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N°30
La Gazette
de la SOciété Française d’Orthopédie Pédiatrique
Juin - Juillet 2010 - Commission paritaire en cours - N° ISSN en cours
Bureau de la SOFOP
Président : C. Morin
1er Vice-Président : C. Bonnard - 2e Vice Président : C. Romana - Futur 2e Vice Président : J. Lechevallier
Ancien Président : J.M. Clavert
Secrétaire Général : J.L. Jouve
Trésorier : P. Lascombes
Membres du Bureau : B. de Billy, S. Bourelle, A. Kaelin, P. Mary, P. Wicart
Editorial SO.F.O.P.
Lettre entrouverte à Christian Morin,
rédacteur en chef
de « La Gazette de la SOFOP »
Cher Christian,
Cette fois-ci, je me sens vraiment incapable de
rédiger l’éditorial de la Gazette pour ce numéro
consacré au Centre de documentation de la SOFCOT, à la lecture critique des publications de notre spécialité et à la pyramide de Peï britannisée.
Tout cela est trop difficile pour moi.
Les photographies elles-mêmes, qui parsèment
les textes pour les rendre moins sévères, bloquent mon stylo ; ceux que je crois reconnaître,
qui n’ont pas disparu, ont vieilli presque autant
que moi, ce que je ne leur pardonne pas. Ils
auraient pu attendre.
Parmi ceux qui nous ont quittés, je ne vois que
des maîtres ou des amis. Pour ces deux raisons,
absence et affection, je ne puis les railler, m’en
moquer méchamment, ce qui est, tu le sais, ma
seule vraie constance.
Il y a bien les plus jeunes ; à leur égard, je n’ai pas
à me gêner mais ils étaient à peine nés au jour
de mon départ en retraite de sorte que je ne les
connais pas. Et puis, pour qu’ils me comprennent,
il me faudrait, comme le conseille Jean Dunoyer,
utiliser leur langage, leurs mots, leur syntaxe que
je n’ai pas appris !
Bref, je dois capituler, ne rien écrire comme tu le
constates et cela me coûte beaucoup.
Je cherche, je cherche encore un thème d’éditorial et ne trouve pas.
Si, il y a bien Manon Bachy, son charmant visage
et son complément donné par Norman Biga
dans la version blonde mais tu ne me laisserais
pas m’étendre longtemps sur ce sujet.
Molière, peut-être, Boileau aussi, leurs œuvres,
il en faudrait parler, car il ne manque au Centre
de documentation, me semble-t-il, qu’une décision pour devenir utile : se contenter d’analyses
littéraires et oublier le reste, ce qui obligerait,
bien sûr, à modifier sérieusement la pyramide
(Figure 1).
Pardonne-moi, cher Christian, de ne rien t’envoyer aujourd’hui.
« J’essaierai de faire mieux la prochaine fois »
comme l’a dit un philosophe contemporain.
Mille amitiés.
H Carlioz
Edito....................................................................................... 1
par Henri Carlioz
Histoire du Centre de Documentation
de la Sofcot : Les origines............................................... 2
par Jean Bedouelle
Le centre de documentation
de la Sofcot en 2010......................................................... 5
par Raphaël Vialle
Interview croisé / Crossed interview
Pr Henri Bensahel
Dr Carl L. Stanitski............................................................ 7
Quels sont les articles
du « Journal of Pediatric Orthopaedics »
les plus fréquemment cités
dans la littérature internationale ?............................ 11
par Raphaël Vialle
Classifications
en chirurgie orthopédique.......................................... 12
par Michel Guillaumat
Le bon sens clinique
survivra-t-il aux statistiques ?...................................... 16
par Norman Biga
Fondateur
J.C. POULIQUEN † (Paris)
Éditorialiste
H. Carlioz (Paris)
Rédacteur en chef
C. MORIN (Berck)
Membres
J. CATON (Lyon)
P. CHRESTIAN (Marseille)
G. FINIDORI (Paris)
J. L. JOUVE (Marseille)
R. KOHLER (Lyon)
P. LASCOMBES (Nancy)
G. F. PENNEÇOT (Paris)
M. RONGIERES (Toulouse)
J. SALES DE GAUZY (Toulouse)
R. VIALLE (Paris)
et le “ GROUPE OMBREDANNE”
Correspondants étrangers
M. BEN GHACHEM (Tunis)
R. JAWISH (Beyrouth)
I. GHANEM (Beyrouth)
Éditeur
SAURAMPS MEDICAL
S.a.r.l. D. TORREILLES
11, bd Henri IV
CS 79525
34960 MONTPELLIER
Cedex 2
Tél. : 04 67 63 68 80
Fax : 04 67 52 59 05
Un poster à l’ORS............................................................. 19
par Manon Bachy
Si Molière était chirurgien............................................ 20
par Jean Dunoyer
À propos des Cahiers
d’Enseignement de la Sofcot...................................... 22
par Jacques Duparc
Ontologies, lecture stratégique
et futur de la publication scientifique...................... 24
par Joachim Fenollosa
la Gazette est dorénavant publié en format A4, afin d’être directement imprimée
à partir de votre ordinateur via notre adresse : www.saurampsmedical.com
Histoire du Centre de Documentation de la SOFCOT
Les origines par Jean Bedouelle
Le centre de Documentation fut créé officiellement au sein
de la Société Française de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique (SoFCOT) en 1959 ; il fut fondé pour incorporer
dans la Société un groupe de bibliographie qui travaillait
depuis plusieurs années sous la direction de Robert Méary
alors assistant du Professeur Robert Merle d’Aubigné au pavillon Ollier de l’Hôpital Cochin. Il est évident qu’il est impossible pour un chirurgien, parfois isolé, de se tenir au courant
des publications nationales et internationales qui paraissent
chaque mois. L’idée de Robert Méary fut de constituer un
groupe dont les membres se partageraient le travail de lecture des livres, des thèses et des articles les plus intéressants.
Ils en feraient chez eux une analyse et la rédaction d’un résumé qui seraient ensuite présentées et discutées au sein
du groupe.
Fig. 2 : Jean CASTAING
Fig. 3 : Jean DUNOYER
Fig. 4 : Michel Postel
Fig. 5 : Pierre Queneau
L’intérêt de ce groupe de travail n’échappa pas au professeur
R. Merle d’Aubigné qui demanda en 1958 lors de l’AG de la
SoFCOT de constituer un centre de documentation constitué d’une bibliothèque et d’un secrétariat où les analyses du
groupe pouvaient être consultées ou envoyées sur demande, de même que les photocopies des articles originaux ; le
financement était assuré par la Société d’Orthopédie (l’activité des membres du groupe étant toujours bénévole).
Fig. 1 : Pierre Petit (Coll M GUILLAUMAT)
Il réunit autour de lui des élèves du Professeur Merle d’Aubigné et de Pierre Petit (Figure 1) chez qui il avait été assistant
quelque temps : Jean Bedouelle, Jacques Borde, Jean Castaing (Figure 2), Jean Dunoyer (Figure 3), Marius Lacheretz,
Paul Masse, Michel Postel (Figure 4), Pierre Queneau (Figure 5).
Nous nous réunissions une fois par mois, le dimanche aprèsmidi au domicile de Méary (Figure 6) et Madame Méary nous
offrait une collation au cours de la séance qui durait jusqu’à
minuit.
A l’époque les principales sources d’information étaient
anglo-saxonnes, en particulier par les volumes anglais et
américains du Journal of Bone and Joint Surgery dont les
analyses occupaient la majorité du temps. Les discussions
qui suivaient la présentation des textes étaient le moment
le plus passionnant en confrontant nos expériences personnelles avec ce qui était présenté. Chaque lecteur-rédacteur
corrigeait éventuellement son texte en y ajoutant l’avis critique qui était formulé en séance. Les fiches étaient données
à Méary qui se chargeait d’en faire des photocopies remises
à chaque participant à la séance suivante de manière à en
garder la trace.
2
Fig. 6 : Robert Meary
Ce fut officialisé à l’AG de 1959. Le centre fut domicilié dans
les locaux de la SoFCOT au rez-de-chaussée du pavillon Ollier à l’Hôpital Cochin. D’autres membres vinrent rapidement
s’ajouter au groupe initial, provenant de la région parisienne, de la province ou de l’étranger, du secteur hospitalier ou
privé ; chacun enrichissant les discussions de leur expérience et permettant d’élargir le nombre de revues et de livres
analysés : Jean-Yves Alnot présenta les articles sur la pathologie de la main, Henri Carlioz, Pierre Rigault, puis Jean-Paul
Padovani leur expérience en orthopédie pédiatrique ; le très
fidèle Joachin Fénollosa de Valence (Espagne) présenta l’essentiel des revues espagnoles ; J. Boitzy de Berne y participa
quelques années. On reconnaît là le rôle fédérateur et le don
Histoire du Centre de Documentation de la SOFCOT
Les origines par Jean Bedouelle
d’organisateur de Robert Méary qui se concrétisera un peu
plus tard dans la formation du groupe Méary qui réunit dix
des grands hôpitaux de la région parisienne pour élargir
l’enseignement de l’Orthopédie adulte et pédiatrique qui
était fait à l’hôpital Cochin.
Ainsi officialisé, notre travail changea, non pas dans les principes de rigueur édictés par Méary, intransigeant sur la méthodologie adoptée par l’auteur, la valeur des statistiques,
l’intérêt pratique ou le risque d’une diffusion prématurée
d’une technique non validée à laquelle notre groupe aurait
donné une sorte de caution, mais dans sa forme. Davantage de revues furent analysées ; seuls les articles originaux
faisaient l’objet d’une analyse, les revues générales étaient
seulement signalées pour leur intérêt. La rédaction devint
plus élaborée, plus développée et les critiques souvent
peu amènes de Méary qui auraient pu choquer les auteurs
étaient remplacées par une appréciation globale motivée ce
qui était une particularité et une originalité de ces analyses.
Même l’excellent « Year Book » américain ne présente pas
une critique de la publication analysée.
Il fut décidé de publier les analyses les plus intéressantes
sous forme de fiches cartonnées annexées à la Revue de
Chirurgie Orthopédique. Sur environ mille analyses annuelles, une centaine seulement était publiée soit 12 à 16 par volume de la revue. Ces fiches, comme les analyses, portaient
un numéro de code permettant de les classer par rubriques.
Ce code de classement fut réalisé par Méary pour son usage
personnel et nous l’avions adopté pour nos fiches bibliographiques. Son intérêt pour l’ensemble des orthopédistes devint évident et il fut diffusé sons forme d’un livret imprimé
en 1964. Il était destiné au classement de la bibliographie et
comprend des rubriques administratives, de gestion et des
références à des techniques annexes de l’orthopédie. Faute d’un autre moyen simple de classement il fut utilisé par
beaucoup comme un code de classement des dossiers des
malades et les critiques qui lui furent adressées oubliaient sa
destination primitive.
Le centre démarra lentement ; tous les documents étaient
disponibles à la bibliothèque. Celle-ci était constituée d’un
fond provenant du Service du Pr. Merle d’Aubigné augmenté régulièrement des revues françaises et étrangères et des
livres reçus par la maison Masson Editeur par les échanges
entre éditeurs, par les livres analysés par le comité de lecture de la Revue. Les auteurs français devaient en principe
y donner un exemplaire des livres publiés et un exemplaire
des thèses soutenues en orthopédie. Les analyses pouvaient
y être consultées ; d’autre part l’ensemble des analyses ou
celles de certaines spécialités, rachis, pédiatrie, furent disponibles en abonnement pour les membres de la Société,
puis sur le minitel. Malgré les efforts et la disponibilité des
secrétaires du centre le fonctionnement s’avéra trop lourd
et l’ouverture du centre dans la soirée fut peu utilisé.
3
Histoire du Centre de Documentation de la SOFCOT
Les origines par Jean Bedouelle
Il était évident que seule l’informatisation pouvait résoudre
beaucoup de problèmes d’utilisation. En 1982 le bureau de la
SoFCOT chargea Pierre Vivès de l’organiser. Ce fut également
difficile en raison des supports informatiques insuffisants à
l’époque ; il fallut attendre la mise sur internet, initiée par Joël
Trouillas pour une utilisation rationnelle. P. Vivès fut chargé
également de la vidéothèque : ce fut un succès immédiat lié
à la présentation des films vidéo lors du congrès annuel. Une
copie des films était demandée pour le centre de documentation où les membres de la Société pouvaient les revoir.
