François de Sales Amour du prochain 2: le commandement

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François de Sales Amour du prochain 2: le commandement
François de Sales
Amour du prochain 2: le commandement nouveau : Serm.3e Dim. Carême,
27.2.1622 (OEA X,272)
Le commandement de l'amour du prochain est donques nouveau pour la rayson
que nous venons de dire, à sçavoir parce que Nostre Seigneur l'est venu
renouveller, tesmoignant qu'il vouloit qu'il fust mieux observé qu'auparavant. Il
est nouveau aussi parce qu'il semble que le Sauveur l'ayt ressuscité, comme on
peut appeller un homme nouveau celuy qui estant mort vient à ressusciter. Ce
commandement estoit tellement negligé entre les hommes qu'il sembloit n'avoir
pas esté fait, tant il y en avoit peu qui s'en resouvinssent ou du moins qui
l'observassent. Nostre Seigneur le leur redonne donques ; partant il veut que,
comme une chose nouvelle, comme un commandement nouveau, il soit prattiqué
fidellement et fervemment.
Il est nouveau aussi à cause des nouvelles obligations que nous avons de
l'observer. Or, quelles sont ces nouvelles obligations que Jesus Christ a
apportées au monde, de nous rendre souples en l'observance de ce divin precepte
? Elles sont grandes certes, puisque luy mesme est venu nous l'enseigner non
seulement de paroles mais beaucoup plus d'exemple ; car ce Maistre divin et tres
aymable ne nous a point voulu apprendre à peindre qu'il n'ayt premierement
peint devant nous ; il ne nous a donné nul precepte qu'il ne l'ayt premièrement
observé devant que nous le donner. Aussi, avant de renouveller ce
commandement de l'amour du prochain, il nous a aymés et monstré par son
exemple comment nous le devions prattiquer à fin que nous ne nous en
excusassions point comme si c'estoit une chose impossible ; il s'est donné au tres
saint Sacrement, puis il nous a dit : Aymez- vous les uns les autres comme je
vous ay aymés (1) . Les hommes de l'ancienne Loy sont damnés s'ils n'ont pas
aymé le prochain, car ou la loy de nature les y obligeait ou bien celle de Moyse ;
mais les Chrestiens qui, apres l'exemple que Nostre Seigneur nous en a laissé, ne
s'ayment pas les uns les autres et n'observent ce divin Precepte de la charité
mutuelle seront damnés d'une damnation incomparablement plus grande.
Les hommes d'autrefois, je veux dire ceux qui vivoyent avant la glorieuse
Incarnation de nostre cher Sauveur et Maistre, peuvent avoir quelques excuses,
car si bien l'on sçavoit desja en ce temps là que Nostre Seigneur, unissant nostre
nature humaine à la nature divine, viendrait reparer par sa Mort et Passion
l'image et semblance de Dieu imprimée en nous (2) , ce n'estoyent que quelques
uns des plus grans, comme les Patriarches et les Prophetes qui avoyent cette
connaissance, les autres hommes l'igno- royent quasi tous. Mais maintenant que
nous sçavons non pas qu'il viendra, ains qu'il est venu, et qu'il nous a
recommandé tout de nouveau cette sainte dilection les uns envers les autres,
combien serons-nous dignes de punition si nous n'aymons nostre prochain !
Se faut-il donques estonner si ce Bien-Aymé de nos ames veut que nous nous
aymions comme il nous a aymés, puisqu'il nous a tellement restablis en cette
parfaitte ressemblance que nous avions avec luy qu'il semble qu'il n'y ayt plus
aucune différence ? Certes, nul ne peut douter que l'image de Dieu qui estoit en
nous avant l'Incarnation du Sauveur ne fust grandement distante de la vraye
ressemblance de Celuy que nous representions et duquel nous estions les
portraits ; car quelle proportion y a-t-il, je vous prie, entre Dieu et la creature ?
