Numero 29 - L`Espace Info
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OUVERTURE DU MUSÉE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR GÉRARD SENAC ET EIFFAGE SÉNÉGAL REMERCIÉS PAR LA DIRECTRICE DU MUSÉE PAGE 8 J O U R N A L D ’ I N F O R M AT I O N S G É N É R A L E S Email : [email protected]• ISSN N° 2337-1919 • N° 29 du 07 février 2015 COLONEL DEMBA MAMADOU BÂ, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AGENCE NATIONALE DES ECO-VILLAGES (ANEV) « ON EST EN TRAIN DE CHANGERLE MONDE RURAL, SANS TAMBOURS, NI TROMPETTES » ACCÈS ET CONTRÔLE DES TERRES PAR LES FEMMES LA FAFS ENGAGE LA BATAILLE DE LA RÉHABILITATION PAGE 2 PAGES 3-6 RENFORCEMENT DE LA PRODUCTIVITÉ AGRICOLE TIRER LE MEILLEUR PARTI PAGE 7 DES ENGRAIS PAS CHARLIE NI BOKOKHARAM LE ROTARY CLUB S’ENGAGE À SERVIR DANS LA VÉRITÉ PAGE 6 2 A CTUALITES L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015 ACCÈS ET CONTRÔLE DES TERRES PAR LES FEMMES LA FAFS ENGAGE LA BATAILLE DE LA RÉHABILITATION La femme sénégalaise doit être réhabilitée dans l’accès et le contrôle des terres. Ce qui contribuera largement à la lutte contre la féminisation de la pauvreté, surtout en milieu rural. En ce sens, la Fédération des Associations féminines du Sénégal (Fafs) retrousse le pagne et ne compte baisser la garde sous aucun prétexte. La Fédération des Associations féminines du Sénégal (Fafs) va en guerre contre la féminisation de la pauvreté au Sénégal, surtout dans son milieu rural. Mais aussi, à la non-jouissance des droits socioéconomiques des femmes du fait des pesanteurs socioculturelles. Ce qui, de l’avis de sa présidente, passe par le contrôle et l’accès des terres par la gent féminine. Madame Ndouck Lindor Mbaye s’exprimait ainsi, le 20 décembre 2014, lors de la cérémonie d’ouverture du Forum des femmes rurales leaders. Rencontre organisée avec l’appui de l’Onu femmes comme partenaire stratégique et financier. Pour elle, la tenue de ce forum relève de la nécessité de questionner la problématique de l’accès et le contrôle des terres par les femmes notamment dans le cadre de l’acte 3 de la Décentralisation et de la réforme foncière. Ce, en établissant un lien avec la mise en œuvre du Programme Sénégal émergent et la promotion de leur leadership politique notamment au sein des instances locales. D’où la pertinence de ne pas limiter cette rencontre à une sorte de messe pour les femmes. « Les résultats de ses travaux doivent irriguer et enrichir l’action collective au niveau des organisations de femmes afin de développer un cadre de réforme stratégique et des pistes de plaidoyer à étendre au niveau local et national avec un agenda commun », conseille-t-elle. Surtout dans un contexte de responsabilisation de plus en plus accrue des femmes dans les ménages. Une tendance confirmée par les statistiques de la Stratégie nationale pour l’égalité et l’équité de genre 2015 au Sénégal qui révèlent que cette frange, 52% de la population nationale, supporte 90% des charges domestiques et effectue 70% des travaux agricoles. Participant, de ce fait, à la sécurité alimentaire. Une vitale contribution qui, regrette Mme Mbaye, reste largement méconnue du grand public. Pis, en plus de la faiblesse de leur statut, beaucoup de femmes ignorent l’existence des lois qui pourraient leur permettre de faire valoir leurs droits. Droits que leur procure un cadre juridique né de la réforme constitutionnelle et des législations adoptées pour garantir l’égalité des droits des hommes et des femmes en matière de tenure foncière. Notamment dans l’article 15 de la constitution de 2001 qui garantit aussi bien à l’homme qu’à la femme le droit à la propriété. Et quand elles les connaissent, n’osent pas remettre en cause les règles sociales et coutumières, en particulier celles régissant les rapports entre hommes et femmes. Autant de facteurs qui concourent à la féminisation de la pauvreté surtout en milieu rural, et à la nonjouissance des droits socio-économiques des femmes du fait des pesanteurs socioculturelles. Khalil Gaye 1er SALON NATIONAL DES MÉTIERS ET DE L’ORIENTATION (FUTURIBLE) UN BOUQUET DE COMPÉTENCES À LA JEUNESSE SÉNÉGALAISE Offrir un bouquet de compétences à la jeunesse sénégalaise. C’est l’objectif de Futurible qui a tenu son 1er salon national des métiers et de l’orientation. La Directrice des Cours Sainte Marie de Hann, par ailleurs, présidente de Futurible, invite ainsi les élèves et étudiants à conduire la barque de leur futur dans la meilleure direction. A devenir libres de leurs choix. « Choisir un métier et une formation, c’est à conduire la barque de leur futur dans la meilse mettre en projet d’avenir ». Ces propos de leure direction. A devenir libres de leurs choix. Marie-Hélène Cuenot, à la cérémonie d’ouver- A ne pas trop dépendre des modes, des parture du 1er Salon national des métiers et de cours faciles, ou des seuls aspects lucratifs. l’orientation (Futurible), en disent long sur la Sur les raisons de la tenue de ce salon, la Divolonté de leur association à but non lucratif, rectrice des Cours Sainte Marie de Hann révèle de doter les jeunes élèves et étudiants séné- qu’elles