Avec Marie, accueillir le don de Dieu
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Avec Marie, accueillir le don de Dieu
Avec Marie, accueillir le don de Dieu LE PERE ANDRE CABES - LOURDES Avec Marie, nous accueillons la grâce de notre naissance. Elle est celle par qui Dieu est venu jusqu'à nous, sa mère devenue la nôtre, comme son Père est aussi le nôtre (Jn 20, 17). Jésus n'est pas venu pour nous léguer une charte, un modèle de comportement, un système de pensée, il est venu nous communiquer une vie, la sienne : nous devenons, en lui et par lui, fils et filles de Dieu, fils et filles de Marie, cette humble créature à qui Dieu partage son privilège d'enfanter selon l'Esprit. Avec elle, nous recevons le Fils de Dieu en notre terre, nous recevons notre naissance en Dieu, la joie de la création nouvelle. Nous naissons nous aussi de l'Esprit et de Marie. Le premier objet de notre émerveillement sera la gratuité du don de Dieu. Regardant Marie, nous sommes invités à entrer dans la folie d'amour de notre Dieu. Nous ne pouvons plus nous regarder nousmêmes. En elle, c'est Dieu, et lui seul, qui agit : ce n'est évidemment pas en vertu de ses mérites préalables qu'elle aurait pu enfanter le fils de Dieu ! Elle est, et elle est seulement, « comblée de grâce ». Dieu seul agit, mais il agit dans la réalité de la vie de ses créatures: il s'adresse, en Marie, à toute la réalité de sa chair et de son cœur ; c'est tout son être qui est mobilisé. Marie est la garante de l'Incarnation, de la rencontre unique de Dieu et de l'humanité dans la chair de ce monde, dans la chair de nos vies, rendue disponible par la foi de son cœur de femme tout offert. Nous découvrons ainsi la réalité de notre Dieu, qui n'est pas une abstraction. « Une abstraction n'a pas besoin de mère », disait Karl Rahner au Cardinal Suenens. Notre Dieu est le partenaire d'une relation d'amour avec notre monde en la personne de Marie. Il est éternellement relation d'amour dans la Trinité sainte. En notre terre, l'Eglise sera ce « peuple qui tire son unité de l'unité du Père et du Fils et de l'EspritSaint1 ». L'Eglise reconnaît en Marie sa mère et son modèle. Le don gratuit de Dieu, la foi du cœur de Marie, l'identité de l'amour qui est Dieu partagé à notre humanité dans l'Eglise, tel est le triple regard que nous pouvons porter maintenant sur le mystère qui nous est confié. Comblée de grâce (Lc 1, 28) Quand l'ange vient à Nazareth à la rencontre d'une jeune fille vierge nommée Marie, il ne l'appelle pas par son nom. Il lui dit : « Réjouis-toi, comblée-de-grâce. » Il la salue d'un nom nouveau qui exprime la réalité de son être le plus profond, si profond qu'il lui échappe à elle-même et qu'elle est « toute bouleversée » à l'écoute d'une telle salutation. Tout, ici, relève de la pure initiative de Dieu. L'évangéliste le fait ressortir par contraste avec l'apparition du même ange Gabriel à Zacharie dans l'endroit le plus sacré du 1 S. Cyprien, Sur la prière du Seigneur 23, cité par le Concile Vatican II dans la Constitution sur l’Eglise Lumen gentium 4. 1 Temple de Jérusalem, à l'heure solennelle du sacrifice du soir. L'ange vient répondre à la prière de ce vieil homme, qui est « juste aux yeux de Dieu » ainsi que sa femme : « ils suivaient, irréprochables, tous les commandements et observances du Seigneur » (Lc 1, 6). Marie, elle, est dans sa maison, on ne dit pas qu'elle ait demandé au Seigneur quoi que ce soit, elle est vierge, parfaitement disponible, corps et âme. Ce n'est pas à la vue de l'ange que Marie est troublée, comme Zacharie, mais elle réagit à la parole qu'elle vient d'entendre, et qui atteste de manière unique : « Le Seigneur est avec toi. » Nous allons bientôt comprendre : Marie est conviée à participer à une œuvre inédite de l'Esprit même de Dieu, une nouvelle