9ème Journée européenne d`information sur les

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9ème Journée européenne d`information sur les
Communiqué - Conférence de presse (18.11.2016)
9ième Journée européenne d’information sur les antibiotiques
Lydia Mutsch : « Les bactéries résistantes aux antibiotiques : un danger réel pour notre
santé ! »
À l’occasion de la 9ième Journée européenne d’information sur les antibiotiques, le ministère de la
Santé, s'associe aux efforts européens et réitère son appel à la population pour le bon usage des
antibiotiques à travers sa campagne pluriannuelle de sensibilisation « Les antibiotiques ne sont pas
des bonbons ! ».
En effet, l’augmentation des bactéries résistantes aux antibiotiques constitue un problème de santé
publique majeur en Europe, et est imputable au mésusage des antibiotiques.
Actuellement, l’Union Européenne enregistre plus de 25.000 décès par an, dus à des infections
devenues résistantes à tous les antibiotiques.
« Plus les antibiotiques sont utilisés, plus il est probable qu’une résistance antimicrobienne
apparaisse ! », a souligné la ministre de la Santé, Lydia Mutsch.
L’antibiorésistance est la capacité d’une bactérie à devenir résistante à une ou plusieurs sortes
d’antibiotiques. Ce ne sont donc pas les humains qui deviennent résistants aux traitements
antibiotiques, ce sont les bactéries qui peuvent le devenir.
L’augmentation des bactéries résistantes aux antibiotiques est principalement due à un usage répété
et inapproprié d’antibiotiques.
Comme l’a souligné Dr Jean-Claude Schmit, Directeur de la santé : « Les antibiotiques sont parmi les
médicaments les plus couramment utilisés à travers le monde. Le recours aux antibiotiques dans la
médecine humaine et vétérinaire est à la hausse et a considérablement accéléré le développement de
résistances à un niveau record. Cette évolution touche tous les pays, riches ou pauvres où l’accès à des
antibiotiques efficaces reste un problème majeur ».
Ainsi, il se peut qu’un jour plus aucun antibiotique n’agisse contre des infections bactériennes graves,
dont les gens mourront.
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Pour une meilleure compréhension, sensibilisation et information sur la résistance antimicrobienne
Les antibiotiques sont considérés comme l’une des innovations thérapeutiques les plus signifiantes du
20ième siècle et sont essentiels pour tous les systèmes de santé. Au cours des dernières décennies, ils
ont joué un rôle majeur dans la diminution de maladies infectieuses sérieuses (comme la tuberculose,
les méningites etc.). Dans la médecine moderne, ils ont largement contribué à des réussites médicales
remarquables.
« Sans antibiotiques, nous risquons un retour à l’ère pré-antibiotiques. Les greffes d’organes, la
chimiothérapie anticancéreuse, les soins intensifs et d’autres interventions médicales ne seraient alors
plus possibles. Les maladies causées par des bactéries se propageraient et ne pourraient plus être
traitées, ce qui pourrait être mortel », a expliqué Lydia Mutsch.
Le Luxembourg en voie d’amélioration
Dans ce contexte, le Grand-Duché participe à tous les programmes de surveillance sous l’égide du
Centre européen pour la prévention et le contrôle de maladies (ECDC). Ainsi, à travers la campagne
pluriannuelle du ministère de la Santé sur les antibiotiques, « Les antibiotiques ne sont pas des
bonbons ! » la consommation élevée d’antibiotiques en traitement ambulatoire a pu être réduite
significativement les deux dernières années et a contribué à une meilleure compréhension du public
face à cette question.
Le Luxembourg note des progrès, même si des efforts restent à faire.
Ainsi, dans le classement européen, le Grand-Duché figure parmi les États-membres où pendant les
deux années consécutives 2014 et 2015 une tendance à la baisse de la consommation et de la
prescription des antibiotiques est observée dans le secteur ambulatoire. Une nette diminution est
également notée dans le secteur hospitalier.
