trigano vdl

Transcription

trigano vdl
Venez renforcer
le bouclier
Touché
Touché
Touché
Crise mondiale
européenne française
Danger
Danger
Touché
Il faut déjà écoper
Le temps est compté
Panique à bord du navire Amiral
SOMMAIRE
DEVOIR D'ALERTER ...................................................................................... 3
HISTOIRE D’UN GROUPE ET D’UNE USINE ........................................................... 4
TRIGANO - TRIGANO VDL ............................................................................... 4
SITUATION ECONOMIQUE PRESENTE ................................................................. 7
DANS CE CONTEXTE, LA SITUATION DU MARCHE DU V.D.L. ..................................... 8
COMPARAISON DE LA CRISE PASSEE DES CARAVANES AVEC CELLE PRESENTE DES
CAMPING-CARS : UNE GRANDE SIMILITUDE ......................................................... 9
UNE PROFESSION DANS L’INCAPACITE DE REAGIR............................................... 11
DE S’ORGANISER ....................................................................................... 11
LA CFDT N‘A EU DE CESSE D’ALERTER CES DERNIERS MOIS ................................... 12
CE QUE CRAIGNAIT LA CFDT, ARRIVE .............................................................. 13
LES PROPOSITIONS CFDT ............................................................................. 13
RESTONS SEREINS, CONFIANTS, PRUDENTS, POURQUOI ? ..................................... 15
PLAN D’ACTION DE LA CFDT......................................................................... 15
SOUVENIR DE …. 1979
CFDT - Le devoir d’alerter - septembre 2008 - 2
DEVOIR D'ALERTER
La CFDT considère la situation plus préoccupante que l’on veut nous
le dire et les mesures risquent d’être plus graves encore. Nous espérons de
tout cœur, nous tromper.
Dans la vie, rien n’est inéluctable, seul un combat qui n‘est pas
mené est perdu d’avance. Nous comptons bien gagner le combat qui est celui
de l’emploi.
TRIGANO VDL a aujourd’hui 33 ans à TOURNON.
Pour comprendre ce qui se passe et pour éviter les
mêmes erreurs, il est nécessaire de tirer bénéfice de
l’expérience du passé. Pour cela, faut-il encore le
connaître. Pour nos dirigeants, pour les salariés et les
cadres de cette entreprise, la CFDT a décidé d’alerter.
C’est l’objet de ce numéro de La Chaîne et La
Montre que nous voulons le plus fiable possible à l’esprit
et à la vérité. Nous souhaitons qu’il soit un lien entre les générations et les
catégories sociales. Il est là pour démontrer la continuité des actions dans
l’intérêt de tous, tout au long de l’existence d’une entreprise.
Faire le constat, c’est important. Alors que l’évolution économique et
technologique bouleverse la société, la crainte de l’avenir engendre le repli sur
soi. Les solidarités spontanées ont quasi disparu, l’évolution économique et
sociale développe un sentiment d’autosuffisance qui donne naissance à de
véritables comportements d’autarcie sociale. Les solidarités naturelles souffrent
de l’indépendance assumée au nom de l’individualisme qui devient enfermement.
L’histoire du Groupe de l’entreprise, nous prouve que
c’est par des solidarités et un sentiment fort d’appartenance à
une même collectivité qui nous permet de vivre et travailler au
pays.
Sous le signe de la clarté des faits et des
responsabilités du dire et du faire, nous vous souhaitons une
lecture enrichissante.
CFDT - Le devoir d’alerter - septembre 2008 - 3
HISTOIRE D’UN GROUPE ET D’UNE USINE
TRIGANO - TRIGANO VDL
Pour comprendre les enjeux de TRIGANO VDL et du Groupe de demain, un retour en
arrière s’impose.
VOYAGE DANS LE PASSE
En 1965, à ANGERS, André TRIGANO achète l’usine BESSONEAU, d’où l’origine du nom
du Groupe
En 1971, TRIGANO prend le contrôle de la S.E.M.M., en achetant 80 % des parts de cette
société fabriquant CARAVELAIR qui est né à SUD AVIATION dans l’usine qui fabriquait
les caravelles.
En 1972, des problèmes de gestion voient le jour, des pertes importantes sont enregistrées,
les engagements bancaires du Crédit Lyonnais (banque nationale) sur le Groupe
TRIGANO sont très importants. A l’époque, le Crédit Lyonnais s’émeut de la situation et
remplace Monsieur TRIGANO par Monsieur GUILLAUME. Des aides sont accordées
pour maintenir l’usine CARAVELAIR à TRIGNAC, près de ST NAZAIRE.
En 1973, il se construit une usine modèle à TOURNON, avec l’homme de confiance de la
banque, Monsieur GUILLAUME, par la volonté politique d’Henri TORRE, ami et ministre
de Valéry Giscard d’Estaing.
En 1975, fermeture totale de CARAVELAIR à TRIGNAC, dans la douleur, tous les
salariés sont licenciés. Naissance de la S. I. R. (Société Industrielle de Rochebonne) à
TOURNON.
En 1976, le Crédit Lyonnais et la S. I. R. CARAVELAIR.
