le programme fonds de developpement en zone

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le programme fonds de developpement en zone
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LE PROGRAMME FONDS DE DEVELOPPEMENT EN
ZONE SAHELIENNE « FODESA »
--------------------------------------------------------------------------------------FOIRE – ATELIER DE L’INNOVATION PAYSANNE
SEGOU - Mars 2004
UN PROGRAMME SOUPLE DE LONGUE DUREE (dix ans en trois phases) visant à
réduire la pauvreté rurale dans la zone sahélienne du Mali par :
•
le financement et l’appui à des micro-projets sociaux ou productifs initiés et gérés
par des groupements de base ou des associations villageoises ;
•
le développement des services financiers de proximité (caisses villageoises
d’épargne et de crédit autogérées ou caisses populaires) ;
•
le renforcement des capacités des organisations paysannes.
UN CHOIX INSTITUTIONNEL ORIGINAL mettant les représentants du monde rural
en situation de décideurs. La gestion du programme est confiée à des
ASSOCIATIONS REGIONALES (AR) de droit privé, majoritairement constituées de
représentants d’unions d’organisations paysannes et comprenant également des
représentants des ONG locales, des chambres d’agriculture et des associations de
maires de communes rurales.
•
Chaque AR recrute et emploie une petite équipe de cadres constituant son
agence d’exécution et de gestion (AREG). Sur le terrain les activités sont
exécutées par des opérateurs privés ou publics sur une base contractuelle.
•
Au cours de la première phase du programme (2000-2002) deux associations
sont constituées pour la partie sahélienne des régions de Ségou et Koulikoro.
Ultérieurement le programme devrait s’étendre aux régions de Kayes et Mopti. Les
AR sont encouragées à multiplier le nombre de leurs adhérents (unions et
fédérations paysannes), à élargir leur base sociale et à diversifier leurs sources de
financement afin d’assurer leur pérennité à long terme.
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•
Au
niveau
national,
une
ASSOCIATION
NATIONALE
POUR
LE
DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE EN ZONE SAHELIENNE DU MALI (ANDES)
assure la coordination du programme, la promotion de nouvelles AR et l’interface
avec le gouvernement et les bailleurs de fonds. Pour la gestion de la partie du
programme financée par le gouvernement sur prêt du FIDA, l’ANDES est liée à
l’Etat Malien par une convention d’exécution nationale d’une durée équivalente à
cette partie du programme.
EN
MATIERE
D’APPUI
AUX
MICRO-PROJETS
(composante
« Appui
au
développement villageois ») les AR disposent d’un Fonds d’Investissement Villageois
(FIV) fonctionnant selon un principe de programmation glissante, d’intervention à la
demande et de co-financement, sur initiative, contribution préalable et maîtrise
d’ouvrage des groupements locaux :
•
La présélection des demandes d’appui est réalisée dans un premier temps par
l’AREG sur la base de critères et procédures transparentes. Chaque micro-projet
éligible est ensuite soumis au conseil d’administration de l’AR pour approbation
avant de faire l’objet d’un contrat avec le groupement demandeur.
•
Les (co-)financements des micro-projets sont systématiquement accompagnés
de services d’alphabétisation, de formation et d’appui-conseil fournis par des
opérateurs locaux (ONG, bureaux d’étude ou services publics). Ces derniers, tout
comme les entreprises de construction d’infrastructures, sont sélectionnés par le
groupement et l’AR sur une base de consultation restreinte ou d’appel d’offre.
Dans le cas des villages n’ayant pas ou peu d’expérience de développement
communautaire et d’investissements collectifs, les services fournis comprennent
également une aide au diagnostic participatif. Chaque micro-projet fait l’objet
d’une auto-évaluation villageoise un an après son achèvement.
•
Les groupements bénéficiaires de financement contribuent au fonctionnement de
l’AR.
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•
Cette composante d’Appui au Développement Villageois est conçue comme
complémentaire de l’action des communes rurales et de la politique de
décentralisation. Elle n’empiète pas sur les prérogatives des communes mais
appuie directement des initiatives économiques et sociales de base conformément
au principe de subsidiarité.