découlent d’une analyse fine de la flogalais d’un avenir des plus radieux. D’offrir à raison des mini-salons à Dakar. Un phénomène la jeunesse de ce pays, « un bouquet de com- qui, de son avis, leur a permis de constater pétences pour son émergence ». Un objectif que si certains s’inscrivent dans une dynamique qui reste le seul combat qui vaille pour l’asso- d’aide au choix des étudiants, d’autres par ciation « Futurible », mot valise fait du rappro- contre, sont essentiellement des propositions chement de Futur et possible, crée par un jé- marchandes qui risquent, si on n’y prend garde, suite au 16e siècle. Surtout dans le contexte de compromettre la démarche qualité dont ils du Sénégal émergent, véritable leitmotiv des se sentent coresponsables. En ce sens qu’ils pouvoirs publics. Mais aussi, dans monde de souhaitent leur offrir un environnement édudéfis et de concurrence. La Directrice des Cours catif dynamique leur permettant de puiser en Sainte Marie de Hann, par ailleurs, présidente eux-mêmes la motivation et la force de dévede Futurible, invite ainsi les élèves et étudiants lopper leurs compétences. Ainsi, invite-t-elle les chefs d’entreprise qui ont travaillé et cherché pour ne pas faire de la relation formation-emploi un simple jeu statistique de profils de postes, à comprendre cette relation dans une dynamique coopérative d’insertion et d’ouverture à de nouvelles formes de travail. Khalil Guèye A CTUALITES L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015 3 COLONEL DEMBA MAMADOU BÂ, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’AGENCE NATIONALE DES ECO-VILLAGES (ANEV) « ON EST EN TRAIN DE CHANGERLE MONDE RURAL, SANS TAMBOURS, NI TROMPETTES » Sans tambours, ni trompettes, l’Agence nationale des Eco-villages est en train de révolutionner le monde rural. Avec plus de 200 éco-villages implantés à travers le pays, le Colonel Demba Mamadou Bâ et son équipe ont déjà semé la bonne graine à telle enseigne que des pays africains s’empressent de s’approprier ce concept des Eco-villages adossé sur la lutte contre la pauvreté et la préservation de la diversité biologique. Pouvez-vous nous faire la présentaxtion de l’Agence nationale des éco-villages ? Les éco-villages sont un concept nouveau. Un concept émergent qui s’inscrit dans le cadre du développement durable. Il y a de nouvelles technologies, une demande sociale croissante, une forte pression exercée sur les ressources naturelles. D’une manière globale, l’humanité doit prendre conscience de la nécessité absolue de gestion durable des écosystèmes pour sa subsistance. Or le constat général est qu’aujourd’hui, il y a une forte pression sur les ressources naturelles. Nous n’avons que cette planète que nous devons léguer à nos héritiers. Dès lors, il nous appartient, qu’on soit Sénégalais, Maliens, Malgaches ou Australiens, de porter le même regard sur la une gestion durable de nos ressources. C’est la seule voie pour sauver l’humanité. Tout cela traduit toute la dynamique, tout le concept nouveau qui est en train d’émerger, que sont les éco-villages. Et à ce niveau, il faudrait rendre à César ce qui lui appartient, l’Etat du Sénégal a repris ce concept qui était encore détenu par la société civile mondiale parce que la genèse c’est le réseau mondial des écovillages (GEN - Traduisez Global Ecovillages Network-) qui développe ce concept, depuis 1992 suite à la Conférence de Rio. Mais c’est pour la première fois, à travers le monde, que ce concept soit repris par un Etat, en l occurence le Sénégal qui en a fait d’abord un Ministère ensuite une agence nationale l’intégrant comme préoccupation majeure dans sa politique de développement durable. C’est la raison pour laquelle le GEN a voulu rendre hommage à notre pays en lui faisant abriter le 1er sommet mondial des Ecovillage du 10 au 14 décembre 2014. La communauté internationale a voulu ainsi témoigner au Sénégal ses efforts déployés pour le développementet la promotion des écovillages. En définitive, retenons que les écovillages, au Sénégal, tel que nous le concevons, c’est pour d’abord assurer la sécurité alimentaire, lutter contre la pauvreté, œuvrer pour la préservation de la diversité biologique, lutter contre les effets adverses des changements climatiques, bref le développement humain durable. Et de manière globale, l’ANEV y travaille en étroite collaboration avec le secteur privé local, national et international. Quelle a été le moment fort de ce sommet ? Avec la tenue de ce sommet, nous avons pu montrer à la face du monde qu’au-delà d’un simple concept théorique, que nous sommes concrets parce que nous avons montré à ces 42 pays participants à ce congrès ce que le Sénégal est en train de faire de manière concrète, visible et palpable sur terrain. Nous avons organisé des visites de terrain dans les ecovillages qui ont impressionné nos hôtes. Pour en arriver là nous déroulons un Programme national qui a été partagé et validé par l’ensemble des acteurs potentiels et par le ministère de l’Environnement et du développement durable en mai 2013. 