Numero 29 - L`Espace Info

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Numero 29 - L`Espace Info
OUVERTURE DU MUSÉE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR
GÉRARD SENAC ET EIFFAGE SÉNÉGAL
REMERCIÉS PAR LA DIRECTRICE DU MUSÉE
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J O U R N A L D ’ I N F O R M AT I O N S G É N É R A L E S
Email : [email protected]• ISSN N° 2337-1919 • N° 29 du 07 février 2015
COLONEL DEMBA MAMADOU BÂ,
DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AGENCE NATIONALE
DES ECO-VILLAGES (ANEV)
« ON EST EN TRAIN
DE CHANGERLE MONDE
RURAL, SANS TAMBOURS,
NI TROMPETTES »
ACCÈS ET CONTRÔLE
DES TERRES PAR LES FEMMES
LA FAFS ENGAGE
LA BATAILLE DE
LA RÉHABILITATION
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RENFORCEMENT DE
LA PRODUCTIVITÉ AGRICOLE
TIRER LE MEILLEUR PARTI
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DES ENGRAIS
PAS CHARLIE NI BOKOKHARAM
LE ROTARY CLUB S’ENGAGE
À SERVIR DANS LA VÉRITÉ
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A CTUALITES
L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015
ACCÈS ET CONTRÔLE DES TERRES PAR LES FEMMES
LA FAFS ENGAGE LA BATAILLE
DE LA RÉHABILITATION
La femme sénégalaise doit être réhabilitée dans l’accès et le
contrôle des terres. Ce qui contribuera largement à la lutte contre
la féminisation de la pauvreté, surtout en milieu rural. En ce
sens, la Fédération des Associations féminines du Sénégal (Fafs)
retrousse le pagne et ne compte baisser la garde sous aucun
prétexte.
La Fédération des Associations féminines du Sénégal (Fafs) va en
guerre contre la féminisation de la
pauvreté au Sénégal, surtout dans
son milieu rural. Mais aussi, à la
non-jouissance des droits socioéconomiques des femmes du fait
des pesanteurs socioculturelles. Ce
qui, de l’avis de sa présidente, passe
par le contrôle et l’accès des terres
par la gent féminine. Madame
Ndouck Lindor Mbaye s’exprimait
ainsi, le 20 décembre 2014, lors de
la cérémonie d’ouverture du Forum
des femmes rurales leaders. Rencontre organisée avec l’appui de
l’Onu femmes comme partenaire
stratégique et financier.
Pour elle, la tenue de ce forum
relève de la nécessité de questionner la problématique de l’accès et
le contrôle des terres par les
femmes notamment dans le cadre
de l’acte 3 de la Décentralisation
et de la réforme foncière. Ce, en
établissant un lien avec la mise en
œuvre du Programme Sénégal
émergent et la promotion de leur
leadership politique notamment au
sein des instances locales. D’où la
pertinence de ne pas limiter cette
rencontre à une sorte de messe
pour les femmes. « Les résultats de
ses travaux doivent irriguer et enrichir l’action collective au niveau
des organisations de femmes afin
de développer un cadre de réforme
stratégique et des pistes de plaidoyer à étendre au niveau local et
national avec un agenda commun
», conseille-t-elle. Surtout dans un
contexte de responsabilisation de
plus en plus accrue des femmes
dans les ménages. Une tendance
confirmée par les statistiques de la
Stratégie nationale pour l’égalité et
l’équité de genre 2015 au Sénégal
qui révèlent que cette frange, 52%
de la population nationale, supporte 90% des charges domestiques et effectue 70% des travaux
agricoles. Participant, de ce fait, à
la sécurité alimentaire. Une vitale
contribution qui, regrette Mme
Mbaye, reste largement méconnue
du grand public.
Pis, en plus de la faiblesse de leur
statut, beaucoup de femmes ignorent l’existence des lois qui pourraient leur permettre de faire valoir
leurs droits. Droits que leur procure
un cadre juridique né de la réforme
constitutionnelle et des législations
adoptées pour garantir l’égalité des
droits des hommes et des femmes
en matière de tenure foncière. Notamment dans l’article 15 de la
constitution de 2001 qui garantit
aussi bien à l’homme qu’à la
femme le droit à la propriété.
Et quand elles les connaissent,
n’osent pas remettre en cause les
règles sociales et coutumières, en
particulier celles régissant les rapports entre hommes et femmes.
Autant de facteurs qui concourent
à la féminisation de la pauvreté surtout en milieu rural, et à la nonjouissance des droits socio-économiques des femmes du fait des
pesanteurs socioculturelles.
Khalil Gaye
1er SALON NATIONAL DES MÉTIERS ET DE L’ORIENTATION (FUTURIBLE)
UN BOUQUET DE COMPÉTENCES À LA JEUNESSE SÉNÉGALAISE
Offrir un bouquet de compétences à la jeunesse sénégalaise. C’est l’objectif de Futurible qui a tenu son 1er salon national des métiers et de l’orientation. La Directrice
des Cours Sainte Marie de Hann, par ailleurs, présidente de Futurible, invite ainsi
les élèves et étudiants à conduire la barque de leur futur dans la meilleure direction.
A devenir libres de leurs choix.
« Choisir un métier et une formation, c’est à conduire la barque de leur futur dans la meilse mettre en projet d’avenir ». Ces propos de leure direction. A devenir libres de leurs choix.
