Entrenews 171 - Février 2010
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Entrenews 171 - Février 2010
06 dossier EntreNews / février 2010 // Le journal de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Jura // DOLE-jura un aéroport pour un territoire “ Le seul aéroport de Franche-Comté où l’avion présidentiel peut se poser, c’est Dole-Tavaux. Il n’y en a pas d’autre ! “ Quelques jours après la venue de Nicolas Sarkozy à Poligny, le Président Michel Dieudonné traduisait en une formule une réalité qui, même évidente, ne fait pas l’unanimité. C’est ça l’histoire de l’aéroport jurassien… Un équipement unique dans la région par son potentiel qui n’a pas suscité jusque-là l’adhésion nécessaire pour lui donner une envergure interrégionale. Bref, qui n’a pas réussi à décoller. Une histoire mouvementée > Les grandes étapes / Dole-Jura, c'est... / Questions-réponses / Keolis en bref Pourtant, depuis 30 ans, les collectivités et l’État – qui en était propriétaire jusqu’au transfert de compétence lié à la décentralisation en 2006 – ont toujours joué le jeu et donné à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Jura, gestionnaire depuis les années 1970, les moyens financiers de maintenir et même de développer l’aéroport. Certes, pas de façon spectaculaire, l’autorisation d’occupation temporaire renouvelée chaque année ne le permettait pas. Il n’empêche… En 30 ans, l’aéroport a développé les vols d’entraînement, les vols d’affaires, les charters de tourisme et récupéré la ligne aéropostale pour cumuler, fin 2008, plus de 16 000 mouvements (atterrissages/décollages). De quoi revendiquer le titre d’aéroport régional de Franche-Comté, que personne ne conteste. > Le point avec > Ils ont dit > Un scénario de croissance pour un "nouvel envol" Dossier préparé avec le concours rédactionnel d’Armand Spicher, journaliste >> 07 dossier EntreNews / février 2010 // Le journal de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Jura // Dole-Jura : un aéroport pour un territoire C ’est bien cette unanimité qui, avec le recul, garantit la pérennité de DoleTavaux. Jusqu’en 2007, le Conseil régional a assumé la plus grosse part du budget du Comité de gestion (35 % environ) réunissant également les Conseils généraux du Jura, du Doubs, les Chambres de Commerce des quatre départements comtois, les agglomérations de Besançon, de Dole et la ville de Lons. Le 1er janvier 2007, l’état a transféré la propriété de l’aéroport au Conseil général du Jura et le 25 octobre 2007 une étude de positionnement réalisée par le cabinet CAT’Sud a jeté les bases de la DSP (Délégation de service public) confiée le 6 novembre 2009 et pour dix ans au groupement Keolis-CCI. Entre 2007 et 2009, en tant que propriétaire, le Département a assumé la plus grosse part des charges d’exploitation (environ 37 %) pour un budget 2009 de 485 000 €. Un décollage en douceur D epuis le 1er janvier 2010, une nouvelle page s’est tournée. Avec Keolis comme partenaire à 51 %, la CCI s’appuie sur un groupe déjà gestionnaire de huit aéroports en France, épinal-Vosges étant le dernier succès du groupe. Ce n’est pas tout, le projet de développement est ambitieux, basé sur la recherche de nouvelles niches commerciales tout en confortant les activités existantes. Ce projet prévoit en priorité, la réfection de la piste et du parking avions. Si la plate-forme doit aussi procéder à des aménagements urgents, certains travaux s’envisagent dans la durée de la DSP : nouvelle signalétique, parking voitures et commerces (restaurant, location de véhicules, business center). L’intérieur de l’aérogare et les locaux techniques devront être réagencés et offrir un espace à la clientèle affaires et aux équipages de l’aviation d’entraînement. La construction d’un nouveau hangar avions et de locaux pour l’accueil d’une école de pilotage est également prévue. Côté commercial, l’axe majeur est le lancement d’une nouvelle ligne vers un hub européen, Francfort est ciblé en premier, à partir de 2011 deux fois par jour, cinq fois par semaine. Le trafic bondirait de 16 400 en 2011 à 33 000 en 2019. Zurich constitue aussi une piste de réflexion. Autre segment visé, les charters de tourisme – une