Évaluation des besoins et du profil des femmes fréquentant le

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Évaluation des besoins et du profil des femmes fréquentant le
Où le pouvoir des femmes est nourri !
ÉVALUATION DES BESOINS ET DU PROFIL DES FEMMES
FRÉQUENTANT LE CENTRE ESPOIR SOPHIE
Développée et rédigée par l’équipe de travail
Début de l’étude : janvier 2013
Fin de l’étude : avril 2014
Table des matières
________________________________________________________
I-
REMERCIEMENTS ................................................................................................................................................
1
II -
LISTE DES PARTICIPANTES .............................................................................................................................
1
2.1)
2.2)
2.3)
2.4)
III -
La coordination et conception du projet
La rédaction
La révision du texte et aide à l’analyse
Les femmes fréquentant le CeS
PRÉSENTATION DU CENTRE ESPOIR SOPHIE..................................................................................
2
2.5) La mission et les objectifs
2.6) Les services présentement offerts
2.7) L’approche utilisée
IV -
INTRODUCTION ..................................................................................................................................................
5
V-
CADRE DE LA RECHERCHE ........................................................................................................................
6
5.1)
5.2)
5.3)
5.4)
VI -
La méthodologie
L’échantillon
L’étymologie
La synthèse des résultats et analyse
SYNTHÈSE DES RÉSULTATS............................................................................................................................
9
6.1) Les limites de la recherche
6.2) Le profil des femmes
6.3) L’évaluation des femmes
VII -
ANALYSE .................................................................................................................................................................... 15
7.1)
7.2)
7.3)
7.4)
Le succès et les réalisations
Les améliorations à apporter à l’offre des services
Les limites du CeS
Les réflexions
XI -
CONCLUSION ........................................................................................................................................................ 21
XI -
BIBLIOGRAPHIE......................................................................................................................................................
XII -
ANNEXES ...................................................................................................................................................................
I - REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier toutes les personnes ayant participé à cette évaluation. Celle-ci fut possible grâce
aux quarante (40) femmes ayant accepté de répondre aux questionnaires et qui ont partagé avec beaucoup
de générosité des aspects intimes de leur vécu ainsi qu'aux intervenantes et aux stagiaires qui ont travaillé
à la mise sur pied du projet, aux entretiens, à la compilation des statistiques et à la rédaction de ce texte. À
la directrice du Centre espoir Sophie qui a fourni un encadrement et des orientations, merci.
II - LISTE DES PARTICIPANTES QUI ONT COLLABORÉ AU PROJET
2.1) LA COORDINATION ET CONCEPTION DU PROJET
Andrée Bourgeois (stagiaire)
Marjorie Bourgouin (intervenante communautaire)
Josianne Desjardins (intervenante communautaire)
Chantal Girard (directrice générale)
Lomma Omorri (stagiaire)
Anne Sajous (stagiaire)
Pascale Taillefer (stagiaire)
Maud Vanpaemel (stagiaire)
2.2) LA RÉDACTION
Josianne Desjardins (intervenante communautaire)
Maud Vanpaemel (stagiaire)
2.3) LA RÉVISION DU TEXTE ET AIDE À L’ANALYSE
Soukaïna Boutiyeb (adjointe administrative, intervenante communautaire)
Josianne Desjardins (intervenante communautaire)
Chantal Girard (directrice générale)
2.4) LES FEMMES FRÉQUENTANT LE CES
Aléatoirement, quarante-quatre (44) femmes fréquentant le Centre espoir Sophie furent approchées
dans le cadre de ce projet. En somme, quarante (40) d’entre elles ont accepté de participer à cette
étude. Afin de préserver l’anonymat de ces femmes, aucun prénom, nom de famille ou
pseudonyme ont été utilisés dans la rédaction de ce texte.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
1
III - PRÉSENTATION DU CENTRE ESPOIR SOPHIE
3.1) LA MISSION DET LES OBJECTIFS DU CES
Lors d’une planification stratégique mise en place en janvier 2013, le Centre espoir Sophie (CeS) a
désiré redéfinir sa mission ainsi que ses objectifs afin qu’ils puissent refléter l’image actuelle du CeS.
Les informations retrouvées ci-dessous sont celles en vigueur lors de la rédaction de ce document.
