Version PDF - Maison franco

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MAISON FRANCO-JAPONAISE
La Lettre de la MFJ
JUILLET-DÉCEMBRE 2003
Tôkyô, no 1, 15 février 2004
Les activités de la MFJ sont consultables sur son site Internet bilingue : http://www.mfj.gr.jp/.
ŁQu’est-ce que la Maison Franco-Japonaise ?
Créée en 1924 grâce aux efforts conjugués du
banquier SHIBUSAWA Eiichi et de Paul CLAUDEL,
alors Ambassadeur de France au Japon, la Maison
Franco-Japonaise est un espace unique de
coopération intellectuelle, scientifique et culturelle
entre la France et le Japon. Ayant le statut de
fondation privée japonaise, elle abrite un Bureau
français qui est son hôte. Le Bureau français dont
le fonctionnement est assuré par le soutien du
Ministère des Affaires étrangères français et de
l’Ambassade de France, a pour mission de
développer les relations entre communautés
universitaires japonaise et française. Sous la
responsabilité d’un directeur, l’équipe du Bureau
français est composée de trois chercheurs français,
appelés « pensionnaires », d’un secrétariat bilingue
de deux personnes, d’un volontaire international
et d’un conservateur à mi-temps, assisté de deux
aides-bibliothécaires.
Le Bureau français, dont la dénomination usuelle se confond avec celle de Maison Franco-Japonaise, est
le lieu de nombreuses manifestations scientifiques, conférences, colloques et séminaires, organisés le plus
souvent en collaboration avec la Société franco-japonaise, une vingtaine de sociétés savantes francojaponaises, les fondations et les universités japonaises. C’est également un petit centre de recherche
spécialisé dans le domaine des sciences sociales et humaines sur le Japon et l’Asie, qui accueille des
chercheurs de passage ainsi que des doctorants et des étudiants. Il publie un périodique et des
monographies. La MFJ abrite une bibliothèque dont le fonds en français de 50 000 volumes environ, est
probablement l’un des plus riches d’Asie.
Dans ce numéro...
1. Le mot de la Directrice
2. Vie Scientifique de la MFJ
— Le Prix Shibusawa-Claudel
— Manifestations publiques
— Ateliers
— Conférences, communications
et publications des chercheurs
3. Publications de la MFJ
4. La Bibliothèque de la MFJ
5. Rencontres et visites
6. La MFJ, lieu d’accueil
7. Parole d’un ancien pensionnaire
Les membres actuels
La directrice
Françoise SABBAN
Les pensionnaires
Jean-Pascal BASSINO
Jérôme BOURGON
Bernard THOMANN
Le Bureau Français
MIKASA Maki
Cléa PATIN
YABE Masafumi
Bibliothèque
Christine FERRET
KAWAI Masaharu
NAGANO Yukiko
Ł 1. Le mot de la Directrice
Il suffit de parcourir cette première lettre pour
voir que son équipe a réussi à drainer vers elle des
personnalités françaises et japonaises de premier
plan, et à organiser un échange intellectuel riche et
fructueux dans le secteur des sciences humaines et
sociales. J’espère pouvoir continuer dans cette voie,
avec le soutien de tous nos partenaires. Cette lettre
d’information, dont nous espérons diffuser trois
numéros dans l’année, témoigne, en effet, de la
variété des activités de la MFJ. Mais si la MFJ
travaille bien et remplit sa mission, aussi bien dans
le domaine de la recherche, grâce au dynamisme de
ses trois pensionnaires, que dans celui de la
diffusion de la pensée française au Japon, ou du
débat sur des questions de l’actualité scientifique et
intellectuelle, elle est trop discrète quant à la
publicité faite sur son activité. Ma première tâche
sera donc de faire connaître ce travail, qui certes
s’adresse prioritairement aux chercheurs et aux
enseignants, mais qui intéresse aussi très souvent un
public plus large.
On trouvera donc dans ce premier numéro,
outre la présentation des manifestations et des
activités de l’automne 2003, la liste des
publications des pensionnaires, le sommaire du
prochain numéro de la revue Ebisu, des
informations concernant la bibliothèque, ainsi que
la liste des collègues venus nous rendre visite. Elle
se conclut sur une « parole d’ancien pensionnaire »,
et j’espère ainsi pouvoir offrir à chaque fois un petit
espace de gratitude à l’un ou à l’une de ceux qui
affirment devoir beaucoup à leur séjour passé dans
ce havre que représente la MFJ. Cette lettre
d’information est donc une première tentative, elle
a besoin des critiques et des suggestions de ses
lecteurs pour être améliorée.
L’année 2004 marque le 80e anniversaire de la
naissance de la MFJ ; je souhaite justement que
cette année soit pour elle l’occasion d’un nouveau
rayonnement dans un monde où l’information et le
faire savoir sont des données essentielles de sa
compréhension.
