenariat avec le Centre promotionnel d'Orcemont (CPO) Est de Vitry-le-François, ce quatrième établissement fonctionnera peu ou prou comme les trois précédents. Destiné à des jeunes, demandeurs d’emploi, il proposera une formation découpée en quatre quarts : l’un, consacré à la formation théorique au CPO et trois, dédiés à la formation pratique sur des chantiers de l’entreprise. Lancée le 26 novembre dernier à Troyes par Jean Guénard, la première promotion de cette nouvelle école accueille 10 jeunes embauchés en contrat de professionnalisation et payés au Smic. Des jeunes qui, outre un emploi stable, devraient se voir remettre à l’issue de leur formation un titre professionnel de niveau V de maçon en voirie et réseaux divers, l’équivalent d’un CAP, reconnu par le ministère du Travail. Soulignons les efforts menés dans l’accueil de ces jeunes, qui seront tous accompagnés par un tuteur volontaire et préalablement formé par l’entreprise. 11 [ LA VOIE N°12 ] A RRÊT SUR IMAGES 1• 4• 2• 3• 5• 6 et 7 • 1 • Jean Corbineau, directeur de l'établissement NFEE d'Eiffage Travaux Publics Réseaux, et Fabrice Mourey, directeur d'exploitation, ont participé le 6 décembre au Téléthon en pagayant aux côtés des équipes du Siaap organisatrices d'épreuves sportives à Achères. 2 • Imaginées pour mieux relayer sur le terrain la politique du groupe, les conventions régionales se sont multipliées cette année. Dernière en date, celle du Nord, organisée à Arras le 13 novembre, elle a réuni autour de Jean-Luc Vergin, directeur régional, quelque 300 participants, en présence de la direction générale. Principaux thèmes abordés : la sécurité, l’accueil dans l’entreprise, son devoir de formation, notamment par l’alternance, le tutorat et la responsabilité sociale de l’entreprise, via l’insertion. Également à l’ordre du jour : le développement durable et le Stade de Lille. 8• 4 • Eiffage Travaux Publics va participer à l'aménagement du pôle intermodal Saint-Jean à Bordeaux en fournissant, pour la couverture de la halle située près de la gare, 48 panneaux en BSI®Céracem dans lesquels sont insérés des pavés de verre en forme de gouttes. Ces éléments seront préfabriqués dans l'usine AAB à Mormant après validation d'une ATEx (Appréciation Technique d'Expérimentation) par le CSTB. 5 • Le 3 décembre dernier, Jean-François Roverato, président d’Eiffage, s’est rendu sur le chantier de l’autoroute A65. Accueilli, par Michel Oléo et Didier Koenig, respectivement directeur du GIE A65 et directeur des travaux, Olivier de Guinaumont, directeur d’A’liénor et accompagné de Patrick Laboureur, directeur du pôle Grandes Infrastructures Linéaires, notamment, il a pu se rendre compte de l’avancée des travaux. 6 • Routière Morin Marne - Ardennes s’est vue remettre le prix spécial 3 • Partager pour mieux maîtriser, telle pourrait être la devise des retours d’expérience thématiques proposés régulièrement par les services techniques d’Eiffage Travaux Publics. À l’initiative de la direction régionale Méditerranée, une réunion autour des ponts ripés a ainsi été organisée le 14 novembre dernier à Vitrolles. Près de 60 personnes y ont participé, soulignant la richesse, la variété et la densité des sujets abordés. « Prévention des risques pour les travaux à proximité des réseaux enterrés » par le président de l’Usirf, Xavier Lepercq, le 3 décembre dernier. 