Adaptation des tables MN90 pour la plongée aux mélanges

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Adaptation des tables MN90 pour la plongée aux mélanges
Adaptation des tables MN90 pour
la plongée aux mélanges
suroxygénés le « NITROX »
Introduction
• Le nitrox est un mélange d'oxygène et d'azote.
• L'air que nous respirons est un nitrox particulier
(le nitrox du bon Dieu)
• On désigne un mélange nitrox, un mélange dont
le pourcentage d'oxygène est supérieur à celui
de l'air.
• La fabrication du nitrox se fait en ajoutant de
l'oxygène pur à l'air ou en appauvrissant l'air en
azote.
• Le mot nitrox vient de l'anglais nitrogène qui
signifie azote
Convention d'appellation et
notation :
• Pour l'air : 21 % d'oxygène 79 % d'azote
• Pour le nitrox : la règle est de préciser
•
pour chaque nitrox le pourcentage
d'oxygène.
On le retrouve sous divers appellation,
nitrox, Enriched Air Nitrox (E. A. N.), Nx
avec son pourcentage d'oxygène.
• Le Nitrox peut être utilisé comme mélange
•
fond ou comme mélange de
décompression.
l'O2 pur s'utilisera principalement comme
gaz de décompression.
• Dans ce cursus nous traiterons
uniquement de l'utilisation du nitrox en
mélange fond (nitrox 40 % maximum) et
l'utilisation de l'O2 pur au palier ou en
surface.
La réglementation.
• FFESSM
Manuel du moniteur
• Arrêté aux mélanges
Arrêté du 9 juillet 2004
Les risques d'utilisation du nitrox
• L'hyperoxie :
• L'EFFET PAUL BERT (1978) (HYPEROXIE
•
AIGUE)
Paul Bert a mis en évidence la
neurotoxicité de l'O2.
• Le système nerveux central voit son
•
fonctionnement troublé quand il est
soumis à une PPO2 supérieure à 1,6 b
En France la limite est donc fixée à
une PPO2 de 1,6 b
Les symptômes
• Une crise hyperoxique passe par
•
•
différentes phases:
1. Phase d'alarme (mais souvent
absente) :
Crampe, effet tunnel, gêne ventilatoire,
augmentation du rythme cardiaque,
nausées, euphorie, dépression.
• 2. Phase d'apnée tonique :
• Contraction incontrôlée des muscles
respiratoires, spasmes, fermeture de la
glotte provoquant une apnée.
• 3. Phase convulsive :
• De même type qu'une crise d'épilepsie,
•
•
alternance de contractions-décontractions
musculaires.
4. Phase post convulsive :
Si la PPO2 baisse on va vers un retour à la
normale progressif, le plongeur n'a pas de
souvenir de ce qui s'est passé, il reste
perturbé.
• ATTENTION : Si lors de la troisième
phase, la personne n'a pas été assistée
afin de baisser la PPO2, le cycle peut
reprendre par la phase d'apnée puis de
convulsion et ainsi de suite jusqu'à la
noyade ou la surpression pulmonaire.
Les facteurs favorisants
• La profondeur (en fonction du mélange
•
•
respiré)
La fatigue, les efforts, le froid…
La sensibilité de l'individu.
La prévention
• Bien identifier les bouteilles (O2, Nitrox, Air).
• Pas de palier à l'O2 pur en dessous de 6 mètres.
• Ne pas dépasser la profondeur de 60 mètres à
l'air.
• Dans le cas de plongée au Nitrox, vérifier la
toxicité du mélange en calculant sa PPO2.
• Eviter les facteurs favorisants.
La conduite à tenir
• Dans tous les cas, il faut baisser la PPO2, il
suffira donc de remonter la personne en
l'assistant avec un maintien du détendeur
et une prise mettant le sauveteur en
sécurité en respectant les procédures de
décompression et en surveillant
l'expiration de l'assisté (pour les phases
d'apnée.)
