Adidas - Salomon

Bien dans mes baskets
Profil d’entreprise
Janvier 2006
Adidas - Salomon
Premier européen du vêtement et de la chaussure de sport, Adidas-Salomon a
particulièrement étayé la vigilance de la Campagne Vêtements Propres, en Allemagne et
dans les autres pays du continent, depuis une dizaine d’années. Depuis le rachat de
Reebok, en été 2005, Adidas ne cache plus son ambition de talonner sérieusement Nike,
pour la première place mondiale.
Une compétition qui n’a rien de sportif même si les stades et les maillots des athlètes en
sont le terrain privilégié.
En matière de conditions de travail, Adidas n’affiche plus aujourd’hui ce dédain qui
faisait répondre en 1998 à son représentant en Belgique que les droits des travailleurs,
il n’en avait rien à f… Depuis, Adidas s’est doté d’un code de conduite sérieux, le met
en œuvre de manière conséquente, et se prête à des vérifications indépendantes et à
des médiations.
A l’occasion de la Campagne Play Fair at the Olympics (2004), Adidas a également
montré son intérêt pour encourager une approche sectorielle. De là à dire que les
filières d’approvisionnement d’Adidas sont « clean », ne serait pas correct. Si des
améliorations concrètes sont engrangées dans l’une ou l’autre usine, c’est souvent suite
à leur dénonciation par des campagnes comme la Campagne Vêtements Propres. Des
droits aussi fondamentaux que la liberté d’association des travailleurs restent des
écueils majeurs.
Rédaction : Ronny Hermosa
www.vetementspropres.be
Bien dans mes baskets – J’agis pour les droits des travailleurs.
1. HISTOIRE
18 août 1949 : l’entreprise Adidas est créée en
Allemagne, elle est baptisée du nom de son
fondateur : le « ADI » de Adolf et « DAS » de
Dassler. L'idée est aussi simple qu'elle est brillante,
le but d’Adi Dassler est de fournir à chaque athlète
le meilleur équipement possible.
Un an plus tard, Dassler fait breveter le logo aux
trois bandes.
Après une période enjambant presque 70 ans, la
famille Dassler se retire de la compagnie en 1989.
Le français Robert Louis-Dreyfus devient Président
du conseil exécutif en 1993 et le restera jusqu’en
mars 2001. C'est lui qui lancera Adidas sur le
marché
boursier
en
novembre
1995.
Historiquement, c’est à cette période qu’Adidas
abandonne ses activités de producteur pour se
concentrer sur le développement de nouveaux
produits et le marketing.
En 1997, Adidas acquiert le groupe Salomon et
le nom de la compagnie change en adidasSalomon AG.
Avec les marques Adidas (chaussures,
habillement et accessoires sportifs), Salomon
(skis, attaches, patins intégrés, chaussures
d'aventure, accessoires), Tailor Made (clubs,
balles et accessoires de golf), Mavic (cyclisme)
et Bonfire (habillement de snowboard),
Adidas-Salomon AG a le meilleur portfolio de
marques de sports dans l'industrie de
marchandises sportives, offrant des produits
pour des sports d'été et d'hiver.
Le 3 août 2005, Adidas-Salomon AG rachète la
totalité des actions de Reebok International
Ltd pour un montant de 3,1 milliards d’euros.
La combinaison des deux marques est censée
accélérer la stratégie d’Adidas sur les marchés
des chaussures de sport et des équipements
sportifs. Les revenus agrégés du nouveau
groupe s’élèvent à 8,9 milliards d’euros pour
2004 (US$ 11,1 milliards). Cette manœuvre
s’inscrit dans la volonté d’Adidas de détrôner
Nike et de devenir la principale marque de
sport dans le monde en se concentrant sur la
performance et la présence internationale.
Les conditions de travail
dans les filières d’Adidas
Les violations les plus graves : elles
concernent
la
santé,
la
sécurité
et
l’hygiène (accidents de travail, maladies
respiratoires) ; les salaires trop bas
(correspondent au salaire minimum légal
mais n’assurent pas une vie décente aux
travailleuses) ; le nombre irraisonnable
d’heures supplémentaires
Les points les plus urgents à améliorer :
Adidas-Salomon a fait des efforts pour
contrôler les conditions de travail dans les
usines qui produisent pour la marque. Ceci
par le biais de l’équipe des « Affaires sociales
et environnementales » du Groupe et de son
adhésion à la Fair Labor Association. Mais
aussi longtemps que les ouvrières ne
recevront pas un salaire décent pour une
semaine de travail normale et qu’elles ne
pourront être impunément membres ou
militantes d’un syndicat indépendant, le
principal problème ne sera pas résolu.