7 • En attendant une version plus riche et plus complète en 2009, le site Intranet Eiffage Travaux Publics change de look. Connectez-vous sur http://lintranet.eiffagetravauxpublics.fr 8 • Réalisées en groupement par le département Génie civil & nucléaire d’Eiffage TP et Quillery Environnement Urbain, notamment, deux nouvelles turbines à combustion au fioul d’une capacité totale de 370 MW, ont été mises en service par EDF à Vaires-sur-Marne le 14 novembre, en présence de Pierre Gadonneix, président directeur-général de l’énergéticien. [ LA VOIE N°12 ] 12 D ÉVELOPPEMENT DURABLE / INNOVATION EXPÉRIMENTATION LA ROUTE À GRANDE VITESSE 1• David Fallone, responsable technique Méditerranée, à gauche, et Jean-Marcel Rivière, directeur des procédés spéciaux Appia Grands Travaux. STGV, semi-tiède à grande vitesse, est l’un des derniers procédés mis au point dans les laboratoires d’Eiffage Travaux Publics. Expérimenté récemment, sur les bases d’un partenariat entre la direction interdépartementale des routes Méditerranée (Dir Méd), le Sétra (Service d’études techniques des routes et autoroutes) et Eiffage Travaux Publics Méditerranée, le principe consistait à réaliser 4 kilomètres de chaussées sur la route départementale 94 entre Gap et La Bâtie-Neuve dans les Hautes-Alpes. Un tronçon divisé en trois sections à recouvrir avec trois formules différentes de BBTM 0/6 appliquées grâce à la machine Granuchape, laquelle visait une vitesse moyenne d’application de 20 m/min. Exécuté dans des conditions difficiles (climat défavorable – pluie, vent –, éloignement du poste d’enrobage par rapport au chantier) par l’agence Appia Alpes du Sud de Malijai, le chantier a néanmoins tenu toutes ses promesses et prouvé que ce revêtement en BBTM 0/6 EBT® dans la machine Granuchape pouvait être appliqué à plus de 25 m/min. Un résultat à la hauteur des espérances de la direction Recherche et Développement du groupe et du laboratoire régional qui ont suivi avec beaucoup d’attention toute l’opération pour laquelle toutes les formules d’enrobés high-tech ont été fabriquées par le poste d’enrobage Ermont RM 160 de Malijai. À signaler également, la réalisation des accotements en BBTM 0/6 à chaud avec la machine Resoger de Nice sur les 4 km. REPÈRES Les trois sections de chaussée de 7,60 m de largeur étaient découpées en : • 2 000 m en BBTM 0/6 à chaud, • 1 500 m en BBTM 0/6 EBT, • 500 m en BBT 0/6 EBT avec 10 % d’agrégats enrobés. 1• * Moyenne journalière annuelle ** Trafic moyen journalier actualisé 13 [ LA VOIE N°12 ] S AVOIR-FAIRE ARMATURES UN « SAVOIR-FER » UNIQUE Rattaché à Eiffage TP Nord, l’atelier d’armatures d’Eiffage Travaux Publics travaille l’acier depuis plusieurs décennies. Une production indispensable aux chantiers de BTP intra et extra Eiffage à découvrir ou à redécouvrir. À Templemars, plus d’une vingtaine de personnes décortiquent, coupent, cintrent, assemblent, conditionnent et expédient, chaque jour, les armatures destinées, notamment, à armer le béton sur les chantiers de bâtiment et de travaux publics. Ces professionnels de l’acier sont les seuls au nord de Paris et dans le groupe à détenir le certificat de l’l'Afcab* qui, dans ce domaine d’activité, atteste de la qualité de leurs savoir-faire. Une singularité qui leur permet de produire quelque 3 000 tonnes d’armatures par an, dont un peu plus de la moitié pour les entreprises du groupe Eiffage. Implanté sur 3 800 m2, derrière les bureaux d’Eiffage TP et de SGTN, l’atelier est dirigé par Charles Hahn qui s’attache à respecter à la lettre les desiderata de ses clients, auxquels il propose à la première occasion une visite des lieux. Diamètre, longueur, forme, la maîtrise est totale et la qualité un impératif. L’autocontrôle est d’ailleurs de rigueur, en plus de prélèvements inopinés. Et traçabilité oblige, l’étiquette doit pouvoir faire foi pendant dix ans. S’adapter et proposer le meilleur, telle pourrait être la devise de l’atelier qui ne recule pas devant l’innovation. En témoignent par exemple, la boîte d’attente, le coffrage perdu en polypropylène, les caniveaux galbés ou encore cet assemblage d’armatures créé pour AER dans le but de matérialiser les voies de circulations lors des interventions Charles Hahn sur les chaussées autoroutières. Atelier d’armatures Eiffage TP Nord Le CVE de Dunkerque, la tour 5 d’Euralille, le centre aquatique de Zone Industrielle – Route de Vendeville Béthune, la patinoire de Valenciennes, la station d’épuration de 