ACA INFOS AVRIL 2010 Areva a arrêté ses livraisons d`uranium

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ACA INFOS AVRIL 2010 Areva a arrêté ses livraisons d`uranium
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ACA INFOS AVRIL 2010
Areva a arrêté ses livraisons d'uranium destinées aux centrales d'EDF
18 janvier 2010
Agence France Presse
Le groupe nucléaire Areva, principal fournisseur d'uranium pour les centrales nucléaires d'EDF, a
suspendu ses livraisons de combustible nucléaire destinées au groupe d'électricité, en raison d'un
désaccord sur le recyclage des déchets, a annoncé un porte-parole d'EDF lundi.
Areva "a interrompu la semaine dernière l'évacuation des combustibles usés ainsi que les
opérations d'approvisionnement" en uranium des centrales d'EDF, a déclaré le porte-parole du
groupe public à l'AFP.
Selon le rapport annuel d'EDF, Areva fournit 68% des besoins d'EDF dans l'amont du cycle
nucléaire (qui comprend notamment la fourniture d'uranium).
Les deux groupes s'opposent sur les modalités de recyclage des déchets nucléaires d'EDF issues
des 58 réacteurs que le groupe exploite en France.
Areva recycle les déchets nucléaires d'EDF sur son site de La Hague (Manche).
"Depuis plus d'un an, les équipes d'EDF avec les équipes d'Areva s'emploient à définir les
modalités opérationnelles de mise en oeuvre" d'un accord signé le 19 décembre 2008 et portant
sur "l'ensemble de l'aval du cycle pour la période 2008-2012, notamment les opérations de
transport et de traitement des combustibles usés", a indiqué le porte-parole d'EDF.
"EDF et Areva avaient signé un accord transitoire couvrant l'année 2009 pour sécuriser les
opérations industrielles. Areva n'a pas souhaité prolonger en 2010 les dispositions transitoires qui
prévalaient en 2009 et a interrompu la semaine dernière l'évacuation des combustibles usés ainsi
que les opérations d'approvisionnement" en uranium, a-t-il ajouté.
L'énergie nucléaire représente 75% environ de l'électricité produite en France.
Nucléaire : deux ans de retard pour l'EPR de Flamanville
EMMANUEL GRASLAND
20 janvier 2010
Les Echos
Le coût du réacteur nucléaire s'élève à 5 milliards d'euros contre un prix d'origine de 3,3 milliards.
Le chantier du réacteur nucléaire de Flamanville (Manche) ne tiendra pas les délais. Et de loin ! A
ce jour, les travaux ont pris au moins deux ans de retard par rapport à la date de mise en service
prévue en 2012, indiquent plusieurs sources, confirmant des informations du « Figaro ». Contacté,
EDF n'a pas souhaité faire de commentaire. Mais le PDG du groupe, Henri Proglio, aura
probablement à coeur de faire un point sur le coût de l'EPR de Flamanville et le déroulement du
chantier lors de la présentation des résultats annuels en février. Charger la barque pourrait
permettre d'avoir un peu plus de marge de manoeuvre sur un dossier susceptible de réserver des
surprises dans les années à venir.
Un dérapage de deux ans ne surprend pas les experts. En dépit de ses compétences dans
l'ingénierie, l'électricien tricolore n'a pas mené de chantier de construction de centrale depuis une
quinzaine d'années. Les équipes en charge des projets ont souvent été affectées à d'autres tâches
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et une gran de partie des ingénieurs ont pris leur retraite. Doté d'une puissance de 1.600 MW,
l'EPR reste ensuite une tête de série. Ce qui ne facilite pas la définition d'un calendrier viable. Les
contraintes de sûreté s'avè rent enfin plus dures que prévu, du fait des demandes de l'Autorité de
sûreté nucléaire (ASN) en matière de contrôle-commandes (lire ci-dessous).
Dans ce contexte, le coût du chantier ne cesse d'être revu à la hausse. Il serait désormais de 5
milliards d'euros, voire plus, contre un prix d'origine de 3,3 milliards. En décembre 2008, EDF avait
déjà réévalué la facture à un peu plus de 4 milliards. Une inflation liée à l'utilisation d'une méthode
plus onéreuse que prévu pour creuser le tunnel d'évacuation vers la mer des eaux de
refroidissement. En novembre, EDF avait également admis implicitement que le chantier avait pris
du retard, en distinguant pour la première fois la date de mise en service du site (2012) de celle de
la commercialisation de l'électricité (2013).
Déboires partagés
Maigre consolation pour EDF, son fournisseur Areva a rencontré des difficultés encore plus
importantes à Okiluoto en Finlande, où le groupe construit un EPR pour le consortium TVO. Pour
l'instant, le coût s'élève à 5,3 milliards d'euros contre un prix initial de 3 milliards lors du lancement
du projet en 2005. L'exploitation commerciale était initialement fixée à la mi-2009. Areva évoque
aujourd'hui une mise en service en 2012.
Ces dérapages n'empêchent pas EDF et Enel d'être assez optimistes sur leur projet nucléaire en
Italie. Ils ambitionnent de construire quatre EPR en Italie d'ici à 2018 pour un coût de 4 à 4,5
milliards d'euros par réacteur. Les deux géants tablent sur un effet de série. Ils se doivent aussi
d'afficher un prix relativement peu élevé s'ils veulent convaincre une opinion publique qui a banni
le nucléaire à la suite d'un référendum organisé en 1987.
Electricité : l'Etat lance sa réforme malgré l'opposition d'EDF
THIBAUT MADELIN
20 janvier 2010
Les Echos
La recommandation de la commission Champsaur, qui vise à donner accès aux fournisseurs
alternatifs à de l'énergie nucléaire à un prix régulé, est maintenue. Mais la question épineuse du
prix est renvoyé aux décrets.
Nouvelle organisation du marché de l'électricité (Nome), deuxième. Trois mois après la première
ébauche d'un projet de réforme du marché de l'électron, la Direction générale de l'énergie et du
climat (DGEC) a présenté hier à toutes les parties concernées un nouveau projet de texte. Le but
est d'ouvrir une « concertation opérationnelle » avec les industriels et consommateurs afin de
finaliser un projet de loi qui puisse être présenté au Parlement après les élections régionales de
mars.
Après les coups de semonce d'Henri Proglio, le nouveau patron d'EDF, vigoureusement opposé à
cette réforme, les concurrents de l'opérateur historique craignaient une remise en cause totale de
son principe phare. Il n'en est rien : la recommandation de la commission Champsaur, qui vise à
favoriser la concurrence en obligeant EDF à fournir de l'énergie nucléaire à ses rivaux à un prix
régulé, est maintenue. Mais la question épineuse du prix est renvoyé aux décrets. Autrement dit, la
bataille de lobbying n'est pas terminée.
Dès hier, Jean-Louis Mathias, directeur général délégué d'EDF, a profité d'un colloque organisé
par le député François-Michel Gonnot pour défendre « la valeur patrimoniale » de son groupe.
Selon lui, on ne peut pas séparer le parc nucléaire des autres moyens de production du groupe,
car tous ces moyens de production sont partie intégrante de l'équilibre entre l'offre et la demande.
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Bref, fidèle à ses convictions, l'ancien monopole préférerait fixer lui-même le prix de cette énergie
nucléaire, quitte à confier à la Commission de régulation de l'énergie une sorte de certification.
