avril chocolat - APHG Aix Marseille

AVRIL
CHOCOLAT
CIE LES PETITS RUISSEAUX
COLLECTIF DAJA
24/04
Sam 24 à 20h
Texte : Gérard Noiriel
Mise en scène : Jean-Yves Pénafiel
Scénographie et lumière : Laurent Gachet
Création sonore : Sacha Gattino
Vidéo : Nicolas Boucher
Costumes : Marie-Laure Rocher
Avec : Gérard Noiriel, Marcel Mankita, Sacha Gattino
9-11 RUE D’HOZIER 13002 MARSEILLE METRO JOLIETTE tél. 04 91 90 07 94 - [email protected] - www.minoterie.org
LE SPECTACLE
Quand un historien veut toucher un plus large public, il quitte ses archives, son écran d’ordinateur
et même son pupitre de conférencier pour investir les plateaux télé. Aujourd’hui, c’est sur une
scène de théâtre que le voilà planté à regarder le public en lui parlant façon one man show,
avec seulement quelques fiches à la main. Cet historien, c’est Gérard Noiriel, spécialiste de
l’immigration, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) et, à
l’occasion, démissionnaire, avec sept autres historiens, de la Cité nationale de l’Histoire de
l’Immigration (quand il s’agissait de protester contre la création du ministère de l’Immigration et
de l’Identité nationale).
Le sujet qui l’a poussé à cette mutation ? Le racisme ordinaire et insidieux.
Gérard Noiriel aborde ses thèmes de prédilection par le biais d’un spectacle de clowns à grand
succès à la fin du XIXème siècle : le duo de Footit et Chocolat qui a donné naissance au clown
blanc et à l’auguste, et inspiré aussi bien Samuel Beckett pour « En attendant Godot » que les
frères Lumière ou le nom du chocolat « Cémoi »… Un véritable patrimoine national, en somme.
Le spectacle débute donc par une conférence, qui présente une vision panoramique de
l’histoire des discriminations. Mais son propos est soudain « perturbé », stimulé, détourné, retourné
par l’intervention du clown Chocolat.
L’histoire savante de l’historien et ainsi complétée par l’histoire vécue de Rafael de Leïos. Cet
orphelin, né à Cuba, esclave dans son enfance, vendu à un riche propriétaire portugais, qui a
connu finalement la gloire en France à la fin du XIXe siècle, grâce au célèbre numéro qu’il
présentait au cirque Médrano. Le duo de Footit et Chocolat va marquer profondément l’histoire
des clowns, mais on a oublié aujourd’hui la dimension raciale. Le succès tenait au fait que le
clown noir était toujours ridicule, humilié par le clown blanc.
Dans la conférence-spectacle, Chocolat reproduit sur la scène le numéro qui faisait rire tous les
Français des années 1890-1900. Un montage audio-visuel permet de montrer des images
d’époque de ce duo filmé par le cinéma muet. Fictions et réalité historiques se télescopent ainsi
au gré des images d’archives et des propos de l’historien et du comédien. Cette scénographie a
pour fonction d’inciter les spectateurs à s’interroger sur l’histoire des stéréotypes et des préjugés
de couleur. La façon dont le clown blanc, traite Chocolat choque profondément aujourd’hui
notre sens de l’humanité, alors qu’elle provoquait le rire des Français de la Belle Epoque. Ce
constat permet d’ouvrir une réflexion sur les formes actuelles d’humiliation des autres.
Le propos du spectacle, empreint à la fois d’humour et de gravité, conjugue la connaissance et
l’émotion, l’analyse et le témoignage. Chemin faisant, voila une occasion d’enrichir la mémoire
collective sur les questions de l’esclavage, de la colonisation et de l’immigration. A partir de cette
histoire véridique on rend hommage au rôle essentiel qu’ont joué les artistes issus de toutes ces
immigrations dans le développement du spectacle vivant en France.
9-11 RUE D’HOZIER 13002 MARSEILLE METRO JOLIETTE tél. 04 91 90 07 94 - [email protected] - www.minoterie.org
MAIS QUI SONT-ILS ?
LE CLOWN CHOCOLAT
Chocolat, surnom de Rafael de Leïos, clown né
à Cuba en 1868 et décédé à Bordeaux le 4 novembre
1917.
Orphelin, il fut vendu comme serviteur à un Européen.