4 Et je suis heureux que ce programme soit partagé avec les participants à ce sommet qui l’ont repris pour le disséminer à travers le monde, même par ailleurs s’il reste encore une œuvre humaine donc encore perfectible. Pour le dérouler, nous avons mis en place une stratégie nationale qui fait qu’aujourd’hui, il peut être recensé plus de 200 Eco-villages à l’échelle du pays. Et notre objectif, compte tenu de la mission qui nous a été assignée, a clairement été rappelée par le Premier ministre dans son discours lors de l’ouverture du sommet en invitant les acteurs à vulgariser et à développer pour atteindre 500 éco-villages avant 2017. Et nous savons que c’est possible au vu des potentialités que nous avons. Mais aussi avec l’ambition et la volonté, en sus des réseaux et des populations qui viennent vers nous, je reste persuadé qu’à l’horizon 2017, nous pouvons dépasser la barre des 500 éco-villages. Dans le cadre de vos activités, comment pouvez-vous contribuer à l’autosuffisance alimentaire au Sénégal ? Dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE), Monsieure le Président de la République a, lors de sa visite dans la vallée, une fois de A CTUALITES plus exhorté les Sénégalais à consommer ce que nous produisons pour atteindre l’autosuffisance alimentaire. Les éco-villages ne sont pas en reste. Partout dans nos écovillages, nous développons des activités de productions agrosylvopastorales avec les populations à travers le maraichage, l’arboriculture fruitière, la conservation des espèces menacées surtout celles médicinales, je veux parler des périmètres écologiques. Partout dans nos éco-villages, il y a aussi d’importants programmes avicoles avec, à côté des pintades locales, mais également celles qui viennent du Brésil du Burkina Faso, des moutons de la race "ladoum" y sont également introduits pour améliorer la race locale. Au-delà, nous développons l’apiculture avec la mise en place de ruches apicoles qui, hormis la production de miel, permettent entre autre de conserver la forêt dans la mesure où les populations qui bénéficient de ces ruches font tout pour les protéger des feux de brousse préservant du coup la forêt. C’est donc une manière aussi de lutter contre les feux de brousse. Et cette activité est aussi appuyée par la mise en place de petites unités de transformations du miel. Dans le cadre de la production du riz, nous sommes en rapport avec le Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural qui nous approvisionne en semences certifiées que nous mettons à la disposition des populations, les aidant ainsi à emblaver d’importantes superficies. Dans tous les cas, c’est un « input non négligeable » pour répondre à l’appel du Chef de l’Etat. Dans le domaine de la boulangerie et de la pâtisserie , nous avons, en collaboration avec le Programme national de Biogaz (PNBSN) dont nous saluons ici la disponibilité du Coordonnateur national M Sylla, mis en place des bio-digesteurs couplés avec des fours métalliques qu’un inventeur sénégalais Mr Diaby a bien voulu mettre à notre disposition. Ces fours modèles sont actuellement mis à la disposition des populations qui produisent du pains, des gâteaux, entre autres. Le biodigestat effluent produit par ces biodigesteurs, est un engrais organique très puissant qui est utilisé pour enrichir les sols dans les activités agricoles (maraichage, arboriculture, grandes cultures etc.) qui sont développées dans les écovillages, réduisant du coup l’utilisation d’engrais chimique. Par ailleurs, nous mettons aussi en place des réserves naturelles communautaires au profit des populations pour y introduire la faune. Des campements touristiques comme à Lompoul où nous comptons en rapport avec la Direction des Parc Nationaux réintroduire de la faune notamment des oryx et des gazelles dama pour favoriser une bonne remontée biologique . Pour ce qui est du reboisement d’importantes réalisations sont effectuées contribuant ainsi à l’effort de séquestration de carbone dans le cadre de la lutte contre les effets adverses des changements climatiques. Ces activités de plantations d’arbres se prolongent jusque dans les maisons à travers la généralisation dans les écovillages de la plantation d’arbres fruitiers dans les concessions. C’est vous dire que c’est une approche multidimensionnelle et multisectorielle que nous développons à travers les éco-villages. Quelle est l’articulation qu’il faut faire entre l’Agence nationale des éco-villages et le service des Eaux et forêts, surtout en rapport avec la dégradation des sols ? Je suis ingénieur des Eaux et Forêts, par ailleurs Conservateur des parcs nationaux. Donc je suis bien placé pour vous dire qu’il n y a pas L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015 de dichotomie entre les éco-villages et la Direction des Eaux et Forêts ou pratiquement toutes les autres direction du Ministère de l’Environnement et du Développement durable. Au-delà de notre contribution à la régénération des sols, nous luttons aussi pour la reconstitution et la relocalisation de plusieurs espèces qui sont actuellement menacées de disparation. Retenez que le Sénégal n’est pas un pays pollueur. Demain à l’aune des résultats, il faut que le Sénégal