Après le décès prématuré de Robert Méary en 1974 la direction
du centre fut confiée à des orthopédistes qui avaient, comme
lui, une formation et une pratique à la fois chez l’adulte et chez
l’enfant : Jean Bedouelle en 1974, Michel Guillaumat en 1995
(Figure 7), Raphaël Vialle en 2005. L’état d’esprit resta le même.
De très nombreux collaborateurs passèrent par le centre, chacun y apportant sa contribution personnelle, véritable enseignement dont bénéficiaient les membres du groupe. Certains,
comme Jean Bedouelle, Jean Dunoyer, Anne Languepin, JeanClaude Rey, Norman Biga, et bien d’autres, ont accompagné et
stimulé les générations successives. Il est assez remarquable
de constater à quel point l’esprit de synthèse, s’il ne leur était
pas naturel, était rapidement acquis par les membres les plus
jeunes. Cette formation de l’esprit à l’analyse et à la synthèse
est une conséquence collatérale importante du passage par le
centre de documentation de la SoFCOT.
Fig. 7 : Michel Guillaumat
Réunions à venir
14 au 16 octobre 2010
Marseille Parc Chanot
Congrès de la SOFMER
http://www.atout-org.com/sofmer2010
16-19 juin 2010
Paris- Palais des Congrès
Congrès des Sociétés
de Pédiatrie
Séminaire paramédical (16-17 juin)
[email protected]
4-6 novembre 2010
Barcelone, Espagne
15ème séminaire international en orthopédie pédiatrique
http://www.depablos-bruguera.com
22-26 juin 2010
Genève, Suisse
12ème congrès de l’AOLF
www.aolf2010.com
8-12 novembre 2010
Paris - Palais des Congrès
85ème congrès de la Sofcot
www.sofcot.fr
22 -25 septembre 2010
Washington, USA
64ème réunion de l’AACPDM
(American academy of cerebral palsy)
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Le centre de documentation de la SOFCOT en 2010
par Raphaël Vialle
Le Centre de Documentation de la SOFCOT a été créé par Robert Méary en 1958. Il n’a pas cessé de fonctionner depuis et,
malgré quelques adaptations pratiques, a toujours conservé «
l’esprit » du promoteur. Le but du centre est d’offrir aux chirurgiens orthopédiques de langue française des analyses bibliographiques correspondant aux principaux articles de chirurgie
orthopédique adulte et pédiatrique publiés en langue française ou anglo-saxonne. Ces fiches ne sont pas des résumés
de l’article, mais une analyse critique discutée en commun
lors des réunions de travail mensuelles. Il ne s’agit donc pas
d’une bibliographie exhaustive, (type résumés que l’on peut
maintenant facilement trouver sur informatique), mais d’une
sélection des articles les plus importants dont tout chirurgien
orthopédiste devrait avoir connaissance, quelle que soit sa
spécialité ou son hyper-spécialité. Le but essentiel est donc de
faciliter une lecture personnelle qui demande beaucoup de
temps et qui, pour cette raison, se limite souvent à une spécialité plus ou moins pointue, au détriment d’une mise à jour plus
large de la chirurgie orthopédique dans son ensemble…
Depuis 50 ans, les membres du Centre de Documentation se
réunissent une fois par mois, (9 séances par an, sauf juillet,
août et novembre) pour mettre en commun le travail de lecture et d’analyse que chaque participant effectue pendant le
mois, selon un programme établi à l’avance. Chaque analyse
donne lieu à une discussion critique et fait l’objet d’une fiche
synthétique.
Toutes les générations et toutes les tendances chirurgicales
sont représentées au sein du centre (Figure 1). Loin d’être une
chasse gardée des chirurgiens hospitalo-universitaires parisiens, le centre de documentation de la SOFCOT comprend
bon nombre de chirurgiens de province, certains « hospita-
liers » purs, et certains membres ont une activité exclusivement libérale (cf annexe 1).
La proportion de chirurgiens ayant une activité d’orthopédie
pédiatrique est stable au sein du groupe. Ils participent bien
entendu aux discussions et analyses des articles de chirurgie
orthopédique « adulte » (et réciproquement…).
La vocation du centre de documentation est d’être un espace
de travail et d’échange, convivial et ouvert. Libre à chacun de
venir assister à une ou plusieurs séances comme « auditeur libre » Une collaboration et un investissement personnel régulier dans la réalisation des analyses bibliographiques peut par
la suite être envisagé. Le programme des différentes séances
annuelles peut vous être communiqué sur demande par mail
([email protected])
Actuellement, plus de 36 000 fiches ont ainsi été établies. Elles
sont sélectionnées et publiées dans la RCO et en ligne sur le
site de la SOFCOT.
Depuis 1996, la SOFCOT s’est dotée d’un serveur sur Internet,
en partenariat avec la société Surgery Online, avec un site qui
est régulièrement amélioré et qui permet de nombreuses
fonctions, notamment en bibliographie française (RCO 12 années, Conférences d’enseignements et Monographies 14 années, Fiches bibliographiques 14 années) et étrangère (base
Ovid).
Malgré son grand âge, le centre de Documentation de la
SOFCOT n’a cessé de fonctionner et de se moderniser tout
en respectant l’esprit insufflé initialement par Robert Méary.
L’informatique lui assure maintenant une utilisation pratique
en tout lieu et en toute circonstance. Il n’entre nullement en
concurrence avec les grandes bases de données internationa-
Fig. 1 : Photographie de groupe à l’issue d’une réunion du centre de documentation de la SOFCOT
5
Le centre de documentation de la SOFCOT en 2010
par Raphaël Vialle
les, son objectif est d’apporter une aide supplémentaire aux
chirurgiens orthopédiques de langue française dans leurs recherches et leurs pratiques. C’est le souhait d’un groupe d’orthopédistes convaincus décidés à poursuivre ce travail important et régulier.
Comment consulter les analyses
du centre de documentation ?
•
Dans la revue de Chirurgie Orthopédique et Réparatrice
de l’appareil Locomoteur
•
Sur le site internet, sur le site de la SOFCOT
http://www.sofcot.com.fr/ rubrique « Bibliothèque et
Edition »
•
Directement au siège de la SOFCOT, sur demande
Annexe 1 : Liste des membres
du centre de documentation de la SOFCOT en 2010
R. VIALLE, Directeur
J. ALAIN
J. BEDOUELLE
F. FIORENZA
F. FITOUSSI
M. GUILLAUMAT
(Membre honoraire)
(Membre honoraire)
N. BIGA
R. BECCARI
D. CHAUVEAUX
C. COURT
L. DE LEOBARDY
T. DEFIVES
J. DUNOYER (Membre hono-
D. HANNOUCHE
B. ILHARREBORDE
T. LENOIR
D. MOULIES (Membre honoraire)
J.P. PADOVANI
L. RILLARDON
G. TAUSSIG (Membre honoraire)
C. THEVENIN-LEMOINE
P. WICART
F. ZADEGAN
raire)
J. FENOLLOSA
A. FEYDY
Sauramps Médical
LA MARCHE
PATHOLOGIQUE
DE L’ENFANT PARALYSÉ
CÉRÉBRAL
G.F. Pennecot
LA PARALYSIE
CÉRÉBRALE
DE L’ENFANT
2ème édition
revue et corrigée
C. Bérard
Isbn : 978 284023 663 4
265 pages
avril 2010
38 €
Quelles sont les données essentielles à connaître lors de la consultation
d’un enfant avec une Paralysie Cérébrale ?
Comment décrire cet enfant dans un langage compréhensible par
tous ?
Comment évaluer objectivement l’évolution de ses performances motrices et l’effet des différents traitements proposés ?
Comment partager les informations avec les autres professionnels?
Comment choisir des outils d’évaluation dans le cadre d’un suivi clinique ou d’un protocole de recherche ?
C’est à ces questions fondamentales que ce guide se propose de répondre.
6
Isbn : 978 284023 610 8
336 pages
novembre 2009
72 €
Ce livre s’adresse à tous les intervenants prenant en charge l’enfant paralysé
cérébral marchant ou déambulant.
Des progrès importants dans l’exploration, la compréhension, le traitement
et l’évaluation des phénomènes pathologiques ont été réalisés (laboratoire
d’analyse de la marche, traitement de la spasticité, chirurgie multisite, bilan
d’évaluation….).
Depuis un peu plus d’une dizaine d’années, regroupés au sein du groupe VARAX nous avons travaillé sur ce sujet. C’est notre expérience que nous avons
voulu communiquer.
Interview croisé / crossed interview
Pr Henri Bensahel† - Dr Carl l. Stanitski
Avant propos :
Le Professeur Henri BENSAHEL, récemment disparu, avait répondu favorablement à ma demande de réaliser une brève interview
autour de l’activité de publication scientifique en orthopédie pédiatrique. Cette interview croisée avait été proposée conjointement
au Dr Carl STANITSKI, afin que les lecteurs de la Gazette puissent bénéficier de deux points de vue ô combien éclairés sur ces sujets,
de part et d’autre de l’Atlantique.
Le destin aura voulu que les propos du Pr BENSAHEL ne soient rendus publics aux lecteurs que de façon posthume. Ils sont retranscrits
ici de façon littérale.
Dr Raphaël Vialle
Pittsburgh and benefitted from caring for their vast number
of patients and exposition to their philosophy of patient care.
Dr. John Hall at the Childrens Hospital Medical Center in Boston provided additional experience for me in straightforward
thinking and learning from his spectacular surgical technique.
Pediatric orthopaedics offers challenge and potential for creativity when dealing with the issues presented by our « fourth
dimension », growth. Interactions with colleagues at the Childrens Hospital of Pittsburgh, Childrens Hospital of Michigan
and Childrens Hospital at the Medical University of South Carolina always provided academic and intellectual stimulations
and challenges. Pediatric orthopaedics is very much an international specialty. The interaction among the global societies
has resulted not only in information exchange and teaching
but in establishment of international friendships and continued communication.
RV : How, when and why did you start you writing and editorial activities?
CS : I was a sports editor and columnist in college. I wrote peer
reviewed manuscripts as a resident and fellow. I began being
a journal reviewer in 1997 and continue to enjoy the ability to
keep current that this process provides as well as experiencing a wide spectrum of writing styles and abilities. I have had
the privelege of being an Associate Editor of the JBJS and an
Editorial Board Member of the Journal of Children’s Orthopaedics, among others, and serving as the Features Editor of the
Journal Of Pediatric Orthopaedics. I continue writing and have
published scores of peer reviewed papers, book chapters, symposia/reviews and 2 textbooks. I review for 6 journals and assess about 3 manuscripts monthly, a task I truly enjoy and find
relaxing and stimulating at the same time.
RV : What are for you the most important and mandatory publications or points of interest in paediatric orthopadics for
the last several years?
Dr Carl L. Staniski, MD
Features Editor for the Journal of Pediatric Orthopaedics
RV : What are the main points of your professionnal course
which were determinant in your final paediatric orthopedic
destination?
CS : I was stimulated to enter orthopaedics by Dr. Anthony DePalma, a very charismatic Chairman and Professor at Jefferson,
my medical school. I was fortunate to be a resident with Dr. Albert Ferguson, Jr. and his faculty at the Childrens Hospital of
CS : The Texas Scottish Rite team’s update of Dr. Tachdjian’s
textbooks ; maturation of the Journal of Pediatric Orthopaedics ; renewed interest in publication of pediatric orthopaedic
papers in the American edition of the Journal of Bone and
Joint Surgery.
RV : What are for you the most wanted and waited publications in paediatric orthopedics for the next several years ?
CS : Staheli’s series of inexpensive monographs on specific
pediatric orthopaedic topics, e.g., club foot ; subspecialty text7
Interview croisé / crossed interview
Pr Henri Bensahel† - Dr Carl l. Stanitski
books, many focused on a particular subject, eg, Micheli and
Kocher’s « The Pediatric and Adolescent Knee ».