L'EFFET LORRAIN SMITH
• L'effet Lorrain Smith est dû à l'inhalation d'O2 à des PPO2
•
•
•
supérieures à 0,4 b pour des durées supérieures à 24
heures.
L'effet Lorrain Smith est surtout lié à une durée
d'exposition. Il concerne particulièrement les travailleurs
hyperbares (plongée professionnelle, milieu médical).
Cet effet peut produire des lésions au niveau des
alvéoles pulmonaires (une crise pneumotoxique).
Pour éviter cela il suffit de revenir progressivement à la
normoxie de 0,2 b de PPO2.
Calcul de PPO2 pour un mélange
• Le calcul de PPO2 va permettre de
déterminer la possibilité d'utiliser un
mélange en tenant compte de la toxicité
de l'oxygène
Formule utilisée
• PP O2 = P abs x F O2
• FO2 représente la fraction d'oxygène dans
le mélange nitrox exemple : nitrox 36 %
=> FO2=0.36.
• 1,4 Bars = Valeur recommandée en plongée
loisir ou un des facteurs aggravants d'hyperoxie
existe ;
• 1,5 Bars = Valeur à prendre en considération
en plongée normale ;
• 1,6 Bars = Valeur maximale à utiliser pour les
calculs et à réserver le plus possible pour la
décompression (Palier à l'O2 pur ou au NITROX)
Calcul de la profondeur maximum
d'utilisation du mélange
• La formule :
• Prof max évolution= (Pabs-Patm) x 10
• Pabs utilisation mélange= PPO2/ FO2
• Elle détermine la PROFONDEUR
MAXIMALE D'EVOLUTION en fonction
de la PPO2 maximale admissible
(1,6b) en tenant compte du risque
hyperoxique du mélange respiré
La décompression pour un mélange
fond
Il existe trois types de décompression pour
une plongée au nitrox:
• l'adaptation des tables à l'air
• l'utilisation de tables spécifiques nitrox
• l'utilisation d'un ordinateur de plongée
spécifique nitrox
L'adaptation des tables MN90 à l'air
pour une plongée simple.
• Le fait de respirer en plongée un mélange
•
enrichi en oxygène, provoque une
saturation des tissus moins importante
que pour une même plongée à l'air.
Si les tissus sont moins saturés en azote la
décompression sera donc plus courte.
L'adaptation des tables MN90
• Cela consiste à rechercher une plongée à
•
l'air fictive dont les caractéristiques de
saturation sont identiques à la plongée au
nitrox réellement effectuée. C'est le
concept de la profondeur équivalente
« Equivalent Air Depth » EAD.
Formule utilisée
% N2 (Nitrox)
Prof Equival Air = ((PAbs Réelle x ------------------) -1) x 10
0,79 (% N2 Air)
• Une fois la profondeur équivalente trouvée, on la rentrera dans la
•
table MN90 que l'on utilisera comme à l'ordinaire en plongée simple
avec toutes ses procédures spécifiques, remontée rapide,
interruption de palier……. (D'où l'utilité de planifier sa plongée).
Si la P.E.A n'existe pas dans la table, choisir la profondeur
immédiatement supérieure
• Exemple : on veut utiliser un mélange
composé de 40 % O2 et 60 % N2 à une
profondeur réelle de 30 m.
• Peut-on utiliser ce type de mélange pour
•
cette profondeur ?
Quel est la P.E.A pour utiliser les tables
MN90 ?
solution
• PpN2 ambiante à 30 m avec ce mélange : P amb x 60 %
•
•
•
•
•
soit 4 bars x 60 % = 2,4 bars
A quelle profondeur a-t-on une PpN2 = 2,4 bars en
respirant de l'air ?
PpN2 = P amb x 80 % d'ou P amb. = PpN2 / 80 % soit
2,4 / 80 % = 3 bars
Ceci est la P amb où l'on se retrouve dans la même
situation (avec ce mélange) que si l'on respirait de l'air.
Ce qui donne une profondeur "équivalente" de 20 m (3
bars).
C'est avec cette profondeur que l'on entre dans la table.
