La moulasse Ariège news
Transcription
La moulasse Ariège news
Papeterie de «La Moulasse»: toujours l'inquiétude Au printemps, les salariés de la Moulasse à Saint-Girons s’étaient largement mobilisés, inquiets pour l’avenir du site spécialisé dans la fabrication de papier à cigarettes. Depuis, l’inquiétude n’est pas retombée, bien au contraire. Un représentant syndical du site a été reçu au ministère le 19 juillet dernier. Et un grand rassemblement est prévu le 25 septembre pour interpeller l’opinion publique et les élus. 312 emplois en jeu sur un territoire déjà sinistré Dernier fleuron industriel du Couserans, cette papeterie (ancienne papeterie «Job») appartient à un groupe américain multinational côté en bourse, «Schweitzer Mauduit» Le groupe américain possède trois sites en France (à Saint-Girons, au Mans et à Quimperlé), le reste aux USA, en Amérique du Sud, en Europe et en Asie du sud-est. Depuis plusieurs mois, les salariés voient dans sa stratégie une volonté d’affaiblir l’usine de la Moulasse, qui pèse 312 salariés sur un territoire déjà lourdement sinistré (et «1500 emplois induits» estime la Cgt). «On ne veut pas être mis devant le fait accompli comme à Lédar, où on avait du jouer les pompiers de service» résume Christophe Couderc (responsable départemental de la Cgt en Ariège). «2,9 millions d’euros de perte», «55 départs non remplacés depuis cinq ans», «des investissements annoncés pour 2012 abandonnés», «un carnet de commandes qui se dégrade»... tous ces signes énoncés par les représentants syndicaux leur font aujourd’hui craindre le pire, estimant que cette dégradation de la situation est «artificielle» «On est arrivé à un point critique. On va faire baisser les tonnages et les effectifs... C’est le chant du cygne» prédit Alain Lamarchy (de la Filpac Cgt). Christian Laberty (responsable syndical à la Moulasse) cite un autre exemple: «le LIP est un papier sécurisé fait pour arrêter les incendies. C’est une production à haute valeur ajoutée. Elle a été délocalisée en Pologne...» «C’est un choix délibéré de ne pas le faire à Saint-Girons, alors qu’il y avait une cohérence industrielle» juge Christophe Couderc. L’appel aux politiques «Des lettres et des messages de soutien de la part des élus, on en a eu plein !» tape du poing sur la table Jean-Jacques Martin (de l’union locale de la Cgt), «mais la vérité est que nous restons complètement démunis. Nous demandons aux politiques de débloquer clairement la situation par des lois qui protègent mieux les salariés» Le responsable syndical réclame donc du concret, et vite, «l’interdiction des licenciements boursiers et les suppressions d’emplois pour les groupes qui dégagent des bénéfices» ou encore «la création d’un droit de véto des élus du personnel en cas de délocalisation avec obligation d’examiner les propositions des travailleurs» Pour appuyer ses arguments, la Cgt cite aujourd’hui l’exemple de la fermeture du site de Malaucène (qui appartenait au groupe), «condamné par le tribunal pour licenciements sans cause réelle et sérieuse, le groupe reste inflexible refusant tous les repreneurs potentiels et annihilant toutes les solutions alternatives de réindustrialisation» Nous avons tenté de joindre la direction du site, qui n’a pas donné suite à notre appel.