Thank you for the honor of including me with Prof. Bensahel.
RV : What is the future of scientific publication and periodics
in paediatric orthopaedics ? What do you think about exclusive online publications ?
CS : Online access to periodicals and scientific treatises has
increased exponentially in the past decade. Web-based approach to such information is time and library independent
creating instant information retrieval with all its assets and
liabilities. The system allows for much more rapid manuscript
peer review and editorial decisions regarding publication. The
entire pace and expectation of manuscript generation, review,
editing and publishing has been very accelerated.
RV : Do you think that the onset of many new online publications will decrease the quality and content of future papers ?
CS : These often young publications seems to have a more
permissive editorial background and reviewers than classical
publications.
I think overall quality will diminish, especially with new ventures. There is great potential for information abuse with
opinions replacing facts, and self-promotion substituting for
experience and excellence, especially in terms of long term
outcomes for various proposed treatments. Online publication/presentation is here to stay and a current fact of life. The
role of the pediatric orthopaedic surgeon must be to filter
through all of the noise and present the pure music of fact to
the patient and their family.
RV : What is the « secret » of a good paediatric orthopaedic
paper ?
Pr Henri Bensahel†
Editor for the Journal of Pediatric Orthopaedics B
CS : A clear statement of the thesis and methods and material synthesis; accurate data analysis; concise discussion and
conclusion(s).
RV : Quels sont les moments forts de votre parcours professionnel qui ont déterminé votre trajectoire vers l’orthopédie
pédiatrique ?
HB : Tout d’abord, laissez-moi vous dire que, dès l’âge de 5
ans, j’ ai voulu être « docteur », j’ai voulu soigner des malades.
J’ai été élevé au sein d’un cercle familial où les enfants étaient
nombreux, et ce fait a certainement fait naître en moi cette
orientation vers la pédiatrie.
Ma génération avait encore l’habitude de prendre le chemin
de l’hôpital dès les premiers jours de nos études médicales.
Mon premier stage allait se dérouler en chirurgie, à l’Hôpital
de la Salpêtrière, dans le Service du Professeur Henri Mondor.
De stagiaire-spectateur, j’allais passer rapidement à la condition de stagiaire engagé.
www.saurampsmedical.com
8
En effet, afin d’occuper le tout petit groupe dont il avait la
charge, le Chef de Clinique eut l’idée de nous faire assister à
une intervention chirurgicale. Ce fut un coup de foudre, et je
pris aussitôt la décision de devenir chirurgien. Et, puisque soigner des enfants m’attirait, j’ai ainsi rapidement songé à devenir chirurgien d’enfants.
Interview croisé / crossed interview
Pr Henri Bensahel† - Dr Carl l. Stanitski
Mon orientation vers l’orthopédie pédiatrique vint plus tard,
au cours de mes stages d’internat. En effet, l’orthopédie m’intéressait beaucoup, et je m’interrogeais sur la façon de conjuguer la chirurgie, l’orthopédie et l’enfant. La réponse me fut
donnée au cours de mon semestre d internat dans le Service
de Chirurgie Infantile du Prof. G.Laurence, à l’Hôpital Bretonneau.
Ma génération fut encore celle qui devait s’initier à la chirurgie
viscérale autant qu’orthopédique. Mais je savais déjà que mon
inclination allait vers « le dur ». Ma carrière se déroula, pour l’essentiel, à Bretonneau. Et, dès que l’occasion s’offrit à moi, je fis
le choix de l’orthopédie pédiatrique exclusive.
RV : Par quel biais avez-vous débuté puis développé vos activités dans le domaine de l’édition et de la publication en
orthopédie pédiatrique ?
HB : En 1981, j’ai créé l’European Paediatric Orthopaedic Society (EPOS). J’étais, en l’occurrence, un précurseur car l’ouverture européenne n’était pas encore prônée, d’autant que notre
continent était encore scindé par le Mur de Berlin. Néanmoins,
dans ma décision je songeais que l’EPOS devait s’étendre à
l’ensemble de l’Europe géographique. J’avais, en effet, l’intuition que la situation politique de guerre froide - qui prévalait
encore fermement - ne pouvait se pérenniser et que, un jour,
peut-être proche, l’Europe de l’Est s’ouvrirait à nous. Cette
ouverture devint réalité en 1989. J’avais auparavant réussi à
faire passer des messages à nombre de collègues d’au-delà du
Rideau de Fer. Ainsi, dès la chute du Mur, les contacts s’établirent. Deux ans plus tard, en 1991, je recevais l’EPOS à Paris
pour son dixième anniversaire, L’EPOS était déjà devenue une
société internationale, majeure à travers le monde. En effet, un
an auparavant, en 1990, étant Président de l’EPOS, j‘avais organisé, à Montréal, le premier congrès conjoint EPOS- POSNA. De
l’avis de tous, ce fut un formidable succès.
La Société européenne créée et bien ancrée, l’idée de la publication des travaux européens chemina progressivement dans
mon esprit. Des revues existaient en Europe ; elles étaient de
chirurgie pédiatrique ou d’orthopédie générale.
Aucune, dans nos pays européens, n’était spécifiquement
consacrée à l’orthopédie pédiatrique. Ce me semblait pourtant être le prolongement indispensable, naturel pour l’EPOS.
Ce Journal devait être la vitrine de notre individualité, de notre
activité, la faisant ainsi connaître au monde de l’Orthopédie
de l’Enfant.
Le « Journal of Pediatric Orthopaedics » – JPO - existait aux
USA et sa compagnie d’édition, Raven Press – Philadelphie -,
informée de mon projet, me proposa d’en être le Publisher et,
moi-même, l’Editor (Directeur de Publication). Un deuxième
« Journal of Pediatric Orthopaedics » allait être créé. Le Publisher,
tout autant que les dirigeants du JPO décidèrent qu’il se
nommerait JPOB.
D’emblée, un Editorial Board international (je devrais dire intercontinental) fut constitué. De même, la décision fut prise
d’accueillir les manuscrits de quelque partie du monde qu’ils
proviennent.
RV : Quels sont selon vous les domaines de l’orthopédie pédiatrique dans lequel les publications internationales ont
été les plus abouties et les plus novatrices dans ces dernières
années ?
HB : Nombre d’articles novateurs ont été publiés dans les deux
volets du Journal of Pediatric Orthopaedics, A et B qui sont véritablement les deux seules revues consacrées intégralement
à l’Orthopédie Pédiatrique. Toutefois, ce qui a marqué la trajectoire du JPOB, son individualité a, sans conteste, été la publication des Multicentric Studies et les Mini Review dont je pris
l’initiative. JPOB fut seul à publier ces véritables dossiers qui
faisaient le point international et objectif d’une pathologie.
Ces études furent, à mon sens, l’occasion de publications fort
prometteuses pour l’avenir de notre spécialité. Elles sont régulièrement citées dans les bibliographies.
RV : Quels sont selon vous les domaines de l’orthopédie
pédiatrique les plus prometteurs dans ce domaine pour les
années à venir ? Quelles sont les publications les plus attendues ?
HB : Beaucoup reste à faire en Orthopédie de l’Enfant et de
l’Adolescent. La connaissance de nombre de pathologies, dans
des domaines variés, demande à être approfondie pour accéder à un meilleur traitement. C’est dans cette voie que les publications sont le plus attendues. Je ne crois pas judicieux d’en
dresser une liste ; elle risquerait de ne pas être exhaustive.
Je suis très attentif au domaine des cellules souches qui me
passionne. Je me tiens informé des progrès de la recherche
dans ce domaine si prometteur. Leur application clinique serat-elle pour les prochaines années ?
Et dans le secteur plus spécifique de l’Orthopédie Pédiatrique,
l’utilisation de la Fixation Externe ainsi que de l’Arthroscopie
(pour ne pas dire l’Endoscopie) nous fait entrer dans le champ
de la chirurgie mini/non invasive qui améliore tant les lendemains opératoires.
Ces deux types de procédés chirurgicaux vont assurément
modifier notre comportement chirurgical. Les publications
balbutient et nul ne doute qu’elles vont se multiplier dès que
l’expérience se sera enrichie.
RV : Quel est l’avenir des publications scientifiques dans le
domaine de l’orthopédie pédiatrique ? Que pensez-vous
des nouveaux formats de distribution comme le format
« online » ?
HB : Je ne suis pas inquiet pour les publications qui concerneront notre discipline. Il y aura toujours une place pour les publications scientifiques en Chirurgie Orthopédique de l’Enfant.
Mais ce qui compte, c’est, bien entendu, leur haute qualité
scientifique. C’est l’objet que je m’étais fixé en créant le Journal
of Pediatric Orthopaedics–JPOB, malgré de réelles difficultés
inhérentes à la structure dans laquelle ce Journal évoluait.
C’est l’objectif que nous avons fixé d’emblée avec le Publisher
du nouveau Journal of Children’s Orthopaedics - JCO.
9
Interview croisé / crossed interview
Pr Henri Bensahel† - Dr Carl l. Stanitski
L’avenir de nos publications sera réservé, non seulement aux
meilleures d’entre elles, mais aussi aux Publishers qui sauront
comprendre les auteurs tout autant que les lecteurs. La rigueur de la sélection des manuscrits doit rimer avec une capacité
de publication dans des délais rapides (après acceptation) ; les
Revues souscrivant, elles-même, à des impératifs budgétaires
accessibles à tous.
La version « online » a pénétré tous les domaines des activités
de l’homme moderne. Il était donc inévitable que nos publications s’y orientent. Cela ne signifie pas que nous pourrions
nous y adonner sans restriction. Nous devons veiller à ce que
notre Presse continue de se doter d’un Editorial Board de talent, seul susceptible de continuer à séparer le bon grain de
l’ivraie. D’ailleurs, le gendarme, gérant l’Impact Factor, veille à
la qualité scientifique des articles publiés.
Je suis très favorable à la publication mixte : d’abord « online »
dès que le manuscrit a été accepté, complété par la traditionnelle publication imprimée, prolongement indispensable. Nos
générations sont encore très imprégnées du contact physique
du papier. Nous avons l’impression de pouvoir mieux pénétrer
le sujet, et d’y faire plus aisément les corrections utiles.
RV : Ne craignez-vous pas que l’émergence de nouvelles publications uniquement online ne nuise à la rigueur et à la
qualité du contenu scientifique des publications ? En effet,
ces publications ont souvent peu d’antériorité et ont parfois
une ligne éditoriale et un comité de lecture plus « souple »
que les publications classiques.
HB : Bien entendu, nous devons, à tout prix, éviter, dans le
cadre que vous évoquez, ce type de publications uniquement online. Il ne me semble pas qu’il y ait danger, au moins
pour les prochaines années, sous réserve que les critères que
j’énonçais plus haut soient respectés. Nous nous y sommes
appliqués pour le JCO pour lequel nous avons obtenu des
conditions spécialement attractives. Toutefois, je considère
que quelques modifications devraient être apportées par les
acteurs responsables de l’Impact Factor pour s’adapter à l’évolution de nos spécialités. En effet, le classement actuel est un
amalgame, non seulement entre l’orthopédie de l’enfant et de
l’adulte, mais encore avec des Revues qui pour être de valeur,
n’ont pas vocation à être comparées à une Revue de chirurgie
orthopédique pédiatrique.
RV : Quel est le « secret » d’un bon article en orthopédie
pédiatrique ?
HB : Un bon article, pour notre discipline, est celui qui délivre
un vrai message.
Ce doit être un article bien écrit dans la langue utilisée, le plus
souvent, aujourd’hui, l’anglais.
J’insiste sur le fait qu’un bon article n’est pas obligatoirement
un article long. Selon moi, il doit aller rapidement à l’essentiel.
Les articles du JCO (de même qu’hier du JPOB) concernent
majoritairement des lecteurs avertis. Il est donc inutile de remonter le cours de la pathologie comme on l’expliquerait à de
jeunes étudiants.