Gouverner une vieille dame comme la MFJ,
avec le poids de son histoire, la force de ses
habitudes et l’intrication de ses réseaux d’influence
entre le Bureau japonais, les sociétés savantes
franco-japonaises, le Service culturel et le Service
Scientifique et Technique de l’Ambassade de
France, demande du doigté, de la patience et de
l’initiative. Il est encore bien trop tôt pour savoir si
j’y réussis, mais une chose est certaine, l’expérience
est passionnante. Le jour même de ma prise de
fonction, je dus participer au comité scientifique
du Bureau japonais, et je fus immédiatement mise
dans le bain grâce à l’amical soutien du Conseiller
culturel André SIGANOS. Je fis ainsi connaissance
de nos partenaires japonais avec lesquels je devrai
travailler pour faire avancer et promouvoir une
coopération scientifique et culturelle, toujours aussi
vivace depuis 1924, comme nos amis japonais
aiment à le répéter. Bien sûr, nous n’avançons pas
toujours au même rythme et nous ne formulons
pas les questions de la même façon, mais
qu’importe si, en fin de compte, nous parvenons à
collaborer pour notre objectif commun. Jusqu’à
présent, je n’ai eu qu’à me louer de l’écoute et de la
générosité de nos interlocuteurs japonais. Et
j’admire aussi avec quel dévouement et quelle
conviction certains d’entre eux œuvrent pour notre
cause commune.
Au hasard de la lecture des archives de la
Maison, j’ai vu qu’un nouveau directeur se
plaignait qu’il n’y eut pas d’intérim organisé
permettant au directeur partant de mettre au
courant son successeur. On aimerait, il est vrai,
arriver dans un poste avec le confort d’un conseiller
permanent, mais c’est la règle de l’administration
publique de se retrouver seul(e) aux commandes
d’un bâtiment qu’on ne connaît pas. Dans mon
cas, la tâche avait été facilitée grâce à l’intérim de
deux mois, assuré par un pensionnaire, Jérôme
BOURGON, qui a fait marcher la maison en
attendant mon arrivée.
Après quelque trois mois de gestion, je peux dire
que la MFJ poursuit vaillamment une route tracée
par mon prédécesseur, Pierre-François SOUYRI. Elle
est, à l’évidence, devenue grâce à lui un centre
névralgique de la présence scientifique et
intellectuelle française au Japon.
Tôkyô, le 2 février 2004
Françoise SABBAN
Directrice
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Ł 2. Vie scientifique de la MFJ
Ł Le prix Shibusawa-Claudel
Le prix Shibusawa-Claudel a été créé en 1984, lors du soixantième anniversaire de la fondation de la
Maison Franco-Japonaise de Tôkyô, par les bureaux français et japonais de cette institution et le quotidien
Mainichi Shimbun. Il a pour but d’encourager, d’une part, les Français à réaliser des recherches sur le Japon
et, d’autre part, les Japonais sur la France. Ce prix porte les noms des deux fondateurs de la MFJ : Paul
CLAUDEL, ambassadeur de France à Tôkyô de 1921 à 1927 et SHIBUSAWA Eichi, homme d’affaires et
mécène. Il peut être attribué à un livre académique ou à la traduction d’une œuvre littéraire (roman, poésie,
théâtre) ou d’un ouvrage à caractère académique. Les thèses peuvent également être présentées.
Le lauréat français reçoit une somme équivalente au prix d’un billet aller-retour Paris-Tôkyô, et à son
arrivée à Tôkyô, une somme d’argent pour couvrir ses frais de séjour au Japon. En échange, il est tenu de
faire une présentation de son ouvrage au cours de ce séjour.
Le lauréat français pour l’année 2003 est Paul JOBIN, récompensé pour sa thèse de doctorat soutenue à
l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, en novembre 2001 : « Un nouvel esprit du syndicalisme
ouvrier, conflit et reconnaissance autour des maladies industrielles dans le Japon contemporain ». Le
lauréat japonais pour l’année 2003 est YAMAGUCHI Hiroyuki, pour son ouvrage: « La pensée de Condillac :
entre philosophie et science » (Kondiyakku no shisô : tetsugaku to kagaku no hazama de, Tôkyô, Keisô shobô,
2002).
Ł Manifestations publiques
Ł Les printemps et les automnes de la MFJ
Automne 2003, « Culture et Mémoire : comment ouvrir les frontières
de l’identité nationale ? », en co-organisation avec le Bureau japonais.
— 20 novembre : KAWAI Hayao, psychothérapeute, Directeur de l’Agence
de la Culture et Pierre NORA, historien, Membre de l’Académie française,
Directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales.
Modérateur : MIURA Nobutaka, Université de Chûô.
Il était difficile d’imaginer deux points de vue plus dissemblables que
ceux de Pierre NORA et de KAWAI Hayao, d’où l’intérêt de cette
confrontation, qui a rempli l’auditorium de la MFJ et duré au-delà du
temps prévu. Informées par des cultures disciplinaires différentes, les
perspectives adoptées par l’académicien français et le haut responsable
japonais de la culture permirent de mettre en lumière des préoccupations
au fond très complémentaires. Alors que pour Pierre NORA, en bon
historien, la mémoire peut s’actualiser par cristallisation dans des « lieux »
réels et imaginaires reconnus par tous les Français, leur permettant ainsi d’avoir une véritable conscience
individuelle et une identité nationale, pour KAWAI Hayao, psychothérapeute de formation, les Japonais
ont toujours vécu dans une mémoire collective fluctuante et indifférenciée, où l’individu se dissout, et d’où
toute idée d’un exercice central du pouvoir était exclue. Aujourd’hui, la France peut donc, selon NORA,
faire son histoire par la mémoire, une histoire en somme tranquille, sûre de son passé, et où chacun trouve
sa place. A l’inverse, KAWAI se fait le porte-parole d’un Japon inquiet qui cherche à faire le lien entre passé
et présent, et pour cela explore les voies d’une reconnaissance internationale dans le nouveau monde
globalisé du XXIe siècle. Pour ce faire, le Directeur de l’Agence de la Culture conseille à ses compatriotes de
prendre conscience de leur destin individuel et d’essayer de porter un regard plus détaché sur leur pays.