création, l'entrée du Fils de Dieu dans la chair de ce monde. Les mots de la salutation, et le trouble de Marie, prennent alors tout leur sens : Marie découvre en sa maison, en son cœur, la présence de Dieu qui, chez elle, est comme chez lui. Son nom n'est plus Marie, mais comblée-de-grâce. Son être est transparent de Dieu. Elle est pur accueil de sa volonté, pure disponibilité à son œuvre d'amour. Elle est, dira-t-elle à Bernadette de Lourdes, l'Immaculée Conception. En effet, s'il y avait eu en elle le moindre doute, la moindre hésitation, la moindre trace de refus, Dieu n'aurait pas pu forcer sa liberté : c'est la seule chose qu'il ne peut pas faire, lui, le Tout-Puissant. Il vient rencontrer en Marie le chef-d'œuvre de sa grâce, le pur reflet de sa lumière, l’écho de son oui éternel. L'Immaculée Conception est la forme la plus radicale du sola gratia, principe si cher au cœur de nos frères protestants. Impossible de récuser de manière plus claire toute revendication de mérite de la part d'une créature. Il n'y a rien en elle qui ne vienne du don de Dieu. Mais ne croyons pas que ce privilège la met à part de notre humanité. Elle n'est pas mise à part, mais à la source. Car telle est bien notre vocation à tous : le Dieu et Père de Jésus nous a élus en lui, dès avant la création du monde, pour que nous soyons saints et immaculés en sa présence dans l'amour. Il nous veut à la louange de sa grâce, dont il nous a gratifiés dans le Bien-aimé (Ep 1, 3-6). Ce cri de jubilation de l'Apôtre au début de la lettre aux Ephésiens s'exprime avec le même verbe que celui utilisé par Luc pour la salutation de l'ange ; et, dans le Nouveau Testament, on ne trouve le mot qu'en ces deux endroits. Ainsi, le don de Dieu dans le Christ fait de nous des êtres de grâce, entièrement dociles à l'Esprit du Père. Cette conversion n'est pas l'objet d'une promesse visant un avenir lointain, elle est déjà réalisée : l'humanité du Fils de Dieu est partagée à une simple créature, qui a correspondu totalement à l'amour offert. De part en part, elle est la toute graciée, du premier instant de sa conception jusque dans la gloire de la résurrection, elle est toute prise, assumée en Dieu. Le mystère de son Assomption manifeste ainsi la réalité de la victoire de l'Esprit, en Christ et en nous : « Vous êtes ressuscités avec le Christ… Vous êtes morts et votre vie est désormais cachée avec le Christ en Dieu » (Col 3, 1-4). Contemplons en Marie notre vocation déjà réalisée, par pure grâce. Bienheureuse celle qui a cru (Lc 1, 45) 2 Dieu seul agit, mais non pas comme une puissance superposée à sa créature. Il agit de l'intérieur, pour la faire correspondre à sa vocation intime. Dans le cas de la créature humaine, Dieu agit à la source de sa liberté pour la purifier et la parfaire en son amour, dans la mesure où elle se laisse travailler par la grâce. Marie correspond à la grâce par la foi toute livrée de son cœur. On ne peut pas dire, écrit saint Irénée, que «Jésus serait passé à travers Marie comme l'eau à travers un tube»2. Cela voudrait dire que Jésus est un homme dénaturé. Non, il est lié à Marie comme un enfant à sa maman, il tire d'elle une véritable conscience humaine, une véritable liberté humaine. Elle est tout entière engagée dans le processus d'enfantement. Le Concile Vatican II précise: «Marie, fille d'Adam, donnant à la parole de Dieu son consentement, devint Mère de Jésus et, épousant à plein cœur, sans que nul péché la retienne, la volonté divine de salut, se livra elle-même intégralement comme la servante du Seigneur à la personne et à l'œuvre de son Fils, pour servir, dans sa dépendance et avec lui, par la grâce du Dieu tout-puissant, au mystère de la rédemption. C'est donc à juste titre que les saints Pères considèrent Marie comme apportant au salut des