59175 Templemars Camphin, sans oublier les aéroports de Roissy ou de Lille sont quelTél. : 03 20 62 79 13 – Fax : 03 20 62 79 02 ques-unes des dernières références de l’atelier qui, aujourd’hui E-mail : [email protected] reconnu, gagnait tout simplement à être mieux connu. C’est chose faite. CONTACT * La certification Afcab prévoit un audit 3 fois par an. Délivrée par l’Afaq Afnor, elle garantit, en plus de la qualité de la matière première, celle de ses transformations. Obtenue en 1993, elle a, depuis lors, toujours été renouvelée à l’atelier de Templemars. [ LA VOIE N°12 ] 14 D OSSIER GUYANE EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS AUX PORTES DE L’AMÉRIQUE DU SUD Des côtes de l’Atlantique jusqu’au cœur de la forêt vierge, il existe une région du continent sudaméricain où les couleurs d’Eiffage Travaux Publics sont particulièrement bien représentées. Sodeca, la Routière Guyanaise, DLE Outre-Mer et MMTP exercent leurs activités depuis des années dans l’une des contrées certainement les plus méconnues de France : la Guyane. Un département susceptible d’offrir de belles opportunités de développement pour le groupe. Découverte. l suffit de passer quelques jours en Guyane pour remettre en cause bon nombre d’idées préconçues. Non, la vie à Cayenne ce n’est pas le bagne – il n’y en a d’ailleurs jamais eu dans cette ville – ; non, ce département couvert à 96 % de forêt amazonienne n’est pas « l’enfer vert » que beaucoup imaginent. La vie y serait d’ailleurs plutôt agréable et les possibilités de développement sont réelles. Beaucoup reste à faire dans un territoire qui, avec ses 84 000 km2, équivaut à un peu moins de 20 % de la superficie de la France métropolitaine. Quelques exemples suffisent pour en être vite convaincu. Ainsi, le réseau routier est encore principalement limité à la bande côtière. Il laisse de côté bon nombre de villages dès que ceux-ci sont retirés d’une poignée de kilomètres à l’intérieur de la forêt. Pour leur part, de multiples petits bourgs isolés ou accessibles seulement en pirogue par les fleuves ne disposent d’aucune infrastructure de base. L’assainissement y est souvent inexistant et les rues sont en terre. Le contraste est saisissant avec I la modernité du Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou, où se déroulent de multiples chantiers. Pas question en effet d’improviser la mise en service de deux nouveaux pas de tir, l’un pour la fusée européenne Vega, l’autre pour le lanceur russe Soyouz. >>>> 15 [ LA VOIE N°12 ] 1• 2• 1• Dernière étape du chantier de la route de Saint-Laurent-du-Maroni à Apatou : 28 km de piste en latérite à recouvrir d'un bicouche. 2• Les spécialistes du laboratoire mobile sont installés sur la base-vie de Crique Serpent. 3• Pour protéger certaines zones sensibles du CSG, la barrière Mangouste, réalisée conjointement avec Forclum. 4• Réhabilitation d'un quartier à Sinnamary. 5• Terrassements des abords du lycée de Rémire-Montjoly. 6• Maquette de la future fusée Vega. UN BICOUCHE AU CŒUR DE LA FORÊT VIERGE PRÉPARER LES PAS DE TIR POUR LES FUSÉES Le jour à peine levé, les travaux battent déjà leur plein sur le chantier qui mène de Saint-Laurent-du-Maroni à Apatou. Au programme des équipes de Sodeca : 28 km de piste en latérite en plein cœur de la forêt primaire équatoriale à recouvrir d’un bicouche, après avoir repris les terrassements et purgé le terrain. « Cette opération est la dernière phase du désenclavement de ce village situé à une cinquantaine de kilomètres au sud de Saint-Laurent, la principale ville de l’ouest de la Guyane, détaille Emmanuel Bazin de Jessey, directeur de Sodeca. Nous ne disposons que des quelques semaines de saison sèche pour boucler le chantier, car dès les premières pluies, le terrain sera impraticable. » Le ballet des engins est donc parfaitement réglé pour tenir la cadence. De la scarification de la piste jusqu’à la pose du gravillon 6/10, en