puisse présenter ce qu’il a fait pour l’humanité, en termes de préservation de la biodiversité, son apport en termes de lutte contre les changements climatiques. Ce n’est pas pour rien que notre pays a adhéré aux conventions internationales. Avez-vous les moyens financiers de votre politique ? Je disais tantôt que nous avons l’ambition, la volonté, les ressources humaines de qualité malheureusement, il nous faut faire preuve d’intelligence pour aller chercher les fonds auprès des partenaires techniques et financiers . Aujourd’hui, certes l’Etat a mis à notre disposition des moyens financiers, mais il faut reconnaître que, malgré les efforts du Ministre de l’Environnement et du Développement durable, ils restent limités au vu de l’ampleur des missions assignèes. Quelle stratégie allez-vous développer pour contourner cet obstacle ? Notre stratégie est très simple. Elle consiste à aller en synergie avec des partenaires. J’ai parlé tantôt de Programme national de biogaz qui est entrain de dérouler son programme à travers tout le pays. Nous sommes par conséquent tenus, dans le cadre de notre mission, de mettre en place ces biodigesteurs. On est donc en train de travailler en étroite collaboration. On va vers les partenaires techniques et financiers avec des projets comme c’est le cas avec les deux importants projets déroulés au sein de l’ANEV et qui sont nos bras séculiers qui sont entrain de booster le programme pour atteindre les objectifs. C’est d’abord le projet PNUD/FEM qui est présent depuis 3 ans avec un financement assez consistant qui permet de nous accompagner dans nos activités. A côté, il y a la JICA qui nous accompagne depuis deux ans en intervenant dans les 3 régions tests que sont Louga, Fatick et Thiès avec un montant assez substantiel. Récemment, nous avons pu ac- A CTUALITES L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015 quérir, à travers le ministère, des fonds nordiques. Il s’agit d’ un projet qui va bientôt démarrer et qui est circonscrit dans la commune Bandafassi dans région de Kédougou. Il est déroulé au profit des minorités ethniques mais aussi, pour préserver les écosystèmes fragilisés , les populations de chimpanzés fortement menacées, faire en sorte que les fermes puissent se développer à travers des périmètres écologiques mais aussi des activités de valorisation par la transformation des produits forestiers non ligneux. La promotion de l’énergie solaire est également l’une des composantes fondamentales de notre programme. Là, nous travaillons en étroite collaboration avec l’ANER du ministère de l’Energie pour développer l’énergie solaire dans tous les éco-villages. Et l’une de nos plus grandes satisfactions réside dans l’amélioration des résultats scolaires dans tous les éco-villages où nous avons installé l’énergie solaire. Je prends l’exemple de Kack, un village peulh dans le Ranérou Ferlo, où les populations se déplaçaient quotidiennement au gré des changements saisonniers. On est en train de changer le monde rural, sans tambours, ni trompettes en droite ligne des recommandations du chef de l’Etat. C’est important et pertinent et je crois que c’est comme ça qu’il faudrait faire pour fixer les jeunes dans les terroirs etc. Mais ne faut-il mener des actions allant dans le sens de la pérennisation de vos acquis ? Effectivement, nous veillons au suivi et à la pérennisation des acquis des éco-villages. Une autre activité importante dans le programme, c’est l’éducation environnementale, il faut œuvrer pour un changement de comportement et des mentalités. C’est la raison pour la quelle nous mettons l’accent sur les cybercases avec l’installation d’ordinateurs solaires au niveau des éco-villages pour for- 5 mer les jeunes et réduire la fracture numérique. Aussi, nous formons les enseignants dans la préservation de l’environnement pour qu’ils maîtrisent mieux tous les aspects environnementaux liés à l’écovillage, aux énergies renouvelables, à la préservation de la diversité biologique, etc. Nous travaillons également pour intégrer l’alphabétisation des langues locales dans nos activités pour le bénéfice des populations. Et au-delà, nous organisons des sessions de renforcement de capacités opérationnelles au bénéfice des femmes comme aux ecovillages de Mbam et Thiasky, Ndick, etc….. C’est dire qu’on crée aussi beaucoup d’emplois au niveau des écovillages, à travers les boulangeries, les unités de productions, les couveuses que mettons en place et accompagnons. Autant d’actions qui ont séduit des pays africains qui tapent à la porte de l’agence pour se rensei- gner sur les modalités pour s’approprier ce concept et tenter de le développer chez eux. Je veux citer le Tchad, la RDC, le Mali, la Mauritanie. Quels sont vos rapports avec la Fondation Aidara Cherif ? Permettez-moi d’abord de saluer respectueusement la Fondation Aidara Cherif qui est un partenaire important et qui a très tôt compris le concept et qui est venu vers nous à travers le Réseau panafricain des écovillages (GEN Afrique) que le Sénégal préside à travers la personne du Dr Ousmane Aly Pam . La Fondation veut travailler avec l’Etat et c’est