3
Ł Colloques
— Vendredi 23 octobre 2003, 13h30-18h20, auditorium de la MFJ
« Les systèmes de transport intelligents, leurs caractéristiques et leur avenir ».
Deuxième Forum sur les technologies de l’automobile ».
Pour ce deuxième forum, les travaux
engagés lors d’une première expérience en
octobre 2002 se sont poursuivis avec le même
succès. Organisée en collaboration avec les
Services scientifiques et techniques de
l’Ambassade de France au Japon, ainsi que la
Société Franco-Japonaise des Techniques
Industrielles (SFJTI), cette manifestation
témoigne par sa réussite non seulement de
l’intérêt pour la MFJ d’intégrer dans son
programme d’activités des événements qui
intéressent directement le monde de
l’industrie, mais elle montre aussi que le
dynamisme d’une société savante francojaponaise, ainsi que l’excellence des relations
de travail entretenues avec elle, permettent
une coopération scientifique très fructueuse.
Un troisième forum portant sur une question
intéressant ce secteur industriel aura lieu en
2004.
Première session, 13h-15h15
— Discours d’ouverture : Bernard de MONTFERRAND, Ambassadeur de
France au Japon, et TSUBOI Uzuhiko, Président de la Société FrancoJaponaise des Techniques Industrielles.
— YOSHIDA Hiroaki, Managing Officer, Toyota Motor Co.
« L’évolution de l’automobile et du monde des transports avec les
technologies de l’information / les systèmes de transport intelligents ».
— Guy BOURGEOIS, Directeur de l’Institut National de Recherche sur
les Transports et leur Sécurité
« La voiture intelligente et communicante : les projets de recherche
français ARCOS et LAVIA ».
Deuxième session, 15h25-16h10
— MITSUISHI Tamon, Senior Vice President de NTT DoCoMo, Inc.
« Les systèmes de transport intelligents à l’ère de la communication
généralisée ».
— Jean-Pierre CORNIOU, Directeur des Technologies et des Systèmes
d’Information, Groupe Renault
« Différences et harmonisation de l’approche des systèmes d’information
entre Nissan et Renault ».
Troisième session, 16h10-18h20
— Table ronde
« Problèmes et perspectives d’une société des transports intelligents ».
Modérateurs : MIYAMOTO Hiroyuki (Chiba Institute of Technology) et
Michel ISRAEL (Conseiller pour la Science et la Technologie, Ambassade
de France au Japon).
— Discours de clôture : HONDA Ken.ichi (Président de la Tôkyô
Polytechnic University), Vice-Président de la SFJTI.
— Vendredi 28 novembre et samedi 29 novembre 2003
« Les migrations internationales et la citoyenneté : autour du cas français et japonais ».
Co-organisé avec le Service culturel de l’ambassade et MIYAJIMA Takashi (Université de Rikkyô).
Si l’exil est toujours une souffrance, il ne peut devenir une richesse tant pour le voyageur que pour ses hôtes
qu’au prix d’une exigence de fidélité.... l’étranger, même le plus démuni, est riche de langues qu’il porte en lui,
riche d’odeurs et de sensations, riche surtout d’explications, d’êtres, d’objets dont il devient par la magie du
voyage, le représentant auprès de nous, ses hôtes.
(Tobie T. NATHAN)
Ce colloque avait été précédé, les 20 et 21
juin 2003, d’un premier volet qui avait réuni
Rolande BORELLY (Université de Grenoble),
BAE Jung Do (Kawasaki Fureai Kan), KAJITA
Takamichi (Université de Hitotsubashi),
Hervé LE BRAS (EHESS), MIYAJIMA Takashi
(Université de Rikkyô), MIURA Nobutaka
(Université de Chûô), NAKANO Yûji
(Université de Komazawa), OGAYA Chiho, et
Bernard THOMANN (Maison FrancoJaponaise).
Si au mois de juin dernier il avait surtout
été question de facteurs démographiques,
économiques, mais aussi culturels qui ont
conditionné le phénomène de l’immigration
en France et au Japon, lors de ce second
colloque, c’est la question de l’intégration qui
a essentiellement retenu l’attention.
Vendredi 20 novembre
Première session, 18h-21h
Modérateur : MIYAJIMA Takashi.
— Patrick WEIL (CNRS) : « Jus sanguinis vs jus soli : une comparaison
des droits français, allemand et japonais de la nationalité ».
— KAJITA Takamichi (Université de Hitotsubashi) : « Le Japon et ses
étrangers : la particularité de la « citoyenneté » japonaise ».
