Groupe IAM 1ère année BBA Dr Mounirou NDIAYE PENSEES
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Groupe IAM 1ère année BBA Dr Mounirou NDIAYE PENSEES
1ère année BBA Groupe IAM Dr Mounirou NDIAYE PENSEES ECONOMIQUES Sommaire Objectifs du cours Initiation à la théorie économique Sensibilisation aux grands enjeux et nouveaux objectifs du management Initiation aux grands débats économiques contemporains Introduction générale Première partie : Chapitre 1 : Des théories classiques aux nouvelles théories de la croissance économique Section 1 : Des approches classiques à la révolution keynésienne Section 2 : Théories néoclassiques de la croissance Section 3 : La théorie de la croissance endogène Deuxième partie : Chapitre 2 : Le modèle de développement asiatique - Le Japon, et la métaphore du Vol d’Oies sauvages Le rôle d’un gouvernement stratège Les zones économiques spéciales L’accent sur l’éducation et la formation La main d’œuvre qualifiée et bon marché Travaux dirigés Sujet n°1 : Les facteurs explicatifs du sous-développement de l’Afrique Sujet n°2 : Problématique de l’Union Africaine Bibliographie Aghion P., Howitt P. (2000), Théorie de la croissance endogène, Dunod, traduction française Arrous J. (1999), Les théories de la croissance, Seuil Artus P. (2001), La nouvelle économie, Paris, La Découverte. Barro R. (2000), Les facteurs de la croissance économique : une analyse transversale par pays, Economica. Darreau P. (2003), Croissance et politique économique, De Boeck Deleplace G. (1999), Histoire de la pensée économique, Dunod. Garboua L., Weymuller V. (1982), Macroéconomie contemporaine, Economica Guellec D. (1999), Economie de l’innovation, Paris, La Découverte Mankiw G. (1998), Macroéconomie, MIT, Press Muet P.-A. (1993), Croissance et cycles, Economica Raffinot M. (1993), La dette des tiers mondes, La Découverte (repères) Paris. Rostow W. (1963), Les étapes de la croissance économique, Traduction française, Le Seuil. Introduction générale La science économique est une science diverse, un ensemble de théories ayant en commun un même objet : l’analyse de la création des richesses et de leur répartition. Cette question est différemment abordée par les économistes, d’où l’émergence de plusieurs approches économiques qui justifient l’appellation plurielle de « sciences économiques ». Ainsi, plusieurs définitions de la science économique ont été formulées. La plupart des définitions initiales (classiques) mettent en exergue la recherche d’une satisfaction individuelle, elles dont donc de connotation microéconomique. La microéconomie est cette de la science économique qui analyse les satisfactions individuelles (entreprise, consommateur). Les économistes classiques (Adam Smith et Ricardo notamment) placent l’individu au centre de la création des richesses à l’image des défenseurs de l’économie de marché (ou libéralisme). Chaque individu est donc incité à bien cibler ses choix et ses actions dans le but d’en tirer le meilleur parti. C’est en ce sens que l’on peut comprendre la définition de Joseph E. Stiglitz qui définit l’économie comme la science des choix. Sous un angle général, ces choix peuvent être le fait de n’importe quelle structure (une personne, une organisation, un Etat, etc.). On voit donc que cette conception microéconomique de l’économie domine la pensée classique dont la critique et l’approfondissement nous permet actuellement de parler de pensées économiques modernes. L’importance de la pensée économique classique réside donc non seulement, dans son statut pionnier, mais aussi dans son contenu philosophique qui en fait un socle théorique analytiquement intéressant. De François Quesnay, à John Maynard Keynes, en passant par les marginalistes (Carl Menger, Stuart Mill, Léon Walras et Alfred Marshall), la pensée économique est faite d’un processus de contestation constructive qui valide encore son statut unanimement reconnu de science inexacte. Cependant il est, d’emblée, intéressant d’avoir une idée du mouvement économique depuis les précurseurs, ainsi que de l’émergence de la pensée économique en tant que science à part entière. Ainsi, pour mieux cerner la pensée économique et son évolution, nous allons dresser un tableau général de la dynamique économique planétaire depuis l’an 1000.Un Un tableau général de la dynamique économique planétaire depuis l’an 1000 Afin de mieux cerner l’histoire économique de la planète, il importe de remonter à l’an 1000. Une telle démarche permet de détecter les moments saillants et d’énumérer les explications qui ont fondé progressivement l’émergence de la pensée et des idées économiques. Le tableau 1 ci après relate la répartition du PIB mondial selon les zones géographiques à partir de l’an 1000. % du PIB Europe mondial An 1000 An 1700 An 2000 2012 10,9 25,4 22,6 20,64 Tableau 1 : Part du PIB mondial par zone Russie Amérique du Amérique latine nord et