Tony Grice, le célèbre clown blanc, le découvrit végétant
sur les quais de Bilbao. Il en fit son partenaire dans certains
de ses numéros. Surnommé Chocolat, il se fit d'abord
remarquer dans un numéro où il chevauchait une mule
incontrôlable, finissant toujours par l'expulser hors de la
piste.
Il fit ensuite équipe pendant une vingtaine d'année
avec Footit. Tous deux connurent un grand succès en
imposant un duo comique entre un clown blanc
autoritaire et un Auguste noir souffre-douleur. L'expression
Peinture de Chocolat par Toulouse-Lautrec-1896
« Je suis Chocolat », signifiant « je suis berné », a été
popularisée par les dialogues de leur numéro.
Leur carrière commune connut son apogée aux Folies-Bergère, en 1905. Ils se séparèrent en 1910,
pour poursuivre chacun, sans grand succès, une carrière en solo. Son fils, Eugène Grimaldi, dit
Chocolat fils, obtint un certain succès comme clown blanc dans les années 20.
Décédé en 1917, il est enterré au cimetière de Bordeaux.
LE CLOWN FOOTIT
George Footit, de son vrai nom Tudor Hall, artiste de cirque (clown blanc, écuyer et acrobate) et
comédien né à Manchester en 1864, décédé à Paris en 1921.
Fils de George Footit et de Sarah Crockett, tous deux artistes de cirque, il commença sa carrière à
l'âge de douze ans. Il travailla ensuite pour le Sangers' Circus de Londres, avec lequel il vint en
France en 1880. En 1886, Footit fait équipe pour la première fois avec Chocolat à Medrano. On les
voit ensuite à l'Hippodrome du Champ de Mars, puis au Nouveau Cirque de Paris. Pendant une
vingtaine d'année, ils imposèrent le duo comique entre un clown blanc autoritaire et
un Auguste noir souffre-douleur. Leur carrière commune connut son apogée aux Folies-Bergère,
en 1905.
9-11 RUE D’HOZIER 13002 MARSEILLE METRO JOLIETTE tél. 04 91 90 07 94 - [email protected] - www.minoterie.org
GERARD NOIRIEL
Gérard Noiriel, est un historien français, l'un des pionniers de l'histoire de l'immigration en France. Il
s'est également intéressé à l'histoire de la classe ouvrière, et aux questions interdisciplinaires et
épistémologiques en histoire. Issu d’un milieu modeste, il est aujourd'hui directeur d’études à
l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS).
Il découvre au début des années 1970 le militantisme politique, via les syndicats étudiants très
présents sur le campus après mai 1968, comme l'UNEF et l'UEC, où il milite successivement. Son
militantisme très lié au marxisme lui permet de découvrir des sciences humaines et sociales
comme la psychanalyse, l'anthropologie et la linguistique.
Il a également été membre du conseil scientifique de la Cité nationale de l’histoire de
l’immigration, avant d'en démissionner en mai 2007 avec 7 autres universitaires, pour protester
contre la création d'un ministère associant la question de l'immigration et de l'identité nationale.
Peu après sa démission, il fait paraître un essai, À quoi sert l'identité nationale (Agone, 2007).
Ses travaux eux-mêmes font le lien entre histoire et sociologie. Ils portent notamment sur les
ouvriers, l’immigration, les intellectuels et l’épistémologie de la discipline historique, et plus
récemment l’histoire de la maltraitance. Par ailleurs militant du droit d'asile, il se prononce pour
l'autonomie de la recherche vis-à-vis des considérations politiques conjoncturelles : pour lui,
le chercheur et le citoyen ne doivent pas répondre aux même préoccupations. Pour lui, si les
intellectuels peuvent parfaitement intervenir dans le débat public, ils doivent en revanche
prendre garde à expliciter ce qui relève du discours scientifique et ce qui relève du discours
militant. Il reste ainsi très critique vis-à-vis du rôle que jouent les experts dans les médias, ainsi
qu'envers l'instrumentalisation politique des faits historiques (il est notamment président du Comité
de vigilance face aux usages publics de l’histoire).
COLLECTIF DAJA
Le collectif DAJA a été fondé en 2007 par des enseignants, des artistes du spectacle vivant, des
travailleurs sociaux, et des chercheurs en sciences sociales, dans le but de développer des projets
communs et
de
réinvestir
le
chantier
de
la démocratisation
de
la
culture.