dizaine de vols par an actuellement – avec de nouvelles destinations (grâce à la complémentarité de trafic avec les aéroports gérés par Keolis) et une montée en puissance de trois vols supplémentaires (soit 850 passagers) dès 2011, puis un vol tous les deux ans. Objectif : 3 700 passagers en 2019. Les autres pistes de développement portent sur l’aviation d’entraînement (de 5 000 mouvements actuellement à 6 450 en 2019) et l’installation d’une école de pilotage en 2013. L’escale postale sera maintenue avec, en complément, une activité de fret express. De même, pour mémoire, l’aviation d’affaires et de personnalités est étudiée, tout comme d’éventuels déroutements (en relation avec les gros aéroports voisins). projet de développement en stand-by pour l’instant et si François Rebsamen – le maire de Dijon – estimait en 1991 que « c’est à Tavaux que se situe l’avenir d’un véritable développement régional aérien », l’eau a coulé depuis sous les ponts de Côte-d’Or. Si Dole-Tavaux veut jouer un rôle interrégional, il faudra trouver un modus vivendi avec Dijon. Jean Raquin, président du Conseil général du Jura, l’a bien compris qui tend la main à ses voisins bourguignons, pour une « vaste réflexion ». Mais l’avenir ne peut s’envisager sans une cohésion des acteurs franc-comtois euxmêmes. Si le Conseil régional est très critique sur ce projet, lui préférant très clairement le rail, Marie-Guite Dufay n’exclut pas une participation financière plus élevée, mais demande une feuille de route précise. Un tour d’horizon avec l’ensemble des partenaires du « Comité de gestion » va donc se poursuivre dans les semaines qui viennent. > Les GRANDES éTAPES 1970 l’État (ministère de la Défense et des Transports/Aviation Civile) propriétaire de l’infrastructure, ouvre la circulation aérienne publique et confie la gestion de la plate-forme à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Jura. Jusqu’en 2002 la CCI gestionnaire exploitant, dispose d’une autorisation d’occupation temporaire (AOT) renouvelable chaque année. 2002 à 2007 l’État accorde à la CCI une concession aéroportuaire. 1er juillet 2006 dans le cadre de la décentralisation, l’État doit passer la main et lance un appel d’offres pour trouver un repreneur, pour la propriété et la compétence aéroportuaire. 28 décembre 2006 le Conseil général du Jura se porte acquéreur pour le 1er janvier 2007. 2 mars 2007 ce choix est confirmé. 16 mai 2007 une convention de transfert est signée entre l’État et le Conseil général. Jusqu’au 31 décembre 2009 Dole-Tavaux est géré par la CCI du Jura avec le concours financier d’un ensemble de partenaires réunis au sein du « Comité de gestion ». Un outil de développement L ’objectif de ce plan est clair : faire de Dole-Tavaux l’aéroport régional de Franche-Comté. Sur le plan des infrastructures, sa piste de 2 400 m lui permet de recevoir des avions de 200 places. La Vèze, à Besançon, n’est pas en mesure de rivaliser. Quant au Nord Franche-Comté, il est tourné depuis longtemps vers l’aéroport de BâleMulhouse. Reste la région dijonnaise, avec l’aéroport de Longvic qui fait l’objet d’un Si les décideurs jurassiens sont attachés à ce projet, c’est qu’il représente pour eux un outil de développement de l’ensemble du territoire régional, même si les investissements – d’environ 10 M€ sur dix ans – sont importants et même si la liaison avec Francfort est osée. Jean Raquin ne dit-il pas, plein de bon sens : « Si on n’avait pas d’aéroport, on en voudrait un ! » L’outil est là et 2010 sera une année charnière dans la nouvelle vie de Dole-Tavaux Armand Spicher Depuis le 1er janvier 2010 la Délégation de Service Public accordée par le Conseil général le 6 novembre 2009 parmi les deux candidatures proposées au Département, est confiée pour dix ans à un groupement composé, au sein de la SAS d’exploitation de l’aéroport Dole Jura, de Keolis (à 51 %) et de la CCI (49 %). >> 08 dossier EntreNews / février 2010 // Le journal de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Jura // Dole-Jura : un aéroport pour un territoire > LE POINT avec Michel Dieudonné, Président de la CCI du Jura, de la CRCI de Franche-Comté Président de la SAS d’exploitation de l’aéroport