Commentaire à la note de Jean-Marie Vila, Mohamed Ben Youssef

0 Academic
des sciences
/ Elsevier,
Paris
Commentaire
& la note de Jean-Marie
Vila,
Mohamed
Ben Youssef, Salah Bouhlel, Mohamed
Ghanmi,
Samia Kassai et Fethi Miaadi
Tectonique
en radeaux au toit d’un (( glacier de
sel )) sous-marin
albien de Tunisie du Nord-Ouest
exemple du secteur minier de Gueurn Halfaya
:
C. R. Acad. Pan$ tome 327, she IIa, 19!%, pp. 563-570
Henri RouvieF,
Bernard Henryb, Maxime
Le Gof,
Amor
Abdelbaki
Mansouri’,
Essa’ied Laatard, Jacques Thibikroz”,
Smati”, Nouri Hatira’,
Vincent Perthuisot
I’ Lahoratoire
de geojogie
appfiquee,
case 123, universrte
Fierre-et-Marie-Curie
(Paris-6),
4, place
France
I,
c! Geomagnetisme
et paleomagnetisme
)), IPGP et CNRS,
4, av. de Neptune,
94107
Saint-Maur,
’ Office
national
des mines, ZI Charguia,
BP 21.5 10813, TIN lis-Carthage,
Tunisie
‘I lnstitut
” kale
superieur
supkrieure
des etudes
technologiques
de I’energie
de Gafw,
et des materiaux,
Ci@ des leunes,
2119
E’, rue Leonard-de-Vinci,
Gafsa,
45072
Jussieu,
75232
Paris cedex
05,
France
Tunisie
Orleans
cedex
02,
France
L’article
de Vila
et al. revient,
une fois encore,
$1 r
I’interpretation
en (( glaciers
de sel x interstrat
ii&
dars
I’Albien
des affleurements
triasiques
du Maghreb
orrntal.
pas des materiaux
resedimentes
dans
la mer albienne,
mais des breches
de dissolution,
qui se developpent
dans
tous les apex
diapiriques
en Tunisie
et ailleurs
dans
le
Trois observations
et un bref commentaire
propos
non seulement
du secteur
minier
monde.
Ces breches
sont particulierement
developpees
sur les flancs
des structures,
mais forment
aussi des horizons intercalaires
dans les ensembles
lamines,
souvent
de
faya,
nale.
mais
aussi
1. Si nous
reils triasiques
du
sommes
a pu
probkme
du
Trias
convaincus
que
Ptre localement
s’imposent,
du Gueurn
a I’echelle
la forme
modifiee
B
Ha regicl-
des app: de face?
importante
par les mouvements
compressifs
neoL+ner~,
nous avons
toujours
soutenu
que les phases
diapirrqucs
c&a&es
etaient
liees a I’halocinese,
dans un cadre
rtruc tural distensif
ou transtensif
(Perthuisot
et Rouvkr,
‘392 ;
Perthuisot
et al., 1998).
Des lors, nous sommes
eonnes
de
iire que Vila et al. avancent
dans leurs conclusior,s
que
nous serions
partisans
d’une
premiere
mise en place
dr
salifere
sous
cette
opinion
nous devons
2. A
Gueurn
I’effet de mouvements
apparait
regulierement
fermement
la dementir
Halfaya,
les
travaux
compressifs.
Comrn
dans
IeL rs kritt.,
une fois poJr twte:.
effect&s
dans
2
de la terre
et des plaktes
’ fart?
3.
dimensions,
la genese
I
remontes
en bloc par le Trias.
de ces breches
par dissolution.
Si un argument
fonde
sur une
observation
Ceci
de terrain
peut assez souvent
etre discute.
ii nous parait
plus difficile
d’ignorer
une caracteristique
physique
comme
I’aimantation d’une
roche.
C’est pourtant
ce que font Vila et al., en
ne tenant
tions
des
pas compte,
arguments
des couches
al., I 998),
de reference
interstratifies
cadre de I’Office
national
des mines de Tunisie
(Hammani
et Smati,
1993)
ont montre
que le contact
entre les terrains
albiens,
que Vila et al. considerent
comme
le (c plancher
,>
du cc glacier
de sel )), et le Trias lui-m&me
n’eB;t pas d,
nature
sedimentaire,
mais d’origine
tectonique.