EN MATIERE DE PROMOTION DE SERVICES FINANCIERS DECENTRALISES,
les associations passent un contrat de partenariat avec des opérateurs spécialisés et
expérimentés en zone sahélienne du Mali, sélectionnés par appel d’offres national :
•
Le programme vise un développement durable de services d’épargne et de crédit
de proximité, adaptés aux besoins et capacités des ruraux pauvres et des femmes
en particulier.
•
Les nouvelles caisses implantées devront adhérer à des réseaux régionaux ou
nationaux en mesure d’assurer la pérennité des services d’appui, contrôle et
refinancement des caisses.
LE FODESA OU LA VOLONTE DES PLUS PAUVRES
Une expérience locale
N’Golobabougou, un gros village de plus de 1000 habitats dans la commune de
N’Goumandougou ! Après les récoltes, les habitants de ce village, hommes, femmes,
jeunes passaient six mois de l’année inactifs. En dehors des travaux champêtres, il
n’y avait rien d’autre à faire. Beaucoup de jeunes à chaque saison sèche prenaient le
chemin des grandes villes comme Ségou, Bamako, Sikasso et même partaient pour
l’étranger. Six mois de travaux champêtres et douze mois de consommation. Cette
situation ne pouvait plus perdurer. Il fallait faire quelque chose. Les informations
diffusées par la Commission Paysanne de Développement (une OP) et certaines
radios de proximité faisaient état de l’existence à Ségou d’une structure qui appuie
les villages pauvres vulnérables : le FODESA (Fonds de Développement en Zone
Sahélienne). Après plusieurs réunions d’information chez le chef du village, les
populations de N’Golobabougou décidèrent d’aménager un périmètre maraîcher
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avec l’appui du FODESA. Le village à non seulement un fonds, mais ses habitants
continuent à payer des cotisations pour la grande cause.
Mars 2000, le chef du village de N’Golobabougou envoya une délégation à Ségou
déposer sa demande d’appui au FODESA.
Après la réalisation de la vérification et des études de faisabilité, entre juin et
novembre 2000, l’Association Régionale donna rapidement sa réponse : « oui le
périmètre maraîcher de N’Golobabougou est bien faisable et il sera réalisé dès que
les populations bénéficiaires auront mobilisé leur contribution estimée à 15 % du coût
total du projet.
Il fut procéder à la signature d’une convention de financement entre l’ARS et les
bénéficiaires, convention qui définit les obligations de chaque partie prenante dans la
réalisation du micro-projet en mai 2001. Le FODESA à travers son Agence
d’Exécution, appuya le village dans la recherche et la sélection de l’entreprise ; la
maîtrise d’ouvrage étant assurée par le bénéficiaire.
Les bénéficiaires ont mobilisé leurs contributions financières et il fut procéder à la
signature du contrat tripartite (bénéficiaires, entreprise, FODESA).
Les travaux commenceront peu de temps après. Quotidiennement plusieurs jeunes
de N’Golobabougou par rotation prendront part à ces travaux d’aménagement et à la
surveillance du chantier en général. Chaque soir ces jeunes viendront faire le compte
rendu des activités sur le chantier au chef du village. Fin 2001, l’exploitation du
périmètre maraîcher de N’Golobabougou pouvait commencer. Au mois de mai 2002
soit 18 mois d’exploitation, les populations de N’Golobabougou ont déjà dégagé
suffisamment de ressources pour demander au FODESA l’extension de leur
périmètre maraîcher en payant leur contribution c’est-à-dire les 15 % du coût des
travaux. En attendant le début de ces travaux d’extension, les populations de
N’Golobabougou surtout les femmes sont au travail durant les 12 mois de l’année sur
ce périmètre qui a contribué à augmenter les revenus des ménages et aussi à
améliorer leur alimentation. Il a aussi permis de fixer sur place plusieurs jeunes qui
n’avaient d’autre solution que d’aller à l’exode.
Comme pour N’Golobabougou, le FODESA appuie les initiatives prioritaires émanant
des bénéficiaires. Ces bénéficiaires sont des groupements villageois ou des
associations villageoises.