Info CAP48 n°20 juillet 2012

Transcription

Info CAP48 n°20 juillet 2012
Trimestriel 20
de CAP48
juin, juillet, août 2012
www.cap48.be
Editorial
Une année pleine de
nouveaux défis
2012 s’annonce comme une année riche
en nouveautés pour CAP48. Comme nous
vous l’avons déjà annoncé, le suivi médical
et paramédical des enfants nés grands
prématurés est en cours de reprise par
l’INAMI. Une avancée extraordinaire en
termes de santé publique pour tous ces
enfants exposés à des risques inquiétants.
Forts de ce succès, nous lançons cette
année une nouvelle action pour améliorer
le suivi des enfants et des jeunes adultes
atteints par la polyarthrite. Cette appellation
recouvre plusieurs maladies auto-immunes
graves et invalidantes qui touchent plus de
30.000 personnes en Belgique. Ce projet
sera mené en partenariat avec les Facultés
de Médecine de l’UCL, l’ULB et l’ULG.
2012 est aussi le 40 ème anniversaire de la
collaboration entre CAP48 et le monde de
la bande dessinée. 40 ans durant lesquels
de véritables icônes de la BD belge ont
porté les couleurs de la solidarité en faveur
des personnes handicapées. Nous avons
voulu remercier tous ces auteurs, et inscrire
cette magnifique contribution dans un
livre “Histoires de cœur. Quand la bande
dessinées rime avec solidarité”, écrit par
Dominique Maricq et édité chez Racine.
Une nouvelle collection de Post-it CAP48
sera également vendue par les bénévoles
de l’Opération.
Au cours des prochaines semaines, vous
pourrez voir et entendre sur les ondes de la
RTBF de nombreuses émissions qui traiteront
de CAP48 et de l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées dans
la société ainsi que de la manière dont nos
regards doivent évoluer. Nous sommes déjà
dans les derniers préparatifs de la campagne 2012 qui se déroulera du 12 au 21
octobre avec en clôture, notre grande
soirée diffusée en télévision sur la Une et en
radio sur la Première. Une soirée placée sous
le signe de la solidarité et du divertissement
avec de nombreux artistes, des portraits,
des rencontres émouvantes entre des personnalités et des personnes handicapées.
La grande mobilisation est lancée. Avec pour
objectif de faire mieux pour aider plus encore.
Merci d’être à nos côtés.Nous comptons sur
vous pour poursuivre avec nous les actions
de CAP48 tellement nécessaires.
L’autonomie, une priorité CAP48
Que l’on vive avec un handicap ou pas,
chacun d’entre nous aspire à l’autonomie
pour de nombreux aspects de la vie :
le logement, la vie professionnelle, les loisirs,…
La situation d’une personne handicapée
entraîne certes des difficultés, toutefois on a
trop souvent tendance à mettre l’accent
sur ses incapacités et en corollaire à sousestimer ses capacités. D’autant qu’au sein
de la société, l’image du handicap renforce
ce travers. Il est pourtant tout aussi difficile
de prendre son autonomie lorsqu’on est un
jeune en difficulté qui n’a pas eu de bagage
familial essentiel à la construction d’une vie
stable. Prendre un tant soit peu son envol
est alors un réel défi.
Avoir conscience de ses besoins réels, de ses
rôles et de ses responsabilités, apprendre à
décider, élaborer des solutions demande
des efforts. Un certain nombre de jeunes
n’ont pas été préparés à cela. Dans cette
optique, comment favoriser une bonne
transition ? La prise d’autonomie ne se
limite pas à quitter le foyer familial et à vivre
seul. L’autonomie renvoie à bien d’autres
choses. Pour les jeunes en difficulté ou
handicapés dont le projet est de devenir
indépendants et quitter le foyer familial, les
difficultés sont majeures. Notamment, parce
qu’il manque de solutions d’accompagnement et de logements adaptés.
choix de vie qu’ils font. Dans ce dossier, nous
nous focaliserons sur trois belles initiatives qui
redonnent des ailes à de nombreux jeunes.
Farilu, projet de l’asbl
“Jamais Eux Sans Toi”
L’asbl “Jamais Eux Sans Toi” a lancé il y a
peu, le projet Farilu qui tourne maintenant
à plein régime. Cette association veut
promouvoir différentes activités permettant
de développer les compétences des
jeunes personnes handicapées mentales
modérées. Elle s’efforce de reconnaître,
affirmer et défendre leurs droits. Dans
cette perspective, le projet “Farilu”, est une
boulangerie et une chocolaterie dont les
produits sont réalisés, vendus au magasin ou
livrés à domicile par quinze jeunes, âgés de
18 à 22 ans, arrivés en fin de scolarité.
CAP48 finance de nombreux projets
permettant aux jeunes de gagner en autonomie et ainsi d’être valorisé à travers les
Renaud Tockert,
Administrateur Délégué.
