william christie
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LES ARTS FLORISSANTS WILLIAM CHRISTIE Les Paladins Comédie-ballet en trois actes, 1760 OPERA de LYON JEAN-PHILIPPE RAMEAU LES PALADINS Comédie-ballet en trois actes Livret attribué à Duplat de Monticourt Créé le 12 février 1760, à l’Académie royale de musique (Paris) Anders J. Dahlin haute-contre ATIS Katia Velletaz soprano ARGIE Matthieu Lécroart basse ANSELME Danielle de Niese soprano NÉRINE João Fernandes basse ORCAN Emiliano Gonzalez-Toro haute-contre LA FÉE MANTO Jeffrey Thompson haute-contre UN PALADIN José Montalvo & Dominique Hervieu mise en espace ORCHESTRE & CHŒUR DES ARTS FLORISSANTS WILLIAM CHRISTIE DIRECTION MUSICALE Dimanche 27 novembre 2005 à 17 heures Dans le cadre du Festival de Musique ancienne de Lyon JEAN-PHILIPPE RAMEAU (1683-1764) LES PALADINS Rameau avait cinquante ans lorsqu’il apparut sur la scène lyrique, avec sa tragédie en musique Hippolyte et Aricie (1733). Ce premier chefd’œuvre déclencha l’une de ces querelles esthétiques dont la France avait le secret, rangeant la société parisienne entre les défenseurs de cette musique riche, hardie, imaginative (les ramistes) et les tenants du modèle classique de la tragédie en musique telle que l’avait si bien illustré Jean-Baptiste Lully un demi-siècle plus tôt (les lullistes). Cette bataille se fit de plus en plus âpre, atteignant son sommet d’intensité au moment de la création de Dardanus, en 1739. L’un des points qui avaient semé la discorde était le caractère général des danses de Rameau. Le compositeur bourguignon n’avait nullement remis en cause la place primordiale de l’art chorégraphique dans l’opéra français et, à l’instar de ceux de Lully, ses ouvrages regorgent de ballets bigarrés, propres à mettre en valeur l’excellence du corps de ballet de l’Académie royale de musique. Chez Lully, ces parenthèses divertissantes restaient toujours d’une exquise courtoisie, avec des mélodies aisément mémorisables et une orchestration souvent banale : le compositeur florentin réservait son génie aux superbes monologues qui faisaient la grandeur de ses protagonistes. Au contraire, Rameau n’hésitait pas à insuffler dans ses propres numéros dansés la même inventivité harmonique, rythmique et mélodique que dans les passages chantés les plus nobles. Dans ses opéras-ballets, ses comédies-ballets, ses actes de ballets aussi bien que dans ses tragédies en musique, il composa des dizaines de danses qui séduisent autant par leur vitalité que par leur hardiesse et leur invention. Ce sont des hordes de démons qui surgissent, les armes de guerriers qui s’entrechoquent, les sauvages d’Indes rêvées qui se livrent à leurs cérémonies étranges, les bergers qui s’ébattent dans les prés en fleurs. 2 Quelques années plus tard, en 1752, la représentation à Paris de l’opera buffa de Pergolèse La serva padrona [La Servante maîtresse] par une troupe italienne fit éclater une nouvelle bataille, la querelle des Bouffons, qui agita musiciens, philosophes et mélomanes pendant deux ans. Rousseau ne fut pas le dernier à l’alimenter, exhortant les musiciens français à imiter le « naturel » italien, comme il en donnait l’exemple dans son propre Devin du village (un charmant petit intermède dans lequel on est en droit de ne pas voir un chef-d’œuvre). Rameau, bien entendu, était directement visé avec son art si sophistiqué. On lui reprochait notamment de mêler chant et danse dans ses ouvrages, quand le goût italien exigeait qu’ils fussent séparés. On condamnait également le recours à la magie, dont regorgeait l’opéra français – d’essence mythologique alors que l’opera seria italienne préférait la force édificatrice des sujets historiques. On fustigeait enfin un chant jugé empesé, trop lié au rythme de la langue parlée, quand l’opéra italien délivrait de si ravissantes mélodies. A cette époque, Rameau n’avait plus grand-chose à prouver et bénéficiait d’admirateurs fidèles. A en croire Grétry, il aurait déclaré que, s’il n’avait eu que trente-cinq ans, il se serait volontiers rendu en Italie pour y apprendre l’art de Pergolèse mais que, « à plus de soixante ans, on doit rester où l’on est ». Il traversa donc ces débats sans varier d’un pouce dans sa manière de faire. Mieux, il produisit un opéra où il s’ingéniait à prendre le contre-pied de ce que préconisaient ses détracteurs, non sans une pointe de provocation : Les Paladins. Rameau désigna comme une comédie-lyrique ce curieux mélange des genres, à la croisée entre le divertissement, l’opéra-ballet et la tragédie en musique. Le chant s’y mêle à la danse, le comique au plaintif, le trivial au merveilleux, la noble déclamation à la française y côtoie d’étincelantes vocalises à l’italienne dans un syncrétisme virtuose. Le chant de Pergolèse s’invite même, parfois, au milieu des airs et ariettes. A la scène 5 de l’acte I, par exemple, après l’Air un peu gai et tendre d’Atis « Quand sous l’amoureuse loi », où les deux hautbois obligés sont invités à jouer « un peu gai à la française », vient un duo avec Argie, « Vous m’aimez », qu’un copiste de 1770 jugea suffisamment italien pour l’intituler « Duo amoroso »... En fait, les partisans de Pergolèse sont loin d’être seuls visés : comme il l’avait fait en 1745 dans Platée, Rameau renvoie dos à dos les adversaires et porte une charge subtile mais efficace contre la tragédie lyrique, dont il n’hésite pas à railler quelques travers : poncifs de situation (pastorale, démons, magie et palais merveilleux) et tics musicaux. Cette musique jubilatoire, toujours en mouvement, est remplie de faux-semblants et de clins d’œil : à soixante-dixsept ans, Rameau fait preuve de l’ardeur et l’imagination d’un jeune homme, composant quelques-unes des pages les plus inventives de sa carrière. On y apprécie la variété, le contraste autant que le raffinement des couleurs et des harmonies. 