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2. CIBLE MARKETING
Adidas, plus tardivement que certains de ses concurrents, a pris le pli d’appuyer sa
communication, non plus seulement sur l’activité sportive mais en mettant en valeur un
certain « art de vivre » (cf le « sportlifestyle » de Puma).
La campagne Impossible is nothing d’Adidas illustre bien ce virage. En soignant une
image cool et tendance, Adidas veut toucher les adolescents, qui constituent un marché
d'influence. Pour ce faire la marque va trouver un moyen de mixer tout ce que les ados
sont censés aimés : les fringues, la musique et le sport.
Ajouter à cela quelques chanteurs de rap qui signent des collections de vêtements, des
spots publicitaires branchés sur fond de provocation et un site internet haut en couleur
avec des modèles de toutes les nationalités, vous obtiendrez le nouveau look d’Adidas.
Pour marquer sa
collection « lifestyle »,
Adidas a ressorti son
vieux logo tri-feuille.
Vieux ou nouveau logo ?
Les trois bandes sont
désormais réservées aux
vêtements et chaussures
pour la pratique du sport.
3. LES CHIFFRES
• Ventes nettes : € 6,27 milliards (2003) ; € 6,478
milliards (2004)
• Bénéfices : € 260 millions (2003) ; € 314 million soit + 20,76%.
• Nombre d’usines : 9 usines, soit une pour Adidas et 8 pour Salomon (golf).
• Personnel : 17,000 employés dans le monde, en 2004.
• Nombre de fournisseurs : 828 fournisseurs en 2002 (y compris des sous-traitants),
51% en Asie, 22% en Amérique et 27% en Europe, une diminution de 124 fournisseurs
par rapport à 2001.
• Dépenses en promotion et publicité : € 824 millions (2002 – coupe du monde de
football) soit + 12% par rapport à 2001. Dont plus de € 400 millions pour le sponsoring
(athlètes individuels, clubs sportifs, compétitions, …).
• Bourse : Adidas est une entreprise côté à la bouse de Francfort sous l’indice DAS
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4. LES ENGAGEMENTS D’ADIDAS
POUR RESPECTER LES DROITS DES TRAVAILLEURS ET AMÉLIORER
LES CONDITIONS DE TRAVAIL DANS SES FILIÈRES DE PRODUCTION
CODES DE CONDUITE : Adidas utilise son
code
de
conduite
(Standards
of
Engagement), rédigé en 1998 et revu en
2001, sur le modèle de la Fair Labor
Association.
A travers ce code, l’entreprise s’engage à
travailler uniquement avec des associés
qui traitent leurs employés de manière
juste et conforme à la loi en ce qui
concerne le salaire, les avantages et les
conditions de travail. Les aspects suivants
font l’objet d’une attention particulière : le
travail forcé, le travail des enfants, la
discrimination, les salaires et avantages,
les
heures
de
travail,
la
liberté
d’association
et
les
négociations
collectives, les mesures de santé et de
sécurité, les normes environnementales et
la participation dans la collectivité.
CONTRÔLE INTERNE : Le respect du code
de conduite est contrôlé de manière
interne par du personnel des usines qui
travaillent avec Adidas ainsi que par une
équipe de monitoring interne composée
de 32 personnes : la SEA team. Ces
personnes sont réparties en Asie (Chine,
Hong Kong, Indonésie, Japon, Corée,
Malaisie, Pakistan, Taiwan, Thaïlande,
Vietnam), en Europe (Allemagne et
Turquie) et en Amérique (Brésil et USA).
Cette équipe se compose d’experts
spécialisés en législation du travail, en
sécurité et hygiène, en environnement du
travail.
VÉRIFICATION EXTERNE : Depuis 1999,
Adidas-Salomon fait partie de la Fair
Labor Association (FLA). La FLA est née
du souci du mouvement étudiant et des
autorités
de
campus
universitaires
américains de s’assurer que les marques
qui produisent pour eux et utilisent leur
label font produire leurs équipements
dans
des
conditions
correctes.