passant par le malaxage de la terre pour incorporer le liant, le « cloutage » en 10/14 pour assurer le lien entre la latérite et la couche d'émulsion, l’objectif à tenir est parfaitement bien établi : avancer au rythme d’un kilomètre par jour pour rejoindre Apatou avant l’arrivée des premiers orages ! « La pression est forte et ce type de réalisation demande un maximum d’organisation, confirme Bernard Maughien, responsable du chantier. Chacun des 30 compagnons présents doit trouver exactement sa place et agir au bon moment. Le moindre problème de coordination et toutes les équipes sont bloquées. » Mais pas question de confondre vitesse d’exécution et précipitation. Chaque jour, des échantillons de latérite sont minutieusement analysés par les spécialistes du laboratoire mobile installé sur la base-vie de Crique Serpent. On a beau être sous l’équateur, perdu dans la forêt, la qualité sera, comme partout, au rendez-vous ! Aussi spectaculaire qu’il soit, tant par sa dimension que par l’environnement dans lequel il se trouve, le chantier routier reliant SaintLaurent-du-Maroni à Apatou ne représente qu’une facette des interventions de Sodeca. Dans l’enceinte du CSG, ses équipes ont accumulé des milliers de mètres cubes de terrassement lors de l’aménagement des plates-formes destinées aux lancements d’Ariane. « Nous avons également réalisé en groupement avec Forclum la totalité de la barrière Mangouste, une installation antiintrusion qui entoure certaines zones sensibles du centre spatial sur plusieurs dizaines de kilomètres, rappelle Emmanuel Bazin de Jessey. Actuellement, nous créons un bassin de rétention d’hydrocarbures, juste à côté des équipements qui serviront à lancer la petite fusée Vega dès 2009. » À côté de ces chantiers phares, Sodeca agit également au quotidien pour améliorer le cadre de vie des Guyanais. À Sinnamary, petit bourg situé à l’ouest de Kourou, c’est toute la réhabilitation d’un quartier insalubre qui lui a été confiée. Dans la banlieue de Cayenne, à Rémire-Montjoly, les terrassements des abords du futur lycée technique ou encore le curage d’une « crique » (petite rivière) sont à mettre à son actif, tout comme les VRD du palais régional omnisports. Ces exemples pourraient être multipliés à l’infini, ou presque. Sans compter qu’avec l’acquisition d’une nouvelle carrière à La Carapa, la Routière Guyanaise renforcera le poids d’Eiffage Travaux Publics à travers le département. Sur un site de plus de 37 ha, 250 000 t de roche granitique seront extraites chaque année. De quoi approvisionner de nombreux chantiers en matériaux de qualité pendant au moins deux décennies ! 4• 3• 5• [ LA VOIE N°12 ] 6• 16 1• 1• Bernard Maughien, à gauche, et Emmanuel Bazin de Jessey. 2• Recyclage du verre, l'une des activités de la Routière Guyanaise. 2• SODECA ET LA ROUTIÈRE GUYANAISE : DEUX SOCIÉTÉS DANS UN MÊME GROUPE Terrassement, route, voire petit génie civil : le groupe Chambard a été créé en 1977, suite à l'obtention d'un marché de revêtement routier (45 km) entre Cayenne et Kourou. Il se compose maintenant de deux sociétés. Sodeca est spécialisée dans les travaux routiers, allant du terrassement à la réalisation du revêtement (bicouche ou enrobé). La Routière Guyanaise, quant à elle, possède une activité centrée sur la production industrielle, regroupant carrières (deux de roche, une de sable et trois de latérite), centrale d'enrobage, usine de liant… Elle développe aussi actuellement une activité de recyclage de verre, qui entre dans la composition de sous-couches de route, et utilise également les pneus usagés dans une technique particulière de consolidation de talus. Chambard, qui a rejoint Eiffage Travaux Publics en 2002, fait partie des acteurs historiques de l'aménagement du département. Il n'existe quasiment aucun chantier, petit ou grand, réalisé au cours des trente dernières années sur lequel le logo du groupe n'ait été visible. Sodeca