herve rabot
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HERVE RABOT “Avec elles et autres feux” Du 25 Novembre au 16 Décembre 2010 LA DEMARCHE « La photographie que je développe est une photographie de l’expérience, expérience du passage de l’intérieur à l’extérieur, une photographie de ce qui unit, du lien entre le corps de l’optique et le corps du paysage.» C’est la mission Marches en France à laquelle il participe comme photographe documentariste en 1983 qui sera déterminante . Avec Patrick Toth et Frédéric Gallier, il crée une « esthétique du flou », résultat d’un processus particulier qui comprend notamment un mouvement brusque de corps lors de la prise de vue (saut, course, glissade, chute ...). « Ce qui apparaît alors de la nature est fait “de taches, de tracés, de traînées, de coup de lumière, de filés, de bougés. » Si comme l’analyse Bernard Lamarche-Vadel à la fin des années 80, « Les années 70, en France tout particulièrement, ont été consacrées, dans le domaine de l’art photographique à l’achèvement du projet historique de la photographie directe [...], se clôt sous nos yeux, sans que jamais nous n’en voyons la fin, le projet du reportage jusque dans ses allures les plus inattendues. [...] clôture du compte rendu manifeste du monde manifeste [...]. » , il s’agit alors pour la photographie de s’interroger sur ce qu’elle engage du fait de sa pratique, pour elle-même, pour le monde, pour notre vision de celui-ci, soit, dans le travail d’Hervé Rabot : « questionner l’essence même de la photographie dans ses caractères limites », l’artiste ne manquant pas de rajouter : « Travailler sur la dissolution de la photographie dans ses caractères limites me demande un cadre de recherche précis, des procédures photographiques radicales, sous peine de trop de déséquilibres. » Feu noir 2, 1997.108x108. Impress-jet d’encre Effraction 6, 2003. 80x80. Haie 24, 1999 LES OEUVRES Pour Hervé Rabot, l’aventure photographique pantinoise commence dans une piscine. Celle de l’avenue Général Leclerc, qui devient son atelier durant deux ans à la suite d’une commande photographique de la ville en 1993. Cette année-là, dans le cadre de la présentation du nouveau plan d’occupation des sols, sont réalisées trois photographies sur des lieux de la commune : Des lieux en (sur) Impression. Outre la piscine, la folie de Romainville et la savonnerie Rémy sont choisies comme les architectures ou plutôt les espaces avec lesquels la photographie vient confondre un corps ou plutôt une silhouette. Le papier est voilé et s’assombrit ainsi au fil du temps jusqu’à recouvrir totalement le motif. Pour Hervé Rabot, la photographie commence par une image qui s’efface. Dès 1987, il fréquente annuellement dans la Creuse, une haie. Oui, une haie : cet objet de nature dont la fonction principale est de clôturer un espace et donc, en creux, d’en désigner un autre, souvent invisible, dans tous les cas inaccessible. L’appareil collé sur le plexus, à l’aveugle cette fois-ci, la photographie se laisse faire ... Le résultat sera une série « d’état transitoire du noir et du blanc » , de véritables « apparitions » de la haie, « cette ombre de guerre végétale » comme l’appelle l’écrivaine Anne-Marie Garat parlant ainsi du roncier de son enfance. En 2003, Le Roncier (nouveau nom de cette série) est déclaré mort par le photographe luimême pour qui s’engage alors une « collection » de Nature morte en noir et blanc de petit format tous identiques à laquelle appartiennent celles du fond d’art municipal. Réalisée à la chambre, la photographie révèle l’organique des objets : clous, bois, et la réification des corps : plume, papillon. Ce qu’ils ont en partage c’est leur caractère de signes. Cinq ans plus tard, Le Roncier est exposé avec la nouvelle série Avec Elles, notamment à l’IUFM de Rennes et dans à la galerie Kahn à Paris. Etrangement, les Nature morte ne sont pas de ces expositions, plutôt présentées comme des « accidents » par Hervé Rabot. Elles préfigurent pourtant Avec Elles : obsession du motif, goût pour la série, protocole identique de prise de vue, fixité du sujet, symétrie de la composition, distance du regard, réification des corps et pose similaire à une opération