OP de la femme jeune
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OP de la femme jeune
Risque fracturaire en pré-ménopause : Quelle réalité ? Quelle conduite à tenir? Florence TREMOLLIERES Centre de Ménopause et Maladies Osseuses Métaboliques Unit Menopause Hôpital Paule de Viguier Toulouse Peut-on parler d’ostéoporose chez une femme jeune (non ménopausée ?) La définition OMS de l’ostéoporose basée sur un T-score < -2.5 ne s’applique pas à la femme non ménopausée (Pas d’indication de la mesure densitométrique) → Diminution de la DMO exprimée en écart-type de la valeur normale pour l’âge et le poids = Z-score Dépendance par rapport à la taille staturale (période pré- et post-pubertaire immédiate, retard de croissance…) Menopause → « Ostéoporose » si présence d’un événement fracturaire dans un contexte de faible traumatisme Unit Circonstances de découverte d’une diminution du capital minéral osseux Devant un épisode fracturaire dans un contexte de faible traumatisme Contexte pathologique : - Hypogonadisme primaire ou secondaire - Corticothérapie prolongée - Autres : hyperthyroïdie, maladie coeliaque, pathologies digestives, cancers, transplantations …. Unit Menopause Découverte fortuite (prédisposition familiale) Faut-il prévoir un bilan complémentaire ? OUI…. si Z-score < -2 1) Eliminer une cause « d’ostéoporose » secondaire - Si pas d’orientation clinique 2) Evaluation du risque fracturaire : - Bilan phospho-calcique - 25-hydroxy-vitamine D - Marqueurs du remodelage osseux (CTX) Menopause Unit Eliminer une cause d’ostéoporose secondaire BASE SELON ORIENTATION Bilan phospho-calcique sang (± calciurie 24 h) Protides, créatinine Formule Numération Sanguine VS, CRP 25-hydroxy-vitamine D TSH PTH intacte E2, FSH, PRL, SHBG Électrophorèse des protéines Cortisol libre urinaire Fer sérique et ferritine Ac anti-transglutaminase Biopsie intestinale Biopsie osseuse Menopause Unit Causes les plus fréquentes d’ostéoporose secondaire de la femme (hors ostéopathies génétiques) HYPOGONADISMES PATHOLOGIES DIGESTIVES Ovariectomie chirurgicale IOP Anorexie mentale et TCA Activité physique intense Hyperprolactinémie Insuffisance hypophysaire Dysgénésie gonadique Maladie coeliaque / Malabsorptions Maladie de Crohn/ Colites ulcératives Résection intestinale /Gastrectomie Pathologies neurologiques IATROGENES Hypercorticisme Hyperparathyroïdie Hyperthyroïdie Diabète type 1 Corticothérapie Agonistes du GnRH Transplantations RHUMATISMES INFLAMMATOIRES Myélome multiple Leucémies Mastocytose systémique Polyarthrite rhumatoïde Spondylarthrite ankylosante HEMOPATHIES Menopause Menopause AUTRES ENDOCRINOPATHIES IMMOBILISATION Unit Unit Prise en charge du risque fracturaire Faible dans une grande majorité des cas et fonction de l’évolution osseuse (causes secondaires) 10/10 000 D’après Thomson PW, Int J Care Injured 2004 et Wu F, Arch Intern Med 2002 Menopause Unit Risque fracturaire en pré-ménopause Inférieur à DMO équivalente D'après Hui SL et al, J Clin Invest 1988 Menopause Unit Prise en charge du risque fracturaire Faible dans une grande majorité des cas et fonction de l’évolution osseuse (causes secondaires) - Traiter la cause étiologique - Eviter les facteurs de risque (tabac) et privilégier les règles hygiéno-diététiques ▪ Apports alimentaires en calcium/protéines ▪ Exposition solaire modérée mais régulière (vitamine D) ▪ Activité physique régulière en charge (marche) Menopause Unit Prise en charge du risque fracturaire Faible dans une grande majorité des cas et fonction de l’évolution osseuse (causes secondaires) - Traiter la cause étiologique - Eviter les facteurs de risque (tabac) et privilégier les règles hygiéno-diététiques ▪ Apports alimentaires en calcium/protéines ▪ Exposition solaire modérée mais régulière (vitamine D) ▪ Activité physique régulière en charge (marche) - Place des estrogènes en cas de carence hormonale Menopause - Place des traitements de l’ostéoporose (?) Unit Conséquences osseuses et conduite à tenir en cas de carence estrogénique 1) Anorexie mentale et troubles du comportement alimentaire 2) Dysgénésie gonadique (syndrome de Turner) 3) Hypogonadismes induits : - Agonistes du Gn-RH (± inhibiteurs de l’aromatase) Menopause Unit Conséquences osseuses de l’anorexie mentale • Diminution constante du CMO (trabéculaire/cortical) - -1 < Z-score < -2.5 : 60-90% - Z-score < -2.5 : 25-40% - Déficit osseux +++ si hypogonadisme primaire - Moins de 15% des cas avec DMO normale à 20 ans Grinspoon N et al, Ann Intern Med 2000 Miller K et al, Arch Intern Med 2005 • Taux de perte osseuse : ≅ -2,5% / an Miller K et al, JCEM 2006 Lucas AR et al, Mayo Clin Proc 1999 Unit Menopause • Risque fracturaire : x 3 / âge Anorexie mentale et os : quel traitement ? 1) Amélioration du statut nutritionnel - Supplémentation calcique et vitamine D 2) Traitement estrogénique 3) DHEA ? 4) Bisphosphonates ? 5) IGF-1 recombinante ? Menopause Unit Impact des traitements estrogéniques sur le tissu osseux D’après Sim LA et al, Int J Eat Disord 2010 Menopause Unit Effets positifs de l’estrogénothérapie par voie extra-digestive à « forte » dose D’après Misra M et al, J Bone Miner Res 2011 Menopause Unit Anorexie mentale et os : quel traitement ? 