3 LES PALADINS Les Paladins occupèrent Rameau plus longtemps qu’à l’habitude. Dès août 1756, une lettre anonyme informe un membre de la cour Palatine à Mannheim que Rameau « a écrit la musique d’un opéra bouffon ». Et les recherches les plus récentes datent de cette même année le manuscrit autographe conservé à la Bibliothèque nationale de France. Toutefois, l’ouvrage n’avait pas encore trouvé là sa forme définitive. Rameau procéda à certaines corrections et coupures, comme le veut l’usage, en faisant passer la partition à l’épreuve de la réalité : c’est-à-dire au fil des répétitions précédant la création. L’un des faits les plus notables est la révision complète de l’orchestration, afin de dégager deux parties de cor inhabituellement développées pour l’époque : entre-temps, le compositeur avait eu connaissance de l’arrivée, au sein de l’orchestre, de deux cornistes expérimentés. La première eut lieu à l’Académie royale de musique le 12 février 1760. Boudé par le public, l’avant-dernier ouvrage lyrique de Rameau (avant Les Boréades) quitta l’affiche au bout de quinze représentations, le 20 mars, et ne fut même pas gravé pour l’édition. Un commentateur contemporain se réjouit, comparant Rameau à Shakespeare : « Rameau, à la fin de sa vie, nous a tout simplement donné son Falstaff. » Mais, à la page « Février 1760 » de son Journal historique, le chansonnier Charles Collé y alla d’un commentaire assassin : « Le mardi, 12 du courant, l’Académie royale de musique donna la première représentation des Paladins, ballet héroï-comique, musique de Rameau, les paroles d’un anonyme qui a eu l’esprit de se cacher assez bien jusqu’à présent... » Avant de conclure : « Et voilà ce que c’est que d’avoir eu la prétention de dire qu’on mettra la gazette de Hollande en musique ; d’avoir, sans pitié et sans raison, sacrifié comme un stupide le Poète à son orgueil musical ; d’avoir réduit le plaisir de l’Opéra à des sons. [...] Rameau a paru radoter ; et le public lui dit qu’il est temps de dételer. » Une parodie de Le Monnier, Les Pèlerins de la courtille, fut donnée à l’Opéra-Comique dès le 22 mars 1760, sans plus de succès. 4 Le seul point épargné par la critique, à la création, fut l’orchestration – qui, aujourd’hui encore, continue d’étonner. Le Mercure fit même cette analyse louangeuse : « La musique porte la marque de l’illustre compositeur. Comme c’est généralement le cas avec sa musique, elle est beaucoup mieux rendue à chaque exécution. Justice est faite à la beauté et à la nouveauté des symphonies [c’est-à-dire des passages purement orchestraux]. L’ouverture a été fort applaudie. » L’ouverture est en effet l’un des morceaux les plus intéressants de l’œuvre. Depuis deux décennies, la solennelle ouverture à la française avait perdu de son aura et, dans ses ouvrages précédents, Rameau avait déjà proposé de nombreuses manières de la remplacer. Dans Les Paladins, il franchit un pas supplémentaire en composant un morceau concertant et qui annonce plusieurs thèmes de l’opéra, à la manière des grandes ouvertures romantiques. Par son caractère changeant, par ses contrastes marqués, elle préfigure les sautes d’humeur constantes de ce qui va suivre. LES PALADINS On reconnaît au fil de la partition la palette sonore typique de Rameau, avec des flûtes et des piccolos incisifs, des bassons souvent perchés dans l’aigu de leur tessiture, une écriture de cordes particulièrement inventive. Parmi les effets les plus spectaculaires, on peut citer l’entrechoc d’accords en cordes pincées de l’Annonce du geôlier (I, 1), évoquant le bruits des clefs d’Orcan ; les batteries de notes répétées dans le chœur « C’est un éclair qui fend » (I, 6) ou dans l’Air de furie (II, 8) ; l’alternance rapide entre « gracieux » et « marqué » dans la Loure (I, 6) ; les cavalcades de violons quand Anselme laisse éclater sa rage dans « C’est ce poignard, perfide » (II, 4), puis les tremblements de cordes trahissant sa colère dans le dialogue suivant avec Orcan (II, 5) ; les accords joyeux des cordes pincées dans l’Entrée très gaye des troubadours (II, 10) ; les multiples mordants et les nuances contrastées de l’Air pour les pagodes (III, 2). Et l’on pourrait multiplier les exemples... L’autre trait éminent des Paladins est sa richesse rythmique. Rarement, avant Mozart, on aura rencontré un rythme si plein de verve et d’imagination. La musique ne reste jamais figée dans un moule rythmique, mais rebondit sans cesse sur de courtes formules, des déplacements