En zutrt,
nous considerons
que les conglom&ats
d’inso/Lddes
tri;.siques qui passent
progressivement,
vers le haut, au mate rid triasique
chaotique
;irgilo-gypseux
en surface
ne sent
C. R. Acad. Sci. Paris, Sciences
1999.328.565-568
grandes
confirme
dans leur publication,
paleomagnetiques
du
des implicarenversement
albiennes
sous le materiel
salifere
(Rouvier
et
dans des sites consider&
comme
des localites
pour les (( planchers
)) des c( glaciers
de sel ))
dans
I’Albien
(diapir
de Ben
Gasseur-el
Les resultats
paleomagnetiques
sont pourtant
bigu‘ite
: ils ne peuvent
etre confondus
avec une
Kef).
sans aminversion,
qui d’ailleurs
n’existe
pas a cette epoque.
Cela vaut pour
I’Albien
du Koudiat
ed Delaa
et du Jebel Debadib
(diapir
de Ben Gasseur-el
Kef), mais aussi pour I’Aptien
superieur
recifal
du Jebel
Slata
(diapir
de Bou
labeur
- Slata).
L’aimantation
ne peut @tre assimilee
a plusieurs
reaimantations
independantes,
intervenues
avant
la compression
miocene,
puis
le
& Planetary
parce
C&ace
Sciences
que I/orientation
du
(Besse
et Courtillot,
champ
1991)
terrestre
den’a jamais
565
H. Rouvier
et al
co’fncid6
avec
fait implique
aucune
des directions
inverses
I’existence
d’un
renversement
re ev& s. Ce
tectotlique
ches ne sont pas likes aux conglom&ats,
ses dans le diapir.
En profondeur,
elles
mais sont
se dissocient
includes
des couches,
aprks
I’acquisition
de I’aimantation.
.i cet
egard,
un simple
basculement
des couches
au J. Debadib
suivant
la direction
de l’axe de la structure
dL diapir
du Kef
conglomkrats
pour s’enraciner
avec le Trias. Ce dispositif
peut &tre observe
dans les sondages
ou les travaux
miniers.
Dans les parties
profondes
des structures
livrees
a I’ob-
restitue
I’aimantation
dans sa position
attendue
au Cr&
tacP. On peut en conclure
que I’aimantation
est primaire
servation
formant
ou acquise
prkocement.
II est m@me
remarquable
de
trouver
des inclinaisons
si proches
des valeurs
atter dues
pour cette epoque,
quand
on connait
la complexit
!,tructurale
du Koudiat
ed Deiaa
et le probable
dPp6
des
conformit
ante-Albien
supkieur.
II ne s’agit pas I2 non
plus de vkritables
cc planchers
)), car le contact
avec
le
Trias est de nature
tectonique
et en g6n6ral
trPs redress@.
sediments
soutenir,
d’evaporites
La note
mettre
en
tc glaciers
sur une pente.
comme
le font
du Trias dans
On ne peut done
continbder
Vila
et al., I’interstratification
I’Albien
sur de vastes surfaces.
j
sur le Gueurn
Halfaya
pr&ente
l’int6wSt
de
lumitre
le fait que le terme
<( planchers
) des
de sel )), tels que Vila
et al. If con@vent,
recouvre
en realite,
dans
I’organisation
des
diapiriques,
deux
entitk
structurales
distincte:
tion du niveau
d’krosion.
app,ireils
en ‘one-
Dans les parties
hautes des structures,
les terra ins consid&&
comme
formant
ces c( planchers
j) appartiennent
a la
couverturede
I’Albien
supbrieur,
originellement
trawgressive sur le Trias, par I’intermediaire
d’un conglcm&;
t qui
reprend
des galets de Trias perfork
par les pholzdes.
C’est
quand
ces terrains
sont d&ers&
au contact
cles tivaporites
((as du flanc
nord-ouest
du diapir
d’el
sous elles (cas du Kt ed Dalaa,
diapir
sous
I’effet
des compressions
kogitnes,
prtsentk
comme
etant
le substratum
Kef), ou renversks
de Ben Gasr,eur),
cu’ils
ant tt6
des t( ;;lacit?rs
)),
done suppos6s
6tre j I’endroit.
La polariti!
stvatigraptlique
inverse
de ces couches,
qui est attestee
par I’aimantation
renverske
c( plancher
conglom6rats
couverture
qu’elles
portent,
contredit
ici toute
id&
de
)) albien.
Dans
ces
series
renve-s&s
les
qui soulignent
la base stratigraphique
cle la
albienne
transgressive
sont souvenl
topc,gra-
phiquement
surmontk
portent
exclusivement
par des brkhes
des insolubles
de di;solutiort,
triasiques.
