La Voie 12 08/12/2008 Aux portes de l

Transcription

La Voie 12 08/12/2008 Aux portes de l
DÉCEMBRE 2008
La voie 12
Le Magazine d’Eiffage Travaux Publics
GUYANE
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS
AUX PORTES DE L’AMÉRIQUE DU SUD
La société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE, anciennement Eiffel Construction
Métallique, a fait l’objet, par décision exécutoire de la Cour d’Appel de Bordeaux en
date du 16 mai 2011, d’une mesure d’interdiction d’usage du nom Eiffel à quelque
titre que ce soit.
Le présent document réalisé antérieurement au prononcé de cette décision comporte
donc encore le nom Eiffel qui n’est plus utilisé à ce jour à titre de marque,
dénomination sociale ou nom commercial par la société EIFFAGE CONSTRUCTION
METALLIQUE.
Il convient donc de noter que le nom Eiffel n’appartient plus et n’est plus utilisé dans
la vie des affaires par la société EIFFAGE CONSTRUCTION METALLIQUE.
ENTRETIEN
Philippe Taupin, directeur
de l’organisme de formation
CPO (Centre promotionnel
d’Orcemont) Est, et Jean
Guénard, lors de la signature
de la convention marquant
la naissance de l’école
Eiffage Travaux Publics Est,
le 26 novembre à Troyes.
Confiance, lucidité, sérénité
Trois ans après la création d’Eiffage Travaux Publics,
entretien avec Jean Guénard, son président.
Quel bilan et quel avenir pour l’entreprise ? À quels
grands chantiers sociaux et sociétaux va-t-elle
s’atteler ? Quelle sera demain sa place en Europe ?
La Voie : À sa création, Eiffage Travaux Publics
avait pour ambition de fédérer routiers et génie
civilistes dans le but d’offrir une offre globale à ses
clients. L’objectif est-il atteint ?
Jean Guénard : La LGV Perpignan-Figueras et
l’A65 sont là pour en témoigner. Le retard pris au
creusement des tunnels aurait-il été résorbé si
nous n’y avions fait intervenir AER pour les bétons
de deuxième phase ? Lequel de nos confrères
aurait eu cette idée saugrenue ?
De plus, au cours des rencontres prévention organisées pour eux, nos chefs de chantier de tous
métiers ont pu prendre conscience qu’ils avaient
les mêmes préoccupations, les mêmes difficultés,
les mêmes droits, les mêmes devoirs, la même
culture d’entreprise, le même attachement à leurs
hommes, le même goût du travail bien fait. De quoi
renforcer les liens. De la connaissance naît le respect et l’envie de travailler ensemble.
Notre capacité à intégrer nos différents métiers,
dès la conception, est de plus en plus fréquemment utilisée. Elle nous permet de proposer à nos
clients ces offres globales en prenant en compte
les interfaces, dans des délais, généralement plus
courts, et avec une bien meilleure qualité.
L’objectif n’est jamais totalement atteint. Il est
totalement atteignable.
La Voie : Vous avez été moteur dans la création
d’écoles « maison ». Quatre de ces établissements
sont aujourd’hui ouverts en région. Envisagez-vous
l’ouverture de nouvelles structures ?
J.G. : Lancée dès 2006 en Ile-de-France / Centre
à Bernes-sur-Oise on peut dire que notre première
école a fait des petits et que cela nous satisfait
pleinement.
D’ores et déjà, dans nos trois premiers établisse-
ments – le quatrième a été inauguré le 26 novembre
dernier – près de 250 personnes sans qualification
initiale ont été formées à nos métiers et sont, dans
leur grande majorité, venues grossir les rangs de
nos collaborateurs.
Quatre de nos régions sont équipées : l’Ile-deFrance / Centre, la Méditerranée, Rhône-Alpes /
Auvergne et désormais l’Est. L’Ouest devrait ouvrir
une structure dans les prochains mois et, à terme,
toutes les régions d’Eiffage Travaux Publics
devraient accueillir jeunes et moins et jeunes, nouvelles recrues et collaborateurs plus anciens dans
ces écoles « maison ». Formation initiale pour les
uns ; promotion pour les autres, nous avons l’ambition de faire de ces écoles les véritables ascenseurs sociaux de l’entreprise.
C’est en marchant que l’on apprend à marcher. Le
succès dépend de la qualité des sélections et de l’engagement sans faille des tuteurs que je tiens à saluer.
Objectif 2009 : un tuteur pour chaque stagiaire.
La Voie : La prévention a été au cœur des programmes de formation de l’entreprise en 2008.
Comptez-vous poursuivre ces modules en 2009 ?
J.G. : 2008 restera incontestablement l’année
« 1 515 ». En effet, nos 1 515 chefs de chantier
ont participé, par groupe d’une centaine, aux 16
séminaires interactifs organisés à leur attention et
consacrés à la sécurité ; ils y ont apporté leur
incomparable expérience de terrain et ont permis
la mise en place de nouvelles mesures préventives.
Les fruits de ce travail collaboratif sont déjà là : nos
statistiques s’améliorent et nous avons le sentiment qu’enfin, de bonnes habitudes durables se
prennent sur les chantiers. Nous allons donc, bien
sûr, poursuivre dans cette voie. Je suis particulièrement heureux du « parler vrai » de ces séances
de travail et du melting-pot entre les différents
métiers d’Eiffage Travaux Publics. Il nous faut
maintenant adapter ces actions sous une forme
appropriée à d’autres niveaux de la hiérarchie et
en premier lieu aux conducteurs de travaux.
Quant à nos compagnons, le programme de for-
mation aux savoirs minimaux de sécurité lancé en
2007 a été poursuivi. Il s’achèvera en juin prochain. En moins de deux ans, nos 11 000 ouvriers
auront suivi ces modules.
Conjuguées à l’accueil des jeunes embauchés et
au travail des CHSCT, ces formations contribuent
très largement à renforcer la sécurité sur le terrain.
Dans ce domaine cependant, rien n’est jamais
acquis et nous devons rester extrêmement vigilants.
La Voie : Vous lancez aujourd’hui une campagne
pour favoriser l’emploi de personnes handicapées.
Pouvez-vous nous en dire plus ?
J.G. : Depuis des années, les entreprises à l’origine
d’Eiffage Travaux Publics assument leur rôle au
sein de la société civile et s’engagent, notamment
auprès des personnes en difficulté dans la recherche d’un emploi. L’insertion fait partie intégrante
de nos modes de recrutement et, globalement,
lorsque la volonté est là, cela marche plutôt bien.
La question du handicap est différente. Le sujet a
longtemps été tabou. Aujourd’hui, les exigences
légales nous poussent à l’action et c’est une
bonne chose. Un diagnostic réalisé par un cabinet
spécialisé, nous a confirmé la qualité du reclassement de nos collaborateurs accidentés et nous a
indiqué un taux de près de 2 % de travailleurs handicapés dans nos équipes. Nous devrons atteindre
les 6 %. Pour cela, nous avons signé une première
convention le 22 décembre avec le centre de réadaptation Le Belloy pour l’accueil et le recrutement
de stagiaires ; et une autre sera signée début
2009 avec l’Agefiph qui développe, pour l’État,
l’emploi des personnes handicapées dans le secteur privé.
Nous lançons parallèlement une campagne de
sensibilisation sur tous nos chantiers. Chacun doit
se dire « moi aussi, je suis concerné » et adhérer
à cette démarche citoyenne par excellence.
La Voie : Le tassement de l’activité se confirme.
Comment abordez-vous les mois qui viennent ?
J.G. : Avec confiance, lucidité et sérénité. D’abord,
>>>>
Photos de couverture : forêt amazonienne et Centre spatial guyanais, deux visages de la Guyane.
« À toutes et à tous,
merci pour les efforts déployés en 2008
et excellente année 2009. »
SOMMAIRE
ACTUALITÉ
le retard pris au démarrage de l’A65 a permis de
reporter en 2009 la quasi-totalité des terrassements et des ouvrages d’art, ce qui constitue une
excellente transition à la LGV Rhin-Rhône.
Le grand stade de Lille, la concession du tunnel
Prado Sud, les centrales thermiques outre-mer, le
projet Deru d’Achères et le démarrage des tunnels
de l’A89 sont autant de grands chantiers qui assureront la relève et, je l’espère, le plein-emploi de
nos équipes de terrassement, de génie civil et
d’assainissement.
Pour ce qui concerne les grands travaux routiers,
l’obtention de l’A25 et la poursuite des élargissements, ainsi que la perspective de plusieurs opérations d’importance à court terme, font disparaître
l’inquiétude que nous avions il y a encore quelques
semaines.
Il reste à espérer que les collectivités locales saisiront les opportunités du plan de relance pour mettre en œuvre les très nombreux chantiers de voirie
et de qualification urbaine de proximité dont elles
ont le plus grand besoin.