Discutant : INABA Nanako (Université d’Ibaraki).
Samedi 29 novembre
Deuxième session, 10h00-12h30
Modérateur : MIURA Nobutaka, Université Chûô.
— HIGUCHI Yôichi (Membre de l’Académie du Japon) : « Citoyenneté,
nationalité et ethnicité : modèle français et réalité japonaise ».
— Anicet LE PORS (Ancien Ministre, Membre du Conseil d’État) : « La
citoyenneté à la française, valeur universelle ? »
Discutant : NAKANO Yûji (Université de Komazawa).
Troisième session, 14h00-17h00
Modérateur : Françoise SABBAN, MFJ.
— Tobie-Théophile NATHAN (Université de Paris 8) : « 25 ans de
prise en charge des migrants souffrant de difficultés psychologiques en
France ».
— KANG Sang Jung (Université de Tôkyô) : « Le point de vue des
minorités : douleur et universalité ».
17h00 : Clôture du colloque par MIYAJIMA Takashi.
4
L’une des conclusions du premier volet avait d’ailleurs été que, si cette question de l’intégration taraude
tant les sociétés françaises et japonaises, c’est qu’en dépit d’un certain nombre de discours politiques
xénophobes, il est aujourd’hui communément admis que la France bien sûr, mais aussi le Japon, sont des
pays d’immigration.
Les remises en perspective historique proposées par Patrick WEIL, mais aussi par Anicet LE PORS,
HIGUCHI Yôichi et KAJITA Takamichi, ont permis de montrer le caractère mythique de certaines idées
concernant le rapport entre droit de la nationalité et conception de la nation, et de mettre en valeur un
certain nombre de convergences dans la problématique de la citoyenneté entre le Japon et la France. Les
points de vue de KANG Sang Jung, Coréen de la seconde génération au Japon, et de Tobie Théophile
NATHAN, travaillant depuis près de vingt cinq ans en France avec des populations migrantes en difficulté
psychologique et sociale, et ayant lui-même connu l’expérience de la migration, ont remis le sujet au centre
des débats et ont posé la question du rapport à l’autre, question à laquelle les constructions politiques et
idéologiques des États Nations modernes, dominées par la problématique de l’intégration, ont du mal à
répondre. Enfin, un certain nombre de pistes ont été explorées pour surmonter les impasses actuelles
rencontrées par l’idée de citoyenneté dans le cadre strict de ces États Nations. Au bout du compte, ce
colloque a montré, comme l’a souligné MIYAJIMA Takashi dans sa conclusion, qu’au-delà de conceptions
divergentes de la nation qui sont souvent mises en exergue, les modèles de citoyenneté, c’est-à-dire
d’intégration sociale et politique à l’État Nation, français et japonais, sont soumis à des questionnements
en de nombreux points similaires. En effet, on peut dire que s’ils ont fonctionné, même de manière parfois
discutable, pour intégrer les populations locales, notamment la classe ouvrière ou des populations
régionales (cette question n’a pas été discutée en tant que telle), leur capacité à intégrer des populations
étrangères d’aires culturelles différentes, notamment issues des anciennes colonies, est de plus en plus mise
en doute (voir la suite de ce compte-rendu dans Ebisu, no 31, p. 195).
— Samedi 6 et dimanche 7 décembre 2003
« Vide, fragment, émergence dans la poésie contemporaine ».
Organisé conjointement par Franck VILLAIN (Université de Tsukuba) et KAWANABE Kazue (Université
de Nara-Kyôiku), avec le soutien de la MFJ, de l’Ambassade de France, du C.S.C. de l’Université de
Tsukuba (Special Research Project on Civil Society, The State and Culture in Comparative Perspective).
Si la vocation de la MFJ est de promouvoir
les sciences sociales, elle est aussi un lieu
d’accueil pour les sciences humaines, ou les
humanités au sens large. Ainsi a-t-elle
soutenu ce colloque sur la poésie, envisagé
dans une perspective comparative et
essentiellement consacré à l’« écriture du
peu » telle qu’en témoigne le haiku, forme
poétique japonaise qui connaît aujourd’hui
un succès international considérable, si l’on
en croit le nombre impressionnant
d’associations et de cénacles qui lui sont
consacrés.
Samedi 6 décembre
— Allocution d’ouverture : Françoise SABBAN et Franck VILLAIN.
Première session, 9h30-11h45 : Vide et Avènement
Modérateur : KAWANABE Yasuaki.
— KAWANABE Kazue : « Fleur de nô et vide : chemin de la création ».
— GONDÔ Namiko : « Transfiguration dans le vide chez Germain
Nouveau ».
— Eric BONNET : « Le souffle, la courbure et l’émergence dans la
peinture de Tal-Coat ».
Deuxième session, 14h30-16h30 : Haiku et contexte culturel
Modérateur : Franck VILLAIN.
— KAWANABE Yasuaki : « Vide ou plénitude : étendue métonymique
du haiku ».
— TSUKAHARA Fumi : « Le haiku et les avant-gardes japonaises : le cas
de Terayama Shuji ».
— YOSHIDA Hiroshi : « Le haiku et la conscience des choses ».