Un bon article doit s’efforcer d’exposer clairement et avec une
objectivité maximale, la position de l’auteur en s’appuyant sur
des données irréfutables. S’agissant de l’enfant, l’une, essentielle, est la longueur du suivi – Follow Up - dans le cours de la
croissance. L’évaluation des résultats devrait inclure, dans le bilan final, un examen clinique de l’enfant/adolescent plutôt que
de se restreindre à un entretien téléphonique ou aux conclusions d’un questionnaire établi par correspondance. Toute
autre présentation introduirait un doute dans les connaissances des plus jeunes.
Sauramps Médical
INFECTIONS
DU SITE OPÉRATOIRE
EN ORTHOPÉDIE
PÉDIATRIQUE
Prévention et traitement
P. Wicart
ORTHOPÉDIE
et tRAUMATOLOGIE
DE L’ADULTE
ET DE L’ENFANT
A.C. Masquelet
Isbn : 978 284023 584 2
556 pages
octobre 2008
Isbn : 978 284023 679 5
112 pages
juin 2010
40 €
26 €
Cet ouvrage, destiné aux étudiants du 2ème Cycle des Etudes Médicales, est une émanation du Collège Français des Enseignants
en Chirurgie Orthopédique et Traumatologique et du Collège de
Chirurgie Pédiatrique.
10
Quels sont les articles du « Journal of Pediatric Orthopaedics »
les plus fréquemment cités dans la littérature internationale ?
par Raphaël Vialle
D’après l’article « The top 25 at 25 : citation classics in the Journal
of Pediatric Orthopaedics »
C. T. Mehlman and D. R. Wenger, J Pediatr Orthop, 2006,
26 : 691-4.
La question posée par Charles Mehlman (Cincinnati Children’s
Hospital Medical Center) (Figure 1) et Dennis Wenger (Orthopaedic Surgery, Children’s Hospital San Diego) (Figure 2) n’est
pas innocente…
Fig. 1 : Charles T. Mehlman
Fig. 2 : Dennis R. Wenger
Depuis quelques années, l’analyse des citations d’une publication scientifique est l’un des éléments essentiels déterminant
le « prestige » d’une revue…
Depuis 1945, L’Institute for Scientific Information (ISI) répertorie chaque citation dans la littérature internationale de chaque
article, lettre à la rédaction, éditorial etc… pour plus de 8600
revues scientifiques. Cette base de données a été informatisée
à partir de 1979…
L’analyse de cette base de données permet de savoir quels
sont les articles publiés dans le Journal of Pediatric Orthopaedics (édition américaine) qui sont le plus fréquemment cités
depuis 25 ans !
De 1981 à 2005, 3426 articles ont été publiés dans le JPO. Les
25 articles les plus fréquemment cités sont détaillés dans le
tableau 1.
Les quatre articles les plus fréquemment cités l’ont été pour
chacun d’entre eux plus de 100 fois ! Les auteurs remarquent
que sur ces 4 articles « incontournables » un seul est un essai
contrôlé et randomisé alors que trois sont des études rétrospectives de cohortes, moins abouties sur le plan strictement
méthodologique…
Concernant l’ensemble des 25 articles les plus repris dans la
littérature internationale, les deux sujets les plus souvent retrouvés sont la paralysie cérébrale et la prise en charge de la
traumatologie.
La discussion de ce travail tourne autour de la valeur que
l’on accorde à la citation plus ou moins fréquente d’un travail
princeps publié dans une revue scientifique. Il serait rassurant
de penser que les travails fréquemment cités et repris par
d’autres auteurs s’intéressant à la même thématique sont
des travaux aboutis, incontournables et de grande rigueur
méthodologique. Ces travaux pourraient en outre avoir une
influence importante sur le mode de prise en charge des
patients et donc une pertinence clinique forte.
Mehlman et Wenger rappellent que bien souvent, l’analyse
de redondance des citations d’un travail reflète bien souvent
« l’influence académique » de telle ou telle équipe plus que la
valeur réelle du travail en question !
L’analyse de la somme considérable de données relatives aux
citations des articles scientifiques se révèle très intéressante.
Les relevés sont effectués sous forme informatique par le ISI
qui est désormais contrôlé par la société Thomson Corporation (Elle-même propriétaire des droits du logiciel bien connu
d’aide à la recherche et à la mise en page bibliographique
EndNote®) On apprend ainsi que la moitié des articles publiés
dans les revues à comité de lecture ne sont jamais repris ou cités dans d’autres travaux ultérieurs… Un article est considéré
comme « Classique » lorsqu’il a été cité au moins une centaine
de fois ce qui représente finalement moins de 1 % des articles
publiés dans une revue comme le Journal of Pediatric Orthopaedics.
Les auteurs restent dubitatifs devant le faible nombre (seulement trois !) d’études méthodologiquement valables (avec
groupe contrôle et éventuellement randomisation) retenues
dans les 25 articles les plus cités de la revue. Ils insistent sur
la mauvaise qualité de certains articles, y compris de grandes
revues, qui reprennent des données connues et publiées sans
forcément en citer les sources originales. Par ailleurs, la pratique de l’auto-citation (self-citation) est l’apanage des revues
« majeures » qui citent et re-citent constamment les mêmes
articles princeps publiés dans leurs pages en hypertrophiant
ainsi de façon tout à fait artificielle leurs impact-factor. Les
revues comme le JPO ne peuvent avoir accès à ce type de
pratique qui s’apparente plus à du lobbying qu’à une réelle
politique éditoriale ou à une démarche d’encouragement à la
recherche et à la publication scientifique.
11
Classifications en chirurgie orthopédique
par Michel Guillaumat
Les classifications « généralistes » Organisation du travail
Le code Méary
Les chirurgiens orthopédistes et la SOFCOT ont depuis très
longtemps éprouvé le besoin de classer leurs dossiers et leurs
archives selon un système aussi simple que possible et utilisable par tous.
Cette classification a été mise en forme par Robert Méary
(Figure 1), fondateur du centre de documentation de la
SOFCOT. La 1ère édition du code, bien connue sous le nom de
« Code Méary », a été publiée en 1966.
Fig. 1 : Robert Meary
Son objectif était de faciliter au chirurgien orthopédique le
problème du fichage (patients, pathologies, thérapeutiques et
bibliographie). Il établit la liste des affections et interventions
pour lesquelles on veut pouvoir retrouver les malades et les
articles correspondants et attribue à chacune d’elles, pour en
rendre la maniement plus aisé, un numéro de quatre chiffres.
Les différentes rubriques sont réparties en trois grands chapitres :
• pathologie chirurgicale générale,
• pathologie suivant les tissus,
• pathologies régionales : membre supérieur, membre inférieur, rachis, reste du corps.
Le plan des chapitres est toujours le même et facile à mémoriser.
Dans l’édition originale avaient été laissées libres des cases vides dans chaque chapitre, pour pouvoir inclure à leur place
logique les affections et les interventions nouvelles ainsi que
les oublis éventuels.
Ce code et son système de classement logique a connu un très
grand succès dans le monde orthopédique et a rapidement
été adopté par la majorité des chirurgiens orthopédiques avec
des adaptations personnelles en fonction du type d’activité
(utilisation limitée à certaine région ou hypertrophie de certains chapitres spécifiques).
12
Outre le classement des patients, des pathologies et des interventions, les fiches bibliographiques du centre de documentation, publiées sous forme cartonnée en annexe de la RCO,
avec pour objectif une information générale sur l’orthopédie,
y compris bien sûr pour des chirurgiens orthopédiques spécialisés, pouvaient être conservées en majorité et classées
pour être retrouvées facilement.
Évolution et difficultés du code Méary
Une première difficulté est apparue, avant l’ère informatique,
pour le rangement de ces fiches cartonnées quand elles comportaient plusieurs numéros de code. Fallait-il les photocopier
en plusieurs exemplaires pour les retrouver avec chacun des
numéros ou se contenter de les ranger sous un seul numéro
(cas le plus fréquent), ce qui aboutissait à un choix « personnel » de rangement plus difficilement utilisable par les différents membres d’une équipe ou par les utilisateurs d’une bibliothèque !
Comme prévu, le démembrement des pathologies et l’évolution rapide des techniques ont nécessité des refontes et des
mises à jour de ce code.
Après une deuxième édition publiée en 1978, la 3ème édition
publiée en 1990, sous la direction de Jean Bedouelle a comporté certaines modifications structurales :
• conservation des numéros identiques, mais ajout d’une décimale séparée des 4 chiffres originaux par un point. Cela
apportait 9 nouveaux numéros disponibles pour un code
déterminé.
• modification de certains termes anatomiques pour introduire la nomenclature anatomique internationale (PNA)
utilisée dans la majorité des articles étrangers et dans les
livres récents, avec en fin de volume, un index alphabétique
de la PNA.
• une table des matières alphabétique des rubriques pour faciliter la recherche.
• une première ébauche de transcodage avec une colonne
spéciale pour le code OMS, plus complexe et moins détaillé
que le code Méary et une pour sa version améliorée dite
CIATTO (Classification Internationale des Affections et Traitements en Traumatologie et Orthopédie) élaborée par nos
amis belges. Une traduction de cette édition a été réalisée à
la demande de nos collègues espagnols.
Avec sa logique et sa cotation chiffrée, le code Méary, était facilement utilisable en informatique, et en particulier le classement des fiches multicodes était facilité, mais dans les années
90, bien d’autres transformations et les exigences de codifications administativo-financières allaient bousculer cette organisation spécifique à notre spécialité.
La transformation des fiches bibliographiques du centre de documentation a comporté la suppression des fiches cartonnées
détachables remplacées par leur publication au sein du corps
de la Revue et décision de la direction de la RCO de supprimer
les numéros du code Méary au profit des mots clés. (comme
dans les publications étrangères). Parallèlement la publication
de ces fiches d’abord sur CD-Rom, puis sur Internet en a rendu
l’accès plus facile. L’utilisation de moteur de recherche par
mots-clé rendait leur codage Méary moins utile.
Classifications en chirurgie orthopédique
par Michel Guillaumat
Code Méary et PMSI
C’est surtout l’obligation du codage PMSI, totalement différent
du codage Méary, qui a transformé profondément les habitudes. Beaucoup d’orthopédistes souhaitaient conserver leur
codage familier, mais réaliser deux codages différents était
source d’erreurs et de perte de temps. L’idéal pour beaucoup
semblait être un transcodage qui permettrait de conserver et
de poursuivre le codage interne habituel, tout en remplissant
les obligations administratives.
En 1995, O. Gagey et M.-P. de Resende de la mission PMSI réalisent un transcodage informatique Meary-CIM10 pour les
pathologies. En 1999, J.-L. Rouvillain et B. Ben Mansour réalisent un transcodage dans lequel les actes sont classés selon
la CDAM.
Avec l’arrivée, au début des années 2000 de la nouvelle classification commune des actes médicaux (CCAM), le transcodage
avec le code Méary devient très difficile et comme cette nouvelle classification des actes a été conçue avec une large participation des spécialistes, la SOFCOT elle-même, dans son livre
blanc (2005) préconise l’abandon du code Méary.
Les listings des diagnostics et des thérapeutiques ne sont désormais plus établis dans les services, mais reconstitués, sur
demande, par le service DIM, à partir du PMSI.
Les classifications détaillées des pathologies
Leur objectif louable est de permettre de rassembler des cas
semblables et ainsi de comparer des séries analogues de diverses provenances dans un but descriptif, pronostique et éventuellement thérapeutique. En réalité, la pratique se heurte à
la diversité des classifications proposées selon les auteurs, les
écoles, les pays, la langue. Comme pour beaucoup de pays, les
classifications françaises subissent la concurrence des classifications anglo-saxonnes et japonaises.
Par ailleurs, les classifications sont inéluctablement évolutives.
La meilleure connaissance des pathologies, grâce en particulier aux progrès rapides de l’imagerie médicale, rend les classifications rapidement obsolètes. De purement descriptives, les
classifications deviennent de plus en plus physio-pathologiques, d’où leur complexité croissante.
Pour être valable une classification doit être reproductible,
c’est-à-dire qu’à partir des mêmes données, plusieurs observateurs doivent pouvoir aboutir au même classement.
Devant la multitude des classifications proposées, le choix
des utilisateurs n’est pas toujours évident, d’autant que certains modifient quelque peu les classifications originelles ou
n’en n’utilisent qu’une partie (Classification modifiée ou simplifiée).