Une aventure bien difficile, bien compliquée, bien
obscure. Tous les bilans de la S. I. R. sont déficitaires, ce
qui n’émeut pas la banque jusqu’en 1979.
En 1979, le Crédit Lyonnais restructure. Monsieur
GUILLAUME, PDG de TRIGANO est remplacé par
Monsieur BARBERIS, le nouvel homme de la banque.
Dans la même année, annonce de 195 suppressions
d’emploi à TOURNON.
De 1981 à 1987, la situation du
Groupe TRIGANO ne cesse de se
détériorer, malgré un redressement de la S.I.R. CARAVELAIR. Le
problème de la S.I.R., à l’époque c’était le manque de volume dénoncé par
la CFDT. Durant cette période, reprise de GRUAU, CHAUSSON en sous-traitance et
création de la marque CHALLENGER.
CFDT - Le devoir d’alerter - septembre 2008 - 4
A l’époque, seule la CFDT a mené une lutte pour la sauvegarde du Groupe, que le Crédit
Lyonnais voulait purement et simplement liquider (en 1983).
Nos alliés dans cette lutte : la CFDT du Crédit Lyonnais, de STERCKEMAN, Syndex et le
Président du Crédit Lyonnais que nous avions rencontré à plusieurs reprises.
Le 13 mars 1987, le Groupe TRIGANO a été cédé à ses dirigeants Messieurs
FEUILLET et BERNARD qui géraient déjà le Groupe pour le Crédit Lyonnais.
De 1987 à nos jours, après avoir beaucoup baissé, le marché de la caravane s’est
stabilisé. Pendant cette période, le marché du camping-car n’a eu de cesse de
progresser. TRIGANO VDL a accru son niveau d’activité par deux facteurs : le rachat
de marques qui disparaissaient, la fermeture de STERCKEMAN, usine du même
groupe et la fabrication de camping-cars.
C’est de l’explosion de ce marché qu’a démarré la bonne santé de
TRIGANO VDL et le développement du Groupe assuré par les résultats de
TOURNON qui ont permis de faire de la croissance externe (Angleterre,
Allemagne, Italie, Espagne) avec une vraie stratégie de pénétration de ses
marchés, mais cela s’est fait avec plus ou moins de bonheur (* voir tableau
comparatif). Par contre, l’acquisition des capacités de production de SABLE
sur SARTHE s’avère une erreur stratégique majeure dans la crise actuelle.
Pour la CFDT, nous la devons à la situation politique, c’est le fief de M.
FILLON, Vous verrez plus loin, la CFDT ne demande pas la fermeture.
En 2008, le Groupe TRIGANO se trouve face à des choix stratégiques, décisifs pour son
avenir. La CFDT compte bien, comme par le passé, peser sur ces choix, afin que soit
préservé l’emploi.
Plusieurs facteurs sont à prendre en compte :
Le premier est stratégique,
Le deuxième : l’âge de M. François FEUILLET (60 ans) actionnaire à plus de 50 % du
Groupe,
Le troisième est économique.
Pour la CFDT, le Groupe TRIGANO a un véritable avenir. Encore faut-il le construire en
dialogue contradictoire avec ses acteurs responsables, dont la CFDT revendique la qualité.
SITUATION PRESENTE DU GROUPE
TRIGANO VDL fait partie du groupe TRIGANO qui compte au 31 août 2007, 2 359 salariés
en France, + 1 777 salariés à l’intérieur de l’Europe + 243 hors Europe, soit un total de 4 379
salariés.
Le GROUPE TRIGANO se compose à aujourd’hui de 49 sociétés
disséminées dans le monde. Pour donner un ordre de grandeur des sociétés de
par leur importance et leur résultat, nous allons raisonner en % du chiffre
d’affaires et rester dans le VDL qui nous concerne aujourd’hui.
CFDT - Le devoir d’alerter - septembre 2008 - 5
Poids de
chaque société
Résultat net
Entreprises
Charge du
personnel
Résultat net
du Groupe
Effectif
hors intérim
juillet 2007
Trigano VDL
33.4%
5.8%
9.00%
62.22%
812
Trigano SPA
18.2%
2%
9.8%
12.83%
491
Autotrail
7.7%
4.8%
11.5%
11.03%
205
Benimar
2.3%
-0.5%
6.3%
-0.72%
108
Autostar
3.2%
-10.8%
16.00%
-10.46%
159
Eura Mobil
4.4%
-30.3%
28.3%
-54.13%
384
Karmann
1.5%
-6%
3.5%
-2.84%
13
0.0002%
-4.8%
24.5%
-0.70%
73
Société
Ouest VDL
Niveau de
Production
actuel
Immatriculations
à juillet 2008
Capacités de
production
TOUTES
NON
NON
CONNU
CONNUES
NE SONT
PAS
CONNUES
Commentaire du tableau
TRIGANO VDL fait 1/3 du chiffre d’affaire du Groupe et + de 62 % du résultat net du Groupe.
