Café-Romans 7 mars 2015 Littérature brésilienne Cacao / Jorge
Transcription
Café-Romans 7 mars 2015 Littérature brésilienne Cacao / Jorge
Café-Romans 7 mars 2015 Littérature brésilienne Cacao / Jorge Amado R AMAD Dans une plantation de cacaoyers au sud de Bahia, Sergipano, jeune paysan exploité, berné, trompé, refuse un faux bonheur et une relative aisance matérielle parce qu'il ne veut pas trahir sa classe et préfère partir pour la lutte le cœur propre et heureux. Le premier roman de l'auteur écrit en 1931. « Très bien écrit, de petits chapitres qui sont comme des nouvelles. Ça m’a beaucoup intéressé, un très beau livre. » MB Dona Flor et ses deux maris / Jorge Amado R AMAD Dona Flor, jolie, rayonnante et cuisinière émérite, est très aimée mais aussi plainte car son mari Vadinho est un vaurien, joueur et coureur. Après sept ans de mariage, Vadinho meurt brusquement et Dona Flor épouse le docteur Teodoro. Jusqu'au jour où elle trouve Vadinho étendu nu sur le lit : invisible à tous, il s'est réincarné pour elle seule afin de jouir de ses droits de mari… « Un livre extraordinaire, écrit dans une langue que je qualifie de baroque. On y trouve des descriptions sensuelles et savoureuses. » EL La république des rêves / Nélida Pinon R PINO Une saga somptueuse dominée par la haute figure de Madruga, immigrant espagnol devenu magnat de l'industrie. Fuyant la misère de son village de Galice, il s'est embarqué, à treize ans, pour les Amériques. « Magnifique ! L’Histoire du Brésil au XX e siècle défile avec la vie de cette famille, très enrichissant. » EL Belém / Edyr Augusto P AUGU Gilberto Castro, jeune inspecteur enquêtant sur la mort par overdose de Johnny, coiffeur des célébrités de Belém, découvre les penchants pédophiles de ce dernier. Au cours de son enquête dans la haute société il rencontre de nombreux ennemis de Johnny. « Un roman policier bien écrit, mais dur. L’auteur utilise une langue sèche et réaliste. Je ne suis pas fan de policiers habituellement mais j’ai bien aimé celui-ci. Plus on avance dans le roman, mieux c’est. » EL Bellini et le démon / Tony Belloto P BEL Une jeune fille est retrouvée assassinée dans les toilettes de son lycée. Remo Bellini, préoccupé par cette affaire, est chargé d'accueillir et d'accompagner un détective américain, Dwight Irwin, jusqu'à Rio. « Un mauvais policier. Je n’ai pas accroché et j’ai laissé tomber avant la fin. » DP Bahia de tous les saints / Jorge Amado R AMAD Journal de la chute / Michel Laub R LAUB Dans le Brésil du Nordeste, le picaresque Antonio Balduino incarne la peine et les rêves du peuple noir. Enfant perdu, mauvais garçon, boxeur professionnel, travailleur sur les plantations de tabac, docker, employé de cirque, Antonio cherche toujours le chemin de la maison. Il a des amours avec la blanche Lindinalva et une liaison avec la trépidante Rosenda Roseda. Une grève lui permettra de découvrir ce qu'est la solidarité et donnera un sens à sa vie : la lutte pour la libération. « J’ai été happée dès la première page. Des descriptions extraordinaires, un roman très imagé. » DP En quête d'identité, un jeune quadragénaire mal dans sa peau revisite de manière obsessionnelle trois événements qui ont marqué son destin : le suicide de son grand-père, survivant d'Auschwitz exilé au Brésil, la chute de Joao, jeune goy victime des brimades constantes de ses camarades d'une école juive de Porto Alegre, et sa propre plongée dans l'alcool et la dépression. « Je n’ai pas beaucoup aimé, c’est trop déprimant pour moi. » PS Gabriela, girofle et cannelle / Jorge Amado R AMAD Dans la ville d'Ilhéus, au Brésil, en 1925, Nacib est un patron de bar syrien abandonné par sa cuisinière. Pour la remplacer il embauche la belle Gabriela, dont il tombe rapidement amoureux et qu'il épouse. Mais Nacib est très jaloux et Gabriela une jeune