d’accents, des changements de mètre et de tempo. Les indications de détail sont extrêmement précises (une précision qui concerne également le caractère, les nuances ou l’ornementation). Ces qualités suffisent à faire le prix des Paladins : le propos n’y est délibérément pas d’atteindre aux abîmes de l’âme, mais de s’amuser et de briller de mille feux. Attribué à Duplat de Monticourt, le livret anonyme situe l’action au Moyen Age, en Vénétie. L’intrigue est des plus minces, ce qui rend la performance de Rameau plus considérable encore. Elle s’inspire d’une fable de La Fontaine, Le petit chien qui secoue de l’argent et des pierreries, qui puise elle-même dans le poème épique de l’Arioste Orlando furioso (chant XLIII). On a pu y voir une forme de discrète subversion, la femme (Argie) étant amenée à choisir elle-même son conjoint (Atis) en dépit de toutes les conventions sociales. Mais il s’agit surtout d’une histoire suffisamment bigarrée pour offrir de larges espaces à la danse et à la loufoquerie : Argie, éprise d’Atis qu’elle croit mort, est retenue prisonnière du vieux sénateur Anselme, son tuteur, qui entend l’épouser de force ; Atis tentera vainement de la délivrer, et les amants se retrouveront grâce au concours de la fée Manto, qui bernera le barbon et transformera sa demeure en somptueux palais chinois. Deux trios de personnages se dégagent de ce canevas. Le premier, constitué du paladin Atis, d’Argie et d’Anselme, appartient au registre tragique et pastoral. Le second, trio bouffe, est formé de la soubrette Nérine (confidente d’Argie), du rustre et couard Orcan (serviteur d’Anselme) et de Manto. Le couple formé d’Atis et Argie déploie une palette d’émotions particulièrement large, du désespoir à l’héroïsme, en passant par tous les états de l’amour et de la tendresse. 5 5 Anselme est un personnage ambivalent : effrayant à l’acte I, et notamment lorsqu’il somme Orcan de tuer Argie, il se mue en pleutre ridicule dans le troisième (« Tu me suivras », III, 3). Le portrait d’Orcan est particulièrement délicieux. On ne peut s’empêcher d’éprouver quelque sympathie à l’égard de ce grand dadais qui joue au dur, avec sa grosse voix qui n’effraie personne, sinon luimême. Lorsqu’il essaie de séduire Nérine (I, 3), il prend presque des accents de Monostatos, le geôlier vicieux de La Flûte enchantée : grondant, susurrant, roucoulant – en vain. Plus loin, seul avec le poignard qui doit tuer Argie (I, 6), il affecte un ton outragé avant de trembler de toute sa voix, terrifié à l’idée de ce crime. Nérine, qu’Orcan essaie tant de séduire, lui offre une réplique des plus spirituelles. On ne peut s’empêcher de penser, en entendant cette peste charmante et manipulatrice, à la Serpina de la Servante maîtresse, celle-là même qui fit tant parler dans les chaumières musicales quelques années plus tôt. Serpina, dont le nom signifie « petit serpent » – c’est à ce même animal qu’Orcan compare Nérine lorsqu’il comprend qu’elle s’est jouée de lui (Duo vif « Serpent, retire-toi », I, 3), Les deux duos de la soubrette avec Orcan sont de purs joyaux comiques, et elle atteint des sommets de roublardise dans sa fausse Ariette amoureuse « C’est trop soupirer » (II, 7), avec ses vocalises enflammées. L’androgyne Manto, deus ex machina d’une histoire d’amour qui semblait bien mal embranchée, joue elle aussi avec sur plusieurs registres. Flamboyante (ariette gaye « Le printemps des amants »), puis sentencieuse (air « De ta gravité ») lorsqu’elle offre ses richesses contre l’amour d’Anselme (III, 2), elle sème avec malice la zizanie entre Anselme et Argie dans le trio de la scène suivante (« Vengeons, vengeons »), avant d’apparaître dans toute sa majesté (« Reconnaissez Manto », III, 4). Après cet épisode, nous n’entendrons plus guère chanter : le duo d’amour attendu d’Atis et Argie retrouvés (« Ah ! que j’aimerais »), un Chœur en rondeau glorifiant l’hymen (« L’amour chante »), une ariette gaie d’Atis tirant la morale de l’histoire, avec force vocalises triomphatrices. Ces morceaux sont imbriqués au sein d’un long divertissement dansé, comme c’était déjà le cas pour la scène finale de l’acte II. Car une fois le cas des humains résolu, c’est à la danse, et à elle seule, que Rameau veut donner le dernier mot. 6 LES PALADINS LES PALADINS La scène est dans le château d’Anselme et aux environs. ACTE PREMIER Le théâtre représente la principale entrée d’un vieux château, près d’un bois. On voit des tours et des grilles qui défendent ce château. Scène I Enfermée dans une tour par le jaloux sénateur Anselme, qui s’apprête à l’épouser, ARGIE pleure sur son sort (air : « Triste séjour, solitude ennuyeuse »). Sa suivante NÉRINE la réconforte : cet hymen lui offrira l’occasion de rendre au vieil homme la monnaie de sa pièce (air : « Qu’il faut attendre l’époux »). Convaincue que son amant Atis n’est plus, ARGIE est inconsolable ; NÉRINE tente à nouveau de lui redonner courage (ariette vive : « L’amant, peu sensible et volage »). Scène II Le geôlier ORCAN paraît, et les deux femmes le supplient vainement de les laisser s’échapper (trio : « Non, non, non, non »). Scène III Restée seule avec ORCAN, NÉRINE essaie encore de le