une bonne approche que de vouloir travailler avec l’Etat pour la matérialisation du concept des éco-villages. C’est un partenaire pour que nous respectons et qui fournit de véritables efforts pour atteindre cet objectif commun à nous tous. Propos recueillis par Siky DIENG PROJET ECOVILLAGE A MASSARINKO, UNE MINI-CENTRALE SOLAIRE CHANGE LE QUOTIDIEN DES POPULATIONS L’accès à l’électricité a révolutionné le mode de vie des populations de Massarinko, un village isolé du Niombato. Un bel exemple de ce qu’est le projet écovillage. Massarinko est un exemple dans la mise en œuvre du projet pilote écovillage. Grâce à un financement de 40 millions de FCfa (29 millions du partenaire privé, Station Energy, 10 millions du Système des Nations Unies et de l’Agence des écovillages et un million des populations), le village dispose désormais d’une centrale solaire. D’une puissance de 4,5 KW, avec dix-huit panneaux solaires, la centrale permet aux habitants du village d’avoir accès à l’énergie propre. L’objectif est de lutter contre la pauvreté et le changement climatique tout en améliorant les conditions de vie des populations. « Cette centrale a révolutionné notre mode de vie. Auparavant, il nous fallait aller jusqu’à Karang, situé à une dizaine de kilomètres, pour recharger nos téléphones portables ou acheter de la glace. Aujourd’hui, nous avons accès à tous ces services sur place », explique, avec fierté, Babacar Ndour, le gérant de la station Energy de Massarinko. En outre, ajoute-t-il, « nous avons maintenant de l’éclairage domestique grâce à des batteries que nous louons aux habitants du village ; nous avons aussi un téléviseur qui nous permet de savoir ce qui se passe dans le reste du monde ». Les habitants du village peuvent ainsi venir y suivre des films ou des matchs de football moyennant une petite somme. Comme au cinéma. Les revenus issus de la location des batteries et des droits d’entrée à la « télé-cinéma » avoisinent les 100 000 FCfa par mois, révèle Babou Ndour. Par ailleurs, treize ménages du village disposent maintenant de bio-digesteurs alimentés avec de la bouse de vache fermentée pour la cuisson. Ce qui allège la corvée des femmes. « Ce bio-digesteur m’a beaucoup soulagé dans la corvée quotidienne. Désormais, je peux préparer mon repas en une heure et je ne suis plus obligée d’aller ramasser du bois mort dans la forêt », se réjouit Absa Dieng, visiblement reconnaissante. Dorénavant, sa cuisine est équipée de trois fourneaux qui lui reviennent à 5 000 FCfa à raison de 1 000 FCfa le mois. « Avec l’accès à l’électricité, nous pouvons conserver du poisson frais ainsi que des légumes », renchérit Fatou Sarr, la trésorière du groupement des femmes du village. Le dernier volet du projet concerne l’aménagement d’une cuvette de 11 hectares pour la riziculture. Ce qui, là aussi, a permis d’augmenter considérablement les rendements et les revenus des populations. Source : Lesoleil 6 PAS CHARLIE NI BOKOKHARAM A CTUALITES L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015 LE ROTARY CLUB S’ENGAGE À SERVIR DANS LA VÉRITÉ, DANS LA LOYAUTÉ, POUR LE BIEN DE TOUS Pour bien démarrer cette année 2015, le Rotary Club a organisé une soirée de Gala récemment à Dakar, sous la présidence d’honneur de Mr Martin OUEDRAOGO, Gouverneur 2014-2015 du District 9101 (10 pays de l’Afrique de l’Ouest) et de Mme Eva Marie Coll Seck, ministre de la Santé et de l’Action sociale du Sénégal. Le président Bassirou DIOP a indiqué que les bénéfices générés lors de ce Gala serviront à financer les actions classiques pour l’exercice 2014-2015 et celles de grande envergure réalisées en partenariat avec la Fondation Rotary International qui ne peut être comparée ni à Charlie hebdo ni à Bokokharam. Il s’agit, pour les dirigeants de cette association internationale, de mettre l’accent sur la prévention contre la poliomyélite avec la mise en place d’une plateforme multifonctionnelle à Keur Moda. Elle vise l’amélioration des conditions de vie des femmes d’un groupement de sept villages (1 700 habitants environ) par la fourniture gratuite d’équipements et de matériels de traitement des céréales locales (décortiqueuse, pileuse, broyeuse et de presseuse pour la production d’huile d’arachide). Le président Bassirou DIOP a souligné que le Rotary Club Dakar Millenium entend contribuer à la réalisation de ses objectifs pour cette année 2015 et à faire rayonner le Rotary. C’est pourquoi, il a remercié chaleureusement les membres PIKINE pour leur engagement à Servir dans la vérité, dans la loyauté, dans les relations amicales, pour le bien de tous. «C’est dans le service que réside la bénédiction», dirait- il. Depuis sa création en 2000, le Rotary Club Dakar Millenium a réalisé plusieurs actions dont, notamment, un appui aux populations de Yeumbeul (banlieue de Dakar) : équipement d’un cabinet dentaire, équipement école, salle informatique, distribution de prix aux meilleurs élèves, mise en place d’une savonnerie pour un groupement de femmes, don de moustiquaires. Il faut noter, entre autres réalisations du Rotary Club Dakar Millénium, la construction de puits dans 5 villages de la