Déception à Bruxelles
Sur le fond, le groupe veut un prix qui s'oriente le plus tôt possible vers le coût complet du
nucléaire (un coût comprenant toute la chaîne de l'exploitation au démantèlement des centrales),
qu'il estime autour de 46 euros le mégawattheure. Ses concurrents s'inquiètent, estimant que seul
un prix inférieur à 35 euros permettrait une concurrence compte tenu des tarifs pratiqués sur le
marché de détail.
Pour le ministère de l'Ecologie et de l'Energie, la priorité est d'entendre aussi bien EDF que ses
concurrents. « La République est forte quand elle écoute tout le monde, et à la fin, elle décide »,
indique un proche de Jean-Louis Borloo. L'autre priorité est de ne pas mélanger les deux sujets
que sont la réforme du marché et les tarifs. De son côté, EDF souhaite avoir de la visibilité sur les
tarifs pour une dizaine d'années… Anticipant des négociations tendues avec l'opérateur historique,
Pierre-Franck Chevet, directeur général de la DGEC, a rappelé que cette réforme est «
certainement la meilleure solution possible ». « Elle n'est pas facile mais il ne faut pas qu'on se
rate. » De fait, le risque est clair, selon Fabien Choné, directeur général de Direct Energie : sans
ouverture à la concurrence, la Commission européenne pourrait découper EDF en morceaux. Ni
plus ni moins.
A Bruxelles, on se dit déçu mais confiant. L'engagement pris par la France était d'aboutir à un
projet de texte avant la fin 2009 afin de mettre un terme au Tartam (un tarif pour les industriels
conçu pour une phase intermédiaire) et de mettre en place la réforme à la mi-2010. Or, si le
gouvernement lance le chantier après les régionales, les délais ne seront pas tenus. A Paris, plus
personne n'attend d'application avant 2011. « Nous regrettons que les choses ne soient pas déjà
mises en oeuvre, mais nous continuons de croire à l'aboutissement de la réforme dans un délai
raisonnable », explique-t-on dans l'entourage de la commissaire à la Concurrence, Neelie Kroes,
où l'on estime la volonté du gouvernement intacte même si l'on redoute les incertitudes liées au
processus parlementaire. On espère que la réforme se fera en 2010. « Sinon, on aura un vrai
problème, notamment par rapport aux pays qui, comme l'Allemagne, sont allés plus vite dans la
mise en place du marché intérieur de l'énergie », explique-t-on.
EDF pose à nouveau la question d'une forte hausse des tarifs de l'électricité
THIBAUT MADELIN
25 janvier 2010
Les Echos
Très remontée contre la réforme du marché de l'électricité dévoilée la semaine dernière, la
direction d'EDF a soumis aux pouvoirs publics un projet alternatif. Elle y demande de la visibilité
sur l'évolution des tarifs. Selon des projections internes, le groupe souhaite une hausse de l'ordre
de 24 % entre 2010 et 2015, pour financer les investissements.
Pour le gouvernement, le débat qui s'ouvre sur la réforme de l'électricité exclut une discussion sur
les tarifs. Ce n'est pas l'avis d'EDF. Opposée au projet de loi sur la nouvelle organisation du
marché de l'électricité dévoilé la semaine dernière, la direction de l'entreprise a préparé un projet
alternatif, récemment soumis aux pouvoirs publics. Le groupe y demande notamment « de la
visibilité sur les prix », confirme la direction. C'est-à-dire des assurances sur l'évolution à moyen
terme tant des tarifs pour les particuliers que des prix auquel l'entreprise va devoir vendre une
partie de son courant nucléaire à ses concurrents.
Aucune demande chiffrée n'a été transmise aux pouvoirs publics, assure la direction d'EDF. Mais
selon des projections internes, dont « Les Echos » ont eu connaissance, le groupe envisage une
hausse du tarif bleu, payé par les clients résidentiels, de l'ordre de 24 % en valeur nominale entre
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2010 et 2015. Si l'on retire l'inflation, cela correspond à une progression d'environ 15 %. « Entre 20
% et 30 %, nous avons tout entendu », confirme une source gouvernementale. La direction d'EDF
dément, elle, avoir formulé de telles demandes, voisines de ce qu'avait réclamé Pierre Gadonneix,
le prédécesseur d'Henri Proglio. Il souhaitait une hausse de 20 % sur trois ou quatre ans. L'affaire
lui avait coûté son poste.
24 milliards d'euros de dépenses
L'argument central n'a pas bougé. EDF est confronté à un mur d'investissements dans le
nucléaire. Cette année, ils vont plus que doubler par rapport à 2004, pour atteindre 7,5 milliards
d'euros. « Et cela ne va faire que continuer », s'est inquiété la semaine dernière, lors d'un
colloque, Jean-Louis Mathias, directeur général délégué d'EDF. En effet, le groupe prévoit 24
milliards d'euros de dépenses pour prolonger la durée de vie de ses centrales. Pour lui, le
financement doit venir des clients, à travers les tarifs, comme c'était le cas pour le développement
du parc nucléaire dans les années 1970 et 1980. Or, « depuis la fin de la construction du parc, les
tarifs ont baissé de plus de 40 % en monnaie constante », a souligné Jean-Louis Mathias. A ses
yeux, la question est aussi éthique. « Si notre génération se comporte de manière ingrate », c'està-dire sans accepter de hausse de tarifs, ce sera aux générations futures de financer des
investissements très importants, plaide-t-il.
Le gouvernement, lui, refuse de s'engager sur une trajectoire tarifaire, quelle qu'elle soit, pour deux
raisons. La première : la réforme de l'électricité, qui vise à donner aux concurrents d'EDF un accès
à environ 30 % de son énergie nucléaire à un tarif régulé, sera compliquée à faire voter au
Parlement. Ce n'est pas la peine d'y ajouter une dimension anxiogène, surtout en pleine crise
économique. D'autant que le gouvernement veut se laisser une marge de manoeuvre et fixer les
tarifs réglementés chaque année. Seconde raison : il estime que les prix de l'accès à la base
nucléaire doivent être calculés « sur la base d'une comptabilité appropriée permettant d'identifier
l'ensemble des coûts portant sur le périmètre des centrales », selon son avant-projet. En clair, il
veut voir les dépenses réelles avant de les répercuter dans les tarifs.
Derrière la « rampe tarifaire » qui peut surprendre par son ambition, même si les tarifs français
resteraient ainsi inférieurs à la moyenne européenne, les réflexions d'EDF présentent une certaine
finesse. Son projet consiste à découper la consommation de l'essentiel des particuliers en deux
tranches. Une première, d'environ 1.200 térawattheures par an et correspondant à la couverture
des besoins essentiels, serait vendue moins cher qu'aujourd'hui. Au-delà, la deux-jourd'hui. Audelà, la deuxième tranche serait facturée plus cher, un peu comme lorsque l'on dépasse un forfait
de téléphone mobile. Une piste qui s'inscrit dans la volonté du législateur d'inciter les clients à
maîtriser leur consommation.
Marge de manoeuvre limitée
Sur le fond, EDF continue de s'opposer à la réforme engagée par l'Etat. Mais sa marge de
manoeuvre est limitée, étant donné les engagements pris par le Premier ministre, François Fillon,
vis-à-vis de la Commission européenne. Le groupe cherche donc à orienter le projet pour défendre
ses intérêts.
