la gestion des ressources en eau face aux changements climatiques

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la gestion des ressources en eau face aux changements climatiques
Larhyss Journal, ISSN 1112-3680, n° 08, Juin 2010, pp. 127-138
© 2010 Tous droits réservés
LA GESTION DES RESSOURCES EN EAU FACE AUX
CHANGEMENTS CLIMATIQUES. CAS DU BASSIN TENSIFT
(MAROC)
SALAMA H., TAHIRI M.
Faculté des Sciences, Université Hassan II-Aïn Chock, BP 5366 Mâarif, 20100 Casablanca.
[email protected]
RESUME
Le changement climatique deviendra sans aucun doute un sujet de
préoccupation grandissante des professionnels de l’eau au Maroc comme dans
toutes les régions du globe. Le bassin Tensift, un des plus importants bassins du
Maroc, souffre déjà du problème de raréfaction des ressources en eau. Allié au
risque de réduction de ces ressources avec les changements climatiques, ce
problème exige un nouveau mode de pensée en matière des orientations et
stratégies de développement socioéconomique.
Après avoir décelé les changements climatiques enregistrés dernièrement, le
travail vise, à donner les projections de réduction de précipitations à l’horizon
de 2020 dans le bassin Tensift, en s’outillant de modèles de circulation général,
MAGICC SCENGEN et à discuter les grands enjeux relatifs à l’allocation des
ressources en eau dans ce bassin.
INTRODUCTION
Le bassin Tensift constitue l’un des bassins du Maroc qui se caractérise par une
importante concentration des activités socioéconomiques. Situé au centre ouest
du Maroc (Figure 1), ce bassin s’étend sur une superficie de l’ordre de 24.800
Km2. Selon le recensement de 2004, la population du bassin se répartie en
1.071.022 habitants (39,3%) en milieu urbain et 1.652.075 habitants (60,7%) en
milieu rural. L’activité économique est essentiellement basée sur l’agriculture et
l’élevage.
Larhyss/Journal n° 08, Juin 2010
H. Salama et M. Tahiri / Larhyss Journal, 8 (2010), 127-138
Figure 1: Situation du bassin Tensift
Administrativement, cette zone s’étend sur six préfectures et provinces ; elle
couvre totalement la préfecture de Marrakech et les Provinces d’Al Haouz, de
Chichaoua et d’Essaouira, et partiellement les provinces d’El Kalaâ des Sraghna
et de Safi.
L’analyse du contexte hydrologique de ce bassin montre qu’il reste influencé
par une irrégularité annuelle et une variabilité interannuelle très marquées des
précipitations et une hétérogénéité de leur distribution. L'alternance de
séquences de forte hydraulicité et de séquences de sécheresse d'intensité et de
durée variables est également un trait dominant de son régime hydrologique.
Avec ce contexte hydrologique et pour répondre aux besoins de son
développement socio-économique, actuels et surtout futurs, Les gestionnaires
128
La gestion des ressources en eau face aux changements climatiques.
Cas du bassin Tensift (Maroc)
des ressources en eau, auront à faire face à un double défi : d’une part celui de
gérer la situation déjà critique et d’autre part, celui de se préparer aux impacts
possibles des changements climatiques sur les ressources en eau. Ces impacts
peuvent être subdivisés en deux
L'effet des changements climatique sur l'écoulement des eaux, ce premier aspect
est en rapport direct avec la sensibilité des réseaux hydrologiques aux
changements climatiques notamment aux sécheresses et aux crues. L'effet du
changement de ces écoulements sur la gestion des eaux.
SITUATION ACTUELLE DES RESSOURCES EN EAU
Ressources en eau de surface
Les ressources en eau de surface sont très irrégulières et inégalement réparties.
Le Haut Atlas constitue le château d'eau des écoulements de surface, puisque les
oueds les plus importants y prennent naissance, alors que la plaine est une zone
de transition et d'utilisation de l'eau. Les ruissellements à caractère torrentiel,
qui se produisent suite aux orages ou aux précipitations intenses, sont collectés
par le réseau hydrographique du Tensift qui les évacue vers l'Océan.
Ces ressources sont menacées par un problème de raréfaction de plus en plus
accentué par les années de sécheresse. Ce problème s'est traduit déjà par une
surexploitation des eaux souterraines d'une part et des transferts d’eau effectués
à partir d’un bassin adjacent : le bassin Oum Rabii.