© H. Thibault
Grâce à ce projet, des jeunes sont
aujourd’hui parfaitement intégrés dans
la vie de quartier.
Mariane Mormont, co-fondatrice et
administratrice de l’asbl, nous précise la
démarche: “Ces jeunes se retrouvent bien
souvent à la fin de leur scolarité sans
aucune possibilité d’obtenir une activité
professionnelle valorisante et respectueuse
de leurs capacités. Nous sommes partis de
la réflexion que le pain est un aliment
de base, tout le monde en consomme
quotidiennement. L’idée d’une boulangerie
artisanale à partir de produits bio nous plaisait mais il fallait que l’apprentissage repose
sur des bases solides. Nous avons fait
confiance à Eric Thibert. Boulanger et chocolatier professionnel, il est venu dispenser
des formations aux jeunes. Avec l’équipe,
il adapte l’apprentissage au niveau de
chacun, par exemple en s’aidant de
pictogrammes ou d’un langage gestuel.
Le projet a pu voir le jour en grande partie
grâce à l’aide de CAP48. La maison Farilu
comprend maintenant, outre un magasin
destiné à la vente, deux ateliers de formation, l’un pour la boulangerie et l’autre pour
la chocolaterie. La valorisation, le respect et
l’insertion sociale sont capitales dans ce
projet. Le soutien financier de CAP48 nous a
vraiment mis sur les rails. Les jeunes se sont
maintenant complètement appropriés le
projet. Ils sont heureux, on peut vraiment dire
qu’ils sont acteurs de leur vie et cela n’a
pas de prix !”
Projet “Transition
minorité-majorité” de
l’asbl SAPHA de Mons
Le SAPHA (service d’accompagnement
pour adultes en situation de handicap) a
pour but de faciliter la réinsertion sociale et
professionnelle des travailleurs handicapés.
Le projet “Transition minorité-majorité”,
cofinancé par CAP48, est le fruit d’une
réflexion de professionnels du secteur de la
jeunesse. Si la transition de l’adolescence
vers l’âge adulte est un cap difficile pour
beaucoup, il l’est plus encore pour les
personnes présentant une déficience intellectuelle. Leur réseau de soutien social quasi
inexistant et le parcours scolaire aboutissant
© H. Thibault
rarement à la possibilité de trouver un
emploi, ils ont besoin d’aide pour leur
permettre d’entrer dans la vie d’adulte
dans les meilleures conditions possibles.
Sont visés pour cette action : les jeunes mais
aussi les écoles et les parents.
Sandra Van Heghe responsable du projet
nous explique : “De septembre 2011 à juin
2012, nous avons accompagné une dizaine
de jeunes âgés entre 16 et 21 ans. Ces
accompagnements ont portés sur des
demandes variées allant de l’apprentissage,
aux déplacements en transport en commun,
de la recherche d’emploi à de la formation,
en passant par l’exploration des services
ressources à la disposition des jeunes qui
sortent de l’école... Nous sommes allés à la
rencontre d’un maximum de services de la
région de Mons tant du secteur du handicap que du secteur dit “ordinaire”. Ces
rencontres ont eu pour but de sensibiliser les
personnes rencontrées à la problématique
du handicap, de présenter notre service, la
philosophie et nos missions… Tout cela dans
le but de transmettre les informations récoltées aux jeunes lors d’animations dans les
écoles et de créer des collaborations.
A travers son aide importante, CAP48 nous a
permis d’engager un accompagnant à
mi-temps sur une durée de deux ans.
Pendant cette période, toutes ces actions
ont pu être menées à bien et il nous a
été possible d’intervenir dans les frais des
nombreux déplacements nécessaires. Des
outils de sensibilisation ont également été
conceptualisés grâce à l’aide de CAP48. Les
jeunes participants possèdent maintenant
une meilleure connaissance d’eux-mêmes
et ont non seulement en poche des projets
mais aussi des moyens pour les atteindre.”
La Colline, un projet
de l’asbl les Sentiers
© H. Thibault
“Les Sentiers de la Colline” est une maison
familiale à Rixensart qui accueille des
jeunes qui ont vécu des difficultés au sein
de leur famille. Sur place, une douzaine de
garçons et de filles partagent leur vie
quotidienne avec une équipe éducative
qui les aident à construire leur autonomie.
Eric Somers, administrateur- délégué de
l’asbl Les Sentiers, nous en dit davantage :
“CAP48 soutient “Les Sentiers” de manière
récurrente depuis ses premiers balbutiements. L’aide de CAP48 nous permet de
construire et d’aménager un flat dans le
bâtiment de l’association. Il s’agit d’un lieu
de transition où les parties prenantes de ce
projet peuvent développer leur autonomie
à leur rythme. L’âge de la majorité est pour
nos jeunes une période très difficile. Ils sont
brutalement laissés à eux-mêmes sans avoir
été guidé pour obtenir des repères, des
conseils, une ligne de conduite à suivre tout
au long de leur vie. Parfois les familles font
porter une charge très lourde sur leurs
épaules. Le lieu que nous mettons en place
grâce à CAP48 est essentiel à la construction de bonnes bases pour leur vie future.