A côté des tarifs pour les particuliers, l'entreprise se bat aussi sur le prix de l'électricité nucléaire
qu'elle devra mettre à la disposition de ses concur rents. Jusqu'à présent, elle estimait son juste
prix autour de 46 euros par mégawatt heure. EDF semble maintenant l'évaluer à environ 50 euros
à l'horizon de 2015. La direction dément toutefois un tel chiffre, très éloigné de ce que réclament
les fournisseurs alternatifs. Ils estiment qu'ils ne pourront concurrencer EDF qu'avec une
électricité de base à environ 35 euros, ce qui correspond au coût implicite du nucléaire dans les
tarifs actuels.
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La retraite chapeau de Proglio va coûter les yeux de la tête
Emmanuel Lévy
Marianne 25 Janvier
En renonçant à la présidence de Véolia, Henri Proglio risque-t-il perdre le bénéfice de sa retraite
chapeau (soit 13,1 millions d'euros, quand même)? Rien n'est moins sûr.
Sarkozy est formidable, les Français ne le méritent pas! Réglons le cas Proglio: payons nousmêmes les gros patrons! Proglio perd 450 K€ pour retrouver 1,1 million d'€! Doit-on dire merci à
Henri Proglio ? Peut-être. Car en obtenant du gouvernement de conserver la présidence nonopérationnelle de Véolia, entreprise qu’il dirigeait avant de se faire propulser au poste de PDG
d’EDF, il a remis sur le tapis toutes les dérives du capitalisme à la française. Copinage,
rémunérations folles, retraites chapeau…
Et ça ne passe pas. Sous la pression de l’opinion publique — et surtout de la bronca née sur
Internet — Henri Proglio a dû renoncer à la double rémunération liée à sa double casquette: 1,6
millions d’euros d’EDF et 450 000 euros de Véolia. Mais c’est maintenant la question de sa retraite
chapeau qui alimente la polémique… pile au moment où le débat sur les retraites doit s’ouvrir. A
l’heure où l’on prépare les Français à accepter l’allongement de la durée du travail — avec une
retraite à 62 ans au lieu de 60 — pas sûr que les 13,1 millions d’euros mis de côté par Véolia pour
assurer les vieux jours d’Henri Proglio passent comme une lettre à la poste. Là encore, le patron
d’EDF fait figure de privilégié parmi les privilégiés.
Car si d’ordinaire les entreprises cotisent 15,5 % en moyenne du salaire brut de leur employés au
titre de la branche vieillesse, pour parvenir à provisionner 13,1 millions d’euros au cours des 36
ans de carrière de Henri Proglio, Véolia a porté son effort d’épargne à… la moitié des revenus de
Proglio tout au long de sa carrière — 40% si les placements étaient juteux. C’est ce que
permettent d’évaluer les calculs actuariels (1). Autant dire que la question des retraites serait
réglée depuis longtemps si tous les salariés bénéficiaient de ce traitement. Autrement dit, au
moment où l'on exige des salariés de nouveaux sacrifices pour financer la retraite, ceux qui sont
censé donner l'exemple, les patrons, occasionnent des retraites dispendieuses aux entreprises
qu'ils dirigent. Il faudra du talent à Nicolas Sarkozy pour expliquer la philosophie d'un tel système
ce soir sur TF1.
Certes, Proglio n’est pas un cas isolé. Ainsi, à la Société générale, le PDG Frédéric Oudéa touche
même désormais directement les 300 000 euros que l’entreprise provisionnait ordinairement pour
sa retraite chapeau. A lui de les placer au mieux, et nul doute qu’il choisisse un rendement de père
de famille plutôt qu’une gestion à la Kerviel.
Mais ce que Proglio a d’unique… c’est qu’il risque de tout perdre. Après avoir dû renoncer à sa
double rémunération, c’est maintenant son double siège que le sémillant patron devrait perdre. Du
moins si l’on en croit Christine Lagarde, pour laquelle cette situation ne peut « durer éternellement
», ou encore Eric Woerth, qui considère que la situation de Proglio permet simplement « d’assurer
une transition ». Henri Proglio perdrait alors en principe son droit à la retraite chapeau, puisqu’il
doit absolument être dans l’entreprise au moment de la liquidation de ses droits à la retraite. Mais,
là encore, la parade existe. « Le code de la sécurité sociale fait du Président, à contrario des
administrateurs, un membre à part entière de la société, sans qu’il soit besoin d’un contrat de
travail. Mais ce qui est vrai du Président de Véolia, l’est également des filiales de Véolia »,
s’amuse un spécialiste de la question. Autrement dit, il faudra donc veiller à ce que, en
abandonnant la Présidence de Véolia, Proglio n’aille pas se faire propulser à la Présidence d’une
filiale comme Dalkia, par exemple, pour conserver son petit pécule.
Quoiqu’il en soit, dans l’incertitude, Véolia devra provisionner un supplément de 30% des 13,1
millions d’euros déjà mis de coté pour Henri Proglio. La loi de finance de la sécurité sociale 2010
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introduit en effet un prélèvement de 30% sur les sommes destinées aux retraites chapeau des
dirigeants. L'addition est lourde... Proglio est-il donc si rare pour être aussi cher ? La réponse du
côté des administrateurs de Véolia...
(1) En partant du principe que Proglio a gravi un à un les échelons au sein de Véolia et qu’il n’a
commencé à gagner plus d’1 million d’euros par an qu’en 2003, date à laquelle il est devenu PDG.
Areva et GDF Suez proches d'un partenariat stratégique dans le nucléaire
THIBAUT MADELIN; EMMANUEL GRASLAND
27 janvier 2010
Les Echos
La semaine dernière, Areva et GDF Suez ont suspendu la signature d'un accord sur le nucléaire à
la suite de la polémique qui opposait EDF à son fournisseur historique. Le contexte n'a pas été
jugé opportun. Le partenariat porte sur la construction de réacteurs en France, la formation et le
développement d'un réacteur de moyenne puissance.
A l'heure où EDF revendique le rôle de patron de la filière nucléaire française, ses partenaires
mais aussi rivaux Areva et GDF Suez se préparent à renforcer leur coopération. Le groupe
nucléaire public et l'électricien franco-belge sont proches d'annoncer un partenariat stratégique
dans l'atome civil.
Après avoir négocié pendant un an, ils devaient signer un protocole d'accord la semaine dernière.
Le sujet devait être soumis au conseil d'administration de GDF Suez le 20 janvier. Mais la
polémique apparue au grand jour entre Areva et EDF a conduit les deux partenaires à décaler la
signature, et le point n'a pas été abordé au conseil de GDF Suez. Contactés, Areva et GDF Suez
soulignent qu'il s'agit d'un projet de long terme et qu'aucune décision n'a été prise. Officiellement,
les discussions se poursuivent.
En fait, l'accord prévu a de quoi froisser les visées d'Henri Proglio sur l'atome tricolore. Après
l'échec de la France à l'appel d'offres d'Abu Dhabi, le nouveau patron d'EDF veut faire de son
entreprise le chef de file incontesté de la filière, accordant à Areva un rôle de simple fournisseur.
Son schéma laisse une place modeste à son rival GDF Suez.