Ressources en eau souterraines
Le bilan donné par l’Agence du Bassin Hydraulique de Tensift (ABHT) sur les
nappes du bassin, reflète l’état critique atteint par ses ressources en eau
souterraines (Tableau 1).
Tableau 1 : Bilan des nappes dans le bassin Tensift (ABHT, 2006)
Nappe
Haouz-Mejjate
Bahira (centrale et
occidentale)
Bou sbâa
Mouskala Kourimate
La bande côtière
Total
Apports en
Mm3
Sorties en Mm3
Bilan des
nappes
(Mm3)
Ressources en eau
mobilisables
(Mm3)
351
535
-184
351
33
37
-4
33
56
36
40
516
52
36
40,20
701
+3,2
00,00
-0.20
-185
46,50
27
15
472,5
129
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CHANGEMENTS CLIMATIQUES DEJA RESSENTIS
L’exploitation des données météorologiques de l’Agence du Bassin
Hydraulique de Tensift (ABHT), nous a permis d’illustrer le changement dans
les principaux paramètres climatiques, notamment, les précipitations, et la
température.
Précipitations
L’analyse de l’indice pluviométrique de la station de Marrakech (Figure 2),
renseigne sur une réduction déjà marquée à partir des années soixante dix.
2
IP
1
0
1940
1950
1960
1970
1980
1990
2000
-1
Années
-2
In d ic e s
m o y e n n e M o b ile à 5 p o in ts
Figure 2 : Evolution de l’indice pluviométrique dans la station de Marrakech
(1931-2003)
Température
Dans l’analyse de l’évolution de la température (1940-1996) (Figure 3), deux
tendances sont à distinguer ; une tendance vers la baisse depuis 1946 jusqu’à
1970 et une tendance vers la hausse depuis 1970 et qui se poursuit jusqu’à nos
jours
130
La gestion des ressources en eau face aux changements climatiques.
Cas du bassin Tensift (Maroc)
2 1 .5
Y = 1 1 6 . - 0 .0 4 * X
R = -0 .6 4
Y = -4 5 .0 0 + 0 .0 3 * X
R = 0 .3 8
T° moyenne en °C
2 1 .0
2 0 .5
2 0 .0
1 9 .5
1 9 .0
1 8 .5
1 8 .0
1 7 .5
1940
1945
1950
1955
1960
1965
1970
1975
1980
1985
1990
1995
Années
Figure 3 : Evolution de la température moyenne dans la station de Marrakech
(1940-1996)
Sur le plan hydrologique, ce changement s’est traduit par une réduction des
débits d’eau de la plupart des cours d’eau dans ce bassin ; en effet, l’analyse de
l’évolution des débits moyens annuels des débits des cours d’eau, dans certaines
stations (Figure 4), illustrent bien cette tendance à la baisse, bien qu’elle soit
différente entre les stations.
Cette tendance, est attribuable en premier lieu, à la réduction des précipitations,
puisqu’qu’il existe une liaison saisonnière et annuelle étroite entre les
précipitations et les régimes des oueds, et les précipitations constituent
évidemment le facteur essentiel qui conditionne les régimes hydrologiques
(Boukhari, 2004). La confirmation de telle relation est illustrée par la Figure 5,
qui représente la corrélation pluie débit dans les stations étudiées.
30
14
25
12
StationAbdala
10
StationI guirn'kouris
Q annuel moy
Q annuel moyen
20
15
10
Y = -0.19 * X + 386.6
8
6
Y= - 94.67 + 0.04 * X
4
2
5
0
0
1970
1965
1970
1975
1980
1985
1990
1995
2000
2005
1975
1980
1985
1990
1995
2000
2005
Années
Années
131
H. Salama et M. Tahiri / Larhyss Journal, 8 (2010), 127-138
10
1.8
StationSidi rahal
stationI grounzar
1.6
8
1.4
1.2
Qannuel moy
Qannuel moyen
6
Y =-0.033* X +67.97
4
2
1.0
0.8
0.6
Y =4.70 + -0. 002 * X
0.4
0.2
0
0.0
1960
1970
1980
1990
2000
1965
2010
1970
1975
1980
1985
1990
1995
2000
2005
Années
Années
Figure 4 : Evolution des débits annuels dans certaines stations du bassin Tensift
30
StationAbdala
/s
25
14
St at ion Iguin'k ouris
15
10
5
Y = -2 .9 215 9 + 0 .03 18 * X
R = 0 .85 52 5
10
Q moyen annuel en m
Débit moyen annuel en m
3
20
12
/s
3
Y = -4.97823+ 0.05864 * X
R= 0.71825
8
6
4
2
0
0
50
100
150
200
250
300
350
0
100
200
Pluieannuelle en mm
300
400
500
Précipit ations en mm
10
1.8
station Sidi Rahal
8
Station Igrounzar
1.6
1.4
3
/s
Y = -1.88834+ 0.0125* X
R =0.69565
Y = -0.26262 + 0.00219 * X
R= 0. 78396
1.2
Q moyen annuel en m
Qannuel moyen
6
4
2
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0
0.0
100
200
300
400
500
Pluie annuelle en mm
600
700
100
200
300
400
500
600
700
800
Précipitations en mm
Figure 5 : Corrélation pluie-débit dans des stations du bassin Tensift
PROJECTIONS DE REDUCTION DE PRECIPITATION
En s’outillant du modèle de circulation général MAGICC/SCENGEN, on a
trouvé, que la plage des variations dans les changements des précipitations à
l'horizon 2020 par rapport à la climatologie de 1961-1990 va de 0.1%
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La gestion des ressources en eau face aux changements climatiques.