Nous allons commenter ce tableau par une histoire vraie, vécue cet été par un agriculteur : Il possédait 4
champs d’abricotiers distincts et distants. Juste avant la récolte, un orage de grêle est survenu et a
endommagé sa récolte de façon différente. Une parcelle a été touchée à 70 %, deux autres de l’ordre de 50
% et la dernière, n’a pas vue un seul grêlon. Qu’a fait notre agriculteur au moment de la récolte ? Eh
bien ! Il a commencé par le champ le plus touché pour essayer de sauver ce qui pouvait l’être. Il a
délaissé la meilleure parcelle. Pendant ce temps, un nouvel orage de grêle est survenu et là, désespoir !
La parcelle non touchée est détruite à 80 %. Cette erreur de stratégie faite par l’agriculteur a des
conséquences sur la survie de son exploitation.
La CFDT ne laissera pas le Groupe TRIGANO faire cette même erreur.
SITUATION ECONOMIQUE PRESENTE
Sommes-nous à l’aube d’une
ampleur ? Et pour quelle durée ?
crise économique mondiale de grande
Cette crise est née de la politique
Unis. C'est comme le mauvais
de l'administration Bush aux Etatstemps demandé aux bretons.
Les
finances
mondiales
déséquilibres accumulés, 1 143
plonger l’économie mondiale
Les hausses des prix des matières
ajoutent au risque financier celui
traversent une crise liée aux
milliards de dollars. Cela peut
dans une spirale récessive importante.
premières et des produits pétroliers
de l’inflation.
Dans tous les pays européens, nous sommes obligés de constater des pertes de pouvoir d’achat
qui se cumulent pour certains depuis l’an 2000. Les conséquences d’une mondialisation non
maîtrisée par des politiques sociales ont déjà eu pour effet des émeutes de la faim dans les pays
les plus pauvres. La frénésie de la consommation d’une partie du monde (Chine, Amérique, Inde
…) signifie la hausse des prix pour tous. Si dans les pays dits développés, la perte de pouvoir
d’achat n’affame pas quoiqu’il faille voir les files d’attente aux restos du cœur, les sans-abri dans
la rue. Mais une évidence, elle fait peur à l’ensemble des acteurs économiques, elle contribue
largement à faire évoluer les comportements des clients, des consommateurs, ceux-ci étant
largement conditionnés par une presse aux services d’un pouvoir international et national qui
nous est servi en amuse-gueule aux moments de chaque repas. Notre métier en a fait largement
les frais durant tout l’été.
En France, nous constatons un ralentissement économique qui a les
conséquences inévitables que nous connaissons : crise financière
internationale, hausse des prix du pétrole, un euro trop fort par rapport au
dollar, redémarrage de l’inflation, casse de la politique sociale par le
gouvernement SARKOZY et FILLON et mise en place d’un plan de
rigueur qui ne porte pas son nom.
Le moral des consommateurs est au plus bas et c’est
la consommation générale qui souffre. Les français
repoussent leurs achats importants (voiture,
appareil ménager, loisirs …), ce qui a pour conséquence une augmentation
du taux d’épargne 16 % à aujourd’hui et dans le même temps, un
surendettement croissant des ménages en difficulté, le pouvoir d’achat en
diminution constante.
Dans le même temps, avec la politique gouvernementale suivie, les
consommateurs se trouvent dans l’insécurité, insécurité des parcours professionnels avec la casse
du droit du travail, perte de repère par rapport à leur retraite et son montant, par rapport à la
santé en lien avec les déremboursements de la sécurité sociale, la casse de la politique familiale, le
risque dépendance non maîtrisé, une décentralisation des politiques nationales sur les territoires
(départements, communes, région) qui ont pour effet d’augmenter les impôts locaux et de créer
des déséquilibres entre départements pauvres et riches. Pour exemple, l’aide sociale aux
personnes, c’est 10 % du budget en Ardèche et moins de 1 % dans la région parisienne.
Dans le même temps apparaissent de nouveaux besoins d’achat de consommation (la téléphonie,
l’informatique, le numérique, etc).
Les conséquences de cette situation particulière creusent les écarts. Les riches sont toujours plus
riches et nombreux en France et dans le monde, la précarité ne cesse de croître et les classes
moyennes ne cessent de payer pour les deux extrémités.
L’endettement de notre pays, le déficit commercial de la France ne cesse de se creuser, de croître.
Le monde, non satisfait de piller la planète, appauvrit les générations futures en laissant des
dettes.
DANS CE CONTEXTE, LA SITUATION DU MARCHE DU V.D.L.
La situation actuelle est préoccupante. Elle résulte d’un optimisme démesuré de la profession du
Groupe TRIGANO. Elle a déjà des conséquences économiques pour l’entreprise, le pouvoir
d’achat des salariés et l’emploi.
LE CAMPING CAR
Depuis quelques mois, le marché du VDL rencontre de
fortes difficultés pour vendre. A notre avis, il y a plusieurs
raisons à cela, indépendamment de la crise internationale
et nationale. Les constructeurs des porteurs ont modifié
leurs châssis pour s’adapter aux normes et aux besoins
des clients (protection de l’environnement, sécurité,
confort, économie de consommation), l’effet immédiat a été l’augmentation de leur prix de 10 % et
le deuxième effet a été de désorganiser le marché par des croisements de technologie (ancien
modèle, nouveau modèle), des retards de livraison aux concessionnaires avec des produits
d’exposition mal finis. Cela a désorienté le client par le prix et la nouveauté non visible.