Dessalement d'eau de mer
Avec le partenariat qu'ils ont négocié, Areva et GDF Suez montrent qu'ils veulent avancer
ensemble sans attendre les conclusions de la mission sur l'avenir de la filière, qui a été confiée par
le président de la République à François Roussely, l'ex-patron d'EDF. L'accord, qui ne comporte
pas de volet capitalistique, paraît stratégique pour les deux groupes. Il prévoit des études
communes pour la construction de réacteurs en France, des accords croisés en matières
d'ingénierie et de formation, ainsi que la réalisation d'études sur l'utilisation du nucléaire pour le
dessalement d'eau de mer. Surtout, ce partenariat devrait se traduire par la participation de GDF
Suez au développement de l'Atmea, le réacteur de moyenne puissance qu'Areva conçoit avec son
partenaire Mitsubishi Heavy Industries.
L'intérêt pour GDF Suez serait de participer au design détaillé du réacteur, en vue de sa
construction. L'électricien pourrait alors devenir le premier client de l'Atmea, une façon de
crédibiliser l'élargissement de la gamme d'Areva. Henri Proglio, notamment, reproche au groupe
de se reposer seulement sur son réacteur EPR, qui a une capacité de 1.650 mégawatts. Son petit
frère, qui affiche une puissance de 1.110 MW, conviendrait mieux à un pays comme la Jordanie.
GDF Suez deviendrait par ailleurs le troisième électricien avec lequel Areva travaillerait si
étroitement, après son client historique EDF et l'allemand E.ON. Partenaires à Abu Dhabi, GDF
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Suez et Areva collaborent de longue date. La patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, siège au
conseil d'administration du groupe dirigé par Gérard Mestrallet.
Le projet d'accord confirme les ambitions de GDF Suez dans le nucléaire. Le groupe, qui exploite
déjà des centrales en Belgique et aimerait faire de même en France, est déjà actionnaire de la
nouvelle usine d'enrichissement d'Areva, Georges Besse 2, contrairement à EDF. Reste à savoir
quelle place lui accorderont les pouvoirs publics à l'issue de la réorganisation de la filière.
M. François ROUSSELY, vice-président Europe de Credit Suisse, ancien président-directeur
général d'EDF, s'entoure d'un groupe de travail dans le cadre de sa mission sur l'avenir de la filière
nucléaire française
2 février 2010
La Correspondance Economique
M. François ROUSSELY, vice-président Europe de Credit Suisse, ancien président-directeur
général d'EDF, s'entoure d'un groupe de travail dans le cadre de sa mission sur l'avenir de la filière
nucléaire française Pour assurer sa mission de réflexion sur l'avenir de la filière nucléaire
française, M. François ROUSSELY, vice-président Europe de Credit Suisse, ancien présidentdirecteur général d'EDF, s'est entouré d'un groupe de travail composé de huit personnalités :
M. Bernard TINTURIER, son ancien conseiller scientifique lorsqu'il présidait le groupe entre 1998
et 2004 ; M. Cédric LEWANDOWSKI, ancien directeur de cabinet de M. François ROUSSELY à la
présidence d'EDF, directeur de la division collectivités territoriales au sein de la direction
"commerce" d'EDF ; M. Thierry KNOCKAERT, ancien directeur des approvisionnements en
uranium sous sa présidence ; M. Philippe DELMAS, conseiller référendaire à la Cour des comptes,
président de PhD Associates, ancien vice-président exécutif d'Airbus ; Mme Valérie DEROUET,
ancien directeur stratégie financière et études économiques et ancien directeur du démantèlement
et de la gestion des déchets à la Cogema, ancien directeur grand compte au CEA et ancien
directeur des affaires Homland Security du groupe Areva, senior vice-président de Homeland
Security du groupe EADS ; M. Christian GOBERT, ancien directeur général adjoint et ancien
directeur de la branche uranium de la Cogema ; M. Jacques BOUCHARD, conseiller (questions
concernant les réacteurs de génération IV) auprès de l'administrateur général du Commissariat à
l'énergie atomique-CEA, président du Forum international Génération IV, ancien directeur du pôle
nucléaire, ancien directeur du cycle du combustible, ancien directeur des réacteurs nucléaires et
ancien directeur des applications militaires au CEA, ancien président de la Société française
d'énergie nucléaire ; et M. Eric DANON, représentant permanent de la France à la Conférence du
désarmement à Genève (Suisse).
Le modèle EDF plébiscité
Bertrand Le Balc'h
1 février 2010
Le Figaro
Le groupe public devance Areva, Google, Total et Veolia, selon un sondage réalisé par ViaVoice
pour HEC, Réussir, France Inter et France 24.
BAROMÈTRE Est-ce pour le statut d'entreprise publique, pour la sécurité de l'emploi, ou pour la
mission d'intérêt général ? En tout cas, les cadres ont un faible pour EDF. Quand on leur demande
quelle est l'entreprise qui incarne « un modèle idéal » pour les prochaines années, l'électricien
vient largement en tête du classement (22 % des suffrages), et ce aussi bien chez les cadres du
secteur public (25 %) que du privé (18 %).
« A priori, c'est surprenant, car on aurait pu penser que le modèle de cette société traditionnelle
ne serait pas considéré comme celui de demain, commente François Miquet-Marty, directeur de la
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société d'études et de conseil ViaVoice. Mais EDF a deux atouts. D'une part, c'est une entreprise
rassurante, robuste, ancrée dans la vie quotidienne et qui, fort de cet ancrage, résiste bien à la
crise. D'autre part, son image est associée par plus de 50 % des Français au développement
durable. »
Outre EDF, trois autres groupes énergétiques (Areva, Total, Veolia) figurent dans les cinq premiers
du classement. « Ces entreprises ont plutôt bien traversé la crise et le secteur de l'énergie est
considéré à la fois comme solide et d'avenir », souligne le directeur de ViaVoice. En revanche, Air
Liquide, LVMH, Alstom, Danone, BNP Paribas et le Crédit agricole, viennent en queue du
classement.
Quant au moral des cadres, il a fléchi en janvier (- 3 points), les perspectives concernant la
situation financière personnelle s'étant nettement dégradées.
EDF et GDF Suez pourraient séparer leur filiale commune de distribution
5 février 2010
Jean-Michel Bezat
Le Monde
Energie
Les Français vont peut-être voir disparaître de leur paysage quotidien les 46 000 " hommes en
bleu " qui relèvent leur compteur de gaz et d'électricité ou entretiennent les deux réseaux de
distribution (canalisations et lignes électriques). Henri Proglio, le PDG d'EDF, juge en effet que ce
service commun assuré par ErDF et GrDF, filiales à 100 % d'EDF et de GDF Suez, est désormais
" un non-sens ", selon des propos rapportés par Les Echos de jeudi 4 février. La séparation des
deux entreprises, soeurs et détenues à 100 % par l'Etat jusqu'en 2005-2008, se justifie par le fait
que le groupe public et la société privée (Gaz de France a été privatisé pour fusionner avec Suez)
sont concurrents sur les marchés du gaz et de l'électricité. Les deux entreprises le seront
davantage quand les collectivités locales vont remettre en jeu les concessions des deux réseaux.
M. Proglio va ouvrir là un chantier à haut risque politique et social. Les élus sont attachés au bon
fonctionnement des services du gaz et de l'électricité. Les abonnés, eux, apprécient la mobilisation
des équipes d'ErDF et de GrDF en cas de défaillance, d'accident ou de tempête. Les syndicats,
enfin, défendent la " mixité de la distribution " - d'ailleurs inscrite dans la loi. Ils ont déjà fait savoir
qu'ils s'opposeraient à l'éclatement de l'activité distribution des deux groupes d'énergie, déjà en
concurrence frontale pour la fourniture et la commercialisation de l'électricité et du gaz.
