l y a bien longtemps, alors que le roi Arthur régnait sur la Bretagne
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l y a bien longtemps, alors que le roi Arthur régnait sur la Bretagne
l y a bien longtemps, alors que le roi Arthur régnait sur la Bretagne, un chevalier nommé Messire Graal errait près de la forêt Brocéliande, dans l’espoir de trouver un logis. Il galopait sur son cheval avec un air majestueux, sa cape bleue volant dans le vent. Son heaume, qui couvrait toute sa tête, cachait ses beaux yeux verts, et était cabossé ce qui indiquait qu’il avait combattu dans maints tournois et guerres avec passion et sans crainte. Ce jour du dix-sept mai 1235, quand le soleil atteignait son zénith, Messire Graal aperçut au loin sur une haute colline, un château-fort délimité par de lourds et d’énormes remparts et décida de s’y rendre. A son approche, un guetteur le vit, cria à un autre homme derrière lui, et on fit descendre le large pont-levis de bois. Un garde, qui semblait l’attendre, l’emmena dans le château. Ils montèrent plusieurs escaliers et atteignirent la cour. Après quelques secondes, Messire Graal se trouva auprès du maître de ces lieux, le seigneur Rabelais. Graal salua le seigneur, « Monseigneur, merci infiniment de m’ouvrir vos portes pour la nuit. » Le seigneur Rabelais lui répondit d’une voix grave : -- « Tout le plaisir est pour moi, surtout pour un chevalier preux comme vous l’êtes. » Mais avant qu’il eût le temps d’en dire plus, l’heure du souper sonna. Messire Graal suivit le seigneur Rabelais dans la salle, lorsque soudain, une jeune damoiselle s’assit à table. Ses cheveux d’un blond vénitien tombaient sur ses épaules. Ses yeux bleus troublants lui donnaient un air paisible. Cette belle et élégante jeune fille était vêtue d’un riche drap de soie et d’or. -- « Bonsoir mon père, » annonça-t-elle. -- « Vous voilà mon enfant, » répliqua le seigneur Rabelais. « Ce soir, nous avons un hôte nommé Messire Graal, un chevalier vaillant. » Ce dernier découvrit que cette damoiselle portait le nom de Viviane et qu’elle était la fille du seigneur de ces lieux. Toutes les fois qu’il pouvait jeter ses yeux sur Viviane, Graal se sentait ébloui et troublé. La beauté de Viviane était parfaite. À la fin du repas succulent, Graal, n’y tenant plus, demanda la main de Viviane. Celle-ci accepta à condition qu’il puisse lui montrer sa prouesse en tuant le « Dragon de Feu, » qui menaçait le royaume de son père. Le lendemain, à l’aube, Messire Graal se mit en route pour la forêt Brocéliande où se cachait le fameux dragon. Chemin faisant, il rencontra la sorcière Matadora, qui sortait de sa vieille cabane ruinée. Son visage était couvert de verrues et ses rides le fissuraient. Finalement, des mèches de cheveux s’échappaient de son bonnet noir à pointe cassée comme des têtes de vipères sifflantes. Se reculant pour ne pas se faire mordre par ces serpents, Graal interrogea la sorcière, -- « Madame, pourriez-vous m’indiquer le chemin qui mène au centre de cette forêt ? » La vieille femme lui répondit d’une voix rauque et casée en ricanant, -- « Mais bien sûr mon beau chevalier, » et elle lui indiqua le mauvais chemin. Tournant en rond, Messire Graal comprit qu’il était perdu et que cette maudite sorcière Matadora lui avait joué un tour. Soudain, des pas lourds et forts se firent entendre de plus en plus proches derrière lui. Se retournant, le brave chevalier aperçut un géant albinos. Graal sortit son épée et lança quelques pierres. Malheureusement, le géant les reçut comme grains de raisin sur son front. L’albinos tourna le dos à Messire Graal, essayant de comprendre qui l’attaquait. Puis, lorsque le colosse se retourna, peu