Dole-Jura depuis le 1er janvier 2010 I « La seule plate-forme en Franche-Comté » Jean Raquin, Président du Conseil général du Jura « Un appel à une réflexion interrégionale J » usqu’à maintenant, la CCI assurait la marche de Dole-Tavaux, mais elle était seule. Aujourd’hui, le Conseil général du Jura est propriétaire et a choisi un délégataire qui associe la CCI et Keolis, un professionnel qui a fait des propositions intéressantes, notamment un hub sur Francfort, à moins d’une heure de vol du Jura. De là, on pourra rejoindre tous les sites du monde. l n’y a pas une seule région en France sans plate-forme aéroportuaire et la seule en Franche-Comté, c’est Dole-Tavaux. L’État en est bien conscient et il a toujours investi. Le Conseil régional, le Conseil général du Jura ont toujours participé au fonctionnement. Alors c’est vrai, cet aéroport est sous-utilisé, mais il a largement son utilité. C’est vrai aussi que les comptes ne sont pas équilibrés, néanmoins quand on compare les coûts avec ceux d’autres plate-formes, ils sont très acceptables, à condition de s’efforcer d’augmenter le trafic. C’est notre ambition. 350 000 € de fonctionnement, c’est supportable et si sur dix ans (le temps que durera la Délégation de Service Public accordée par le Département) il y a 10 M€ d’investissements, c’est important, c’est sûr, mais sans plus pour quatre départements ! On veut que cet aéroport soit un vrai outil de développement. À nous de programmer les investissements dans le temps en fonction des destinations nouvelles et de l’activité. Ils représenteront 10 M€ au maximum sur dix ans, le plus important sera la piste à renforcer, mais nos services sont capables de le réaliser. On peut se lancer et permettre au délégataire de travailler. Le Conseil régional s’est engagé sur la moitié des sommes qu’il donnait par le passé et demande à voir ; c’est pourquoi on organise un voyage d’étude sur Angers avec tous les partenaires du Comité de gestion. Je suis confiant, car Dole-Tavaux est un outil de communication. La Franche-Comté a besoin d’un aéroport et celui de Besançon a moins d’atouts. Quant à celui de Dijon, il est proche de la ville et le projet n’est pas encore ficelé. Il y a, à terme, des possibilités d’entente avec les départements voisins de Côte-d’Or et de Saône-et-Loire. Je lance donc un appel à une réflexion interrégionale avec Dijon. Mettons de l’ordre dans nos rangs, en Franche-Comté, mais restons ouverts à l’extérieur Il faut comparer cette somme à ce que l’on met sur d’autres modes de transport… Il faut tendre vers l’équilibre des comptes, c’est sûr, mais pour y parvenir il faut convaincre que Dole-Tavaux est un atout économique pour l’ensemble de la région. Je n’ai rien contre La Vèze, mais ce ne sera jamais la même chose que Dole-Tavaux ! Bien sûr, il y aura le TGV qui va nous emmener prendre l’avion à Paris ou à Bâle-Mulhouse. Pour aller à ParisCDG, il faut presque quatre heures sans compter l’enregistrement. Quant à la branche Sud de la LGV Rhin-Rhône pour aller à Lyon, c’est dans 20 ans ! Si demain on arrive à avoir une liaison régulière vers un hub européen, plus éloigné mais attractif pour les chefs d’entreprise et les Franc-Comtois, il faut 20 minutes pour embarquer à Dole-Tavaux et on aura accès aux grandes villes allemandes et aux villes de l’Est européen. Le Conseil régional investit beaucoup et à bon escient pour emmener les chefs d’entreprise de Franche-Comté dans les salons professionnels des grandes villes. Si on leur offre la possibilité d’y aller en un jour, c’est quand même un point très positif ! Il faut comprendre que dans la tête des dirigeants et des investisseurs, le seul fait de savoir qu’on peut le faire, c’est un atout. Je comprends qu’au départ on puisse avoir des réticences, mais quand on connaît le dossier, ces réticences tombent ; et si on ne fait rien aujourd’hui, on pourra se faire du souci pour l’économie jurassienne ! Marie-Guite Dufay, Présidente du Conseil régional de Franche-Comté « Une position d’attente A » ujourd’hui, on a besoin d’aéroports de la taille de Bâle ou Lyon et ils sont à notre portée. Dole-Tavaux ne pourra jamais remplir la fonction de ces grands équipements. La question