Un baron du groupe résiste au PDG
THIBAUT MADELIN
4 février 2010
Les Echos
Le nouveau PDG d'EDF veut se séparer du patron de la filiale de distribution. Mais ce dernier n'est
pas prêt à quitter son poste, protégé en partie par un statut régulé.
Henri Proglio s'attaque à un symbole. Le nouveau patron d'EDF veut se séparer de Michel
Francony, le président du directoire de sa filiale de distribution ERDF. Il lui reproche sa gestion du
conflit social, l'an dernier, et ses relations tendues avec les collectivités locales. Surtout, il veut
donner un nouvel élan à cette entité qu'il estime stratégique et la confier à une fidèle : Michèle
Bellon, directeur général adjoint de Dalkia, la filiale commune d'EDF et de son ancienne entreprise
Veolia.
Une affaire compliquée
Seul problème, le mandat de Michel Francony court jusqu'en 2012 et il compte bien le remplir. « Il
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n'y a pas d'animosité personnelle, affirme une source proche d'Henri Proglio. Il faut juste lui trouver
une porte de sortie. » Il y a donc deux solutions : soit Michel Francony accepte l'offre que lui aurait
fait lundi le patron d'EDF ; soit elle n'est pas à la hauteur de ses exigences et il la refuse. Son
actionnaire serait alors contraint de le révoquer, auquel cas l'affaire devient singulièrement
compliquée. Pas seulement en terme d'image.
En effet, il faudrait que la majorité du conseil de surveillance vote contre lui lors de sa prochaine
réunion, lundi. Le suspense serait limité, ERDF étant détenu à 100 % par sa maison-mère. D'autre
part, André Merlin, l'ancien patron du réseau de transport qui sera installé comme président du
conseil à cette occasion, sera sans doute déterminé. C'est un proche d'Henri Proglio. Deuxième
écueil, ERDF étant une entité de service public, le conseil devrait motiver sa décision de révoquer
le patron auprès de la Commission de régulation de l'énergie (CRE), qui devrait ensuite donner un
avis consultatif.
Ce scénario de clash n'est pas exclu. Michel Francony n'est pas homme à se laisser écarter sans
rien dire. En 1998, il s'était illustré en participant avec l'ex-directeur général Pierre Daurès à une
fronde contre l'ancien président d'EDF, Edmond Alphandéry. Cela lui avait coûté son poste. Après
un passage à vide sous l'ère François Roussely, il a rebondi sous la présidence de Pierre
Gadonneix.
EDF : Henri Proglio fait le ménage à la direction
THIBAUT MADELIN
5 février 2010
Les Echos
Henri Proglio fait le ménage. Le nouveau patron d'EDF n'a conservé que trois membres sur quinze
du comité exécutif, selon l'organigramme qui a été publié hier par l'électricien public. Il est vrai que
l'équipe de direction a été resserrée : elle est passée de 15 membres sous la présidence de Pierre
Gadonneix à 9 avec son successeur. Mais aussi, l'ancien patron de Veolia est venu avec sa garde
rapprochée. Thomas Piquemal, le benjamin de l'équipe (il a quarante ans), directeur financier du
groupe de services à l'environnement, va occuper les mêmes fonction chez EDF à partir de fin
mars (chez Veolia, il sera remplacé par son numéro deux, Pierre-François Riolacci) ; Alain
Tchernogog, ex-directeur juridique de Veolia, occupe déjà le rôle de secrétaire général chez
l'électricien ; Denis Lépée, auteur de romans et essais (sur Frank Sinatra ou Ernest Hemingway),
ex-secrétaire général du RPR et chargé de mission auprès d'Henri Proglio chez Veolia, est nommé
secrétaire du comité exécutif.
Bernard Sananès fait aussi partie des transferts. L'ex-directeur général d'Euro RSCG C&O devient
directeur de la communication et des affaires européennes.
De l'équipe Gadonneix restent Daniel Camus, qui abandonne la direction financière, mais se voit
confier les activités internationales et la stratégie ; Pierre Lederer, qui conserve la direction
Commerce ; et Jean-Louis Mathias, qui élargit son spectre en prenant la responsabilité des
activités France et des ressources humaines. Fidèle de Pierre Gadonneix, ce dernier incarne la
continuité dans le dispositif. Hervé Machenaud, directeur de la branche Asie-Pacifique basé à
Pékin, prend la direction ultra-stratégique de la production et de l'ingénierie. Ce passionné de
culture chinoise, proche de l'ancien président François Roussely au même titre que Pierre Lederer
ou Daniel Camus, pourra mettre à profit sa riche expérience de construction de centrales
nucléaires en Chine. Il succède à Bernard Dupraz. Le très respecté patron du nucléaire paie sans
doute pour la faible disponibilité du parc français, même s'il a redoublé d'initiatives pour l'améliorer.
Par ailleurs, il ne compte pas vraiment la puissante CGT parmi ses alliés depuis le conflit social de
l'année dernière. Il devient directeur délégué au commerce, en charge des systèmes électriques
intelligents.
Possible retour d'André Merlin
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Le sort des anciens membres du Comex, comme Philippe Huet, jusqu'à présent directeur de la
stratégie, Dominique Lagarde, directeur des ressources humaines, ou encore Bruno Lescoeur,
responsable des activités gazières, n'est pas encore clair. Les nominations attendues dans les
réseaux se font attendre. André Merlin, l'ancien patron de la filiale de transport, doit pourtant faire
son retour la semaine prochaine comme président du conseil de surveillance d'ERDF et RTE.
Chez ERDF, Michel Francony ne semble pas prêt à démissionner. Son mandat, encadré par des
règles strictes de régulation, court jusqu'en 2012. Henri Proglio souhaite le remplacer par Michèle
Bellon, directeur général adjoint de Dalkia, la filiale commune de Veolia et EDF.
Areva et EDF annoncent un accord sur le nucléaire
5 février 2010
Le Monde.
Les groupes français Areva et EDF ont annoncé, vendredi 5 février, avoir trouvé un accord sur la
gestion des déchets nucléaires, après un conflit de plusieurs semaines, et continuent à discuter
sur le volet de l'enrichissement d'uranium.
"Les deux entreprises signeront un contrat avant la fin du premier trimestre 2010", portant sur "le
transport, le traitement et le recyclage des combustibles nucléaires usés", selon un communiqué
commun. Concernant l'enrichissement de l'uranium d'EDF sur le site Areva d'Eurodif, les deux
groupes "mettent tout en oeuvre pour aboutir rapidement à la conclusion d'un accord", d'après la
même source. Les patrons d'EDF et d'Areva avaient été convoqués le 20 janvier par le premier
ministre François Fillon, qui leur avait fixé un délai expirant jeudi pour se mettre d'accord.
Ce dernier s'est félicité dans un communiqué publié vendredi soir "de l'accord auquel EDF et
Areva sont parvenus sur la question de l'aval du cycle nucléaire". M. Fillon s'est également "réjoui
que les négociations entre les deux entreprises sur la question de l'enrichissement du combustible
aient pu reprendre et progresser". "Ces discussions devront aboutir prochainement à la conclusion
d'un accord", affirme-t-il dans son communiqué.