Le Centre espoir Sophie est une halte-accueil francophone située à Ottawa, qui a pour mission
d’offrir des services aux femmes marginalisées afin d’améliorer leur santé, leur dignité et leurs
conditions de vie.
Le CeS a définit quatre objectifs en lien avec sa mission :
- Offrir un milieu sécuritaire, chaleureux et neutre aux femmes en situation de vulnérabilité;
- Renseigner les femmes sur leurs droits, leurs responsabilités et les services disponibles afin de
favoriser leur autonomie;
- Faciliter l’accès des femmes aux services afin de les soutenir dans leurs démarches;
- Déterminer les besoins non comblés et développer des services pour y répondre selon les
ressources disponibles.
3.2) LES SERVICES PRÉSENTEMENT OFFERT PAR LE CES
Antérieurement, le CeS était ouvert aux femmes 3 jours par semaine, soit du mardi au jeudi de 15 h
00 à 21 h 00. Depuis le 8 avril 2013, le CeS accueille les femmes une quatrième journée par
semaine, le lundi, de 15 h 00 à 21 h 00 également. Avec une moyenne ne cessant de croitre tous les
ans, en 2012-2013, le CeS a accueilli en moyenne quarante (40) femmes par jour. Le CeS offre une
variété de services aux femmes marginalisées. Ces services sont offerts à toute personne qui
s’identifie en tant que femme, sans égard à l’âge, l’origine ethnique, la langue, les croyances,
l’orientation sexuelle et la capacité physique ou mentale.
Puisque le CeS mise sur les aspects de la confiance et de la confidentialité, aucun critère restrictif
n’est exigé de la part des femmes. De ce fait, aucune information telle qu’une pièce d’identification,
une preuve de revenu ou une preuve de résidence doit être présentée afin d’avoir accès aux
services.
Actuellement, l’équipe de travail comprend la directrice générale et une adjointe administrative qui
veillent à la gestion et à l’administration du CeS, deux intervenantes de plancher qui assurent l’offre
des services directs, ainsi que deux intervenantes communautaires qui accompagnent les femmes
dans leurs démarches. De plus, le CeS accueille à chaque séance scolaire, des étudiantes de divers
collèges et universités qui désirent faire un stage afin de mettre en pratique divers aspects
théoriques de leurs études. Par ailleurs, les bénévoles sont toujours la bienvenue afin d’offrir un
coup de main dans l’offre des services mis en place ou offrir d’autres services aux femmes tels que
des ateliers d’artisanat, d’écriture, de coiffure, d’informations, etc.
Afin de répondre à sa mission, les services offerts en continuité au CeS sont les suivants :
Accueil, écoute et soutien
Par l’entremise des intervenantes du CeS, les services d’accueil, d’écoute et de soutien sont offerts
en tout temps, lors des heures d’ouverture ou avant 15 h 00 en temps de crise. Les services
d’écoute et de soutien sont disponibles aux femmes qui se sentent seules, qui vivent des difficultés
ou qui désirent parler à un membre de l’équipe.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
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Démarches et suivis
Les femmes peuvent également obtenir du soutien dans certaines démarches, telles que : la
rédaction de lettres d’appui, de l’aiguillage, la vulgarisation de documents, une demande de
logement subventionné, etc.
Service d’accompagnement
Une femme peut être accompagnée par une intervenante communautaire à divers types de rendezvous : à la Cour, au médecin, au Tribunal du logement, à Ontario Travail, etc. Ce service permet
aux femmes qui sont anxieuses de la nature de leur rendez-vous, qui ont de la difficulté à
s’exprimer ou qui nécessitent du soutien, de se sentir comprises, respectées et soutenues.
Aiguillages et références
Les intervenantes peuvent donner des informations sur les ressources externes et des informations
sur d’autres organismes, afin d’orienter les femmes vers les services qui peuvent répondre à leurs
besoins.
Entraide par les pairs
Les femmes accueillies au CeS s’entraident souvent. Elles partagent leurs forces et leur vécu, ce qui
permet de briser l’isolement, d’obtenir du soutien et des informations.
Dépannages alimentaires et vestimentaires
Deux (2) fois par semaine, les femmes ont accès au dépannage alimentaire afin de pouvoir
rapporter chez elles, des denrées telles que : œufs, légumes, riz, pâtes alimentaires, boîtes de
conserve, etc.