Dans le même temps, que faisait l’ensemble des fabricants de camping-cars, dans un marché en
progression constante à deux chiffres avec des marges bénéficiaires confortables ?
1) De nouveaux fabricants sont venus sur le marché,
2) Les fonds de pension ont investis dans le métier,
3) Les constructeurs ‘’classiques’’ pour garder le marché, on tous augmenté sensiblement
leur capacité de production. Par exemple, le Groupe TRIGANO a une capacité de
production de 30 000 camping-cars et nous en avons fabriqué 19 685 en gamme 2007
sur un marché de 88 208.
La conséquence de ces phénomènes (crise mondiale, pertes de pouvoir d’achat, perte de
confiance, produits mal livrés, augmentation forte du prix), attentisme des clients potentiels,
stabilisation voire baisse des ventes. Ce qui va le plus gravement perturber le marché ce sont les
stocks crées par l’augmentation des productions inconsidérées dans un marché morose et la
disparition de constructeurs qui laissent des stocks importants à des prix défiant toute
CFDT - Le devoir d’alerter - septembre 2008 - 8
concurrence sur les terrains et ces produits souvent payés par les concessionnaires, empoisonnent
leur trésorerie et le client final est perdu dans cette jungle. Prix élevé, prix cassé.
Pour la CFDT, le marché européen du camping-car va mettre 3 ans avant de retrouver sa sérénité,
le temps « François Feuillet : que les gros maigrissent et les petits meurent »
La situation à fin juin 2007 : total des ventes +10,61% en cumul annuel, stock réseau ≈ 14,15%
stock usine +127,28% soit un stock total de 2016 produits équivalent à un trimestre ≈ de nos
ventes.
LA CARAVANE
TRIGANO VDL produit plus de 80 % des caravanes du Groupe
TRIGANO. En 2007, CARAVELAIR a moins progressé que le
marché – 0,6 %. STERCKEMAN a vu ses parts de marché
régresser de 0,4 % dans un marché en progression de 1,6 %. Sur
le territoire français, les parts de marché de TRIGANO sont
passés de 42 % en 1996 à 34 % en 2007, alors que les
constructeurs allemands sont passés de 45 % en 1996 à 62 % en
2007.
Sur le mois de juin 2008, on peut noter un ralentissement très fort – 15,5 % en CARAVELAIR et 7,1 % en STERCKEMAN avec un marché à – 12 % sur le mois avec un stock réseau à + 20,63 % et
un stock usine à + 34,44 % pour un stock total de 2 124 véhicules.
Pour la CFDT, c’est un marché qui est stabilisé. La clientèle de la caravane se développe à
nouveau auprès des seniors et de leurs aînés ayant pratiqué le camping-car. De plus, il apparaît
une nouvelle clientèle plus jeune de 35 à 40 ans. Ceci semble dû à l’évolution des gestionnaires de
camping qui ont amélioré l’accueil (piscines, restaurations, animations …). Cependant, il ne
faudrait pas que ce marché qui s’adresse plus particulièrement à une clientèle dite moyenne
subisse les effets de la morosité et que la clientèle de renouvellement fasse le choix d’attendre.
COMPARAISON DE LA CRISE PASSEE DES CARAVANES
AVEC CELLE PRESENTE DES CAMPING-CARS :
UNE GRANDE SIMILITUDE
La caravane, dans les années 70, c’était un marché en essor avec de grands constructeurs et des
immatriculations de 89 403 en 1978 pour descendre à 26 335 en 1988 pour atteindre 9 926
immatriculations en 2002-2003 et repartir de l’avant pour atteindre 12 221 immatriculations en
2006-2007. Ce marché a connu une crise qui a duré de 1979 à 2003.
L’origine de la baisse du marché est liée à une crise économique suite au
premier choc pétrolier, une inflation forte suivie d’un deuxième choc
pétrolier. Les effets immédiats du dérèglement de la machine après 30 ans
de progrès constant et le plein emploi, ce fût le chômage, la fermeture
d’entreprise, la perte de confiance des populations, la crise générale. M.
Valéry Giscard d’Estaing, alors président de la république disait aux
français : ‘’Ne vous inquiétez pas, je vois le bout du tunnel’’. Il devait avoir une
bonne vue, car la crise est toujours restée présente (chômage, sans-logis,
restos du cœur, déficit de l’état du commerce extérieur).
CFDT - Le devoir d’alerter - septembre 2008 - 9
Les conséquences pour le marché de la caravane, il y a eu tout d’abord un
palier ou le marché est resté stable, 4 ans de 1976 à 1979. Après, cela a été la
descente aux enfers : Disparition de DIGUE que les américains avaient
acquis pour faire du profit immédiat dans un marché porteur, disparition
de START, LA BOHEME, GRUAU …
Les clients potentiels se sont alors tournés vers d'autres types de vacances
(gîtes ruraux, location de mobil homes, maisons de vacances …) qui ne nécessitent pas
d'investissement et les camping-cars.