Proglio en a ras la casquette
Alexandra Schwartzbrod
12 février 2010
Libération
EDF. Lors de la présentation de résultats annuels en recul, le PDG s'est emporté sur l'affaire de sa
double rémunération et ses liens avec Veolia.
Tout se passait très bien, hier matin à la présentation des résultats annuels d'EDF. Le bénéfice
courant du groupe a certes reculé de 10,7% en 2009, à 3,9 milliards d'euros, mais "l'année a été
exceptionnellement difficile en France", a souligné le nouveau patron du groupe, Henri Proglio, en
promettant une amélioration des performances opérationnelles en 2010.
Difficile est un euphémisme : le coefficient de disponibilité du parc nucléaire, affecté par des
mouvements sociaux et diverses pannes, est tombé à 78% l'an dernier, son plus bas niveau
depuis 1992, ce qui a laissé craindre, un temps, un manque d'électricité pour Noël. Mais "je vais
faire en sorte que ce taux connaisse un rebond", a affirmé Proglio, sûr de lui, sans expliquer
comment il allait accomplir un tel miracle. La dette nette d'EDF, elle, a vraiment fait un bond, de
73%, à 42,5 milliards, à cause de trois grosses acquisitions au Royaume-Uni, en Belgique et aux
Etats-Unis, mais "elle est gérée de façon très stricte", a assuré le directeur exécutif, ce qui a
aussitôt calmé notre angoisse.
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Hargne. Bref, tout allait pour le mieux - le groupe est "à la croisée des chemins", fragilisé sur le
marché hexagonal, mais porté par ses résultats formidables à l'international... - quand la
catastrophe est arrivée. Un journaliste a posé une question sur la double casquette. Et là, bien qu'il
ait de toute évidence préparé une réponse avec ses conseillers en com, Proglio n'a pas pu
refréner les trois mois de hargne accumulée contre tous ceux qui s'émeuvent de son double
mandat à la tête d'EDF et du conseil d'administration de Veolia. "J'ai porté le groupe Veolia
pendant trente-huit ans. De cette bonne vieille Générale des eaux, nous avons fait le premier
groupe mondial de services à l'environnement. C'est l'histoire de ma vie. Au moment où, sur
sollicitation, j'ai accepté de quitter cette maison, personne n'a mentionné que ça n'allait pas créer
de désordres. J'ai une responsabilité, et je l'exercerai complètement, de ne pas laisser Veolia en
état de vulnérabilité. La brutalité des événements a fait que j'ai estimé nécessaire d'assumer un
rôle d'accompagnement et de transition et, pendant quelques mois, il en sera ainsi. Je reviendrai
vers le conseil d'administration de Veolia pour leur dire mes intentions. Si vous voulez faire de la
polémique avec ça, libre à vous." A chaque question sur le sujet, même crispation. On ne saura
donc pas quand Proglio compte quitter Veolia pour se consacrer à EDF comme l'a promis Nicolas
Sarkozy. Tout juste qu'"une montée d'EDF au capital de Veolia [via leur filiale commune, Dalkia,
ndlr] n'est pas une priorité. La priorité, c'est la création de synergies entre les deux groupes".
"Capitaine". Il n'y a guère que sur la réorganisation du secteur nucléaire en France que Proglio a
été très clair. Filant la métaphore footballistique, il s'est dit convaincu que son groupe, "le plus
grand acteur du nucléaire dans le monde, pourrait jouer un rôle de capitaine d'équipe". Il n'a pas
précisé si la patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, qui lui dispute le leadership de la filière, ferait
une bonne gardienne de but.
André Merlin nommé président des conseils de surveillance de RTE et ErDF
9 février 2010
Agence France Presse
L'ancien patron du Réseau de Transport d'électricité (RTE), André Merlin, a été nommé président
des conseils de surveillance de RTE et d'ErDF, deux filiales d'EDF gérant les réseaux de lignes
électriques, a-t-on appris mardi.
M. Merlin, 67 ans, a été nommé lundi soir président du conseil de surveillance d'Electricité réseau
distribution de France (ErDF), l'opérateur des lignes basse et moyenne tensions, a indiqué un
porte-parole d'ErDF à l'AFP.
Il a en outre été nommé président du conseil de surveillance de RTE, qui gère les lignes à haute
tension, mardi après-midi, a-t-on appris de source proche du dossier.
EDF n'avait pas donné suite aux appels de l'AFP mardi en fin d'après-midi. RTE n'a fait aucun
commentaire.
Pour permettre la nomination de M. Merlin, souhaitée par le nouveau PDG d'EDF Henri Proglio,
RTE et ErDF ont dû réviser leurs statuts, qui prévoyaient jusqu'à présent une limite d'âge de 65
ans pour les membres de leur conseil de surveillance.
M. Merlin avait exercé les fonctions de directeur puis de président du directoire de RTE entre 2000
et 2005. Frappé par la limite d'âge (65 ans), il a été remplacé à ce poste par Dominique Maillard
(toujours en poste).
Diplômé de l’Ecole Polytechnique, André Merlin a rejoint le groupe EDF en 1968, en intégrant la
direction des études et recherches.
Il a notamment exercé les fonctions de directeur délégué à la présidence et à la direction générale
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entre 1997 et 2000.
La filière nucléaire française a besoin de davantage de coopération (Mestrallet)
9 mars 2010
Agence France Presse
La filière nucléaire française a besoin de davantage de coopération, a jugé mardi le PDG du
groupe d'énergie GDF Suez Gérard Mestrallet, alors que le gouvernement français a engagé une
réflexion sur la réorganisation du secteur.
"Il faut davantage de coopération intelligente au sein de la filière", a déclaré M. Mestrallet, en
marge d'une conférence sur l'accès au nucléaire civil à Paris.
M. Mestrallet a refusé de dire comment cette coopération devait être mise en place. "J'attends
l'oracle Roussely pour dire comment", a-t-il affirmé.
Le président de la République Nicolas Sarkozy a confié en décembre une mission de réflexion sur
la réorganisation de la filière nucléaire française à l'ancien patron d'EDF, François Roussely. Ce
dernier doit rendre les résultats de son étude d'ici à la fin du mois d'avril 2010.
En décembre, la filière nucléaire française (Areva, EDF, GDF Suez) a subi un revers majeur en
laissant échapper un contrat de 20 milliards de dollars pour la construction de quatre réacteurs aux
Emirats arabes unis.
Nucléaire : les pistes du rapport Roussely
Frédéric De Monicault
17 mars 2010
Le Figaro
L'État sera en première ligne pour conduire les entreprises françaises à l'international.
D'ici à quelques semaines, la filière nucléaire française sera fixée sur son sort. C'est en effet
courant avril que François Roussely, l'ancien président d'EDF, doit rendre son rapport sur la
meilleure articulation possible, essentiellement à l'international. Un rapport demandé à la fin de
l'année dernière par Nicolas Sarkozy, ulcéré par l'échec du consortium tricolore constitué d'EDF,
GDF Suez, Areva et Total - lors de l'appel d'offres à Abu Dhabi. Il l'a encore rappelé voici quelques
jours dans un entretien au Figaro Magazine.