de dissection ... Le dispositif serait presque parfait si il n’y avait pour Rabot, dans ce nouveau travail, quelques enjeux de taille : pour le « photographe du flou », la netteté comme une réminiscence du documentaire ; pour l’écrivain du noir et blanc, la nouvelle lumière de la couleur ; pour l’artiste, la question de l’histoire du nu dans l’art contemporain qui reste à écrire ; pour l’homme, qui « ne fait pas confiance à la vue » pour dire quelque chose du monde, l’idée qu’il n’y a pourtant pas de monde en dehors de notre vue. Hervé RABOT, AVEC ELLES ET AUTRES FEUX, depuis LE RONCIER UNE SUITE PHOTOGRAPHIQUE par Bernard GERBOUD Avec elles est le titre générique des recherches photographiques initiées par Hervé RABOT en 2004. En 2006, à Timisoara, dans le cadre des Secondes Rencontres internationales photographies, SurExpositions, qui avaient pour thème les Passages : entre exception et règle, autrement dit ces passages qui font transgression, la suite de cette recherche a été présentée avec un complément au titre générique : Avec elles et autres petites peintures. A mesure de l’évolution de cette recherche à récurrence thématique, le complément au titre générique change et lors de l’exposition du nouvel état de cette recherche, en un nouvel accrochage à l’IUFM – Site de formation de Rennes, en décembre et janvier dernier, le complément alors adjoint au titre générique est aussi celui de la présente exposition : Avec elles et autres feux. Ces autres feux pourraient en effet être ceux qu’ont allumés sur la peau d’Hervé RABOT les multiples traversées du Roncier et qui ont abouti à la série éponyme. En effet, l’exposition de Rennes donnait déjà à voir des photographies de la série Le Roncier juxtaposées à des photographies de la série Avec elles. Ces deux séries, ne se font pourtant pas chronologiquement suite puis qu’en 2002-2003, Hervé RABOT a travaillé à Effraction. Le titre Avec elles et autres petites peintures mettait l’accent sur la couleur d’où surgissent ces femmes – « elles » –, comme nous le donne à lire Michelle DEBAT dans la première version du texte qu’elle a écrit en vue de la publication du futur catalogue [1], version qui accompagnait la présentation des photographies d’Hervé RABOT lors des Secondes Rencontres de Timisoara. Le titre actuel nous donne à comprendre qu’il y a lieu d’établir une relation entre les photographies du Roncier et celles de ces femmes qui ont choisi de se laisser photographier. Que nous donnent donc à voir ces photographies auxquelles travaille Hervé RABOT depuis 2004 ? photographies de genre. En effet, les genres catégorisent la classe ou la nature du sujet traité par un artiste, par exemple le portrait, le paysage, la nature morte. Mais avant tout la nudité dans l’art ancien est un attribut de la divinité, le nu par contre n’est pas un genre. Par ailleurs, nous sommes loin de l’Etude de nu de 1854 par Vallou de VILLENEUVE, photographie conservée au Département des estampes et de la photographie, à la Bibliothèque nationale de France, à Paris. Ce nu, en effet, est soigneusement rendu quasiment pudique par un savant drapé subtilement froissé pour être néanmoins suggestif. Nous sommes loin aussi du travail photographique d’Emile BAYARD, objet de l’ouvrage intitulé Le Nu esthétique, paru en octobre 1902. Nous avions affaire alors à des artistes qui prétendaient à la volonté de créer des œuvres artistiques d’après nature, dans une ontologie de la relation du modèle et de la copie. Ce n’est donc plus ce à quoi nous avons affaire avec les photographies d’Hervé RABOT : de la couleur d’où « elles » surgissent, leur nudité semble nous contrarier ou nous fasciner, nous choquer ou nous séduire, nous troubler ou peutêtre nous libérer. Ces photos de nus sont brutes, sans concessions et naturelles. Les femmes photographiées sont loin de correspondre aux canons de beauté traditionnels : elles sont, peut être, notre voisine, notre tante, notre mère, notre sœur : la femme de tous les jours, dans une nudité rendu agressive en apparence puis qu’elle dévoile une intimité crue. Les photographies d’Hervé RABOT proposent, par leur caractère a priori transgressif, un regard contemporain sur la question de la