a la recherche de la cascade de glace perdue ...ou presque

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a la recherche de la cascade de glace perdue ...ou presque
A la recherche des cascades du bout du monde ou presque...
En cette fin février, nous sommes 8 (Didier, Patrick, Benoit, Fred, Mathieu, Fanny, Magali et moi) à nous
retrouver vendredi soir au sympathique Gîte des 3 Cols au hameau des Gourniers, dans la vallée de Réallon
pour débuter un weekend de cascade de glace, encadré par Didier et Patrick. La soirée se passe agréablement à
vider quelques verres, de bière ou de vin suivant les préférences de chacun, à discuter du programme des deux
jours ainsi que de plein d’autres choses, sans oublier la préparation des sacs pour le lendemain.
L’hiver n’a pas été très froid, et peu d’informations sont disponibles sur l’état des cascades de la Serre Reyna,
au fin fond de la vallée du même nom. Personne n’a même dû y monter depuis bien longtemps temps, aucune
sortie renseignée sur Camptocamp depuis au moins …. 2011 ! Mais le topo semble confiant. Approche courte,
1h30 à 2h00 de marche depuis les Gourniers. Ça devrait le faire.
Samedi, levé 6h, départ à 7h. En raquette pour la plupart d’entre nous. Objectif, atteindre le pied des cascades
en plus ou moins 4h00 pour 1000 m de dénivelé puisqu’aucune trace n’est faite et que la couche de neige
tombée la semaine précédente est quand même bien épaisse. Le topo est confiant mais nous restons
prudents ! Néanmoins cela semble jouable et cela doit nous laisser le temps de faire les quatre cascades
répertoriées dans le cirque de la Serre Reina avant de revenir à la nuit tombée….
Si la sortie du village se fait bien en suivant le chemin enneigé, très vite il faut jouer à saute-cailloux pour
traverser les cours d’eau. En raquettes ça passe encore, en équilibre sur chaque rocher bien aidé des bâtons.
Mais pour Benoit et Fred qui tentent la montée en ski de rando, cela nécessite de déchausser, de porter puis de
rechausser les skis... Une fois, deux fois, trois fois... A la fin on ne compte plus ou on ne déchausse même plus !
Arrivent les cascades de St Marcellin. Elles sont bien sèches… Malgré le froid de ce défilé qui ne prend pas le
soleil de l’hiver, très peu sont réellement formées… Dans un sens ce n’est pas si grave, car ce sont des grades 5
et 6 que la plupart d’entre nous ne passerions pas en tête, surtout si la couche de glace est fine… Mais dans un
autre sens, cela n’augure quand même rien de très bon pour la suite !
Le topo, lui, est toujours confiant !
Vers 9h30, après plus de deux heures de marche dans l’ombre, n’ayant quasiment fait aucun dénivelé positif
mais un bon paquet de bornes à l’horizontal, nous buttons contre la face Sud de la Pointe de la Diablée. Notre
trace bifurque plein Nord vers la vallée de Serre Reyna. Mine de rien, le Mourrefroid depuis les Gourniers, ça
doit faire une sacrée bambée à faire à la journée en ski.
L’itinéraire monte maintenant franchement dans la pente (enfin) et nous rattrapons le soleil avec plaisir. Et il
n’y a pas à dire. La conversion en raquette, c’est vachement plus facile qu’à ski de rando… Le passage d’une
passerelle une peu branlante, couverte de neige et dont on ne sait pas trop la résistance à la charge agrémente
le parcours.
Nous débouchons au-dessus d’un verrou rocheux dans un grand vallon plein soleil à proximité de la cabane de
la vieille Selle. « Didier : une petite pause casse-croute peut-être ? » Euh non, pas de pause, on continue à
monter… Toujours pas de cascades en vue… Enfin si une belle mais de l’autre côté du torrent qui nous sépare
d’elle !