et la Routière Guyanaise ont respectivement réalisé des chiffres d'affaires de 20,8 M€ et 2,1 M€ en 2007. À elles deux, ces entités comptent près de 70 collaborateurs. La présence du CSG, la faible densité du réseau routier et les besoins continus d'entretien de ce dernier en raison de conditions climatiques (pluviosité) extrêmes forment une trilogie qui garantit le développement du groupe Chambard. Dans le respect des exigences de qualité, de sécurité et d'environnement d'Eiffage Travaux Publics. SN MMTP UN MÉTIER : LES VRD À l’entrée d’Apatou, le long d’une piste secondaire, le chantier pourrait presque passer inaperçu si l’on n’y prenait garde. Il s’avère pourtant essentiel pour les habitants du village. SN MMTP y réalise l’enfouissement de canalisations pour l’alimentation de la commune en eau potable, ainsi que la pose de tubes pour l’évacuation des eaux usées. « Au total, nous avons 3 km de tuyaux à mettre en place, moitié pour l’eau potable, moitié pour l’assainissement, détaille Denis Mazard, directeur de SN MMTP (photo ci-contre). La ligne principale d’adduction d’eau se fait en PVC de 75 mm de diamètre pour finir en 32 mm au niveau des branchements aux compteurs des particuliers. Concernant le réseau des eaux usées, nous partons d’un poste de refoulement avec des canalisations en 160 mm pour rejoindre en gravitaire un bassin de lagunage aménagé en contrebas du village. » Assainissement, adduction d’eau, réhabilitation de réseaux, équipements de lotissements, voire enrochement de berges représentent quelques-unes des spécialités de SN MMTP. « En 7 ans d’activité, nous avons multiplié les références un peu partout en Guyane, ajoute Denis Mazard. Aujourd’hui, nous réalisons un chiffre d’affaires annuel avoisinant 4,5 M€ et l’entreprise regroupe une trentaine de salariés. » La société a été reprise par Eiffage Travaux Publics en août 2008. Elle possède des compétences parfaitement complémentaires à celles affichées par DLE Outre-Mer sur les créneaux des VRD et de la pose de canalisations. 17 [ LA VOIE N°12 ] D OSSIER DLE OUTRE-MER LES CHANTIERS DU BOUT DU MONDE Les compagnons de DLE Outre-Mer réalisent des chantiers partout en Guyane. Même si les villages dans lesquels ils doivent travailler ne sont accessibles qu’en pirogue, aucune hésitation. Ils y vont. Le voyage est long pour se rendre à Papaichton. Pas étonnant : aucune piste ne mène jusqu’à ce petit village de 700 âmes isolé en pleine forêt sur la rive droite du Maroni, ce fleuve formant une frontière naturelle avec le Surinam, autrefois appelé Guyane hollandaise. « Le seul moyen pour se rendre sur le chantier que nous menons là-bas, c’est la pirogue, lance Philippe Lecorre, directeur de l’agence guyanaise de DLE Outre-Mer. De telles conditions de travail sont à peine croyables si on ne les a pas vues de ses propres yeux. Rendez-vous compte : tout, absolument tout, doit monter par ces embarcations depuis Saint-Laurent. Et là, on ne compte plus en kilomètres mais en jours de voyage ! » Du sac de ciment au tractopelle, en passant par les tuyaux, le gazole ou les câbles électriques, le Maroni est le seul axe de communication entre Papaichton et le reste du monde. Trois jours au minimum sont nécessaires pour remonter le fleuve lorsque les conditions sont favorables, c’est-à-dire lorsque le niveau de l’eau est suffisamment haut pour passer les « sauts », des rapides que seuls des piroguiers expérimentés arrivent à franchir sans risquer de se retourner, les moteurs hors-bord tournant à plein régime. Taillées dans des troncs d’arbres, les pirogues de cinq à six mètres de long peuvent transporter jusqu’à 5 t de chargement. Pour les engins de chantier, la solution est toute trouvée. Quatre pirogues sont accouplées, formant un semblant de ponton sur lequel ils sont arrimés. Le passage des « sauts » ? Aucun problème ! Un câble est attaché à un arbre ou à un rocher situé en amont, puis