saint-cirq-lapopie
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SAINT-CIRQ-LAPOPIE En contrebas du Massif Central, les rivières se sont frayé passage à travers le causse. Le Lot a buriné de profonds méandres entre des falaises rouges et grises, qui tantôt s’évasent en cirques, tantôt s’avancent en éperons sur le palier horizontal de la vallée. Des ravins latéraux à sec, des rampes en hémicycles ménagent la transition entre plateaux et vallées, facilitent l’accès de routes. Les vallées sont superbes, comme celle du Vers avec ses villages pittoresques, ses maisons traditionnelles à Saint-Sauveur-la-Vallée (doc.) et Saint-Martin-de-Vers, où les fontaines, si abondantes et si pures, alimentent d’une eau émeraude la vallée (doc.). Creusant les plateaux jusqu’au niveau des sources, la rivière se jette dans le Lot, large, puissant et dominé par les escarpements. Non loin de là, à quelques lieux, en amont, haut perché et surplombant la rive gauche du Lot, face à un cirque de falaises, Saint-Cirq-Lapopie occupe un site remarquable (doc.). Site défensif recherché, il est vraisemblable que l’occupation de cet escarpement commandant la vallée a tenté les hommes dès l’époque gallo-romaine. Le nom actuelle de la localité rappelle le martyr du jeune saint Cyr, tué avec sa mère en Asie Mineure sous le règne de Dioclétien et dont les reliques auraient été, croit-on, rapportées par saint Amadour… Les La Popie, seigneurs des lieux au moyen âge, donnèrent leur nom aux vestiges de l’ancien château qui offre une vue remarquable – depuis l’emplacement de l’ancien donjon – sur le village et son église accrochée au flanc de la falaise (doc.), sur un méandre du Lot enserrant un damier de cultures et de prairies (doc.). L’histoire de cette forteresse est une longue suite de sièges. Ainsi, dans sa lutte contre Pépin le Bref, au VIIIème siècle, le duc d’Aquitaine Waïfre place dans ce bastion ses derniers espions. En 1198, Richard Cœur de Lion tente en vain de s’en emparer. Plus tard, lors de la guerre de Cent ans, les Anglais disputent âprement Saint-Cirq à la garnison du seigneur de Cardaillac, resté fidèle au roi de France. Démoli en 1471 sur l’ordre de Louis XI, le château en ruines présente encore un intérêt stratégique suffisant pour que les Huguenots tiennent à s’en rendre maîtres pendant les guerres de religion. Finalement, en 1580, Henri de Navarre, le futur Henri IV, fait abattre les derniers pans de murs de la vaillante forteresse. Comme dans un nid juché au creux de la falaise, le voyageur appréciera avec un plaisir renouvelé de flâner au hasard dans les rues étroites et les fortes pentes du village (doc.), bordées de maisons coiffées de beaux toits en tuiles brunes, dont certaines, aux façades en encorbellement et à poutres apparentes, ont des fenêtres gothiques ou des baies de meneaux de style Renaissance (doc.), peut-être aura-t-il le bonheur de contempler la dextérité d’un tourneurs de bois, jadis puissante corporation en ce lieu. Enfin, tout en haut, à l’écart et depuis la route en corniche vers Cahors, le curieux découvrira un promontoire rocheux – le Bancourel – qui développe une très belle vue sur la vallée du Lot et SaintCirq d’où surgit le rocher de La Popie (doc.).