Dimanche 7 décembre
Troisième session, 9h30-11h30 : Haiku et Résonances I
Modérateur : KAWANABE Kazue.
— Dominique VIART : « La poésie française et le sens de la précarité ».
— MARUKAWA Seiji : « Les nuages de Jaccottet » et ses rapports avec
les poètes du haiku ».
— ARIOSHI Toyotarô : « Yves Bonnefoy et le haiku ».
Quatrième session, 14h30-17h00 : Haiku et Résonances II
Modérateur : ARIOSHI Toyotaro.
— OGAWA Midori : « Le haiku est-il une écriture fragmentaire ? »
— Patrice BOUGON : « Barthes et le haiku dans le séminaire du
Collège de France 1978-1979 ».
— Franck VILLAIN : « De nul lieu et du Japon, de Jacques Dupin.
5
Ł Conférences
La simple énumération des différentes conférences
données à la MFJ durant cet automne montre qu’elle est
une tribune permettant à des spécialistes et des intellectuels
français de renom de s’exprimer, et ceci dans plusieurs
disciplines : sociologie, histoire, relations internationales, art
et philosophie.
ª Débats de société et actualité scientifique
— 10 octobre, Jean BAUDRILLARD (sociologue) : « La violence de l’événement : sur le terrorisme » Avec la
collaboration de TSUKAHARA Fumi (Université de Waseda).
— 24 octobre, Laurent COHEN-TANUGI (avocat international) : « Les sentinelles de la liberté : Europe et
Amérique après le 11 septembre ».
— 21 novembre, Janine MOSSUZ-LAVAU (CEVIPOF / Sciences Po) : « La loi et les mœurs : la gauche, la
droite et les politiques de la sexualité ». Co-organisé par la Société franco-japonaise de sciences politiques à
l’instigation de NAKAYAMA Yôhei (Université de Tôkyô).
ª Recherche en sciences sociales
— 15 octobre, Olivier CHRISTIN (Université de Lyon 2) : « Le savant et le politique : l’intellectuel
spécifique chez Pierre Bourdieu et la théorie des champs ».
— 27 octobre, Pierre LEGENDRE (Université de Paris 1) : « Qu’est-ce que l’animal parlant ? Considérations
sur le montage humain ». Avec la collaboration de NISHITANI Osamu (Université des Langues étrangères
de Tôkyô) et ISHIDA Hidetaka (Université de Tôkyô).
ª Histoire des institutions
— 12 novembre, Pierre-Etienne WILL (Collège de France) : « L’autorité, le savoir-faire et l’argent : les
dilemmes des administrateurs locaux de la Chine aux XVIIIe et XIXe siècles ».
— 13 novembre, Alain PLESSIS (Université de Paris 10) : « Le système bancaire dans l’histoire économique
de la France ». Avec la collaboration de HIROTA Isao (Université de Tôkyô) et la Société franco-japonaise
de sciences économiques.
ª Histoire de l’art
— 10 septembre, Michael LUCKEN (INALCO) : « Les horloges brisées de l’après-guerre : la création
artistique au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ».
— 20 octobre, Marc FUMAROLI (Académie française) : « Le Comte de Caylus, de Watteau à
Winckelmann : les origines françaises du néo-classicisme européen ». Avec la collaboration de KIMURA
Saburô (Université Nihon) et la Société franco-japonaise d’art et d’archéologie.
— 22 décembre, Victor STOICHITA (Université de Fribourg) : « Le musée et la ruine / Le musée comme
ruine ». Avec la collaboration de MIURA Atsushi (Université de Tôkyô) et la Société d’art et d’archéologie.
Ł Séminaires
ª L’Asie et le Japon contemporains (organisé par les pensionnaires)
— 11 octobre, Pascal GRIOLET (INALCO) : « La question des caractères chinois en Asie Orientale et ses
enjeux idéologiques, hier et aujourd’hui ».
— 14 novembre, débat avec Brice PEDROLETTI (journaliste, Le Monde) après la projection de son film
« Knocking on Heaven’s Door -Kamagasaki » sur les sans-logis d’un quartier d’Ôsaka.
— 15 décembre, Guy FAURE, (CNRS) : « Un siècle de relations nippo-vietnamiennes ».
ª Méthodologie
(à l’intention des doctorants français au Japon)
— 31 octobre, Olivier MASSÉ : Penser le geste comme
connaissance
ou
les
difficultés
d’une
réflexion
sur les arts gestuels traditionnels japonais.
— 28 novembre, Eddy DUFOURMONT : « YASUOKA
Masahiro ϖѼ঩௮ (1898-1983) ».
6
Ł Ateliers
Les ateliers regroupent des chercheurs français et japonais sur des thèmes particuliers d’intérêt commun.
Ils sont donc fermés et s’adressent en général à un nombre limité de spécialistes. Nous sommes très heureux
de pouvoir accueillir ce genre de groupes dont les travaux reflètent « la recherche en train de se faire » et qui
représente le fer de lance de l’activité scientifique.
—19 novembre, intervention de Gérard JORLAND (EHESS) : « Les hygiénistes français du XIXe siècle ».
Séance de travail organisée conjointement par HARAYAMA Tetsu (Université de Tôyô) pour la Société
japonaise de la sociologie de la santé et de la médecine, et par Bernard Thomann pour la MFJ.