l’obstacle est passé au tirefort ! BÉTON ET EAU POTABLE CONTRE LES ÉPIDÉMIES Michel Zajicek (photo ci-dessous) est parfaitement rodé à ces contraintes logistiques uniques en leur genre. En cette fin octobre, ce chef de chantier de DLE Outre-Mer, un ancien d’Appia Basse Normandie, n’a qu’une préoccupation : démarrer au plus tôt son chantier de bétonnage des rues principales de Papaichton. Au total, plus de 1 200 m sont à réaliser lors d’une première tranche (800 k€), cette dernière devant être suivie d’une seconde opération deux fois plus importante (2 400 m pour 1,4 M€) courant 2009. Une course contre la montre, car pour lui, comme pour tous ses collègues, l’arrivée de la saison des pluies prévue quelques semaines plus tard sonnera l’heure de l’arrêt des travaux. « Nous sommes les seuls en Guyane à pouvoir réaliser des opérations d’une telle ampleur avec les mêmes standards de qualité qu’en métropole, affirme Michel Zajicek. Après l’eau potable et l’assainissement, nous nous sommes vus confier les travaux de voirie. Un chantier équivalent a d’ailleurs été réalisé il y a quelques mois à Maripasoula, un autre village à deux heures de pirogue plus au sud. » Les travaux effectués par DLE Outre-Mer dans les villages représentent une réelle avancée pour leurs habitants. Dans leur vie de tous les jours certes, mais également sur le plan sanitaire. « Nous participons concrètement à l’aménagement du territoire, souligne Philippe Lecorre. Le fait d’amener l’eau potable dans les maisons supprime le risque d’épidémie lié à la consommation de l’eau du fleuve. De plus, les rues bétonnées suppriment les problèmes respiratoires dus à la poussière. » Sans oublier que la simple disparition des flaques d’eau stagnante au milieu des rues limite le risque de propagation des maladies transmises par les moustiques. UNE LOGISTIQUE TOTALEMENT À L’EAU 750 t de ciment ont été nécessaires pour mener à bien la première phase de bétonnage des rues de Papaichton. L’approvisionnement du chantier a été réalisé grâce à une noria de six pirogues, chacune d’entre elles convoyant 5 t de matériel à la fois. Les rotations entre Saint-Laurent-du-Maroni et Papaichton ont duré deux mois, à raison d’un aller-retour par semaine et par pirogue. [ LA VOIE N°12 ] 18 DLE OUTRE-MER, C’EST TOUTE UNE HISTOIRE Aujourd’hui « patron » de DLE Outre-Mer, implantée également en Martinique, Jean-Luc Coetmeur a cédé sa place à la tête de l’établissement guyanais à Philippe Lecorre en septembre dernier. Mais il reste une véritable mémoire vivante de l’histoire de l’entreprise. « L’arrivée de DLE en Guyane remonte à 1987 à l’occasion de la réalisation d’un très gros chantier, rappelle-t-il. Il s’agissait ni plus ni moins que de l’agrandissement de la ville de Kourou pour accueillir le personnel du centre spatial affecté au projet de navette spatiale européenne Hermès. Fin 1992, les travaux étant quasiment achevés, la création d’une agence territoriale a été décidée, capable d’intervenir sur l’ensemble du département dans les spécialités de DLE. » Aujourd’hui, l’entreprise emploie 25 personnes et réalise un chiffre d’affaires de 8 M€. Elle dispose d’un parc matériel complet, dont deux pelles hydrauliques de 20 t, ce qui la rend totalement autonome dans la conduite de ses chantiers. GUYANE, L’AMAZONIE FRANÇAISE On a parfois du mal à se l’imaginer, mais le pays qui a la frontière la plus longue avec la France est tout simplement… le Brésil ! Située légèrement au nord de l’équateur, en Amérique du Sud, la Guyane est le plus grand département français (84 000 km2). Elle possède également une frontière avec le Surinam. Pas moins de 7 000 km séparent Cayenne, sa préfecture, de Paris. Les autres villes principales sont Kourou, célèbre pour la base de lancement des fusées Ariane, et Saint-Laurent-du-Maroni, où se trouvait le bagne, fermé en 1953. Au nombre de 210 000, les Guyanais résident surtout sur