Nous tentons également de permettre aux
familles de reprendre confiance en leur rôle
parental en leur offrant un lieu d’écoute.
Avec nos jeunes, nous parlons aussi des
moments difficiles pour chercher ensemble
le moyen de les surmonter. Il faut progresser
étape par étape, c’est parfois lent mais les
résultats que nous obtenons sont très
encourageants !
Durant son passage aux “Sentiers de La
Colline”, chaque enfant trouve un soutien
particulier auprès de son éducateur référent. Le rôle de cette personne est capital
dans le parcours du jeune. Ils prennent
ensemble du temps pour parler des
moments vécus à l’école ou du dernier
week-end passé en famille. Ils apprennent
aussi à mettre des mots sur leurs émotions
qui sont parfois si douloureuses. Ils parlent
de leurs projets, de leurs espoirs, de leur
entourage et de tout ce qu’il faut encore
mettre en place pour réaliser leurs objectifs.
Notre but est de leur offrir un lieu chaleureux et une structure d’accueil qui leur
permettra de grandir malgré les difficultés
rencontrées.”
PORTRAIT DE JÉRÔME LAMBOT
CAP48 apporte tellement !
stages, je me suis dit qu’il y avait encore
beaucoup de choses à faire pour intégrer la
personne handicapée dans notre société.
Aujourd’hui encore, j’encadre des séjours
pour enfants handicapés en Belgique mais
aussi à l’étranger… Quel bonheur que de
voir ces enfants s’épanouir et se réaliser à
leur manière grâce à ce qui leur est proposé.
CAP48 a apporté tellement et il reste tant
à réaliser.
Pourquoi soutiens-tu CAP48 ?
J’ai toujours été très sensible à la cause de
la personne handicapée. Très jeune déjà, je
m’investissais dans un mouvement de jeunesse accueillant des enfants handicapés.
Tout naturellement, je me suis investi
d’abord pour 48.41.00 ensuite pour CAP48
avec le sentiment d’avoir une pierre à
apporter.
Ce sentiment s’est renforcé pendant mes
études de logopédie lorsque, pendant mes
En quoi consiste ton aide ?
Après un gros investissement dans le réseau
local, j’offre aujourd’hui mon aide à CAP48
sur les événements organisés par et pour
l’association. Concrètement, j’apporte un
soutien lors des journées importantes. Ce
sont toujours des événements de grande
ampleur, mobilisant beaucoup de monde et
qui nécessitent pas mal de ressources pour
que tout tourne rond. En une seule journée,
je peux très bien passer du rôle de “caissier”
pour accueillir les visiteurs, au rôle de
“photographe” pour fournir un petit
reportage photo. Cette diversité est très
enrichissante. Il est très sympa de travailler
dans une chouette ambiance et avec une
équipe dynamique.
Qu’est-ce que cela t’apporte ?
L’intégration de la personne handicapée
est un vaste domaine et beaucoup de
choses peuvent et doivent encore être
développées. M’investir pour CAP48, me
procure le sentiment d’être utile à une juste
cause, tout en pouvant observer au jour le
jour sur le terrain les conséquences directes
de nos actions.
Qu’as-tu envie de dire aux personnes
qui hésitent à devenir bénévoles CAP48 ?
L’engagement bénévole fait souvent peur.
Des questions comme “je n’ai pas beaucoup de temps”,“serai-je à la hauteur“ sont
souvent émises. S’engager comme bénévole
pour CAP48, c’est donner le temps que l’on
a en fonction de ses possibilités et ses
disponibilités. Donner une ou deux heures
de son temps est déjà précieux. C’est aussi
mesurer directement le retour de son investissement lorsque l’on voit tous les projets qui
sont développés grâce à tout ce qui est mis
en place par l’association.
Et puis, comment ne pas ressentir de la
fierté, lors de la grande soirée CAP48,
quand on voit le compteur grimper tout au
long de l’émission en se disant que l’on y
est pour quelque chose ? Personnellement,
je ressens toujours une grande émotion
quand, sur le plateau, on nous annonce
que les chiffres de l’an dernier sont
dépassés !