Comment s’étaient comportés les fabricants de caravanes ?
Dans un marché qui était en augmentation depuis son origine, les constructeurs ne cessaient
d’adapter leur capacité de production. Quand le marché s’est stabilisé, ils ont continué à produire
en espérant un redémarrage, résultat : création de stock important qui a engendré la fermeture de
bon nombre d’usines, de concessionnaires en France et en Europe. Si le Groupe TRIGANO avait
été une entreprise indépendante, elle n’aurait jamais survécue. C’est le Crédit Lyonnais qui a
bouché le gouffre financier. En effet, les comptes de la S.I.R. CARAVELAR étaient dans le rouge à
tel point que les pertes deux années consécutives dépassaient la masse salariale (on nous aurait
payé à rester chez nous pendant deux ans, cela aurait coûté moins cher au Crédit Lyonnais). Bien
sûr, pour la S.I.R. CARAVELAIR, il n’y avait pas que les problèmes liés aux marchés, mais une
gestion déplorable à cause des dirigeants choisis à l’époque par le Crédit Lyonnais (1979) plus
aptes à gérer une banque que des industries.
Résultat : 195 licenciements en 1979
En 1977, l’usine comptait 803 personnes
Septembre 1979 : 692 – Janvier 1980 : 497
1986 : nouvelle crise, nouveau licenciement par paquet de 9 salariés.
AUJOURD’HUI, QUE SE PASSE-T-IL POUR LE CAMPING-CAR ?
Crise mondiale, inflation, choc pétrolier. Stabilisation du marché après un développement depuis
sa création en 2007 qui se confirme en 2008.
Que font les constructeurs ?
Après avoir choisi en 2004 d’augmenter leur capacité de production démesurément, ils ont
continué à produire sur leur lancée, résultat : création de stock, usines en difficulté, fermeture,
dépréciation du produit concessionnaire dans le rouge. Cette politique a conduit à fabriquer du
stock avant la crise.
Il restait de
La place
Un peu de pub …
Elle nous a plu
Vous êtes exigeants et vous rêvez d’une caravane très agréable et
fiable. N’allez pas plus loin : C’est une CARAVELAIR.
C’est la marque qui en fait toujours plus pour que vous soyez libre
d’être bien en voyage.
CFDT - Le devoir d’alerter - septembre 2008 - 10
UNE PROFESSION DANS L’INCAPACITE DE REAGIR
DE S’ORGANISER
Dans un marché, la disparition de grandes marques est toujours dangereuse. Cette déperdition
n’est pas reprise par les autres, nous avons un bon exemple à TOURNON avec l’arrêt de la
fabrication des GRUAU. En 2000, GRUAU 3,5 % immatriculation CARAVELAIR 19,8 %,
STERCKEMAN 8,6 % soit un total de 31,9 % de parts de marché.
En 2001, CARAVELAIR 20,4 %, STERCKEMAN 8,8 % soit un total 29,1% de parts de marché, soit
une perte de 3% de GRUAU
En 2007, CARAVELAIR 21 %, STERCKEMAN 8,4 % soit un total de 29,4 %.
Le report escompté des clients GRUAU ne s’est jamais reporté sur CARAVELAIR ou
STERCKEMAN. La CFDT avait dénoncé en son temps, ce choix politique du groupe.
Marché Français de caravanes
110000
Création de stocks
Fermetures d'usines
Fermetures de concessionaires
100000
90000
80000
Liquidation de stock
70000
60000
Production inférieure
au marché
50000
40000
Niveau d'im m atriculation
Production
30000
20000
10000
0
1971
1976
1978
1979
1980
1982
1983
1989
1994
2003
2007
CFDT - Le devoir d’alerter - septembre 2008 - 11
Marché Européen de camping-cars
110000
Création de stocks
Fermetures d'usines
100000
Fermetures de concessionnaires
90000
80000
Liquidation de stock
Le stock total de la profession
est estimé à 30 000 produits
70000
60000
Production inférieure aux ventes
50000
40000
Niveau d'immatriculation
30000
Production *
20000
10000
0
1993
1995
1997
1999
2001
2003
2005
2007
2009
2011
Le stock total de la profession est estimé à 30 000 produits. Si l’on considère une stabilisation du
marché et un écoulement fluide du stock sur 3 ans, la profession va adapter ses capacités de
production à hauteur de 70 000. Durant cette période, il y aura de la casse. La CFDT se veut
optimiste pour le Groupe TRIGANO pourvu qu’il fasse les bons choix !
* Le raisonnement sur la courbe production est basé sur +18 % de stock permanent indispensable
pour satisfaire le client dans les meilleurs délais
Les causes sont identiques, les effets sont identiques mais la situation aggravante dans la crise
d’aujourd’hui, est que les grands groupes ont construits des usines pour augmenter leur
capacité de production, avant le démarrage de la crise et ils vont continuer à les faire fabriquer
jusqu’aux limites de leur capacité financière pour tuer l’autre.