la bande côtière, l’intérieur des terres étant couvert de forêt « vierge » bien souvent inexplorée. Localisée sur la rive du Maroni, Maripasoula est la plus grande commune de France avec 18 360 km2, soit plus que la région Basse-Normandie. DLE SPÉCIALITÉS CANALISATIONS : LA PRESSION MONTE ENTRE ARIANE ET SOYOUZ Le futur pas de tir des fusées russes Soyouz constitue une entité à part au sein du Centre spatial guyanais (CSG), puisqu’il est situé à une bonne dizaine de kilomètres des installations dédiées à Ariane. Cette localisation géographique excentrée a entraîné d’importants travaux, notamment pour son alimentation en air comprimé, en azote et en hélium. L’occasion pour DLE Spécialités* de montrer tout son savoir-faire dans la pose de canalisations résistant à des pressions pouvant atteindre 500 bars. « Ariane Espace nous a demandé de mettre en place les réseaux de fluides entre l’unité de production d’Air Liquide et l’espace de lancement Soyouz, explique Michel Dagorne, responsable d’affaires pour DLE Spécialités. Les installations se composent de quatre canalisations d’un diamètre allant de 50 à 250 mm. Les tuyaux ont été soudés, puis entourés d’un géotextile avant d’être enfouis sur une distance de 11,5 km. » Particularité de ce chantier d’un montant dépassant 10 M€ ? Il s’est déroulé en totale collaboration avec Sodeca qui a réalisé les travaux préparatoires (déforestage, piste de service...) ainsi que toute la remise en état du site. Mi-octobre 2008, les tests de mise en pression étaient lancés après plus d’un 19 an de travaux. Deux mois plus tard, la mission des équipes de DLE Spécialités sur le CSG était terminée. *Pour l’occasion, une société en participation (Sep) a été créée avec DLE Outre-Mer. [ LA VOIE N°12 ] D OSSIER JOHN ELISON, 35 ANS, CONDUCTEUR D’ENGINS LES NIVELEUSES AU DOIGT ET À L’ŒIL ! Mécanicien de formation, John Elison a rapidement abandonné son métier d’origine pour s’engager dans les travaux publics en tant que conducteur d’engins. Embauché en 1999 chez Sodeca, il possède une spécialité : les niveleuses. Un expert qui manie ce type de machine au doigt et à l’œil ! Ce qui ne l’empêche pas de prendre les commandes d’une pelle ou d’un compacteur lorsque l’avancement des chantiers l’exige, voire de donner un coup de main comme manœuvre s’il le faut. Car il y a une chose que John n’aime pas : c’est rester sans rien faire ! Et un souhait qu’il exprime avec un sourire : aller sur les chantiers en métropole voir comment on y travaille. JEAN-ÉTIENNE THAMARIN, 42 ANS, CHEF DE CARRIÈRE UN SOUDEUR DANS LES CAILLOUX Entre la soudure et les carrières, aucun rapport. Faux ! À force d’assurer les opérations de maintenance des installations de la carrière Rémy située sur la commune de Sinnamary, à 170 km à l’ouest de Cayenne, Jean-Étienne Thamarin a acquis une expérience inégalée dans leur fonctionnement. De là à devenir chef de carrière, il y avait toutefois un pas de géant qu’il a franchi sans hésitation quand les responsables de la Routière Guyanaise lui ont proposé le poste en 2005. Depuis, il a réorganisé les modes de travail et assure, avec ses équipes, une production de 1 000 t par jour de matériaux de tous calibres. En attendant de prendre en charge les installations du site de La Carapa dès mars 2009. CYPRÉ ELSO, 40 ANS, CONDUCTEUR D’ENGINS « DEPUIS 10 ANS, J’AI FAIT TOUS LES CHANTIERS ROUTIERS DE SODECA » Cypré Elso est totalement polyvalent sur les chantiers. Arrivé sans qualification dans le monde des TP, il a débuté comme manœuvre et n’a cessé d’évoluer dans le métier depuis son entrée dans le groupe Chambard, il y a plus de 10 ans. En avril 2007, il suit une formation chez Eiffage Travaux Publics pour prendre en mains minipelles et chargeurs. Un an plus tard, il se forme en Guyane à la conduite de dumpers. « Depuis que j’ai abandonné la truelle de maçon et le bâtiment pour les travaux publics, j’ai fait tous les