Découvrez le nouveau clip de CAP48
Pour la nouvelle campagne, CAP48 a mis les
petits plats dans les grands : des artistes
belges, les animateurs de la RTBF et de nombreux bénévoles se sont réunis pour nous
dire “I need you” du célèbre “Everybody
needs somebody” des Blues Brothers. Vous
pourrez y découvrir : Salvatore Adamo,
Quentin Mosimman, Frédérique François,
Marouane Fellaini, Jean-Luc Fonck et bien
d’autres ainsi que tous les animateurs de
la RTBF… En avant première, très prochainement, sur le site de CAP48 !
40 ans d’histoire entre CAP48 et le monde de
la bande dessinée
Pour fêter cet anniversaire, CAP48 a décidé
de reprendre certains des célèbres héros
de la BD. Exceptionnellement, les dessins
d’époque représentant les personnages
des Schtroumpfs, de Gaston Lagaffe, de
Lucky Luke, de Benoît Brisefer, de Natacha
et d’Olivier Rameau ont été réimprimés
pour l’occasion.
Retrouvez l’ensemble de vos héros sous
forme d’un chevalet vendu au prix de 10€
au profit des personnes handicapées. Du 12
au 21 octobre, n’hésitez pas à les acheter
aux bénévoles CAP48! Cette richesse, vous
pourrez également la découvrir dans un livre
qui rendra hommage au 9 e art à travers
l’Opération : “Histoires de cœur. Quand la
bande dessinée rime avec solidarité”, un
ouvrage écrit et édité par Racine. En vente
sur le site de La Boutique RTBF www.boutique.
rtbf.be et dans toutes les librairies.
Personnalité RTBF - David Bertrand
Mouiller son maillot pour CAP48
Journaliste à la rédaction des sports RTBF, David Bertrand participera le samedi 20 octobre
au grand défi CAP48.
David, explique-nous en quelques mots
le prochain défi CAP48.
Le défi sportif que nous tenterons de relever
cette année consistera à parcourir l'intégralité de la distance Liège - Bastogne - Liège
soit 257 kilomètres à vélo. Mais vu que
nous ne sommes pas des professionnels du
cyclisme, nous ferons ce trajet en deux
étapes, ce qui constitue tout de même un
beau challenge vu le nombre de difficultés
à franchir. Et quelles difficultés ! La trilogie
Wanne-Stockeu-Haute-Levée, la Redoute,
la Roche aux Faucons... Des lieux qui parlent
aux amateurs de cyclisme.
Un défi que tu ne relèveras pas seul...
Cette année, une quinzaine d'animateurs
et journalistes de l'équipe de “On n'est pas
des pigeons” et de la rédaction des sports
( radio, TV et internet ) relèveront le défi. Et
pour nous tirer vers l'avant, nous pourrons
compter sur les membres de l'équipe cycliste
paralympique qui nous accompagnera et
qui servira de locomotive au projet.
Pourquoi y participes-tu ?
J'ai toujours aimé les défis sportifs et lorsque
j'ai suivi le projet du kayak l'année dernière,
j'ai eu envie de donner un peu de mon
temps et de mon énergie à cette noble
cause. Nous avons donc imaginé ce projet
qui colle à la mentalité de l'Opération:
mouiller son maillot pour sensibiliser le grand
public à la nécessité de soutenir CAP48.
une expédition au Népal. Nous avons rejoint
le camp de base de l'Everest et réalisé l'ascension du Kala Pattar, un sommet de 5.545
mètres avec des personnes handicapées
moteurs. J’ai vécu là-bas une magnifique
expérience humaine de dépassement de
soi qui restera gravée dans ma mémoire. Je
suis persuadé que nous allons vivre la même
chose pendant ces deux longues journées
sur nos vélos qui, je n'en doute pas, seront
aussi rythmées par de nombreux fous rires.
Pourquoi es-tu sensible à CAP48 ?
J'ai toujours été sensibilisé par la problématique du handicap. En 2002, j'ai pris part à
Pour que le handicap ne soit plus un handicap
ENSEMBLE, même si on est différent
Soutenez CAP48 en faisant un don sur le compte
BE35 0000 0000 3737
Code BIC BPOTBEB1
Attestation fiscale
pour tout don
de 40€ et plus
© P. Buissin
Concept: A. Magotteaux - Art work : MN Communications - Ed. Resp. : R.Tockert, Cité de la RTBF - local 01C31 - Bd Reyers n°52 - 1044 Bruxelles - Bureau de dépôt Bru X - P 701264
Il y a 40 ans, l’opération 48.81.00 collaborait
pour la première fois avec la bande
dessinée. Boule & Bill, les Schtroumpfs,
Gaston Lagaffe, Tintin, Natacha, Yoko
Tsuno, Lucky Luke et les Dalton, Astérix,
Ricochet, Benoît Brisefer, Achille Talon, Zig
et Puce, Chevalier Ardent… illustraient alors
les autocollants mis en vente au profit
des personnes handicapées. C’est à ce
moment-là qu’est née une grande histoire
d’amitié entre CAP48 et la bande dessinée.

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