Marie-Hélène Cuenot, à la cérémonie d’ouver- A ne pas trop dépendre des modes, des parture du 1er Salon national des métiers et de cours faciles, ou des seuls aspects lucratifs.
l’orientation (Futurible), en disent long sur la
Sur les raisons de la tenue de ce salon, la Divolonté de leur association à but non lucratif, rectrice des Cours Sainte Marie de Hann révèle
de doter les jeunes élèves et étudiants séné- qu’elles découlent d’une analyse fine de la flogalais d’un avenir des plus radieux. D’offrir à raison des mini-salons à Dakar. Un phénomène
la jeunesse de ce pays, « un bouquet de com- qui, de son avis, leur a permis de constater
pétences pour son émergence ». Un objectif que si certains s’inscrivent dans une dynamique
qui reste le seul combat qui vaille pour l’asso- d’aide au choix des étudiants, d’autres par
ciation « Futurible », mot valise fait du rappro- contre, sont essentiellement des propositions
chement de Futur et possible, crée par un jé- marchandes qui risquent, si on n’y prend garde,
suite au 16e siècle. Surtout dans le contexte de compromettre la démarche qualité dont ils
du Sénégal émergent, véritable leitmotiv des se sentent coresponsables. En ce sens qu’ils
pouvoirs publics. Mais aussi, dans monde de souhaitent leur offrir un environnement édudéfis et de concurrence. La Directrice des Cours catif dynamique leur permettant de puiser en
Sainte Marie de Hann, par ailleurs, présidente eux-mêmes la motivation et la force de dévede Futurible, invite ainsi les élèves et étudiants lopper leurs compétences.
Ainsi, invite-t-elle les chefs d’entreprise qui
ont travaillé et cherché pour ne pas faire de
la relation formation-emploi un simple jeu statistique de profils de postes, à comprendre
cette relation dans une dynamique coopérative
d’insertion et d’ouverture à de nouvelles formes
de travail.
Khalil Guèye
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L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015
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COLONEL DEMBA MAMADOU BÂ, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AGENCE NATIONALE
DES ECO-VILLAGES (ANEV)
« ON EST EN TRAIN
DE CHANGERLE MONDE RURAL,
SANS TAMBOURS, NI TROMPETTES »
Sans tambours, ni trompettes, l’Agence nationale
des Eco-villages est en
train de révolutionner le
monde rural. Avec plus de
200 éco-villages implantés à travers le pays, le
Colonel Demba Mamadou
Bâ et son équipe ont déjà
semé la bonne graine à
telle enseigne que des
pays africains s’empressent de s’approprier ce
concept des Eco-villages
adossé sur la lutte contre
la pauvreté et la préservation de la diversité biologique.
Pouvez-vous nous faire la présentaxtion de l’Agence nationale des éco-villages ?
Les éco-villages sont un concept
nouveau. Un concept émergent qui
s’inscrit dans le cadre du développement durable. Il y a de nouvelles
technologies, une demande sociale
croissante, une forte pression exercée sur les ressources naturelles.
D’une manière globale, l’humanité
doit prendre conscience de la nécessité absolue de gestion durable
des écosystèmes pour sa subsistance. Or le constat général est
qu’aujourd’hui, il y a une forte pression sur les ressources naturelles.
Nous n’avons que cette planète que
nous devons léguer à nos héritiers.
Dès lors, il nous appartient, qu’on
soit Sénégalais, Maliens, Malgaches
ou Australiens, de porter le même
regard sur la une gestion durable
de nos ressources. C’est la seule voie
pour sauver l’humanité. Tout cela
traduit toute la dynamique, tout le
concept nouveau qui est en train
d’émerger, que sont les éco-villages.
Et à ce niveau, il faudrait rendre à
César ce qui lui appartient, l’Etat du
Sénégal a repris ce concept qui était
encore détenu par la société civile
mondiale parce que la genèse c’est
le réseau mondial des écovillages
(GEN - Traduisez Global Ecovillages
Network-) qui développe
ce
concept, depuis 1992 suite à la
Conférence de Rio. Mais c’est pour
la première fois, à travers le monde,
que ce concept soit repris par un
Etat, en l occurence le Sénégal qui
en a fait d’abord un Ministère ensuite une agence nationale l’intégrant comme préoccupation majeure dans sa politique de
développement durable. C’est la raison pour laquelle le GEN a voulu
rendre hommage à notre pays en
lui faisant abriter le 1er sommet
mondial des Ecovillage du 10 au 14
décembre 2014. La communauté
internationale a voulu ainsi témoigner au Sénégal ses efforts déployés
pour le développementet la promotion des écovillages. En définitive,
retenons que les écovillages, au Sénégal, tel que nous le concevons,
c’est pour d’abord assurer la sécurité
alimentaire, lutter contre la pauvreté,
œuvrer pour la préservation de la
diversité biologique, lutter contre les
effets adverses des changements
climatiques, bref le développement
humain durable.
Et de manière globale, l’ANEV y
travaille en étroite collaboration
avec le secteur privé local, national
et international.
Quelle a été le moment fort de
ce sommet ?
Avec la tenue de ce sommet, nous
avons pu montrer à la face du
monde qu’au-delà d’un simple
concept théorique, que nous
sommes concrets parce que nous
avons montré à ces 42 pays participants à ce congrès ce que le Sénégal est en train de faire de manière concrète, visible et palpable
sur terrain. Nous avons organisé
des visites de terrain dans les ecovillages qui ont impressionné nos
hôtes.