—13 décembre, Intervention de Jérôme BOURGON lors de la réunion de la Société d’études de la culture
et de la société chinoise de l’Université de Tôkyô (« Coutumes, pratiques, mœurs et usages. Quelques
remarques et proposition pour « rectifier la terminologie » (zhengming) dans les études sur l’histoire du
droit chinois »).
Ł Conférences, communications et publications des
chercheurs (année 2003)
Ł Conférences et communications des chercheurs de la
MFJ hors les murs
ª Jean-Pascal BASSINO
— 12 mai, « Efficient, Not so Poor, but Short: Food Supply and Biological
Welfare in Southern Vietnam (1880-1940) (Institute of Economic
Research, Hitotsubashi University).
— 27 août, « The Growth of Agricultural Output, Nutritional Status, and
Productivity in Meiji Japan: Economic Miracle or Creative Destruction »
(Institute of Economic Research, Hitotsubashi University).
— 21 octobre, « Innovation and R & D; Learning from the Japanese
experience » (Séminaire AREVA, Université de Tôkyô).
— 8 novembre, « Trends and Perspectives in European Economic
Integration », (Université de Aoyama Gakuin).
ª Jérôme BOURGON
— 26 mars, « L’émergence d’une communauté de juristes à la fin de l’Empire (1740-1920) », intervention
au séminaire Tradition chinoise et démocratie : le problème du droit et de la légalité (Collège de France).
— 30 mars-2 avril, « Patterning Justice. How Abstract Cases Prepared Qing Magistrates to Adjudicate
Concrete Situations », contribution au panel « Evidence Precedent, Legal Reasoning: Creating Justice in
Qing China », Congrès annuel de l’Association of Asian Studies, (New York, États-Unis).
— 21 mai, « Using Visual Resources in Legal History : What, Why, and How ? », contribution à l’atelier
Visual Documents in the Study of Modern China, (University of California, Berkeley, États-Unis).
— 18-19 septembre 2003, « Supplice chinois : construire le cadre d’analyse d’une représentation
complexe », contribution au panel « Le projet « Supplice Chinois » : approche méthodologique
pluridisciplinaire dans le cadre d’une base de données », Ire Conférence du Réseau Asie, Paris.
ª Françoise SABBAN
— 25 novembre, « Dispute sino-japonaise à propos d’un traité d’agriculture : comment deux visions
géopolitiques opposées s’expriment par le biais de l’histoire » (Journées scientifiques francophones, Service
scientifique et technique de l’Ambassade de France).
ª Bernard THOMANN
— 5 décembre, « Les relations du travail et la formation d’un compromis social dans les années 1960 au
Japon » (Institut de Recherches en Sciences Humaines, Université de Kyôto).
Ł Publications des chercheurs de la MFJ
ª Jean-Pascal BASSINO
— « Indochina », in MOKYR Joel ed., Oxford Encyclopedia of Economic History, New York, Oxford
University Press, 2003, Volume 3, p. 36-40.
7
— « Measuring the Contribution of Services to Japanese Growth (1975-1995) », Asian Business and
Management, August 2003, Volume 2, Number 2, Pages 223-237 (en collaboration avec ANDREOSSOO’CALLAGHANA Bernadette).
— Note de lecture dans Ebisu, no 30, Printemps-Été 2003, p. 225-228, sur l’ouvrage de TSURU Tsuyoshi
Rôshi kankei no non union ka ; mikuro teki, seidoteki bunseki (La désyndicalisation des relations salariales ;
une analyse micro-économique et institutionnelle), Tôkyô, Tôyô Keizai Shinpôsha, 2002.
ª Jérôme BOURGON
— « Abolishing « Cruel Punishments »: A Reappraisal of the Chinese Roots and Long Term Efficiency of
the Xinzheng Legal Reforms », Modern Asian Studies 37.4, octobre-décembre 2003, p. 851-862.
— « Chinese Executions: Visualizing their Differences with European Supplices », European Journal of
East-Asian Studies, 2. 1 (janvier-mars 2003),
p. 151-182
— Gong Tao [Jérôme BOURGON], Lin Huie (trad.) « Xifang falü yinjin zhi qian de Zhongguo faxue (Le
droit chinois avant l’introduction du droit occidental) », in Faguo hanxue, 2003.
— « Le droit chinois à la veille de l’introduction du droit occidental », dans NGUYEN-TRI Christine et
DESPEUX Catherine, L’éducation en Chine, vol. 2, Paris-Louvain, Editions Peeters, 2003, p. 147-173.
— Gong Tao [Jérôme BOURGON], « Zhongguo chujue xingfa shijuehua yu Ouzhou « Kuxing » zhi
yitong » (trad. de « Chinese Executions: Visualizing their Differences with European Supplices »), Art
Today, Taipeii, June 2003
— Rubrique « Chine (culture juridique) » dans RIALS Stéphane et ALLAND Denis, Dictionnaire de la
culture juridique, Paris, Presses Universitaires de France, 2003, p. 213-222.
— « Coutumes, pratiques et droit en Chine ; quelques remarques sur des termes couramment employés
dans des ouvrages récents », Études chinoises, 2003, 22, p. 243-282.