En résumé, il y aura peut-être, de-ci de-là, quelques difficultés passagères au premier trimestre,
mais rien qui justifie que nous perdions notre
sang-froid en matière de niveau de prix. JeanFrançois Roverato a, par ailleurs, très récemment
insisté sur la continuité qu’il convenait d’assurer à
nos efforts de recrutement et de formation pour
être plus forts encore en sortie de crise.
La Voie : Jean-François Roverato a annoncé une
nouvelle organisation pour l’Europe. Qu’induit-elle
pour Eiffage Travaux Publics ?
J.G. : Les métiers reviennent opérationnellement sous le
contrôle des branches. L’organisation juridique n’est pas
modifiée. En revanche, nous reprenons la responsabilité
hiérarchique des infrastructures dans la péninsule ibérique et en Allemagne. Nous aurons l’occasion de revenir
sur ce sujet dans les prochains numéros de La Voie.
Issy-Aubervilliers : direct en 2012
Ikea s’implante à Tours : « God Jul »
Cambrai : matériaux alternatifs pour contournement attendu
Nantes : Appia Pays de Loire au galop
La Teste-de-Buch : retour à la nature
Iter : l’itinéraire qui préserve les chiroptères
LGV Rhin-Rhône : premier lançage savoureux
Aéroport Saint-Exupéry : week-ends sur les pistes
Eiffage Travaux Publics Est :
des démarches environnementales récompensées
Énergie : Eiffage Travaux Publics met le cap sur les îles
p. 2
p. 2
p. 3
p. 4
p. 4
p. 5
p. 6
p. 7
p. 8
p. 8
VIE DE L’ENTREPRISE
Handicap : Eiffage Travaux Publics s’engage
Prévention : le combat des chefs
Recrutement par simulation : 70 % de réussite
École « maison » : et de quatre !
ARRÊT SUR IMAGES
p. 9
p. 10
p. 11
p. 11
p. 12
DÉVELOPPEMENT DURABLE / INNOVATION
Expérimentation : la route à grande vitesse
p. 13
SAVOIR-FAIRE
Armatures : un « savoir-fer » unique
p. 14
DOSSIER
GUYANE : EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS
AUX PORTES DE L’AMÉRIQUE DU SUD
p. 15
EIFFAGE INFOS
Fondation Eiffage : premiers projets, premières subventions
Convention : devenez Teleiffage !
Innovation : trophées Eiffage 2009, c’est parti !
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[ LA VOIE N°12 ]
p. 21
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A CTUALITÉ
ISSY – AUBERVILLIERS
DIRECT EN 2012
Mi-2012, grâce aux équipes franciliennes d’Eiffage TP, la mairie
d’Aubervilliers ne sera plus qu’à 10 minutes de la Porte de la Chapelle
et à moins d’une demi-heure de la gare Saint-Lazare en métro.
Pour proposer à ses usagers cette offre nouvelle, la RATP a en effet
confié à l’entreprise une partie des travaux du prolongement de la ligne
qui relie actuellement la mairie d’Issy à la Porte de la Chapelle.
Une station – sur les trois du projet – et un tunnel de plus de 3 600 m,
creusé à l’aide d’un tunnelier à pression de terre de 85 mètres de long
et 9,17 mètres de diamètre commandé pour l’occasion à l’Allemand
Herrenknecht, sont au programme des hommes du groupe.
Actuellement, le « berceau » de l’engin est en cours de construction
sur les bords du canal Saint-Denis et ses premiers tours de roue sont
prévus à la fin du printemps prochain.
Quant à la station, prévue en parois moulées, elle sera complétée
d’ouvrages de secours et de ventilation, ainsi que du raccordement à
la ligne existante, ces derniers travaux étant réalisés en « traditionnel ».
Principales contraintes du chantier : son emprise extrêmement réduite,
dans un environnement ultra-urbanisé – imaginez le puits de sortie
du tunnelier à la Porte de la Chapelle, enclavé entre le périphérique
et les bretelles d’accès à l’autoroute A1. Des contraintes qui ont
conduit à privilégier l’approvisionnement des anneaux de voussoirs
et l’évacuation des déblais du tunnel par péniche.
À signaler, sur cette opération, les interventions du BIEP et du STS
pour les études. CA : 108 M€.
IKÉA S’IMPLANTE À TOURS
« GOD JUL »
1 • Ce chantier de 3,1 M€ était
placé sous la maîtrise d’œuvre
de Groupe 6, architectes.
Le 22 octobre dernier, après 14 mois de travaux, le géant suédois de
la maison a ouvert le dernier-né de ses magasins à Tours.
De nombreux ouvriers de l’agence Val-de-Loire d’Eiffage Travaux
Publics Ile-de-France / Centre ont été mobilisés pour assurer cette
ouverture dans les temps, chargés dans les dernières semaines du
bétonnage du sol, de l’éclairage du parking, ou de l’entassement des
bobines, palettes, papiers et ferrailles dans des bennes…
Depuis, les couleurs de l’Avent ont pris le pas sur les bleu et jaune
de la célèbre enseigne qui cette année souhaite à ses clients Noël en
suédois : God jul !
[ LA VOIE N°12 ]
2
CAMBRAI
MATÉRIAUX ALTERNATIFS POUR
CONTOURNEMENT ATTENDU
Après avoir participé il y a quelques années à la première phase du projet, les équipes d’Escaudœuvres d’Appia Hainaut ont récemment œuvré
à la seconde tranche des travaux de contournement de Cambrai. Un nouveau parcours long de 5 kilomètres qui devrait donner un nouveau
souffle aux déplacements dans le Cambresis.
Pour l’entreprise, ce chantier qui, outre les chaussées, comprenait également trois giratoires et des rétablissements de communication,
représente aussi l’une des plus importantes commandes régionales de matériaux alternatifs destinés au traitement de couches de formes.
En effet, quelque 5 000 tonnes de Sidmix® (cf. encadré) y ont été mises en œuvre.
Côté environnement, une autre variante devrait faire, en plus du bonheur des usagers, celui des riverains, ce nouvel axe étant recouvert d’un
tapis de Microphone®, un béton bitumineux à faible niveau sonore.
SIDMIX®,
LE NOUVEAU LIANT HYDRAULIQUE
Commercialisé et élaboré par SGA depuis 2006 sur
son site de Dunkerque, le Sidmix® est un liant hydraulique à usage routier majoritairement composé de
laitiers sidérurgiques.
Le Sidmix® est destiné au traitement des matériaux
dans les domaines des terrassements et des travaux
routiers. Il est particulièrement adapté au traitement
in situ des sols, au retraitement des chaussées en
place, ainsi qu’au traitement en centrale des sables
et graves.
PRINCIPALES CARACTÉRISTIQUES
• Masse volumique réelle : 3.1 t/m3
• Résistance sur mortier à 56 jours :
Rc > 12.5 MPa
• Liant hydraulique de classe 10
selon la norme NF P 15-108
PLUS D’INFOS
SGA
Laurent Blériot
Rue Louis-Blanqui
59760 Grande-Synthe
Tél. : 03 28 69 99 50 – Fax : 03 28 69 99 59
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[ LA VOIE N°12 ]
A CTUALITÉ
NANTES
APPIA PAYS DE LOIRE AU GALOP
Appia Pays de Loire s’est attelée l’été dernier au réaménagement de
l’hippodrome du Petit Port à Nantes. Menée pour la Société des Courses
de Nantes, cette opération de 650 000 € a mobilisé d’importants
moyens humains et matériels jusqu’à la mi-septembre pour remodeler,
au galop, les 1 350 m de piste de trot de l’infrastructure.
Désormais doté de deux virages aux pentes importantes (8 à 10 %),
le plus important hippodrome du grand ouest, en termes de superficie
et d’installations, peut accueillir des chevaux plus rapides et optimiser
sa fréquentation.
REPÈRES
• 25 000 m2 de piste reconstruite
• 10 000 m3 de déblais / remblais
• 25 000 m2 de rabotage du sable existant
• 2 200 m de tranchée drainante
• 25 000 m2 de traitement chaux/ciment
• 25 000 m2 de grave non traitée (GNT)
0/20 au finisseur sur 10 cm
• 25 000 m2 de GNT 0/10 au finisseur sur 10 cm
• 5 000 m2 de pouzzolane mis en œuvre au finisseur
• 2 000 m2 de piste suiveuse commissaire en enrobé
• 25 000 m2 de sable de Mouans au finisseur sur 4 cm
LA TESTE-DE-BUCH
RETOUR À LA NATURE
Concevoir des chenaux pour acheminer l’eau de mer dans les préssalés et créer des digues de séparation « eau douce/eau de mer »
accessibles aux piétons, telles étaient les principales missions d’Appia
Nord Aquitaine à La Teste-de-Buch.
Vaste étendue herbeuse et boisée, recouverte jusqu’en 1975 par la
marée, ces prés-salés en étaient depuis privés, jusqu’à ce que la
commune en décide autrement.