qui se pose est de savoir si on a besoin d’un aéroport de taille intermédiaire. Il y a des choix à faire et le choix fait par le Conseil régional, c’est le TGV et pas l’avion. La liaison avec Francfort est importante, mais elle se fera par train. On ne peut pas être sur tous les fronts et l’infrastructure qu’on privilégie, c’est la LGV. N’ayant pas les tenants et les aboutissants de ce dossier, le Conseil régional a inscrit 80 000 € pour Dole-Tavaux, mais tant qu’on ne connaît pas le détail du projet, on réserve l’avenir. On parle de 15 M€ d’investissements, ce n’est pas rien. J’ai également entendu dire que la compagnie low cost n’équilibrerait pas ses recettes, elle aura donc besoin de fonds publics et là je suis très claire : on n’accompagnera jamais un déficit privé par des fonds publics. Pour toutes ces raisons, on est très en retrait, c’est une position de principe, mais le Conseil régional pourrait être aux côtés de la CCI dans un projet plus modeste. Nous ne sommes pas fermés, mais ce n’est pas le dossier stratégique prioritaire pour nous. Ce n’est donc pas un non définitif, mais une position d’attente >> 09 dossier EntreNews / février 2010 // Le journal de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Jura // Dole-Jura : un aéroport pour un territoire KEOLIS en bref Guy Le Roux, directeur délégué de Keolis auprès de qui est rattachée Keolis Airport, précise que le groupe, historiquement premier délégataire en gestion aéroportuaire en France, recentre sa politique et se focalise en 2010 sur les plate-formes de moins de 100 000 passagers annuels. Ce recentrage stratégique sur des aéroports de petite taille, desservant des villes moyennes mais significatives, s’inscrit dans des délégations de service public classiques, cœur du savoir-faire du groupe. Cette politique est confortée par le récent renouvellement d’Angers-Loire, et les gains récents d’Épinal-Vosges et de Dole-Jura qui viennent compléter les aéroports d’Albert-Picardie et Troyes-Champagne. L’aéroport de Dole-Jura est un atout supplémentaire dans le réseau des infrastructures géré en direct ou en partenariat par Keolis... L’activité aéroportuaire – sous le nom de Keolis Airport – pèse 5 % de l’activité totale. En France, Keolis est historiquement premier délégataire en gestion aéroportuaire et leader français en nombre de délégations. Il assure seul la gestion de deux aéroports, Angers-Loire et TroyesChampagne. En partenariat avec le groupe K, il cogère l’aéroport d’AlbertPicardie et, à parité avec le groupe Vinci, les aéroports de ClermontAuvergne, Grenoble-Isère, ChambérySavoie et Quimper. Depuis le 1er janvier 2010, avec la CCI du Jura, Keolis Airport gère la plate-forme de DoleJura et vient d’obtenir, également en partenariat avec la CCI, la DSP pour l’aéroport d’épinal-Vosges > Questions // réponses ève-Christine Monnet, directrice générale de la SAS et de la plate-forme de DoleJura, se donne un année pour mettre l’aéroport sur orbite. EntreNews : Quelle est la situation de l’aéroport au moment où Keolis s’engage pour dix ans ? ève-Christine Monnet : C’est une plate-forme de petite échelle qui représente un réel outil d’aménagement du territoire et sa piste peut accueillir tous les types de porteurs. Ce potentiel de développement sur place nous intéresse beaucoup, même s’il y a des aménagements à faire. EntreNews : Quelle est votre stratégie de développement ? è-C.M : L’une de nos priorités, c’est que DoleTavaux soit en relation avec un hub européen : Francfort ou Zurich. Il faudra à peu près trois ans pour la mise en place. L’autre priorité, ce sont les charters–soleil en complémentarité avec l’aéroport d’Angers que notre groupe gère aussi. On pourra proposer deux sites à nos compagnies pour qu’elles remplissent leurs avions. Ce sont les premières choses à faire. Il faut d’abord créer le besoin. EntreNews : D’autres pistes sont étudiées ? è-C.M : On veut également conserver l’escale postale, consolider le fret et développer si possible tout ce qui concerne les vols d’entraînement, point fort de Dole-Jura. On est à côté de grands aéroports comme Genève-Cointrin ou Lyon-St Exupéry avec des compagnies qui ont besoin de pistes pour entraîner