À chacune de leurs visites, les femmes peuvent prendre trois (3) items dans le dépannage
vestimentaire où l’on retrouve entre autres, des vêtements en bonne condition, des chaussures et
d’autres articles.
Douche
Une (1) douche se retrouve au sous-sol du CeS. Les femmes peuvent se servir des serviettes mises à
leur disposition et une intervenante peut leur remettre un échantillon de savon et de shampooing
en format échantillon. Il n’y a pas de limite de visite ou de temps pour la douche.
Produits hygiéniques
En s’inscrivant auprès d’une intervenante, les femmes ont droit aux produits hygiéniques une (1)
fois par semaine, selon les ressources disponibles.
Buanderie
Au sous-sol du CeS, une (1) laveuse et sécheuse sont également disponibles. Les femmes doivent
réserver la date et l’heure auprès d’une intervenante. Elles ont accès à la buanderie deux (2) fois par
mois, soit à toutes les deux (2) semaines. Elles ont droit à deux (2) brassées par lavage et reçoivent
du détergent à lessive ainsi que de l’assouplissant gratuitement au CeS.
Mini salon de coiffure
Selon les ressources, une (1) bénévole offre ses services en tant que coiffeuse, une (1) fois par mois
au minimum. Les services offerts incluent le lavage des cheveux, la coupe ainsi que la mise en plis.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
3
Accès aux ordinateurs et aux ressources documentaires
Un (1) téléphone est mis à la disponibilité des femmes. Elles peuvent s’en servir à chacune de leur
visite pour quinze (15) minutes à la fois et en se limitant à des appels locaux. Deux (2) ordinateurs
avec connexion à l’internet situés au sous-sol, sont également disponibles. Pour les ordinateurs, les
femmes doivent s’inscrire auprès des intervenantes pour un bloc d’une (1) heure, deux (2) fois par
semaine. De plus, diverses ressources documentaires sont mises à la disposition des femmes, tels
que des dictionnaires, des guides de ressources, etc.
Ateliers thématiques et activités récréatives
Une variété d’activités et d’ateliers thématiques sont offerts selon le temps et les ressources des
intervenantes. Afin de toucher aux diverses sphères de la vie, les thèmes abordés proviennent de
divers domaines tels que l'épanouissement personnel, l’emploi et la santé mentale et physique.
Collation et repas
Une (1) collation est servie à 15 h 00 à tous les jours d’ouverture. De même, un (1) repas, suivi d’un
(1) dessert, est servi de 17 h 30 à 18 h 30. Les repas sont préparés par les Bergers de l’Espoir.
3.3) L’APPROCHE UTILISÉE
Le Centre espoir Sophie s’identifie à l’approche et l’analyse féministe depuis ses débuts. Pour faire
suite à l’élaboration de la planification stratégique de 2013-2016, l’équipe de travail du CeS a révisé
sa définition de l’approche féministe afin qu’elle rende justice à la mission et aux objectifs de
l’organisme, à la perception des intervenantes ainsi qu’aux besoins des femmes fréquentant le CeS.
Les services du Centre espoir Sophie sont offerts dans un milieu ouvert, sans jugements et neutre
selon une approche et une analyse féministes. Plus précisément, les interventions effectuées au CeS
reflètent les causes sociales des conditions difficiles et précaires vécues par les femmes et prennent
en considération les inégalités de pouvoir et les rapports de domination qui existent entre les
hommes et les femmes et qui marquent les relations entre les sexes, ainsi que toutes autres formes
d'oppression conduisant à des rapports inégalitaires.
L’équipe applique l’approche féministe en centrant l’intervention autour des besoins, des forces et
du vécu des femmes, valorisant le partage d’expériences. Le rôle des intervenantes est d’informer et
de soutenir les femmes afin de faciliter leurs prises de décision et les respecter dans leur
cheminement, leur rythme et leurs choix tout en favorisant leur autonomisation.