hommes non pas simplement la coopération d'un instrument passif aux mains de Dieu, mais la liberté de sa foi et de son obéissance3.» Dès le premier moment de l'annonce, dès qu'elle apprend que Dieu lui demande d'être la mère du Messie d'Israël, Marie ne regarde aucunement à la grandeur humaine de la mission qui lui est confiée, elle considère seulement le don d'elle-même fait au Seigneur une fois pour toutes. «Comment cela sera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme ?» (Luc 1, 34) La question ne porte pas sur la modalité de cet enfantement : l'évangéliste a pris soin de noter que Marie est déjà fiancée à Joseph ; elle comprend donc que de cette union, naîtra un homme qui sera le messie promis. Rien ne laisse supposer que la conception de l'enfant devrait s'opérer à l'instant même, de façon miraculeuse : l'annonce porte, non sur les modalités de la conception, mais sur son fruit. Et Marie exprime alors le secret de son cœur : tout en étant fiancée à un homme, elle ne connaît que Dieu. Elle est tout offrande. Dieu n'attendait que cela : le cri d'amour d'un être humain qui ne compterait que sur lui, qui ne chercherait pas ailleurs, même dans la plus belle réalité humaine, la réussite de son espérance. Alors, il peut déployer son œuvre, il peut ouvrir son cœur et se donner lui-même. «Puisque tu dis cela, puisque tu ne revendiques pas comme une proie à saisir la joie de mettre au monde le messie de Dieu, alors tu concevras, non pas seulement le fils de David, l’héritier du Royaume, mais, par la puissance de l’Esprit, celui qu’on devra reconnaître comme le Saint, le Fils de Dieu. » Marie vit, d’emblée, une kénose totale d’elle-même, un parfait abandon de toute prétention humaine, pour ne plus être que la croyante, celle qui fait confiance à Dieu et qui reçoit tout de lui. Du côté de Dieu, il y a la grâce ; du côté de Marie, il y a la foi, et seulement la foi. Sola fides, rien d’autre. Ce deuxième principe cher à nos frères protestants, elle en est l’expression la plus parfaite, elle appartient à Dieu, et Dieu peut réaliser en elle son projet d’amour. Il ne lui impose pas de collaborer mécaniquement à une œuvre qui lui serait extérieure, il a su préparer et travailler son être depuis toujours, pour façonner en elle la seule réponse possible au Don qu’il lui fait : « Voici la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta parole » (Lc 1, 38). « Bienheureuse celle qui a cru » (Lc 1, 45). Dans la bouche d’Elisabeth, c’est le peuple de l’Alliance qui reconnaît en Marie la vérité de sa vocation. Ce peuple à la nuque raide, qui a abandonné la source de la vie, et qui a perdu la parole, voilà qu’il retrouve la joie d’une existence neuve, et bientôt la vigueur de l’annonce prophétique : Marie lui a partagé la visitation de l’Esprit, Jean le reconnaît dès le sein de sa mère, et son père, le prêtre Zacharie, chantera, à la naissance de son fils, un cantique de prophète. Marie sera restée jusqu’à ce moment dans la maison d’Elisabeth, avant de retourner à Nazareth. Marie n’est pas une sorte de déesse, ou d’être intermédiaire entre Dieu et les hommes. Elle est l’humble créature qui écoute, et qui dit oui. Elle offre ainsi au Seigneur Amour la seule collaboration dont il avait besoin, l’AMEN de sa foi. « Il n’y a qu’un Médiateur entre Dieu et les hommes, le Christ Jésus » (1 Tm 2, 5-6), rappelle le Concile. « Mais le rôle maternel de Marie à l’égard des hommes n’offusque et ne 2 3 Traité Contre les hérésies V, 19, 1. Lumen gentium 56. 3 diminue en rien cette unique médiation du Christ : il en manifeste au contraire la vertu… L’union immédiate des croyants avec le Christ ne s’en trouve en aucune manière empêchée, mais au contraire aidée4. » C’est pourquoi Joseph, au début de l’Evangile selon saint Matthieu (1, 20. 