ª Bernard THOMANN
— Comptes rendus :
Colloque « L’Avenir des retraites d’entreprise aux États-Unis et au Japon », organisé par l’Institut allemand
d’études japonaises, The Asia Foundation et l’Université de Hitotsubashi (15/04/03), Ebisu, no 30,
Printemps-Été 2003, p. 221-224.
Colloque des 28 et 29 novembre 2003, « Les migrations internationales et la citoyenneté : autour du cas
français et japonais », co-organisé avec les services culturels de l’ambassade et MIYAJIMA Takashi
(Université de Rikkyô), dans Ebisu, no 31, Automne-Hiver 2003, p. 195-201.
Journée d’étude « Japon : une autre vision de la crise ? », Ebisu, no 30, printemps-été 2003 et Lettre
mensuelle de la CCIFJ, no 235, février 2003.
— « Menaces sur la société de bien-être à la japonaise », Le Monde, mardi 18 novembre 2003.
Ł 3. Publications de la MFJ
La fin de l’année 2003 a vu la parution d’une nouvelle édition du célèbre
traité des jardins de Tachiban no Toshitsuna, le Sakutei-ki (De la création des
jardins), un classique du genre, daté du XIe siècle. Ce texte présenté, traduit et
annoté par Michel VIEILLARD-BARON est fort joliment illustré par Sylvie
Brosseau de dessins. Cette nouvelle édition bilingue révisée et corrigée après la
première de 1997, très rapidement épuisée, était très attendue des spécialistes,
japonologues autant qu’amateurs de jardins. Il est en vente à la MFJ au prix de
15 euros (soit 2 000 yens), frais de port non compris.
Le n° 31 de la revue d’études japonaises Ebisu (deux numéros par
an, à 10,67 euros chacun) est actuellement sous presse.
Il présente, en sus des rubriques habituelles – chroniques éclairant
des événements d’actualité, comptes rendus d’ouvrages, vie
scientifique de la MFJ – des articles axés sur les sciences sociales, ainsi
qu’une présentation bilingue d’un texte philosophique de NISHIDA
Kitarô.
Page Internet d’Ebisu : http://www.mfj.gr.jp/ebisu/.
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Ł 4. La bibliothèque de la MFJ
La politique de rationalisation des fonds de la bibliothèque en
relation avec ceux de la médiathèque de l’Institut franco-japonais de
Tôkyô, engagée depuis un an, se poursuit à un rythme satisfaisant. Elle
prévoit en particulier une meilleure répartition entre les ouvrages de
sciences sociales qui seront conservés et mis en valeur à la MFJ, et les
ouvrages littéraires qui correspondent mieux aux demandes des
lecteurs de la médiathèque de l’Institut. Une adhésion commune aux
deux bibliothèques, ainsi qu’un service de prêt interbibliothèque entre
les deux institutions ont été mis en place depuis mars 2003.
Les activités de la bibliothèque avaient pourtant durablement été
perturbées par le projet de déménagement d’une partie de ses locaux
pour faire place à la Chambre de Commerce et de l’Industrie Française
du Japon. Une partie du fonds avait été mise en cartons dans cette
optique. Aujourd’hui, après l’annulation du déménagement, la bibliothèque a retrouvé le cours normal de
ses activités. Grâce à un reliquat de crédit FICRE, le fonds a été complété par l’achat de 1300
monographies (dons compris), dont un quart en langue japonaise, essentiellement dans le domaine des
sciences humaines et sociales. La liste de ces nouvelles acquisitions est consultable à partir du catalogue
collectif des bibliothèques françaises au Japon à l’adresse http://www1.ifjtokyo.or.jp.
Par ailleurs, un nettoyage et un dépoussiérage de plus d’un millier d’ouvrages conservés en magasin et
couverts de moisissures ont été effectués en février 2003, grâce à un soutien financier du Département. De
son côté, le Bureau japonais de la MFJ a pris en charge l’installation, dans les magasins, de ventilateurs et
de déshumidificateurs.
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Ł5. Rencontres et visites
Nombreux sont les collègues et les personnalités vivant au Japon ou venant de France pour une mission
qui nous ont rendu visite, soit pour assister à une conférence ou à un colloque, soit pour un entretien
amical. Nous avons ainsi eu le plaisir de recevoir :
David BARROUX (journaliste, Les Échos, Financial Times), Henri BERESTYCKI (mathématicien, EHESS),
Robert BOYER (économiste, EHESS), Doan BUI (journaliste, Le Nouvel Observateur), Jean-François
CLEMENCEL (Conseiller pour la communication, Cabinet de Francis MER, Ministère de l’Économie, des
Finances et de l’Industrie), Jean-Pierre DRÈGE (sinologue, EFEO), Hubert DURT (japonologue, Université
des études internationales sur le bouddhisme), Annie GARANTO (économiste, Université de Paris 10),
Sheldon GARON (historien du Japon, Université de Princeton), Sylvie GUICHARD-ANGUIS (japonologue,
CNRS), Francine HÉRAIL (japonologue, EPHE), Éric ISRAELEWICZ (Rédacteur en Chef, Les Échos),
Muriel JOLIVET (japonologue, Université de Sophia), François LACHAUD (japonologue, EFEO),
Christophe MARQUET (japonologue, INALCO), Mechtild MERTZ (japonologue, JSPS, Université de
Kyôto), Catherine PEGARD (rédacteur en chef, Le Point), Jacques PEZEU MASSABUAU (japonologue),
Jacqueline PIGEOT (japonologue, Université de Paris 7), Philippe PONS (journaliste, Le Monde), AlainMarc RIEU (philosophe, Université de Lyon3), Jean-François SABOURET (japonologue, CNRS), Claudio
ZANIER (historien, Université de Pise).