leurs pilotes. « Une année de positionnement » EntreNews : Votre objectif pour 2010 ? è-C.M : Ce sera une année charnière. On va « vendre » la plate-forme aux tours-opérateurs et compagnies aériennes pour tester le marché, voir le potentiel de clientèle et se positionner. Ce sera aussi une année d’investissements ; si on veut démarcher il faut des installations au top niveau. Il faudra aménager une salle d’embarquement et réparer la piste. En 2010, on lance tout, mais le travail ne portera ses fruits qu’à partir de 2011. EntreNews : La proximité de Dijon vous poset-elle un problème ? è-C.M : La Bourgogne veut développer sa propre plate-forme, c’est normal. On a la même chose avec Chambéry par rapport à Lyon ou Genève ! Il peut y avoir une concurrence sur certains segments, mais il faut remettre les choses à leur véritable échelle : Dijon-Longvic est actuellement plus grand que Dole-Tavaux ! EntreNews : Existe-t-il une formule pour que l’aéroport devienne rentable ? è-C.M : La rentabilité ne peut venir que d’un mix de produits, car le milieu est très volatile. Chaque saison, on est sur le grill : quand les compagnies s’engagent sur une ligne, ce n’est jamais acquis. Il va falloir effectuer un gros travail de marketing et nous l’avons déjà engagé Propos recueillis par Armand Spicher >> 10 dossier EntreNews / février 2010 // Le journal de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Jura // Dole-Jura : un aéroport pour un territoire > dole-jura c'est... > Ils ont dit Jean-Louis Fousseret, Maire de Besançon et Président de la Communauté d’Agglomération du Grand Besançon I l ne faut pas vouloir transformer Dole-Tavaux en un aéroport international. Par contre, la Bourgogne et la Franche-Comté ont besoin d’un aéroport pour l’aviation d’affaires. Il y a un vrai potentiel avec une belle piste, longue, dans un environnement sans nuisances. à terme, l’aéroport de Dijon me semble menacé, c’est une base militaire située dans une zone très urbanisée. Dole est idéalement situé. Pourquoi ne pas y ajouter du low cost, mais il faut savoir qui va payer • 220 hectares d’emprise au sol sur les communes de Tavaux et Gevry • Une piste de 2 600 m x 45 m capable d’accueillir tous types d’appareils jusqu’à 200 sièges • Un aérogare avec accès direct aux avions • Un parking de 150 places gratuit • 15 000 m² d’aire de stationnement d’avions • Un bar et une salle de réunion • Plus de 16 000 mouvements/an (atterrissages et décollages) dont : > 15 000 d’aviation générale et de loisirs > 1 000 d’affaires et entraînement > 500 postaux (1 500 tonnes/an) > 50 charters • 10 000 passagers non commerciaux • 4 000 passagers commerciaux • 1 400 vols internationaux • 5 000 entraînements (école et formation des pilotes) • Une escale postale Jean-François Robert, Président du Conseil économique et social régional de Franche-Comté L ’aéroport de Dole-Tavaux a le mérite d’exister, il a l’avantage d’une infrastructure bien équipée. Il faut qu’il se développe en confortant les vols d’affaires et les vols charters à défaut d’y faire venir des vols réguliers par une société éventuellement low cost. Il bénéficie aussi d’un nouveau partenaire qui doit rapidement apporter des propositions soutenables pour affirmer sa vocation régionale Yves Krattinger, Président du Conseil général de Haute-Saône L es capacités de développement de Dole-Tavaux ne sont pas exceptionnelles et la plupart des aéroports de ce type sont sous oxygène. L’exploitant prévoit plus de 10 M€ d’investissement sur dix ans. Pour l’instant, on est prudent : qu’est-ce qui peut nous intéresser ? Il existe une clientèle à l’Ouest de la Haute-Saône, mais c’est à peu près tout. Tout l’Est de la Franche-Comté va à Bâle-Mulhouse et même à Lyon. Le TGV apporte aussi une concurrence modale. Jusqu’à maintenant, financièrement, nous étions plus dans une notion de solidarité régionale, mais nous ne sommes pas pour une implication forte et les sommes me semblent un peu élevées. Aujourd’hui, nous sommes à 0,5 M€ par an et là, on multiplierait par deux ou trois, ce n’est pas rien. Ce qui n’empêche pas qu’on soit prêt à discuter pour être solidaire, mais jusqu’à un certain point Vincent Fuster, Vice-Président du