Les plongées successives
• Table MN90
Plongée successive au nitrox avec
les tables air MN90
• C'est le cas le plus complexe, le plongeur n'a pour seul
•
•
•
•
outil qu'une table air.
Le calcul est conduit entièrement avec les profondeurs
équivalentes.
On cherche le G. P.S. en fin de décompression de la
première plongée dans la table en utilisant la profondeur
équivalente de la première plongée.
On calcule le G. P.S. à la fin de l'intervalle de surface sur
la table air.
Mais on calcule la majoration de la deuxième plongée en
se servant de la profondeur équivalente de la deuxième
plongée.
• Exemple :
• Un plongeur effectue une première
plongée de 30 minutes à 30 mètres à l'air.
Deux heures après sa sortie, il replonge à
18 mètres pour 30 minutes au nitrox 40
%. Quel est sa majoration ? Palier ?
Règle de l'utilisation de l'O2 pur au
palier
• Ceci permet de diminuer la PpN2 ambiante
et donc de raccourcir la durée de la
décompression en accélérant l'élimination
de l'azote.
REGLE
• La durée d'un palier à l'oxygène est égale aux deux
•
•
•
tiers de la durée normale à l'air de ce palier indiquée
dans la table, arrondie à la minute entière supérieure.
Cette règle s'applique lorsque le résultat de la formule
donne une durée de palier à l'oxygène supérieure ou
égale à 5 min (après arrondi).
Le palier qui après réduction donne une durée < 5 min
doit être réalisé avec la durée réelle de la table.
Il peut être réalisé à l'oxygène pur dans la pratique.
• Exemple : quelle doit être la durée d'un
palier de 11min à 3 m si on l'exécute en
respirant de l'oxygène ?
• Solution : 11 x 2/3 = 7 min 20 s soit 8
•
min.
En théorie (hyperoxie), seuls les paliers de
6 et 3 m peuvent être effectués à l'O2.
• Autre exemple : Durée table 6 minutes, ce
qui donne après réduction 4 minutes.
• Ce palier devra durer 6 minutes, comme le
prévoit la table même s'il est réalisé à l'O2.
RESPIRATION D'OXYGENE PUR
EN SURFACE
• DIMINUTION DE L'AZOTE RESIDUEL
•
Le tableau III de plongées successives qui
porte le nom de ce chapitre donne la
valeur de l'azote résiduel au bout d'une
certaine durée de respiration d'oxygène
pur et au niveau de la mer (P atm. 1013
hPa).
Exemple d'utilisation
• Un plongeur est sorti de l'eau à 10 h 00
•
avec un groupe de plongée successive M.
Il respire de l'oxygène pur à 11 h 15
pendant 1 h 35 min.
Quelle est la valeur de son azote résiduel
à la fin de cette inhalation d'oxygène et
quelle sera sa majoration pour une
plongée prévue à 15 h 00 à 19 m ?
Solution
• L'inhalation d'oxygène débute 1 h et 15 min après la sortie de l'eau, il faut
•
•
•
•
•
•
déterminer le GPS du plongeur au moment où il commence l'inhalation.
GPS à la sortie M, d'après le tableau I avec un intervalle de 1 h 00 (par
défaut) l'azote résiduel est de 1,21.
D'après le tableau III, un azote résiduel de 1,21 correspond à un GPS : J
(par défaut : 1,21 > 1,20, colonne Equivalent azote résiduel).
Un GPS : J après 1 h 35 min de respiration d'oxygène (1 h 30 par défaut)
donne un azote résiduel de 0,96 ce qui correspond à un GPS : D.
L'inhalation d'oxygène se termine à 11 h 15 min + 1 h 35 min soit 12 h 50
et la plongée successive est prévue à 15 h 00 soit un intervalle de 2 h 10
min qui dans le tableau I donne un azote résiduel de 0,89 (GPS : D,
intervalle 2 h par défaut).
Ce qui donne une majoration de 10 min à 20 m.
Si le plongeur n'avait pas inhalé d'oxygène, sa majoration aurait été de 13
min.
fin

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