1800 lacenaire

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1800 lacenaire
1800
LACENAIRE
Né en 1800 à Francheville, Pierre-François Lacenaire est le quatrième de
treize enfants. D’abord marchand de métaux puis de soie, son père a acquis
une certaine fortune et c’est dans une institution religieuse qu’il place ses fils.
Bien qu’intelligent, il est renvoyé de partout pour cause d’indiscipline,
d’immoralité et d’irréligion.
Sa passion dominante, est celle de l’or. Ainsi vole-t-il son père au
moment même où ce dernier est acculé à la faillite. Pierre-François tente sa
chance à Paris ; croit-il pouvoir conquérir la capitale avec un article ou un
livre? Mais les journaux parisiens refusent.
Froidement, il décide dès lors de vivre du vol et de l’assassinat.
Pour
bien
connaître
ce
qu’est
un
voleur
de
profession,
il
lit
les « Mémoires de Vidocq, puis se fait arrêter et envoyer en prison à Poissy »
sous le n° 9.9559. Il y écrit quelques chansons. Enfin le 11 août 1834,
Lacenaire sort de prison.
Il a depuis longtemps préparé un coup; mais il lui faut un complice. Il
retrouve Bâton, un ancien compagnon de Poissy, mais le 14 novembre 1834,
le coup rate, tout comme celui qu’il tentera avec Victor Avril.
Le 14 décembre, les deux bandits se rendent chez Jean François
Chardon, un prisonnier libéré de Poissy :
« Monsieur Lacenaire ! Tiens Avril ! » dit Chardon. Aussitôt entrés et la
porte refermée, Avril saisit Cardon à la gorge, Pierre-François frappe le
malheureux avec un tire-point et c’est Avril qui l’achève avec une hache à bois
décrochée du mur.
Lacenaire se précipite dans la chambre voisine, où il avait entendu du
bruit. La vieille mère de Chardon, couchée, essaie d’appeler au secours.
Déchaîné, le criminel lui porte plusieurs coups de tire-point sur le visage, dans
les yeux et à la poitrine.
Source indéterminée
1800
LACENAIRE
Dans l’armoire, ils découvrent 500 francs en argent. Le lendemain, ils
louent un logement et meublent avec leur butin une pièce. Mais Avril est arrêté
lors d’une rixe, aussi c’est avec François Martin, dit « le Grand Hippolyte »,
qu’ils attendent un encaisseur de la banque Mallet et Cie qui vient leur régler
deux fausses traites déposées deux jours auparavant à la banque.
Génevay monte au quatrième étage, frappe et on le fait entrer.
L’encaisseur pose papiers et plumes sur la table lorsqu’il se sent frappé par
derrière. C’est le tire-point de Lacenaire qui lui est entré dans l’épaule, mais
Génevay
se
défend
tout
en
hurlant : « Au
voleur !
A
l’assassin !
On
m’égorge ! »
Pris de panique, les agresseurs s’enfuient, les mains vides, en criant euxmêmes : « Au voleur ! A l’assassin !On m’égorge ».
La police est maintenant aux abois, mais les agresseurs sont toujours en
fuite. C’est alors, qu’à la suite d’une tentative de vol, François se fait arrêter et
raconte imprudemment à ses compagnons de captivité qu’il connaît l’agresseur
de Chardon.
Quant à Avril, toujours en prison, il s’est mis dans la tête que Lacenaire
l’a trahi, aussi il se met à table et le dénonce.
Ce dernier se fait arrêter bêtement à Beaune pour avoir tenté de faire
escompter chez un banquier de la ville des traites de sa fabrication.
Lacenaire, heureux de satisfaire son diabolique orgueil, ne se fait pas
prier pour passer aux aveux.
Enfermé à la prison de la Force, Lacenaire y écrit ses « Mémoires » et
envoie des vers à plusieurs journaux, certains les insèrent.
Des hommes célèbres comme Alexandre Dumas père, Théophile Gautier,
obtiennent l’autorisation de communiquer avec le prisonnier.
C’est le 12 novembre 1835 que Lacenaire et ses complices comparaissent
devant la cour d’assises.
Source indéterminée
1800
LACENAIRE
Condamnés à mort, la date de l’exécution est fixée au 9 janvier.
Cinq cent à six cent personnes entourent l’échafaud, Avril gravit les
marches hardiment. Etendu sur la bascule : « Adieu ! Mon vieux Lacenaire ! Du
courage !… » Le couperet s’abat.
D’un pas assuré, Lacenaire monte au supplice, place la tête dans la
lunette rougie du sang d’Avril. Par trois fois, le couperet glisse dans la rainure,
sans descendre jusqu’au cou du condamné.
Lacenaire fait un effort désespéré, tourne la tête vers le couteau et ses
yeux s’y attachent avec une expression épouvantable ; quand la lame enfin
s’abat.
Il est huit heures trente-trois minutes.
Source indéterminée

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