Pour le lecteur, il est souvent difficile de s’y retrouver (classification en lettre et chiffre), surtout si l’auteur ne détaille pas ou
ne référencie pas la classification utilisée.
Quelques exemples pour illustrer ces propos :
Les classifications « universelles », utilisées par tous, comme
celle de Frankel sont rares.
La plupart, même classiques et internationales, sont souvent
remises en cause, complétées, modifiées ou remplacées.
• ostéochondrite primitive de hanche : Catterall, simplifiée par
Salter-Thomson et plus ou moins supplantée par Herring,
• traumatisme du cartilage de croissance et fractures méta-
physo-épiphysaires : les 4 types de Salter et Harris auxquels
Ogden a rajouté deux types supplémentaires,
• scolioses : les classifications se sont progressivement compliquées au point que la récente classification de Lenke est
peu utilisée en France.
Pour nombre de pathologies, les classifications sont nombreuses, différentes.
Les auteurs, les écoles, les pays n’ont pas réussi à s’uniformiser.
• les multiples classifications des aplasies du fémur : Aitken,
Amstuz, Bouyala, Rigault, Hamanishi, Gillespie et Torode,
• les fractures ouvertes de jambe : Cauchoix-Duparc, Gustilo,
AO,
• la classification des fractures du pilon tibial, classification
française mise au point à l’occasion du symposium 1991,
mais qui ne permet pas la comparaison précise avec les publications anglo-saxonnes qui utilisent préférentiellement
l’AO 92,
• et que dire des classifications des fractures du rachis : les 3
colonnes de Louis ne sont pas les mêmes que celles de Denis. La classification de Magerl (1994) permet de distinguer
et de ranger dans un code numérique 218 lésions traumatiques différentes mais en pratique, beaucoup d’auteurs
considèrent que pour établir un pronostic évolutif, il s’avère
suffisant de l’utiliser de façon simplifiée en se limitant aux
trois grands types A (compression pure), B (lésion avec distraction), C (lésion avec rotation),
• dans son dernier numéro de décembre 2009, après avoir
souligné les limites des classifications de Kennedy, de
Schenk et de Neyret, la RCO propose, à la suite du symposium 2008, une nouvelle classification des lésions ligamentaires du genou. Quel sera l’avenir de cette classification
complète, mais française ?
Ne serait-ce pas le rôle des sociétés internationales SICOT,
EFORT et des sociétés de spécialité d’essayer d’uniformiser ?
Un effort dans ce sens semble en cours !
Classer pour comparer des situations comparables, c’est bien !
Mais il faut bien garder à l’esprit que chaque patient est un cas
particulier et que l’on ne devrait pas attendre d’une classification, souvent purement radiologique, une « recette » thérapeutique (arbre décisionnel) trop automatique (Figure 2).
Fig. 2
13
Classifications en chirurgie orthopédique
par Michel Guillaumat
Les scores d’évaluation des résultats
L’appréciation aussi objective et fiable que possible des résultats d’une prise en charge est devenue, à juste titre, incontournable.
Nous n’entrerons pas dans la question des statistiques qui
sont indispensables et de plus en plus du domaine des statisticiens.
Évaluer des résultats, c’est le plus souvent faire une comparaison entre un groupe traité et un groupe témoin, des groupes
traités par deux thérapeutiques différentes. Cette évaluation
doit pouvoir être comparative avec les résultats des autres
équipes. Il est donc indispensable d’utiliser des scores d’évaluation.
Dans ce domaine, on retrouve la plupart des remarques faites
plus haut, (multiplicité, évolutivité, écoles, langue) avec des
difficultés supplémentaires. En effet, à coté des scores cliniques et radiologiques habituels relevés par le praticien (axes,
stabilité, mobilité, etc), il est important d’estimer également
l’évaluation fonctionnelle et ses répercussions sur la qualité de
vie du sujet. Certains critères sont objectifs, d’autres plus subjectifs. Il faut donc distinguer :
Les scores de résultats traités par le chirurgien
Pour être utilisables, ces scores doivent avoir fait la preuve de
leurs qualités : validité, sensibilité, reproductibilité, fiabilité, acceptabilité dont les définitions sont très précises et font appel
à des données statistiques rigoureuses.
Là encore ces scores sont multiples, ils n’utilisent et ne jugent
pas tous les mêmes critères. Comme pour les classifications
des pathologies, le choix est délicat et, en fonction des items
retenus, il peut influencer le résultat et rendre la comparaison
difficile ou discutable. L’opérateur est mal placé pour évaluer
ses résultats. Des observateurs indépendants sont indispensables.
Il est évident que les mêmes scores ne pourront pas être utilisés au niveau de la hanche pour une arthrose ou une polyarthrite, au niveau du genou, pour une arthrose ou une lésion
ligamentaire, etc… Les scores utilisés par les chirurgiens, les
rhumatologues, les pédiatres sont souvent très différents. Les
échelles sont différentes pour l’enfant et pour l’adulte.
Citons :
• Pour la douleur, l’évaluation sur une échelle EVA est une des
rares à faire l’unanimité (Figure 3).
Fig. 3 : échelle EVA
14
• Pour la hanche : score de Harris, score PMA, index algofonctionnel de Lequesne, index WOMAC, Score HAQ.
• Pour le genou : score IKS, cotation ARPEGE, score de Lysholm, score IKDC.
• Pour le membre supérieur : questionnaire DASH, score de
Constant (épaule).
Les scores de résultats traités par le patient
Évaluation de la qualité de vie, et de l’incapacité
fonctionnelle
Le choix d’une échelle, parmi le large panel existant, passe ici
aussi par la recherche de bonnes qualités métrologiques (reproductibilité, sensibilité au changement, validité du contenu), mais aussi par sa compréhension auprès des patients et/
ou des familles (pb de traduction, de termes simples) et par sa
facilité d’utilisation (présentation, lieu, moment, durée et circonstance des réponses aux questionnaires).
Les échelles génériques considérées comme le « gold standard » sont :
• NPH (Nothingham health profile) autoquestionnaire comportant 38 questions :
- mobilité, douleur, fatigue, sommeil, isolement social,
réactions émotionnelles,
- réponses par oui ou par non. Facile d’utilisation, mais
peu discriminant pour les personnes en relative bonne
santé.
• Short Form 36 (SF 36) ++ qualité de vie, particulièrement
performant pour la détection de modifications minimes.
• mais il y en a bien d’autres : EuroQol, Sickness Impact Profile, SEIQol
Sans citer celles qui cherchent à définir le profil psychologique
du patient…
Classement des études selon la qualité scientifique
Dans le cadre de « l’Evidence Based Medecine », et en tenant
compte des remarques faites plus haut, les travaux et les publications sont classées et hiérarchisées en fonction de leur
« preuve scientifique » (ANAES).
• niveau I : essais contrôlés randomisés prospectifs
• niveau II : essais contrôlés non randomisés prospectifs
• niveau III : essais prospectifs non contrôlés
(sans groupe témoin)
• niveau IV : études de cas-témoins
(rétrospectif, comparé aux sujets indemnes de
la maladie)
• niveau V : études rétrospectives et cas cliniques
(séries de cas, expérience d’une équipe)
Classifications en chirurgie orthopédique
par Michel Guillaumat
Le tableau ci-dessous reproduit en détail la hiérachie des « niveaux d’évidence » de chaque type de publication selon les critères de
l’EBM (Bob Phillips, Chris Ball, Dave Sackett, Doug Badenoch, Sharon Straus, Brian Haynes, Martin Dawes (1998) – Actualisation en
mars 2009 par Jeremy)
Level
Therapy /
Prevention,
Aetiology / Harm
Prognosis
Diagnosis
Differential diagnosis
/ symptom prevalence
study
1a
SR
(with homogeneity*)
SR
of inception cohort
(with homogeneity*)
studies ;
of RCTs
CDR » validated in
different populations
1b
Individual inception Validating** cohort
Analysis based on clinically sensible
study with good» « « costs or alternatives ; systematic
Individual RCT
cohort study
Prospective cohort study
(with narrow
with > 80% follow-up reference standards ;
review(s) of the evidence ; and
with good follow-up****
including multi-way sensitivity
Confidence Interval»¡) CDR » validated in a or CDR» tested within
analyses
single population
one clinical centre
1c
2a
2b
2c
3a
All or none§
All or none case-series
SR
(with homogeneity*)
SR (with homogeneity*)
of Level 1 diagnostic
of prospective cohort
studies ; CDR» with 1b
studies
studies from different
clinical centres
Economic
and decision analyses
Absolute SpPins and
SnNouts» « Absolute better-value
or worse-value analyses « « « « SR
(with homogeneity*)
SR
SR
SR
SR (with homogeneity*) of Level >2
of either retrospective (with homogeneity*)
(with homogeneity*)
(with homogeneity*)
economic studies
cohort studies or of Level >2 diagnostic
of 2b and better studies
of cohort studies
untreated control
studies
groups in RCTs
Retrospective cohort
study or follow-up
Individual cohort
of untreated control
study (including low
patients in an RCT ;
quality RCT; e.g.,
Derivation of CDR »
<80% follow-up)
or validated on splitsample§§§ only
« Outcomes »
« Outcomes »
Research ; Ecological
Research
studies
SR
(with homogeneity*)
of case-control
studies
Exploratory** cohort
study with good» « « Analysis based on clinically sensible
reference standards ;
costs or alternatives ; limited
Retrospective cohort
CDR » after derivation,
review(s) of the evidence, or single
study, or poor follow-up
or validated only on
studies ; and including multi-way
split-sample§§§ or
sensitivity analyses
databases
Ecological studies
Audit or outcomes research
SR
(with homogeneity*)
of 3b and better
studies
SR
(with homogeneity*)
of 3b and better studies
SR (with homogeneity*) of 3b
and better studies
Non-consecutive
cohort study, or very
limited population
Analysis based on limited
alternatives or costs, poor quality
estimates of data, but including
sensitivity analyses incorporating
clinically sensible variations.
3b
Individual CaseControl Study
Non-consecutive
study ; or without
consistently applied
reference standards
4
Case-series (and
poor quality cohort
and case-control
studies§§)
Case-series
(and poor quality
prognostic cohort
studies***)
Case-control
study, poor or
non-independent
reference standard
5
All or none case-series
SR (with homogeneity*) of Level 1
economic studies
Case-series or superseded
Analysis with no sensitivity analysis
reference standards
Expert opinion
Expert opinion
Expert opinion
Expert opinion without
without explicit
without explicit
without explicit
explicit critical appraisal,
critical appraisal, or critical appraisal, or
critical appraisal, or
or based on physiology,
based on physiology, based on physiology, based on physiology,
bench research
bench research or
bench research or
bench research or
or « first principles »
« first principles »
« first principles »
« first principles »
15
Expert opinion without explicit
critical appraisal, or based on
economic theory
or « first principles »
Le bon sens clinique survivra-t-il aux statistiques ?
par Norman Biga
Ce titre, volontairement provocateur, soulève le problème de
la pertinence clinique des tests statistiques.
La reconnaissance des statistiques appliquées au domaine
médical n’a pas été immédiate, ni sans susciter des controverses comme l’illustre le mot du statisticien américain Aaron
Levenstein (1911-1986) « Statistics are like bikinis. What they reveal is suggestive, but what they conceal is vital. - Les statistiques
c’est comme le bikini. Ce qu’elles révèlent est suggestif, ce qu’elles
dissimulent est essentiel » (Figure 1).
Fig. 1
Cependant, au fil du temps, l’approche statistique des résultats a permis avec d’autres moteurs scientifiques et éditoriaux,
l’amélioration qualitative des publications en termes d’objectivité et de source d’information. Grâce à ces volontés, matérialisées par les recommandations de Vancouver et l’adoption
universelle des critères IMRAD, la méthodologie des travaux
de recherche clinique et leurs publications se sont rapidement
structurées faisant de ces dernières le principal vecteur de
transmission des Sociétés Savantes et le socle de la formation
continue post-universitaire. L’aboutissement le plus récent
s’est traduit par l’introduction de l’épreuve « Lecture critique
d’article » (LCA) au concours de l’Internat (Examen Classant
National), accordant à cet outil, une place essentielle dans la
formation initiale de 3ème cycle.