Aujourd’hui, ce projet, dont la maîtrise d’œuvre était assurée par
Sogreah, Ingerop et Mutabilis, et qui comprenait également une piste
cyclable de 1 650 mètres de long, un miroir d’eau douce de 25 000 m2
et des lagunes, devrait permettre le développement d’un écosystème
typique et attirer plus nombreux les amoureux de la nature.
REPÈRES
• Décapage : 4 200 m3
• Déblais / Remblais : 40 000 m3
• GNT : 8 000 m3
• Enrochement : 700 t
• Délai : 7 mois
• Montant des travaux : 1,3 M€
[ LA VOIE N°12 ]
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ITER
L’ITINÉRAIRE QUI PRÉSERVE
LES CHIROPTÈRES
Projet énergétique majeur, Iter (réacteur expérimental thermonucléaire international) est un prototype de réacteur à fusion nucléaire qui devrait
être mis en service au milieu des années 2010 à Cadarache. Devant la taille de certains éléments nécessaires à sa construction, l’itinéraire
d’acheminement de ses composants est actuellement en cours d’aménagement. Eiffage TP Méditerranée est de la partie. Une partie qui se
joue aussi du côté de la faune locale, comme en témoignent les travaux menés par l’entreprise sur le défilé de Mirabeau.
En effet, sur ce tronçon du parcours, la réalisation d'un mur en terre armée et d'un ouvrage d'art le long de la Durance, a revêtu un caractère singulier. La zone étant le lieu de nidification des chiroptères, espèce protégée plus communément appelée chauve-souris, il s’agissait d’en assurer la pérennité.
Ainsi, avant le démarrage des travaux, c’est une équipe animalière spécialisée qui s’est chargée du déménagement des petits mammifères,
tandis que les ouvrages étaient dimensionnés pour les abriter de nouveau dès la fin des travaux. Des voûtes prolongées dans le défilé
Mirabeau ont été augmentées en volume et intègrent un nichoir à chiroptères, composé de petites boîtes métalliques insérées dans le béton
des ouvrages. Et il en va de même pour le pont, qui en compte deux, en sous face, complétés par des pièges à prédateurs.
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[ LA VOIE N°12 ]
A CTUALITÉ
LGV RHIN-RHÔNE
PREMIER LANÇAGE SAVOUREUX
Une importante étape a été franchie avec succès sur la LGV RhinRhône, entre Belfort et Montbéliard, le 26 novembre dernier.
Ce mercredi-là s’est en effet déroulé le premier lançage du tablier du
viaduc de la Savoureuse dont l’avant-bec s’est immobilisé à 16 h 30
au droit de la départementale 437.
Réalisé conjointement par Eiffage TP et Eiffel, cet ouvrage de 792 m
– le plus long de la ligne – surplombera la vallée de la Savoureuse
et franchira successivement une route départementale, le canal de
la Haute-Saône, l’autoroute A36 et la rivière dont il porte le nom.
Conçu par le cabinet londonien Wilkinson Eyre, il est composé d’un
tablier métallique à poutres latérales posé sur des piles régulièrement espacées tous les 66 m, elles-mêmes dotées de quatre béquilles
métalliques clouées par précontrainte sur une embase en béton.
Le second lançage, prévu le 23 avril 2009, permettra d'atteindre les
abords de l'autoroute A36 qui sera franchie mi-avril, un week-end, de
nuit, lors d'une troisième opération particulièrement spectaculaire.
À souligner : la parfaite collaboration des services d'APRR dans la
gestion des interfaces avec le chantier.
REPÈRES
• Longueur totale : 792 m
• Hauteur maximale : 30 m
• Poids total de charpente métallique : 10 000 t
• Volume total de béton : 22 000 m3
[ LA VOIE N°12 ]
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AÉROPORT SAINT-EXUPÉRY
WEEK-ENDS SUR LES PISTES
En juin dernier, la réfection de la piste principale de l’aéroport Saint-Exupéry à Lyon a tenu en haleine chaque fin de semaine tout Eiffage
Travaux Publics Rhône-Alpes / Auvergne, ou presque.
En cinq week-ends, nos équipes ont recouvert quelque 270 000 m2 de piste et de taxiway. D'importantes mesures de sécurité ont été mises
en place, pour la protection de notre personnel, celui de l'aéroport et de ses clients. Des moyens impressionnants ont également été déployés,
pour ce chantier d'exception réalisé dans des conditions météo pas toujours favorables : deux centrales mobiles, trois finisseurs, un atelier de
compactage et plusieurs dizaines de semi-remorques ont en effet été mobilisés.
Au total, 43 000 tonnes d’enrobés ont été produites et mises en œuvre, nécessitant 200 tonnes d’émulsion en couche d’accrochage.
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[ LA VOIE N°12 ]
A CTUALITÉ
1•
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS EST
DES DÉMARCHES
ENVIRONNEMENTALES RÉCOMPENSÉES
Qu’elle soit retenue par ses clients sur la base de variantes et/ou récompensée après les travaux, Eiffage
Travaux Publics Est se distingue de plus en plus fréquemment par des actions environnementales.
1• Nathalie Kosciusko-Morizet,
secrétaire d'État à l'Écologie, et
Patrick Thomassin, directeur d'Appia
Champagne.
Ainsi, l’établissement champenois de l’entreprise vient-il de se voir
décerner une mention spéciale du jury en se classant en seconde
position, dans la catégorie Management et initiative pour le développement durable, du Prix national Entreprises et environnement 2008
organisé par le Meeddat *. Une distinction obtenue grâce au projet de
rocade sud-est de l’agglomération troyenne sur lequel ont été mis en
œuvre enrobés routiers traités au liant hydraulique (grave Ertalh®),
enrobés basse température (EBT®) et Microphone®, un revêtement
exclusif à faible émission acoustique. La récompense a été remise à
Patrick Thomassin, directeur d’Appia Champagne, le 2 décembre
dernier au salon Pollutec à Lyon par Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d’État chargée de l’Écologie.
Pendant ce temps, sur le terrain, les projets continuent de se multiplier.
Dernier en date, le chantier de rectification de courbes et de mise en
sécurité de 2,3 km entre Le Craon-de-Ludes et La Neuville-en-Chaillois
réalisé par Routière Morin Marne pour le Conseil général de la Marne.
Ici, à la solution de base en grave bitume et béton bitumineux semigrenu (BBSG), l’entreprise a privilégié une variante environnementale
constituée de 12 cm de grave Ertalh® avec réemploi du fraisat de
chaussée du site et béton bitumineux mince (BBM) sur 4 cm. Une
formule qui permet le réemploi du matériau existant, à savoir les
couches de roulement et de base existantes. Au total, 4 500 t de grave
Ertalh® et 1 200 t de BBM ont été mises en œuvre.
* Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement
du territoire.
ÉNERGIE
EIFFAGE TP
MET LE CAP SUR LES ÎLES
Le secteur Opérations extérieures d’Eiffage TP Grands travaux va réaliser la conception-construction de l'infrastructure de trois centrales de
production électrique à partir de moteurs Diesel à la Réunion, en Martinique
et en Guadeloupe, pour EDF Production Électrique Insulaire (PEI). Une opération clés en main d’un montant global de 300 millions d’euros.
Remporté par un groupement emmené par Man Diesel, aux côtés de
Clemessy – spécialiste en maintenance multitechnique récemment
reprise par Eiffage –, le contrat prévoit également l’étude de trois infrastructures similaires.
Une quinzaine de personnes s’activent actuellement dans les cellules
technique et logistique créées par l’entreprise, avant l’ouverture des
chantiers en 2009.
Quelque 150 collaborateurs, dont 130 compagnons, seront ensuite
mobilisés sur chaque site pendant 18 à 20 mois.
Le premier chantier devrait ouvrir à la Réunion en juillet prochain.
[ LA VOIE N°12 ]
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REPÈRES
Commanditaire – Maître d’ouvrage : EDF PEI
Assistant à maîtrise d’ouvrage : EDF CIT
Groupement conception-construction
Mandataire : Man Diesel
Eiffage TP
Clemessy
Architecte sous-traitant de Man : BVFG
Sites
Réunion
- Localisation : Port Est
- Début des travaux : Été 2009
Martinique
- Localisation : Belle Fontaine
- Début des travaux : Automne 2009
Guadeloupe
- Localisation : Pointe Jarry
- Début des travaux : Hiver 2009-2010
Délais
Mise en service du premier moteur :
28 mois à compter de l’OS (32 en Martinique)
Mise en service industrielle totale des installations :
34 mois à compter de l’OS (36 en Martinique)
Encadrement
Directeur du secteur Opérations extérieures :
Jean-Marc Saccone
Directeur du projet : Vincent Preyssas
Directeur technique du projet : Frédéric Cuffel
V IE DE L’ENTREPRISE
HANDICAP
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS
S’ENGAGE
Favoriser l’emploi des personnes handicapées, tel est l’objectif du plan lancé par Eiffage Travaux Publics en cette fin d’année 2008.
Pour l’entreprise, qui de longue date s’implique dans des actions d’insertion à destination des jeunes et des personnes en difficulté, il s’agit
progressivement d’ouvrir plus grande la voie de l’emploi à tous.
