Livre Blanc - Comment créer un journal scolaire

Transcription

Livre Blanc - Comment créer un journal scolaire
1/31
Introduction
3
Première partie : Pourquoi créer un journal scolaire ?
4
A) Intérêt pédagogique
4
B) Diversité d’usages : les différentes utilisations du journal scolaire et les bonnes pratiques
attenantes.
Deuxième partie: Comment s’organiser ?
5
10
A) Choix du sujet et liberté de ton
10
B) Recherche documentaire préalable
10
C) Élaboration d’un plan ou d’un chemin de fer
11
D) Structuration des équipes et répartition des tâches
11
E) Rythme et lieux de travail
12
F) Bilans réguliers, reprises et améliorations
12
G) Finalisation, distribution et retours
13
Troisième partie : Grandes lignes directrices pour un journal scolaire réussi
15
A) L’identité du journal
15
B) Ecrire pour être lu
16
C) La bonne utilisation des “ressources” humaines et techniques
17
Quatrième partie: La boîte à outils de référence
18
D ) Les outils d’investigation et de documentation
18
B) Outils de veille média
20
C) Outils d’assignation et de suivis de tâches
20
D) Les outils de rédaction et de mise en page
21
E) Outils de diffusion
23
Cinquième partie: problématiques juridiques
24
A) Les droits d’auteur passés au crible
24
B) Les droits à l’image à la loupe
25
C) La publication de votre journal scolaire passée au peigne fin
26
D) Pour aller plus loin
28
Ouverture : Un journal scolaire à l’ère numérique
29
2/31
INTRODUCTION
"C'est l'enfant lui-même qui doit s'éduquer, s'élever avec le concours des adultes. Nous déplaçons
l'acte éducatif : le centre de l'école n'est plus le maître mais l'enfant."
Ces mots posés en 1949 par Elise Freinet, épouse du célèbre pédagogue Célestin Freinet, dans
Naissance d'une pédagogie populaire n'ont jamais sonné aussi juste.
En effet, les avantages de la “pédagogie de projet”, c’est-à-dire une forme d’apprentissage
active passant par la production de réalisations concrètes par les élèves encadrés par
l’enseignant n’ont eu de cesse d’être ratifiés et affermis ces dernières années.
Le parangon de cette forme de pédagogie nouvelle est le journal scolaire : un journal dont la
rédaction, la mise en page et parfois même l’impression sont réalisés par les élèves avec le
concours de leur professeur.
Les atouts pédagogiques du journal scolaire ont été très vite mis en avant par les pédagogues
du début du XXème siècle comme Célestin Freinet, considéré comme le véritable instigateur de
cette pratique éducative dans les années 1920.
Après une période de relatif déclin dans les années 1980, le journal scolaire connaît de nouveau
un réel engouement, notamment grâce à la mise à disposition des élèves d’outils numériques
adaptés, comme les logiciels de PAO (publication assistée par ordinateur) ou de création de
blogs et de magazines, qui apportent un souffle nouveau à cette pratique éducative centenaire.
Madmagz, jeune entreprise innovante, édite un site internet qui permet à tous de créer un
magazine Web ou papier au rendu professionnel. Ce service a très tôt été plebiscité par la
sphère pédagogique pour la production de journaux scolaires. Riche des nombreux retours
d’expérience fournis par les enseignants, Madmagz a décidé de partager de manière factuelle et
objective son expertise et son expérience dans le domaine du journal scolaire sous forme du
présent livre blanc.
3/31
PREMIERE PARTIE : POURQUOI CREER UN JOURNAL SCOLAIRE ?
A) INTERET PEDAGOGIQUE
1) DES AVANTAGES ENTERINES DE LONGUE DATE
Une initiation efficace à l’investigation et à la documentation
Dans la mesure où, contrairement à d’autres travaux destinés à rester dans une sphère plus
limitée, le journal scolaire est appelé à être diffusé, et associé à l’image de la classe ou de
l’école, la recherche documentaire revêt une importance toute particulière.
Une forme ludique d’expression écrite
Écrire un journal scolaire, c’est s’atteler à une tâche difficile, celle de prendre la plume et de
coucher ses idées sur le papier, d’exposer sa vision et son opinion, de structurer son discours et
sa pensée. L’écriture d’un journal permet en outre, et comme toute forme de production écrite
subjective, une extériorisation des émotions de l’élève.
L’apprentissage du travail en équipe
De manière plus prosaïque mais tout aussi fondamentale dans la formation de l’enfant,
l’écriture d’un journal scolaire, en collaboration avec ses camarades, apprend à l’élève la
collaboration, l’acceptation des différences stylistiques et de pensées et développe des
capacités de d’échange, de conciliation et d’entente, nécéssaires à tout travail en équipe
fructueux.
Rigueur et autodiscipline
La rédaction d’un journal scolaire étant une activité de collaboration avancée entre professeur
et élèves, et entre élèves entre eux, elle passe donc par une répartition des tâches au sein de
l’équipe de rédaction. L’élève a donc en charge la réalisation d’une partie de l’édifice, et de son
travail dépendra le rendu final du travail de tous : c’est pourquoi la rédaction d’un journal
scolaire est un exercice exigeant.
Devant s’atteler aux missions lui ayant été confiées, l’élève devra faire preuve de rigueur pour
respecter la ligne éditoriale et d'autodiscipline.
Un exercice pluridisciplinaire
4/31
La rédaction du journal se décompose en une multitude de sous-étapes diverses. Cependant, le
journal scolaire ne s’arrête pas là. L’avantage du journal numérique est qu’il permet
l’expression d’un large panel de talents : la mise en page passionnera les plus férus d’arts
plastiques, l’insertion de contenus multimédia pour les journaux numériques sera l’oeuvre des
élèves les plus connectés, les enfants extravertis se verront attribuer la charge des interviews et
des enquêtes sur le terrain, etc.
Une immersion dans le monde du journalisme
Rédiger un journal scolaire, c’est se jeter sans filet dans le quotidien d’une rédaction. Pour filer
la métaphore, le professeur ou le responsable pédagogique sera le rédacteur en chef, alors que
les élèves composeront l’équipe de rédaction dans sa diversité (relecteurs, graphistes, etc.)
C’est une occasion unique de se confronter aux problématiques du secteur (échéance de
publication, définition d’une ligne éditoriale, mise en place d’un chemin de fer journalistique).
Une dynamique globale de sensibilisation à la presse et d’éducation citoyenne
De plus, on peut dire que la création d’un journal scolaire s’inscrit dans une perspective plus
large d’utilisation de la presse à l’école. Or la presse présente deux principaux points forts dans
l’éducation des enfants.
Tout d’abord, elle est un moyen d’insertion de l’enfant ou de l’adolescent dans la réalité sociale
qui l’environne. Elle lui permet de prendre conscience des phénomènes sociaux et économiques
et de s’ouvrir aux différentes problématiques auxquelles sont confrontés ses concitoyens.
Enfin, la presse permet de structurer la pensée de l’élève, dans la mesure où la lecture d’articles
lui permet de se confronter à des notions d’objectivités et de subjectivité, à des points de vue
divers et différemment argumentés et de construire pas à pas sa propre opinion.