De ce fait, le Centre espoir Sophie se doit d’être neutre en ce qui a trait aux débats sociaux et
politiques. Pour ce faire, le CeS s'assure de prôner la laïcité et le respect de la diversité.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
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IV - INTRODUCTION
En tant que halte-accueil francophone, le Centre espoir Sophie a pour mission d’offrir des services aux
femmes marginalisées afin d’améliorer leur santé, leur dignité et leurs conditions de vie. Afin de mener à
bien cette mission, le CeS s’est récemment doté d’un plan stratégique instaurant cette nouvelle mission en
plus de buts généraux et d’un plan d’action concret constitué d’objectifs stratégique. « Déterminer les
besoins non comblés et développer des services pour y répondre selon les ressources disponibles »1 est
l’un des buts généraux repris dans le plan stratégique. Dans ce cadre, une orientation stratégique majeure
consiste à « planifier l’offre de services du Centre espoir Sophie selon les besoins des femmes »2. Nous
nous permettons de résumer brièvement le contenu de cette orientation et vous renvoyons aux annexes
pour une description plus détaillée.
Un premier objectif essentiel à rencontrer est d’acquérir une meilleure compréhension des besoins des
femmes. Pour ce faire, il a été décidé de mener une recherche auprès des femmes fréquentant le CeS afin
d’évaluer leurs besoins, tels que définis par elles. Nous pensons effectivement que les femmes
fréquentant le CeS sont les mieux placées pour déterminer si elles ont des besoins qui doivent être
rencontrés; c’est, dès lors, à leur expertise que nous avons fait appel dans le cadre de ce projet. Dans un
premier temps, des entretiens individuels seront menés auprès des femmes afin de recueillir les données
utiles à l’évaluation. Dans un second temps, les renseignements recueillis lors de la phase de récolte de
données feront l’objet d’une analyse. La synthèse des résultats sera présentée au conseil d’administration
en avril 20143.
La troisième étape est à envisager sur le plus long terme et visera à adapter l’offre de services en fonction
des besoins déterminés lors de la recherche. Il s’agira d’analyser l’offre de services actuelle en tenant
compte des résultats de l’évaluation des besoins, c’est-à-dire, étudier l’offre de services et vérifier si les
services actuels correspondent aux besoins cernés dans le cadre de cette évaluation. À cet effet, il faudra
ensuite décider des services à maintenir, à améliorer, à abolir et à créer. Enfin, il s’agira d’offrir les
services en tenant compte des ressources disponibles4.
1
Centre espoir Sophie, Planification stratégique 2013-2016, Ottawa, 2012, p.7
Id., pp.23-26
3
Id., pp.23-24
2
4
Id., p.25
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
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V - CADRE DE LA RECHERCHE
Évaluation empirique des besoins des femmes du CeS
La planification de l’offre de services selon les besoins des femmes nécessite en premier lieu de mieux
cerner quels sont ces besoins. C’est pourquoi la première étape de notre démarche est constituée d’une
recherche empirique menée auprès des femmes, premières concernées, sur ce qu’elles identifient comme
besoins. Par ailleurs, dans un souci de contextualisation et de lisibilité, nous avons décidé de coupler
l’analyse des besoins à une enquête sur le profil des femmes fréquentant le CeS.
Ainsi, cette évaluation sert à tracer un portrait actuel des femmes accueillies au CeS. L’objectif de notre
démarche est, en effet, de partir des besoins tels qu’exprimés par les femmes. Aussi, nous pensons que
ces besoins doivent être mis en perspective avec les réalités vécues par les femmes. Il peut, en effet,
arriver qu’un projet ou service semble pertinent, mais que l’on s’aperçoive par la suite que celui-ci ne
correspond pas véritablement à un besoin de la population. Il s’agit d’être prudent et à l’écoute afin de ne
pas se disperser dans des activités qui n’apporteraient rien ou très peu, voire seraient contre-productives.
Une meilleure connaissance du profil des femmes permettrait de contextualiser les résultats et de mieux
comprendre les demandes formulées par les femmes. Il est très clair que nous ne pourrons répondre à
toutes les demandes, néanmoins, il est important d’entendre l’avis des femmes concernant l’offre de
service. Aussi, notre question initiale qui devra servir de fil rouge à la recherche est la suivante : quelles
sont les demandes formulées par les femmes en termes d’offre de services en vue d’améliorer leur bienêtre et en lien avec leur profil ?