fléchir (récit et air : « Seras-tu toujours inflexible »), en réponse de quoi le geôlier lui déclare sa flamme (air : « Ma voix deviendrait plus sonore »). NÉRINE entre dans son jeu (air : « Ecoute, Orcan, je finirai tes peines »), mais déclenche finalement son courroux (duo vif : « Serpent, retire-toi »). Scène IV L’arrivée d’une troupe de paladins déguisés en pèlerins interrompt la scène. NÉRINE instruit sa maîtresse de l’événement, décrivant avec enthousiasme la beauté du jeune homme qui mène la petite troupe (« Estil beau comme le jour ? »). ARGIE se prend à rêver qu’il s’agisse d’Atis. 7 SYNOPSIS Scène V C’est lui, en effet, et il invite tout le monde à l’amour (ariette vive et gaie : « Accourez, amants »). ARGIE, toujours perdue dans sa rêverie, ne s’est pas aperçue de sa présence. Lorsqu’il se jette à ses pieds, elle n’ose croire à l’évidence. ATIS la rassure sur son identité (air un peu gai et tendre : « Quand sous l’amoureuse loi »). ARGIE lui apprend qu’Anselme est en route pour l’épouser. Les deux jeunes gens décident de braver le jaloux avec la force de leur amour (duo : « Vous m’aimez »). Les pèlerins continuent leurs danses, quand éclate un « bruit de guerre ». Scène VI ORCAN fait irruption, armé d’une cuirasse ridicule. Il tente d’intimider Atis, en vain, et c’est lui qui tremble à présent (air : « Je meurs de peur s’il ne fuit pas »). Atis lui porte un coup (duo : « Défends-toi ») mais ORCAN tombe de frayeur, suppliant NÉRINE d’implorer la bonté de son assaillant. Les pèlerins l’enrôlent de force dans leurs rangs (chœur : « Qu’il soit armé pèlerin »). Des danses marquent la cérémonie de la réception d’ORCAN, accroissant la frayeur du geôlier. ARGIE le pare de coquillages, ATIS lui remet le Chapeau du voyage et NÉRINE, enfin, le Sceptre du pèlerin (chœur : « Le joli, le gentil pèlerin »). Les pèlerins reprennent leurs danses, mais elles sont interrompues par l’arrivée imminente d’ANSELME, à la stupeur générale (chœur : « Fuyez Atis, sauvons-nous »). ATIS refuse de fuir et décide de braver le barbon, tandis que l’assemblée se disperse (chœur : « C’est un éclair qui fend l’air »). ACTE DEUXIÈME Le théâtre représente un hameau, près du château d’Anselme, qu’on voit dans le fond. Scène I Les serviteurs d’ANSELME saluent leur maître, qui commence à comprendre que des événements imprévus sont en train de bouleverser la vie du château. Scène II Entre ORCAN, en habit de pèlerin, courant comme un homme égaré. Dans un récit sans queue ni tête, il conseille à ANSELME de fuir en diligence et lui révèle qu’Argie s’est faite pèlerine. 8 Scène III ARGIE survient justement, chantonnant dans son habit de pèlerine. Ce déguisement éveille les soupçons d’ANSELME, qui lui demande des explications. Elle avoue qu’elle s’apprêtait à s’enfuir avec Atis, ce qui met ANSELME en colère (air : « Vous méditiez, perfide ! une action aussi SYNOPSIS noire ? »). ARGIE supplie ANSELME de la laisser aimer Atis, promettant en échange d’aimer son tuteur comme un père. ANSELME feint de se laisser attendrir et lui révèle même l’existence d’un trésor qui lui est destiné. Scène IV Une fois la jeune fille sortie, ANSELME laisse éclater sa soif de vengeance (air : « C’est ce poignard, perfide »). Scène V ANSELME remet à ORCAN un poignard et du poison pour qu’il tue Argie. ORCAN tremble à l’idée de ce meurtre mais, redoutant plus encore la colère de son maître, finit par accepter. NÉRINE, qui a épié la scène, court avertir Atis de ce qui se trame. Scène VI ORCAN confie sa peur, écouté en cachette par NÉRINE revenue. Scène VII NÉRINE feint de ne pas voir ORCAN et chante tout haut qu’elle est amoureuse de lui (ariette : « C’est trop soupirer »). ORCAN tombe dans le piège et l’aborde (duo : « Non, non, je ne puis dire »). Un bruit effrayant se fait entendre ; une troupe de démons et de furies sort du bois précipitamment, et encercle ORCAN. Scène VIII Ces monstres ne sont autres qu’ATIS et les paladins déguisés. Ils désarment ORCAN, se saisissent du poignard et du poison qu’il avait sur lui et le menacent de retourner ces armes contre lui (chœur : « Frappons, frappons notre victime »). Scène IX ARGIE gracie ORCAN. Les paladins sortent et vont ôter leurs déguisements tandis qu’ATIS espère un destin plus doux. Scène X Paladins et paladines reviennent, et ATIS salue leur courage et leur dévouement (« Formez les nœuds les plus charmants »). On chante et on danse à l’amour triomphant (ariette lente : « Je vole, Amour, où tu m’appelles »). Les réjouissances sont interrompues par un tumulte : c’est ANSELME qui avance, à la tête de son armée. ATIS est décidé à braver son courroux et pénètre avec sa suite dans le château. 