Conseil général du Doubs O n a toujours eu une position réservée sur l’aéroport de Dole-Tavaux. On pensait qu’un aéroport interrégional se ferait avec Dijon. Manifestement, ce ne sera pas le cas et l’arrivée du TGV va nous permettre de rejoindre Bâle-Mulhouse facilement, nous avons également deux petits aéroports. Le Conseil général du Doubs continuera donc en 2010 de financer Dole-Tavaux à la même hauteur qu’en 2008 et 2009, mais on arrêtera notre participation à partir de 2011 ; la décision a été prise en bureau de l’exécutif. Si on avait reconnu l’intérêt interrégional de DoleTavaux et sa nécessité, on aurait continué, mais on est à la porte de Lyon et de Bâle Propos recueillis par Armand Spicher 11 dossier EntreNews / février 2010 // Le journal de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Jura // Dole-Jura : un aéroport pour un territoire Un scénario de croissance pour un "nouvel envol" L’offre Keolis–CCI, retenue par le Département, est le reflet d’une volonté de déployer, pour le Jura et en région, un projet de développement à la fois offensif et accessible. Le scénario de croissance adopté pour la période 2010-2019 correspond à la relance et au renforcement des marchés sur lesquels est déjà actif l’aéroport, ainsi qu’à l’essor de niches nouvelles ciblées. Des relations « gagnant-gagnant » entre le délégant et le délégataire Le programme proposé s’appuie d’abord sur la force du groupement Keolis-CCI, c’està-dire la mutualisation des compétences de chacun et de moyens, la complémentarité des savoir-faire et des équipes au seul service de la croissance de l’infrastructure dans son territoire. Cela se concrétise dans un engagement pérenne du délégataire à travers une société locale dédiée, à gouvernance partagée et à objet social unique : la gestion et l’exploitation de Dole-Jura. Ce programme sera bâti en concertation étroite et permanente avec le délégant, le Conseil général du Jura qui s’est engagé, avec volontarisme, à en accompagner la mise en œuvre sur la durée de la DSP. Une stratégie de diversification •> Les vols vacances. Le postulat fixé est celui d’un essor mesuré du trafic en augmentant le nombre de destinations et de départs, voire en lançant au moins une chaîne régulière. La prospection est engagée et les contacts sont pris avec des tours-opérateurs et compagnies aériennes dans cet esprit, y compris en valorisant auprès de ces interlocuteurs la pertinence de bénéficier de marchés complémentaires, par exemple entre les aéroports d’Angers-Loire et de Dole-Jura. •> L’entraînement. Le principe est de maintenir à un niveau de croissance raisonnable > Deux aéroports à 20 minutes de distance quelques années la branche Sud – contribue donc à faire du bassin dolois une plate-forme multimodale. le trafic et de préparer l’aéroport pour accueillir une école de pilotage, voire un atelier assistance-maintenance ; l’objectif, c’est de créer une activité basée. •> Une liaison régulière vers un hub européen. Il s’agit de créer une ligne de desserte et de destination, répondant à la fois aux besoins d’une clientèle d’entreprises et à ceux d’un marché touristique. L’Allemagne est le pays identifié sur des villes suffisamment éloignées et à fort potentiel. •> Escale postale et trafic fret aérien. La SAS entend d’abord consolider l’activité postale, avec la Poste et d’autres éventuels opérateurs pour optimiser l’exploitation de la ligne Dole-Roissy CDG et de l’avion. En complément, pourrait être développé du fret, l’objectif étant prioritairement de valoriser les compétences et les installations propres aux prestations assurées par l’exploitant. •> Une approche active est conduite pour saisir d’autres opportunités de croissance des activités, sur l’aviation d’affaires et d’entreprises pour un produit à la carte, le fait que l’aéroport puisse être un aéroport de déroutement, sur les vols incentive d’entreprises pour des actions de formation, événementielles... •> Le scénario de croissance mise enfin sur une exploitation de l’emprise foncière pour l’implantation d’activités en lien avec l’aéronautique. Cet ensemble de projets, qui visent un total à terme d’environ 38 000 passagers, s’accompagne de travaux ; ils