Pour en arriver là nous déroulons
un Programme national qui a été
partagé et validé par l’ensemble
des acteurs potentiels et par le ministère de l’Environnement et du
développement durable en mai
2013.
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Et je suis heureux que ce programme soit partagé avec les participants à ce sommet qui l’ont repris pour le disséminer à travers le
monde, même par ailleurs s’il reste
encore une œuvre humaine donc
encore perfectible.
Pour le dérouler, nous avons mis
en place une stratégie nationale
qui fait qu’aujourd’hui, il peut être
recensé plus de 200 Eco-villages à
l’échelle du pays. Et notre objectif,
compte tenu de la mission qui nous
a été assignée, a clairement été rappelée par le Premier ministre dans
son discours lors de l’ouverture du
sommet en invitant les acteurs à
vulgariser et à développer pour atteindre 500 éco-villages avant 2017.
Et nous savons que c’est possible
au vu des potentialités que nous
avons. Mais aussi avec l’ambition
et la volonté, en sus des réseaux et
des populations qui viennent vers
nous, je reste persuadé qu’à l’horizon 2017, nous pouvons dépasser
la barre des 500 éco-villages.
Dans le cadre de vos activités,
comment pouvez-vous contribuer à l’autosuffisance alimentaire au Sénégal ?
Dans le cadre du Plan Sénégal
émergent (PSE), Monsieure le Président de la République a, lors de
sa visite dans la vallée, une fois de
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plus exhorté les Sénégalais à
consommer ce que nous produisons pour atteindre l’autosuffisance
alimentaire.
Les éco-villages ne sont pas en
reste. Partout dans nos écovillages,
nous développons des activités de
productions agrosylvopastorales
avec les populations à travers le
maraichage, l’arboriculture fruitière,
la conservation des espèces menacées surtout celles médicinales, je
veux parler des périmètres écologiques. Partout dans nos éco-villages, il y a aussi d’importants programmes avicoles avec, à côté des
pintades locales, mais également
celles qui viennent du Brésil du
Burkina Faso, des moutons de la
race "ladoum" y sont également introduits pour améliorer la race locale.
Au-delà, nous développons l’apiculture avec la mise en place de
ruches apicoles qui, hormis la production de miel, permettent entre
autre de conserver la forêt dans la
mesure où les populations qui bénéficient de ces ruches font tout
pour les protéger des feux de
brousse préservant du coup la forêt.
C’est donc une manière aussi de
lutter contre les feux de brousse.
Et cette activité est aussi appuyée
par la mise en place de petites unités de transformations du miel.
Dans le cadre de la production
du riz, nous sommes en rapport
avec le Ministère de l’Agriculture et
de l’Equipement rural qui nous approvisionne en semences certifiées
que nous mettons à la disposition
des populations, les aidant ainsi à
emblaver d’importantes superficies.
Dans tous les cas, c’est un « input
non négligeable » pour répondre à
l’appel du Chef de l’Etat.
Dans le domaine de la boulangerie et de la pâtisserie , nous
avons, en collaboration avec le Programme national de Biogaz (PNBSN) dont nous saluons ici la disponibilité du Coordonnateur
national M Sylla, mis en place des
bio-digesteurs couplés avec des
fours métalliques qu’un inventeur
sénégalais Mr Diaby a bien voulu
mettre à notre disposition. Ces
fours modèles sont actuellement
mis à la disposition des populations
qui produisent du pains, des gâteaux, entre autres.
Le biodigestat effluent produit par
ces biodigesteurs, est un engrais
organique très puissant qui est utilisé pour enrichir les sols dans les
activités agricoles (maraichage, arboriculture, grandes cultures etc.)
qui sont développées dans les écovillages, réduisant du coup l’utilisation d’engrais chimique.
Par ailleurs, nous mettons aussi
en place des réserves naturelles
communautaires au profit des populations pour y introduire la faune.
Des campements touristiques
comme à Lompoul où nous comptons en rapport avec la Direction
des Parc Nationaux réintroduire de
la faune notamment des oryx et
des gazelles dama pour favoriser
une bonne remontée biologique .
Pour ce qui est du reboisement
d’importantes réalisations sont effectuées contribuant ainsi à l’effort
de séquestration de carbone dans
le cadre de la lutte contre les effets
adverses des changements climatiques. Ces activités de plantations
d’arbres se prolongent jusque dans
les maisons à travers la généralisation dans les écovillages de la plantation d’arbres fruitiers dans les
concessions.
C’est vous dire que c’est une approche multidimensionnelle et
multisectorielle que nous développons à travers les éco-villages.
Quelle est l’articulation qu’il
faut faire entre l’Agence nationale des éco-villages et le service des Eaux et forêts, surtout
en rapport avec la dégradation
des sols ?
Je suis ingénieur des Eaux et Forêts, par ailleurs Conservateur des
parcs nationaux. Donc je suis bien
placé pour vous dire qu’il n y a pas
L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015
de dichotomie entre les éco-villages
et la Direction des Eaux et Forêts
ou pratiquement toutes les autres
direction du Ministère de l’Environnement et du Développement durable.
Au-delà de notre contribution à
la régénération des sols, nous luttons aussi pour la reconstitution et
la relocalisation de plusieurs espèces qui sont actuellement menacées de disparation.
Retenez que le Sénégal n’est pas
un pays pollueur.