Un diagnostic, réalisé en début d’année par un cabinet spécialisé, a permis d’y voir plus clair, notamment sur la qualité de la réintégration des
collaborateurs accidentés, et de définir un objectif : atteindre dans ses rangs 6 % de personnes handicapées. Pour y parvenir, un comité de
pilotage a été créé, un plan d’action préparé et les bases d’un partenariat avec l’Agefiph* définies. Ces dernières aboutiront à la signature d’une
convention début 2009.
Recrutement, y compris d’intérimaires, maintien dans l’emploi, achats auprès de prestataires du secteur adapté ou protégé : tels sont les grands
axes du plan d’action Handicap d’Eiffage Travaux Publics qui souhaite aussi, en interne, faire évoluer les mentalités (cf. encadré).
D’ores et déjà un guide vient d’être édité. Destiné à tous ceux qui, sur le terrain, sont concernés par le recrutement ou la gestion du personnel, il contient toutes les informations utiles, les adresses des différents organismes régionaux chargés d’accompagner les personnes handicapées
dans la recherche d’un emploi et les démarches à entreprendre pour obtenir, pour l’entreprise et le salarié, d’éventuelles aides de l’État.
Une convention a par ailleurs été signée le 22 décembre dernier avec le centre de réadaptation professionnelle Le Belloy (cf. encadré).
C’est donc officiel, le chantier est ouvert. Et comme tous ses chantiers, Eiffage Travaux Publics va s’attacher à le mener à bien.
*Organisme chargé par l’État de développer l'emploi des personnes handicapées dans les entreprises du secteur privé.
UNE AFFICHE POUR CRÉER LE LIEN
« Créons le lien et, ensemble, mobilisons toutes nos énergies pour lever les derniers
obstacles à ce vaste chantier » tel est le slogan de l’affiche que vous verrez fleurir dans
les prochaines semaines sur les murs des bungalows, des bureaux, des dépôts, des
ateliers d’Eiffage Travaux Publics partout en France ainsi que dans les véhicules
empruntés par les équipes routières pour se rendre sur leurs chantiers.
Recruter des personnes handicapées et s’assurer de leur bonne intégration dans l’entreprise suppose l’adhésion de tous. Jean Guénard vous l’affirmait dans un courrier fin
octobre : ce n’est qu’ensemble que nous livrerons sans réserve ce chantier.
UNE PREMIÈRE CONVENTION SIGNÉE
Le 22 décembre dernier, Thierry Guérin, directeur du centre de réadaptation professionnelle Le Belloy et Jean Guénard, président d’Eiffage Travaux Publics (photo cicontre), ont signé une convention de partenariat portant sur la formation et l’accueil de
travailleurs handicapés dans le milieu professionnel, afin de leur garantir une réinsertion réussie dans le monde de l’entreprise.
Le CRP Le Belloy forme des stagiaires reconnus travailleurs handicapés dans le
domaine du BTP et plus spécifiquement dans la filière économie de la construction et
étude de prix. Avec lui, l’entreprise s’engage à accueillir des stagiaires, à leur organiser des visites de chantier, à leur proposer des emplois en étude de prix, à participer
aux jurys de remise des diplômes, à mettre à disposition du centre sa documentation
technique à des fins pédagogiques…
Une première convention, très complète, qui démontre la forte volonté d’Eiffage
Travaux Publics de s’investir dans ce combat.
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[ LA VOIE N°12 ]
V IE DE L’ENTREPRISE
INNOVATION
UN CHEF RÉCOMPENSÉ
PAR LA CRAMIF
PRÉVENTION
LE COMBAT DES CHEFS
La campagne « 1 515 » de formation Sécurité interactive des chefs de chantier
d’Eiffage Travaux Publics vient de s’achever. Ils sont plus de 1 500 – la quasi-totalité
de l’effectif – à y avoir participé, par groupe d’une centaine, au cours de la seule
année 2008.
D’ores et déjà, conjuguées aux formations SMS, à l’accueil des jeunes embauchés et
aux efforts des CHSCT, les interventions de ces femmes et hommes de terrain ont porté
leurs fruits et les statistiques du groupe se sont sensiblement améliorées, tant en ce
qui concerne le taux de fréquence que celui de gravité.
De nombreuses mesures, directement issues de propositions enregistrées au cours
de cette campagne « 1 515 », sont entrées en application.
• Des efforts accrus ont été portés à la lutte contre l’illettrisme – comment bien comprendre une consigne de sécurité lorsqu’on ne maîtrise pas la langue dans laquelle
elle est donnée – et une action expérimentale menée en Ile-de-France conjointement avec le département Formation a permis à une quarantaine de personnes
d’effectuer des stages de mise à niveau.
• Des règles plus strictes ont été adoptées à l’égard des comportements addictifs (alcool
voire drogue) et à risques (usage du téléphone portable).
• Les procédures d’accès au Certificat d’aptitude à la conduite d’engin en sécurité et
à l’attribution de l’autorisation de conduite sont soumises à une plus grande rigueur.
• Les quarts d’heure Sécurité se sont multipliés dans toutes les régions et sur tous
les types de chantier.
• La vidéo-sécurité, désormais parfaitement comprise, est plébiscitée, tant, en mettant
le doigt là où ça fait mal, elle permet la prise de conscience indispensable aux changements de comportement durables.
• Matériels et matériaux ont été améliorés, ou créés, pour renforcer la sécurité des
personnels de chantier dans des situations très variées (cf. encadré).
À travers ces réunions « 1 515 », les chefs de chantier d’Eiffage Travaux Publics ont
prouvé, une fois de plus, que l’on pouvait compter sur eux. Les conducteurs de travaux,
qui pourraient bénéficier de formations du même type dans les prochaines années
sauront-ils répondre eux aussi à l’appel ?
Pour mieux faire comprendre à ses collaborateurs l’importance de chantiers bien
tenus, Routière Morin Marne Ardennes a
fait appel à un dessinateur qui a glissé
dans ce dessin 18 erreurs à ne pas commettre sur un chantier. Il en va de la
sécurité des équipes et de l’image d’Eiffage
Travaux Publics que chaque jour, sur vos
chantiers, vous renvoyez au grand public.
À votre tour, saurez-vous retrouver ces
erreurs ?
Réponses dans notre prochain numéro.
[ LA VOIE N°11
N°12 ]
10
La Caisse régionale d’assurance-maladie
d’Ile-de-France vient de récompenser Lino
Braz-Lopez, chef de chantier d’Eiffage TP Ilede-France / Normandie pour son action particulière en faveur de la prévention des
risques professionnels.
Il a en effet mis au point deux types de chariots de protection collective, pour assurer la
sécurité des salariés lors des phases de désélingage des doublets (profilés de tablier d’un
futur pont) et de la mise en place des plaques
de coffrage perdu entre ces doublets. Des
chariots munis de dispositifs de guide et
d’antisoulèvement, qui, pour l’un d’entre eux
facilite, en outre, la pose des coffrages.
Chaque année, vous êtes nombreux à inventer
des procédés, à aménager des matériels, à
proposer de nouvelles procédures, pour
accroître la sécurité dans une situation donnée.
Faites-vous connaître auprès de votre référent
Prévention. Pour qu’au-delà d’un chantier,
votre imagination puisse servir à tous.
RECRUTEMENT PAR SIMULATION
70 % DE RÉUSSITE
L’agence stéphanoise d’Eiffage TP Rhône-Alpes a signé en mars dernier
avec le Conseil régional, une convention de coopération pour la mise
en œuvre d’un contrat d’aide et de retour à l’emploi durable.
Une démarche où les candidats ont été sélectionnés via un programme
de simulation : seule leur habileté à exercer ou non le métier a été
testée.
Ainsi, ne bénéficiant que de peu – voire de pas – d’expérience professionnelle et d’aucune formation aux travaux publics, les 14
personnes retenues ont-elles été choisies sur leur motivation à travailler sur un chantier de TP et sur leur potentiel.
Ce dispositif, qui s'adresse à des publics, jeunes ou adultes, qui
éprouvent des difficultés dans l'accès à une insertion professionnelle
durable, prévoit la mise en place d'une action de formation permettant
l'acquisition d'un premier niveau de compétences. Assurée par le CFA
BTP Loire cette formation de coffreur génie civil, d'une durée de 350
heures, est ensuite complétée par une période en entreprise permettant de valider la bonne intégration du candidat au sein d’une équipe.
À l’heure du bilan, celui-ci se révèle très positif. Sur les 14 personnes sélectionnées, 10 ont passé avec brio les périodes de formation
et de stage en entreprise et ont aujourd’hui signé un contrat de travail
avec Eiffage TP Rhône-Alpes.
Avec 70 % de résultats positifs, le dispositif est très encourageant.
Simulation, formation, stage seraient donc bien trois clés de l’insertion durable.
ÉVALUER LES MOTIVATIONS PLUS QUE LES COMPÉTENCES
Comment savoir si une personne sera ou non apte à positionner une banche ? En la symbolisant, lors de la simulation, par un
caisson à installer sur une table et au sol.