Aujourd’hui, la FLA regroupe
12
fournisseurs, un réseau d’ONG et 175
universités/écoles supérieures et leurs
entreprises titulaires de licences. La FLA
s’occupe du contrôle externe indépendant
.des conditions de travail
entreprises adhérentes.
dans
les
Fin 2002, la FLA avait effectué 42
inspections externes auprès d’entrepreneurs et de sous-traitants d’AdidasSalomon. Les résultats de ces audits
montrent que le manque de conformité le
plus flagrant concerne la salubrité et la
sécurité
sur
les
lieux
de
travail,
représentant 33% de tous les manquements de conformité identifiés par la FLA.
La non application des normes sur le
nombre d’heures prestées et les salaires
était
également
monnaie
courante.
http://www.fairlabor.org/
Ngadinah, travailleuse de l’usine Panarub en
Indonésie, incarcérée en 2001 pour avoir tenté de
créer un syndicat.
ADRESSE D’ADIDAS
Adidas-Salomon AG
Social and Environmental Affairs
World of Sports
Adi-Dassler-Str. 1-2
91074 Herzogenaurach - Allemagne
Téléphone: +49 9132 84 0
Fax: + 49 9132 84 3242
E-mail: [email protected]
Website: www.adidas-Salomon.com
Pour en savoir plus sur le code de
conduite d’Adidas :
http://www.adidassalomon.com/en/sustainability/coc/
default.asp
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5. LA CAMPAGNE VÊTEMENTS PROPRES ET ADIDAS
•
1998 : En Belgique, une action de
mobilisation conduit des centaines de
jeunes à déverser quelques 12.000 vieilles
chaussures
sur
le
parking
de
la
représentation commerciale d’Adidas à
Bruxelles pour Défaut de fabrication : la
violation des droits de l’Homme au travail.
A cette époque, les représentants d’Adidas
menacent la Campagne de poursuites
judiciaires et affirment que leur seul souci
est la rentabilité financière. Cette pression
mise sur la marque contribuera cependant
à la publication, en juillet 1998, du premier code de conduite d’Adidas.
•
Euro 2000, Les Marques laissent des marques : des milliers de pétitions sont
adressées à Adidas et à Nike en Belgique francophone.
•
En novembre 2000, le Parlement
Européen organise une audition en
exécution d’une résolution sur les normes
pour les entreprises européennes. Adidas
est une des entreprises entendues. Une
action est organisée à l’entrée du Parlement
européen. Dans une intervention au
Parlement, la Campagne Vêtements Propres
internationale souligne l’urgence de mettre
en place un mécanisme de contrôle
européen indépendant.
•
En 2000-2001 deux sessions de négociation entre la Campagne Vêtements
Propres allemande et Adidas au sujet d’un projet de contrôle en Amérique centrale se
soldent par un échec.
•
2001 : La leader syndicale Ngadinah de l’usine Panarub en Indonésie est arrêtée et
incarcérée parce qu’elle a organisé une grève. Adidas répond en déplorant ce fait
mais n’intervient pas. Suite à des protestations internationales, Ngadinah est
finalement libérée.
•
2002 : A l’occasion du rapport Nous ne sommes pas des machines d’Oxfam
Australie et de la Campagne Vêtements Propres internationale, sur les conditions de
travail chez Nike et Adidas en Indonésie, une action de presse internationale a lieu le
7 mars 2002. En dépit d’améliorations partielles Adidas ne donne toujours pas
satisfaction en ce qui concerne des salaires décents, la santé
et la sécurité, la liberté syndicale, un contrôle indépendant.
•
2004 : Play Fair at the Olympics. En Belgique, la
campagne s’attache à interpeller Adidas (principal sponsor de
l’équipe olympique nationale) et Fila. Adidas participe au
Forum international organisé à Bruxelles, en avril 2004.
Adidas est interpellé à cette occasion à propos de la situation
sociale chez son fournisseur Panarub en Indonésie. Par la
suite, les délégués syndicaux renvoyés seront réintégrés dans
l’usine. Adidas acceptera de payer plus par chaussure
produite pour permettre la mise en œuvre d’un plan
d’amélioration de condition de travail.
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