drem do con enim vel exe - L`Essentiel de l`Optique
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Les utopies ne valent décidément que par les promesses qu’elles n’essaient pas de tenir. C’est ce que je me dis en regardant le portrait géant de Che Guevara dont le regard énigmatique flotte toujours sur la Place de la Révolution, à la Havane. L’ombre du Commandante plane encore sur la ville. Son nom hante encore les paroles des chansons pleines de ferveur. De fait, le Che est partout. Une présence fourmillante, foisonnante ; comme tous les mythes. son régime dictatorial soutenu par les Etats-Unis. Il fonde une radio « Radio Rebelde ». Ses éditoriaux dans le journal « Cuba Libre » le rendent extrêmement populaire auprès des Cubains. Le 2 janvier 1959, Fidel Castro et Ernesto Guevara entrent en triomphateur dans La Havane. C’est ainsi que la petite merveille des Caraïbes, entre Haïti et la Jamaïque, située à deux cents kilomètres à peine des côtes de Floride, va se voir infliger le plus long embargo de l’histoire. Celui-ci fut décrété par les Etats-Unis le 13 octobre 1960. Il dure toujours. Pourtant, lorsque Castro et le Che mettent un terme au régime de Batista, leur mouvement n’a rien d’une révolution marxiste. Il s’agit seulement d’un mouvement de libération contre un régime autoritaire et corrompu, entièrement aux ordres du grand frère américain. Mais l’Amérique n’aime pas qu’on la défie ; elle n’aura de cesse que de reprendre son hégémonie sur l’île, jusqu’à la désastreuse opération de la baie des Cochons (avril 1961) où l’armée américaine est écrasée en moins de trois jours par les guérilleros. Ce n’est qu’à ce moment là que Fidel Castro commença à parler d’une révolution d’inspiration marxiste. Car entre temps, Nikita Kroutchev, qui entend profiter de la position stratégique de l’île, propose l’aide de l’URSS. Et va même jusqu’à brandir la menace d’une attaque nucléaire en cas d’agression américaine : ce sera le point culminant de la Guerre Froide. Le Che quitta Cuba et tous ses postes officiels en mars 1965 pour s’engager aux côtés de la guérilla bolivienne. Il sera exécuté le 9 octobre 1967 par l’armée régulière. Le monde n’aime pas ceux qui sortent du rang. Le pays tente aujourd’hui comme il peut d’échapper à la faillite (manque de médicaments, de denrées alimentaires, etc...), depuis que l’allié soviétique, son principal partenaire économique, s’est effondré au cours des années 90. La révolution essaie comme elle peut de soigner sa douloureuse gueule de bois. Pourtant demeure, à travers la munificence de ses villes et de ses paysages, dans la bonne humeur si accueillante de ses populations métissées, cette aspiration à un bonheur humaniste, authentique et partagé. A Cuba le rêve ne passe pas. Il est là. Bien présent. C’est bien là les prérogatives des pouvoirs quels qu’ils soient : enterrer le génie subversif des révolutionnaires, toujours trop libres, toujours trop incontrôlables, tout en entretenant les obscures espérances qu’ils avaient allumées dans le cœur des hommes. « Seremos como el Che », « nous serons comme le Che », chantent encore tous les matins les écoliers cubains. par Norman Wiener Au son des guitares et des maracas, le chant métissé de Cuba se déploie le long du Malecon, le front de mer de La Havane. Du côté de la citadelle qui domine la ville, les touristes, arborant sur des bedons gras des tee-shirts à son effigie, se pressent autour de l’austère bureau où le Che occupa ses fonctions ministérielles avant sa retentissante démission ; chacun ruminant, œil rivé au caméscope et le cigare au bec, l’éternelle question : « Comment peut-on être révolutionnaire ? ». A la manière dont Montesquieu se demandait en son temps « comment peut-on être Persan ? ». Hésitant entre la vanne de circonstance et cette sorte de respect, malgré tout, pour l’icône Guevara. C’est en 1967 qu’Andy Warhol réalise le portrait pop art du Che, façon James Dean, façon Mike Jagger. Le voilà sur le mur des chambres adolescentes, proclamant à la face du monde (adulte, trop adulte) sa soif de liberté. Un Woodstock à lui tout seul, le Che. Vibrant symbole du mouvement d’émancipation qui secoua alors la planète comme un grand courant d’air frais. Médecin, bourlingueur infatigable, photographe, historien, éditorialiste, guérillero, ministre, Ernesto Guevara est né en Argentine en 1928 dans une famille aisée. Son père est architecte. Choqué par la façon dont la CIA renverse le gouvernement pourtant légitime du Guatemala, il fait la connaissance de Fidel Castro en 1956. Avec lui, la même année, il débarque dans l’île de Cuba pour organiser la lutte contre Batista et 12 ullaorem ing enit acilit eum ipsummy nibh et verillandrem do con enim vel exeriliquam, q u a m , q u a met wis nonsed tie magna feugiam etum dolobortio consequat. Modions equam, quat adionul laortie consequis nosto er iurem doloborem ipit, quam d i o n eugue con utat ad modip er sectem dolutat. Nostrud er aliquismod magna conulpute velent lum irilla facip essequam, vel dignis autat. Ut pratuer aesequat. Ud tio odip ea commod tionsed magnissi blan ectem volorpe riusci tincing Vu Kom Ça N°02 Été 2005 La Isla Grande... Quittées la caricature et les idées toutes faites, Cuba est décidément une perle dans l’archipel caraïbe. Randonnée au soleil sous le regard impavide du Che. A voir, le film du brésilien Walter Sallens Carnet de Voyage (2004) sur le voyage d’Ernesto Guevara à travers l’Amérique latine. Lire Le Voyage à travers l’Amérique Latine, d’Ernesto Guevara (Mille et Une Nuit). Vu Kom Ça N°02 Été 2005 13