La mort de Mohammed Merah : un scoop

Transcription

La mort de Mohammed Merah : un scoop
de Toulouse, toute l’Agence est mobilisée
pour suivre l’enquête au retentissement
international. « Le bureau de Toulouse a
travaillé immédiatement avec l’appui des
informations générales à Paris, si bien que
nous avons bénéficié à la fois des excellentes
relations nouées sur place et à Paris »,
explique Christophe Vogt, rédacteur en chef
France.
Des renforts envoyés immédiatement
sur place
22 mars 2012 – Toulouse, France – Des membres du RAID, une unité d’élite de la police, quittent les
lieux après avoir abattu Mohamed Merah, un tueur recherché pour le meurtre de trois enfants et un
enseignant juifs ainsi que de trois soldats. AFP / PASCAL PAVANI
La mort de Mohamed Merah : un scoop AFP
En France, l’AFP décroche régulièrement
des informations exclusives, grâce à son
excellent réseau et son travail de fond. En
2012, la mort de Mohamed Merah est un
scoop qui vient récompenser une enquête
exemplaire.
Lorsque le journaliste Rémy Bellon envoie
son « flash » sur la mort de Mohamed
Merah, « le tueur au scooter », il se trouve
à Paris, à près de 600 kilomètres de
Toulouse où des centaines de ses confrères
suivent le dispositif policier qui fait le siège
depuis 32 heures de l’appartement où le
délinquant multirécidiviste s’est réfugié.
Et malgré la concurrence des télévisions qui
cherchent à couvrir en direct l’assaut des
policiers du RAID, c’est lui qui, le premier,
diffuse l’information sur le dénouement de
l’opération, une exclusivité mondiale.
« Tout s’est passé par texto », raconte Rémy
Bellon, qui communiquait par SMS avec une
source « très bien informée, au cœur même
du dispositif policier ». « Dès le début, cette
personne que je connaissais me donne des
indications qui me paraissent très fiables, »
et qui écarte d’emblée la piste de l’extrême
droite, privilégiée à un moment par nombre
de médias. Dès que l’affaire démarre avec
l’assassinat de trois parachutistes à Toulouse
et Montauban, suivi de celui de trois enfants
et d’un enseignant juifs dans une école
La Rapidité
Au moment où Mohamed Merah se barricade
dans son appartement, des renforts de Paris
et Bordeaux sont envoyés immédiatement.
« C’était une configuration parfaite », se félicite
le rédacteur en chef France, « car nous avions
sur le terrain des reporters qui pouvaient
en même temps activer leurs sources
parisiennes ».
Ce jour-là, Rémy Bellon est à Paris. Au moment
de l’assaut, tous ses contacts avec la source
se font par SMS, quasiment en direct
avec l’événement. « C’était du live. C’était
surréaliste. Tout le monde (au siège de l’AFP)
était autour des écrans de télévision, et
moi j’étais avec la source qui me racontait
pas à pas l’opération. « Ils progressent » ;
« ça défouraille » », confie le journaliste
spécialisé depuis de nombreuses années
dans les affaires de police.
Lorsque les policiers du RAID pénètrent
dans l’appartement de Merah les messages
continuent à pleuvoir : « il résiste » ; « ils ne
savent pas où il est », puis « au moment où
j’étais en train de faire une série d’alertes
sur le fait qu’il résistait, la source me dit
« il est mort ». J’ai envoyé un flash, je n’ai
pas hésité une seule seconde, vu la fiabilité
de la source». Pour Christophe Vogt,
« Nous avions une parfaite confiance en Rémy,
et lui une parfaite confiance en sa source,
car ce n’est pas quelqu’un qu’il a rencontré
la veille, ce sont des relations entretenues,
développées avec le temps. ».
L’AFP a rapporté de nombreux autres scoops
cette année en France. Pour expliquer ces
succès rédactionnels, le rédacteur en chef
France insiste sur la relation nécessaire de
confiance entre l’AFP et ses sources : « pas
question pour nous de donner une fausse
info ». D’autre part, explique-t-il, les sources
ont « un intérêt à donner l’info à l’AFP,
pour un impact maximal et instantané ».
Le réseau très dense de correspondants,
et un travail quotidien d’entretien des
relations avec les sources par des appels et
des rencontres régulières sont indispensables
pour décrocher ces exclusivités.
La Rapidité