et centrale Australie 2,4 0,7 3,9 4,4 0,2 1,7 3,4 25,1 8,7 4,35 22 8,84 Asie Afrique 70,3 61,7 37,2 42,13 11,8 6,6 3,1 4 Sources: à partir de piketty.pse.ens.fr/capital21c et cours Callens HFPE Université Lille 1 L’Asie représentait 78% de la population mondiale avec un niveau de vie d’environ 500 euros par an par habitant, le plus élevé de l’époque mais seulement de 15% plus élevé que les régions les plus pauvres comme l’Europe alors en voie de féodalisation. La répartition de la richesse est comme on le voit très proche de celle de la population. L’Asie représente aujourd’hui 59,5% de la population mondiale. La révolution industrielle a transformé les cartes : la richesse ne se mesure plus à l’aune de la population. Le monde connait aujourd’hui trois grands pôles de richesses : la façade pacifique de l’Asie (Chine de l’Est, Japon…), l’Amérique du Nord et l’Europe. Par ailleurs, il nous faut également aborder succinctement dans cette introduction d’importants courants qui ont marqué l’histoire de la pensée économique. Le mercantilisme De l’italien « mercante » qui signifie « marchand », les mercantilistes se demandaient comment augmenter la richesse de l’Etat. Cette croissance devait reposer sur le commerce local et international ainsi que sur une course vers l’industrialisation. L’apparition de ce courant coïncide avec la fin de l’obscurantisme et le début du déclin de l’église dans l’organisation économique et sociale. Plus spécifiquement, on peut distinguer divers types de mercantilismes géographiques et thématiques: - - Le mercantilisme espagnol s’intéressait à la création de richesses grâce à l’accumulation d’argent et d’argent provenant des colonies. Le mercantilisme anglais fonde la richesse dans le commerce et notamment dans le commerce maritime. Entrepreneurs et libre-échangistes, Ils sont souvent considérés comme des précurseurs du libéralisme. Le mercantilisme français privilégie l’enrichissement par l’industrialisation et l’Etat doit avoir un rôle moteur dans ce processus créateur. Le mercantilisme fiduciaire, promu en France par l’Ecossais John Law, affirmait que toute création de richesse devait être assurée par un système bancaire et financier stable et moderne garant de la confiance des agents économiques. Dans une conception générale, le mercantilisme prône l’enrichissement de la nation par un commerce extérieur contrôlé, l’encouragement de l’emploi par la protection des industries nationales et la stimulation de l’activité interne par la circulation de liquidités abondantes. Les physiocrates La société d’Agriculture de Rennes est créée la même année que la secte des physiocrates en 1756. François Quesnay le promoteur de la secte est actif comme économiste de 1756 à 1769. Seule la nature a un pouvoir créateur de surplus ou profit : de cette proposition vient le vocable « Physio (nature) + crate (pouvoir) ». Le « produit net » est ce qui reste quand on a tout payé dans le langage de la secte : c’est, selon les physiocrates, la part qui revient à la nature qui ne se fait pas payer. Par certains côtés, les physiocrates qui écrivent ½ siècle après Boisguilbert, offre une vision moins complexe de la société. Cette vision simplifiée peut se résumer dans un tableau économique, comptabilité de circulation des richesses d’un royaume agricole. La secte prend position contre Montesquieu : celui-ci demandait, tout comme Boisguilbert, un rééquilibrage des pouvoirs en faveur des parlements régionaux. Cela conduit à l’adoption d’une constitution qui émet des contre-forces à tout pouvoir institué. Face à ce courant constitutionaliste qui va s’exprimer dans la longue crise opposant le parlement et le gouverneur de Bretagne, la secte prend parti d’un loyalisme sans faille au pouvoir central (ce qui permet d’éviter de graves ennuis qu’ont connus Vauban et Boisguilbert) et oppose conceptuellement un ordre ou une constitution naturelle (non écrite) à l’idée d’une constitution écrite. Ce cours revient, en deux parties, sur ce long processus qui a généré ce que l’on peut appeler les nouvelles théories économiques. La première partie aborde le mouvement qui est parti de la pensée classique à la théorie de la croissance endogène en passant par les approches néoclassiques, les approches marginalistes, la croissance endogène et la révolution keynésienne. La deuxième partie, plus pratique, s’intéresse à la question de l’émergence économique, qui résume le programme socioéconomique des Etats africains. Pour cela, nous allons partir du modèle de développement asiatique. Ce modèle peut-il être exactement copié en Afrique ou les africains doivent t-ils compter sur un modèle de d’émergence qui leur est propre ? Nous tenterons de répondre à cette question sans oublier d’explorer la piste des Etats Unis d’Afrique, théorisés par d’éminents panafricanistes tels que Kouame NKROUMAH, Cheikh Anta DIOP ou encore Abdoulaye WADE