2) LES APPORTS PEDAGOGIQUES RECENTS
Une formation pratique à l’usage des TICE
Il existe aujourd’hui beaucoup d’outils numériques adaptés au journal scolaire à tous les stades
de sa création ; c’est donc l’occasion d’apprendre à les manier : se documenter de manière
éclairée sur le net, monter des vidéos, des sons, des visuels… Le journal scolaire permet de se
familiariser avec un large panel d’outils TICE (technologies de l’information et de la
communication pour l’enseignement).
B) DIVERSITE D’USAGES : LES DIFFERENTES UTILISATIONS DU JOURNAL
SCOLAIRE ET LES BONNES PRATIQUES ATTENANTES.
5/31
1) LE JOURNAL : UNE PRESENTATION EFFICACE ET CAPTIVANTE DES TRAVAUX
SCOLAIRES
Au primaire, au secondaire ou même dans les études supérieures, nombreux sont les livrables
demandés à l’élève ou à l’étudiant, que ce soient des exposés sur des sujets précis, des rapports
de stage d’observation en entreprise comme le stage obligatoire en classe de 3ème, ou encore le
fameux dossier de TPE (travaux personnels encadrés).
Une mise en page différenciante
De prime abord, son originalité surprend et séduit, elle attire la bienveillance du lecteur ou du
correcteur qui n’a plus l’impression de se livrer à une lecture fastidieuse d’un document
austère.
La clarté de la présentation, la présence d’images et de zones de textes savamment disposées
facilite la lecture et la compréhension du fond et dans le cas des journaux les plus habilement
rédigés, une véritable homologie peut naître entre le fond et la forme, se soutenant l’un l’autre
pour créer une unité de sens du travail en question.
Attention toutefois à ne pas faire primer la forme sur le fond
Si le journal est un avantage de présentation conséquent, il convient de veiller à ne pas se
reposer sur son aspect captivant au détriment du contenu du journal. Une belle présentation
doit avant tout viser à mettre en valeur un contenu de qualité.
Bonnes pratiques
Les images sont un vrai plus dans un travail scolaire. Cependant, le choix iconographique ne
doit pas être expédié. Les photos et autres visuels ne doivent pas servir de remplissage mais de
soutien au texte. Elles sont aussi une source d’information à part entière.
Utiliser au maximum les possibilités offertes par le numérique : insérer des vidéos et des liens
explicatifs permet de rendre le journal encore plus passionnant et permet de “récréer” la
lecture.
Inutile de préciser que, comme pour tout travail scolaire (ou journal !), le plagiat est à bannir.
Outre l’aléa moral que ce dernier représente, il expose l’élève ou l’étudiant à de graves
sanctions, d’autant plus que des logiciels anti-plagiat comme Urkund permettent de déceler
rapidement les travaux recopiés.
Exemples
●
Rapport de stage, TPE (ex : TPE sur le vin)
6/31
●
Dossier scolaire (ex : L’hadronthérapie).
2) JOURNAL DE L’ECOLE, JOURNAL DE CLASSE OU JOURNAL DU CDI : PARTAGE,
COOPERATION ET EMULATION
De la même façon que, dans une entreprise, le journal interne permet de tenir informés les
collaborateurs des projets et des grands axes d’évolution de la société. Le journal de classe, le
journal d’école ou du CDI ont pour vocation de présenter les évènements et faits marquants de
la vie de l’établissement (tournois sportifs, projets éducatifs, sorties, journées portes ouvertes,
nouveaux livres, etc.) d’une manière organisée et agréable, afin d’être lu par tous.
Un projet collectif, par les élèves, pour les élèves, avec leurs professeurs
Les élèves préfèrent souvent s’informer avec une production de leurs camarades plutôt qu’avec
des rapports produits par l’administration de l’établissement.
Nous pouvons ajouter à cela les bénéfices inhérents au travail en équipe. La rédaction d’un
journal implique en effet la participation d’acteurs nombreux et variés (professeurs,
professeurs-documentalistes, etc.). Les rôles sont entremêlés, les générations se côtoient et
s’entraident, ce qui fait de la rédaction d’un journal d’école une occasion rare d’échange
intergénérationnel fructueux et constructif et de décloisonnement entre l’équipe pédagogique
et les élèves.
Le tout développe la cohésion et le sentiment d’appartenance, avec la fierté d’avoir contribué à
une oeuvre concrète qui déborde parfois les murs de l’établissement pour toucher les parents et
l’Académie.
Quelques conseils pratiques
●
Viser l’implication d’un maximum d’élèves
●
Encadrer la rédaction par un membre de l’équipe pédagogique (professeurs,
professeurs-documentaliste) dans une optique de relecture et d’acompagnement des
élèves
●
Rendre le journal accessible à tous, en le mettant en ligne sur l’ENT par exemple ou en
imprimant quelques exemplaires mis à disposition au CDI (d’où la relative nécessité de
produire un journal numérique)
●
Viser une périodicité régulière, afin de fixer des échéances stables permettant aux
élèves de développer une forme d’organisation efficace.
Exemples
●
Journal de classe (ex : Le 5ème mag)
●
Journal de l’école (ex : Planète Saint Ex’, Vous savez quoi ?)
7/31
●
Journal du CDI (ex : CDISCOPE).
3) JOURNAL DE VOYAGE SCOLAIRE ET JOURNAL INTERNATIONAL : ECHANGES
CULTURELS, LINGUISTIQUES ET PARTAGE D’EXPERIENCES
Il est des sujets qu’on ne peut véritablement appréhender que par l’expérience du terrain et de
la vie. L’interculturalité, l’ouverture sur le monde et aux autres sont de ceux là. C’est pourquoi
une année d’école c’est aussi des sorties, des visites, des échanges avec d’autres établissements
(français ou internationaux) ou des voyages scolaires. Cependant, pour conférer toute sa valeur
à ce type d’évènement, il convient de faire réfléchir les élèves sur les expériences vécues et les
leçons qu’ils en ont retirées, notamment par la rédaction d’un journal collectif.
Une belle expérience mérite d’être narrée
Coucher son vécu sur le papier (ou sur son écran d’ordinateur !) permet de le pérenniser et de le
partager.
De plus, un journal de voyage ou un journal international est une formidable occasion de
manier la langue du pays visité ou de l’établissement jumelé. C’est une occasion rare pour
l’enfant de s’exprimer sur un sujet qui le passionne ou qui l’émeut dans une langue dont il fait
l’apprentissage.
Enfin, qui dit voyage dit échanges culturels et ouverture à l’altérité. L’élève côtoie des
camarades d’autres cultures et s’enrichit à leur contact, fait montre de tolérance et de curiosité.
L’éducation (ex-ducere), n’est ce pas avant tout “guider hors de”, “conduire en dehors”, s’ouvrir
aux autres en somme ?
Une rédaction potentiellement délicate
Rédiger un journal international, c’est se confronter à l’expérience du travail à distance et aux
différences de méthode. Un jeune Allemand ne rédige et ne travaille pas de la même manière
qu’un jeune Français. Une collaboration outre-Atlantique, ce n’est pas pareil que de coopérer
avec son voisin de classe.