5.1) LA MÉTHODOLOGIE
Instrument et méthode de récolte des données
Afin de recueillir les données nécessaires à l’identification des besoins des femmes fréquentant le
CeS, deux questionnaires seront soumis (voir questionnaires en annexe). Chacun de ces
questionnaires sera complété individuellement. Concrètement, une intervenante ou une stagiaire
posera les questions oralement et prendra note des réponses. Nous avons choisi cette méthode afin
de s’assurer que chaque femme comprend les questions qui lui sont posées. Il est important de
préciser que ces questionnaires sont strictement confidentiels – les résultats recueillis ne seront
utilisés que dans le cadre de la recherche et ne pourront en aucun cas perturber la possibilité de
participation des répondantes aux activités du CeS. Nous garantissons également l’anonymat des
répondantes. Il est tout aussi évident que la participation à l’enquête ne peut se faire que sur base
volontaire : le consentement verbal de chacune des répondantes devra être recueilli préalablement
aux entretiens.
Le premier questionnaire visera une évaluation qualitative du profil et des besoins des femmes
fréquentant le CeS. Il s’agira donc de questions ouvertes devant permettre aux femmes de
s’exprimer le plus librement possible tout en nous permettant de recueillir un matériel relativement
complet et approfondi. Quant au second questionnaire, il sera composé de questions plus fermées
visant à recueillir des données quantitatives relatives au profil des femmes fréquentant le CeS. Les
résultats obtenus devraient nous permettre de dresser une image plus lisible des caractéristiques de
la population desservie.
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5.2) L’ÉCHANTILLON
L’objectif est d’interroger le plus de femmes fréquentant le CeS possible, qu’elles fréquentent
l’organisme régulièrement ou non. Afin de représenter la moyenne actuelle de femmes desservies
au CeS tous les jours, ainsi que de permettre que la diversité des caractéristiques des femmes soit
représentative de la réalité, nous avons convenu d’interroger quarante (40) femmes, celles-ci étant
choisies au hasard. D’ailleurs, compte tenu du temps que nécessitent les entretiens ainsi que l’offre
des services ayant lieu durant la même période de temps, ce nombre permet une flexibilité quant à
l’échéancier établi dans la planification stratégique. Nous avons par ailleurs ouvert l’enquête aux
femmes anglophones dans la mesure où elles sont des femmes fréquentant le CeS à part entière et
donc concernées par l’offre de services. Les questionnaires seront ainsi traduits en anglais afin de
faciliter la tenue des entretiens. Il est cependant très clair que cette démarche ne vient en aucun cas
remettre en question une des caractéristiques fondamentales du CeS, qui est d’être un service
francophone.
5.3) L’ÉTYMOLOGIE
Femmes marginalisées
Au Centre espoir Sophie, par « femmes marginalisées », on entend des femmes qui sont exclues de
la société. Ces femmes sont confrontées à des réalités difficiles et font face à des barrières liées
entre autres, à la pauvreté, à l’itinérance, à une santé précaire, à la toxicomanie, à la violence, au
manque de travail et à la prostitution. Ces facteurs entravent leur épanouissement et leur bien-être.
Leurs besoins sont multiples et complexes et leur souffrance est grande.
Défi
Dans le contexte de cette étude, par défi, nous faisons référence aux situations difficiles qui
peuvent avoir des impacts importants sur le plan psychologique, physique, émotionnel,
environnemental, social et économique d’une personne. Afin de pouvoir cibler les défis les plus
communs chez les participantes, nous avons choisi de nous limiter aux problématiques suivantes :
l’isolement social, les difficultés liées au logement, les problèmes de santé mentale et physique, les
problèmes socio-économiques, la violence et les diverses formes d’abus, la discrimination, les
problèmes juridiques, les dépendances et la toxicomanie ainsi que la prostitution.
Santé mentale
Le CeS partage la même conception de la santé mentale que l’Organisation mondiale de la santé
(OMS), qui la définit comme « un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser,
surmonter les tensions normales de la vie, accomplir un travail productif et contribuer à la vie de sa
communauté » (OMS : 2010).
Problèmes de santé mentale
« Les maladies mentales, tout comme les maladies physiques, peuvent prendre plusieurs formes.
Elles se manifestent à travers des changements au niveau de la pensée, de l’humeur ou des
comportements de la personne pendant une longue période de temps. Elles empêchent la personne
de fonctionner à son plein potentiel, d’accomplir des tâches qu’elle était capable de faire auparavant
et peuvent nuire à ses relations interpersonnelles » (Dépliant de la santé mentale du CeS : 2011).
«Des facteurs sociaux, psychologiques et biologiques multiples déterminent le degré de santé
mentale d’une personne à un moment donné » (OMS : 2010).