Demain à l’aune des résultats, il
faut que le Sénégal puisse présenter ce qu’il a fait pour l’humanité,
en termes de préservation de la
biodiversité, son apport en termes
de lutte contre les changements climatiques. Ce n’est pas pour rien
que notre pays a adhéré aux
conventions internationales.
Avez-vous les moyens financiers de votre politique ?
Je disais tantôt que nous avons
l’ambition, la volonté, les ressources
humaines de qualité malheureusement, il nous faut faire preuve
d’intelligence pour aller chercher
les fonds auprès des partenaires
techniques et financiers . Aujourd’hui, certes l’Etat a mis à notre
disposition des moyens financiers,
mais il faut reconnaître que, malgré
les efforts du Ministre de l’Environnement et du Développement durable, ils restent limités au vu de
l’ampleur des missions assignèes.
Quelle stratégie allez-vous développer pour contourner cet
obstacle ?
Notre stratégie est très simple.
Elle consiste à aller en synergie avec
des partenaires. J’ai parlé tantôt de
Programme national de biogaz qui
est entrain de dérouler son programme à travers tout le pays.
Nous sommes par conséquent
tenus, dans le cadre de notre mission, de mettre en place ces biodigesteurs. On est donc en train de
travailler en étroite collaboration.
On va vers les partenaires techniques et financiers avec des projets
comme c’est le cas avec les deux
importants projets déroulés au sein
de l’ANEV et qui sont nos bras séculiers qui sont entrain de booster
le programme pour atteindre les
objectifs. C’est d’abord le projet
PNUD/FEM qui est présent depuis
3 ans avec un financement assez
consistant qui permet de nous accompagner dans nos activités.
A côté, il y a la JICA qui nous accompagne depuis deux ans en intervenant dans les 3 régions tests
que sont Louga, Fatick et Thiès avec
un montant assez substantiel.
Récemment, nous avons pu ac-
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L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015
quérir, à travers le ministère, des
fonds nordiques. Il s’agit d’ un projet qui va bientôt démarrer et qui
est circonscrit dans la commune
Bandafassi dans région de Kédougou. Il est déroulé au profit des
minorités ethniques mais aussi,
pour préserver les écosystèmes fragilisés , les populations de chimpanzés fortement menacées, faire
en sorte que les fermes puissent
se développer à travers des périmètres écologiques mais aussi des
activités de valorisation par la transformation des produits forestiers
non ligneux.
La promotion de l’énergie solaire
est également l’une des composantes fondamentales de notre programme. Là, nous travaillons en
étroite collaboration avec l’ANER
du ministère de l’Energie pour développer l’énergie solaire dans tous
les éco-villages. Et l’une de nos plus
grandes satisfactions réside dans
l’amélioration des résultats scolaires
dans tous les éco-villages où nous
avons installé l’énergie solaire.
Je prends l’exemple de Kack, un
village peulh dans le Ranérou Ferlo,
où les populations se déplaçaient
quotidiennement au gré des changements saisonniers.
On est en train de changer le
monde rural, sans tambours, ni
trompettes en droite ligne des recommandations du chef de l’Etat.
C’est important et pertinent et je
crois que c’est comme ça qu’il faudrait faire pour fixer les jeunes dans
les terroirs etc.
Mais ne faut-il mener des actions allant dans le sens de la
pérennisation de vos acquis ?
Effectivement, nous veillons au
suivi et à la pérennisation des acquis des éco-villages.
Une autre activité importante
dans le programme, c’est l’éducation environnementale, il faut œuvrer pour un changement de comportement et des mentalités. C’est
la raison pour la quelle nous mettons l’accent sur les cybercases avec
l’installation d’ordinateurs solaires
au niveau des éco-villages pour for-
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mer les jeunes et réduire la fracture
numérique.
Aussi, nous formons les enseignants dans la préservation de l’environnement pour qu’ils maîtrisent
mieux tous les aspects environnementaux liés à l’écovillage, aux
énergies renouvelables, à la préservation de la diversité biologique,
etc.
Nous travaillons également pour
intégrer l’alphabétisation des
langues locales dans nos activités
pour le bénéfice des populations.
Et au-delà, nous organisons des
sessions de renforcement de capacités opérationnelles au bénéfice
des femmes comme aux ecovillages de Mbam et Thiasky, Ndick,
etc…..
C’est dire qu’on crée aussi beaucoup d’emplois au niveau des écovillages, à travers les boulangeries,
les unités de productions, les couveuses que mettons en place et accompagnons.
Autant d’actions qui ont séduit
des pays africains qui tapent à la
porte de l’agence pour se rensei-
gner sur les modalités pour s’approprier ce concept et tenter de le
développer chez eux. Je veux citer
le Tchad, la RDC, le Mali, la Mauritanie.
Quels sont vos rapports avec
la Fondation Aidara Cherif ?
Permettez-moi d’abord de saluer
respectueusement la Fondation Aidara Cherif qui est un partenaire
important et qui a très tôt compris
le concept et qui est venu vers nous
à travers le Réseau panafricain des
écovillages (GEN Afrique) que le
Sénégal préside à travers la personne du Dr Ousmane Aly Pam .
La Fondation veut travailler avec
l’Etat et c’est une bonne approche
que de vouloir travailler avec l’Etat
pour la matérialisation du concept
des éco-villages. C’est un partenaire
pour que nous respectons et qui
fournit de véritables efforts pour atteindre cet objectif commun à nous
tous.