9 9 ACTE TROISIÈME Le théâtre représente les mêmes lieux qu’au second acte. Scène I ANSELME, une épée à la main, s’apprête à assaillir le château (air : « Tu vas tomber sous ma puissance »). Mais, tandis que l’on dispose les échelles pour escalader les murs, la bâtisse se transforme soudain en un palais chinois, placé au centre de jardins magnifiques (air : « Quels jardins délicieux »). La métamorphose est l’œuvre de la fée MANTO, qui paraît sous la forme d’une esclave maure. Scène II ANSELME interroge l’esclave sur l’identité du maître des lieux. Elle déclare en être la propriétaire et ANSELME, croyant s’adresser à une déesse, se jette à ses pieds. MANTO lui promet toutes ces richesses en échange de son amour (ariette gaye : « Le printemps des amants », puis air : « De ta gravité »). ANSELME cède, mu par l’appât du gain. MANTO ordonne aux Pagodes ornant le jardin de s’animer. Les statues dansent autour d’ANSELME dans des attitudes comiques. La fée demande alors à ARGIE de paraître, au grand trouble d’ANSELME. Scène III ARGIE s’étonne de voir son futur époux soupirer aux pieds d’une autre femme (air ironique : « Il faut savoir vaincre », air un peu gay : « Le crime n’est pas d’aimer »). Saisi de honte, ANSELME tente une vaine explication, puis assure MANTO de sa fidélité (trio : « Vengeons, vengeons cet outrage »). Scène IV MANTO dévoile son identité et rend ATIS à ARGIE, à leur grande joie (duo : « O Divinité secourable »). On entend les premiers éclats de la fête (air : « Je vois la foule qui s’avance »). ARGIE et ATIS se promettent un amour éternel (duo : « Ah, que j’aimerai mon vainqueur »). ANSELME sort désespéré. Les paladins et les suivants d’ATIS et de MANTO entrent sur scène sous les déguisement les plus variés (chœur en rondeau : « L’Amour chante, l’Hymen soupire »), et une succession de danses salue cet heureux dénouement. 10 WILLIAM CHRISTIE Direction musicale Claveciniste, chef d’orchestre, musicologue et enseignant, William Christie est l’artisan de l’une des plus remarquables aventures musicales de ces vingt-cinq dernières années. Pionnier de la redécouverte, en France, de la musique baroque, il a révélé à un très large public le répertoire français des XVIIe et XVIIIe siècles. Né à Buffalo (Etat de New York, Etats-Unis), il a étudié à Harvard et à Yale et s’est installé en France en 1971. Sa carrière a pris un tournant décisif quand il a fondé, en 1979, Les Arts florissants. A la tête de cet ensemble instrumental et vocal, il a imposé très vite, au concert et sur les scènes d’opéra, une griffe très personnelle de musicien et homme de théâtre, renouvelant l’interprétation d’un répertoire jusqu’alors largement négligé ou oublié. Mais c’est la création d’Atys de Lully à l’Opéra-Comique qui lui a offert, en 1987, sa véritable consécration publique nationale et internationale. Maître incontesté du baroque français, il explore avec un égal bonheur la musique italienne, Purcell, Haendel, Mozart ou Haydn. En témoigne son abondante production discographique, publiée chez Harmonia Mundi et Warner Classics/Erato (plus de 70 enregistrements couronnés de nombreux prix et distinctions en France et à l’étranger). Depuis novembre 2002, William Christie et Les Arts florissants enregistrent pour Virgin Classics. En tant que chef invité, William Christie répond régulièrement aux sollicitations de festivals d’art lyrique comme Glyndebourne (où il a dirigé, à la tête de l’Orchestre de l’Age des Lumières, Theodora puis Rodelinda, de Haendel, qui a été repris en janvier 2002 au Théâtre du Châtelet) ou de scènes comme l’Opernhaus de Zurich, où il a dirigé Iphigénie en Tauride de Gluck, Les Indes galantes de Rameau et en février 2004 Radamisto de Haendel. Depuis 2002, il est régulièrement invité par l’Orchestre philharmonique de Berlin. La formation et l’insertion professionnelle des jeunes artistes sont également au cœur des préoccupations de William Christie, qui a révélé en vingt-cinq ans d’activité plusieurs générations de chanteurs et d’instrumentistes. En charge de la classe de musique ancienne au Conservatoire national supérieur de musique de Paris de 1982 à 1995, il est fréquemment invité à diriger des master-classes et des académies, comme celles d’Aix-en-Provence ou d’Ambronay. Soucieux d’approfondir son travail de formateur, il a fondé à Caen une académie pour les jeunes chanteurs, Le Jardin des voix, dont les deux premières éditions en 2002 et 2005 ont eu un très large retentissement en France, en Europe et aux Etats-Unis. William Christie a acquis la nationalité française en 1995. Il est officier de la Légion d’honneur et des Arts et des Lettres. 11 LES INTERPRÈTES José Montalvo & Dominique Hervieu, mise en espace Dominique Hervieu pratique la danse classique pendant douze ans, principalement avec Michèle Latini, et aborde ensuite la danse contemporaine avec Peter Goss, Alwin Nicolaïs, puis avec Hervé Diasnas, qu’elle suit jusqu’à la création du spectacle Mort d’un papillon, dont elle est interprète. Après des études d’histoire de l’art et d’arts plastiques, José Montalvo apprend la danse auprès de l’Américain Jerome Andrews, ainsi que de Françoise et Dominique Dupuy, disciples du chorégraphe « expressionniste » Jean Weidt. Il danse dans leur compagnie, Les Ballets modernes de Paris, et enrichit sa formation en suivant les stages de Carolyn Carlson, Lucinda Childs, Alwin Nikolaïs et Merce Cunningham. Il commence par réaliser de courtes pièces ludiques, tour à tour dérisoires, érotiques, tragiques, comiques, pour lesquelles il reçoit des prix aux concours de Nyon (1986), Paris (1987) et Cagliari (1988). Ces pièces sont interprétées par Dominique Hervieu : c’est le début d’une