lustres
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LUSTRES L’origine des lustres paraît fort ancienne. Ils nous viennent peut-être de Chine mais ils furent bien plus répandus en Perse, ce qui nous donne à penser que c'est peutêtre là leur lieu de naissance. Ils nous sont parvenus à travers l’Egypte, l’Afrique du Nord et l'Espagne. Ces lustres étaient peints sur émail cuit avec des sels métalliques mélangés d'ocre rouge ; on portait alors les pièces au rouge naissant, température suffisante pour décomposer les sels sans que l'ocre puisse se fixer sur l’émail. L’atmosphère de cuisson était souvent réductrice. Après refroidissement, on lavait les pièces pour enlever l'ocre, les lustres apparaissaient alors sur l'émail. Aujourd'hui, les lustres sont obtenus à partir de résines contenant des oxydes métalliques ou du métal en solution. Ces résinâtes, après leur cuisson sur émail cuit en atmosphère oxydante, laissent une mince couche d'oxyde ou de métal sur la pièce. Ces lustres conviennent pour tous les produits céramiques, mais en raison de leurs diversités nous devons les cuire à des températures adaptées à chaque catégorie : - de 780° à 820° pour les lustres posés sur couverte de porcelaine dure cuite entre 1300° et 1400°. - de 720° à 750° pour les lustres posés sur glaçure de faïence feldspathique cuite entre 1000° et 1100°. - de 550° à 600° pour les lustres posés sur émail de faïence stannifère cuit entre 920° et 980°. D'une façon générale, les lustres demandent à être cuits le plus rapidement possible après leur pose, toute attente prolongée nuit à leur bonne venue. La cuisson doit être progressive, surtout en début de cuisson, afin de faciliter l'évacuation des gaz. L’application des lustres s’effectue au moyen de pinceaux à décor, à bande, de queues de morue ou de pistolets ; dans ce dernier cas, il convient de diluer les lustres avec une huile de vaporisation, un solvant spécial, du benzol, de l’essence de lavande, d’œillet ou d’aspic. La proportion varie de 30 à 100 %. Le nettoyage des pinceaux s’effectue au benzol. Les principales variétés de lustres sont : les lustres unis, irisés, nacrés, craquelés, marbrés. Chacun d'eux se réalise en plusieurs tons. Certains lustres se mélangent entre eux, on peut obtenir un lustre brun avec du vert et de l'orangé. Ils sont obtenus avec des résinâtes de bismuth, de plomb, d'argent, d'urane, de fer, d'or, etc... 06/1 Suivant leur variété, les lustres ont une pose légèrement différente : a) les lustres unis s'appliquent le plus uniformément possible, une dilution une dilution est souvent nécessaire. b) les lustres irisés s'appliquent irrégulièrement en évitant malgré tout les épaisseurs. c) les lustres nacrés s'emploient comme les lustres irisés. d) les lustres craquelés demandent tout d'abord la pose d'un lustre de fond posé au pinceau ou au vaporisateur puis, quand celui-ci est un peu sec, on pose pardessus une solution de craquelage qui ne sera jamais diluée ni posée au pistolet. Les craquelures régulières ou irrégulières dépendent de la régularité et de l'épaisseur du lustre de fond. e) les lustres marbrés s'emploient comme les lustres craquelés. La solution de marbrage peut être une solution de nicotine obtenue en faisant bouillir du tabac dans de l'eau et clarifiée par filtration. Les lustres peuvent se poser après cuisson sur des couleurs vitrifiables ou des émaux précieux. Les lustres transparents prennent un très vif éclat sur l'or et le platine. Cas particuliers Bien qu’ils ne soient pas étudiés pour cela certains lustres peuvent aussi se poser soit sur terre cuite où ils jouent le rôle d’une patine, certains donnent