femme libre et indépendante. Leur mariage se retrouve alors menacé par l'inconstance. « Ce livre m’a beaucoup plu. Au début il y a beaucoup de personnages, j’étais un peu perdue, mais on finit par s’y retrouver. » CH Depuis que la samba est samba / Paulo Lins R LINS L'émergence de la samba à Rio de Janeiro, dans les années 1920, est racontée à travers l'histoire d'un quartier populaire qui voit se croiser malfrats, prostituées, immigrés et artistes. Une fresque historique et sensuelle de la culture populaire brésilienne. « Je n’ai pas accroché. » PS Paysage avec dromadaires / Carola Saavedra R SAAV Erika, artiste, a une trentaine d'années. Liée à Alex, un photographe, elle vit avec lui et avec Karen, la jeune élève de ce dernier. Lorsque Karen apprend qu'elle est très malade, elle appelle au secours Erika, qui ne lui répond pas. À la mort de la jeune femme, Erika s'enfuit dans une île lointaine. De là-bas, elle s'adresse à Alex à travers de longs récits enregistrés au magnétophone. « C’est de la vraie littérature moderne, pas de l’histoire sociale. L’auteur va plus loin que la majeure partie de la littérature brésilienne. » CHH Les deux morts de Quinquin-La-Flotte / Jorge Amado R AMAD Joaquim Soares da Cunha, fonctionnaire émérite, bon père et bon époux, décide de tout abandonner pour parcourir les rues de Bahia, délaissant les conventions sociales pour s'adonner aux joies du vagabondage. Il devient ainsi Quinquin-la-Flotte. « Un livre politique, très drôle et différent des autres romans de Jorge Amado. » DB Le soleil se couche à Sao Paulo / Bernardo Carvalho R CARV Mémoires posthumes de Bras Cubas / Joachim Maria Machado de Assis R ASSI À Sao Paulo, dans un restaurant japonais, Setsuko devient le narrateur d'une histoire qui commence par un triangle amoureux entre Michiyo, une jeune fille, Jokichi, le fils d'un industriel et Masukichi, un acteur obscur, et se poursuit par une intrigue faite d'humiliation dont les racines plongent dans l'histoire du Japon en guerre et ses conséquences sur l'émigration japonaise au Brésil. « C’est un auteur brésilien, mais il m’a fait voyager au Japon, après guerre. On est manipulé entre le vrai et le faux. J’ai été un peu perdue dans l’histoire mais la fin clarifie tout. Un livre très bien construit qui parle de la question de l’exil et du retour au pays. » AG Enlevé à la vie par une pneumonie due à une idée fixe, Bras Cubas fait le récit posthume de sa vie. Dans un ultime délire, il se penche avec une distance amusée sur ce qu'il a été. Un texte subtil où la prose permet des jeux formels inattendus, écrit par un auteur dont l'art, teinté de nihilisme, préfigure l'exploitation moderne de l'inconscient. « J’ai eu du mal à entrer dans le livre car le personnage qui écrit ses mémoires fait trop "le malin". Il utilise un ton primesautier assez agréable. Ça me plaît beaucoup. » DF A sept et à quarante ans / João Anzanello Carrascoza R CARR « Un roman que j’ai adoré, le premier d’un auteur brésilien habitué au genre de la nouvelle. Il raconte la vie d’un homme à deux moments pivots de sa vie, lorsqu’il a sept et quarante ans. Les premiers émois amoureux d’un côté et la douleur de la séparation de l’autre. Esthétiquement très intéressant, les deux voix, celle de l’adulte et celle de l’enfant, sont chacune sur une moitié du livre, les chapitres alternent ces deux passages. Chaque histoire pourrait se lire séparément mais les deux sont liées. L’adulte fait parfois référence aux anecdotes de l’enfant, et il est intéressant de voir ce dont il se souvient. Une très belle écriture, parfois poétique, jusque dans la mise en page avec des retours à la ligne. Un ton très juste pour décrire l’enfance, la nostalgie et les détails du quotidien. Une belle réflexion sur le temps qui passe. » MC Prochain rendez-vous le samedi 4 avril 2015 à 10h30