Les couleurs de ce portrait estoyent infiniment blasfardes et décolorées ; il n'y
avoit simplement que quelques traits, quelques petits lineamens, ainsy que l'on
voit en un portrait ou en un tableau qui est seulement esbauché, et où les
couleurs n'estans encores posées, on n'y remarque qu'un air bien petit et bien
mince de celuy qu'il représente. Mais Nostre Seigneur estant venu au monde a
tellement relevé nostre nature au dessus de tous les Anges, des Cherubins et de
tout ce qui n'est point Dieu, il nous a tellement faits semblables à luy, que nous
pouvons dire asseurement que nous ressemblons parfaitternent à Dieu, lequel
s'estant fait homme a pris nostre semblance et nous a donné la sienne. 0 combien
donques devons-nous relever nos courages pour vivre selon ce que nous
sommes, et imiter le plus parfaittement qu'il se peut Celuy qui est venu pour
nous enseigner ce que nous devions faire, à fin de conserver en nous cette beauté
et divine ressemblance qu'il a si entièrement reparée et embellie en nous !
Or dites-moy donques, l'amour cordial que nous nous devons porter les uns aux
autres quel doit-il estre, puisque Nostre Seigneur nous a tous esgalement reparés
et faits semblables à luy sans en exclure aucun ? On doit néanmoins tousjours se
resouvenir qu'il ne faut pas aymer au prochain ce qui est contraire à cette divine
ressemblance ou qui peut ternir ce portrait sacré ; mais hors de là, ne devrionsnous pas, mes cheres ames, aymer cherement celuy qui nous représente si au vif
la personne sacrée de nostre Maistre ? N'est-ce pas un des plus pregnans motifs
que nous sçaurions avoir pour nous aymer d'un amour extrêmement ardent ? Hé,
quand nous voyons nostre prochain ne devrions-nous pas faire comme le bon
Raguel quand il vit le jeune Tobie ? Celuy-cy, estant allé en Rages par le
commandement de son pere, fit rencontre de ce bon homme Raguel, lequel le
regardant : Hé, dit-il à sa femme, mon Dieu, que ce jeune homme me représente
bien nostre cousin Tobie ! Sur quoy il luv demanda d'où il estoit et s'il ne
connoissoit point Tobie ; à quoy l'Ange qui le conduisait respondit : Celuy cy à
qui vous parlez est son fils ; je vous laisse à penser si nous le connaissons ! Lors
le bon Raguel, tout transporté d'ayse, l'embrassa, et le caressant et baysant fort
tendrernent : 0 mon enfant, s'escria-t-il, que tu es Fils d'un bon pere et que tu
ressembles à un grand homme de bien ! Puis Il le receut en sa mayson et le
traitta merveilleusement bien selon l'affection qu'il portoit à son cousin Tobie .(3)
Hé donques, n'en devrions-nous pas faire de rnesme quand nous nous
rencontrons les uns les autres ? Oh, devrions-nous dire à nostre frere, que vous
ressemblez à un grand homme de bien, car vous me représentez mon Sauveur et
mon Maistre ! Et sur l'asseurance qu'il nous donne ou que nous nous donnerions
les uns aux autres que nous reconnaissons tres bien la ressemblance du Createur
et que nous sommes ses enfans, quelles tendres caresses ne devrions-nous pas
nous faire ! Mais pour mieux dire, combien devrions-nous recevoir
amoureusement le prochain, honnorant en luy cette divine ressemblance,
renouant tousjours de nouveau ces doux liens de charité (4) qui nous tiennent liés,
serrés et conjoints les uns aux autres. Marchons donques en la voye de la
dilection comme enfans tres chers de Dieu, ainsy que nous admoneste le saint
Apostre en l'Epistre d'aujourd'huy.
Mais marchez-y, dit-il en poursuivant, comme Jesus Christ y a marché, lequel a
donné sa vie pour nous, et s'est offert pour nous à son Pere comme holocauste et
hostie en odeur de suavité. De ces paroles nous tirons la connaissance du degré
auquel doit parvenir nostre amour mutuel et à quelle perfection il doit monter,
qui est de donner les uns pour les autres ame pour ame, vie pour vie, bref tout ce
que nous sommes et tout ce que nous avons hors le salut ; car Dieu veut que cela
seul soit excepté. Nostre Seigneur a donné sa vie pour un chacun de nous, il a
donné son ame, il a donné son corps, en fin il n'a rien reservé ; partant il ne veut
pas que nous réservions rien du tout, (5) hormis le salut eternel.