Propos recueillis par
Siky DIENG
PROJET ECOVILLAGE
A MASSARINKO, UNE MINI-CENTRALE SOLAIRE
CHANGE LE QUOTIDIEN DES POPULATIONS
L’accès à l’électricité a révolutionné le
mode de vie des populations de Massarinko, un village isolé du Niombato. Un
bel exemple de ce qu’est le projet écovillage.
Massarinko est un exemple dans la mise en
œuvre du projet pilote écovillage. Grâce à un
financement de 40 millions de FCfa (29 millions du partenaire privé, Station Energy, 10
millions du Système des Nations Unies et de
l’Agence des écovillages et un million des populations), le village dispose désormais d’une
centrale solaire. D’une puissance de 4,5 KW,
avec dix-huit panneaux solaires, la centrale
permet aux habitants du village d’avoir accès
à l’énergie propre. L’objectif est de lutter contre
la pauvreté et le changement climatique tout
en améliorant les conditions de vie des populations.
« Cette centrale a révolutionné notre mode
de vie. Auparavant, il nous fallait aller jusqu’à
Karang, situé à une dizaine de kilomètres, pour
recharger nos téléphones portables ou acheter
de la glace. Aujourd’hui, nous avons accès à
tous ces services sur place », explique, avec
fierté, Babacar Ndour, le gérant de la station
Energy de Massarinko. En outre, ajoute-t-il,
« nous avons maintenant de l’éclairage domestique grâce à des batteries que nous
louons aux habitants du village ; nous avons
aussi un téléviseur qui nous permet de savoir
ce qui se passe dans le reste du monde ». Les
habitants du village peuvent ainsi venir y suivre
des films ou des matchs de football moyennant
une petite somme. Comme au cinéma. Les revenus issus de la location des batteries et des
droits d’entrée à la « télé-cinéma » avoisinent
les 100 000 FCfa par mois, révèle Babou Ndour.
Par ailleurs, treize ménages du village disposent maintenant de bio-digesteurs alimentés
avec de la bouse de vache fermentée pour la
cuisson. Ce qui allège la corvée des femmes.
« Ce bio-digesteur m’a beaucoup soulagé dans
la corvée quotidienne. Désormais, je peux préparer mon repas en une heure et je ne suis
plus obligée d’aller ramasser du bois mort dans
la forêt », se réjouit Absa Dieng, visiblement
reconnaissante. Dorénavant, sa cuisine est
équipée de trois fourneaux qui lui reviennent
à 5 000 FCfa à raison de 1 000 FCfa le mois.
« Avec l’accès à l’électricité, nous pouvons
conserver du poisson frais ainsi que des légumes », renchérit Fatou Sarr, la trésorière du
groupement des femmes du village. Le dernier
volet du projet concerne l’aménagement d’une
cuvette de 11 hectares pour la riziculture. Ce
qui, là aussi, a permis d’augmenter considérablement les rendements et les revenus des
populations.
Source : Lesoleil
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PAS CHARLIE NI BOKOKHARAM
A CTUALITES
L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015
LE ROTARY CLUB S’ENGAGE À SERVIR
DANS LA VÉRITÉ, DANS LA LOYAUTÉ,
POUR LE BIEN DE TOUS
Pour bien démarrer cette année 2015, le Rotary Club a organisé
une soirée de Gala récemment à Dakar, sous la présidence d’honneur de Mr Martin OUEDRAOGO, Gouverneur 2014-2015 du District 9101 (10 pays de l’Afrique de l’Ouest) et de Mme Eva Marie
Coll Seck, ministre de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal.
Le président Bassirou DIOP a indiqué que les bénéfices générés
lors de ce Gala serviront à financer
les actions classiques pour l’exercice 2014-2015 et celles de grande
envergure réalisées en partenariat
avec la Fondation Rotary International qui ne peut être comparée
ni à Charlie hebdo ni à Bokokharam.
Il s’agit, pour les dirigeants de cette
association internationale, de mettre
l’accent sur la prévention contre la
poliomyélite avec la mise en place
d’une plateforme multifonctionnelle
à Keur Moda. Elle vise l’amélioration
des conditions de vie des femmes
d’un groupement de sept villages (1
700 habitants environ) par la fourniture gratuite d’équipements et de
matériels de traitement des céréales
locales (décortiqueuse, pileuse,
broyeuse et de presseuse pour la production d’huile d’arachide).
Le président Bassirou DIOP a souligné que le Rotary Club Dakar Millenium entend contribuer à la réalisation de ses objectifs pour cette
année 2015 et à faire rayonner le
Rotary. C’est pourquoi, il a remercié
chaleureusement les membres
PIKINE
pour leur engagement à Servir dans
la vérité, dans la loyauté, dans les
relations amicales, pour le bien de
tous. «C’est dans le service que réside la bénédiction», dirait- il.
Depuis sa création en 2000, le
Rotary Club Dakar Millenium a réalisé plusieurs actions dont, notamment, un appui aux populations de
Yeumbeul (banlieue de Dakar) :
équipement d’un cabinet dentaire,
équipement école, salle informatique, distribution de prix aux meilleurs élèves, mise en place d’une
savonnerie pour un groupement
de femmes, don de moustiquaires.