1) Amélioration du statut nutritionnel - Supplémentation calcique et vitamine D 2) Traitement estrogénique 3) DHEA ? 4) Bisphosphonates ? 5) IGF-1 recombinante ? Menopause Unit Intérêt de la DHEA pour l’os dans l’anorexie ? DHEA : 50 mg/j EE/LNG : 20γγ/0.1 mg D’après Gordon CM et al, J Clin Endocrinol Metab 2001 Menopause Unit Effet osseux des bisphosphonates dans l’anorexie D’après Vescovi JD et al, Osteoporosis Int 2008 Menopause Unit Impact osseux de rhIGF-1 en association aux estrogènes dans l’anorexie rhIGF-1 30 µg x 2/j EE2 35 µg + NET 0,4 mg n = 14 n = 16 n = 15 n = 15 D’après Grinspoon S et al, J Clin Endocrinol Metab 2002 Menopause Unit Conséquences osseuses et conduite à tenir en cas de carence estrogénique 1) Anorexie mentale et troubles du comportement alimentaire 2) Dysgénésie gonadique (syndrome de Turner) 3) Hypogonadismes induits : - Agonistes du Gn-RH (± inhibiteurs de l’aromatase) Menopause Unit Syndrome de Turner et capital minéral osseux Petite taille Multiples anomalies squelettiques Dysgénésie gonadique Gène SHOX • Pas de déficit de la DMO en pré-pubertaire après correction pour la taille • Pas de pic d’acquisition osseuse « pubertaire » → ostéopénie péri-pubertaire vertèbres/radius • Pas (peu) de diminution de la DMO vertébrale ajustée pour la taille chez les Turner adultes recevant un traitement E2 équilibré Menopause Unit Syndrome de Turner et capital minéral osseux Petite taille Multiples anomalies squelettiques Dysgénésie gonadique Gène SHOX • Pas de déficit de la DMO en pré-puberté après correction pour la taille • Pas de pic d’acquisition osseuse « pubertaire » (10-14 ans) → ostéopénie péri-pubertaire vertèbres/radius • Pas (peu) de diminution de la DMO vertébrale ajustée pour la taille chez les Turner adultes recevant un traitement E2 équilibré • Persistance d’un déficit cortical (radius, fémur) Menopause → rôle de la chronologie d’initiation du traitement E2 → déficit intrinsèque (phénotype osseux) Unit Impact des estrogènes sur l’acquisition osseuse : questions non résolues • Fenêtre thérapeutique : → Age de début et durée du traitement E2 • Nécessité d’une estrogénisation « précoce » • Pronostic statural non compromis (+++ si GH) Bondy CA for The Turner Syndrome Consensus Study Group, JCEM 2007 • Traitement estrogénique de substitution : → Type de traitement : 17β-E2 vs EE ? → Voie d’administration : orale vs parentérale → Doses optimales : > THM Menopause → Rôle de la progestérone (et des androgènes…) Unit Conséquences osseuses et conduite à tenir en cas de carence estrogénique 1) Anorexie mentale et troubles du comportement alimentaire 2) Dysgénésie gonadique (syndrome de Turner) 3) Hypogonadismes induits : - Agonistes du Gn-RH (± inhibiteurs de l’aromatase) Menopause Unit Agonistes du GnRH et hormonothérapie adjuvante en pré-ménopause ABCSG-12 trial D’après Gnant M et al, NEJM 2009 Menopause Unit Prévention de la perte osseuse induite par le zolédronate Tamoxifène Anatrozole Tamoxifène Anatrozole D’après Gnant M et al, Lancet Oncol 2008 Menopause Unit Prise en charge du risque fracturaire Faible dans une grande majorité des cas et fonction de l’évolution osseuse (causes secondaires) - Traiter la cause étiologique - Eviter les facteurs de risque (tabac) et privilégier les règles hygiéno-diététiques ▪ Apports alimentaires en calcium/protéines ▪ Exposition solaire modérée mais régulière (vitamine D) ▪ Activité physique régulière en charge (marche) - Place des estrogènes en cas de carence hormonale Menopause - Place des traitements de l’ostéoporose (?) Unit Bisphosphonates en pré-ménopause (hors ostéopathies constitutionnelles) Pas d’AMM chez la femme non ménopausée Aucune étude clinique validant leur effet en prévention des fractures (hors cancer) Doivent être réservés aux situations où le risque fracturaire est (très) élevé : Menopause - Corticothérapie prolongée avec impact osseux - Traitements prolongés par agonistes du Gn-RH + hormonothérapie adjuvante du cancer du sein - Transplantation et traitements immuno-suppresseursUnit - Ostéoporose gravidique (?) Prise en charge des risques ostéoporotiques de la femme jeune (1) 1) Pour une même diminution de la DMO, le risque fracturaire de la femme jeune est significativement plus bas qu’en post-ménopause 2) Un Z-score < -2 justifie un bilan complémentaire Menopause 3) Les causes secondaires représentent 40 à 60% des causes « d’ostéoporose » de la femme jeune Unit Prise en charge des risques ostéoporotiques de la femme jeune (2) 1) Une prise en charge thérapeutique n’est pas justifiée en cas « d’ostéoporose idiopathique » non fracturaire chez une femme normalement cyclée → Règles hygiéno-diététiques +++ 2) Une supplémentation estrogénique doit être proposée en cas d’aménorrhée (mais, décevante dans l’anorexie….) Menopause 3) Les traitements de l’OP (bisphosphonates) doivent être réservés aux situations exceptionnelles Unit