chantiers routiers menés par Sodeca en Guyane, affirme Cypré. Sur la route d’Apatou, je suis principalement affecté au gravillonnage. » Une opération menée dans d’excellentes conditions et dans la bonne entente, tant avec les collègues qu’avec les patrons ! [ LA VOIE N°12 ] 20 E IFFAGE / INFOS FONDATION EIFFAGE PREMIERS PROJETS, PREMIÈRES SUBVENTIONS Lancée concrètement à la rentrée, la Fondation d’entreprise Eiffage a d’ores et déjà retenu six projets parmi les dossiers reçus. Deux collaborateurs de notre branche se voient ainsi soutenus dans des opérations solidaires. Patrice Bony, pour le projet « En passant par la montagne » qui prévoit l’accompagnement de 7 jeunes de Saint-Denis (93) pour une escalade et la réalisation d’un chantier de restauration du patrimoine montagnard. Il obtient une subvention de 10 000 €. Et Éric Thery qui, pour le mouvement de buveurs guéris, Vie Livre, et l’ouverture d’une section « femmes » à Soissons, décroche une aide de 3 000 €. Vous aussi souhaitez présenter un projet. Contactez la Fondation : Fondation d’entreprise Eiffage 163, quai du Docteur-Dervaux 92601 Asnières Cedex Tél. : 01 41 32 81 23 Fax : 01 41 32 81 89 [email protected] Plus d’infos sur http://eiffanet.eiffage.fr rubrique « Fondation » CONVENTION DEVENEZ TELEIFFAGE ! Tel est le slogan de la Convention Eiffage qui se déroulera dans 7 villes de France entre le 10 janvier et le 21 mars prochains et dont le thème de l’édition 2009 est, comme son nom l’indique, le petit écran. Ne manquez pas ce grand rendez-vous auquel vous êtes tous conviés avec vos conjoints. Renvoyez vite votre bulletin d'inscription pour confirmer votre participation. De nombreuses surprises vous attendent. Plus d’infos : [email protected] UNE CONVENTION / SEPT DATES : • 10 janvier 2009 à Lyon • 17 janvier 2009 à Metz • 24 janvier 2009 à Bordeaux • 7 février 2009 à Marseille • 7 mars 2009 à Nantes • 14 mars 2009 à Lille • 21 mars 2009 à Paris Une invitation personnelle vous a été, ou vous sera adressée dans les prochaines semaines. INNOVATION TROPHÉES EIFFAGE 2009, C’EST PARTI ! 4e de couverture : Affiche de la campagne de sensibilisation à l'emploi des personnes handicapées à destination de l'ensemble des sites d'Eiffage Travaux Publics. Après le premier concours organisé en 2007 et particulièrement fructueux pour Eiffage Travaux Publics qui avait notamment remporté le grand prix, la deuxième édition des trophées Eiffage de l’innovation est lancée. Organisée par la direction du développement durable du groupe, cette compétition, désormais bisannuelle, compte cinq catégories : - Cœur de métier - Environnement - Initiative sociale - Fonction support - Amélioration technique terrain (savoir-faire / trucs et astuces de chantier). La voie Le Magazine d’Eiffage Travaux Publics Directeur de la publication : Jean Guénard 2, rue Hélène-Boucher BP 92 - 93337 Neuilly-sur-Marne cedex - Tél. 01 49 44 92 00 Rédactrice en chef : Sandra Weigand Conception - Édition : Agence Bonnecarrère, Tél. 01 56 79 26 26 Photothèque Eiffage Travaux Publics - DR. Vous souhaitez présenter un dossier : rapprochez-vous de votre directeur d’établissement ou de votre chef de service et renvoyez votre candidature avant le 10 janvier prochain pour les quatre premières catégories ou avant le 15 février 2009 pour la dernière à : Bernard Héritier ou Ammar Triche Eiffage Travaux Publics Trophées de l’innovation 2009 2, rue Hélène-Boucher BP 92 93337 Neuilly-sur-Marne Cedex Rédaction : Dominique Duchemin - Jean-Claude Roeland Crédit photos : Actophoto / Régis Bouchu - Jean-Luc Girod - Brigitte Paul - EMPLOI DE PERSONNES HANDICAPÉES, CRÉONS LE LIEN ! Conception : Com&Cie / Marilyne - © Getty Eiffage Travaux Publics s’engage volontairement dans une démarche favorisant l’emploi des personnes handicapées au sein de ses équipes. Ensemble, mobilisons toutes nos énergies pour lever les derniers obstacles à ce vaste chantier !