Éviter ces écueils : un outil de collaboration nécessaire
Utiliser un outil de travail numérique qui permette facilement de collaborer sur un même
document. Cela évite les nombreux va-et-vient, chronophages et rébarbatifs, entre
établissements.
Mettre en place des solutions de communication collaboratives aide aussi : Skype, Google
Hangout, etc.
8/31
Exemples
●
●
Journal international (ex : Our English Yearbook)
Journal de voyage scolaire (ex : Journal Montagne).
9/31
DEUXIEME PARTIE: COMMENT S’ORGANISER ?
A) CHOIX DU SUJET ET LIBERTE DE TON
1) UNE DELIMITATION CLAIRE DES THEMES TRAITES
Avant de se mettre au clavier, il convient d’avoir une idée relativement précise de ce dont on va
parler. Fixer le thème général du journal, définir collectivement les sous-thèmes et les grandes
lignes de leur traitement sont des étapes préalables indispensables à la création.
2) LE CHOIX DU TON EMPLOYE ET DU REGISTRE DE LANGUE
C’est la diversité des styles qui fait la richesse d’un journal scolaire, la niveler aurait pour
conséquence un certain affadissement. Cependant, le ton et le registre de langue peuvent être
spécifiés, pour éviter des divergences trop marquées.
B) RECHERCHE DOCUMENTAIRE PREALABLE
1) S’INFORMER SUR LE SUJET AVANT DE DEFINIR UN “ANGLE D’ATTAQUE”
Il est peu constructif de définir un plan et un angle d’attaque pertinents sur un sujet précis sans
avoir une idée générale des principales problématiques et concepts gravitant autour dudit sujet.
Avant de définir une feuille de route, il est préférable de s’informer sur la destination et les
voies qui y mènent.
2) LA PRESENTATION DE LA DIVERSITE DES SOURCES DISPONIBLES ET DE LEURS
FIABILITES RESPECTIVES
Les ressources « classiques »
La majorité des établissements scolaires est pourvue d’un CDI. En plus d’être abonnés à de
nombreux périodiques, ces centres documentaires rassemblent une quantité impressionnante
d’ouvrages. Pourtant, les élèves tendent à délaisser cela au profit d’outils perçus comme plus
rapides et plus directs, comme les encyclopédies en ligne.
C’est dommage ! Car les catalogues documentaires des CDI (BCDI, PMB…) permettent de
filtrer rapidement et efficacement les ouvrages du CDI pour trouver le document adapté. La
densité d’informations trouvées représente parfois un véritable gain de temps et de qualité
comparativement aux ressources en ligne.
10/31
Le Web : Une mine d’or d’informations à savoir exploiter
« Si, en effet, Internet a beaucoup à offrir à qui sait ce qu’il cherche, le même Internet est tout aussi
capable de compléter l’abrutissement de ceux et celles qui y naviguent sans boussole. » Laurent
Laplante
Les centres de documentation des établissements du primaire et du secondaire, et plus
particulièrement des établissements d’enseignement supérieur, souscrivent pour la plupart à
un certain nombre d’études payantes qu’ils rendent accessibles aux étudiants, sur l’ENT
(espace numérique de travail) par exemple ou via des identifiants. La qualité et la fiabilité de
ces ressources, souvent coûteuses, sont rarement contestables. N’hésitez pas à exploiter au
maximum ces données, qui portent parfois sur des sujets extrêmement pointus introuvables en
accès libre.
Évoquons désormais le cas des ressources en accès libres, sites Internet divers, encyclopédies
en ligne… S’il ne faut guère verser dans la diabolisation de sites bien connus, souvent utilisés
par ceux qui les fustigent d’ailleurs (cf. cet article très intéressant de Pierre-Carl Langlais sur la
fiabilité de Wikipédia, paru dans le Nouvel Observateur), il faut noter que l’on entre là dans un
monde extrêmement hétérogène, où s’entremêlent contenus de qualité, feuilles de choux et
informations douteuses voire totalement erronées.
3) LA SENSIBILISATION DES ELEVES AUX PROBLEMATIQUES DE LA PROPRIETE
INTELLECTUELLE
La phase de recherche et de documentation est l’occasion idéale pour signifier et faire
comprendre aux élèves que les travaux d’autrui ont une paternité et que cette dernière doit être
respectée, pour des considérations aussi bien éthiques que légales.
C) ELABORATION D’UN PLAN OU D’UN CHEMIN DE FER
L’apprentissage de la structuration de la pensée en vue d’une démonstration ou d’un exposé
d’idées est une étape clé dans la formation de l’élève. L’élaboration d’un plan pertinent et d’un
angle d’approche efficace est un exercice auquel l’élève devra se confronter tout au long de sa
scolarité et ce dans toutes les matières.
C’est l’occasion pour les élèves qui rencontrent des difficultés avec cette gymnastique d’esprit
de partager avec les plus à l’aise et de cerner davantage, via un exemple concret de traitement
d’un sujet, ce qu’on attend d’eux.
D) STRUCTURATION DES EQUIPES ET REPARTITION DES TACHES
11/31
1) FORMATION DES EQUIPES DE TRAVAIL : TAILLE, HOMOGENEITE, DIVERSITE.
La rédaction d’un journal scolaire passe communément par la délégation de projets et de
missions à des petits groupes de collaborateurs. La formation de ces unités est une étape qui
comporte son importance. Au moment de former les groupes, une certaine cohue a souvent
lieu, les groupes d’amis désirant travailler conjointement et regardant d’un mauvais oeil
d’éventuelles séparations. Or les retours d’expérience mettent en lumière un certain nombre
d’éléments :
●
Les groupes de travail sont plus efficaces lorsqu’ils sont de taille réduite, idéalement
entre 2 et 4 élèves. Cela assure un investissement partagé et limite les phénomènes de
“passager clandestin”.
●
Privilégier les groupes mixtes. Sans verser dans les clichés et préjugés, des différences
de sensibilité et d’approche existent entre garçons et filles et les collaborations mixtes
●
sont plus riches.
Dans un même ordre d’idée, il est intéressant de mêler les profils.
E) RYTHME ET LIEUX DE TRAVAIL
1) FREQUENCE ET CRENEAUX ADAPTES
Les retours d’expérience montrent également que la plupart des classes consacrent 1 ou 2
modules hebdomadaires de 2 heures environ à la rédaction de leur journal scolaire. Les
créneaux de fin de journée sont préférés par les élèves, car leur attention pour les cours
classiques décroit et une activité ludique et participative est dès lors la bienvenue.
2) OU REDIGER SON JOURNAL ?
Dans l’immense majorité des cas, les journaux scolaires sont rédigés à l’aide d’outils de PAO
(publication assistée par ordinateur). Pour éviter les pertes de temps inhérentes aux travaux de
recopie, il est préférable d’organiser les modules de rédaction dans des salles dotées
d’équipements informatiques comme le CDI ou la salle informatique.
Les comptes-rendus gagneront également à avoir lieu dans ce genre de salle, souvent dotées de
projecteurs permettant de présenter plus clairement les avancées et les axes d’évolution.