Leur ambition est de construire un espace commun, situé à l’intersection des pratiques
respectives, convaincus que pour lutter efficacement contre le cloisonnement des milieux, il ne
suffit pas d’organiser des « débats », il faut susciter des expériences permettant aux uns et autres
d’apprendre à travailler ensemble. Ce rapprochement est nécessaire si l'on veut réellement
démocratiser la culture, car la transmission du savoir dans les milieux populaires nécessite de
conjuguer des langages qui permettent de comprendre à la fois intellectuellement et
émotionnellement le monde.
Pour avancer dans cette voie, DAJA a lancé des projets de spectacles associant des travailleurs
sociaux, des enseignants, des artistes et des chercheurs, pour mettre à leur disposition les
recherches produites par les sciences sociales sur le spectacle vivant, recueillir des témoignages,
faire connaître les innovations pédagogiques et les actions socioculturelles qui mobilisent les arts
de la scène pour toucher les publics qui sont aujourd'hui exclus de la culture légitime.
9-11 RUE D’HOZIER 13002 MARSEILLE METRO JOLIETTE tél. 04 91 90 07 94 - [email protected] - www.minoterie.org
THEATRE ET POLITIQUE :
DE L’ART ET DES QUESTIONS SENSIBLES…
Le Théâtre de la Minoterie et l’association Approches Cultures &
Territoires donne rendez-vous samedi 24 avril à 15h00 dans la
bibliothèque de théâtre contemporain, pour une rencontre avec
Gérard Noiriel.
Entrée libre et gratuite.
Présentation complète sur
http://atheles.org/agone/contrefeux/histoiretheatreetpolitique/
Berthold Brecht, Amand Gatti, Kateb Yacine … trois noms pour illustrer la possibilité d’un théâtre
engagé et lumineux qui embrasse notre histoire collective et touche au cœur, associant propos
politique et média artistique. A côté de ces figures de proue, nombreux sont celles et ceux qui ont
fait le choix du spectacle vivant pour rendre intelligible notre société et « faire dignité ».
Pour autant, les questions sensibles ont plus de facilité à être exposées – souvent de manière
simpliste - dans de petits écrans alors que le théâtre a de tout temps offert un espace où
l'émotion collective peut devenir le terreau de la pensée.
A l'occasion du spectacle Chocolat, La Minoterie Théâtre de la Joliette et l'association Approches
Cultures & Territoires vous proposent de rencontrer et de débattre avec Gérard NOIRIEL, historien,
fondateur du collectif DAJA et auteur de « Histoire, théâtre et politique » (Agone collection
Contre-feux, mars 2009).
Avec le public, il débattra sur quelques questions parmi les suivantes :
•
L'immigré est-il la figure actuelle du populaire ?
•
Le théâtre est-il un espace de transmission des savoirs ou de déclenchement des réflexions
?
•
Poésie, théâtre de l'opprimé, humour, … quelles formes pour un théâtre politique ?
•
Quelle est aujourd'hui la place et quelle est la légitimité de ces expressions ?
•
Comment décloisonner les énergies et les initiatives culturelles et sociales ?
Approches Cultures & Territoires mène depuis 2008 un projet de réalisation et diffusion d’entretiens
avec des auteurs, metteurs en scène et comédiens issus de plusieurs générations d’immigration
en PACA. Ceci afin d’inscrire cette création théâtrale née d’un travail sur la mémoire et l’histoire
à la fois comme acte artistique pur et comme acte politique engagé. Pièces de mémoire théâtre, culture et immigration, devient visible avec les 4 premiers portraits en ligne sur internet,
réalisés par Eric PINOY : Zohra AÏT-ABBAS, Mohamed ADI, Akel AKIAN et Kamel BOUDJELLAL.
Les vidéos sont en ligne sur http://www.approches.fr/-Pieces-de-memoire-
9-11 RUE D’HOZIER 13002 MARSEILLE METRO JOLIETTE tél. 04 91 90 07 94 - [email protected] - www.minoterie.org
Contact
Chantal Enea
04 91 90 83 71
[email protected]
APPROCHES CULTURES & TERRITOIRES
Damien Boisset, chargé de mission
Tél : 04.91.63.59.88 - 06.76.82.18.43
Mél : [email protected]
Site : http://www.approches.fr
DAJA
1, rue Paul Mazy
94 200 Ivry sur Seine
Tél : +33 (0) 1 49 59 94 69
Fax : +33 (0) 1 49 59 94 69
Mél : [email protected]
Site : http://www.daja.fr
9-11 RUE D’HOZIER 13002 MARSEILLE METRO JOLIETTE tél. 04 91 90 07 94 - [email protected] - www.minoterie.org