24), et le disciple que Jésus aimait, à la fin de l’Evangile selon saint Jean (19, 25-27), vont prendre Marie chez eux, comme épouse, comme mère. Au bout de la Première Alliance, au seuil de la Nouvelle, Marie leur offre l’espace de sa foi. Elle témoigne que la fin est toujours le lieu d’un commencement possible, pour celui qui permet à l’Esprit de réaliser l’œuvre de Dieu. Qui donc est Dieu ? Marie n’attire pas sur elle les regards. Dès le départ, mais plus que jamais au terme du parcours terrestre de son Fils, elle se tient là seulement, à l’écoute du désir de Dieu. Au jour de l’Annonciation, elle ne s’est pas arrêtée aux promesses de gloire humaine que pouvait sembler comporter le propos de l’Ange. « Et maintenant, debout au pied de la Croix, Marie est témoin, humainement parlant, d’un total démenti de ces paroles… Comme elle est grande, comme elle est alors héroïque l’obéissance de la foi dont Marie fait preuve face aux "décrets insondables" de Dieu !… Par une telle foi, Marie est unie parfaitement au Christ dans son dépouillement… C’est là, sans doute, la "kénose" de la foi la plus profonde dans l’histoire de l’humanité5. » « Cette foi héroïque, écrit le Pape6, "précède" le témoignage apostolique de l’Eglise et demeure au cœur de l’Eglise comme un héritage spécial de la révélation de Dieu. Tous ceux qui participent à cet héritage mystérieux de génération en génération, acceptant le témoignage apostolique de l’Eglise, participent, en un sens, à la foi de Marie. » Marie, en quelque sorte, enfante la foi des disciples, en recueillant pour eux l’Esprit livré par Jésus sur la croix (Jean 19, 30). Ce n’est donc pas par hasard qu’elle se tient au milieu du groupe des fidèles en prière après l’Ascension de Jésus (Ac 1,4) ; elle est là comme elle était dans la maison de Zacharie, pour partager la grâce de l’Esprit Saint, qui a trouvé en elle la correspondance idéale depuis longtemps désirée au cœur de l’humanité. Marie témoigne du désir de Dieu. Il veut donner le bon vin des noces éternelles, partager à l’humanité sa chair et son sang pour ne plus faire avec elle qu’un seul cœur. Marie est à Cana pour témoigner du besoin de l’homme qui a perdu la source de la joie : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3). Jésus est ainsi provoqué à marcher vers son « heure », l’heure de la passion d’amour. Il donne son premier signe : six jarres débordantes du vin le meilleur, donné à la fin, à la plénitude des temps, pour inaugurer son service et rouvrir l’espace infini du Cœur de Dieu. C’est à Marie qu’il pourra s’adresser du haut de la croix, pour lui confier le disciple. Il reconnaît en elle la seule qui écoute, la seule dont la foi est disponible. Le disciple, lui, ne commencera à croire qu’à la vue du tombeau vide et des linges repliés (Jn 20, 9). Mais il a pris chez lui la femme qui a pu recevoir l’Esprit, l’eau et le sang, la source des sacrements de l’Eglise, des « signes » de Dieu parmi les hommes. Dieu ne s’est pas livré en vain. 4 Lumen gentium 60. Encyclique de Jean-Paul II sur La Mère du Rédempteur 18. 6 ibid. 27. 5 4 Dieu a trouvé en Marie la bonne terre où il pouvait ensemencer sa Parole ; la Parole alors peut donner du fruit. Marie peut dire aux servants de la noce : « Faites tout ce qu’il vous dira. » Car elle l’a d’abord dit pour elle-même : « Que tout se passe pour moi selon ta parole. » Si elle est la mère de Jésus, c’est parce qu’elle ne fait qu’un avec la volonté de Dieu, elle est celle qui écoute et qui dit oui : nul avantage biologique, nul droit de posséder son enfant, elle le reçoit en permanence comme un don gratuit, car il est avant tout le Fils du Père ; et elle reçoit pour le partager. Son bonheur n’est pas de posséder, mais de recevoir et de donner, à l’image des relations des Personnes divines entre elles. Marie