L’avantage des journaux numériques sur outils collaboratifs consiste en cela que les élèves
peuvent poursuivre leurs travaux à domicile, le soir ou le week-end.
F) BILANS REGULIERS, REPRISES ET AMELIORATIONS
12/31
1) DEBRIEFINGS, MISES EN COMMUN, LECTURES GROUPEES ET PARTAGE
D’IDEES
Il est important d’organiser des sessions régulières de “debriefing” et de “brainstorming” afin
de stimuler l’inventivité et la créativité de chacun, de faire connaître à tous l’avancée des
travaux, de motiver les troupes et de fixer des échéances pour structurer le travail des équipes.
Un module de partage et de mise en commun hebdomadaire est nécessaire et suffisant, les
heures de classe consacrées au journal scolaire doivent être réservées en priorité à ce type de
séance qui font de la rédaction d’un journal un véritable travail d’équipe et non un agencement
ordonné d’entreprises individuelles ou groupées. La rédaction peut se faire à la maison, ou dans
les temps libres alors que les débats doivent avoir lieu en classe en présence du rédacteur en
chef (responsable pédagogique). C’est un exercice qui encourage la prise de parole en public, la
présentation des travaux réalisés, autant d’exercices utiles à tous points de vue.
2) RELECTURES ET RETOURS DU PROFESSEUR
En ce qui concerne les relectures classiques visant à déceler et à éliminer les fautes de syntaxe
et d’orthographe, plusieurs approches existent : certains professeurs optent pour une
correction inter-groupes, un groupe relisant l’article écrit par un autre, alors que d’autres
préféreront corriger eux-mêmes les écrits de leurs élèves, par exemple dans un but de notation.
G) FINALISATION, DISTRIBUTION ET RETOURS
1) RELECTURE FINALE : CORRECTION, DERNIERES VERIFICATIONS ET ULTIMES
MODIFICATIONS
La relecture finale est en général l’apanage du responsable pédagogique qui, avant de ficeler le
projet et de lancer une éventuelle publication ou impression, s’assure de l’absence de fautes ou
de coquilles, reformule les tournures maladroites et apporte les ultimes corrections.
2) LA DIFFUSION DU MAGAZINE : QUEL CADRE ET QUEL MEDIA ?
En fonction du thème et de la nature du journal scolaire, la diffusion du journal scolaire sera
différente. Le public cible et l’ampleur de la diffusion sont définis dans la ligne éditoriale. Si
l’on veut rester dans un cadre restreint, on préfèrera une impression papier à quelques
exemplaires, donnés aux élèves et aux membres de l’équipe pédagogique.
Si l’on vise une diffusion plus large, un journal numérique peut être mis en ligne sur un le site
du collège, l’ENT (espace numérique de travail), envoyé par mail…
13/31
Enfin, pour les journaux scolaires visant une audience maximale, tous les réseaux sont bons à
utiliser : Twitter, site de l’établissement, ENT, liste de diffusion des parents…
3) RETOURS DES LECTEURS : DES TEMOIGNAGES PRECIEUX ET GRATIFIANTS
Les retours des lecteurs, souvent élogieux mais parfois également critiques, sont des
enseignements particulièrement riches pour les rédacteurs. De plus, le simple fait d’avoir un
impact sur de nombreuses personnes contribue au sentiment de fierté, consolide l’esprit
d’équipe, et incite à la création d’un nouveau journal, souvent réclamé par les lecteurs mêmes !
14/31
TROISIEME PARTIE : GRANDES LIGNES DIRECTRICES POUR UN JOURNAL
SCOLAIRE REUSSI
A) L’IDENTITE DU JOURNAL
1) LA LIGNE EDITORIALE
Une ligne éditoriale, qu’elle soit explicitement formulée ou non, est le fil conducteur de la
publication, elle constitue concrètement la réponse aux questions:
●
Quel thème ?
●
Quel public ?
●
Quel but ?
●
Quel positionnement idéologique ?
●
Quels enjeux ?
Sa formulation doit être la plus claire possible. Sans identité et sans esprit dominant, votre
journal scolaire ne parviendra pas à passionner le lecteur ou à lui faire passer le message que
vous recherchez. Avant toute rédaction, il est utile de relire la ligne éditoriale pour éviter des
faux pas qui créerait une dissonance dans l’harmonie générale de votre journal.
2) LES TITRES : L’IMPORTANCE DE LA CAPTATIO BENEVOLENTIAE
Lorsque l’on s’attèle à un travail de rédaction quel qu’il soit, le plus dur est souvent l’écriture
des premiers mots. Or il se trouve qu’il s’agit également des plus importants. Sans remonter à
La Rhétorique d’Aristote, il est évident qu’une entrée en matière laborieuse aura pour effet de
faire partir le lecteur avec un a priori négatif dont il est souvent difficile de se débarrasser,
d’autant plus que souvent la première impression se trouve être la bonne…
Un bon titre doit bien entendu être accrocheur, il doit donner envie au lecteur de lire ce que
vous avez à dire, pour ce faire, quelques astuces:
●
Proscrire les titres à rallonge, 70 caractères environ au maximum
●
Ne soyez ni trop général, ni trop précis
●
Des phrases assertives voire déclamatoires ou des questions un brin théâtrales font
souvent fort effet sur le lecteur
●
L’humour, l’ironie, les jeux de mots et autres procédés rhétoriques sont les bienvenus,
mais il faut veiller à une relative finesse et pertinence !
3) UNE IDENTITE GRAPHIQUE GARANTE DE LA PERSONNALITE DE VOTRE
MAGAZINE
15/31
Votre journal ne doit pas être pensé comme une addition mécanique d’articles indépendants,
agencés au hasard. Un journal scolaire est une juxtaposition ordonnée, méthodique et réfléchie
des travaux de chacun dans le but de servir un projet commun et général ayant une unité de
sens définie par la ligne éditoriale. Cette unité doit également se retrouver sur le plan formel.
Pour donner de la personnalité à votre journal, il est nécessaire que la mise en forme des
articles possède un socle commun.
●
Utilisez les mêmes polices, formats et règles typographiques
●
Définir des couleurs dominantes et les respecter
●
L’agencement des textes et visuels et le choix iconographique doivent répondre à une
relative unité
4) COMMENT CHOISIR DES VISUELS ET CONTENUS MULTIMEDIA ADAPTES ?
Ce qui fera le charme et l’attrait de votre journal scolaire, outre la qualité de son
contenu textuel, c’est également le choix judicieux des visuels que vous y ferez figurer.
Pour la version imprimée, ces visuels seront des images uniquement, mais si vous optez
pour un journal scolaire numérique il vous sera possible d’y inclure des vidéos, du son,
des liens, etc. Les conseils pratiques sont du même ordre:
●
●
●
●
veillez à ce qu’il y ait toujours un lien évident entre le texte et le visuel
éviter, sauf cas particuliers, les images trop provocantes ou choquantes
assurez-vous que l’image est libre de droits avant de l’utiliser dans vos travaux.