Cas du bassin Tensift (Maroc)
(pratiquement aucun changement à une réduction d'environ -7% avec une
meilleure estimation de -4.3 % de réduction.
Les répartitions saisonnières de ces changements sont données pour 3 MCC (le
plus sec, moyen et le plus humide) dans le tableau 2.
Tableau 2 : Répartitions saisonnières des changements (en valeurs absolues)
dans les précipitations à l'horizon 2020 sur le Tensift
Sortie du MCG
prise en compte
ECHAM4
horizon 2020
CSIRO –TR
horizon 2020
UKTR horizon
2020
Changements saisonniers en %
Description
Réductions
annuelles
en mm
Hiver
Printemps
Eté
Automne
humide
-3,1
-3,1
0,5
-0,7
-6,3
moyen
-4,1
-4,1
-0,4
-1,6
10,2
sec
-6,8
-6,7
-0,8
-0,8
-17,9
En raison de la relation de causalité existante entre les précipitations et les
débits des cours d’eau, le débit de la plupart des cours d’eau va se retrouver
diminué avec la réduction des précipitations
Cette vulnérabilité naturelle du secteur de l’eau est accentuée par plusieurs
facteurs d’ordre socio-économique, institutionnel, législatif et politique. Parmi
ces facteurs, les plus importants sont :
•
Des techniques d'irrigation non économes en eau
L'irrigation traditionnelle prédomine l'agriculture. Soit 75 % du total de 228.000
Ha s'irrigue d'une façon traditionnelle et consomme 65% des ressources en eau
mobilisées. Ce qui aboutit à la perte d'un volume important en eau.
•
La surexploitation des ressources en eau souterraine
Surtout la nappe de Haouz, qui connaît une réduction continue du niveau d'eau à
partir des années 80. Le déficit dépasse actuellement 170m3/an. Cependant les
eaux mobilisables à partir de toutes les nappes du bassin ne dépassent pas 35
millions de m3/an.
•
La pollution des ressources en eau
La dégradation de la qualité des ressources en eau a atteint un niveau inquiétant.
Les rejets des eaux usées non épurées des centres urbains et des industries
polluent massivement les cours d’eau alors qu’au niveau des périmètres irrigués
les nappes d’eau souterraine sont polluées par les engrais et les pesticides. Cette
situation porte un grave préjudice aux ressources en eau, à l’environnement et
au développement en général.
•
Accentuation du phénomène de l'érosion et lessivage du sol
133
H. Salama et M. Tahiri / Larhyss Journal, 8 (2010), 127-138
Ce qui aboutit à l'envasement des réservoirs des barrages, le facteur d'érosion
varie entre 200 et 3000 t/km2. . Rdat et Ksob se considèrent parmi les bassins les
plus érodés à l'échelle nationale.
GESTION DES RESSOURCES EN EAU
Même en l'absence d'un changement climatique, le bassin Tensift subit une
grande pression. Cette pression est matérialisée par la concurrence de différents
consommateurs. En effet, Le développement socio-économique que connaît le
bassin a engendré et continue à engendrer une évolution importante des besoins
en eau, aussi bien dans le secteur de l’approvisionnement en eau potable et
industriel que dans le secteur agricole.