En retour, ce progrès majeur a pu provoquer, chez les plus jeunes et chez le lecteur pressé, une approche purement formelle, sinon « désincarnée » avec le risque de total détachement
de la réalité clinique. Le lecteur étant alors à même d’accepter,
sans aucune discussion ni interrogation, les conclusions de
l’analyse statistique sur la seule présence d’une différence significative.
La confrontation de la rigueur des chiffres à la réalité clinique
demeure la condition sine qua non d’une appréhension satisfaisante des données de la littérature; elle justifie l’adoption
d’une attitude de réserve armée face à l’extraordinaire richesse des informations diffusées, sans parler, bien entendu, de la
pression publicitaire exercée par les laboratoires et les fabricants de matériel chirurgical.
16
Une première réflexion concerne la Recherche Clinique de
l’Appareil Locomoteur dans son volet chirurgical
La question ne se pose guère pour les travaux prospectifs (niveau I et II) dont la méthodologie précise clairement les objectifs de l’étude, les conditions d’inclusion et d’exclusion, le
protocole de réalisation, l’analyse des résultats et leur signification statistique et, en final, la discussion et les conclusions
qui en découlent. Le contrôle des différentes phases par un
bio statisticien en garantit la validité.
Ce sont les travaux rétrospectifs (niveau IV) qui soulèvent le
plus de difficultés. Bien qu’unanimement décriés, ces derniers
occupent, de loin, la place la plus importante dans la littérature chirurgicale. Cette constatation traduit non pas une attitude
rétrograde des chirurgiens orthopédistes, mais une réelle difficulté, sans doute, liée à la charge subjective de l’action thérapeutique chirurgicale et à la multiplicité des facteurs étiologiques et leur interdépendance.
L’implication directe de l’opérateur et son engagement singulier auprès du patient expliquent la difficulté de dépasser
le seuil de détachement indispensable à la réalisation d’une
intervention choisie sur la seule foi du hasard, même pour des
procédures réputées donner des résultats voisins. Une approche de solution serait peut-être le recours plus fréquent à des
études bi-centriques permettant de comparer, sous couvert de
protocoles rigoureux, les résultats de deux techniques effectuées (et donc défendues avec conviction) par deux équipes
différentes dans des conditions bien définies, sur des groupes
de patients strictement identiques. Grâce à une étroite collaboration entre chirurgiens et méthodologistes, ce type de procédure serait susceptible, d’améliorer sensiblement la qualité
et l’objectivité des travaux chirurgicaux de recherche clinique.
L’autre difficulté, à savoir la multiplicité des facteurs étiologiques dépendants, peut être illustrée par un exemple de pratique quotidienne. Pour démontrer l’utilité ou non, voire la
nocivité, des procédés de syndesmodèse en complément de
l’ostéosynthèse d’une Fracture Malléolaire avec Maxi-diastasis
(associant une rupture des deux Ligaments Tibio-Fibulaires
Distaux et de la Membrane Inter-Osseuse sous-focale) (Figure 2), il est en théorie facile de comparer sur des radiographies
en charge, à un recul donné, l’aspect de l’interligne de deux
populations identiques ayant « bénéficié » ou non de cette
technique.
Dès lors, pour mettre en évidence, une différence liée au dispositif à tester et non au hasard, le niveau de signification de
l’étude doit rester en deçà d’un certain seuil. Celui-ci est de
5 % quand le coefficient de confiance a été fixé à 95 %. Cela
définit le risque Alpha et, en pratique, le risque de faux positifs.
Cette différence « significative » n’a de réalité clinique que si
les deux populations sont en tous points parfaitement identiques, à l’exception du critère à tester. De multiples variables
liées à l’opéré et au procédé de syndesmodèse doivent être
discutées.
Le bon sens clinique survivra-t-il aux statistiques ?
par Norman Biga
Les études rétrospectives ne sont pas en mesure de valider
la totalité de ces items. La non-prise en compte d’un ou plusieurs d’entre eux aboutit à un biais de sélection et à une forte
dévaluation de l’étude. Les conditions d’inclusions peuvent,
certes, être définies dans un protocole prospectif. La rigueur
de la sélection aboutit alors, en dépit d’une population globale initiale importante, à des effectifs très réduits. La petite
taille des effectifs expose à la méconnaissance d’une différence masquée par le hasard (faux négatifs). Ce risque Bêta peut
se trouver haussé au delà des seuils habituels de 0,10 ou de
0,20 avec pour conséquence l’érosion de la puissance du test
(le risque Bêta accepté correspondant respectivement à une
puissance statistique de 90 ou 80 %). Cet impératif d’effectif
minimal doit conduire à la détermination du nombre de patients à inclure dans l’étude (NST = Nombre de sujet à traiter).
Dans le cas présent, l’isolement d’effectifs suffisants nécessite
la prise en compte de plusieurs centaines de dossiers. On comprend aisément les difficultés de réalisation et l’exposition à
de nombreux biais.
Fig. 2
Les plus nombreuses concernent l’opéré et parmi celles-ci :
• le terrain. L’âge et le mode de traumatisme étant des facteurs pronostiques déterminants, le type anatomique de
la fracture. Les fractures sus-ligamentaires hautes par abduction (rares) ayant beaucoup plus mauvais pronostic que
les inter-ligamentaires par rotation externe (4 à 5 fois plus
importantes). Au sein des fractures par abduction, le sousgroupe « fractures de Maisonneuve » (trait fibulaire proximal,
sur le col) devant être isolé des fractures « standard » (trait
fibulaire siégeant de 10 à 15 cm en amont de l’interligne),
• l’absence d’enfoncement ostéochondral du plafond de la
mortaise ou de chondropathie du dôme talien qui sont,
avec la notion de luxation talienne, des éléments intrinsèques de mauvais pronostic,
• l’absence de fracture du tubercule tibial antérieur, affectée
du même pronostic péjoratif,
• une parfaite analogie en matière d’éventuelles lésions de la
marge postérieure qui doivent être strictement identiques
en termes d’amputation de surface articulaire et de qualité
de réduction post-opératoire,
• une restitution anatomique parfaite de la morphologie des
malléoles (orientation axiale et rotatoire, longueur) tout
vice réductionnel étant susceptible, intrinsèquement, d’induire une arthrose précoce.
Les autres variables concernent le procédé de syndesmodèse
lui-même, aussi bien sur le plan de la méthode que de la qualité de la réalisation technique, la durée d’implantation et les
modalités des suites post-opératoires.
Une autre difficulté est spécifique à la traumatologie de l’Appareil Locomoteur : le nombre anormalement élevé de « perdus
de vue ». La jeunesse habituelle de la population et les changements d’adresse expliquent que la barre institutionnelle des
5 % est le plus souvent dépassée. Le taux de « perdus de vue »
peut atteindre 15 à 20 % et représente un des facteurs de dépréciation les plus importants. Une bonne coopération avec
les Caisses d’Assurance Maladie autorisant, après accord de la
CNIL, l’utilisation des moyens de localisation des assurés, permettrait certainement de diminuer ce biais d’attrition.
Malgré tout, il faut reconnaître que l’apport des études rétrospectives est loin d’être négligeable. Il en va souvent ainsi pour
l’évaluation courante, de première ligne, d’un procédé thérapeutique à condition que les objectifs à tester soient parfaitement ciblés et qu’ils s’appuient sur des séries de taille adaptée
(NST) ayant fait l’objet d’une réflexion préalable concernant
l’indication et la réalisation technique. Dans ces conditions,
l’analyse rétrospective des résultats pourrait se rapprocher
d’un protocole prospectif avec la possibilité pour cette première étude, de servir de base à un travail ultérieur méthodologiquement plus ambitieux.
Une deuxième réflexion concerne l’analyse critique de la littérature.
L’utilisation des courbes de survie est de pratique courante
pour l’évaluation de la longévité des implants prothétiques
et de la validité des interventions de sauvegarde articulaire.
Les courbes de Kaplan-Meier sont maintenant unanimement
utilisées car elles incluent tous les opérés même ceux à recul
post-opératoire court. Rappelons que pour être valides, ces
courbes de pourcentage de survie à un délai donné, doivent
s’assortir de la définition précise de l’évènement de sortie de
l’étude (« end point ») c’est-à-dire pour une prothèse, « ablation de la prothèse », « descellement aseptique des deux pièces ou
d’une seule » « reprise chirurgicale » par exemple… De même à
chaque contrôle, les écarts-types et le coefficient de confiance
doivent être obligatoirement mentionnés.
17
Le bon sens clinique survivra-t-il aux statistiques ?
par Norman Biga
Il en est de même des sujets retirés de l’étude, dont la répartition doit conserver une certaine homogénéité (« morts-vivants »).
Les Méta-analyses ont une place importante car l’agrégation
d’études comparables et bien construites permet de réunir un
très grand nombre de dossiers. Elles exigent la mise en œuvre de moyens considérables et sont classées de niveau I. Elles servent de base aux référentiels énoncés par les Sociétés
Savantes et les organismes de tutelle ; leurs conclusions sont
suivies par les experts en matière de contentieux. En réalité,
elles cherchent souvent à répondre à un problème complexe par une réponse simple, un peu uniciste. De la sorte, leurs
conclusions ne doivent pas être acceptées de façon globale
et jamais isolées du contexte clinique. Il ne faut pas perdre de
vue, de surcroît, que seuls les articles faisant état de différences significatives sont pris en compte (introduisant un biais de
publication) et que les séries les plus anciennes sont le plus
souvent rétrospectives. Trois exemples, retirés de la littérature
anglo-saxonne récente (2009-2010) en illustrent les limites.
Conduite à tenir en présence d’une luxation du genou
Cette étude[1] très importante par les moyens mobilisés et la
notoriété des participants conclut à la nécessité de réparation
chirurgicale en urgence des lésions capsulo-ligamentaires.
L’expérience clinique le confirme pour les coques condyliennes et les désinsertions osseuses des ligaments croisés. Elle est
en désaccord pour les ruptures au tiers moyen des ligaments
croisés quand on sait que les sutures directes aboutissent, ici,
à plus de 50 % d’échecs. La puissance du facteur « coque condylienne » a interféré sur la teneur globale des conclusions.
Faut-il opérer les fragments marginaux postérieurs des fractures malléolaires ?
Une méta-analyse récente[2] ne permet pas de conclure. En
réalité, les séries prises en ompte n’ont pas séparé les fragments de type Volkmann (amputant moins de15 % la surface
portante et interférant peu avec la continence de la mortaise)
des fragments de type Cunéo et Picot qui lèsent gravement
ces deux paramètres. Les premières sont très fréquentes ; elles se réduisent presque toujours anatomiquement avec l’ostéosynthèse exacte de la fibula. Il en va tout autrement, bien
entendu, des secondes qui doivent être systématiquement
dépistées, réduites et fixées.
Faut-il opérer les fractures de l’odontoïde chez le sujet
âgé?
La conclusion de ce travail qui n’est pas une méta-analyse mais
repose sur la revue d’une très grande série[3] répond globalement non. En réalité, en accord avec l’expérience clinique,
on sait que les fractures intra-spongieuses de la base consolident toujours à la suite d’une contention légère et que le
traitement orthopédique des fractures habituelles du col (les
plus fréquentes) aboutit à une pseudarthrose serrée, bien tolérée chez le sujet âgé. En revanche, les fractures à trait sagittal
oblique sont très instables et neuro-agressives quand le déplacement s’effectue dans le même sens que la direction du
trait. Les fractures de ce type, doivent être reconnues et fixées
chirurgicalement quelque soit l’âge.
18
Deux points concernant le recueil, le classement et l’exploitation des données doivent être évoqués.
Après le recueil parfaitement impartial des données par un observateur indépendant, il est commode de classer les résultats
selon des échelles graduées. Cela facilite la comparaison entre
les séries, si les échelles utilisées sont reconnues et validées
internationalement. En pratique, il faut absolument vérifier le
caractère progressif et harmonieux de la graduation au risque
de faire passer, au prix d’une légère variation des données initiales, un « résultat non-satisfaisant » dans le groupe des « résultats satisfaisants » (et vice-versa).
