les biens immobiliers » :la colonne vertébrale de la - Armen

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les biens immobiliers » :la colonne vertébrale de la - Armen
« LES BIENS IMMOBILIERS » : LA COLONNE VERTÉBRALE
DE LA QUESTION ARMÉNIENNE…
Hrant Dink – assassiné d’après la décision du tribunal par quelques voyous et non par la
contreguérilla (!) – avait raison à cent pour cent lorsqu’il affirmait : « Si jamais on questionnait ce
qu’étaient devenues les propriétés laissées par les Arméniens et à qui on les avait distribuées,
cela créerait un grand bouleversement. Parce que toute une histoire qui a été inculquée à ce
pays s’effondrerait. Dès lors, l’idée que ‘Si cette histoire a été enseignée de façon erronée alors
on nous a raconté d’autres bobards aussi’ va se propager au sein de la société. Et il y aura une
grande transformation en Turquie ».
(Hé, ne m’assassinez pas non plus !)
Oui, ceci constitue l’une des vérités que l’on sait sans toutefois l’avouer.
Beaucoup de personnes connaissent cette vérité, mais font semblant de ne pas la connaitre.
Vous pouvez l’appeler comme vous le voudrez mais en 1915, la richesse a changé de mains en
Anatolie, après « les massacres d’Arméniens ».
En parlant de fortune, ne pensez pas aux conditions actuelles, la fortune de l’époque représente les
terrains, les maisons, les magasins, l’argent… des moyens de production, des marchandises même si
ce n’est pas de l’industrie, des ateliers d’ébénisterie, d’horlogerie, des instruments de couture etc.
(Comme ils ne se servaient pas des pianos, ils les avaient brûlés). Les pièces d’or que votre grandpère avait trouvées dans une jarre enterrée dans le jardin, on ne sait comment !
Ceux qui ont fait main basse sur ces biens, ce sont ceux qui sont devenus les notables constituant la
force motrice de notre guerre d’indépendance.
Mustafa Kemal Pacha leur a dit : « Messieurs, vous devez me soutenir parce que si jamais les
alliés venaient et qu’ils demandaient les comptes sur ce qu’étaient devenus les biens
arméniens, vous serez perdus ! »
Ainsi, la première des lois que la Grande Assemblée Nationale de la Turquie a votée (tout juste
quelques jours après qu’elle s’est réunie le 23 avril 1920) était de ne pas donner l’autorisation aux
soldats alliés d’investiguer la question de la déportation en Anatolie.
Les notables ont prêté main forte à la bureaucratie afin de se mettre à l’abri.
Cette union forcée a duré jusqu’en 1945 pendant 25 ans. A cette date, les notables en ont eu assez
de la bureaucratie qui leur était devenue désormais un obstacle (Ils étaient assez forts pour rester
debout par eux-mêmes), « assez, la parole est au peuple » ont-ils dit et ils ont crée leur propre parti.
Ce qu’on craint aujourd’hui est qu’on ressorte cette facture.
Les Arméniens vont demander de l’argent, c’est ce dont on a peur !
La littérature concernant la patrie, la nation etc. n’est qu’une apparence.
Je mettrai ma main au feu que si la communauté arménienne à travers le monde s’engageait à ne
pas demander de réparations, si jamais elle pouvait assurer cela, la Turquie accepterait les
massacres !
Je ne sais pas si je verrai ce jour-là. Je ne pense pas.
Et comme je veux mourir dans mon lit et non pas dans la rue, je ne m’étalerai pas davantage sur ce
sujet.
Est-ce que j’ai peur ? Oui, j’ai peur. Pas de la mort mais d’être assassiné par une balle perdue.
Il n’y aura pas 100.000 personnes à mon enterrement. Aucun des intellectuels qui se dit démocrate ne
viendra laver mon sang, ils le laisseront par terre.
Engin Ardiç
Article paru dans Sabah
Trad. du turc par Vilma KOUYOUMDJIAN

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