Certes, les travaux de la commission Roussely ne sont pas encore définitivement terminés. Il
n'empêche, de grandes tendances commencent déjà à s'esquisser, et elles sont très significatives,
notamment sur trois points. Le premier porte sur l'État qui supervisera activement la politique
nucléaire civile à l'international. Sous quelle forme ? Le rapport Roussely devrait préconiser la
création d'une haute autorité, voire d'un comité stratégique, chargés de piloter la filière. Cet
organisme serait directement rattaché au premier ministre, sous contrôle étroit de l'Élysée.
Précision notable : l'outil existe déjà, même s'il n'est guère actif. Il s'agit du « Conseil de politique
nucléaire », institué par décret voici quasiment deux ans jour pour jour et qui remplace le Conseil
de politique nucléaire extérieur créé en 1976. Présidé par le président de la République, ce conseil
«définit les grandes orientations de la politique nucléaire et veille à leur mise en œuvre (…). Pour
le moment, les industriels ne sont pas représentés dans ce conseil, «mais rien n'interdit qu'ils
viennent plancher avec les pouvoirs publics», souligne un bon connaisseur du secteur.
Concrètement, ce conseil examinera les projets nucléaires des pays étrangers et pourrait décider
de la constitution de l'équipe de France qui y participerait selon l'origine et la nature des
demandes. Elles sont très différentes. Certains clients souhaitent de l'ingénierie. D'autres, la
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construction clé en main de centrales, voire même leur exploitation, comme ce fut le cas d'Abu
Dhabi.
EDF en tête
Deuxième point : les industriels. La commission Roussely devrait affirmer la prééminence d'EDF
sur la filière, au nom de l'expertise connue et reconnue de l'électricien, qui exploite aujourd'hui la
totalité du parc de centrales en France. Toutefois, il sera explicitement cité que d'autres opérateurs
doivent jouer un rôle clé, à commencer par GDF Suez. Aux yeux de la commission Roussely, non
seulement EDF n'a pas les moyens, humain et financier, de répondre à l'intérêt de tous les pays
pour l'atome civil, mais surtout la filière française doit élargir son offre de produits. Or pour le
moment, EDF ne dispose que de l'EPR en catalogue. De la même manière, la commission
Roussely invitera EDF à ne pas travailler uniquement avec Areva. On remarque que la semaine
dernière, EDF a engagé des discussions avec Rosatom, fabricant russe de réacteurs.
Dernier point enfin, et non des moindres, l'avenir d'Areva. La commission Roussely devrait
préconiser le modèle intégré d'Areva, présent tout au long de la filière - de l'exploitation des mines
d'uranium au retraitement du combustible usé en passant par la construction de réacteurs. Ces
dernières semaines, des rumeurs avaient circulé autour de l'hypothèse d'un possible
démantèlement du groupe dirigé par Anne Lauvergeon. La commission Roussely juge que ce
modèle a fait ses preuves et estime aussi sans doute qu'un gigantesque Meccano industriel serait
beaucoup trop compliqué à mettre en place. En revanche, après les difficultés rencontrées lors de
la construction de l'EPR finlandais, Areva devrait voir son rôle se limiter à celui de fournisseur
auprès du groupe maître d'ouvrage, EDF en tête.
Michèle Bellon se voit confier par Henri Proglio la distribution d'EDF
Frédéric De Monicault
17 mars 2010
Le Figaro
C'EST PRESQUE un retour aux sources. Un peu plus de vingt-cinq ans après avoir rejoint EDF c'était en 1974 - dans le domaine de la production d'énergie, Michèle Bellon revient dans le giron
de l'électricien tricolore. Elle prend aujourd'hui ses fonctions chez ERDF, la filiale d'EDF en charge
de la distribution, c'est-à-dire tout le réseau moyenne et basse tension. Sous la responsabilité de
la nouvelle présidente, quelque 36 000 salariés, 45 000 si l'on inclut les collaborateurs communs à
GrDF (l'équivalent d'ERDF, mais pour le gaz).
Appelée donc par Henri Proglio pour s'occuper des questions de distribution d'électricité, Michèle
Bellon connaît bien le nouveau président d'EDF. Elle vient en effet de passer une dizaine d'années
en qualité de numéro deux de Dalkia, la filiale commune à EDF et Veolia en charge des services à
l'énergie. « Une expérience passionnante à un moment où les groupes spécialisés dans
l'électricité ont commencé à se rendre compte qu'ils ne pouvaient plus seulement se contenter de
fournir des électrons. Une expérience placée sous le signe de l'international, car Dalkia est
implanté dans une quarantaine de pays à travers le monde » , commente l'intéressée.
Auparavant, Michèle Bellon a largement épousé la diversité d'EDF. Diplômée de l'École centrale et
titulaire d'un master of science Nuclear Engineering, elle revient des États-Unis au moment du
lancement du programme nucléaire français. Après plusieurs années au sein de la direction de
l'équipement, elle s'occupe plus spécifiquement de la conduite du changement au sein de
l'entreprise, entre 1991 et 1995. Puis quatre années en qualité successivement de directeur adjoint
et directeur délégué à la direction du personnel et des relations sociales d'EDF-GDF. « À ce titre,
j'ai accompagné de nombreux épisodes des premières grandes négociations sociales. »
Nouvelle étape en 1999, côté commerce cette fois, puisque Michèle Bellon rejoint le pôle clients au
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moment où EDF doit affronter en particulier l'ouverture des marchés. « D'une manière générale, je
n'ai jamais hésité à changer de métier. C'est la meilleure façon de se remettre en question, en
s'obligeant notamment à réfléchir différemment » , dit celle qui, pour déconnecter, se plonge
volontiers dans un bon livre et goûte aussi les randonnées en montagne. Cela tombe bien, Henri
Proglio souhaite qu'ERDF remonte la pente sur certains dossiers sensibles.
Pas de gaz hilarant pour le 1er avril
Le Canard enchaîné – 10/03/2010
« Nous ne dirons rien avant le 1er avril, même sous la torture. » C'est par cette phrase élégante
que Gérard Mestrallet, pédégé de GDF Suez, a répondu, le 4 mars, à une question des
journalistes sur l'augmentation probable de 9 % des tarifs du gaz, applicable le jour du poisson
dans le dos.
Né de la fusion entre Gaz de France et Suez, GDF Suez, dont l'Etat détient 35,6 du capital, pense
avoir une bonne chance d'obtenir gain de cause. Car la fixation des tarifs dépend désormais d'une
formule de calcul <« contrôlée » par la Commission de régulation de l'énergie – le gendarme du
secteur -, excluant en principe toute intervention gouvernementale. Il faut dire que le groupe
estime à 1,8 milliard d'euros le préjudice que lui a causé le gouvernement, depuis 2004, en
refusant de répercuter ses coûts d'approvisionnement. De quoi faire de la peine aux actionnaires,
bien sûr, et notamment au milliardaire belge et baron Albert Frère, qui détient 5,3 du capital.
Même si, et GDF Suez le reconnaît, l'écart tarifaire s'est réduit à 177 millions d'euros en 2009, soit
1,3 % de son résultat brut d'exploitation, de 14 milliards.