Communauté rurale de Fissel Mbadane (Département de Mbour), un don d’un endoscope au centre de santé de Mbour, un équipement de la bibliothèque du Centre socio-culturel de Ngor (Dakar), des consultations médicales gratuites à Medina Sabakh, etc. Chaque année, cette ancienne structure de la société civile mène une action « Noël pour tous », avec l’organisation d’un arbre de Noël au bénéfice d’enfants défavorisés ou handicapés. Il y a eu également, chaque année, un don de produits alimentaires à la Pouponnière de Mbour. Le président Diop a fait part de l’installation d’un système d’irrigation pour la diversification et l’intensification des périmètres maraîchers. Le Rotary Club a effectué des consultations médicales gratuites et des dons de moustiquaires imprégnées dans des zones ciblées et qualifiées à risque (Medina Sa- LANCEMENT DE L’OPÉRATION ‘’CAP VERS DES VILLES PROPRES’’ (APS) – Le directeur général de l’entente CADAK-CAR (Communauté des agglomérations de Dakar), Moussa Tine a lancé samedi à Pikine (banlieue de Dakar) l’’opération ‘’Cap vers des villes propres’’, destinée à nettoyer la capitale sénégalaise. ‘’Nous avons décidé de mobiliser tous les 10 de chaque mois nos équipes et du matériel dans le cadre de l’opération Cap vers des villes propres, dans les quatre départements de la capitale (Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque), en vue de rendre propre notre capitale’’ a-t-il notamment indiqué. M. Tine s’exprimait en marge du lancement dans la commune de Pikine Nord de l’opération ‘’Cap vers des villes propres’’. La manifestation s’est déroulée en présence du maire de la ville de Pikine, Abdoulaye Timbo et de nombreux autres élus locaux. Selon le directeur général de l’Entente CADAK-CAR, cette opération vise à enlever les ordures sauvages, mais aussi les ordures déposées dans certains endroits par des charretiers. Il a cependant soutenu que ''la propreté correcte de la capitale dépendra de l’apport de tous les citoyens qui doivent, selon lui, prendre leurs responsabilités dans la gestion de leur environnement''. ‘’Pour cela, il nous faut un changement de comportement. Nous comptons parler aux populations, mener une sensibilisation pour arriver à notre objectif’’ a ajouté M. Tine. Pour sa part, le maire de la ville de Pikine, Abdoulaye Timbo a fait part de son engagement à accompagner cette opération, une initiative qu’il a fortement saluée.‘’Nous ne ferons qu’accompagner cette belle initiative en termes de moyens et sur le plan de la sensibilisation’’, a soutenu M. Timbo. bakh etc.). Ainsi, Mr Diop a rappelé que cette Association Internationale, dont le siège se trouve aux Etats Unis, est une organisation apolitique qui encourage l’éthique, le civisme et le professionnalisme. Leur devise est « servir d’abord ». Avec plus de 34 462 clubs, présents dans près de 200 pays et régions géographiques, l'ensemble des clubs Rotary compte actuellement plus de 1 250 000 membres, avec 9 clubs au Sénégal. Abdou Ndiaye TAMBACOUNDA : UNE ONG LANCE UN PROJET DE PRÉVENTION DE LA FIÈVRE EBOLA (APS) - Le Centre d’énergie solaire, d’hygiène et de formation professionnelle (CESHFP), une ONG fondée par le Cercle des amis de Tambacounda, a "officiellement" lancé samedi un projet dédié à la prévention de la fièvre Ebola. Cette initiative concernant la commune de Tambacounda dans un premier temps sera ensuite déroulé dans les zones rurales, selon Saliou Diallo, un stagiaire au CESHFP. "Ce projet va soutenir (…) les efforts de l’Etat et des autorités dans le domaine de la santé, pour protéger les populations contre toute sorte de maladie infectieuse, notamment le virus Ebola", a-t-il expliqué lors de la cérémonie de lancement de l’initiative. Plusieurs notables, dont le chef du quartier Saré Guilél, Mamadou Bâ, l’imam Malick Wilane, et l’infirmier chef du poste de santé de ce quartier, Amadou Doucouré, étaient présents à la cérémonie. Le CESHFP, créé par le Cercle des amis de Tambacounda, est basé en Allemagne, selon ses responsables. Il va dérouler des activités de sensibilisation sur la fièvre Ebola, en s’appuyant sur 24 agents appelés "relais" et 12 superviseurs, selon Saliou Diallo, qui assure la coordination du projet. Il annonce que des masques, des gants, d’autres outils de protection de cette maladie et deux motos seront prochainement mis à la disposition de ces agents. A CTUALITES L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015 7 RENFORCEMENT DE LA PRODUCTIVITÉ AGRICOLE TIRER LE MEILLEUR PARTI DES ENGRAIS Pour tirer le meilleur parti des engrais, le gouvernement du Sénégal ne compte lésiner sur les moyens. Toutes les dispositions qui s’imposent seront prises pour que les textes réglementaires communautaires en matière de contrôle de la qualité de ces intrants soit connus de tous les acteurs et appliqués avec la rigueur requise. Ce qui est pour satisfaire les besoins nutritifs de la plante par le procédé du mélange pour améliorer la productivité et les investissements. Le gouvernement du Sénégal est bien conscient du rôle central de l’engrais dans la croissance de la productivité agricole et l’atteinte des objectifs