Le regroupement de l’ensemble des données dans des scores
globaux a les mêmes avantages. Cette pratique a certaines
limites. Le score de KITAOKA [4], repris par l’AOFAS (American Orthopaedic Foot Ankle Surgery) est unanimement utilisé. Ce score clinique comporte 29 items de poids variable,
privilégiant la douleur (Pain=40 points/100) et la fonction
(Function=50 points/100) aux dépens des données morphologiques [Aligment=10 points/100 avec seulement 3 stades
(Good, Fair, Poor)]. De la sorte, un trouble morpho-statique
résiduel pèse peu s’il est peu douloureux et bien toléré. Dans
l’absolu cela n’est pas sans fondement. En réalité, pour les travaux rétrospectifs affectés d’un recul peu important, des imperfections anatomiques peuvent être incluses dans le groupe « résultats satisfaisants ». Sera-ce toujours vrai à plus long
terme? N’oublions pas en effet, que certains reculs moyens,
apparemment corrects, peuvent être anormalement optimisés par la présence de quelques cas très anciens masquant
l’inclusion de dossiers au recul très court.
En conclusion
La réponse à la question posée est bien entendu, oui. Plus que
jamais le « bon sens clinique » est d’actualité. Il intervient à toutes les phases de la pratique médicale qu’il s’agisse de soin ou
de recherche clinique. Deux vérités simples doivent être rappelées :
Aucun travail de recherche clinique n’a de valeur en l’absence
d’un solide appui méthodologique et d’une utilisation adéquate des tests statistiques.
L’analyse de la littérature doit constamment se référer à la réalité clinique, qui reste en définitive le « garde-fou » indispensable à une bonne pratique en termes d’indication, de technicité
et d’éthique professionnelle.
Références
1. Levy B.A., Dajany K.A., Whelan D.B., Stannard J., Fanelli G.C., Stuart
M.J., Boyd J.L., Mac Donald P.A., and Marx R.G. Decision Making in the
Multiligament-injured Knee : An Evidence-Based Systematic Review -Arthroscopy-2009 ; 25 : 430-8
2.Van den Bekerom M., Haverkamps D., Kloen P. Biomechanical and clinical evaluation of posterior Malleolar fractures-A systematic revue of the literature.
J. Trauma, 2009 ; 66 : 279-98
3. Fagin A.M., Cipolle M. D.,. Barraco R. D., Eid S.,Reed J.F. III, Li M., and
M. D. Pasquale, M.D. Odontoid Fractures in the Elderly : Should We Operate?
J.Trauma, 2010 ; 68 : 583-6
4. Kitaoka H.B., Alexander I.J.,Adelaar R.S., Nunley J.A., Myerson M.S.,
Sanders M. Clinical Rating systems for the ankle-midfoot, hallux and lesser toe.
Foot Ankle Int.1994 ; 15/349-53
Un poster à l’ORS
par Manon Bachy
Le 56ème congrès de l’ORS (Orthopaedic Research Society) s’est
tenu cette année à la Nouvelle Orléans (Louisiane, USA) du 5
au 9 mars 2010.
La Nouvelle Orléans, est une ville industrielle située au bord
du Mississipi (Figure 1) malheureusement frappée en 2005 par
la tempête Katrina et actuellement menacée par une gigantesque marée noire. Le quartier français est typique et très
touristique.
L’impact de cette semaine de congrès sur la ville se ressent
dès l’arrivée à l’aéroport avec les publicités des grosses firmes
pharmaceutiques qui envahissent l’espace : les tapis à bagages, les bus, les rues…
était cette année représenté par la communication orale d’un
doctorant : Mickael Deschepper (« Survival and functionnality
of MSCs depend on an appropriate supply of glucose to overcome
an episode of long-terme severe continous hypoxia ») et par quatre posters.
Le poster réalisé à l’issue de mon année de master encadrée
par le Pr Hannouche sur le thème de la ligamentoplastie a été
retenu. J’ai ainsi fièrement accroché mon oeuvre dans le hall H
du Ernest N. Morial Convention Center, parmi les 2 437 autres
posters …
Fig. 2 : 1 des 8 entrées principales du congrès de l’AAOS au Ernest N. Morial
Convention Center
Fig. 1 : le Mississipi
L’ORS est une association privée à but non lucratif créée en
1982, regroupant actuellement 2400 membres. Ses objectifs
sont de promouvoir, de supporter, de développer et d’encourager la recherche dans le domaine de la chirurgie orthopédique, des maladies neuromusculaires et des disciplines associées. Les membres actifs sont sélectionnés après examen de
leur candidature à l’une des trois sessions annuelles et doivent
remplir les trois critères suivants : avoir assisté à au moins un
congrès, avoir présenté une communication à un congrès de
l’ORS ou deux publications dans une revue à comité de lecture
en lien avec la recherche orthopédique et être parrainé par
deux membres de l’ORS.
Le congrès s’organise en différentes sessions sur des thèmes
très spécifiques de biologie (signalisation cellulaire, adiposité
de la moelle osseuse ...), mécano biologie, ingénierie tissulaire,
recherche en arthroplastie et traumatologie.
Le laboratoire de Biomécanique et Biomatériaux Ostéoarticulaires B20A (CNRS UMR 7052), dirigé par le Dr Hervé Petite
L’organisation de ce congrès américain est toute dans la démesure. Le hall H du centre où se déroulait l’ORS nous apparaissait immense.
Nous n’étions pas au bout de nos surprises quand les jours suivants nous avons vu s’organiser dans les différents halls A, B,
C D E F et G, tous plus grands les uns que les autres, les préparatifs du congrès de L’AAOS (American Association of Orthopaedic Surgeons), qui réunit plus de 20 000 chirurgiens et le
même nombre de professionnels associés (Figure 2).
Le programme comportait 27 symposiums, 196 cours, 720
présentations podium, 567 posters et regroupait plus de 575
exposants industriels.
Cette différence de taille entre l’ORS et l’AAOS est nettement
corrélée à la différence de moyens. Le plus gros financeur de
l’ORS participe à hauteur de 25 000 dollars, alors que l’AAOS
compte beaucoup plus d’investisseurs, dont certains à plus de
200 000 dollars.
En 2011, le congrès de l’ORS se tiendra à Long Beach en Californie et l’AAOS à San-Diego. Les orateurs doivent adresser
leurs résumés au plus-tard pour la fin du mois d’août 2010.
19
Si Molière était Chirurgien…
par Jean Dunoyer
Fig. 2 : Le service de chirurgie de Tenon en 1912. Henri Mondor est le troisième au
dernier rang en partant de la gauche (source : www.leplaisirdesdieux.com)
Fig. 1 : Jean-Baptiste Poquelin dit Molière, Dramaturge et Comédien, né à une
date encore indéterminée (probablement à la fin de l’année 1621) et baptisé le 15
janvier 1622 à la paroisse Saint-Eustache à Paris
Fréquentant les congrès, lecteur assidu des revues de sa discipline, il s’affligerait de l’appauvrissement du vocabulaire,
s’indignerait des entorses à la syntaxe… Il regretterait que les
travaux originaux de haut niveau soient desservis par une présentation bancale.
Comme son jeune ami Boileau (Figure 4) en son temps, devant
ces menaces de dégradation, il aurait engagé son énergie à
maintenir la qualité du français partout où il aurait eu quelque
influence. Prémonitoire, il répéterait « Attention, écrivez bien. Ce
qui est bien écrit sera bien traduit… ». Au besoin il s’emporterait
« Ce n’est pas parce que vos articles sont de plus en plus scientifiques qu’ils doivent être de plus en plus mal écrits ».
Si Molière (Figure 1) était chirurgien, il ne manquerait pas d’observer l’évolution de la langue française autour de lui. Sans
complaisance puisqu’elle porte son nom.
Il aurait applaudi l’entrée d’Henri Mondor (Figure 2) à
l’Académie Française. Mais c’était en 1946 ! Il aurait apprécié le
style des autobiographies de R. Merle d’Aubigné, J. et R. Judet,
R. Couvelaire… Depuis, Chirurgie et Belles-Lettres ne s’étaient
guère rencontrées… Il n’y avait plus de leçons inaugurales.
Les épreuves rédactionnelles ou orales des concours et
des examens avaient été supprimées. Les termes anglais se
multipliaient. L’image remplaçait la lecture.
Dans son service, Molière aurait parfois du mal à comprendre ses jeunes élèves, au débit rapide et au vocabulaire mouvant… Il entendrait que « l’urgentiste » avait fait « bilanter » l’entrant. Qu’on envisageait telle « approche » selon « l’expertise »
de l’opérateur, qu’on en parlerait au « staff » (Figure 3). Mais il
aurait senti qu’il fallait cesser ses réflexions. Elles agaçaient. Sinon il passerait pour précieux et même ridicule.
Il ne dirait plus jamais « de mon temps… » Cela daterait trop.
L’esprit ouvert comme autrefois, il suivrait les nouveautés inséparables de l’évolution du langage. Il allait peut-être intituler
sa dernière pièce « Le Patient Imaginaire »…
Si le chirurgien Molière saurait être indulgent aux libertés du
langage, il serait intransigeant sur l’expression écrite.
20
Fig. 3 : Staff médical
Si Molière était Chirurgien…
par Jean Dunoyer
Il exhorterait donc les auteurs à rédiger clairement, à rechercher le terme propre. Ils devraient éviter digressions et répétitions, ne pas hésiter à multiplier les paragraphes pour une
présentation moins compacte, moins rébarbative. Pour lui,
les correcteurs, lors de la lecture des manuscrits proposés, devraient être plus exigeants sur la qualité de la rédaction et de
l’expression.
Si Molière était chirurgien il s’interrogerait évidemment à
propos des articles fondés sur « l’Evidence Based Medicine »
(Figure 5). Apparus il y a quelques années dans la littérature
anglo-saxonne, ils obligent, pour certains sujets, à une démarche carrément scientifique. Doutant de leur infaillibilité, peu
enclin à leur lecture assez aride, Molière les trouverait probablement peu assimilables à sa culture, plus clinique, de la médecine française. Lui faudrait-il donc se couler dans le moule
de « la médecine fondée sur des preuves » pour avoir l’étiquette
scientifique ? Il resterait convaincu qu’il y a la place, en face de
ces articles à base de multiples statistiques, pour ses travaux,
dans leur expression propre. Mais à condition qu’ils soient de
qualité. « Là est le Challenge » se surprendrait-il à dire…
Fig. 4 : Nicolas Boileau, dit aussi Boileau-Despréaux, le « législateur
du Parnasse » (né le 1er novembre 1636 à Paris et mort le 13 mars
1711 à Paris), est un poète, écrivain et critique français.
Fig. 5 : Classification hiérarchique des niveaux d’évidence des différentes publications scientifiques
21
A propos des Cahiers d’enseignement de la SOFCOT
par Jacques Duparc
Raphaël Vialle m’a demandé d’évoquer pour les lecteurs de
la Gazette de la SOFOP quelques faits marquants de l’histoire
des Cahiers d’enseignement de la SOFCOT. Les Cahiers ont été
créés en 1967 alors que j’étais Secrétaire général de la SOFCOT
Les Congrès de l’American Academy of Orthopaedic Surgeons
(AAOS) se tenaient et se tiennent toujours en hiver, les sites
étant toujours dans une des grandes cités du Sud des EtatsUnis. Ces voyages, si ils étaient parfois touristiques pour certains, étaient riches d’informations pour les plus studieux. A
cette époque, le voyage à l’AAOS était un temps quasi obligatoire, pratiquement rituel, pour tout jeune chirurgien orthopédiste français soucieux de recueillir les dernières informations
concernant le développement de la spécialité.
Certes l’orthopédie européenne avait retrouvé une grande
partie de son lustre et de sa créativité mais les retards surtout
techniques dus à la coupure de la dernière guerre n’étaient
pas encore comblés. Il fallait aller à la « source américaine »
pour être au courant des nouveautés. C’est ainsi que j’ai découvert les « Instructional Course of Lectures » qui constituent
un élément important de la structure des congrès américains.