A 12h30, après avoir fait à peine 650 m de D+ et déjà 4h30 de marche, le groupe s’étire … Les marcheurs de
tête aperçoivent enfin les cascades au fin fond de la vallée. Elles ont l’air superbes, en belle glace bleue mais
encore bien lointaines. A vue de nez, encore 1 bonne heure pour en atteindre le pied pour les deux de tête…
Pour les autres, ça sera encore plus long…. Le demi-tour est décidé. D’autant plus que des avalanches de fonte
commencent à partir dans la face Sud qui domine notre trace. Les coulées restent certes à distance, mais les
pentes se transforment sous l’effet du franc soleil. A la descente Benoît et Fred profitent enfin de leurs skis
pour enchainer quelques virages. D’autant plus que la neige reste bonne à skier à cette altitude.
Un peu plus bas, à l’abri des purges, une rapide pause casse-croute (merci Didier) suivie de quelques heures de
marche encore nous font revenir au gite vers 16h00.
La journée se solde par un nouveau but après celui de l’année passée sur ce même objectif… Mais la ballade en
raquette était vraiment jolie et valait la peine à elle seule.
Pour les plus motivés, c’est décidé, l’année prochaine, le confort du gite sera remplacé par un bivouac au pied
des cascades… Au moins le jour J, pas de marche d’approche.
Nous ne nous laissons pas abattre pour autant. Le soir autour d’un bon verre de vin, nous déterminons
l’objectif du lendemain. Exit Ceillac, exit Aiguilles. On a dit plus de marche d’approche, mais quand même. Les
Orres pourquoi pas, mais déjà fait l’année passée. Décision est prise finalement d’aller visiter les cascades de
Crévoux.
Dimanche matin, 7h30, parking du stade de fond de Crévoux. Approche beaucoup plus facile cette fois, c’est
fléché et damé (ou presque)… au moins sur les trois premiers quarts du chemin qui nous mène à la cascade du
Razis au fond de la vallée de Crévoux… Après 1h15 de marche dont une petite vingtaine de minutes de
brassage dans une épaisse couche de neige pour nous (r)échauffer, nous arrivons au pied des cascades. Royal.
La falaise pour nous tous seuls… Les cascades bien formées avec de la bonne glace, quoique certains freestanding sont déjà tombés. De quoi faire de belles longueurs sur les 5 ou 6 lignes qui se dessinent devant nous.
Sans pour autant avoir de quoi faire deux longueurs quand même.
Les grimpeurs de tête se chargent de poser les cordes en moulinette. Pour mon cas, l’installation du relais est
un peu pénible, surtout pour Magali qui se gèle à m’assurer. La lunule, les deux pieds sur terre, ça va toujours
bien… Pendu dans le baudrier, les deux trous ne tombent jamais en face…
Nous passons la journée à tester toute les lignes de la zone, sur des longueurs de 15 à 20/25 mètres et de
difficultés allant jusqu’au grade 4 ou 4+ environ (ici pas de bassines et de marches comme à Ceillac)… La glace
est super à grimper, et je crois pouvoir dire que tout le monde s’est bien régalé.
Vers 15h00, c’est la débâcle qui commence. Les purges qui se cantonnaient aux couloirs les plus éloignés de
notre falaise se rapprochent dangereusement. Il va nous falloir battre en retraite façon retraite de Russie…
Etrange comme nous sommes plusieurs à lever les yeux vers les pentes qui nous surplombent juste quelques
secondes avant que la coulée de neige n’arrive. Et juste à temps pour prévenir les autres de se mettre à l’abri…
ème
une forme de 6 sens certainement.
Ce n’était qu’une mini-coulée, mais elle nous indique clairement qu’il est temps de démonter rapidement
toutes les longueurs pour récupérer le matériel et plier bagage sans trop trainer… Encore une bonne heure de
marche dans la neige molle pour rejoindre les voitures, en plein soleil, à entendre les purges de ci, de là balayer
la face au loin.
Dimanche 17h00, la sortie CAF se termine comme elles se terminent toutes et comme elles devraient toutes se
terminer de toute façon, pour le plus grand bien de tous,… au bar du coin à boire une bière…
Reste quelques heures de route pour rentrer et penser aux weekends suivants !
Un grand merci à tous pour le weekend, déjà partant pour le bivouac hivernal en 2017

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