des effets très intéressants analogues à des métaux oxydés ; mais seuls quelques uns donnent de bons résultats. Au sortir du four on pourra les cirer ou les passer au lait pour leur donner une certaine protection. On peut aussi poser les lustres sous émail, dans ce cas il faut après leur pose sur biscuit ou dégourdi de faïence, grès ou porcelaine, les dégraisser au rouge avant de pouvoir poser l’émail. Les lustres se comportent alors comme des teintures. Les effets les plus intéressant sont obtenus en juxtaposant à la pose sur biscuit ou dégourdi un ou plusieurs lustres formant le décor, avec des couleurs de Copenhague, les lustres posés en premier jouant alors le rôle de réserves, étant huileux, ils repoussent les couleurs qui sont elles aqueuses, ce qui permet des tracés fins sur des fonds de couleur opposée. Un feu de dégraissage est bien sûr nécessaire. En fonction du support la cuisson varie de 960 pour la faïence à 1350° pour la porcelaine (Voir les paragraphes des couleurs de Copenhague et des patines). 06/2 LUSTRES PALETTE DE LUSTRES SUR PORCELAINE 06/3 LUSTRES FAÏENCE FINE LUSTREE MARBREE UNIE OU A RAYURES AVEC RESERVES DESTINEE A ETRE DECOREE AU PINCEAU OU PAR IMPRESSION LEEDS ET SUNDERLAND ANGLETERRE –1790-1800 06/4 LUSTRES CHEVRETTE DE NARBONNE. FRANCE. FAÏENCE LUSTREE, VERS 1750 DECOR DE GRAND FEU AU COBALT, PUIS POSE D’UN LUSTRE DE CUIVRE CUIT EN REDUCTION AU ROUGE NAISSANT VERS 550° 06/5 LUSTRES PRODUITS COMPLEMENTAIRES POUVANT ETRE UTILISES AVEC LES LUSTRES Les produits complémentaires à la décoration peuvent revêtir plusieurs formes : 1°) Fibre de verre que l’on recouvre ou non une fois cuits de couleurs vitrifiables, de lustres ou de métaux précieux. Cette fibre se présente sous la forme de tissus de verre entrelacés proposés en différents grammages de (200 à 500 gr) vendu généralement par ½ m2. Mise en œuvre : Découper au ciseau un morceau de fibre, vous pouvez l’étirer pour obtenir un effet irrégulier et mettez le tremper dans de l’essence de térébenthine. Nettoyer la pièce de porcelaine ou de faïence, badigeonner avec de l’essence grasse l’endroit du collage, essorer la fibre et la poser sur la pièce, en la faisant bien adhérer. Cuire à 950° pour la porcelaine et 800° pour la faïence. Une fois cuite elle est incrustée dans l’émail tout en présentant un léger relief. Elle peut alors être revêtue partiellement ou totalement de couleur ou d’émail vitrifiable, de lustre ou de métal précieux. 2°) Le glassand est un produit distribué par Céradel. Il permet de faire sauter l’émail de la porcelaine, c’est-à-dire provoquer un écaillage, comme cela se produit quand il y a une trop forte épaisseur de couleur vitrifiable. On peut après cuisson recouvrir l’effet produit avec les mêmes produits que pour la fibre. Mise en œuvre : Deux possibilités s’offrent à vous. On peut obtenir un écaillage fin et assez superficiel, en préparant du fondant 886 avec du médium S63M (distribués par Céradel), afin d’obtenir une pâte assez épaisse, que l’on étalera sur les zones à traiter. Saupoudrer le glassand sur les parties traitées, enlever l’excès puis cuire à 800°. Après cuisson, avec un pointe métallique faire sauter l’émail qui ne se serait pas détacher de lui-même. Pour obtenir un écaillage plus grossier, mélanger ensemble, fondant, médium et glassand et étaler le mélange. La finition après cuisson est la même qu’avec la fibre de verre. Il y a aussi la possibilité d’ajouter au métaux précieux utilisés de la poudre de verre ou du sable de Fontainebleau, qui donnent du relief à l’ensemble. Pour bien maîtriser cette technique, il est conseillé de faire des essais préalables. 06/6