Il faut noter, entre autres réalisations du Rotary Club Dakar Millénium, la construction de puits dans
5 villages de la Communauté rurale
de Fissel Mbadane (Département
de Mbour), un don d’un endoscope
au centre de santé de Mbour, un
équipement de la bibliothèque du
Centre socio-culturel de Ngor
(Dakar), des consultations médicales gratuites à Medina Sabakh,
etc.
Chaque année, cette ancienne
structure de la société civile mène
une action « Noël pour tous », avec
l’organisation d’un arbre de Noël
au bénéfice d’enfants défavorisés
ou handicapés. Il y a eu également,
chaque année, un don de produits
alimentaires à la Pouponnière de
Mbour. Le président Diop a fait part
de l’installation d’un système d’irrigation pour la diversification et
l’intensification des périmètres maraîchers. Le Rotary Club a effectué
des consultations médicales gratuites et des dons de moustiquaires
imprégnées dans des zones ciblées
et qualifiées à risque (Medina Sa-
LANCEMENT DE L’OPÉRATION
‘’CAP VERS DES VILLES PROPRES’’
(APS) – Le directeur général de l’entente CADAK-CAR (Communauté des
agglomérations de Dakar), Moussa Tine
a lancé samedi à Pikine (banlieue de
Dakar) l’’opération ‘’Cap vers des villes
propres’’, destinée à nettoyer la capitale
sénégalaise. ‘’Nous avons décidé de mobiliser tous les 10 de chaque mois nos
équipes et du matériel dans le cadre de
l’opération Cap vers des villes propres,
dans les quatre départements de la capitale (Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque), en vue de rendre propre notre
capitale’’ a-t-il notamment indiqué.
M. Tine s’exprimait en marge du lancement dans la commune de Pikine
Nord de l’opération ‘’Cap vers des villes
propres’’. La manifestation s’est déroulée
en présence du maire de la ville de Pikine, Abdoulaye Timbo et de nombreux
autres élus locaux.
Selon le directeur général de l’Entente
CADAK-CAR, cette opération vise à enlever les ordures sauvages, mais aussi
les ordures déposées dans certains endroits par des charretiers.
Il a cependant soutenu que ''la propreté correcte de la capitale dépendra
de l’apport de tous les citoyens qui doivent, selon lui, prendre leurs responsabilités dans la gestion de leur environnement''. ‘’Pour cela, il nous faut un
changement de comportement. Nous
comptons parler aux populations, mener
une sensibilisation pour arriver à notre
objectif’’ a ajouté M. Tine. Pour sa part,
le maire de la ville de Pikine, Abdoulaye
Timbo a fait part de son engagement à
accompagner cette opération, une initiative qu’il a fortement saluée.‘’Nous ne
ferons qu’accompagner cette belle initiative en termes de moyens et sur le
plan de la sensibilisation’’, a soutenu M.
Timbo.
bakh etc.).
Ainsi, Mr Diop a rappelé que cette
Association Internationale, dont le
siège se trouve aux Etats Unis, est
une organisation apolitique qui encourage l’éthique, le civisme et le
professionnalisme. Leur devise est
« servir d’abord ». Avec plus de 34
462 clubs, présents dans près de
200 pays et régions géographiques,
l'ensemble des clubs Rotary compte
actuellement plus de 1 250 000
membres, avec 9 clubs au Sénégal.
Abdou Ndiaye
TAMBACOUNDA : UNE ONG LANCE
UN PROJET DE PRÉVENTION DE LA
FIÈVRE EBOLA
(APS) - Le Centre d’énergie solaire, d’hygiène et de formation
professionnelle (CESHFP), une ONG fondée par le Cercle des
amis de Tambacounda, a "officiellement" lancé samedi un
projet dédié à la prévention de la fièvre Ebola. Cette initiative
concernant la commune de Tambacounda dans un premier
temps sera ensuite déroulé dans les zones rurales, selon
Saliou Diallo, un stagiaire au CESHFP. "Ce projet va soutenir
(…) les efforts de l’Etat et des autorités dans le domaine de
la santé, pour protéger les populations contre toute sorte de
maladie infectieuse, notamment le virus Ebola", a-t-il expliqué
lors de la cérémonie de lancement de l’initiative. Plusieurs
notables, dont le chef du quartier Saré Guilél, Mamadou Bâ,
l’imam Malick Wilane, et l’infirmier chef du poste de santé
de ce quartier, Amadou Doucouré, étaient présents à la cérémonie. Le CESHFP, créé par le Cercle des amis de Tambacounda, est basé en Allemagne, selon ses responsables. Il va
dérouler des activités de sensibilisation sur la fièvre Ebola,
en s’appuyant sur 24 agents appelés "relais" et 12 superviseurs,
selon Saliou Diallo, qui assure la coordination du projet.
Il annonce que des masques, des gants, d’autres outils de
protection de cette maladie et deux motos seront prochainement mis à la disposition de ces agents.
A CTUALITES
L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015
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RENFORCEMENT DE LA PRODUCTIVITÉ AGRICOLE
TIRER LE MEILLEUR PARTI DES ENGRAIS
Pour tirer le meilleur parti des engrais,
le gouvernement du Sénégal ne compte
lésiner sur les moyens. Toutes les dispositions qui s’imposent seront prises pour
que les textes réglementaires communautaires en matière de contrôle de la qualité
de ces intrants soit connus de tous les acteurs et appliqués avec la rigueur requise.