nudité et s’ouvrent à une dimension sociologique. Et c’est en effet de regard qu’il s’agit, et avant tout de celui que ces femme portent, le plus souvent indirectement, sur ceux qui vont les regarder dans la posture qu’elles ont décidée car ces femmes ont un regard et ce regard est bien ce qui nous fascine. HERVE RABOT Né en 1951 à Mamers, Sarthe, France, vit près de Paris. Diplômé d’architecture (DPLG) en 1978, U.P.A. Nantes. Exerce la profession d’architecte de 1978 à 1983 tout en pratiquant la photographie à laquelle il décide de se consacrer en 1983. Il fait partie de l’agence VIVA de 1982 à 1983 et la quitte pour réaliser avec Patrick Toth un projet photographique personnel : “Marches en France”. Depuis, il s’est souvent attaché à inscrire ses projets artistiques dans le cadre de missions photographiques culturelles en réussissant à imposer l’autonomie et le caractère de ses propres recherches. Commissaire avec F. Puyplat, de “Entre document et étonnement”, exposition et catalogue : Photographie britannique ancienne et contemporaine pour le Mai de la Photo 1992 Ville de Reims. Direction artistique du Mai de la Photo 1996 Ville de Reims et conception du catalogue, avec Jean-Marc Huitorel et Priorité Ouverture, pour “Question de Genres - Photographie et Art Contemporain”. Direction artistique du festival Photos&Légendes 2004-2005-2006 ville de Pantin Responsable d’ateliers de photographie à l’E.R.B.A Rennes, 1990 à 1997. Professeur territorial d’enseignement artistique et directeur de l’école municipale d’arts plastiques de la Ville de Pantin depuis 1998. Lauréat en 1983 du prix attribué par la Fondation Nationale de la Photographie Lauréat du Prix Niepce en 1985. Lauréat en 1986 de la bourse de séjour et de recherche “Villa Médicis hors les murs” décernée par le Ministère des Relations Extérieures. PRINCIPALES EXPOSITIONS PERSONNELLES : 1984 Marches en France, Centre d’Action Culturelle de Montbéliard, France 1985 Prix Niepce, Centre National de la Photographie, Palais de Tokyo Paris Prix Niepce, Musée Nicéphore Niepce, Chalons sur Saône, France 1986 Maison de la Culture, Amiens, France Institut Français de Stuttgart, RFA 1989 Galerie Michèle Chomette, Paris Galerie des Beaux Arts, Nantes, France De rocs en rocs, L’Imagerie, Lannion, France 1992 Galerie Michèle Chomette, Paris 1993 Prieuré des Bénédictins, Vitré, France 1994 Un noir tellement blanc, Galerie Michèle Chomette, Paris 1995 Un noir tellement blanc, Le Triangle, Rennes, France A Contre-Nuit, Galerie Michèle Chomette, Paris 2000 Discrets Séismes, Galerie Michèle Chomette, Paris Mises en musique instantanée d’un extrait de l’exposition Discrets Séismes dans le cadre du FESTIVAL DE JEUNES SPECTACLES , Le Kaléidoscope bleu, Paris 2002 Discrets Séismes, Grandes Galeries de l’École Régionale des Beaux-Arts de Rouen, France 2003 Discrets Séismes & Effractions, Le Parvis, Scène Nationale, Tarbes France Le Roncier - photographies couleur et jet d’encre N.B 1987 2003, Galerie Michèle Chomette, Paris 2007 Avec Elles, Loft de la Galerie Kahn, Paris 2008 Avec Elles & Autres Feux, IUFM Bretagne -site de formation- Espace artistique et culturel: EC’ARTS, Rennes 2009 Avec Elles & Autres Feux, Atelier C- rue Georges Thill, Paris 2010 Le Roncier & Avec Elles, Galerie Michel Journiac - UFR_Arts plastiques Université Paris 1 Dans le cadre de l’exposition, un Débat est organisé. DÉBAT LE 23 NOVEMBRE - 18 heures amphithéâtre Débat animé par SANDRINE MORSILLO (Université Paris 1). Avec Hervé RABOT RICHARD CONTE (Directeur du CERAP, Université Paris 1), MICHELLE DEBAT (Université Paris 8, Esthétique), JACINTO LAGEIRA (Université Paris 1, Esthétique), GISÈLE GRAMMARE (Université Paris 1, Arts plastiques), AGNÈS TRICOIRE (déléguée de l’Observatoire de la liberté d’expression en matière de création de la Ligue des droits de l’homme), Galerie Michel Journiac Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne UFR d’arts plastiques et sciences de l’art 47-53 rue des Bergers,75015 Paris Métro Lourmel, Charles-Michels [email protected] Ouvert du lundi au vendredi de 13 à 17 heures http://www.galeriemicheljourniac.sup.fr Du 25 Novembre au 16 Décembre 2010 vernissage le 30 Novembre à partir de 17h