Pour la CFDT, cette situation est comparable à un jeu idiot américain. Se lancer avec 10 bolides à
pleine vitesse face à un précipice et celui qui gagne, c’est celui qui s’arrête au plus près du vide,
mais à ce jeu à la con, beaucoup s’arrête au fond du ravin. C’est exactement ce qui se passe dans
la profession du VDL. TRIGANO a été le dernier à freiner. Avait-il de bons freins ?
LA CFDT N‘A CESSER D’ALERTER CES DERNIERS MOIS
Dès le 27 septembre 2006, la CFDT a alerté :
CFDT : On devrait déclencher le droit d’alerte au vu des chiffres qui
baissent, c’est la catastrophe.
CFDT : Février 2007 : Les clients tardent à acheter pourquoi ? Ne croyezvous pas que c’est inquiétant ?
CFDT : Réunion de mars 2007 : C’est le troisième mois de baisse des ventes
consécutives. Nous avons un stock trop important.
CFDT - Le devoir d’alerter - septembre 2008 - 12
CFDT : Juillet 2007 : Il y a une baisse de 4,08 % du marché.
CFDT : Septembre 2007 : Nous ne voyons pas le stock usine diminuer, au contraire il augmente de
30 %.
CFDT : Novembre 2007 : Le stock usine a augmenté. Le stock réseau augmente.
CFDT : Janvier 2008 : Malgré les opérations mises en place, les concessionnaires n’arrivent pas à
vendre. Nous ne sommes pas convaincus que des ristournes vont relancer le client.
Le 5 mars 2008, une mesurette est prise, modification du calendrier industriel.
CE QUE CRAIGNAIT LA CFDT, ARRIVE
TRIGANO VDL supprime 100 emplois en juillet (directs). Ce sont des intérimaires, certes mais
des ouvriers quand même qui se retrouvent au chômage. (10 % du personnel).
De plus, à la première réunion de septembre, la direction annonce clairement lors de la réunion
ordinaire du C.E., la suppression d’emploi d’indirects.
Où cela va-t-il s’arrêter ? Que doit-on faire ? Quelle politique doit mener le Groupe en période de
crise pour ne pas renouveler les erreurs du passé ?
Toutes ces réponses, il faut les chercher dans les décisions stratégiques du Groupe. Il faut peser
de tout notre poids et user de notre influence et de la crédibilité économique de la CFDT
acquise durant ces 33 dernières années. Pour cela, nous avons besoin du soutien de tous les
salariés en premier, les cadres, les dirigeants. Ensemble nous parviendrons à gagner.
Il faut oser dire non à M. FEUILLET, si nous pensons qu’il fait fausse route, mais pour cela, il faut
argumenter, démontrer et proposer une alternative à ses choix. C’est la raison de cette
démonstration.
La CFDT inquiète, force de proposition, de mobilisation, se veut tourner vers l’avenir avec
enthousiasme.
Où cela va-t-il s’arrêter ?
La CFDT pas plus que d’autres ne le sait, mais tous les scénarios doivent être pris en compte et
même le pire (crise de la caravane : 25 ans), autant que le plus optimiste : redémarrage des ventes.
Au dernier, nous n’y croyons pas trop, compte tenu de l’analyse de la situation internationale
économique présente.
LES PROPOSITIONS CFDT
CE QU’IL FAUT FAIRE
Les grands constructeurs doivent s’entendre sur une stratégie de communication envers le public
pour continuer à cultiver le rêve de liberté que procure le camping-car, la caravane. Ils doivent
peser sur les politiques nationales, afin de faire reconnaître la valeur ajoutée du vacancier en VDL
sur les économies locales touristiques par une circulation des personnes tout au long d’une année.
Il faut convaincre les collectivités locales du bien fait des camping-caristes. Ils doivent s’entendre
sur un déstockage raisonné (ne pas brader).
CFDT - Le devoir d’alerter - septembre 2008 - 13
GROUPE TRIGANO
Ne pas créer une incertitude supplémentaire de part une éventualité de départ à la
retraite de l’actionnaire principal. La CFDT lui demande de rester aux commandes.
Conserver les capacités de production en osant développer de nouveaux produits dans
les nouvelles unités : Le haut de gamme, le très haut de gamme, l’intégral et ne pas
oublier les modèles les plus dépouillés, afin de concurrencer l’occasion et investir de
nouveaux segments de marchés,
Il faut concentrer les productions CHALLENGER et CHAUSSON sur l’unité la plus
rentable du Groupe, afin de garantir un résultat économique (TVDL),
Il faut développer la gamme des porteurs afin de satisfaire à la fidélité des adeptes, par
exemple RENAULT,
Il faut, à partir des compétences, du savoir-faire de TRIGANO VDL, développer les
études, les achats, les services en logistique au Groupe en les rémunérant à leur juste
coût à TOURNON,
Il faut changer de politique vis-à-vis de nos concessionnaires en reprenant ceux qui sont
en difficulté, pour sauvegarder l’offre à la clientèle et le besoin d’achat,
Il faut développer de nouvelles technologies très vite, afin de prendre de l’avance dans
la compétition,
Il faut continuer dans la voie de la réintégration des sous-traitances et pour les
entreprises touchées par notre baisse d’activité, il est urgent de trouver de nouveaux
débouchés,
Il faut se donner les moyens de développer et de conquérir à nouveau le marché de la
CARAVANE. Recréer une gamme GRUAU, à partir du savoir-faire de TOURNON
serait une solution. A aujourd’hui elle bénéficierait d’une clientèle de renouvellement
immédiatement disponible, tout en la plaçant sur un segment de marché différent de
ceux de CARAVELAIR et STERCKEMAN, le haut de gamme comme l’origine de cette
marque. Il est nécessaire qu’elle soit commercialisée par l’une de nos deux marques.