Ce qui est pour satisfaire les besoins nutritifs de la plante par le procédé du mélange pour améliorer la productivité et les
investissements.
Le gouvernement du Sénégal est bien conscient
du rôle central de l’engrais dans la croissance
de la productivité agricole et l’atteinte des objectifs fixés par le Programme de renforcement
et d’accélération de la cadence de l’agriculture
sénégalaise (Pracas). Ce volet agricole du Plan
Sénégal émergent a mis au centre de ses préoccupations l’accès aux engrais par les producteurs
les plus faibles. Sous ce rapport, toutes les dispositions qui s’imposent seront prises pour que
les textes réglementaires communautaires en
matière de contrôle de la qualité des engrais
soit connus des acteurs et appliqués avec la rigueur requise. C’est l’engagement pris par le
ministère de l’Agriculture et de l’Equipement
rural au terme du Forum des parties prenantes
de la filière engrais en Afrique de l’ouest qui s’est
tenu du 14 au 16 janvier 2015 à Dakar. Ce, pour
en tirer le meilleur parti. Et satisfaire les besoins
nutritifs de la plante par le procédé du mélange
pour améliorer la productivité et les investissements. Ce qui traduit la préoccupation partagée
par les producteurs, les techniciens et les décideurs, d’asseoir un développement économique
et social de l’agriculture, basée sur une augmentation des productions agricoles. Ce qui va contribuer à la relance du secteur confronté à plusieurs
contraintes dont la dégradation des sols et la
baisse conséquente de leur fertilité. Donc de la
baisse de son capital productif.
Il est vrai que le défi est de taille au vu du
faible niveau d’utilisation des engrais dans les
pays en développement, notamment en Afrique
subsaharienne. Zone où le taux d’utilisation de
ces intrants est estimée à environ 10-20 kg/ha
contre 20kg/ en Europe, au Japon et en Chine.
Et les essais et les démonstrations conduits par
les chercheurs à travers le monde ainsi que la
pratique des agriculteurs montrent à suffisance
l’impact de la fumure minérale sur l’accroissement de la productivité des sols et par conséquent de la production agricole.
Siky DIENG
POUR UN CHANGEMENT D’APPROCHE
IMPACT DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR L’ÉLEVAGE
Les décideurs sont invités à une réévaluation de la contribution
réelle des pratiques d’élevage Nord et Sud dans le phénomène
de changements climatiques. Ce à quoi s’emploie le projet « Animal change » qui a tenu, du 12 au 16 janvier 2014, un atelier international au Pôle de recherche de Hann.
La Fao, dans le but de cibler le
système d’élevage le plus économe
en ressources et énergies et le
moins polluant, a jeté son dévolu
sur celui intensif au détriment du
système extensif. Ce, au vu des résultats d’une première évaluation
de l’impact réalisée en 2006 qui
estiment que le bétail émettrait directement plusieurs millions de
tonnes de gaz à effet de serre (Ges:
3131 millions de T de dioxyde de
carbone, 86 millions de T de méthane et protoxyde d’azote). Ce qui
n’est pas négligeable. Cependant,
cette thèse semble être battue en
brèche par certains chercheurs qui
estiment que la dite étude semble
biaisée en ce sens que les études
s’avèrent peu nombreuses au Sud
et donc peu représentatives.
Contrairement aux élevages intensifs bien référencés au Nord.
Toute chose qui les pousse à inviter les décideurs à une réévaluation de la contribution réelle des
pratiques d’élevage Nord et Sud
dans le phénomène de changements climatiques. Ce à quoi s’emploie le projet « Animal change »
financé par l’Union européenne
dans le cadre de l’étude des relations bilatérales entre production
animale et changements climatiques. Sous ce rapport, la contribution de l’élevage dans l’émission
de gaz à effet de serre, la vulnérabilité du bétail face aux changements climatiques, ses capacités
d’adaptation et le développement
de nouvelles technologies permettant d’atténuer la production de
Ges constituent les principales priorités dudit programme.
Selon le Directeur général de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) qui s’exprimait à la cérémonie d’ouverture de l’atelier
international sur « l’adaptation des
systèmes d’élevage aux changements climatiques » qui s’est déroulé du 12 au 16 janvier 2014 au
Pôle de recherche de Hann, il s’agit,
au sortir de cette formation, de pro-
poser une ou des solutions contre
les effets néfastes des changements
climatiques sur la productivité des
animaux d’élevage. Surtout en cette
période où les débats portent de
plus en plus sur l’origine anthropique du changement climatique
et les meilleures réponses à apporter notamment dans les zones
d’élevage extensif.
Pour le Docteur Alioune Fall, la finalité du projet vise à fournir aux
gouvernements, écologues et professionnels de l’élevage des informations sur l’évolution des chan-
gements climatiques et de la production sur la base de simulations
issues des modèles prédictifs élaborés à différentes échelles. Dans
les pays partenaires tels que le Brésil, la Tunisie, Le Sénégal, l’Afrique
du Sud, le Kenya et la Nouvelle Zélande. Une approche qui permet
de couvrir une diversité de climats
et de systèmes d’élevage large. Répondant parfaitement à l’enjeu global que représente les émissions
de Ges et la réponse de la production animale.
Siky DIENG
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A CTUALITES
OUVERTURE DU MUSÉE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR
POUR PERPÉTUER L’IMAGE
DU PRÉSIDENT- POÈTE
Suite à l’ouverture au public du musée
Léopold Sédar SENGHOR, une visite de
presse guidée de ce lieu mythique a été
organisée ce mercredi.