Comment s’assurer qu’un candidat sera capable de vérifier la verticalité d’une banche avant le coulage du béton ? En lui demandant de tracer des lignes à la règle dans des postures de chantier (debout, accroupi, à genoux).
Ces deux tests font partie du programme global de recrutement par simulation de coffreurs génie civil, qui devront également montrer
des aptitudes à comprendre et appliquer un ensemble de consignes ; se repérer dans l’espace à partir d’un plan ou d’un schéma ;
travailler en équipe ; s’adapter à des changements de tâches fréquents ou mener une action dans la durée, par exemple.
Utilisée depuis quelques années la méthode de recrutement par simulation, aussi appelée méthode des habiletés, donne incontestablement
de bons résultats. Des résultats encore meilleurs lorsque, comme dans l’exemple stéphanois, les épreuves sont créées et étalonnées
par ceux qui, dans l’entreprise, exercent la profession testée.
ÉCOLE MAISON
ET DE QUATRE !
Après les régions Ile-de-France / Centre, Méditerranée et RhôneAlpes / Auvergne, c’est au tour de la région Est de se doter d’une école
Eiffage Travaux Publics.
Monté en partenariat avec le Centre promotionnel d'Orcemont (CPO)
Est de Vitry-le-François, ce quatrième établissement fonctionnera peu
ou prou comme les trois précédents. Destiné à des jeunes, demandeurs
d’emploi, il proposera une formation découpée en quatre quarts : l’un,
consacré à la formation théorique au CPO et trois, dédiés à la formation pratique sur des chantiers de l’entreprise.
Lancée le 26 novembre dernier à Troyes par Jean Guénard, la première
promotion de cette nouvelle école accueille 10 jeunes embauchés en
contrat de professionnalisation et payés au Smic. Des jeunes qui, outre
un emploi stable, devraient se voir remettre à l’issue de leur formation un titre professionnel de niveau V de maçon en voirie et réseaux
divers, l’équivalent d’un CAP, reconnu par le ministère du Travail.
Soulignons les efforts menés dans l’accueil de ces jeunes, qui seront
tous accompagnés par un tuteur volontaire et préalablement formé
par l’entreprise.
11
[ LA VOIE N°12 ]
A RRÊT SUR IMAGES
1•
4•
2•
3•
5•
6 et 7 •
1 • Jean Corbineau, directeur de l'établissement NFEE d'Eiffage Travaux
Publics Réseaux, et Fabrice Mourey, directeur d'exploitation, ont participé
le 6 décembre au Téléthon en pagayant aux côtés des équipes du Siaap
organisatrices d'épreuves sportives à Achères.
2 • Imaginées pour mieux relayer sur le terrain la politique du groupe,
les conventions régionales se sont multipliées cette année. Dernière en
date, celle du Nord, organisée à Arras le 13 novembre, elle a réuni autour
de Jean-Luc Vergin, directeur régional, quelque 300 participants, en présence de la direction générale. Principaux thèmes abordés : la sécurité,
l’accueil dans l’entreprise, son devoir de formation, notamment par l’alternance, le tutorat et la responsabilité sociale de l’entreprise, via l’insertion. Également à l’ordre du jour : le développement durable et le Stade
de Lille.
8•
4 • Eiffage Travaux Publics va participer à l'aménagement du pôle intermodal Saint-Jean à Bordeaux en fournissant, pour la couverture de la
halle située près de la gare, 48 panneaux en BSI®Céracem dans lesquels
sont insérés des pavés de verre en forme de gouttes. Ces éléments
seront préfabriqués dans l'usine AAB à Mormant après validation d'une
ATEx (Appréciation Technique d'Expérimentation) par le CSTB.
5 • Le 3 décembre dernier, Jean-François Roverato, président d’Eiffage,
s’est rendu sur le chantier de l’autoroute A65. Accueilli, par Michel Oléo
et Didier Koenig, respectivement directeur du GIE A65 et directeur des
travaux, Olivier de Guinaumont, directeur d’A’liénor et accompagné de
Patrick Laboureur, directeur du pôle Grandes Infrastructures Linéaires,
notamment, il a pu se rendre compte de l’avancée des travaux.
6 • Routière Morin Marne - Ardennes s’est vue remettre le prix spécial
3 • Partager pour mieux maîtriser, telle pourrait être la devise des retours
d’expérience thématiques proposés régulièrement par les services techniques d’Eiffage Travaux Publics.
À l’initiative de la direction régionale Méditerranée, une réunion autour
des ponts ripés a ainsi été organisée le 14 novembre dernier à Vitrolles.
Près de 60 personnes y ont participé, soulignant la richesse, la variété et
la densité des sujets abordés.
« Prévention des risques pour les travaux à proximité des réseaux enterrés »
par le président de l’Usirf, Xavier Lepercq, le 3 décembre dernier.
7 • En attendant une version plus riche et plus complète en 2009, le site
Intranet Eiffage Travaux Publics change de look.
Connectez-vous sur http://lintranet.eiffagetravauxpublics.fr
8 • Réalisées en groupement par le département Génie civil & nucléaire
d’Eiffage TP et Quillery Environnement Urbain, notamment, deux nouvelles
turbines à combustion au fioul d’une capacité totale de 370 MW, ont été
mises en service par EDF à Vaires-sur-Marne le 14 novembre, en présence de Pierre Gadonneix, président directeur-général de l’énergéticien.
[ LA VOIE N°12 ]
12
D ÉVELOPPEMENT DURABLE / INNOVATION
EXPÉRIMENTATION
LA ROUTE À GRANDE VITESSE
1• David Fallone, responsable
technique Méditerranée, à gauche,
et Jean-Marcel Rivière, directeur
des procédés spéciaux Appia
Grands Travaux.
STGV, semi-tiède à grande vitesse, est l’un des derniers procédés mis
au point dans les laboratoires d’Eiffage Travaux Publics.
Expérimenté récemment, sur les bases d’un partenariat entre la direction interdépartementale des routes Méditerranée (Dir Méd), le Sétra
(Service d’études techniques des routes et autoroutes) et Eiffage Travaux
Publics Méditerranée, le principe consistait à réaliser 4 kilomètres de
chaussées sur la route départementale 94 entre Gap et La Bâtie-Neuve
dans les Hautes-Alpes. Un tronçon divisé en trois sections à recouvrir
avec trois formules différentes de BBTM 0/6 appliquées grâce à la
machine Granuchape, laquelle visait une vitesse moyenne d’application de 20 m/min.
Exécuté dans des conditions difficiles (climat défavorable – pluie, vent –,
éloignement du poste d’enrobage par rapport au chantier) par l’agence
Appia Alpes du Sud de Malijai, le chantier a néanmoins tenu toutes
ses promesses et prouvé que ce revêtement en BBTM 0/6 EBT® dans
la machine Granuchape pouvait être appliqué à plus de 25 m/min.
Un résultat à la hauteur des espérances de la direction Recherche et
Développement du groupe et du laboratoire régional qui ont suivi avec
beaucoup d’attention toute l’opération pour laquelle toutes les formules
d’enrobés high-tech ont été fabriquées par le poste d’enrobage Ermont
RM 160 de Malijai.
À signaler également, la réalisation des accotements en BBTM 0/6 à
chaud avec la machine Resoger de Nice sur les 4 km.
REPÈRES
Les trois sections de chaussée de 7,60 m de largeur
étaient découpées en :
• 2 000 m en BBTM 0/6 à chaud,
• 1 500 m en BBTM 0/6 EBT,
• 500 m en BBT 0/6 EBT avec 10 % d’agrégats enrobés.
1•
* Moyenne journalière annuelle ** Trafic moyen journalier actualisé
13
[ LA VOIE N°12 ]
S AVOIR-FAIRE
ARMATURES
UN « SAVOIR-FER » UNIQUE
Rattaché à Eiffage TP Nord, l’atelier d’armatures d’Eiffage Travaux Publics travaille l’acier depuis
plusieurs décennies. Une production indispensable aux chantiers de BTP intra et extra Eiffage à
découvrir ou à redécouvrir.
À Templemars, plus d’une vingtaine de personnes décortiquent, coupent, cintrent, assemblent, conditionnent et expédient, chaque jour, les armatures destinées, notamment, à armer le béton sur les chantiers de bâtiment et de travaux publics. Ces professionnels de l’acier sont les seuls
au nord de Paris et dans le groupe à détenir le certificat de l’l'Afcab* qui, dans ce domaine d’activité, atteste de la qualité de leurs savoir-faire.
Une singularité qui leur permet de produire quelque 3 000 tonnes d’armatures par an, dont un peu plus de la moitié pour les entreprises du
groupe Eiffage.
Implanté sur 3 800 m2, derrière les bureaux d’Eiffage TP et de SGTN, l’atelier est dirigé par Charles Hahn qui s’attache à respecter à la lettre
les desiderata de ses clients, auxquels il propose à la première occasion une visite des lieux.