Ces
qui
brk-
Rkfhences
par I’krosion,
les cc planchers
les terrains
1) sont situ&
consid&&
en dessous
comme
de I’in-
Ce n’est que sous les surplombs
diapiriques
que cet angle
peut @tre faible
et que les brkhes
de dissolution
intratriasiques,
qui jalonnent
systkmatiquement
le contact
des
diapirs,
peuvent
sant. C’est dans
paraitre
en accordance
cette situation
que
ces
avec leur
britches
encaisont et6
confondues
avec des formations
sedimentaires
jalonnant
la base des (( glaciers
)) (cas du Gueurn
Halfaya).
La polarite stratigraphique
des terrains
en contact
peut &tre normale ou inverse,
lorsque
la mise en place des surplombs
a
provoqu6
des renversements.
Ainsi,
dans le pkiclinal
du
J. Slata, un double
dkversement
centrifuge
des calcaires
de I’Aptien
supkrieur,
exagPr6
a 6t6 prouv6
par des critkes
ques (stratifications
obliques
tourGe
vers
stratigraphique
par la tectonique
n@ogGne,
de polarit
skdimentologidkimetriques,
a concavite
le bas, dans des banes gr&eux
avec les calcaires
de I’Aptien
la mine
de Sidi Amor
ben Salem)
pal@oma@tisme.
Au total, il apparait
que le concept
que Vila et al. proposent
aucun
fondement
objectif,
terminant,
formations
(( planchers
pour
I’Est
puisque
2 savoir
I’existence
de
du Trias, est dkormais
)) sont, soit des terrains
en continuit6
supkieur
de
et confirm6
par
de (( glacier
le
de sel ))
du Maghreb
n’a
le seul argument
plus
d&
(( planchers
)) pour
les
caduc.
Ces pktendus
recouvrant
originelle-
ment le Trias, qui ont 6tP ensuite
renverses
par la tectonique tardive,
soit,
plus
en profondeur,
I’encaissant
des
diapirs
sous les surplombs.
Nous considkons
done qu’il
est inutile
dksormais
de poursuivre
cette
controverse.
Perthuisot
V.. Aoudjehane
M., Bouzenoune
A, Hatira
N., Laatar E.,
Mansouri
M., Rouvier
H., Smati A. et Thihieroz
J. 19YR. Les corps
triasiques
des moms du Mellegue
sent-ils
des diapirs
ou des B glaciers
de se1 s !, Bu//. Sot. gPo/. France,
169 (I I, 53-61
Besse J. et Courtillot
V. 199 1 Revised
and synthetic-apparent
polar
wander
paths of the African,
Eurasian,
North
American
ano ldian
plates,
and true polar
wander
since
200 Ma, /. Ge~,ph)~t;.
KeF., 96
IB_i), 40294050
Hammami
M. et Smati
A. 1993.
itude
tactique
du rsecteur
de
Cueurn
Halfaya,
rapport
interne,
Office
national
dts mines,
10 p.,
10 pi., Carte geol. Cl/2000c’)
Prrthuisot
V. et Rouvier
H. 1992.
Les diapirs
d’AlE.&ie
let de Tunisic : ties appareils
varies r&ultats
d’une
tvolution
stru’:tur,l
e et I&og@nitique
complexe,
&I//. Sot. g&/.
Fr,?nc B, 163, 6, “5 l-760
C. I? Actrd.
Rouvier
H., Henry
B., Le Goff M., Hatira
N., Laatar
E., Mansouri
A., Perthuisot
V. et Smati A. 1998.
Preuves
pali’omagnktiques
de la
non interstratification
des baporites
du Trias dam
I’Alhien
du Maghreh
oriental,
C. R. Acad.
Sri. Paris, 326, s&ie Ila, 363-368
Vlla J.-M., Ben Youssef
M.. Bouhlel
S., Chanmi
M., Kassaa
S. et
Miaadi
F. 1998. Tectonique
en radeaux
au toit d’un <<glacier
de sel x
sous-marln
alhien
de Tunisie
du Nord-0uest
: exemple
du secteur
mink
de
Cueurn
Halfaya.
C. R Acad.
SC;.
Paris,
327,
serie
Ila,
563-570
Sci, Paris. Sciences
de la terre
et des planetes
/ Earth & Planetary
Sciences
1999.328,565-568