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Isolement social
L'isolement social désigne l’absence complète ou presque d'interactions sociales et/ou de réseau
social. Il peut prendre diverses formes sur un long continuum tout dépendant si l’isolement est
imposé de façon volontaire ou s’il résulte d’un cycle datant d’une longue période de temps.
Habituellement, l’isolement social est vécu de façon involontaire. Cela peut signifier qu’une
personne n’a pas d’amis, de famille ou de contacts avec sa famille. Ainsi, cette forme d’isolement
fait en sorte que même lorsqu’une personne sort de chez elle, elle se sent seule et a des difficultés à
interagir. Cette personne peut avoir des interactions professionnelles mais n’a pas de réseau.
Il est potentiellement une cause et un symptôme de défis émotionnels, physiques et
psychologiques. Ce qui résulte en une perception d’être incapable d’interagir avec autrui. De ce fait,
les périodes d’isolement peuvent devenir chroniques ou épisodiques, surtout si la personne vit avec
un problème de santé mentale.
L’isolement accroît les sentiments liés à la solitude, la dépression et la peur des autres et favorise
une faible estime de soi. Ces sentiments peuvent être très nocifs sur le plan psychologique. Les
personnes vivant avec ce défi vont souvent faire la constatation que leur isolement n’est pas un
comportement ‘habituel ou normal’, ce qui peut engendrer le sentiment que le monde tourne
autour d’eux sans qu’ils puissent en faire partie. De ce fait, un sentiment d’être détaché du monde
peut créer une panique intérieure.
Si l’isolement perdure sur une longue période de temps, il peut devenir une condition chronique
perturbant toutes les sphères de la vie d’un individu. Ces gens n’ont personne vers qui se tourner
en cas d’urgence, personne à qui se confier lors d’une crise, personne pour les aider à établir ou
maintenir des habiletés sociales adéquates.
Pauvreté
Dans le cadre de cette étude, nous définissons la pauvreté en tant que problématique importante au
niveau économique et social.
La pauvreté économique désigne l’état d’une personne qui ne possède pas les ressources suffisantes
en matière de moyens matériels et financiers pour répondre à ses besoins de base tels que se loger,
se nourrir, se vêtir, etc.
Selon une étude entreprise par la Ville d’Ottawa en 2006, quatre facteurs sociaux conduisent à la
pauvreté à Ottawa et ailleurs au Canada :
- d’importants changements dans le marché du travail, avec comme résultat que le seul fait de
posséder un emploi n’est pas une garantie qu’on se sortira de la pauvreté;
- un marché de l’habitation qui ne parvient pas à combler les besoins des ménages à faible revenu;
- des politiques, des programmes sociaux et des mesures de soutien du revenu qui ont mal réussi
à atténuer les forces commerciales et à réduire la pauvreté;
- des facteurs additionnels qui touchent les groupes revendiquant l’équité.
Cette problématique peut engendrer de nombreuses conséquences telles que l’isolement social, le
développement de troubles psychologiques ou physiques, de faibles résultats scolaires, un niveau de
rendement inférieur au travail, etc.
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Problématiques et besoins multiples
Lorsque nous nous servons des termes problématiques multiples, nous faisons référence au fait
qu’une personne peut avoir vécu ou vit actuellement plus d’un défi (voir interprétation ci-haut). De
ce fait, les besoins de la personne peuvent varier en fonction des divers défis et faire en sorte que la
personne nécessite de combler plusieurs besoins.
5.4) LA SYNTHÈSE DES RÉSULTATS ET ANALYSE
Les réponses obtenues lors des entretiens seront centralisées et feront l’objet d’une analyse
approfondie au regard de notre question initiale de recherche. Il s’agira d’identifier les tendances et
récurrences que les résultats de l’enquête révèleront concernant les besoins et le profil des femmes
fréquentant le CeS afin de pouvoir par la suite identifier les forces, les améliorations à apporter
ainsi que les succès et les réalisations de l’organisme.