Diamètre, longueur, forme, la maîtrise est totale et la qualité un impératif. L’autocontrôle est d’ailleurs de rigueur, en plus de prélèvements inopinés. Et traçabilité oblige, l’étiquette doit pouvoir faire foi pendant dix ans.
S’adapter et proposer le meilleur, telle pourrait être la devise de l’atelier qui ne recule pas devant l’innovation. En témoignent par exemple,
la boîte d’attente, le coffrage perdu en polypropylène, les caniveaux
galbés ou encore cet assemblage d’armatures créé pour AER dans
le but de matérialiser les voies de circulations lors des interventions
Charles Hahn
sur les chaussées autoroutières.
Atelier d’armatures Eiffage TP Nord
Le CVE de Dunkerque, la tour 5 d’Euralille, le centre aquatique de
Zone Industrielle – Route de Vendeville
Béthune, la patinoire de Valenciennes, la station d’épuration de
59175 Templemars
Camphin, sans oublier les aéroports de Roissy ou de Lille sont quelTél. : 03 20 62 79 13 – Fax : 03 20 62 79 02
ques-unes des dernières références de l’atelier qui, aujourd’hui
E-mail : [email protected]
reconnu, gagnait tout simplement à être mieux connu. C’est chose faite.
CONTACT
* La certification Afcab prévoit un audit 3 fois par an. Délivrée par l’Afaq Afnor, elle garantit, en plus de la qualité de la matière première, celle de ses transformations. Obtenue en
1993, elle a, depuis lors, toujours été renouvelée à l’atelier de Templemars.
[ LA VOIE N°12 ]
14
D OSSIER
GUYANE
EIFFAGE TRAVAUX PUBLICS
AUX PORTES DE L’AMÉRIQUE DU SUD
Des côtes de l’Atlantique jusqu’au cœur de la forêt vierge, il existe une région du continent sudaméricain où les couleurs d’Eiffage Travaux Publics sont particulièrement bien représentées.
Sodeca, la Routière Guyanaise, DLE Outre-Mer et MMTP exercent leurs activités depuis des
années dans l’une des contrées certainement les plus méconnues de France : la Guyane. Un
département susceptible d’offrir de belles opportunités de développement pour le groupe.
Découverte.
l suffit de passer quelques jours en Guyane pour
remettre en cause bon nombre d’idées préconçues.
Non, la vie à Cayenne ce n’est pas le bagne – il n’y
en a d’ailleurs jamais eu dans cette ville – ; non, ce
département couvert à 96 % de forêt amazonienne
n’est pas « l’enfer vert » que beaucoup imaginent. La vie y serait
d’ailleurs plutôt agréable et les possibilités de développement sont
réelles. Beaucoup reste à faire dans un territoire qui, avec ses
84 000 km2, équivaut à un peu moins de 20 % de la superficie de
la France métropolitaine. Quelques exemples suffisent pour en être
vite convaincu. Ainsi, le réseau routier est encore principalement
limité à la bande côtière. Il laisse de côté bon nombre de villages
dès que ceux-ci sont retirés d’une poignée de kilomètres à l’intérieur de la forêt. Pour leur part, de multiples petits bourgs isolés ou
accessibles seulement en pirogue par les fleuves ne disposent
d’aucune infrastructure de base. L’assainissement y est souvent
inexistant et les rues sont en terre. Le contraste est saisissant avec
I
la modernité du Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou, où se
déroulent de multiples chantiers. Pas question en effet d’improviser la mise en service de deux nouveaux pas de tir, l’un pour la
fusée européenne Vega, l’autre pour le lanceur russe Soyouz.
>>>>
15
[ LA VOIE N°12 ]
1•
2•
1• Dernière étape du chantier de
la route de Saint-Laurent-du-Maroni
à Apatou : 28 km de piste en latérite
à recouvrir d'un bicouche.
2• Les spécialistes du laboratoire
mobile sont installés sur la base-vie
de Crique Serpent.
3• Pour protéger certaines zones
sensibles du CSG, la barrière
Mangouste, réalisée conjointement
avec Forclum.
4• Réhabilitation d'un quartier à
Sinnamary.
5• Terrassements des abords du
lycée de Rémire-Montjoly.
6• Maquette de la future fusée
Vega.
UN BICOUCHE AU CŒUR DE LA FORÊT VIERGE
PRÉPARER LES PAS DE TIR POUR LES FUSÉES
Le jour à peine levé, les travaux battent déjà leur plein sur le chantier
qui mène de Saint-Laurent-du-Maroni à Apatou. Au programme
des équipes de Sodeca : 28 km de piste en latérite en plein cœur
de la forêt primaire équatoriale à recouvrir d’un bicouche, après
avoir repris les terrassements et purgé le terrain. « Cette opération
est la dernière phase du désenclavement de ce village situé à une
cinquantaine de kilomètres au sud de Saint-Laurent, la principale
ville de l’ouest de la Guyane, détaille Emmanuel Bazin de Jessey,
directeur de Sodeca. Nous ne disposons que des quelques semaines
de saison sèche pour boucler le chantier, car dès les premières
pluies, le terrain sera impraticable. »
Le ballet des engins est donc parfaitement réglé pour tenir la
cadence. De la scarification de la piste jusqu’à la pose du gravillon
6/10, en passant par le malaxage de la terre pour incorporer le liant,
le « cloutage » en 10/14 pour assurer le lien entre la latérite et la
couche d'émulsion, l’objectif à tenir est parfaitement bien établi :
avancer au rythme d’un kilomètre par jour pour rejoindre Apatou
avant l’arrivée des premiers orages ! « La pression est forte et ce type
de réalisation demande un maximum d’organisation, confirme
Bernard Maughien, responsable du chantier. Chacun des 30 compagnons présents doit trouver exactement sa place et agir au bon
moment. Le moindre problème de coordination et toutes les équipes sont bloquées. » Mais pas question de confondre vitesse
d’exécution et précipitation. Chaque jour, des échantillons de latérite sont minutieusement analysés par les spécialistes du laboratoire mobile installé sur la base-vie de Crique Serpent. On a beau
être sous l’équateur, perdu dans la forêt, la qualité sera, comme
partout, au rendez-vous !
Aussi spectaculaire qu’il soit, tant par sa dimension que par l’environnement dans lequel il se trouve, le chantier routier reliant SaintLaurent-du-Maroni à Apatou ne représente qu’une facette des
interventions de Sodeca. Dans l’enceinte du CSG, ses équipes ont
accumulé des milliers de mètres cubes de terrassement lors de
l’aménagement des plates-formes destinées aux lancements
d’Ariane. « Nous avons également réalisé en groupement avec
Forclum la totalité de la barrière Mangouste, une installation antiintrusion qui entoure certaines zones sensibles du centre spatial
sur plusieurs dizaines de kilomètres, rappelle Emmanuel Bazin de
Jessey. Actuellement, nous créons un bassin de rétention d’hydrocarbures, juste à côté des équipements qui serviront à lancer la
petite fusée Vega dès 2009. »
À côté de ces chantiers phares, Sodeca agit également au quotidien pour améliorer le cadre de vie des Guyanais. À Sinnamary,
petit bourg situé à l’ouest de Kourou, c’est toute la réhabilitation
d’un quartier insalubre qui lui a été confiée. Dans la banlieue de
Cayenne, à Rémire-Montjoly, les terrassements des abords du futur
lycée technique ou encore le curage d’une « crique » (petite rivière)
sont à mettre à son actif, tout comme les VRD du palais régional
omnisports.
Ces exemples pourraient être multipliés à l’infini, ou presque. Sans
compter qu’avec l’acquisition d’une nouvelle carrière à La Carapa,
la Routière Guyanaise renforcera le poids d’Eiffage Travaux Publics
à travers le département. Sur un site de plus de 37 ha, 250 000 t
de roche granitique seront extraites chaque année. De quoi approvisionner de nombreux chantiers en matériaux de qualité pendant
au moins deux décennies !
4•
3•
5•
[ LA VOIE N°12 ]
6•
16
1•
1• Bernard Maughien, à gauche, et
Emmanuel Bazin de Jessey.
2• Recyclage du verre, l'une des
activités de la Routière Guyanaise.
2•
SODECA ET LA ROUTIÈRE GUYANAISE :
DEUX SOCIÉTÉS DANS UN MÊME GROUPE
Terrassement, route, voire petit génie civil : le groupe Chambard a été créé en 1977, suite à l'obtention d'un marché de revêtement
routier (45 km) entre Cayenne et Kourou. Il se compose maintenant de deux sociétés. Sodeca est spécialisée dans les travaux routiers, allant du terrassement à la réalisation du revêtement (bicouche ou enrobé). La Routière Guyanaise, quant à elle, possède une
activité centrée sur la production industrielle, regroupant carrières (deux de roche, une de sable et trois de latérite), centrale d'enrobage, usine de liant… Elle développe aussi actuellement une activité de recyclage de verre, qui entre dans la composition de
sous-couches de route, et utilise également les pneus usagés dans une technique particulière de consolidation de talus.