Nous avons aussi rencontré à la MFJ Luc DREVET, directeur de la Chambre de Commerce et de
l’Industrie Française du Japon, ainsi que Isabelle BROCHARD, Directeur Communication et Evénements à
la Chambre pour l’organisation du futur séminaire « Lunch Seminar on the Japanese Economy ».
Nous nous sommes également entretenus avec Thomas NÄCKE, Premier Secrétaire de la Délégation de
la Commission Européenne au Japon, responsable de la section « Trade », à propos de collaborations
éventuelles futures entre le MFJ et la délégation de la CE.
Ł6. La MFJ, lieu d’accueil
Parallèlement aux activités propres de la MFJ, nous accueillons bien volontiers dans nos locaux les
activités régulières de plusieurs groupes d’étude et de recherche.
Ainsi la MFJ est l’hôte des séminaires hebdomadaires du GRAAL, le Groupe de Recherches et d’Analyse
de l’Actualité Littéraire, animé par Patrick REBOLLAR. Au cours de l’automne 2003, trois œuvres littéraires
ont fait l’objet des travaux du Groupe : Colomba de Prosper Mérimée, Au piano de Jean Echenoz, et
Manhattan, lettres de la préhistoire de Hélène CIXOUS.
C’est aussi à la MFJ qu’ont lieu très régulièrement les réunions de la Société des Études Japonaises de
Tôkyô qui regroupent de jeunes chercheurs et enseignants français et japonais. La communication du
19 décembre, envisagée dans une perspective résolument comparatiste, et donnée en français par SUGISAKI
Taichirô (Université de Chûô) portait sur « Les morts et les vivants dans les société pré-modernes
(comparaison des récits des âmes et des revenants) entre la France et le Japon ». Elle a donné lieu à un
débat animé de la part du public. La MFJ est également l’adresse légale de l’Association Sciencescope,
Association des chercheurs et étudiants francophones au Japon.
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Ł7. Parole d’un ancien pensionnaire
Avec le recul, cette formule, bien qu’elle soit
probablement difficile à reproduire aujourd’hui,
offrait de grands avantages et une grande force. Je
pense en effet que la MFJ doit naturellement
s’inscrire dans le dispositif scientifique français
d’équipes de recherche associée au CNRS, à
l’EHESS ou à l’INALCO, travaillant sur les
sciences sociales du Japon, y compris dans leurs
relations de toute nature avec ses voisins asiatiques,
pas seulement avec la Chine ou la Corée, mais
également avec l’Asie du Sud-Est, voire du Sud.
Nous devons, en effet, élargir notre vision de l’Asie,
non seulement à la connaissance de plusieurs pays
de cette région, mais aussi à celle de leurs
interactions. Le Japon représentant un formidable
observatoire de l’Asie pour la compréhension tout
autant de son passé, de son présent que de son
devenir, j’appelle donc de tous mes vœux la MFJ à
servir de pierre angulaire au renforcement de la
coopération franco-japonaise en sciences sociales.
Vingt ans se sont écoulés depuis mon séjour à la
MFJ en tant que pensionnaire. Le mandat de
directeur de Léon VANDERMEERSCH s’achevait,
celui d’Augustin BERQUE commençait. Mes
condisciples étaient Jean-Pierre BERTHON, JeanFrançois SABOURET, Pierre SOUYRI et François
JULIEN, les trois premiers sont devenus d’éminents
japonologues, tandis que le dernier n’est pas moins
connu pour ses travaux comparatifs en philosophie
et sinologie. À cette époque bénie, on comptait
quatre à cinq pensionnaires, contre trois
aujourd’hui. Par un heureux hasard, au début des
années 1980, la moitié de l’équipe du Centre de
recherches sur le Japon contemporain de l’EHESS,
que dirigeait alors Augustin BERQUE, se trouvait
résider au Japon. Ainsi le directeur et deux
pensionnaires de la MFJ venaient-ils de ce centre.
La configuration de ce laboratoire, hors les murs,
tout à fait exceptionnelle dans l’histoire de la
Maison, a été très productive en termes de
fonctionnement interne, comme de travaux
personnels et collectifs associant de nombreux
chercheurs extérieurs à cette institution.
Guy FAURE,
CNRS
Directeur adjoint de l’Institut d’Asie Orientale
Ancien pensionnaire de la MFJ
Responsable de la publication : Françoise SABBAN
Conception graphique : Cléa PATIN
Aide éditoriale : YABE Masafumi
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Tel : 03.5421.7641 Fax: 03.5421.7651 http://www.mfj.gr.jp/
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MFJ Lettre d’information n 1 Ł Juillet - Décembre 2003
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