Nostre divin Maistre nous a donné sa vie non seulement l'employant à guerir les
malades, faire des miracles et nous enseigner ce que nous devions faire pour
nous sauver ou pour luy estre aggreables ; mais il l'a donnée aussi en fabriquant
sa croix tout le temps d'icelle, souffrant mille et mille persécutions de ceux
mesmes auxquels il faisoit tant de bien et pour lesquels il livroit sa vie. Il faut
que nous en fassions de mesme, dit le saint Apostre, c'est à dire que nous
fabriquions nostre croix, que nous souffrions les uns des autres comme le
Sauveur nous l'a enseigné, que nous donnions nostre vie pour ceux mesmes qui
nous la voudroyent oster, comme il fit si amoureusement ; que nous
l'employions pour le prochain non seulement ès choses aggreables, mais ès plus
penibles et desaggreables, telles que de supporter amoureusement ces
persécutions qui pourroyent en quelque façon attiedir nostre amour envers nos
freres.
Il y en a plusieurs qui disent : J'ayme grandement mon prochain et voudrois bien
luy rendre quelque service. Cela est bien bon, dit saint Bernard , mais ce n'est
pas assez, il faut passer plus outre. Oh ! si je l'ayme ! Je l'ayme tant que je
voudrois de bon coeur employer tous mes biens pour luv. Cela est davantage et
desja meilleur, mais encores n'est-ce pas assez. Je l'ayme tellement, je vous
asseure, que j'employerois volontiers ma personne mesme pour luy et en tout ce
qu'il desireroit de moy. Voicy certes un tres bon signe de vostre amour ; mais
encores faut-il passer plus avant, car il y a un plus haut degré en cet amour,
ainsy que nous l'apprend saint Paul lequel disoit : (6) Soyez mes imitateurs
comme je le suis de Jesus Christ. Et en l'une de ses Epistres, (7) parlant à ses
enfans tres chers, il escrit : je suis prest à donner ma vie pour vous et à
m'employer si absolument que je ne veux faire aucune reserve à fin de vous
tesmoigner combien je vous ayme chèrement et tendrement ; ouy mesme je suis
prest à laisser faire par vous ou pour vous tout ce que l'on voudra de moy. En
quoy il nous enseigne que de s'employer, voire jusqu'à donner sa vie pour le
prochain, n'est pas tant que de se laisser employer au gré des autres, ou pour eux,
ou par eux.
C'est ce qu'il avoit appris de nostre doux Sauveur lequel s'estant employé soy
mesme pour nostre salut et pour nostre redemption, se laissa par apres employer
pour parfaire cette rédemption et nous acquerir la vie éternelle, se laissant
attacher à la croix par ceux-là mesmes pour lesquels il mouroit. Il s'estoit
employé luy mesme toute sa vie, mais à sa mort il se laissa employer et faire
tout ce qu'on voulut, non pas par ses amis, ains par ses ennemis qui luy
donnoyent la mort avec une rage insupportablement meschante. Neanrnoins il ne
resista ni s'excusa de se laisser conduire et tourner à toute main, ainsy que la
cruauté suggeroit à ces malheureux (8) ; car il regardait en cela la volonté de son
Pere celeste, qui estoit qu'il mourust pour les hommes, volonté à laquelle il se
sousmettoit avec un amour incomparablement grand et digne d'estre plustost
adoré qu'imaginé ou compris.
C'est à ce souverain degré de perfection que les Religieux et Religieuses, et nous
autres qui sommes consacrés au service de Dieu, c'est à ce degré de l'amour du
prochain, dis-je, que nous sommes appellés et auquel nous devons prétendre de
toutes nos forces. Il faut non seulement nous employer pour son bien et sa
consolation, ains nous laisser employer pour luy par la tres sainte obeissance
tout ainsy que l'on voudra, sans que jamais nous résistions. Quand nous nous
employons nous mesmes, ce que nous faisons par le choix de nostre volonté ou
par nostre election apporte tousjours beaucoup de satis- faction à nostre amour
propre ; mais à nous laisser employer ès choses que l'on veut et que nous ne
voulons pas, c'est à dire que nous ne choisissons pas, c'est là où gist le souverain
degré de l'abnégation que nostre Seigneur et Maistre nous a enseigné en
mourant. Nous voudrions prescher, et l'on nous envoye servir les malades ; nous
voudrions prier pour le prochain, et l'on nous envoye servir le prochain. Mieux
vaut tousjours sans comparaison ce que l'on nous fait faire (j'entens ce qui n'est
point contraire à Dieu et qui ne l'offense point), que ce que nous faisons ou
choisissons de nous mesmes.