Certains, au gouvernement, soupçonnent néanmoins le géant de l'énergie de vouloir faire payer au
consommateur ses mauvais choix stratégiques. Ainsi, et pour être régulièrement approvisionné,
GDF Suez a signé des contrats à long terme avec des producteurs de Russie, du Qatar ou
d'Algérie. Problème : les prix sont calés sur l'évolution du cours du pétrole. Et si, en 2009, l'or noir
a continué de progresser, le marché gazier, lui, s'est effondré. Le vice-pédégé du groupe, JeanFrançois Cirelli a déploré une « décorrélation » qui devrait coûter à GDF Suez 800 millions d'ici à
2011. C'est pourquoi des discussions ont été engagées avec les pays producteurs pour revoir les
contrats. « Ils sont d'accord avec nous sur le fait que le prix du gaz doit être compétitif», a indiqué
Cirelli. Mais, en attendant qu'ils acceptent de consentir une petite ristourne, c'est le consommateur
français qui risque de payer (une partie de) la facture. C'est l'inverse qui aurait été étonnant.
Le gouvernement accepte une hausse moyenne de 9,7 % des prix du gaz
LE MONDE 25.03.10
La Commission de régulation de l'énergie (CRE), réunie jeudi 25 mars, a entériné la demande de
GDF Suez : les tarifs régulés du gaz naturel vendu aux particuliers augmenteront de 9,7 % en
moyenne à compter du 1er avril. C'est désormais le "gendarme" du secteur - et non plus le
gouvernement - qui aura le dernier mot sur une évolution à la hausse ou à la baisse qui
nourrissait, à chaque décision, une polémique politique.
"La hausse des prix du gaz est un sujet économique et technique, pas politique", plaide Philippe
de Ladoucette, le président de la CRE, rappelant que "c'est la première application des nouvelles
règles décidées par le gouvernement". Pour les clients au tarif de base, qui n'utilisent le gaz que
pour la cuisine (1,5 million de sites), la quittance sera alourdie de 10 euros hors TVA (+ 13,4 %) ;
celle des 1,2 million de clients ayant aussi l'eau chaude de 21 euros (+ 10,3 %) ; et celle de 6
15
millions de foyers se chauffant en plus au gaz de 70 euros (+ 9,4 %).
La CRE applique le nouveau cadre réglementaire défini dans l'arrêté du 21 décembre 2009. Si le
gouvernement fixe au moins une fois par an les tarifs de vente, GDF Suez est autorisé à les
modifier entre deux arrêtés tarifaires pour couvrir ses coûts d'approvisionnement, autrement dit le
prix du gaz, fourni par la Norvège, l'Algérie, les Pays-Bas ou la Russie. Ils ont progressé entre avril
2009 et avril 2010, et comptent pour 3,8 % dans la majoration de 9,7 %.
Mais GDF Suez a aussi demandé à la CRE de répercuter les coûts hors approvisionnement :
transport par gazoducs, stockage et certains frais de commercialisation. Cette répercussion
représente 5,9 % du total. "Il y avait un retard considérable et il fallait rétablir les équilibres",
explique M. Ladoucette. Cette hausse devrait solder le contentieux opposant GDF Suez au
gouvernement, ajoute-t-il. Le groupe lui reprochait de l'avoir pénalisé depuis plusieurs années en
refusant de répercuter tous les coûts dans les tarifs.
Envol du prix du brut
Dans les contrats à long terme signés par GDF avec l'algérien Sonatrach et le russe Gazprom, le
prix du gaz est indexé sur le prix du pétrole, coté à Londres, et des fiouls, cotés à Rotterdam. Or le
prix du brut s'est envolé entre 2000 et 2008. Après un effondrement - de 147 dollars le baril mi2008 à 35 dollars début 2009 -, il a repris sa progression pour atteindre 80 dollars aujourd'hui. Le
prix du gaz s'en est ressenti : depuis 2004, son augmentation a été continue, hormis la baisse de
11,3 % intervenue en avril 2009. Au total, la facture des clients de GDF Suez s'est alourdie de 40
% sur les cinq dernières années.
Le prix du gaz a beaucoup baissé sur le marché spot (au jour le jour) en raison de deux
phénomènes qui ont contribué à créer une surabondance : le recul de la consommation en 2009 et
l'arrivée sur le marché de gaz non-conventionnels extraits aux Etats-Unis. Mais GDF Suez est tenu
par des contrats à long terme (de vingt à trente ans) indexés sur le pétrole, et ses clients ne
bénéficient donc pas du décrochage entre les prix spot du brut et du gaz.
M. Ladoucette indique que de grands industriels renoncent aux tarifs réglementés et se tournent
vers le marché, désormais plus intéressant. Certains experts prédisent que le prix spot du gaz
restera déprimé pendant plusieurs années.
Jean-Michel Bezat
Prix du gaz : une hausse "proprement scandaleuse" et "non justifiée"
Le Monde avec AFP 25.03.10
L'annonce de la hausse de 9,7 % du prix du gaz au 1er avril a suscité la colère des syndicats et de
la gauche.
Les secrétaires nationaux à l'énergie et aux services publics du Parti socialiste, Aurélie Filippetti et
Razzy Hammadi, ont jugé dans un communiqué que l'Etat, premier actionnaire de GDF Suez, "ne
pouvait se cacher derrière les nouvelles règles de fixation des tarifs pour laisser passer cette
décision". L'Etat doit "assumer son rôle de régulation et d'actionnaire majoritaire et s'opposer à
cette hausse, alors que la précarité énergétique explose dans notre pays et que de nombreux
foyers ne parviennent plus à payer leurs factures". Le PS rappelle que "le rôle de l'Etat et des
entreprises publiques est de privilégier l'intérêt des citoyens et le développement économique du
pays, plutôt que les profits à court terme des actionnaires ou de l'Etat".
"Pour la CGT, sa fédération de l'énergie et son institut de consommateurs Indecosa-CGT, cette
hausse est injustifiée au moment où les salariés subissent toutes les conséquences de la crise",
affirment-ils dans un communiqué commun. Cette hausse "n'est pas plus justifiée par des raisons
16
économiques. Le résultat du groupe GDF-Suez a atteint un niveau historique en 2008, niveau
confirmé en 2009 malgré la crise (4,5 milliards d'euros)", ajoute le texte. La CGT, qui souhaite "la
transparence sur les tarifs du gaz", demande depuis plusieurs années qu'une commission
indépendante composée d'élus, d'associations de consommateurs, des organisations syndicales
et des entreprises soit créée pour fixer le prix du gaz.
De son côté, la CFTC juge cette hausse "proprement scandaleuse", après le profit annoncé en
mars par GDF Suez. Cette augmentation "piège tous les consommateurs qui ont été influencés
par les offres comparatives très avantageuses les conduisant à s'équiper tout gaz, ou qui n'ont
aucune alternative possible", ajoute la CFTC. Cette hausse "risque de se révéler, dans bien des
cas, insupportable pour les ménages les plus modestes et les plus fragilisés par la crise", dénonce
le syndicat, qui s'insurge "contre la démission du gouvernement, qui laisse à des experts n'ayant
aucune légitimité politique le soin de fixer les prix d'une entreprise encore détenue à 35 % par
l'Etat".
L'UFC-Que Choisir, qui parlait mercredi d'"un coup de massue" à l'évocation de cette hausse des
tarifs, a mis en cause dans un communiqué l'indexation sur le prix du pétrole et appelé à une
révision de la formule de calcul. Pour l'organisation de consommateurs, "la hausse [des tarifs du
gaz] liée aux infrastructures et à la commercialisation est la conséquence d'une régulation trop
laxiste", tandis que "la hausse complémentaire (d'un peu plus de 3 %) liée aux coûts
d'approvisionnement est due à l'application d'une formule tarifaire dépassée".