La résidence du premier Président de la
République du Sénégal, aujourd’hui une
propriété de l’Etat, est entière rénovée,
«grâce à la diligence du Chef de l’Etat
Macky Sall», par la grande société Eiffage.
Suivant les explications du Conseiller Technique et conservateur, Mme Mbengue Marième
Ndoye a fait comprendre que dans ce musée
lieu de mémoire qui porte le nom du Présidentpoète on trouve des articles qui symbolisent
ses multiples facettes de sérère, «enfant du terroir, homme d’Etat de haut lignage, créateur
prodigieux, théoricien hors pair de l’enracinement et de l’ouverture», pour le plus grand bénéfice des générations actuelles et futures.
Des travaux d’extension ont permis d’ouvrir
des salles d’expositions thématiques portant
sur les relations de SENGHOR avec les artistes,
les écrivains, les peuples, son peuple, «avec le
monde». Selon Mme Mbengue, la diaspora
noire, les différents arts exercés au Sénégal,
dont SENGHOR aura été mécène, tel le théâtre,
la peinture, la tapisserie, la sculpture, ont leur
place. Une vidéothèque, une bibliothèque, un
forum, une salle de conférence permettront les
échanges avec un large public.
Le fond muséal constitué par les actuelles collections et la très belle exposition offerte par
feu Samba BA à l’Etat du Sénégal est enrichi
par des acquisitions, des prêts des différents
musées, des échanges avec les institutions partenaires.
Au cours de l’entretien avec les journalistes, le Conseiller Technique du
Président Macky SALL et conservateur
du Musée, Mme Mbengue, a remercié
sincèrement Mr Gérard Sénac, Pdg d’Eiffage Sénégal, représenté ici par Mme
Diop Léna Keïta, «pour l’excellente réfection et les travaux divers entrepris
pour la restauration de la maison du
poète».
Il faut rappeler que le 30 novembre
2014, lors du Sommet de la francophonie, les présidents Macky Sall et François
Hollande, en présence du président
Abdou Diouf, ont inauguré
la Maison Léopold Sédar
Senghor, sise à Fann, 2
Rue Leo Frobenius x Corniche, érigée en Musée et
rénovée par Eiffage. Poète
du Royaume d’Enfance,
chantre infatigable de la
symbiose des cœurs et
des esprits, théoricien fécond de la Négritude et
de la Francophonie, académicien, professeur et
créateur de l’Etat moderne du Sénégal, Léopold Sédar SENGHOR a
mérité de la Nation, de l’Afrique, et du Monde.
Et, un ami de feu Philippes Senghor fils- ‘’bien
aimé’’ du président qui travaille dans cette maison, ‘’Les dents de la Mer’’, depuis sa construction
en 1978, Mr Barthélémy Sarr révèlera que ‘’Sédar’’
signifie en sérère, celui qui ne connaitra pas la
honte. «C’est un euphémisme que de dire que
le fils de Gnilane Bahkoum d’ascendance peulh
et de Diogoye n’apporta pas la honte à sa nation.
Loin s’en faut!», a ajouté Mr Sarr qui détient toujours les clés de cette maison.
L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015
DECLARATION
DE LA SOCIETE
CIVILE SENEGALAISE
A L’ISSUE DE
L’ATELIER
DE PARTAGE
DES TRAVAUX
DE LA CNRI
A l’initiative du Président de la République Monsieur Macky SALL, la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI) a été instituée. Cette
décision s’inscrit en droite ligne d’une
pressente « commande citoyenne » à la
suite des épreuves subies par les institutions de la République du Sénégal.
A l‘issue d’un processus dont la qualité
n’est plus à démontrer, tant ses caractères
inclusif et participatif ont été effectifs et
remarquables, un Rapport contenant plusieurs propositions allant dans le sens
de réformes en profondeur des institutions a été remis au Président de la République. Il convient saluer la rigueur de
la méthodologie qui a présidé à la finalisation de ce rapport dont les recommandations sont le fruit de consensus
forts, nouées avec les populations consultées.
En l’état actuel des choses, il appartient
à la société civile, espace d’interactions
se structurant hors du champ de l’Etat
mais prenant en compte les aspirations
des populations, de jouer sa partition.
Elle a aujourd’hui un devoir historique
de vulgarisation des dispositions contenues dans le rapport et l’avant-projet de
constitution afin de permettre à la population de s’en approprier et de les assumer pleinement.
Une bonne constitution étant le produit
des aspirations du peuple, la société civile
sénégalaise propose que toutes les
conclusions ayant fait l’objet de consensus forts soient consacrées. Au surplus,
elle considère les recommandations de
la CNRI et leur degré d’application comme
des indicateurs de rupture.
La société civile sénégalaise insiste donc
sur la nécessité de mettre en œuvre
toutes les propositions de réformes
consensuelles inscrites dans lesdites
conclusions. Elle recommande la mise en
place d’un comité de suivi pour la vulgarisation et la mise en œuvre des pertinentes recommandations de la CNRI.
La société civile s’engage à :
- Faire connaitre le contenu de l’avant
projet de constitution,
- Organiser des échanges sur les réformes
de la gouvernance,
- Se mobilier comme sentinelle de la démocratie.
Fait à Dakar le 14 Janvier 2015.
Les acteurs de la société
civile sénégalaise.