Aymez-vous donques les uns les autres, dit saint Paul, comme Nostre Seigneur
nous a aymés. Il s'est offert en holocauste : ce fut lors qu'estant sur la croix il
respandit jusqu'à la derniere goutte de son sang sur la terre, comme pour faire un
ciment sacré (9) duquel il devoit et vouloit cimenter, unir, joindre et attacher l'une
à l'autre toutes les pierres de son Eglise, qui sont les fidelles, à fin qu'ils fussent
tellement unis, que jamais il ne se trouvast aucune division entre eux, tant il
craignait que cette division ne leur causast la désolation éternelle. 0 combien ce
motif est pregnant pour nous inciter à l'amour de ce commandement et à son
exacte observance : nous avons esté esgalement arrousés de ce sang pretieux,
comme d'un ciment sacré, pour serrer et unir nos coeurs les uns aux autres ! 0
que la bonté de nostre Dieu est grande ! (10)
Nostre Seigneur a encores esté offert ou s'est offert pour nous à Dieu son Pere
comme hostie en odeur de suavité. Quelle divine odeur ne respandit-il pas
devant la divine Majesté lors qu'il institua le tres saint Sacrement de l'autel,
auquel il nous tesmoigna si admirablement la grandeur de son amour ! Ce fut un
parfum incomparable que cet acte de perfection incompréhensible par lequel il
se donna à nous qui estions ses ennemis et qui luy causions la mort, et ce fut
alors qu'il nous octroya le moyen de parvenir où il nous desiroit, à sçavoir d'estre
faits un avec luy, comme. luy et son Pere ne sont qu'un (11), c'est à dire une
mesme chose. Il l'avoit demandé à son Pere celeste, ou il le vouloit demander, et
par mesme voye et en mesme temps il trouva comment cela se pourroit faire. 0
Bonté incomparable, que vous estes digne d'estre aymée et adorée !
Jusqu'où s'est abaissée la grandeur de Dieu pour un chacun de nous et jusqu'où
nous veut-il eslever ? Nous unir si parfaittement à soy qu'il nous rende une
mesme chose avec luy ! C'est ce que Nostre Seigneur a voulu, pour nous
enseigner que comme nous avons tous esté aymés d'un mesme amour par lequel
il nous embrasse tous en ce tres saint Sacrement, aussi veut-il que nous nous
aymions de ce mesme amour qui tend à l'union, mais à une union des plus
grandes et plus parfaites qu'il se peut dire. Nous sommes tous nourris d'un
mesme .Pain (12), qui est ce pain celeste de la divine Eucharistie, la manducation
duquel s'appellant Communion, nous représente, comme nous avons dit, la
commune union que nous devons avoir ensemble, union sans laquelle nous ne
mériterons pas de porter le nom d'enfans de Dieu, puisque nous ne luy sommes
pas obeissans.
Les enfans qui ont un bon pere le doivent imiter et suivre ses commandernens en
toutes choses. Or, nous avons un Pere meilleur que tout autre et duquel toute
bonté derive (13); ses commandemens ne peuvent estre que tres parfaits et
salutaires, c'est pourquoy nous le devons imiter le plus parfaittement qu'il se
peut, et obeir de mesrne à ses divines ordonnances. Mais entre tous ses préceptes
il n'en est point qu'il ayt tant inculqué ni dont il ayt tesmoigné desirer une si
exacte observance que celuy de l'amour du prochain ; non pas que celuy de
l'amour de Dieu ne le precede, mais d'autant que pour la prattique de celuy de
l'amour du prochain la nature ayde moins que pour l'autre, il estoit besoin que
nous y fussions excités en une façon plus particuliere.