Dans tous les cas, indiquez l’auteur et l’origine du visuel utilisé
B) ECRIRE POUR ETRE LU
1) LE BROUILLON
●
Pour cette première étape, vous et vos élèves allez devoir déterminer plusieurs choses :
●
le message : pour cela, reprenez les 6 questions de base "Qui ?", "Quoi ?", "Quand ?", "Où
?", "Comment ?" et "Pourquoi ?"
●
l'angle d'attaque : de quelle façon allez-vous traiter le sujet ?
●
le type de l'article : une brève, une interview, un reportage, un compte-rendu…
2) ELABORER UN CHEMIN DE FER
16/31
« Le chemin de fer est, pour le journaliste de la presse écrite, une sorte de jouet pédagogique. C’est la
représentation visuelle, sous forme de bande dessinée, sur papier, sur écran, ou projetée comme un
film sur un mur, de ce que le journal contiendra, page par page, quand il sera terminé. Cette vue
d’ensemble montre à l’avance comment la production rédactionnelle sera répartie et hiérarchisée, de
la première page à la dernière. »1
3) LE PLAN DES ARTICLES
Contrairement aux structures adoptées dans la production de la plupart des travaux scolaires,
souvent tripartites (la sacro-sainte thèse, antithèse, synthèse…), le plan des articles qui
composeront votre journal devra répondre à quelques règles de base de l’écriture journalistique
: placer l’information centrale au début pour donner envie au lecteur de lire la suite, soigner les
introductions et conclusions (l’attaque et la chute) qui gagnent à être des phrases simples,
courtes et percutantes, qui marquent le lecteur et lui impriment le souvenir de votre article.
4) LA REDACTION
« L’écriture journalistique est une écriture de précision. Elle est claire, concise. Elle va à l’essentiel
parce qu’elle n’a pas de temps à perdre; mais elle doit être aussi exacte que l’écriture scientifique.
Elle va au plus simple parce qu’elle doit être comprise par tout le monde […]. »2
Si quelques codes généraux sont effectivement à respecter, l’écriture du journal ne doit pas
répondre à des canons stylistiques. Ce qui fera la richesse et la valeur de votre journal scolaire
sera la diversité de styles mêlée à l’unité de thèmes et de ligne éditoriale. Laissez la plume des
élèves s’exprimer, guidez-la sans la brimer quand elle s’égare.
C) LA BONNE UTILISATION DES “RESSOURCES” HUMAINES ET TECHNIQUES
1) TRAVAILLER EN EQUIPE
Pour la cohésion du groupe, il est bon d’organiser régulièrement des moments collectifs ou
chacun évoque ses projets, ses envies, l’avancée de ses travaux ainsi que des conférences de
rédaction où la classe débrief sur le contenu déjà produit.
1
Contenu soumis à la licence CC-BY-NC-ND 3.0 FR. Source : Article Le Chemin de fer de 24h dans une
rédaction, en français.
2
Contenu soumis à la licence CC-BY-NC-ND 3.0 FR. Source : Article L’Ecriture de 24h dans une
rédaction, en françai.
17/31
2)
LAISSER
LIBRE
COURS
AUX
INITIATIVES
INDIVIDUELLES
ET
FAIRE
S’EXPRIMER LES TALENTS DE CHACUN
Certains élèves, plus littéraires, auront une plus grande aisance dans la rédaction alors que
d’autres, plus artistes ou manuels, exprimeront tout leur potentiel dans la mise en forme ou la
création de contenus multimédias pour les magazines numériques (vidéos…). Enfin, les plus
extravertis auront plaisir à se rendre sur le terrain pour des interviews ou autres sondages ! Un
journal scolaire, c’est l’occasion de faire fleurir les talents de tous les types de profils qui
composent votre classe !
3) LE BON CHOIX DES OUTILS
Pour la production de votre journal scolaire, le choix des outils de rédaction et de mise en page
est un moment décisif.
QUATRIEME PARTIE: LA BOITE A OUTILS DE REFERENCE
D ) LES OUTILS D’INVESTIGATION ET DE DOCUMENTATION
1) OUTILS D’INTERVIEW OU D’ADMINISTRATION DE QUESTIONNAIRES
Interview?! est un logiciel d’enquêtes en ligne qui permet de créer et de diffuser un
questionnaire ou une interview et d’en analyser automatiquement les résultats afin d’en
extraire les principales données. Il s’agit d’un outil utile si vous devez réaliser des sondages
massifs ou des enquêtes d’opinion de grande envergure.
2) OUTILS MOBILES D’INVESTIGATION
Alors que certaines études suggèrent que l’âge moyen d’acquisition du premier portable en
France se situe vers 12 ans, une part croissante des jeunes adolescents dispose effectivement
d’un mobile. Un phénomène de société dont il est possible de tirer profit pour la création de
votre journal scolaire. Ces outils offrent en effet de belles fonctionnalités d’investigation :
●
Capteur photo et vidéo
●
Applications vidéos disponibles sur l’AppStore de Apple (du plus simple au plus poussé)
:
○
KomaKoma (4 fonctions de base, extrêmement simple d’utilisation)
○
IStopMotion
○
CrowdFlik (Un concept original, combiner des vidéos d’un même object prises de
différents points de vue)
●
Microphone
18/31
●
Application mobiles utiles : Cinamatic pour créer des petits films aux effets amusants,
Evernote pour prendre des notes et définir des tâches couplées à des rappels, Facetune
pour retoucher et modifier rapidement vos photos, One second everyday pour créer une
vidéo kaléidoscopique des meilleurs moments de la rédaction de votre journal pouvant
être par exemple intégrée à la fin de votre journal numérique…
3) OUTILS DE DOCUMENTATION EN LIGNE
Ressources en ligne
Universalis est une encyclopédie en ligne payante à laquelle souscrivent bon nombre de CDI. La
fiabilité et la pertinence des articles, ainsi que le nombre de sujets traités en font un outil de
référence pour votre recherche documentaire.
Wikipédia: Longtemps considérée comme peu fiable par les universitaires, des études
successives ont peu a peu démontré une fiabilité et une profondeur de traitement proche des
encyclopédies de référence payantes (Voir l’étude de Nature de 2005 par exemple). S’il convient
de recouper parfois l’information pour être certain de sa validité, Wikipédia offre un moyen
puissant de débroussaillage et de défrichage du thème à traiter, qui peut ensuite être creusé
avec des outils plus spécialisés.
Outils d’optimisation des ressources papiers
Des solutions documentaires sont disponibles dans les CDI afin d’écourter le temps de
recherche et de faciliter l’accès à l’information. En France, les catalogues documentaires
équipent la majorité des centres de documentation.
4) OUTILS DE RECHERCHE ICONOGRAPHIQUE
Comme toute forme de contenu procédant de la création d’un individu, les images sont
protégées par des droits. Avant de multiplier les copier-coller et de truffer son journal scolaire
de belles images protégées et de s’exposer ainsi à des poursuites, mieux vaut s’informer sur le
caractère libre de droits ou non de l’image en question. Et pour se faciliter la vie, des sites
d’images libres de droits sont à votre disposition :
Photographies :
●
Pixabay
● Freepik
Icônes :
●
IconFinder
19/31
●
The NounProject
Et également à noter, le moteur de recherche Créative Commons qui rassemble l’accès à
plusieurs bases de données.