préparé, Graal parvint néanmoins à lui percer le cœur. Soudain, le géant s’arrêta net et tomba à terre, mort. Victorieux, mais perdu, Graal s’endormit, épuisé de ce combat avec le colosse. Mais quand Messire Graal s’allongea su l’herbe, une voix chevrotante le réveilla, -- « Que faites-vous ici messire ? La nuit va bientôt tomber. » Un vieil homme se tenait debout devant Graal. Sa longue barbe argentée tombait jusqu’à son ventre. Dans sa main, il portait un bâton de bois : c’était une baguette magique ! Graal comprit que devant lui se tenait Merlin, le célèbre magicien. Le chevalier espérait que le magicien pourrait l’aider à trouver « Le Dragon de Feu », donc il lui raconta son problème et ses quelques aventures. -- « Je vais vous aider pour arriver au milieu de cette forêt magique, » déclara Merlin. Puis, il prononça une incantation. « Vent qui vole, vent qui chante, Emporte cet homme au centre des bois. » Tout à coup, une brise arriva et souleva Graal dans l’air. Puis il s’envola doucement, voyant Merlin disparaître au loin. Finalement, le vent laissa tomber Messire Graal et partit dans la forêt. Le chevalier se releva et aperçut une énorme créature étendue sur l’herbe sèche au milieu de la forêt de Brocéliande. Le chevalier pouvait bien voir qu’il s’agissait du Dragon de Feu ! Ses yeux cruels et malicieux brillaient comme le feu des étoiles. Sa gueule possédait maintes dents pointues comme de longs couteaux aiguisés. Son corps était couvert d’écailles de serpent, de couleur sang qui scintillaient comme des rubis et des pierres précieuses. Sur son dos bossu, des ailes vertes et pointues comme celles des chauves-souris y étaient attachées et battaient dans l’air froid. Le chevalier aperçut également sa queue de lézard qui bougeait sans arrêt. Ses pattes étaient couvertes de mousse et de champignons. Finalement, ses griffes sales et courbées auraient pu même facilement tuer un géant. Mais comme Messire Graal était un chevalier preux, il ne redoutait pas ce monstre. -- « Dragon je te défie ! » hurla le chevalier. Messire Graal essaya de trancher un bout de queue du dragon, mais il n’y parvint pas. C’est alors que le chevalier se lança sur le dragon et lui déchira des lambeaux de chair. L’horrible maufée cria de douleur. Ce fut une bataille sanglante et violente. Finalement, le chevalier réussit à vaincre le dragon en l’aveuglant avec son épée. Encore une fois victorieux, Messire Graal retourna au château du seigneur Rabelais, avec comme preuve de sa réussite, une dent du dragon qu’il avait arraché après la mort du démon. Ce fut une longue marche, mais quand sire Graal parut à l’entrée du château, sa renommée fut telle, que le seigneur Rabelais le félicita et lui offrit une place parmi les chevaliers de la Table Ronde. C’était le plus grand honneur que Messire Graal puisse recevoir, en plus de la main de Viviane. Cette dernière, qui était la fille du maître de ces lieux, montrait sa joie également : elle allait épouser son amant qui faisait partie de la Table Ronde ! Ils fêtèrent leur formidable mariage dans le château décoré avec maints bouquets de roses et de tulipes, avec des tapisseries de différentes couleurs, avec des parchemins contenant des enluminures, et avec une nourriture exquise (du poulet, du daim, du vin rouge etc). Viviane et Messire Graal s’amusèrent beaucoup : ils parlaient et riaient toute la soirée. Finalement, les deux amoureux décidèrent de partir pendant trois mois pour fêter leur voyage de noces. Ils se sont éloignés du château sur le cheval de Messire Graal. Au loin, on pouvait voir la robe de soie de Viviane et la cape d’un bleu brillant de Graal qui volaient dans le vent. FIN Par Diane