salle à manger Masson

Transcription

salle à manger Masson
la botanique
de la plante à l’objet d’art décoratif
le blé
Le blé est une des céréales les plus
courantes. L’origine de son nom est
francique, blad, ou gauloise, blato,
et signifie “ farine ”. Le mot “ blé ”
désigne tout aussi bien la plante qui
produit la graine avec laquelle on
fait de la farine et du pain que le
grain lui-même.
Cette plante céréalière appartient à
la famille des graminées, du latin
gramen signifiant “ herbe ”, comme
l’avoine, l’orge, le riz et le seigle.
Sa culture remonte aux siècles les
plus reculés. Les Grecs en
attribuaient la bienfaisante invention
à la déesse Cérès, protectrice des
moissons.
salle à manger Masson
Eugène Vallin (salle 6)
Dans cette salle à manger exécutée pour Monsieur Masson (beau-frère de
Monsieur Corbin), entre 1903 et 1904, Eugène Vallin s’inspire de la nature
et lui emprunte quelques éléments, parmi lesquels l’épi de blé.
Cet ensemble de prestige est richement équipé : meubles de luxe, cheminée,
électricité (inventée en 1878), plafond peint, panneaux de cuir sur les murs,
doubles rideaux en velours et soie. On comprend très vite qu’il s’agit d’un intérieur bourgeois. Un sentiment de chaleur et de convivialité se dégage de cet
ensemble fortement allégorique. Les meubles sont réalisés et décorés dans un
langage extrêmement symbolique permettant à Vallin d’illustrer les trois actes
de la vie courante : manger, des épis de blé grimpent sur les pieds des chaises ;
boire, la vigne est sculptée sur le buffet ; se chauffer, le bûcheron débite des
souches sur le bas-relief du conduit de cheminée. Les épis de blé symbolisent
à la fois l’abondance et la richesse, mais aussi le partage du pain autour de la
table. Plaqués sur les pieds des chaises, les épis semblent émerger du sol.
Au plafond, le décor peint, imaginé par Victor Prouvé reprend l’aspect
symbolique de la pièce : les cinq sens sont représentés par des jeunes femmes,
allégories du toucher, du goût, de l’ouïe, de l’odorat et de la vue.
Cet ensemble d’exception a subi plusieurs modifications pour pouvoir être adapté à ses différentes résidences d’accueil.
le travail de l’ébéniste
Le nom ébéniste tire son origine du mot ébénier connu sous le nom plus commun d’ébène. Cet arbre, essentiellement présent en Asie du Sud est prisé pour sa
couleur noirâtre, son aspect luisant et sa résistance ; il est d’autre part facile à travailler. Dès l’antiquité, on fabrique des objets de luxe et des statues en ébène.
L’ébéniste utilise l’essence d’ébène parmi de nombreuses autres essences de
bois fruitiers rares ou exotiques. Comme le menuisier, il travaille le bois, mais les
meubles qu’il réalise sont des pièces de luxe. L’une des principales techniques
qui caractérise son travail est celle de la marqueterie.
Un autre artiste
de l’École de Nancy
a emprunté cette plante
pour l’exécution
d’un meuble.
De quel meuble s’agit-il ?
Quel artiste l’a réalisé ?
?
L’art de la marqueterie est ancien. Né en Asie Mineure, il se répand avec succès
en Italie au XIVe siècle et en France dès le XVe siècle. C’est au départ un travail
d’incrustation. Les bois d’origine, de qualités et de couleurs différentes, sont
taillés en feuilles extrêmement minces, insérées dans des espaces aménagés
dans le meuble. Progressivement, la technique évolue et les éléments découpés
sont plaqués et collés, bord à bord, sans jamais se chevaucher.
La marqueterie a subi les effets de mode. Elle renaît à la fin du XIXe siècle avec
des créateurs comme Gallé et Majorelle qui développent un nouveau style. Les
artistes du courant Art Nouveau créent des meubles aux architectures souples
sur lesquels sont plaqués des décors marquetés constitués d’éléments végétaux
aux formes courbes.
Des ateliers d’ébénisterie et de marqueterie existent encore aujourd’hui. Si les
techniques sont bien maîtrisées, les artisans œuvrent surtout pour le renouvellement décoratif.

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