Les orientations du développement socioéconomique doivent être bien
analysées et façonnées, à la lumière de la situation actuelle et future des
ressources en eau, afin de parvenir à une gestion durable de ces ressources.
Alimentation en eau potable et industrielle (AEPI)
Sources d’approvisionnement en eau
Les prélèvements actuels pour l’alimentation en eau potable et industrielle des
agglomérations du bassin sont évalués à près de 97 Mm3/an. Les eaux
souterraines jouent un rôle stratégique par leur contribution qui s’élève à 43%.
En milieu urbain, l’essentiel des besoins est concentré au niveau de Marrakech
avec 60 Mm3/an suivi de la ville d’Essaouira avec 3,7 Mm3/an.
Utilisation de l’eau
Eaux de surface
Mm3
Eaux souterraines
Mm3
Total
Mm3
52,0
8,0
3,7
9,2
60,0
3,7
9,2
25
25
3
97,7
Milieu Urbain
Marrakech
Essaouira
Autres centres
Milieu rural
Industrie isolée
total
55,0
42,7
ABHT, 2006
A part la ville de Marrakech qui dispose de deux ressources pour son
approvisionnement en eau, les autres centres sont alimentés exclusivement à
partir des eaux souterraines particulièrement à partir des nappes du Haouz, du
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La gestion des ressources en eau face aux changements climatiques.
Cas du bassin Tensift (Maroc)
Mejjate, d’Essaouira-Kourimate et de la Bahira par les eaux souterraines avec
un prélèvement global de 25 Mm3 /an.
En milieu rural, le taux d'accès à l'eau potable varie entre 46% à Essaouira et
90% au niveau de la préfecture de Marrakech. La satisfaction de ces besoins est
assurée par les eaux souterraines avec un prélèvement global de 25 Mm3/an
Demandes en perpétuelle croissance
La population et l’urbanisation
Selon le recensement de 2004, la population du bassin était de 2 723 097
habitants, soit près de 9,11% de la population du Royaume. Le degré
d’urbanisation de la région (35 %) n’est pas homogène et présente des
équilibres au niveau des provinces. Dans ce cadre la province d’Essaouira est la
moins urbanisée (17,4 %), tandis que la Wilaya de Marrakech englobe le plus
grand nombre de noyaux urbains, suivie de la province d’El Kelaâ des Sraghna.
Cette urbanisation est appelées à augmenter avec l’amélioration les stratégies
d’extension des projets d’urbanisation tracées dernièrement pour la région du
Bassin.
Le Tourisme
L'eau est une composante essentielle pour le développement socioéconomique.
Le développement touristique ne constitue pas une exception à ce
développement. La viabilité et la durabilité des destinations touristiques
dépendent d'un approvisionnement adéquat d'eau en termes de quantité et de
qualité. Les touristes, les résidents requièrent un approvisionnement sain en eau
pour l'alimentation en eau potable (AEP) et les activités comme la cuisine, le
lavage et le nettoyage. L'eau aussi est une composante importante pour des
équipements souvent exigés par les touristes, comme les piscines, les jardins les
paysages et les golfs (Essex et col, 2004). La question de la qualité d'eau est un
critère important aussi, surtout lorsque le touriste exige certains standards de
pureté pour la potabilité, la baignade ou les usages de récréation (Pigram,
1995). Les touristes utilisent typiquement plus d'eau que les habitants locaux
(Kent, 2000). En Méditerranée, un touriste vivant à l'hôtel consomme trois fois
plus d’eau par jour qu’un habitant local. Il engloutit entre 300 et 850 litres d'eau
par jour pendant l'été, sans compter ce qu'on appelle les " facilités touristiques "
: piscines, pelouses verdoyantes et terrains de golf. Un green, entre 50 et 150
hectares, a besoin d'un million de m3 d'eau par an, soit l'équivalent de la
consommation d'eau d'une ville de 12000 habitants (Marsaud, 2004).
135
H. Salama et M. Tahiri / Larhyss Journal, 8 (2010), 127-138
Dans le bassin de Tensift, le tourisme constitue le second secteur important dans
la région. Il a connu ces dernières années une progression notable,
particulièrement dans la ville de Marrakech, qui a connaît une évolution
remarquable au niveau de l'investissement touristique. Des hôtels viennent
d'ouvrir, d'autres sont en phase de réalisation alors que des projets ont été lancés
récemment.
L’industrie
Les établissements industriels s’approvisionnent en eau à partir des réseaux
publics de distribution ou à partir de prélèvement en nappe ou en rivière. Dans
le bassin Tensift, la principale source d’eau pour l’industrie est le réseau public.