est alors figure et mère de l’Eglise, tout accueil et puissance d’enfantement, tout offerte à l’œuvre de l’Esprit. L’Eglise est ainsi la tente, la demeure de Dieu parmi les hommes : « Le Seigneur est avec toi », avait entendu Marie, et elle avait pu le comprendre au sens fort. Le Seigneur livrait tout son être dans cette relation unique avec le corps d’une femme, il ne s’agissait pas là d’une fantaisie passagère, mais d’une révélation du Dieu Amour : Dieu n’a créé le monde que pour s’exprimer parfaitement dans l’union avec sa créature. Cette relation unique, parfaite, définitive, de Dieu avec Marie, doit être vécue avec tout homme dont le cœur s’ouvrira pour devenir un cœur qui écoute, une âme de disciple : « Je-suis-avec-vous pour toujours jusqu’à la fin du monde. » L’Emmanuel du livre d’Isaïe (7, 14) et du début de l’Evangile de Matthieu (1, 23) exprime désormais l’identité même, définitive, l’être véritable de Dieu (Mt 28, 19-20). L’Eglise est tout autre chose qu’une organisation religieuse, le christianisme n’est pas un système de pensée ou un code de comportements parmi d’autres. Jésus n’est pas venu fonder une religion de plus, a pu dire le Frère Roger de Taizé, il est venu offrir une communion en lui. « Par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme7 », pour l’attirer au Père, sur le chemin des sources. Par l’Eglise, il vient, à chaque instant et en tout lieu, se proposer aux personnes, aux cultures, aux sociétés, non pour abolir leurs richesses, anéantir leur espérance, mais pour les accomplir au-delà de tout ce qu’elles pourraient demander ou concevoir (Ep 3, 20). L’Eglise n’est pas une secte qui veut arracher les hommes à leurs racines : elle est une maman qui veut leur offrir le sein d’une gestation nouvelle. Leurs racines ne seront pas coupées, mais revivifiées, purifiées, au souffle et au feu de l’Esprit Saint. Marie, par sa prière et par sa foi, se tient au cœur de l’Eglise, et non à l’extérieur et au-dessus, elle lui partage sa mission de mère, elle l’enfante à sa mission. Elle se tient à la plénitude des temps (Ga 4, 4) et propose à chaque génération de la rejoindre pour vivre la naissance du Fils de Dieu, pour renaître à l’enfance de Dieu. Tel est l’homme intérieur qui « se renouvelle de jour en jour » (2 Co 4, 16), l’homme véritable, le nouvel Adam, le Christ total, que le Père veut reconnaître aujourd’hui, demain et pour l’éternité. Il est ce Dieu fou d’amour qui ne garde rien pour lui et partage à tous tout ce qu’il est, puissance de vie jaillissante, éternellement. Soli Deo Gloria, tel est le troisième adage protestant que nous sommes invités à reprendre avec Marie : à Dieu seul la Gloire, et non à l’une quelconque des créatures. Mais c’est bien la Gloire du TrèsHaut de pouvoir se faire le Très-Bas et communiquer toute l’énergie de l’Amour. « C’est pourquoi je fléchis les genoux en présence du Père de qui toute paternité, au ciel et sur terre, tire son nom. Qu’il daigne, selon la richesse de sa gloire, vous armer de puissance par son Esprit pour que se fortifie en vous l’homme intérieur, que le Christ habite en vos cœurs par la foi, et que vous soyez enracinés, fondés dans l’amour. Ainsi vous recevrez la force de comprendre, avec tous les saints, ce qu’est la Largeur, la Longueur, la Hauteur et la Profondeur, vous connaîtrez l’amour du Christ, qui surpasse toute connaissance, et vous entrerez par votre plénitude dans toute la Plénitude de Dieu. A Celui dont la puissance agissant en nous est capable de faire bien au-delà, infiniment au-delà de tout ce que nous pouvons demander ou concevoir, à Lui la gloire, dans l’Eglise et le Christ Jésus, pour tous les âges et tous les siècles ! Amen » (Ep 3, 14-21). 7 Concile Vatican II, Constitution sur l’Eglise dans le monde de ce temps Gaudium et Spes 22, 2. 5