VI - SYNTHÈSE DES RÉSULTATS
6.1) LES LIMITES DE LA RECHERCHE
Il importe de mentionner que les résultats présentés proviennent de part entière des femmes
rencontrées. Ceci étant dit, les stagiaires et les intervenantes ayant questionné les femmes n’ont pu
influencer celles-ci sous aucune forme. D’une part, il se peut que certaines femmes aient biaisé
leurs réponses en préférant ne pas dévoiler certains renseignements personnels telles que des
informations portant sur leur santé mentale ou leur consommation de substance. D’autre part, tous
les adjectifs utilisés dans cette synthèse sont les termes utilisés par les participantes. Cette synthèse
vise à regrouper les points communs ainsi qu’à tracer un portrait des besoins et de la réalité des
femmes fréquentant le Centre espoir Sophie.
6.2) LE PROFIL DES FEMMES
Groupe d’âge
Plus de deux tiers des femmes rencontrées sont âgées de soixante (60) ans et plus. Toutefois, les
quarante (40) participantes appartiennent à cinq (5) groupes d’âge différents : trois (3) sont âgées de
20 à 30 ans ; six (6) de 30 à 40 ans ; huit (8) de 40 à 50 ans ; et quinze (15) sont âgées de 60 ans et
plus.
État civil
Quant au statut d’état civil, nous remarquons que la majorité des femmes sont soit célibataires ou
divorcées et ne demeurent pas avec leurs enfants. Nous entendons par sans enfants que les femmes
peuvent en avoir, mais qu’ils n’habitent pas ou plus ensemble. Plus précisément, quinze (15)
femmes seraient célibataires ; quatre (4) mariées ; treize (13) divorcées ; trois (3) veuves ; quatre (4)
séparées ; deux (2) conjointes de fait ; et sept (7) habiteraient avec leurs enfants tandis que dix (10)
ont indiqué qu’elles n’habitent plus avec leurs enfants ou n’en ont jamais eu.
Langue maternelle
En ce qui a trait aux langues parlées, la moitié des participantes, soit vingt (20) femmes sont
francophones de langue première ; huit (8) sont anglophones de langue première ; douze (12) ont
comme langue première une langue provenant de leur pays d’origine (le créole, l’arabe, le malais, le
serbe et le lingala) ; vingt et une (21) parlent le français et l’anglais ; dix (10) sont francophones de
langue seconde ; dix-huit (18) sont anglophones de langue seconde et ; onze (11) peuvent
s’exprimer dans d’autres langues telles que l’allemand, l’espagnol, l’italien et le hollandais. Il importe
de noter que sept (7) femmes ne parlent pas du tout l’anglais.
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Origine ethnique
L’ethnicité des femmes est très variée, plus de la moitié, soit vingt-deux (22) femmes sont nées au
Canada, tandis que le reste proviennent de divers pays et continents du monde, soit une (1) du
Royaume-Uni, trois (3) de l’Afrique du Nord, une (1) de l’Afrique subsaharienne, deux (2) de
l’Europe du Nord, deux (2) de l’Europe de l’Est, six (6) des Antilles et deux (2) de l’Asie.
Logement
Les femmes ayant participé à l’étude proviennent majoritairement de divers quartiers de la Ville
d’Ottawa et quelques-unes des régions environnantes. Des quarante (40) femmes rencontrées,
douze (12) habitent à l’est d’Ottawa ; huit (8) à l’Ouest ; une (1) au Sud ; onze (11) au centre-ville ;
cinq (5) dans la Basse-ville et ; trois (3) à Gatineau.
D’une part, presque trois quarts des femmes rencontrées, soit vingt-huit (28) femmes, habitent
dans des logements subventionnés. D’autre part, cinq (5) paient un loyer à la valeur marchande
pour un appartement, trois (3) habitent dans une coopérative, trois (3) sont locataires d’une maison
et une (1) habite dans une maison de retraite.
Revenu
Les sources de revenus des femmes rencontrées proviennent en grande partie de prestations telles
que le programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH) dans le cas de dix-neuf
(19) femmes, dix (10) reçoivent une pension de la sécurité de la vieillesse, quatre (4) sont
prestataires de la pension d’invalidité du Canada, trois (3) sont prestataires d’Ontario au travail,
trois (3) ont un emploi, et cinq (5) ont une autre source de revenu telle que des épargnes, une
somme d’argent obtenu suite à un héritage ou sont parrainées par un membre de leur famille. Il
importe de mentionner ici que seulement quatre (4) femmes ont plus d’une source de revenu.
