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La méthode du World Café
1. Suppositions de base sur la conversation
La conversation est inhérente à la nature humaine et représente un élément constitutif
de toute action. La conversation donne forme au monde intérieur collectif des systèmes
sociaux (couples, familles, groupes, organisations, entreprises, sociétés). La conversation
est l’essence de la culture. C’est sur ces idées que repose la méthode du World Café. Ses
questionnements sont : comment rendre visible le monde intérieur collectif ? Comment
guider et concevoir le monde collectif de manière ciblée, et ce, de sorte que l’intégrité
des personnes et des groupes impliqués soit respectée ?
En outre, la méthode du World Café part du principe que la conversation représente le
vecteur d’expression de l’intelligence individuelle et collective. La conversation développe
sa force lorsque les personnes sont prises en compte dans leur globalité (l’esprit, le cœur
et les mains).
2. But et utilisations possibles du World Café
Le World Café veut faire participer des personnes à une conversation. L’idée est de
débattre un sujet en petits groupes, comme dans un café habituel. Pour approfondir la
discussion, les participants changent de table à plusieurs reprises pour former de
nouveaux groupes. A la fin, les participants présentent leurs résultats au cours d’une
assemblée plénière.
Un World Café se révèle utile pour :
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partager des informations et développer des possibilités d'action ;
explorer des défis essentiels et des tâches majeures ;
instiller la confiance au sein de groupes fraîchement formés ;
approfondir les liens au sein de groupes existants ;
permettre à tout un chacun d’être entendu au sein de grands groupes (de 12
personnes au moins)
si l’on dispose au moins d’une heure et demie ou, mieux encore, de deux heures
à cet effet.
Les conversations doivent porter sur des problématiques qui ont réellement de
l’importance et de l’intérêt pour les participants.
3. Le déroulement
Il faut prévoir une salle assez spacieuse pour y disposer de petites tables, si possible
rondes, comportant chacune quatre à six chaises au maximum. Les tables sont recouvertes
de nappes en papier. Des stylos-feutres sont posés sur chaque table.
Une séance de conversation dure 15 à 20 minutes. Les participants débattront
simultanément la même question à chaque table. Les participants écrivent, dessinent ou
griffonnent sur la nappe les idées fortes qui se dégagent lors de chaque séance. Entre les
séances, de nouveaux groupes se forment et prennent place à une autre table. Un ou une
Justice et Paix, Eglises réformées de Suisse et Pro Senectute
www.un-temps-pour-tout.ch, Hirschengraben 7, 8001 Zurich, Tél. : 044 258 91 12, [email protected]
hôte de table reste toujours à la même table (cf. point 6). A la fin, les principales
conclusions sont mises en commun lors de l’assemblée plénière.
4. Les étapes importantes de la préparation
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Quel objectif veut-on atteindre avec le World Café ?
Quelle est la thématique centrale ?
Quelles sont les différentes questions que l’on souhaite explorer au World Café ?
Qui y participe ?
Est-il judicieux de former des groupes rassemblant des participants aux profils et aux
centres d’intérêts similaires, afin de pouvoir aborder le thème sous des perspectives
variées ?
Qui se charge d’animer la conversation ?
Désigner et initier les hôtes de table (à l'avance ou lors de la rencontre)
Comment créer une atmosphère conviviale de style café ?
Comment recueillir les découvertes ? Qu’advient-il des résultats ?
La création d’une documentation contribue à rendre les résultats utiles pour la suite de la
rencontre, par exemple lors d’une discussion consécutive avec un professeur. La
documentation peut aussi être utilisée lors de la séance de conversation finale, pour voir
dans quelle mesure les participants se sont approprié des connaissances divergentes ou
plus approfondies au cours de la rencontre ou pour voir si les résultats se confirment.
5. Les bonnes questions
Poser les bonnes questions est essentiel au succès d'un World Café.
• Il est important de poser des questions stimulantes et de donner envie aux
participants d’entrer en conversation.
• En même temps, il faut poser des questions simples et compréhensibles.
• Les problématiques devraient s’inscrire dans une progression logique, mais
néanmoins rester bien distinctes.
• Les bonnes questions :
− sont simples et claires ;
− poussent à la réflexion ;
− génèrent de l’énergie ;
− captent l’attention ;
− font apparaître de nouvelles possibilités d’action.
6. Le rôle des hôtes de table
Les hôtes de table revêtent une importance particulière dans un World Café. Ils veillent
à ce qu’une atmosphère ouverte, claire et agréable puisse se développer. Ils restent à
la même table pour toutes les séances de conversation, prennent congé des personnes
partantes entre les séances, accueillent les nouveaux venus et résument les idées
fortes et les principales découvertes de la conversation précédente. Au cours de la
conversation, ils font en sorte que tous les participants puissent prendre part au débat
et que tout le monde note ou dessine les principales réflexions, idées et connexions sur
les nappes.
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7. L’étiquette
L’étiquette du World Café est communiquée à tous les participants au début de la
rencontre et se trouve sur les tables :
L’étiquette du World Café
Ne parlez que de ce qui vous intéresse vraiment !
Veillez à ce que toutes les personnes autour de la table puissent
s’exprimer !
Ecoutez attentivement et réagissez à ce que les autres
interlocuteurs/interlocutrices disent !
Essayez de relier des pensées et des idées !
Notez les pensées, les idées, les fragments qui vous paraissent essentiels, à vous ou aux personnes autour de votre table !
Auteur: Walter Lüssi, spécialiste engagé à l’Eglise réformée du canton de Zurich
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