Néanmoins, selon la dernière enquête Eurobaromètre (Eurobaromètre, avril 2016), 1 personne sur 4
au Grand-Duché est toujours d’avis que les antibiotiques tuent des virus, et seulement 66% de notre
population déclarent que les antibiotiques sont inefficaces contre le rhume et la grippe. Les efforts
d’information et de sensibilisation doivent donc être poursuivis.
Les antibiotiques : jamais contre le rhume et la grippe !
C’est surtout en hiver, que l’on observe une augmentation importante des prescriptions
d'antibiotiques. Il est bien connu que les antibiotiques ne sont efficaces que contre les maladies
provoquées par des bactéries; or, les périodes hivernales sont caractérisées par des épidémies
d’affections respiratoires aiguës, comme la grippe, le rhume, la toux banale ou des angines, dont plus
de 80% sont d'origine virale.
Les antibiotiques n’ont aucune efficacité contre les virus. Ils ne font ni baisser la fièvre ni guérir plus
vite !
« Nous faisons appel au corps médical et aux citoyens pour contribuer activement à obtenir une
diminution des résistances contre les antibiotiques, afin de continuer à disposer d’armes efficaces
contre les infections sévères. », a souligné la ministre de la Santé, Lydia Mutsch.
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Ceci implique un usage prudent et raisonné de la part des patients, et une prescription limitée des
antibiotiques, selon les recommandations en matière d’antibiothérapie du Conseil Scientifique,
Domaine de la Santé de la part des prescripteurs.
Comme l’a expliqué Dr Schmit : «De plus en plus souvent, les seules alternatives de traitement restent
les antibiotiques de dernière ligne, développés souvent depuis plusieurs décennies, et moins bien
supportés. Le développement de nouveaux antibiotiques fait toujours cruellement défaut ».
La préservation de l’efficacité des antibiotiques est l’affaire de tous !
Pour préserver l’efficacité des antibiotiques, il est temps de changer de mentalité envers ce
médicament précieux, et de respecter 7 règles d’or pour un bon usage:
1. Veiller à respecter la dose et la durée d’un traitement antibiotique prescrit par le médecin ;
2. Ne pas arrêter le traitement prématurément : même si l’état de santé semble s’être amélioré, il
faut prendre l’antibiotique jusqu’au bout ;
3. Ne pas donner son traitement à quelqu’un d’autre ;
4. Ne pas réutiliser un antibiotique plus tard: si des symptômes similaires se déclarent, consultez
votre médecin ;
5. Ne pas insister pour recevoir une prescription d’antibiotiques en cas de maladie virale, sachant
que les rhumes, refroidissements, la grippe, la toux banale, et la plupart des angines sont dues à
des virus et guérissent spontanément ;
6. Ne pas prescrire d’antibiotiques lorsque l’origine bactérienne d’une infection n’est pas démontrée.
7. Prévenir les infections en se lavant régulièrement les mains, en évitant les contacts avec les
personnes malades et en veillant à être à jour avec ses vaccinations.
Informations supplémentaires :
 Participez à notre test de connaissances (Quizz) en ligne :
http://www.sante.public.lu/fr/prevention/modes/medicaments/antibiotiques/quizz2012/index.html
et consultez notre brochure d’information :
http://www.sante.public.lu/fr/publications/u/utilisation-inadaptee-antibiotiques-fr-de-pten/index.html
 Plus d’informations sur la Journée européenne d’information sur les antibiotiques et sur la
Semaine mondiale pour un bon usage des antibiotiques sur http://antibiotic.ecdc.europa.eu,
http://www.who.int/campaigns/world-antibiotic-awareness-week/fr.
 Afin de mieux comprendre l’antibiorésistance, l’Université d’Uppsala en Suède propose depuis
le 3 octobre 2016 un cours en ligne gratuit à destination des professionnels de la santé. Le
cours est également ouvert à toute personne intéressée.
https://www.futurelearn.com /courses/antibiotic-resistance
Communiqué par le ministère de la Santé
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