Aymons-nous donques de toute l'estendue de nos coeurs pour plaire à nostre
Pere celeste, mais ayrnons-nous raisonnablement : c'est à dire, que nostre amour
soit conduit par la rayson qui veut que nous aymions plus l'ame du prochain que
son corps ; puis que nous aymions enoores le corps, et ensuite par ordre tout ce
qui appartient au prochain, chaque chose selon qu'elle le merite, pour la
conservation de cet amour.
Que si nous faisons cela, o qu'à bon droit nous pourrons bien chanter., et non
certes sans beaucoup de consolation, ce Psalme (14) dont la considération estoit si
suave au grand saint Augustin : Ecce quam bonum ! 0 qu'il fait bon voir les
freres habiter ensemble en une sainte union, concorde et paix, car ils sont
comme l'onguent pretieux que l'on respandit sur le chef du grand Prestre Aaron,
lequel par apres couloit le long de sa barbe et sur ses vestemens. Nostre divin
Maistre est le grand Prestre sur lequel a esté incomparablement respandu cet
onguent pretieux et odoriferant de la tres sainte dilection, soit envers Dieu soit
envers le prochain ; nous autres, nous sommes comme ses cheveux et comme
autant de poils de sa barbe. Ou bien nous pouvons considerer les Apostres
comme estant la barbe de Nostre Seigneur, qui est nostre Chef et dont nous
sommes les membres,(15) d'autant qu'ils furent comme attachés à sa face,
puisqu'ils virent ses exemples, ses oeuvres, et receurent ses enseignemens
immédiatement de sa bouche sacrée. Quant à nous autres, nous n'avons pas eu
cet honneur, ains ce que nous sçavons nous l'avons appris des Apostres ; nous
sommes donques comme les vestemens de nostre grand Prestre, nostre Sauveur,
sur lesquels néanmoins descoule encores cet onguent pretieux de la tres sainte
dilection qu'il nous a tant commandée et recommandée. Aussi son saint Apostre
nous l'a-t-il plus particulièrement exprimé, ne voulant pas que nous nous
amusions à irniter ni les Anges ni les Cherubins en cette prattique tant
nécessaire, ains Nostre Seigneur mesme qui nous l'a enseignée beaucoup plus
par oeuvres que par paroles, principalement estant attaché à la croix.
C'est au pied de cette Croix (16)que nous devrions nous tenir continuellement,
comme au lieu auquel les imitateurs de nostre souverain Maistre et Sauveur font
leur plus ordinaire demeure ; car c'est de là qu'ils reçoivent cette liqueur celeste
de la sainte dilection qui sort à grans randons, comme une divine source, des
entrailles de la divine miséricorde de nostre bon ]Dieu qui nous a aymés d'un
amour si fort, si solide, si ardent et si perseverant que la mort mesme ne l'a pas
peu attiedir, ains au contraire l'a infiniment rehaussé et aggrandi. Les eaux des
plus ameres afflictions n'ont peu esteindre le feu de cette dilection (17) qu'il nous
portoit, tant il estoit ardent, et les persécutions envenimées de ses ennemis n'ont
pas eu assez de force pour vaincre la solidité et fermeté incomparable de l'amour
dont il nous a aymés. Tel doit estre nostre amour pour le prochain : fort, ardent,
solide et perseverant . . . . . . . . . . . . . . . .
1. - Jn 15,12
2. - Gn 1,26
3. - Tob 7,1 ; TAD liv 10 ch.11
4. - Co 3,14
5. - 1 Jn 3,16
6. - 1 Co 11,1
7. - 2 Co 12,14-15-19 ; la fin de l'alinéa et les 3e et4e paragraphes suivants ont
été intercalés dans l'Entretien de la Cordialité.
8. - Is 1,5
9. - Co 1,20
10. - Ps 72,1
11. - Jn 17,11-12 ; 21-22
12. - 1 Co 10,17 ; Entretien De l'Espérance (milieu)
13. - Jc 1,17
14. - Ps 132
15. - 1 Co 12, 12 et 27 ; Ep 4,15 ; Co 1,18
16. - Voir serm veille Epiphanie, 5.1.1618 (OEA X,147)
17. - Ct 8,6

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