Il faut recruter un commercial pour l’export. A aujourd’hui, les pays du MAGHREB
sont intéressés par les caravanes (TUNISIE, MAROC, …),
Il faut garder les fabrications des caravanes CARAVELAIR – STERCKEMAN à
TOURNON,
Il faut réaliser une étude de marché auprès des collectivités pour voir s’il y a un marché
non satisfait, les trighomes (caravanes à usages multiples pour les collectivités)
Il faut fabriquer des caravanes et des camping-cars pour les personnes à mobilité
réduite,
Il faut favoriser les synergies en utilisant les compétences et les savoir-faire de chacun.
En conclusion, TRIGANO VDL est une grosse machine à produire, à faire des bénéfices.
Pour qu’elle fonctionne bien, il est impératif de lui conserver ses volumes, ses compétences à
tous les niveaux.
CE QU’IL NE FAUT PAS FAIRE
Se disperser,
Ne pas créer des postes indirects ni à SABLE ni à BENIMAR et licencier durant cette
période à TOURNON, c’est un non sens économique,
Ne pas se replier sur soi-même et croire en l’avenir,
Ne pas tout attendre de M. FEUILLET. Oser lui proposer ce que fait la CFDT
aujourd’hui.
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RESTONS SEREINS, CONFIANTS, PRUDENTS, POURQUOI ?
Si on analyse notre clientèle type, en matière de camping-cars, ce sont d’abord des gens
épris de liberté, la soixantaine avec des revenus par foyer, moyens supérieurs, faiblement actifs.
La croissance du marché des camping-cars semble assurée sur le long terme par un marché des
seniors en croissance sur une longue période, une segmentation de plus en plus large de la
clientèle, un comportement touristique favorable à l’usage des VDL. Cependant, il ne faut pas
qu’ils soient découragés par la crise ambiante économique, sécuritaire dont nul ne connaît la
durée et la désinformation. Nos atouts à TOURNON : rentabilité, savoir-faire, qualité de nos
produits reconnue, compétences et envie.
Comme à chaque crise dont l’origine est quasiment toujours provoquée par la soif sans fin
des capitalistes, de vouloir toujours gagner plus et plus vite où le système économique est basé
sur la loi de l’offre et la demande, sans respect de la vie, des salariés, des peuples. Ils sont amenés
à constater que cette loi du marché fait du client, le patron.
L’entreprise n’a de choix de proposer un produit et susciter un besoin d’achat. Pour cela,
dans un contexte de crise, il n’y a qu’un seul mot à retenir, c’est la qualité. Derrière ce mot,
beaucoup utilisé, se cache un concept : payer un juste prix pour répondre à un besoin, un rêve.
LA CFDT REVENDIQUE UNE POLITIQUE SOCIALE, AMBITIEUSE
Pour cela, il faut une politique sociale ambitieuse. Nos clients ont besoin de pouvoir
d’achat pour mener leurs rêves de posséder nos produits. Les salariés de TRIGANO VDL ont
besoin du même pouvoir d’achat pour vivre décemment. La CFDT revendique un dialogue social
sur des objectifs partagés, emploi, rémunération stratégique unanime de tout le corps social de
l’entreprise. Pour cela, il est nécessaire d’ouvrir un dialogue sur des bases minimales zéro
licenciement et maintien du pouvoir d’achat sur 2008 et 2009,
tout en gratifiant ceux qui se sont engagés personnellement dans
la démarche constructive. La paix sociale est indispensable à la
réussite de toute stratégie en période de crise, elle donne
confiance. Pour cela, la CFDT est obligé de passer à l’offensive.
En effet, dans les discours et les informations de ces derniers
jours, M. FEUILLET semble faire des choix différents de ce que
nous proposons. Pour susciter la confrontation constructive, nous
devons frapper fort, marquer les esprits.
PLAN D’ACTION DE LA CFDT
Ce document est envoyé en priorité à M. FEUILLET et M. BOULET, accompagné d’une
demande de rencontre,
Ce document est distribué à chaque salarié afin de pouvoir se faire une idée de la
situation,
Une conférence de presse en parallèle accompagnera la sortie de nos propositions,
Une assemblée générale des salariés sera organisée,
Si nos propositions ne reçoivent aucun écho, nous déclencherons le droit d’alerte,
CFDT - Le devoir d’alerter - septembre 2008 - 15
Si des licenciements devaient avoir lieu, nous ne manquerions pas de déclencher
l’arsenal juridique.