Chambard, qui a rejoint Eiffage Travaux Publics en 2002, fait partie des acteurs historiques de l'aménagement du département. Il
n'existe quasiment aucun chantier, petit ou grand, réalisé au cours des trente dernières années sur lequel le logo du groupe n'ait
été visible.
Sodeca et la Routière Guyanaise ont respectivement réalisé des chiffres d'affaires de 20,8 M€ et 2,1 M€ en 2007. À elles deux,
ces entités comptent près de 70 collaborateurs. La présence du CSG, la faible densité du réseau routier et les besoins continus
d'entretien de ce dernier en raison de conditions climatiques (pluviosité) extrêmes forment une trilogie qui garantit le développement du groupe Chambard. Dans le respect des exigences de qualité, de sécurité et d'environnement d'Eiffage Travaux Publics.
SN MMTP
UN MÉTIER : LES VRD
À l’entrée d’Apatou, le long d’une piste secondaire, le chantier pourrait
presque passer inaperçu si l’on n’y prenait garde. Il s’avère pourtant
essentiel pour les habitants du village. SN MMTP y réalise l’enfouissement de canalisations pour l’alimentation de la commune en eau
potable, ainsi que la pose de tubes pour l’évacuation des eaux usées.
« Au total, nous avons 3 km de tuyaux à mettre en place, moitié pour
l’eau potable, moitié pour l’assainissement, détaille Denis Mazard,
directeur de SN MMTP (photo ci-contre). La ligne principale d’adduction d’eau se fait en PVC de 75 mm de diamètre pour finir en 32
mm au niveau des branchements aux compteurs des particuliers.
Concernant le réseau des eaux usées, nous partons d’un poste de
refoulement avec des canalisations en 160 mm pour rejoindre en
gravitaire un bassin de lagunage aménagé en contrebas du village. »
Assainissement, adduction d’eau, réhabilitation de réseaux, équipements de lotissements, voire enrochement de berges représentent
quelques-unes des spécialités de SN MMTP. « En 7 ans d’activité,
nous avons multiplié les références un peu partout en Guyane,
ajoute Denis Mazard. Aujourd’hui, nous réalisons un chiffre d’affaires annuel avoisinant 4,5 M€ et l’entreprise regroupe une trentaine
de salariés. » La société a été reprise par Eiffage Travaux Publics en
août 2008. Elle possède des compétences parfaitement complémentaires à celles affichées par DLE Outre-Mer sur les créneaux
des VRD et de la pose de canalisations.
17
[ LA VOIE N°12 ]
D OSSIER
DLE OUTRE-MER
LES CHANTIERS DU BOUT DU MONDE
Les compagnons de DLE Outre-Mer réalisent des chantiers partout en Guyane. Même si les villages
dans lesquels ils doivent travailler ne sont accessibles qu’en pirogue, aucune hésitation. Ils y vont.
Le voyage est long pour se rendre à Papaichton. Pas étonnant :
aucune piste ne mène jusqu’à ce petit village de 700 âmes isolé en
pleine forêt sur la rive droite du Maroni, ce fleuve formant une frontière naturelle avec le Surinam, autrefois appelé Guyane hollandaise. « Le seul moyen pour se rendre sur le chantier que nous
menons là-bas, c’est la pirogue, lance Philippe Lecorre, directeur de
l’agence guyanaise de DLE Outre-Mer. De telles conditions de travail sont à peine croyables si on ne les a pas vues de ses propres
yeux. Rendez-vous compte : tout, absolument tout, doit monter par
ces embarcations depuis Saint-Laurent. Et là, on ne compte plus en
kilomètres mais en jours de voyage ! »
Du sac de ciment au tractopelle, en passant par les tuyaux, le gazole
ou les câbles électriques, le Maroni est le seul axe de communication entre Papaichton et le reste du monde. Trois jours au minimum
sont nécessaires pour remonter le fleuve lorsque les conditions sont
favorables, c’est-à-dire lorsque le niveau de l’eau est suffisamment
haut pour passer les « sauts », des rapides que seuls des piroguiers
expérimentés arrivent à franchir sans risquer de se retourner, les
moteurs hors-bord tournant à plein régime. Taillées dans des troncs
d’arbres, les pirogues de cinq à six mètres de long peuvent transporter jusqu’à 5 t de chargement. Pour les engins de chantier, la
solution est toute trouvée. Quatre pirogues sont accouplées, formant un semblant de ponton sur lequel ils sont arrimés. Le passage
des « sauts » ? Aucun problème ! Un câble est attaché à un arbre
ou à un rocher situé en amont, puis l’obstacle est passé au tirefort !
BÉTON ET EAU POTABLE CONTRE LES ÉPIDÉMIES
Michel Zajicek (photo ci-dessous) est parfaitement rodé à ces
contraintes logistiques uniques en leur genre. En cette fin octobre,
ce chef de chantier de DLE Outre-Mer, un ancien d’Appia Basse
Normandie, n’a qu’une préoccupation : démarrer au plus tôt son
chantier de bétonnage des rues principales de Papaichton. Au total,
plus de 1 200 m sont à réaliser lors d’une première tranche (800 k€),
cette dernière devant être suivie d’une seconde opération deux fois
plus importante (2 400 m pour 1,4 M€) courant 2009. Une course
contre la montre, car pour lui, comme pour tous ses collègues, l’arrivée de la saison des pluies prévue quelques semaines plus tard
sonnera l’heure de l’arrêt des travaux. « Nous sommes les seuls en
Guyane à pouvoir réaliser des opérations d’une telle ampleur avec
les mêmes standards de qualité qu’en métropole, affirme Michel
Zajicek. Après l’eau potable et l’assainissement, nous nous sommes
vus confier les travaux de voirie. Un chantier équivalent a d’ailleurs
été réalisé il y a quelques mois à Maripasoula, un autre village à
deux heures de pirogue plus au sud. »
Les travaux effectués par DLE Outre-Mer dans les villages représentent une réelle avancée pour leurs habitants. Dans leur vie de
tous les jours certes, mais également sur le plan sanitaire. « Nous
participons concrètement à l’aménagement du territoire, souligne
Philippe Lecorre. Le fait d’amener l’eau potable dans les maisons
supprime le risque d’épidémie lié à la consommation de l’eau du
fleuve. De plus, les rues bétonnées suppriment les problèmes respiratoires dus à la poussière. » Sans oublier que la simple disparition des flaques d’eau stagnante au milieu des rues limite le risque
de propagation des maladies transmises par les moustiques.
UNE LOGISTIQUE
TOTALEMENT À L’EAU
750 t de ciment ont été nécessaires pour mener à bien la première phase
de bétonnage des rues de Papaichton.
L’approvisionnement du chantier a été réalisé grâce à une noria de
six pirogues, chacune d’entre elles convoyant 5 t de matériel à la fois.
Les rotations entre Saint-Laurent-du-Maroni et Papaichton ont duré
deux mois, à raison d’un aller-retour par semaine et par pirogue.
[ LA VOIE N°12 ]
18
DLE OUTRE-MER, C’EST TOUTE UNE HISTOIRE
Aujourd’hui « patron » de DLE Outre-Mer, implantée également en Martinique,
Jean-Luc Coetmeur a cédé sa place à la tête de l’établissement guyanais à Philippe
Lecorre en septembre dernier. Mais il reste une véritable mémoire vivante de l’histoire de l’entreprise. « L’arrivée de DLE en Guyane remonte à 1987 à l’occasion de
la réalisation d’un très gros chantier, rappelle-t-il. Il s’agissait ni plus ni moins que
de l’agrandissement de la ville de Kourou pour accueillir le personnel du centre
spatial affecté au projet de navette spatiale européenne Hermès. Fin 1992, les travaux étant quasiment achevés, la création d’une agence territoriale a été décidée,
capable d’intervenir sur l’ensemble du département dans les spécialités de DLE. »
Aujourd’hui, l’entreprise emploie 25 personnes et réalise un chiffre d’affaires de
8 M€. Elle dispose d’un parc matériel complet, dont deux pelles hydrauliques de
20 t, ce qui la rend totalement autonome dans la conduite de ses chantiers.
GUYANE, L’AMAZONIE FRANÇAISE
On a parfois du mal à se l’imaginer, mais le pays qui a la frontière la plus longue avec la France est tout simplement… le Brésil ! Située légèrement au nord de l’équateur, en Amérique du Sud, la Guyane est le plus grand
département français (84 000 km2). Elle possède également une frontière avec le Surinam. Pas moins de
7 000 km séparent Cayenne, sa préfecture, de Paris. Les autres villes principales sont Kourou, célèbre pour la
base de lancement des fusées Ariane, et Saint-Laurent-du-Maroni, où se trouvait le bagne, fermé en 1953. Au
nombre de 210 000, les Guyanais résident surtout sur la bande côtière, l’intérieur des terres étant couvert de
forêt « vierge » bien souvent inexplorée. Localisée sur la rive du Maroni, Maripasoula est la plus grande commune de France avec 18 360 km2, soit plus que la région Basse-Normandie.