Elle est constituée essentiellement de L’agro-industrie et de la chimie et de
parachimie, cette industrie connaît un essor assez important dans la région. Par
ailleurs, il y a lieu de signaler que le secteur industriel dans la région connaîtra
un développement soutenu grâce, surtout, à la création et l’équipement de zones
industrielles à Harbil près de Marrakech et à Chichaoua.
Scénarios de l’augmentation de la demande
Dans le cadre d’actualisation de son plan directeur des Aménagements des
ressources en eau (PDAIRE), l’ABHT a donné les scénarios de l’évolution des
besoins en eau, aussi bien dans le milieu urbain que dans le milieu rural.
S c é n a r io p r o b a b le
S c é n a r io b a s s e
S c é n a r io h a u te
Besoins de la population en Mm
3
90
85
E v o lu t i o n d u b e s o in d e la p o p u la t io n e n e a u
e n m i lie u u r b a in
80
75
70
65
60
2000
2005
2010
2015
2020
2025
2030
Années
ABHT, 2007
Figure 6 : Evolution des besoins en eau de la population en milieu urbain
136
La gestion des ressources en eau face aux changements climatiques.
Cas du bassin Tensift (Maroc)
A lH a o u z
C h ic h a o u a
E lk a lâ a
E s s a o u ir a
M a rra k e c h
S a fi
E v o u lt io n p r é v is o n n e lle d e s b e s o in s b r u t s
à la p r o d u c t io n e n A E P e n m ilie u r u r a l
Besoin en eau en Mm
3
6000
5000
4000
3000
2000
2000
2005
2010
2015
2020
2025
2030
Années
ABHT, 2007
Figure 7 : Évolution des besoins en eau de la population en milieu rural
Ces tendances traduisent les risques d’une crise de l’eau qui affecterait la
région si une nouvelle politique régionale de l’eau n’est pas initiée.
L’irrigation
L’irrigation continue d’absorber 94% des ressources mobilisées. L’irrigation
traditionnelle concerne 75% des superficies irriguées et consomme 33% des
ressources hydriques mobilisées
La superficie totale irriguée dans le bassin du Tensift-Ksob-Igouzoulen s’élève
à près de 204.766 ha avec des besoins en eau évalués à 1,329Mm3/an dont
373Mm3 au profit de la grande hydraulique et 956Mm3 pour les périmètres de
petite et moyenne hydraulique.
Périmètre
Superficie
Grande hydraulique
Tensift
Ksob-Iguezoulane
Total
50 000
151773
2 993
204 766
Ressources en eau (Mm3)
Surface
Souterraine
338
35
437
540
10
9
785
544
ABHT, 2006
Ces aménagements ne sont qu’une étape dans l’aménagement hydraulique du
Haut-Atlas. En effet, le plan d’aménagement du Haouz Central prévoit deux
secteurs supplémentaires Irrigués à partir de la régularisation des oueds situés
au sud et à l’est de la ville de Marrakech.
137
H. Salama et M. Tahiri / Larhyss Journal, 8 (2010), 127-138
CONCLUSION
Le bassin Tensift constitue un bassin hydraulique déficitaire. A défaut d’une
politique régionale appropriée de l’eau, avec les changements climatiques, ce
déficit est appelé à croître et menacerait, à terme, la qualité de la vie des
populations, suscitant ainsi une réflexion intégrée par les différents acteurs dans
différents secteurs (ressources en eau, agriculture, urbanisation, tourisme….)
afin de parvenir à une gestion équilibrée, rationnelle et durable des ressources
en eau
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
BOUKHARI K., ER-ROUANE S. , GOUZROU A. (2004). Analyse statistique
du régime hydrologique sur la plaine de Mejjate et sa bordure occidentale,
(Maroc), Larhyss Journal , pp.49-62
ESSEX S., KENT M., NEWNHAM, R. (2004). Tourism Development in
Mallorca: IsWater Supply a Constraint, Journal of sustainable tourism,
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KENT M., NEWNHAM R., ESSEX S. (2002). Tourism and sustainable water
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MARSAUD O. (2004). Méditerranée : le tourisme assèche les réserves d’eau.
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PIGRAM J. (1995). Resource constraints on tourism: Water resources and
sustainability. In R. Butler and D. Pearce (eds) Change in Tourism: People,
Places and Processes (pp. 208–28). London: Routledge.
138

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