5) LOGICIELS DE RETOUCHE PHOTO ET D’EDITION D’IMAGES
Une retouche rapide s’impose parfois. Pour ce faire, plusieurs logiciels aux difficultés
d’utilisation variables s’offrent à vous. En voici quelques exemples, du plus basique au plus
abouti :
●
Pixlr Editor & Pixlr Express : gratuit et intuitif mais aux fonctionnalités sommaires
(filtres, etc.)
●
Paint.NET : une version améliorée du Paint Microsoft qui a de plus l’avantage d’être
gratuit. Simple d’utilisation mais non compatible avec le .psd de Photoshop et le .xcf de
Gimp
●
Powerpoint, bien que destiné à un tout autre usage, permet de faire des retouches
relativement poussées avec une interface intuitive. Enregistrez la diapositive en .jpeg
est le tour est joué !
●
Gimp : logiciel libre à l’interface graphique bien concue et aux nombreuses
fonctionnalités mais à la prise en main quelque peu fastidieuse.
●
Photoshop : la référence des logiciels d’édition d’images, ultra complet mais à réserver
aux initiés et payant.
B) OUTILS DE VEILLE MEDIA
Il s’agit de sites qui permettent de centraliser sur une même page l’information mise en ligne
concernant un certain mot-clé, vous permettant d’un simple coup d’oeil de parcourir toutes les
nouveautés du web sur le thème en question (Mention), ou de sites permettant de centraliser
les articles et les publications de divers autres sites afin d’éviter de fastidieuses connexions
successives (Feedly).
C) OUTILS D’ASSIGNATION ET DE SUIVIS DE TACHES
La rédaction d’un journal scolaire est un travail d’équipe et par conséquent nécessite une
bonne coordination et un suivi régulier des travaux de chacun. Il existe des outils qui
permettront au rédacteur en chef (le responsable pédagogique par exemple), de déléguer des
travaux nominativement, de leur adjoindre une date et des modalités d’éxécution et de suivre
l’avancée de chaque groupe. On peut notamment penser à Podio, un logiciel de gestion de
projet disponible gratuitement utilisé principalement par les PME.
20/31
D) LES OUTILS DE REDACTION ET DE MISE EN PAGE
1) LOGICIELS DE TRAITEMENT DE TEXTE
Les logiciels de traitement de texte sont les premiers logiciels à être utilisés par les élèves, ils
constituent le socle fondamental de la formation numérique des enfants.
Il en existe de multiples, certains payants, d’autres gratuits.
Microsoft Word équipe la grande majorité des établissements français. Nous ne nous
apesantirons pas davantage sur ces outils bien connus. Voici les plus utilisés :
●
LibreOffice
●
Apache OpenOffice
●
Microsoft Word
●
Pages
Ajoutons qu’un choix judicieux des polices accroît considérablement la qualité graphique de
votre journal. Pour trouver la typographie qui sied le mieux à votre publication, des sites
comme Dafont sont tout indiqués.
De même en ce qui concerne l’harmonie des couleurs de votre journal, simplifiez vous la vie et
utilisez des sites comme Adobe Kuler ou Flat UI Colors.
2) LOGICIELS DE PAO :
Les logiciels de traitement de texte ne sont pas adaptés à la disposition complexe d’images et
de symboles, et se transforment même parfois en véritable cauchemar d’enseignants et
d’élèves, qui doivent lutter des heures durant pour insérer un visuel qui se trouve
malencontreusement déplacé pour des raisons inconnues dans des zones incongrues.
Nom
Éditeur
Licence
s
Politique
commerc
iale
Systèmes
d’exploitation
Adobe
InDesign
Adobe
Propriét
aire
Payant
Mac
OS
/Windows
X
Premi
ère
éditio
n
Derni
ère
versio
n
Remarq
ues
1999
C6
(2013)
Succède
à
PageMa
ker
21/31
iCalamus
Invers
Softwar
e
Vertrieb
Propriét
aire
Payant
Mac OS X
Microsoft
Publisher
Microso
ft
Propriét
aire
Payant
Windows
1991
2013
PagePlus
Serif
Inc
Propriét
aire
Payant et
gratuit
Windows
1991
X7
(2013)
QuarkXP
ress
Quark
Inc.
Propriét
aire
Payant
Mac
OS
/Windows
1987
9.5
(2013)
Scribus
Scribus.
org
Libre
Gratuit
Windows XP et
suivantsLinux/U
NIXMac OS X
3)
LOGICIEL
DE
CREATION
DE
JOURNAUX
2.03
X
SCOLAIRES
SOUS
site et
logiciel
en
Français
FORME
DE
MAGAZINES OU DE EBOOKS :
Madmagz est le premier outil de création de magazine accessible à tous.
En quelques clics et sans aucune compétence technique ou graphique, il est à la portée de tous
de :
●
Créer son magazine à partir de maquettes prédéfinies
●
Collaborer sur un même magazine
●
Publier son magazine au format numérique ou papier dans une qualité kiosque
●
Diffuser (ou pas) son magazine sur Facebook, Twitter…
●
Insérer des vidéos ou des musiques dans son magazine numérique.
Par sa facilité d’utilisation, les possibilités de collaboration et d’insertion de contenus
multimédia, Madmagz est aujourd’hui l’outil de création de journaux scolaires de référence.
22/31
Madmagz équipe déjà des dizaines d’établissements et est largement utilisé par les élèves et les
étudiants pour la rédaction de leurs travaux (TPE par exemple).
iBooks Author est une application Apple qui permet de créer des iBooks, des livres numériques
en d’autres termes. Les fonctionnalités sont extrêmement poussées, comme d’habitude chez
Apple, et le design est remarquable. Cependant qui dit fonctionnalités avancées dit prise en
main assez lourde. Surtout, il faut disposer d’un ordinateur Apple pour utiliser le logiciel.
E) OUTILS DE DIFFUSION
Bien qu’il soit relativement rare que les journaux scolaires soient diffusés à grande échelle, il
nous faut tout de même pour compléter notre boîte à outils parler très brièvement du dernier
tiroir : celui de la diffusion.
●
les réseaux sociaux : Facebook, Scoopit, Twitter, etc.
●
●
Les outils de mailing et de mailing de masse : MailChimp, MailJet, Sendinblue, etc.
Les outils de création de blogs ou de sites : WordPress, Tumblr, Wix etc.
23/31
CINQUIEME PARTIE: PROBLEMATIQUES JURIDIQUES
A) LES DROITS D’AUTEUR PASSES AU CRIBLE
1) REGLES ET PRINCIPES DE BASE
Est considéré comme auteur toute personne qui crée une oeuvre de l’esprit (sculpture,
peinture, dessins, textes, etc.).
D’après le Code de la propriété intellectuelle (abréviation : CPI. Source : Légifrance), une œuvre
de l’esprit en droit français est protégée par le droit d’auteur dès qu’elle est « originale » c’est à
dire dès que celle-ci porte l’empreinte de sa personnalité 3 . Le critère d’originalité est
relativement ambigu et tolère diverses acceptions. La jurisprudence a fait preuve par le passé
d’une interprétation flexible de cette notion d’originalité.