fixés par le Programme de renforcement et d’accélération de la cadence de l’agriculture sénégalaise (Pracas). Ce volet agricole du Plan Sénégal émergent a mis au centre de ses préoccupations l’accès aux engrais par les producteurs les plus faibles. Sous ce rapport, toutes les dispositions qui s’imposent seront prises pour que les textes réglementaires communautaires en matière de contrôle de la qualité des engrais soit connus des acteurs et appliqués avec la rigueur requise. C’est l’engagement pris par le ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural au terme du Forum des parties prenantes de la filière engrais en Afrique de l’ouest qui s’est tenu du 14 au 16 janvier 2015 à Dakar. Ce, pour en tirer le meilleur parti. Et satisfaire les besoins nutritifs de la plante par le procédé du mélange pour améliorer la productivité et les investissements. Ce qui traduit la préoccupation partagée par les producteurs, les techniciens et les décideurs, d’asseoir un développement économique et social de l’agriculture, basée sur une augmentation des productions agricoles. Ce qui va contribuer à la relance du secteur confronté à plusieurs contraintes dont la dégradation des sols et la baisse conséquente de leur fertilité. Donc de la baisse de son capital productif. Il est vrai que le défi est de taille au vu du faible niveau d’utilisation des engrais dans les pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne. Zone où le taux d’utilisation de ces intrants est estimée à environ 10-20 kg/ha contre 20kg/ en Europe, au Japon et en Chine. Et les essais et les démonstrations conduits par les chercheurs à travers le monde ainsi que la pratique des agriculteurs montrent à suffisance l’impact de la fumure minérale sur l’accroissement de la productivité des sols et par conséquent de la production agricole. Siky DIENG POUR UN CHANGEMENT D’APPROCHE IMPACT DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR L’ÉLEVAGE Les décideurs sont invités à une réévaluation de la contribution réelle des pratiques d’élevage Nord et Sud dans le phénomène de changements climatiques. Ce à quoi s’emploie le projet « Animal change » qui a tenu, du 12 au 16 janvier 2014, un atelier international au Pôle de recherche de Hann. La Fao, dans le but de cibler le système d’élevage le plus économe en ressources et énergies et le moins polluant, a jeté son dévolu sur celui intensif au détriment du système extensif. Ce, au vu des résultats d’une première évaluation de l’impact réalisée en 2006 qui estiment que le bétail émettrait directement plusieurs millions de tonnes de gaz à effet de serre (Ges: 3131 millions de T de dioxyde de carbone, 86 millions de T de méthane et protoxyde d’azote). Ce qui n’est pas négligeable. Cependant, cette thèse semble être battue en brèche par certains chercheurs qui estiment que la dite étude semble biaisée en ce sens que les études s’avèrent peu nombreuses au Sud et donc peu représentatives. Contrairement aux élevages intensifs bien référencés au Nord. Toute chose qui les pousse à inviter les décideurs à une réévaluation de la contribution réelle des pratiques d’élevage Nord et Sud dans le phénomène de changements climatiques. Ce à quoi s’emploie le projet « Animal change » financé par l’Union européenne dans le cadre de l’étude des relations bilatérales entre production animale et changements climatiques. Sous ce rapport, la contribution de l’élevage dans l’émission de gaz à effet de serre, la vulnérabilité du bétail face aux changements climatiques, ses capacités d’adaptation et le développement de nouvelles technologies permettant d’atténuer la production de Ges constituent les principales priorités dudit programme. Selon le Directeur général de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (Isra) qui s’exprimait à la cérémonie d’ouverture de l’atelier international sur « l’adaptation des systèmes d’élevage aux changements climatiques » qui s’est déroulé du 12 au 16 janvier 2014 au Pôle de recherche de Hann, il s’agit, au sortir de cette formation, de pro- poser une ou des solutions contre les effets néfastes des changements climatiques sur la productivité des animaux d’élevage. Surtout en cette période où les débats portent de plus en plus sur l’origine anthropique du changement climatique et les meilleures réponses à apporter notamment dans les zones d’élevage extensif. Pour le Docteur Alioune Fall, la finalité du projet vise à fournir aux gouvernements, écologues et professionnels de l’élevage des informations sur l’évolution des chan- gements climatiques et de la production sur la base de simulations issues des modèles prédictifs élaborés à différentes échelles. Dans les pays partenaires tels que le Brésil, la Tunisie, Le Sénégal, l’Afrique du Sud, le Kenya et la Nouvelle Zélande. Une approche qui permet de couvrir une diversité de climats et de systèmes d’élevage large. Répondant parfaitement à l’enjeu global que représente les émissions de Ges et la réponse de la production animale. Siky DIENG 8 A CTUALITES OUVERTURE DU MUSÉE LÉOPOLD SÉDAR SENGHOR POUR PERPÉTUER L’IMAGE DU PRÉSIDENT- POÈTE Suite à l’ouverture au public du