profonde complicité, qui donne naissance à la Compagnie MontalvoHervieu (1988). Entre 1989 et 1991, ils approfondissent leur réflexion sur la place de l’artiste dans la cité, à travers la création d’événements hors normes qui suscitent la participation du public. José Montalvo s’investit dans la production d’un ensemble d’œuvres qui se répondent et qui, tout en se suffisant à elles-mêmes, puissent être un jour saisies dans leur ensemble, à la manière d’une grande fresque baroque. De 1991 à 1998, Dominique Harvieu est l’interprète principale et l’assistante de toutes les pièces chorégraphiques de la compagnie : Hollaka hollala (1994), La Gloire de Jérôme A., Pilhaou Thibaou et Les Surprises de Mnémosyne (1996), La Mitrailleuse en état de grâce et Paradis (1997). En 1998, Dominique Hervieu et José Montalvo sont nommés codirecteurs du Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne. Ils signent ensemble la chorégraphie des pièces Le Jardin de Io Io Ito Ito (1999), Le Rire de la Lyre à l’Opéra national de Paris (1999), Les Mitrailleuses en état de grâce II et III (grands prix au Concours international de danse de Paris en 1999 et 2000), Variation au paradis (2000, pour l’ouverture du 53e Festival international du film de Cannes), Babelle heureuse (2002), On danse (2005). En juin 2000, José Montalvo est nommé directeur de la danse au Théâtre national de Chaillot, où Dominique Hervieu devient directrice de la mission jeune public et des actions auprès du public. En juillet 2001, ils sont nommés chevaliers des Arts et des Lettres. En février 2001 à Londres, ils reçoivent un « Laurence Olivier Award » pour Le Jardin de Io Io Ito Ito, meilleur spectacle de danse de l’année. En mai 2004, au Théâtre du Châtelet à Paris, ils créent la chorégraphie et la mise en scène des Paladins, avec les Arts Florissants sous la direction musicale de William Christie. Unanimement salué par la presse, le spectacle est repris à Caen, Londres et Shanghai à l’automne 2004. 12 LES INTERPRÈTES Anders J. Dahlin, haute-contre Né en 1975 à Leksand (Suède), Anders J. Dahlin a étudié au conservatoire de Falun, à l’Académie de musique d’Oslo et à l’Académie royale danoise d’opéra. Il se produit régulièrement avec les plus grands orchestres scandinaves et dans les principaux festivals européens. Il a travaillé avec des chefs comme Christophe Rousset, Hervé Niquet, William Christie, Frans Bruggen, Philippe Herreweghe, Alessandro De Marchi, Adám Fischer, Robert King, Stephen Layton, Iona Brown, Erik Eriksson, Manfred Honeck, Tönu Kaljuste, Philippe Pierlot et Roy Goodman, à travers l’Europe, au Maroc, aux Etats-Unis et au Japon. Le répertoire d’Anders J. Dahlin va de Monteverdi à la création contemporaine, avec une prédilection les œuvres sacrées de Bach, Haendel, Mozart ou Haydn et l’opéra baroque. Le public de l’Opéra de Lyon a pu l’entendre au printemps 2005 dans L’incoronazione di Poppea (Lucano et le Premier soldat) sous la direction de William Christie. Cette saison, il reprend cet ouvrage à Toulouse avec Christophe Rousset (la Nourrice), et incarne un Habitant et un Plaisir dans Vénus et Adonis de Desmarets à l’Opéra de Nancy, Phoebus, le Chinois et Obéron dans The Fairy Queen de Purcell au Teatro Cervantes de Málaga, la Messe du couronnement de Mozart avec l’Orchestre symphonique de la Radio suédoise, tout en reprenant le rôle titre de Platée de Rameau avec Christoph Spering. Katia Velletaz, soprano Après avoir étudié la danse classique et le chant au conservatoire de Chambéry, Katia Velletaz se perfectionne auprès de Maria Diaconu au Conservatoire supérieur de Genève, où elle obtient le premier prix de virtuosité en 2002. Elle suit également les master-classes de Laura Sartie, Anthony Rolfe-Johnson et Eric Tappy et se produit à la scène et en concert, notamment sous la direction de Gabriel Garrido : La purpura de la rosa de Torrejón y Velasco à Genève et Madrid, La liberazione di Ruggiero dall’isola d’Alcina de Caccini, La virtù de’ strali d’amore de Cavalli, Les Indes galantes... Elle chante Il matrimonio segreto de Cimarosa et La frascatane de Paisiello à l’Opéra de chambre de Genève, Luisa Miller et Gianni Schicchi à l’Opéra de Lausanne, Dido and Aeneas (Seconde Sorcière) avec Hervé Niquet au Grand Théâtre de Genève et La capricciosa corretta de Martín y Soler avec Christophe Rousset à Lausanne, Bordeaux, Vienne et Madrid. Elle a également incarné Aci dans Aci, Galatea e Polifemo de Haendel sous la direction d’Eduardo López Banzo, la Fée Rosée et le Marchand de sable dans Hänsel und Gretel de Humperdinck au Grand Théâtre de Genève avec Armin Jordan et La Musica et Euridice (Orfeo de Monteverdi) avec Il Giardino Armonico. 