Grand Requin Blanc - Species Survival Network

Grand Requin Blanc
Carcharodon carcharias
CdP13 Prop. 32 (Australie, Madagascar) Inscrire le grand requin blanc (Carcharodon carcharias) à
l’Annexe II (actuellement inscrit à l’Annexe III)
OPINION DU SSN : SOUTENIR L’ADOPTION DE LA PROPOSITION
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Le grand requin blanc est inscrit dans la catégorie « vulnérable » par l’UICN et il est protégé dans l’Annexe I et II de
la Convention sur les Espèces Migratrices (CMS).
Cette espèce remplit les critères de l’Annexe II puisque elle fait l’objet du commerce international, beaucoup de
populations sauvages sont en déclin et le commerce international a un effet préjudiciable sur les populations
sauvages.
Des preuves font part d’une demande importante et d’un commerce non-réglementé qui n’est pas rapporté. La
demande internationale existe pour les mâchoires, les nageoires, le cartilage, la viande, l’huile de foie, le cuir et les
nouveaux-nés. On a rapporté la présence des dents et des mâchoires dans le commerce en Inde, aux Maldives,
dans le Pacifique Sud, en Thaïlande, en Afrique de l’est et du sud, en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique
du Sud, les mâchoires allant jusqu’à atteindre une valeur de US$ 50 000.
Les populations sont petites dans la nature et beaucoup sont en déclin comme le montrent les études sur les
pêches, les programmes d’installation de filets sur les plages, les captures de poissons d’eau douce et les
informations sur les captures par unité d’effort fournies par les captures commerciales. Si le commerce persiste
sans être contrôlé, d’autres déclins de population vont intervenir étant donné la grande valeur des mâchoires et la
demande croissante en nageoires de requins.
Une inscription à l’Annexe II soutiendra les efforts des Etats de l’aire de répartition qui cherchent à conserver cette
espèce vitale.
BIOLOGIE GENERALE
Les caractéristiques historiques de la vie du grand requin blanc le rendent extrêmement vulnérable à la surexploitation.
Le grand requin blanc est un apex prédateur avec des niveaux de population naturellement peu élevés, une maturité
tardive, une fécondité basse, une mortalité naturelle basse ; toutes ces caractéritiques en font une espèce qui a un
taux intrinsèque d’augmentation de population particulièrement bas. Les femelles chez les grands requins blancs
n’atteignent pas maturité sexuelle avant de faire près de 4,5 - 5 mètres de long, à l’âge d’environ 15 ans. Les femelles
mûres produisent une portée de deux à neuf petits moins qu’annuellement après une période de gestation de 12 mois.
En moyenne, les grands requins blancs n’ont seulement que quatre ou six portées au cours de leur vie. On pense que
le taux de mortalité des petits au cours de leur première année est élevé. Ces caractéristiques biologiques, en
association avec des niveaux de population bas, font qu’il est difficile pour les populations de grands requins blancs de
récupérer pour parer aux déclins sévères qui ont résulté de la sur-pêche guidée par le commerce. Aussi, comme il
s’agit d’un apex prédateur régulant les espèces proies, le prélèvement des grands requins blancs dérange
considérablement la balance naturelle de l’écosystème marin.
DECLINS DE POPULATION
Les taux actuels d’exploitation ne sont extrêmement pas durables. Quand des données détaillées sur la population sont
disponibles, elles indiquent des déclins dramatiques dans l’abondance du grand requin blanc. Des preuves démontrent
que l’espèce a souffert un déclin global de population d’au moins 20% au cours des trois dernières générations. Des
données de l’Adriatique, de l’Afrique du Sud et de l’Australie font part de déclins de population du grand requin blanc
d’au moins 50% au cours des 20-30 dernières années dans ces régions. Un groupe de chercheurs a documenté des
déclins encore plus considérables dans l’Atlantique nord, même si l’étendue totale de ces déclins est encore en
discussion. Aucun groupe de données n’a été identifié comme démontrant la récupération d’une population, même
après plusieurs années de protection.
COMMERCE INTERNATIONAL
Les mâchoires et les dents sont les produits du grand dauphin blanc ayant le plus de valeur dans le commerce. Ces
trophées et curiosités sont disponibles sur les sites de commerce Internet et vont jusqu’à US$425 pour une dent et
US$ 50 000 pour un jeu de larges mâchoires. Les enchères ont commencé à US$ 10 000 pour les mâchoires d’une
femelle enceinte tuée dans une pêcherie de Nouvelle-Zélande en novembre 2003. Il y a preuve d’une demande
importante, y compris 77 000 réponses à une recherche internet Yahoo utilisant les mots clés «vendre dents de requin
blanc».
Le commerce de nageoires de requin est globalement à la hausse. Les registres de la FAO montrent que le commerce
international des nageoires a augmenté en passant de 32 000 kg en 1980 à 335 000 kg en 1990. Ces chiffres sont
probablement sous-estimés puisque le commerce est mal réglementé et qu’une grande partie du commerce n’est pas
rapportée. La valeur des nageoires continue à augmenter. Les nageoires des grands dauphins blancs sont
considérées comme très désirables à HongKong, un importateur, exportateur et réexportateur majeur de nageoires de
requins.
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APPLICATION
Les mâchoires, les dents et les nageoires du grand requin blanc sont distinctes et ne créeront pas de problèmes de ressemblance. Un test
légal d’ADN peut détecter la présence du matériel génétique du grand requin blanc parmi celui de dix espèces de requins différentes pêchées
commercialement. Ce test de diagnostique est rapide, peu onéreux et exact – produisant des résultats fiables dans les 24 heures pour moins
de US$ 100 par lot. L’Australie prévoit d’appliquer le testage ADN à ses points d’exportation et d’importation vers la fin 2004 et de créer un
Manuel Opérationnel qui sera à la disposition des autres pays.
UNE INSCRIPTION A L’ANNEXE II SERA UN COMPLEMENT A L’ACTION DE LA FAO
Le Plan International d’Action de la FAO (PIAF) pour la Conservation et la Gestion des Requins reconnaît que la pression commerciale sur les
espèces de requins s’est dramatiquement intensifiée aux cours des dernières dizaines d ‘années. Le PIAF note qu’il est nécessaire de payer
une attention particulière aux espèces vulnérables ou menacées, et de faciliter l’identification et le rapport des données sur le commerce par
espèce. La FAO n’a pas la capacité ou le mandat pour réglementer le commerce international. La CITES est le mécanisme approprié pour la
réglementation du commerce international et le seul moyen pour achever celle-ci efficacement.