musée Léopold Sédar SENGHOR, une visite de presse guidée de ce lieu mythique a été organisée ce mercredi. La résidence du premier Président de la République du Sénégal, aujourd’hui une propriété de l’Etat, est entière rénovée, «grâce à la diligence du Chef de l’Etat Macky Sall», par la grande société Eiffage. Suivant les explications du Conseiller Technique et conservateur, Mme Mbengue Marième Ndoye a fait comprendre que dans ce musée lieu de mémoire qui porte le nom du Présidentpoète on trouve des articles qui symbolisent ses multiples facettes de sérère, «enfant du terroir, homme d’Etat de haut lignage, créateur prodigieux, théoricien hors pair de l’enracinement et de l’ouverture», pour le plus grand bénéfice des générations actuelles et futures. Des travaux d’extension ont permis d’ouvrir des salles d’expositions thématiques portant sur les relations de SENGHOR avec les artistes, les écrivains, les peuples, son peuple, «avec le monde». Selon Mme Mbengue, la diaspora noire, les différents arts exercés au Sénégal, dont SENGHOR aura été mécène, tel le théâtre, la peinture, la tapisserie, la sculpture, ont leur place. Une vidéothèque, une bibliothèque, un forum, une salle de conférence permettront les échanges avec un large public. Le fond muséal constitué par les actuelles collections et la très belle exposition offerte par feu Samba BA à l’Etat du Sénégal est enrichi par des acquisitions, des prêts des différents musées, des échanges avec les institutions partenaires. Au cours de l’entretien avec les journalistes, le Conseiller Technique du Président Macky SALL et conservateur du Musée, Mme Mbengue, a remercié sincèrement Mr Gérard Sénac, Pdg d’Eiffage Sénégal, représenté ici par Mme Diop Léna Keïta, «pour l’excellente réfection et les travaux divers entrepris pour la restauration de la maison du poète». Il faut rappeler que le 30 novembre 2014, lors du Sommet de la francophonie, les présidents Macky Sall et François Hollande, en présence du président Abdou Diouf, ont inauguré la Maison Léopold Sédar Senghor, sise à Fann, 2 Rue Leo Frobenius x Corniche, érigée en Musée et rénovée par Eiffage. Poète du Royaume d’Enfance, chantre infatigable de la symbiose des cœurs et des esprits, théoricien fécond de la Négritude et de la Francophonie, académicien, professeur et créateur de l’Etat moderne du Sénégal, Léopold Sédar SENGHOR a mérité de la Nation, de l’Afrique, et du Monde. Et, un ami de feu Philippes Senghor fils- ‘’bien aimé’’ du président qui travaille dans cette maison, ‘’Les dents de la Mer’’, depuis sa construction en 1978, Mr Barthélémy Sarr révèlera que ‘’Sédar’’ signifie en sérère, celui qui ne connaitra pas la honte. «C’est un euphémisme que de dire que le fils de Gnilane Bahkoum d’ascendance peulh et de Diogoye n’apporta pas la honte à sa nation. Loin s’en faut!», a ajouté Mr Sarr qui détient toujours les clés de cette maison. L’ESPACE N° 29 - 07 FÉVRIER 2015 DECLARATION DE LA SOCIETE CIVILE SENEGALAISE A L’ISSUE DE L’ATELIER DE PARTAGE DES TRAVAUX DE LA CNRI A l’initiative du Président de la République Monsieur Macky SALL, la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI) a été instituée. Cette décision s’inscrit en droite ligne d’une pressente « commande citoyenne » à la suite des épreuves subies par les institutions de la République du Sénégal. A l‘issue d’un processus dont la qualité n’est plus à démontrer, tant ses caractères inclusif et participatif ont été effectifs et remarquables, un Rapport contenant plusieurs propositions allant dans le sens de réformes en profondeur des institutions a été remis au Président de la République. Il convient saluer la rigueur de la méthodologie qui a présidé à la finalisation de ce rapport dont les recommandations sont le fruit de consensus forts, nouées avec les populations consultées. En l’état actuel des choses, il appartient à la société civile, espace d’interactions se structurant hors du champ de l’Etat mais prenant en compte les aspirations des populations, de jouer sa partition. Elle a aujourd’hui un devoir historique de vulgarisation des dispositions contenues dans le rapport et l’avant-projet de constitution afin de permettre à la population de s’en approprier et de les assumer pleinement. Une bonne constitution étant le produit des aspirations du peuple, la société civile sénégalaise propose que toutes les conclusions ayant fait l’objet de consensus forts soient consacrées. Au surplus, elle considère les recommandations de la CNRI et leur degré d’application comme des indicateurs de rupture. La société civile sénégalaise insiste donc sur la nécessité de mettre en œuvre toutes les propositions de réformes consensuelles inscrites dans lesdites conclusions. Elle recommande la mise en place d’un comité de suivi pour la vulgarisation et la mise en œuvre des pertinentes recommandations de la CNRI. La société civile s’engage à : - Faire connaitre le contenu de l’avant projet de constitution, - Organiser des échanges sur les réformes de la gouvernance, - Se mobilier comme sentinelle de la démocratie. Fait à Dakar le 14 Janvier 2015. Les acteurs de la société civile sénégalaise.