13 Matthieu Lécroart, baryton-basse Membre dès son plus jeune âge d’une maîtrise d’Ile-de-France, Matthieu Lécroart entre ensuite au CNSM de Paris, où il est l’élève de Christiane Eda-Pierre et de Christiane Patard. Il collabore régulièrement avec William Christie et Les Arts Florissants, avec lesquels il a interprété – en concert, sur scène ou au disque – Lully, Rameau (notamment Hippolyte et Aricie et Zoroastre), Purcell (King Arthur), Monteverdi, à Paris, Aix-en-Provence, Monte-Carlo, Londres, Edimbourg, Bruxelles, Zurich, Lucerne, Amsterdam, Vienne, Chicago, New York... Il a chanté Papageno (La Flûte enchantée) à Saint-Céré, Peralada (Espagne) et Compiègne ; Figaro (Les Noces de Figaro) en tournée en France ; Marullo (Rigoletto) et Samuel (Un ballo in maschera) à Rennes ; le Directeur (Les Mamelles de Tirésias) à Enghien ; Les Amours de Ragonde de Mouret à Versailles ; Lescaut (Manon Lescaut d’Auber) au Festival de Wexford ; Zémire et Azor de Grétry à Nantes, Ambronay et Città di Castello (Italie). En version de concert, il a chanté Curio (Giulio Cesar) en tournée européenne avec Concerto Köln et René Jacobs ; et un Serviteur (Capriccio) au Théâtre des Champs-Elysées, avec l’Orchestre national de France dirigé par Gustav Kuhn. A Lyon, il a incarné Hymen, Sleep et Winter dans The Fairy Queen et le rôle titre de l’Orfeo de Monteverdi. Danielle de Niese, soprano A vingt-sept ans, Danielle de Niese est promise à une carrière particulièrement brillante. Pendant trois ans, de 1998 à 2001, elle a participé au Lindemann Young Artists’ Development Program du Metropolitan Opera de New York. Elle a débuté au Met en octobre 1998 dans le rôle de Barbarina (Les Noces de Figaro), aux côtés de Renée Fleming, Bryn Terfel et Cecilia Bartoli, sous la direction de James Levine. Elle a chanté Nanetta (Falstaff) à Santa Fè, le rôle titre de L’Enfant et les Sortilèges au Met, Cleopatra dans Giulio Cesare (Haendel) à l’Opéra des Pays-Bas et à l’Opéra de Paris, Lauretta (Gianni Schicchi), à Los Angeles et à Tokyo, sous la direction de Seiji Ozawa, Zerlina (Don Giovanni) au Printemps de Prague, Les Indes galantes à l’Opéra de Paris, Musetta (La Bohème) à Ravenne sous la direction de Lorin Maazel, Titania (A Midsummer Night’s Dream de Britten) à Chicago. Elle vient d’incarner Cleopatra à Glyndebourne et y est réinvitée l’été prochain en Adèle (La Chauve-souris). L’Opéra de Lyon l’a invitée la saison dernière à chanter le rôle titre du Couronnement de Poppée de Monteverdi, qu’elle a repris à Chicago et à Zurich. Elle y reviendra en avril prochain pour chanter Despina (Così fan tutte). 14 João Fernandes, basse Portugais né en République démocratique du Congo, João Fernandes commence une carrière prometteuse dès sa sortie de la Guildhall School, où il a pu étudier grâce aux bourses conjointes de l’institution londonienne et de la Fondation Gulbenkian au Portugal. Très applaudi pour la conjonction de musicalité, de puissance et de densité tragique dont il a fait preuve dans un répertoire allant de Monteverdi aux créations contemporaines, cet élève de Rudolf Piernay est déjà une gloire naissante de la scène européenne. Il se fait connaître en Europe, en Amérique et en Asie sous la direction de chefs tels que Sir Colin Davis, David Stern, Thomas Sanderling, John Neschling, Christophe Rousset, René Jacobs et William Christie – qui le choisit en 2002 pour son projet Le Jardin des voix. D’ici à fin 2006, il chante notamment Créon (Médée de Charpentier), Pluton (Alceste de Lully), le Ministre et Corésus (Callirhoé de Destouches) avec Hervé Niquet à Montpellier, Metz, Paris, Rouen et Beaune ; et Consiglio (Rappresentatione di Anima e di Corpo de Cavalieri) avec Christina Pluhar à Bruges, Utrecht et Paris. Le public lyonnais l’a découvert la saison dernière en Seneca (Le Couronnement de Poppée) et le retrouvera en avril en Don Alfonso (Così fan tutte). Emiliano Gonzalez Toro, haute-contre Né à Genève de parents chiliens, Emiliano Gonzalez Toro étudie le chant, le piano et le hautbois au Conservatoire de Genève, puis à celui de Lausanne où il remporte un prix de virtuosité avec les félicitations du jury. En 1998 et 1999, il obtient la bourse de la Fondation Ernst Göhner (Migros) et se perfectionne auprès d’Anthony Rolfe-Johnson à Londres. Depuis octobre 2001, il étudie avec le ténor espagnol Ruben Amoretti. Il a débuté sous la direction de Michel Corboz, à l’Ensemble vocal de Lausanne, comme choriste professionnel, puis comme soliste dans des œuvres telles que le Requiem de Mozart, les messes de Haydn, le Messie de Haendel, les Vêpres de Monteverdi, invité dans des festivals comme La Chaise-Dieu, Noirlac, Beaune, les Folles Journées de Lisbonne et Nantes ou Utrecht. Il a enregistré les Vêpres de Monteverdi avec l’ensemble Orlando de Fribourg sous la direction de Laurent Gendre (Cascavelle), La Capricciosa coretta de Martín y Soler (Naïve) et Roland de Lully (Ambroisie). Cette saison, il chante le Remendado (Carmen) à Lausanne, Lucano (Le Couronnement de Poppée) à Toulouse et Eurimaco (Le Retour d’Ulysse) à Genève, ainsi que des concerts de musique sacrée sous la direction de Christophe Rousset et Hervé Niquet. 