Les droits d’auteur se décomposent en deux facettes : les droits moraux (reconnaissance de
l’empreinte propre de l’auteur) et les droits patrimoniaux (droits de paternité et de juste
rétribution) 4 . L’accord de l’auteur est indispensable pour la quasi totalité des opérations
menées sur l’oeuvre par un autre que l’auteur (divulgation, exploitation, etc.)5.
2) IMPLICATIONS QUANT A LA REDACTION DE VOTRE JOURNAL SCOLAIRE
Voici quelques conseils utiles du site Eduscol6 vous permettant de vous prémunir de la plupart
des risques relatifs aux questions de droits d’auteur.
Les travaux de vos élèves sont protégés par les droits d’auteur
Les travaux d’élèves relèvent du droit d’auteur. Ainsi, un élève qui réalise un travail
pédagogique : dissertation, exposé, illustration, poème, dessin, chant, présentation orale,
vidéo, article de magazine… peu importe qu’il y ait des emprunts ou non, pourvu qu’il y ait
l’empreinte de la personnalité de l’élève et à moins qu’il ne soit que technique, sans apport
créatif, est un auteur et est titulaire de droits d’auteur ! Le mérite et la destination de l’œuvre
ne sont pas pris en compte pour faire naître la protection.
3
cf Article L111-2 du CPI, créé par la Loi 92-597 1992-07-01 annexe JORF 3 juillet 1992
4
cf Article L111-1 du CPI, modifié par la Loi n°2006-961 du 1 août 2006 - art. 31 JORF 3 août 2006
5
cf Article L121-2 du CPI, modifié par la Loi 92-597 1992-07-01 annexe JORF 3 juillet 1992
6
Contenu soumis à la licence CC-BY-NC-SA 3.0 FR. Source : Article Les droits des auteurs de Eduscol
24/31
L’enseignant ou l’établissement scolaire qui désire publier les travaux d’élèves via l’ENT de
l’établissement ou tout autre accès, site Internet, blog (en accès restreint ou non pour la
communauté éducative) ou magazine en ligne doit obtenir l’autorisation écrite de l’élèveauteur (même mineur) et de ses représentants légaux (parents ou tuteur de l’enfant mineur).
Si l’œuvre est réalisée à plusieurs, il faudra l’accord de tous les élèves en cas d’œuvre de
collaboration et aucune autorisation en cas d’œuvre collective. Votre magazine scolaire sera
considéré comme une oeuvre de collaboration et vous ne couperez donc pas à la nécessité
d’obtention des autorisations écrites !
Tout nouveau mode de diffusion de l’œuvre de l’élève nécessite son autorisation et celle de ses
parents s’il est mineur. Ainsi, il vous faudra une autorisation pour votre journal en ligne, ainsi
qu’une autre pour la version papier.
De même, vos élèves doivent respecter les droits d’auteur d’autrui
L’élève qui utilise des images, des articles trouvés sur Internet pour son travail pédagogique est
dans l’obligation de citer ses sources : nom de l’auteur, origine de l’extrait, titre de l’œuvre, etc.
Ces emprunts peuvent relever de l’exception pédagogique, de la citation, de la parodie, du
pastiche, de la caricature ou du droit à l’information, de la revue de presse. Dans tous les cas,
les sources de l’œuvre initiale doivent être mentionnées.
Des outils de bibliographie simples et intuitifs existent sur le Web : on peut penser par exemple
à EasyBib ou NoodleTools.
B) LES DROITS A L’IMAGE A LA LOUPE
1) REGLES ET PRINCIPES DE BASE
Il s’agit d’une notion relativement floue, peu définie par le cadre légal. Le droit à l’image est
plutôt un pan du droit du respect à la vie privée ainsi que des droits de la presse.
Le législateur n’a pas précisé explicitement le cadre du droit à l’image bien que la jurisprudence
permette de mieux cerner cette notion.
On peut néanmoins en tirer quelques grandes lignes :
Avant toute diffusion publique d’une photographie sur laquelle apparaît clairement un
individu, et non avant toute photographie contrairement à une rumeur tenace, il faut obtenir
l’autorisation explicite de la personne en question. Dans le cas contraire, cette personne peut
25/31
saisir les tribunaux en invoquant l’article 9 du Code civil7, si il y a clairement préjudice à
l’intimité de sa vie privée8.
Le droit à l’image possède cependant ses limites : il est légal de diffuser une photographie
captée dans un lieu public sur laquelle apparaitrait plusieurs personnes si aucune d’entre elles
n’est spécifiquement cadrée.
2) IMPLICATIONS QUANT A LA REDACTION DE VOTRE JOURNAL SCOLAIRE
Dans la mesure où votre journal ne sera guère destiné à être cantonné sur votre ordinateur mais
sera appelé à connaître une diffusion, même restreinte, et que des images de vos élèves
(mineurs) ou d’autres personnes y figureront sûrement, il convient de respecter ces quelques
notions de base, que l’on peut trouver sur cet article du site Eduscol.
Pour les mineurs, comme vos élèves, le droit à l’image est sensiblement le même que pour les
adultes, à l’exception près que l’autorisation de la diffusion de leur image doit être donnée par
le ou les représentants légaux (parents ou tuteurs), et être suffisamment précise sur
l’utilisation qui va être faite de l’image. Dans certains cas extrêmes, la diffusion d’images de
personnes mineures est un facteur aggravant (images pornographiques, mineur ayant quitté ses
parents ou victime d’une infraction, etc.)9.
Un accord donné pour la publication d’une image n’est valable que pour cette publication. En
cas de rediffusion ultérieure de cette image et pour une autre finalité, un nouvel accord de la
personne concernée doit être donné.
Pour éviter des surprises, obtenez le consentement des personnes filmées ou photographiées
par écrit en précisant l’image concernée, le support de diffusion, la durée, le territoire de la
diffusion ou floutez le visage des personnes identifiables. Vous trouverez ci-dessous des grilles
de formulaires d’autorisation à remplir :
●
Pour enregistrement de la voix ou de l’image d’une personne majeure ou mineure
●
anticipée
Pour enregistrement de la voix ou de l’image d’une personne mineure
C) LA PUBLICATION DE VOTRE JOURNAL SCOLAIRE PASSEE AU PEIGNE FIN
7
Modifié par la Loi n°94-653 du 29 juillet 1994 - art. 1 JORF 30 juillet 1994
8
Tel que défini dans l’Article 226 du Code pénal
9
cf. Article 227-23 du Code pénal, modifié par la LOI n°2013-711 du 5 août 2013 - art. 5
26/31
1) REGLES ET PRINCIPES DE BASE
En France, toute publication publique, quel que soit son support (Web, papier), doit relever
d’un directeur de publication. C’est lui qui est responsable légalement de la publication et qui
par conséquent porte la responsabilité pénale de celle-ci10.