DLE SPÉCIALITÉS
CANALISATIONS : LA PRESSION
MONTE ENTRE ARIANE ET SOYOUZ
Le futur pas de tir des fusées russes Soyouz constitue une entité à part au
sein du Centre spatial guyanais (CSG), puisqu’il est situé à une bonne
dizaine de kilomètres des installations dédiées à Ariane. Cette localisation
géographique excentrée a entraîné d’importants travaux, notamment
pour son alimentation en air comprimé, en azote et en hélium. L’occasion
pour DLE Spécialités* de montrer tout son savoir-faire dans la pose de
canalisations résistant à des pressions pouvant atteindre 500 bars.
« Ariane Espace nous a demandé de mettre en place les réseaux de
fluides entre l’unité de production d’Air Liquide et l’espace de lancement Soyouz, explique Michel Dagorne, responsable d’affaires
pour DLE Spécialités. Les installations se composent de quatre
canalisations d’un diamètre allant de 50 à 250 mm. Les tuyaux ont
été soudés, puis entourés d’un géotextile avant d’être enfouis sur
une distance de 11,5 km. » Particularité de ce chantier d’un montant dépassant 10 M€ ? Il s’est déroulé en totale collaboration avec
Sodeca qui a réalisé les travaux préparatoires (déforestage, piste de
service...) ainsi que toute la remise en état du site. Mi-octobre
2008, les tests de mise en pression étaient lancés après plus d’un
19
an de travaux. Deux mois plus tard, la mission des équipes de DLE
Spécialités sur le CSG était terminée.
*Pour l’occasion, une société en participation (Sep) a été créée avec DLE Outre-Mer.
[ LA VOIE N°12 ]
D OSSIER
JOHN ELISON, 35 ANS, CONDUCTEUR D’ENGINS
LES NIVELEUSES AU DOIGT ET À L’ŒIL !
Mécanicien de formation, John Elison a rapidement abandonné son métier d’origine
pour s’engager dans les travaux publics en tant que conducteur d’engins. Embauché
en 1999 chez Sodeca, il possède une spécialité : les niveleuses. Un expert qui manie
ce type de machine au doigt et à l’œil ! Ce qui ne l’empêche pas de prendre les commandes d’une pelle ou d’un compacteur lorsque l’avancement des chantiers l’exige,
voire de donner un coup de main comme manœuvre s’il le faut. Car il y a une chose
que John n’aime pas : c’est rester sans rien faire ! Et un souhait qu’il exprime avec
un sourire : aller sur les chantiers en métropole voir comment on y travaille.
JEAN-ÉTIENNE THAMARIN,
42 ANS, CHEF DE CARRIÈRE
UN SOUDEUR DANS LES CAILLOUX
Entre la soudure et les carrières, aucun rapport. Faux ! À force d’assurer les opérations
de maintenance des installations de la carrière Rémy située sur la commune de
Sinnamary, à 170 km à l’ouest de Cayenne, Jean-Étienne Thamarin a acquis une
expérience inégalée dans leur fonctionnement. De là à devenir chef de carrière, il y avait
toutefois un pas de géant qu’il a franchi sans hésitation quand les responsables de la
Routière Guyanaise lui ont proposé le poste en 2005. Depuis, il a réorganisé les modes
de travail et assure, avec ses équipes, une production de 1 000 t par jour de matériaux
de tous calibres. En attendant de prendre en charge les installations du site de La
Carapa dès mars 2009.
CYPRÉ ELSO, 40 ANS, CONDUCTEUR D’ENGINS
« DEPUIS 10 ANS, J’AI FAIT TOUS LES
CHANTIERS ROUTIERS DE SODECA »
Cypré Elso est totalement polyvalent sur les chantiers. Arrivé sans qualification dans
le monde des TP, il a débuté comme manœuvre et n’a cessé d’évoluer dans le métier
depuis son entrée dans le groupe Chambard, il y a plus de 10 ans. En avril 2007, il
suit une formation chez Eiffage Travaux Publics pour prendre en mains minipelles et
chargeurs. Un an plus tard, il se forme en Guyane à la conduite de dumpers.
« Depuis que j’ai abandonné la truelle de maçon et le bâtiment pour les travaux
publics, j’ai fait tous les chantiers routiers menés par Sodeca en Guyane, affirme
Cypré. Sur la route d’Apatou, je suis principalement affecté au gravillonnage. » Une
opération menée dans d’excellentes conditions et dans la bonne entente, tant avec
les collègues qu’avec les patrons !
[ LA VOIE N°12 ]
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E IFFAGE / INFOS
FONDATION EIFFAGE
PREMIERS PROJETS, PREMIÈRES SUBVENTIONS
Lancée concrètement à la rentrée, la Fondation d’entreprise Eiffage a
d’ores et déjà retenu six projets parmi les dossiers reçus.
Deux collaborateurs de notre branche se voient ainsi soutenus dans
des opérations solidaires.
Patrice Bony, pour le projet « En passant par la montagne » qui prévoit l’accompagnement de 7 jeunes de Saint-Denis (93) pour une
escalade et la réalisation d’un chantier de restauration du patrimoine
montagnard. Il obtient une subvention de 10 000 €. Et Éric Thery
qui, pour le mouvement de buveurs guéris, Vie Livre, et l’ouverture
d’une section « femmes » à Soissons, décroche une aide de 3 000 €.
Vous aussi souhaitez présenter un projet. Contactez la Fondation :
Fondation d’entreprise Eiffage
163, quai du Docteur-Dervaux
92601 Asnières Cedex
Tél. : 01 41 32 81 23
Fax : 01 41 32 81 89
[email protected]
Plus d’infos sur http://eiffanet.eiffage.fr rubrique « Fondation »
CONVENTION
DEVENEZ TELEIFFAGE !
Tel est le slogan de la Convention Eiffage qui se déroulera
dans 7 villes de France entre le 10 janvier et le 21 mars
prochains et dont le thème de l’édition 2009 est, comme
son nom l’indique, le petit écran.
Ne manquez pas ce grand rendez-vous auquel vous êtes
tous conviés avec vos conjoints. Renvoyez vite votre bulletin d'inscription pour confirmer votre participation. De
nombreuses surprises vous attendent.
Plus d’infos : [email protected]
UNE CONVENTION / SEPT DATES :
• 10 janvier 2009 à Lyon
• 17 janvier 2009 à Metz
• 24 janvier 2009 à Bordeaux
• 7 février 2009 à Marseille
• 7 mars 2009 à Nantes
• 14 mars 2009 à Lille
• 21 mars 2009 à Paris
Une invitation personnelle vous a été, ou vous sera adressée dans les
prochaines semaines.
INNOVATION
TROPHÉES EIFFAGE 2009, C’EST PARTI !
4e de couverture :
Affiche de la campagne
de sensibilisation à l'emploi
des personnes handicapées
à destination de l'ensemble
des sites d'Eiffage Travaux Publics.
Après le premier concours organisé en 2007 et particulièrement fructueux
pour Eiffage Travaux Publics qui avait notamment remporté le grand prix,
la deuxième édition des trophées Eiffage de l’innovation est lancée.
Organisée par la direction du développement durable du groupe, cette
compétition, désormais bisannuelle, compte cinq catégories :
- Cœur de métier
- Environnement
- Initiative sociale
- Fonction support
- Amélioration technique terrain (savoir-faire / trucs et astuces de chantier).
La voie
Le Magazine d’Eiffage Travaux Publics
Directeur de la publication : Jean Guénard
2, rue Hélène-Boucher BP 92 - 93337 Neuilly-sur-Marne cedex - Tél. 01 49 44 92 00
Rédactrice en chef : Sandra Weigand
Conception - Édition : Agence Bonnecarrère, Tél. 01 56 79 26 26
Photothèque Eiffage Travaux Publics - DR.
Vous souhaitez présenter un dossier : rapprochez-vous de votre directeur d’établissement ou de votre chef de service et renvoyez votre
candidature avant le 10 janvier prochain pour les quatre premières
catégories ou avant le 15 février 2009 pour la dernière à :
Bernard Héritier ou Ammar Triche
Eiffage Travaux Publics
Trophées de l’innovation 2009
2, rue Hélène-Boucher
BP 92
93337 Neuilly-sur-Marne Cedex
Rédaction : Dominique Duchemin - Jean-Claude Roeland
Crédit photos : Actophoto / Régis Bouchu - Jean-Luc Girod - Brigitte Paul -
EMPLOI DE PERSONNES
HANDICAPÉES,
CRÉONS LE LIEN !
Conception : Com&Cie / Marilyne - © Getty
Eiffage Travaux Publics s’engage volontairement dans une démarche favorisant
l’emploi des personnes handicapées au sein de ses équipes.
Ensemble, mobilisons toutes nos énergies
pour lever les derniers obstacles à ce vaste chantier !

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