15 LES INTERPRÈTES Jeffrey Thompson, haute-contre Jeffrey Thompson a étudié le chant à Cincinnati auprès de William McGraw. Après son diplôme en 2001, il a remporté le premier prix au Concours international de chant baroque de Chimay (Belgique), dont le président du jury était William Christie. Il a débuté à Boston dans Ariodante de Haendel sous la direction de Christopher Hogwood, la Messe en si mineur de Bach, et Le Retour d’Ulysse de Monteverdi avec le Boston Baroque. En 2002, il a été sélectionné pour participer à la nouvelle académie de William Christie, Le Jardin des voix. Il a effectué ensuite une série de concerts en France avec Les Arts Florissants, puis une tournée européenne avec le même ensemble dans Acis and Galatea de Haendel. En 2004, il a fait ses débuts à la Monnaie de Bruxelles, où il a chanté Zotico dans un opéra récemment redécouvert de Cavalli, Elio Gabalo, sous la direction de René Jacobs. A l’automne 2004, il a été réinvité par Les Arts Florissants comme soliste dans David et Jonathas de Charpentier (tournée en Europe et Amérique du Sud) et dans Hercules de Haendel (Festival d’Aix-en-Provence et Festwochen de Vienne). Il a en projet Monostatos (La Flûte enchantée) avec René Jacobs à la Monnaie. Originaire de Rochester (Etat de New York), il réside aujourd’hui à Paris. 16 LES INTERPRÈTES LES ARTS FLORISSANTS William Christie Ensemble de chanteurs et d’instrumentistes voués à la musique baroque, fidèles à l’interprétation sur instruments anciens, Les Arts Florissants sont dans leur spécialité l’une des formations les plus réputées en Europe et dans le monde. Fondés en 1979, et dirigés depuis lors par le claveciniste et chef d’orchestre franco-américain William Christie, ils portent le nom d’un petit opéra de Marc-Antoine Charpentier. Les Arts Florissants ont joué un rôle pionnier pour imposer dans le paysage musical français un répertoire jusqu’alors méconnu (en exhumant notamment les trésors des collections de la Bibliothèque nationale de France) et aujourd’hui largement interprété et admiré : non seulement le Grand Siècle français, mais plus généralement la musique européenne des XVIIe et XVIIIe siècles. Depuis le triomphe d’Atys de Lully à l’Opéra-Comique en 1987, c’est la scène lyrique qui leur a assuré les plus grands succès : aussi bien avec Rameau (Les Indes galantes en 1990 et en 1999, Hippolyte et Aricie en 1996, Les Boréades en 2003, Les Paladins en 2004), Charpentier (Médée en 1993 et 1994), que Haendel (Orlando en 1993, Acis e Galatea en 1996, Semele en 1996, Alcina en 1999, Hercule en 2004), Purcell (King Arthur en 1995), Mozart (La Flûte enchantée en 1994, L’Enlèvement au Sérail en 1995), ou encore Monteverdi (Le Retour d’Ulysse en 2000 et 2002). Dans les productions auxquelles ils participent, Les Arts Florissants sont associés à de grands noms de la scène tels que Jean-Marie Villégier, Robert Carsen, Alfredo Arias, Pier Luigi Pizzi, Jorge Lavelli, Adrian Noble, Andrei Serban, Graham Vick – ainsi que les chorégraphes Francine Lancelot, Béatrice Massin, Ana Yepes, Shirley Wynne, Maguy Marin, François Raffinot, Jiri Kylian, Bianca Li... Leur activité lyrique ne doit pas masquer leur vitalité au concert, comme le prouvent leurs interprétations nombreuses et marquantes d’opéras en version de concert, d’œuvres profanes de chambre ou de musique sacrée. Les Arts Florissants ont également abordé le répertoire contemporain en créant en 1999 Motets III-Hunc igitur terrorem de Betsy Jolas. Leur discographie est également très riche : plus de 40 enregistrements chez Harmonia Mundi et près de 30 chez Warner Classics/Erato. Dans le cadre de leur collaboration avec EMI/Virgin Classics (depuis 2003), Les Arts Florissants ont récemment gravé un CD intitulé Salve Regina, petits motets de Campra et Couperin. En résidence privilégiée depuis quinze ans au Théâtre de Caen, Les Arts Florissants assurent chaque année une saison de concerts en région Basse-Normandie. 17 LES ARTS FLORISSANTS* Administrateur général : Luc Bouniol-Laffont ORCHESTRE Violons Florence Malgoire (premier violon) Myriam Gevers Sophie Gevers Demoures Catherine Girard Valérie Mascia Michèle Sauvé George Willms Altos Galina Zinchenko Simon Heyerick Violoncelles David Simpson (basse continue) Paul Carlioz Viole de gambe Anne-Marie Lasla (basse continue) Flûtes Serge Saïtta Charles Zebley Hautbois Pier Luigi Fabretti Michel Henry Bassons Claude Wassmer Philippe Miqueu Cors Claude Maury Helen McDougall Percussion Marie-Ange Petit Clavecin Bertrand Cuiller (basse continue) Contrebasse Jonathan Cable (basse continue) Répétiteur : Isabelle Sauveur LES ARTS FLORISSANTS* CHŒUR Dessus Hanna Bayodi Sophie Decaudaveine Maud Gnidzaz Brigitte Pelote Hautes-Contre Bruno Renhold Jeffrey Thompson Tailles Nicolas Maire Jean-Yves Ravoux Basses Laurent Collobert David Le Monnier Christophe Gautier Préparation du chœur : François Bazola Conseiller linguistique : Anne Pichard * Les Arts Florissants sont subventionnés par le ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Caen et le conseil régional de Basse-Normandie. Leur mécène est Imerys. Les Arts Florissants sont en résidence au théâtre de Caen. Rédaction Sophie Gretzel Conception & Réalisation Brigitte Rax / Clémence Hiver Impression Horizon OPERA de LYON OPERA NATIONAL DE LYON Place de la Comédie 69001 Lyon Président : Gérard Collomb Directeur général : Serge Dorny tél 0 826 305 325 (0,15 e/mn) fax + 33 (0) 4 72 00 45 46 www.opera-lyon.com L’Opéra national de Lyon est conventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Lyon, le conseil régional Rhône-Alpes et le conseil général du Rhône. LES ARTS FLORISSANTS 2e JEAN-PHILIPPE RAMEAU