En conclusion, il est important de rappeler que la CFDT préfère le dialogue à la guerre,
mais pour l’éviter, il faut la préparer.
TOUS ACTEURS, TOUS MOBILISES
AUTOUR DE L’EMPLOI ET DES REMUNERATIONS.
CONSTRUISONS NOTRE AVENIR ENSEMBLE
CONTRIBUONS A LA SAUVEGARDE DU GROUPE
POUR INFO
Ce document réalisé dans l’urgence (en 1 semaine) n’a pas la prétention d’être complet,
de plus nous n’avons pas l’ambition de détenir la vérité à nous seuls. Il peut être
critiquable, mais il a le mérite d’exister.
Si notre démarche vous intéresse, nous vous demandons de venir nous rejoindre par
l’adhésion. C’est renforcer notre capacité de propositions au travers de moyens et si vous
êtes convaincus par le sens de notre engagement, une place vous sera faite lors des
prochaines élections, afin de prendre le relais.
Dernière minute
Le salon de DUSSELDORF a été catastrophique pour l’ensemble de la profession du campingcar. Pour nos marques, même constat. Nous avons déjà eu deux moutures de projet de
budget 2008-2OO9 à la baisse et la direction est en cours d’élaboration d’un troisième,
basé sur les résultats du salon de DUSELDORF.
Attention : Un budget à TOURNON en baisse, c’est des emplois en moins.
La CFDT demande à tous ceux qui peuvent peser sur les choix, de le faire
de mouiller leur chemise.
Il en dépend de notre avenir
Sous réserve d’éventuelles erreurs, ce document a été élaboré avec sincérité par la section syndicale CFDT
de TOURNON.
CFDT - Le devoir d’alerter - septembre 2008 - 16
Dernière minute
Du 3 au 6 septembre, notre région a subi bon nombre de dégâts suite à l’épisode
pluvieux. Les conséquences pour certains d’entre nous sont dramatiques, aussi la CFDT vous
assure de son soutien moral. Nous avons proposé d’organiser la solidarité et d’ouvrir un compte
par l’intermédiaire du CE qui serait géré par la commission aide.
Des conséquences aussi pour notre entreprise qui a subi 3 inondations successives, cela a
des répercutions sur notre rémunération. Non seulement nos salaires subissent une perte de
pouvoir d’achat, mais ils seront amputés d’une partie non négligeable.
Analyse de situation présentée par la CFDT
Des dégâts importants sur l’outil de travail, des dégâts non négligeables sur l’image de
notre société auprès des clients par la diffusion de photos dans la presse. Des pertes
importantes d’exploitation en plein démarrage de gamme, des productions vendues non
livrables sont autant d’éléments à prendre en compte dans notre analyse économique présente.
Bien sûr, ces dommages seront, en grande partie, indemnisés par notre assureur, mais il
ne faut surtout pas sous estimer les conséquences pour l’avenir. Il est de notre responsabilité
syndicale d’intervenir auprès des autorités publiques pour sécuriser le site, afin de le rendre
sûr. Cela est urgent dans la crise économique que nous vivons. Nous devons convaincre les
actionnaires de ne pas réorganiser la production autour d’entreprises réputées sans risque, il en
va de nos emplois à Tournon.
La CFDT fait des propositions en la matière. Des courriers sont partis en direction du
maire de Tournon, du président du conseil général, du président de l’intercommunalité, du
préfet, du président de la république avec copie à M. François Feuillet et M. Jean Bernard
Boulet.
Sur la gestion de la crise.
Il est à noter une mobilisation de tous. Dès le dimanche matin, bon nombre d’élus, des
salariés étaient présents sur les lieux, accompagnés par la présence de quasiment tous les
représentants de la direction. Le personnel chargé de la sécurité a fait un travail remarquable
pour sauvegarder tout ce qui pouvait l’être, accompagné par les sapeurs-pompiers. Ce qui est
critiquable, restera la communication envers les salariés, car être dans l’ignorance et
l’incertitude est toujours détestable, ce qui explique cette difficulté qui réside dans le fait que
l’entreprise ne maîtrisait pas tous les paramètres, notamment ceux imposés par notre assureur.
Des difficultés supplémentaires étaient à prendre en compte notamment l’incertitude
sur le classement en catastrophe naturelle ; les relations avec le préfet sont exécrables, il ne
daigne même pas répondre au secrétaire du comité de groupe et du comité d’entreprise. Ce
personnage, pourtant représentant de l’état a tenu des propos indignes, irresponsables eu et
égard à son obligation de réserve. La CFDT en a alerté le premier ministre téléphoniquement,
le vendredi 12 septembre.
Toutes ces difficultés supplémentaires qui surviennent dans notre entreprise doivent
nous mobiliser pour assurer l’avenir de tous dans un marché local de l’emploi en pleine
récession.
M. Feuillet, n’a pas répondu à notre demande de rencontre, aussi la CFDT met, à
compter de ce jour, son plan d’action.
CFDT - Le devoir d’alerter - septembre 2008 - 17
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