Christian Constantin

FIER D'ETRE CHRISTIAN
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Christian Constantin, accent valaisan. Accoudé au comptoir, mobile.
C
Moi, tu vois, le Vieux Pays, je ne pourrai jamais le quitter. (Sort le Natel et appelle.)
Parce qu'ici, quand tu as besoin d'un service, t'as qu'à appeler un copain.
(au téléphone) Les caves Orsat? Salut, c'est Christian. Dis voir, j'aurais beson de
quelques bouteilles pour offrir. Ouais... une palette, c'est ça. Pour la ristourne, on fait
comme d'hab. Ouais c'est ça, ciao.
C
Moi, je m'occupe du meilleur club de foot du monde de la Suisse du Valais, sur Sion.
Je suis fonceur, alors ça doit mieux marcher qu'à Neuchâtel ou Lausanne ou
Genève, toutes ces villes de province qui voient pas plus loin que le bout de leur
stade. Moi, j'aime le foot. (Appelle de son Natel.) Le foot c'est comme une femme,
mais en mieux tu vois. C'est pareil en différent, tu vois.
(au téléphone) Otto Lorétan? Le président de Loèche-les-Bains? Salut, c'est
Christian. Dis voir, du 8 au 16 on peut monter avec l'équipe. Ouais... super. Pour le
règlement, tu veux comme d'hab? Ou des pots-de-vin de chez Orsat? Justement, je
viens d'en commander. Ouais c'est ça, tu regardes avec eux pour la ristourne. Ciao.
C
Moi, ce que j'aime dans le foot, c'est la multi-culité, euh, la multi qualtivarité, non euh
qu'il y ait des Yougos et des Négros qui jouent ensemble. Non, le vrai problème,
dans le foot, c'est les arbitres, tu vois. Un temps, j'appelais les arbitres directement,
mais la Ligue suisse ils ont pas trop aimé. Après, j'ai essayé de leur casser la gueule
après le match si on perdait, mais paraît que c'est interdit.
(compose un numéro) Alors maintenant, je travaille en amont. Tu vois, là, on va jouer
le FC Zurich dimanche. Dans le Vieux Pays, il faut des amis dans tous les domaines.
(au téléphone) Oskar? Oskar Freysinger? Salut c'est Christian. Wie gott's? Dis voir,
je t'ai vu à la télé, l'autre jour, 100% d'accord avec toi. D'ailleurs, tu sais, pour ton
problème des étrangers en Suisse,je me disais, pour commencer, tu pourrais pas
déjà renvoyer tous ceux qui jouent au FC Zurich? Ou au moins les foutre en
préventive ce week-end? Tu regardes avec Christoph? Ouais, c'est ça, ciao.
Sacré Oskar, j'espère qu'il l'aura un jour, son Oskar du meilleur acteur.
(le Natel sonne) Ouais? Eh Bernard, Bernard Rappaz, salut. QU'est-ce que tu
deviens, ça fait une paie qu'on n'entend plus parler de toi. Ouais, je veux bien
t'acheter quelques oreillers... Mest-moi 2 tonnes. Pour le règlement? Ouais, je m'en
occupe, on fait comme d'hab pour la ristourne.
Tu vois, ça, c'est un copain qui a révolutionné le marché de la literie. Avant, tu
mettais des plumes de canard dans ton oreiller. Lui, il a eu l'idée de mettre des
plantes. Maintenant, il vend les oreillers à la tonne. (appelle de son Natel) C'est une
affaire qui roule, faut juste que voie pour le règlement.
(au téléphone) Jean? Jean Dorsaz de la Banque cantonale? Salut c'est Christian. Dis
voir, il faudrait payer Bernard... Quoi, il n'y a plus assez? C'est pas grave, tu fais
comme d'hab, tu rajoutes un zéro et tu dis que c'est la faute au Conseil. Ouais c'est
ça, ciao.
C
Tu vois, moi j'aime bien régler les factures au comptant. Je suis réglo, je suis
architecte, je suis président du FC Sion, je suis valaisan, je suis fier, et je suis
(voix-off) CONS-TAN-TIN
(Bref noir, au téléphone)
Thomas? Thomas Burgener, directeur de la Police? Salut, c'est Christian. Dis voir, je
voulais te demander un service. Comme je sens que je vais être bientôt condamné à
FIER D'ETRE CHRISTIAN
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de la taule, avec toutes les conneries qu'ils m'accusent de faire, je pourrais pas y
aller déjà maintenant en préventive?
Pourquoi? Parce qu'il y a déjà tous mes copains qui y sont: Jean, Bernard, Otto,
Oskar (ah non, Oskar pas encore, mais ça va pas tarder).
Tu peux pas? Tu y es déjà? Toi, en prison? Mais tu as fait quoi? T'as piqué dans la
caisse de l'état?
Tu as corrompu un juge?
Tu as fait quoi alors? Conduite en état d'ivresse dans le canton de Vaud? Thomas,
t'es vraiment trop la honte du canton, toi!