Les conférences nombreuses, presque une centaine, étaient
données le matin entre 8 et 10 heures tous les jours durant
le congrès. Nous avons, avec quelques orthopédistes français,
suivis un grand nombre de conférences pour nous faire une
idée de leur intérêt avant de les promouvoir en France.
Tout d’abord, de toute évidence, la qualité des prestations
des conférenciers nous a paru inégale. A coté de conférences
données par des leaders, très souvent passionnantes, d’autres
nous ont paru basiques et parfois médiocres. Les modalités
de présentation étaient variées d’une conférence à l’autre. La
majorité de conférenciers présentait leur technique personnelle et leurs résultats et ne fournissait pas un rappel de la
pathologie et des problèmes à résoudre. La technique était
souvent présentée comme le « gold standard » indiscutable
ou presque. Les autres techniques possibles ou habituelles
notamment n’étaient pas toujours mentionnées et analysées.
En fait il s’agissait le plus souvent de longues communications
particulières à propos d’une technique personnelle ou privilégiée suivies d’un débat avec les auditeurs. Certaines conférences avaient un côté quelque peu « publicitaire », d’ailleurs
non dissimulé, mais qui heurtait notre esprit européen. Bref, le
style ne correspondait pas a notre souhait.
Nous voulions des conférences qui soient une étude la plus
objective possible d’une pathologie et des techniques chirurgicales proposées. Bien entendu le conférencier pouvait rapporter son expérience personnelle mais en donnant les explications justifiant ses choix thérapeutiques et comparer ses
options à celles des autres chirurgiens par le biais de leurs travaux et de leur publications.
De ces visites critiques nous avons tiré un grand profit. Il nous
a été possible de mieux concevoir ce que nous voudrions pour
des conférences de la SOFCOT. Il est résulté de ces visites passionnantes qu’il nous faudrait donner des règles précises à nos
22
auteurs pour assurer l’uniformité pédagogique des conférences. La décision la plus importante qui s’est révèlée très bénéfique a été la décision que toutes les conférences seraient
publiées dans un livre annuel présenté et mis en vente dès le
premier jour du congrès. Suivant le principe bien connu « verba volant scripta manent » il nous paraissait nécessaire que le
travail important des conférenciers soit valorisé par une publication contemporaine, sans retard, laissant un document de
qualité utile pour le présent et l’avenir.
À partir de cette décision fondamentale, les conférences ont
adopté les principes de toute publication scientifique à savoir :
accord confirmé de la date de remise des documents, double
lecture critique des manuscrits, évaluation de leur valeur pédagogique, éventuelle reprise par l’auteur des textes imparfaits, contrôle de l’iconographie, examen de la bibliographie
afin qu’elle puisse être utilisée par les lecteurs…
Cette assimilation à une publication est à mon avis l’élément
essentiel du succès des Cahiers qui prenait place aux cotés de
la Revue d’Orthopédie dédiée plus particulièrement aux articles originaux.
Je suis reconnaissant à l’Expansion Scientifique d’avoir accepté
d’assurer la publication des premiers Cahiers. Elsevier Masson
a ensuite pris relais de l’édition en fournissant une prestation
de haute qualité.
Nous avons divisé arbitrairement les conférences en quatre
modules :
1- Celles concernant la chirurgie orthopédique des adultes;
2- Celles concernant la traumatologie des adultes,
3- Celles regroupant les conférences d’ortho-pédiatrie et de
traumatologie infantile;
4- Enfin les conférences d’intérêt général portant sur des sujets extrêmement divers (la biologie, l’imagerie, la stérilisation,
les antibiotiques etc…)
Le choix des conférenciers est évidemment important. Les
conférences et les conférenciers devaient être choisis par le
comité de Rédaction des Cahiers pour leur expérience sur le
sujet. La liste des conférences et des conférenciers proposée
par le comité de rédaction devait ensuite recevoir l’aval du Bureau de la SOFCOT.
Pour être assuré que toutes nos exigences soient respectées il
était important d’établir un cahier des charges précis. L’assurance de la participation des conférenciers sollicités était un
point important. Pour ce faire, nous avons décidé de solliciter
les conférenciers deux ans avant leur éventuelle prestation
afin d’avoir le temps nécessaire pour effectuer le travail éditorial comportant la lecture critique, les révisions souhaitées,
l’étude de l’iconographie, la traduction des résumés en anglais, la réception des manuscrits définitifs etc…
Nous avons décidé de demander à nos conférenciers un engagement écrit, véritable contrat de leur participation. J’avais
gardé le souvenir détestable de certaines publications qui en
l’absence de manuscrit reçu signalait « texte non reçu ». Nous
avions bien en tête que le problème était particulier en effet
lorsque un texte est proposé, il est facile au rédacteur de le
refuser ou de demander des modifications. Il n’en est pas de
même lorsque le comité éditorial est le demandeur…
A propos des Cahiers d’enseignement de la SOFCOT
par Jacques Duparc
Nous avons décidé d’appliquer ce que j’appelle la « règle académique » qui est appliquée avec rigueur à l’Académie de Médecine : Tout texte non remis dans le temps convenu supprime
l’accès à la tribune et entraîne ipso facto la suppression de la
conférence. Cette règle peut paraître sévère mais est essentielle. En plus de 40 ans cette éventualité ne s’est heureusement
présentée qu’une seule fois à notre grand regret. Je dois dire
qu’en général en dépit de quelques retards nécessitant des
« rappels » les auteurs ont respecté leur contrat !
Il y a vingt ans nous avons adjoint aux Cahiers des monographies dédiées à un sujet. La direction a été confiée à un ou deux
coordinateurs chargés de la rédaction et notamment du choix
de leurs collaborateurs et de la bonne réception des articles.
La formule des cahiers à thèmes a connu un succès variable
selon le titre retenu. Une ou deux monographies sont publiées
chaque année en plus du Cahier des conférences de l’année.
Au total plus de 100 livres issus des Cahiers d’Enseignement
ont été publiés constituant un thesaurus très important, ac-
cessible en ligne, et qui nous l’espérons sera prochainement
référencé sur la base Pubmed.
Le travail lié à la publication des Cahiers et des Monographies
a nécessité la formation d’une équipe constituée en plus du
rédacteur en chef de deux adjoints. L’un, Denis Huten, a eu la
charge de la chirurgie orthopédique et traumatologique des
adultes. L’autre, Rémi Kohler a supervisé l’Ortho-pédiatrie et
la traumatologie infantile. Je profite de cette tribune pour les
remercier tous deux de leur aide précieuse qui ne s’est jamais
démentie. Ils ont fourni un travail excellent dans une ambiance de coopération parfaite.
J’ai personnellement quitté le poste de rédacteur en chef
après plus de quarante années. Je suis confiant dans la nouvelle équipe qui s’est adjointe Patricia Thoreux pour remplacer
Denis Huten qui me succède. Ils vont mener la barque et sans
doute apporter des idées nouvelles.
Pour terminer ce court exposé au sujet des Cahiers d’enseignement je dois très simplement dire la joie et le plaisir que
j’ai eu à mettre en route et à développer cette entreprise.
CAHIERS DU CERCLE NICOLAS ANDRY N°3
L. Obert, J.M. Crolet, C. Meyer, B. de Billy
Isbn : 978 284023 645 0
134 pages
novembre 2009
20 €
« De même que les yeux des oiseaux nocturnes sont éblouis par le soleil, le regard de notre pensée se
détourne de ce qui porte en soi le plus de lumière ».
Comme le remarquait Aristote, il est toujours malaisé d’affronter la complexité, particulièrement dans un
univers familier qui nous porte presque instinctivement à nous satisfaire de ce que nous croyons voir…
et savoir. Le plus difficile est alors de regarder ce qui est comme s’il s’agissait pour nous d’une découverte
afin de reprendre conscience de ses implications et de s’ouvrir à ses mystères, à ses questionnements inédits, jusqu’à faire parfois vaciller les
idées reçues.
Soucieux de refléter l’importance de cette pluralité d’approches en matière chirurgicale, le Cercle Nicolas Andry entend offrir aux praticiens
l’opportunité de participer à une vaste réflexion collaborative dans des domaines variés et originaux,
dans une perspective d’ouverture de la discipline chirurgicale aux multiples savoirs scientifiques qui l’environnent. En effet, face à l’évolution parfois frénétique de techniques toujours plus performantes, un tel compagnonnage humaniste semble aujourd’hui nécessaire pour
envisager la chirurgie au coeur de réflexions croisées, à la fois consciente du passé et tendue vers l’avenir, marquant ainsi notre vie professionnelle en nous apportant un enrichissement tant individuel que collectif.
Jean-Louis HUSSON
CAHIERS DU CERCLE
NICOLAS ANDRY N°2
F. Dubrana, P. Gleyze,
J. L. Husson, R. Kohler,
P. Liverneaux,
A. C Masquelet,
P.-O. Pinelli, J. Puget,
M. Rongières,
J.-L. Tricoire
CAHIERS DU CERCLE
NICOLAS ANDRY N°1
F. Dubrana, A. Fabre,
P. Gleyze,J. L. Husson,
D. Le Nen,
A. C Masquelet
Isbn : 978 284023 541 5
80 pages
novembre 2007
20 €
Isbn : 978 284023 597 2
140 pages
novembre 2008
20 €
23
Ontologies, lecture stratégique
et futur de la publication scientifique
par Joachim Fenolossa
D’après l’article Renear A.H., Palmer C.L Strategic reading, Ontologies, and the Future of Scientific Publishing. Science 2009, 325 ;
828 – 832 - Center for Informatic Research in Science & Scholarship. Université de l’Illinois, USA.
La lecture « stratégique » a toujours été pratiqué par le monde
scientifique et notamment par les orthopédistes entre eux.
Cette pratique consiste a chercher plusieurs articles en même
temps, les comparer, les filtrer, les analyser et en utiliser les information nécessaires. Pour ceci on utilise déjà PubMed, Medline, Google Scholar mais également de plus en plus de journaux scientifiques, techniques ou médicaux (STM) en version
électronique avec des versions PDF.
Ces ressources nous aident à manier un cumul d’informations
et à éviter des lectures inutiles et fastidieuses en sélectionnant tout ou partie d’articles pertinents. Le temps nécessaire
pour lire un article scientifique était de 47-48 minutes jusqu’en
1990. Aujourd’hui en moyenne ce temps s’est réduit à 30 minutes, mais la quantité a augmenté approximativement de
50 %. En résumé on lit moins et on « browse » davantage. Lire
les résumés n’est plus suffisant…
Pour aider dans cette tache ont été crées des terminologies
structurés, pour représenter les contenus scientifiques. Cette
« ontologie » de l’information est basée sur l’utilisation des
Fig. 1 : Acronymes et différents protocoles utilisant la technologie XML
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techniques XML (Figure 1) pour la gestion des sources de données, avec le système « is a » ou « part of » pour établir les relations et les quantifier ainsi que créer les arbres de relation
lisibles par les logiciels.
Le langage courant sera employé toujours, par exemple pour
les techniques chirurgicales, mais de plus en plus une infrastructure existe pour leur utilisation. Le National Center for Biomedical Ontologies1 et l’Institut Européen pour la Bioinformatique2 (Figure 2) sont deux structures de ce type [1, 2].
Il existe déjà des systèmes de récupération et extraction de
textes qui facilitent la lecture stratégique comme le Textpresso
(http://www.textpresso.org) ou le iHOP (http://www.ihopnet.org) lesquels organisent, créent des listes, des hyperlinks,
sur les banques de données, facilitant ainsi une lecture rapide
et plus complète des articles scientifiques et la prise de contact
avec l’information scientifique générale.
Références
1. The National Center for Biomedical Ontology, Stanford Biomedical Informatics Research , Medical School Office Building X-215, 251 Campus Drive,
Stanford, CA 94305, USA http://www.bioontology.org/
2. European Bioinformatics Institute, Wellcome Trust Genome Campus, Hinxton, Cambridge, CB10 1SD, UK
http://www.ebi.ac.uk/
Fig. 2 : Vue extérieure du « European Bioinformatics Institute », Wellcome Trust
Genome Campus, Hinxton, Cambridge

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