Ainsi toute équipe d’un journal scolaire doit désigner une personne responsable devant la loi
des contenus qui y sont publiés. Cette personne doit être majeure. Cependant, en vertu d’un
statut dérogatoire, le responsable de publication d’un journal lycéen peut être un élève
majeur ou mineur avec l’autorisation de ses parents. Plus d’infos
Elle relit l’ensemble de chaque numéro, avant tirage ou reproduction, pour s’assurer qu’aucun
contenu ne contrevient pas à la loi et qu’elle accepte tout ce que contient le journal (il faut
donc choisir, dans la mesure du possible, une personne en accord avec la ligne éditoriale établie
par l’équipe).
En collège et au lycée, le (ou la) principal(e) est « directeur(trice) de publication » par défaut ;
toutefois, tout adulte membre de la communauté éducative peut assurer ce rôle par délégation
du (ou de la) chef d’établissement, et donc avec son accord.
A l’école, l’enseignant(e) qui accompagne et encadre la réalisation du journal peut assurer le
rôle de « responsable du journal » avec l’autorisation de son inspecteur(trice) de l’éducation
nationale (IEN), qui est le directeur de publication par défaut, qu’il ou elle a naturellement
informé(e) du projet.
2) IMPLICATIONS QUANT A LA REDACTION DE VOTRE JOURNAL SCOLAIRE
Bien définir un directeur de publication en fonction de son établissement (primaire ou
secondaire) et lui soumettre le contenu avant toute publication.
Pensez à faire figurer dans chaque numéro :
●
le nom du directeur de publication (responsable des contenus du journal vis-à-vis de la
loi),
10
●
la date de parution,
●
le numéro de série,
●
l’adresse du journal,
●
●
l’adresse de l’imprimeur (ou « imprimerie spéciale », s’il est imprimé par vos soins),
le cas échéant, le prix du journal
cf Article L132-35 du CPI, modifié par la LOI n°2009-669 du 12 juin 2009 - art. 20
27/31
D) POUR ALLER PLUS LOIN
1) LES SITES DE REFERENCE
●
CNIL
●
data.gouv.fr
●
Legifrance
●
NetPublic
●
SACD
●
Site Eduscol pour la bonne utilisation des TICE à l’école
●
Clemi
●
Observatoire des pratiques de presse lycéenne
●
Asso Jets d’encre
2) LES LOIS
●
LCEN (loi sur la confiance dans l’économie numérique) : concerne les droits sur Internet
en matière de communication, d’hébergement, de commerce électronique, de publicité
●
DADVSI (loi sur le droit d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information) :
projet de loi adaptant la protection des œuvres et des auteurs à l’environnement
numérique
●
Hadopi (Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur
Internet) : assure la mise en place de sanctions et les procédures légales pour tout
internaute soupçonné de piratage
●
LOPSSI (loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité
intérieure) : offre un panel de mesures pour lutter contre les actes criminels sur Internet
en vue de la protection des personnes.
28/31
OUVERTURE : UN JOURNAL SCOLAIRE A L’ERE NUMERIQUE
Après avoir silloné le monde du journal scolaire, en avoir minutieusement exploré les
principaux domaines et fureté ses vastes contrées dans l’optique d’en extraire un maximum de
pépites pédagogiques, le périple touche à sa fin. Et c’est sur une note numérique que se clôt
notre voyage.
Quoi de plus adapté que de finir sur le stade ultime du journal scolaire, comprendre : le journal
scolaire numérique ?
De quelles fonctionnalités un journal scolaire numérique peut-il disposer ?
Nous cloturons par une liste aussi exhaustive que possible des fonctionnalités dont peut
disposer votre journal scolaire à l’ère numérique.
UN JOURNAL SCOLAIRE A L’ERE NUMERIQUE C’EST UN JOURNAL SCOLAIRE…
MULTIMEDIA
Intégration de liens textes, de vidéos, de musiques et de sons, ne lésinez-pas sur le multimédia.
Il rend votre journal scolaire ludique, dynamique, passionnant. A titre d’exemple, vous pourrez
intégrer des extraits audio tirés de la radio de votre collège, des petites vidéos de présentation
des élèves rédacteurs, des musiques de la troupe de l’établissement… Cela sert également des
desseins pédagogiques (travail de la langue à l’oral, apprentissage du maniement des outils
audio et vidéo).
Un exemple bien réussi :
Our English Yearbook
COLLABORATIF
Un journal scolaire c’est un travail d’équipe, non une adjonction d’entreprises individuelles. Le
numérique l’a bien compris et vous facilite la vie en matière de travail collaboratif. Les élèves
travaillent à la fois sur la rédaction et sur la mise en page. Fini les allers et retours incessants,
les partages difficiles, les pertes de travaux. Travailler à plusieurs sur un même journal, en
même temps, c’est désormais possible.
FACILEMENT CONSULTABLE & DIFFUSABLE A L’ENVIE
29/31
A l’heure de l’Internet, où tous les contenus sont aisément accessibles en quelques clicks, il
serait dommage de ne pas pouvoir rendre aisément consultable votre journal scolaire au plus
grand nombre si vous le souhaitez. Le numérique rend la chose possible. Donnez le lien de
votre journal à qui vous voulez, il le consultera alors en moins de temps qu’il ne faut pour le
dire. Pour éviter que des personnes étrangères à vos travaux visionnent votre journal, des
options de non référencement sur les moteurs de recherche sont souvent proposées.
Tous les journaux scolaires ne visent pas une large diffusion , d’autant que cette dernière
entraîne un certain nombre de conséquences en matière de droits à l’image et de droits
d’auteurs. Cependant, si la visée de votre journal scolaire est de toucher le lectorat le plus vaste
possible, ne vous restreignez pas et optez pour des options de partage sur les réseaux sociaux.
Des boutons de partage bien placés inciteront vos lecteurs conquis à partager le journal scolaire
qui les a séduits.
A noter que la facilité de consultation et les possibilités de diffusion, en élargissant le lectorat,
augmentent du même coup l’implication des élèves qui constatent que leurs travaux sont lus et
ne tombent pas dans les tréfonds du CDI.
INCORPORABLE DANS VOS BLOGS ET SITES WEBS
Un journal scolaire véritablement numérique se doit de pouvoir être inséré aisément dans vos
supports tels que vos blogs et pages Web. Cela facilite la consultation et enrichit vos sites (sites
du CDI, sites du collège, etc.). Pour ce faire, des “codes iFrames” à copier coller dans vos blogs
sont disponibles. Ils permettent d’intégrer une liseuse de journaux scolaires sur les pages de
vos sites et blogs.
AU SUCCES QUANTIFIABLE
Alors que des technologies comme Google Analytics permettent aux possesseurs de blogs ou
sites de connaître des informations d’une précision inouïe sur leurs lecteurs, pourquoi n’en
profiteriez-vous pas pour vous faire une idée des retombées de votre journal ? Quoi de plus
intéressant et stimulant que de connaître le nombre de vos lecteurs, quels articles ils ont le plus
lus, etc. ?
Et on ne doute pas qu’en ayant suivi méticuleusement les conseils du présent livre
blanc, ces retours seront flatteurs et gratifiants !
30/31
FIN
31/31

Documents pareils