s’échelonneront tout au long de la période, pour garantir une image en cohérence, l’augmentation de capacité, la qualité de l’accueil et des prestations techniques et commerciales et une qualité environnementale dans la concrétisation des ambitions affichées > Interviews Grand Dole, des visions nuancées C’est également un vecteur de développement économique démultiplicateur d’échanges. Un aéroport génère des flux de voyageurs dont l’impact se mesure autant en termes de marchés industriels que commerciaux ou touristiques. C’est enfin un élément d’attractivité et de communication pour l’ensemble d’un territoire et de ses habitants. Voilà pourquoi toutes les régions de France souhaitent se doter d’une infrastructure aéroportuaire. Une plate-forme aéroportuaire, c’est avant tout un outil d’aménagement du territoire décliné à l’échelle régionale, voire interrégionale. L’aéroport de Dole-Tavaux vient ainsi en complément logique à l’A36 et l’A39 qui ouvrent la FrancheComté vers Rhône-Alpes et la Bourgogne et plus largement Paris. C’est aussi un élément de désenclavement qui se conjugue avec les lignes à grande vitesse. La branche Est – et dans Reste la réalité. À moins d’une demi-heure de route, se trouvent deux équipements sensiblement de même taille dont la vocation affichée est de se développer. Les deux équipements ont des relations régulières, même si jusqu’à présent, il n’y a jamais pu avoir d’accord entre la Bourgogne et la Franche-Comté sur l’aménagement d’une plateforme commune Patrick Laforêt, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Dijon « Se complèter sans se concurrencer » Pour moi, jusqu’à présent il n’y avait pas de projet de développement de Dole-Tavaux. C’est donc un fait nouveau, j’en ai entendu parler il y a quelques semaines seulement et je n’en connais pas les détails, mais je suis très demandeur pour comprendre ce qui va se passer. Ce que j’ai retenu, c’est la volonté de développer une liaison hub vers l’Europe de l’Est, c’est également un des axes du projet « Renaissance » pour l’aéroport de Dijon. Selon ce qu’il est prévu de faire sur Dole-Tavaux je suis prêt à réorienter mon projet. L’autre axe, c’est semble-t-il le low cost. Est-ce que ça fait vraiment partie du projet de développement de Dole-Tavaux ? Je ne sais pas, je vais contacter le Président Dieudonné pour en discuter. Ma position, c’est de voir ensemble comment les deux aéroports peuvent se compléter sans se concurrencer Claude Chalon, Président de la Communauté d’Agglomération du Grand Dole « On se trompe en investissant massivement » Il faut avant tout se fixer des dates. Aujourd’hui, l’aéroport de Dole-Tavaux ne fonctionne pas, il faut le reconnaître. 4 000 passagers par an, 500 000 € de déficit et la liaison aéropostale qui va disparaître, remplacée par le TGV… Par ailleurs, il existe aussi le projet "Renaissance" de Dijon-Longvic, un aéroport entretenu par l’armée. On nous parle aussi de la branche Sud du TGV dans 20 ans. À cette date, il n’y aura plus de place pour un aéroport comme Dole-Tavaux. La question, c’est donc : que fait-on entre 2010 et 2020 ? Y a-t-il la place pour un grand aéroport entre Mulhouse et Lyon ? Si oui, tous les partenaires régionaux doivent être d’accord, ce n’est pas au niveau du Grand Dole que ça se jouera. On est l’accueillant, pas le financeur. On va donc jouer le jeu et, en gros, mettre les mêmes sommes qu’aujourd’hui Jean-Michel Daubigney, maire de Tavaux, Vice-président de la Communauté d’Agglomération du Grand Dole « Je souhaite poursuivre le développement de Dole-Tavaux » L’aéroport de Dole-Tavaux existe, il donne satisfaction. C’est un outil d’excellente qualité, tous les utilisateurs s’accordent à le dire. Il y avait donc un devoir du Conseil général de chercher à le rentabiliser. Cette démarche volontariste, j’y souscris, je l’approuve pleinement, mais je ne suis pas à même de juger si les investissements – qui me paraissent importants – sont suffisants ou pas. Je souhaite qu’on poursuive le développement de DoleTavaux, mais pas n’importe comment. Si, par exemple, on veut faire un cimetière d’avions (démantèlement NDLR), j’y suis opposé pour des raisons économiques et environnementales