Défis vécus par les femmes
Mise à part quatre (4) femmes, 90 % des femmes rencontrées ont témoigné avoir vécu ou vivre
actuellement un ou plusieurs défis au cours de leur vie. Plus d’un tiers des femmes auraient vécu
entre une (1) à deux (2) situations difficiles ; un autre tiers entre trois (3) et cinq (5) et ; six (6)
femmes ont répondu en avoir vécu six (6) à sept (7).
Voir tableau en annexe
Les défis auxquels les femmes font face sont multiples; par ordre décroissant, ils sont liés d’abord
à l’isolement social (18), aux problèmes de logement (17), à la santé mentale (15), la santé physique
(14), aux problèmes sociaux économiques (15), à la violence (13), 15 ont précisé avoir vécu non
seulement de la violence physique, mais avoir été victime d’inceste ou d’agression à caractère
sexuel, aux diverses formes de discriminations (10), aux démêlés avec la justice (7), aux
dépendances (1), à la toxicomanie (3). Aucune n’a répondu avoir eu recours à la prostitution dans le
passé ou au moment présent. Quatre (4) femmes ont répondu n’avoir vécu ou vivre actuellement
aucuns de ces défis.
Parallèlement aux multiples défis que vivent les femmes fréquentant le CeS, nous pouvons nous
questionner sur l’ampleur de leurs besoins afin de les identifier et ensuite déterminer si ceux-ci sont
également multiples.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
10
6.3) L’ÉVALUATION DES FEMMES
Origine de la connaissance du CeS
Dans le but de rendre le CeS plus visible aux femmes marginalisées nous avons choisi de demander
aux femmes comment elles ont prit connaissance de l’existence de l’organisme.
C’est par l’entremise du bouche-à-oreille de la part de femmes fréquentant le CeS, qui fréquentent
également divers organismes de la région que la moitié des femmes rencontrées ont pris
connaissance de l’existence du Centre espoir Sophie. Pour un tiers, ce fut grâce à des amies, des
voisines, des membres de leur famille ou des connaissances qui fréquentent le CeS. Cinq (5)
femmes furent aiguillées par des intervenant-e-s d’autres organismes communautaires à Ottawa,
deux (2) femmes furent référer par l’entremise d’institutions de santé mentale et une (1) femme en
a entendu parler par une ancienne bénévole du CeS.
Durée de fréquentation
Près de la moitié, soit dix-huit (18) femmes fréquenteraient le CeS depuis cinq (5) ans et plus, dont
quatre (4) depuis son ouverture. Un tiers des femmes ont répondu avoir fréquenté le CeS depuis un
une à deux ans, sept (7) depuis trois à quatre ans et pour trois (3) d’entres elles, il s’agissait de leur
premier mois de fréquentation.
Premier contact avec le CeS
Pour 75 % des femmes, c’est l’occasion de briser leur isolement social qui les ont mené à
fréquenter le CeS pour la première fois puisqu’il leur permet d’avoir des interactions sociales et/ou
de se faire des amies. Ensuite, nous pouvons observer que pour la moitié, c’est le besoin d’obtenir
de la nourriture par l'entremise du dépannage alimentaire ou des repas. Pour un quart des femmes,
le CeS est moyen d’améliorer leur bien-être mental puisqu’il représente pour elles un lieu qui leur
permet de se changer les idées, se divertir, se détendre, évoluer, se retrouver dans une atmosphère
chaleureuse et leur apportent une certaine structure. Pour sept (7) femmes, elles ont mentionné
avoir choisi de venir dû au fait qu’elles vivent avec des défis liés à la pauvreté, quatre (4) par simple
curiosité, trois (3) dû au fait que l’halte accueil est francophone, deux (2) parce que le CeS accueille
seulement des femmes, deux (2) puisqu’il donne des dons tels que des produits pour bébés et du
dépannage vestimentaire, une (1) pour les heures d’ouverture en soirée et trois (3) puisqu’il offre
divers services et ressources accessibles : ordinateur, aide au logement, ateliers et activités.
Situation actuelle et améliorations
Afin d’avoir un portrait de l’influence ou des impacts possibles du CeS dans la vie des femmes,
nous leur avons demandé à quoi ressemble leur situation actuellement et si elles ont constaté une
amélioration depuis qu’elles fréquentent le CeS. Les réponses obtenues sont très variées.
Selon les résultats obtenus, le bien-être mental de plus de 75 % des femmes rencontrées se serait
amélioré. Parmi ces femmes, nous avons obtenu des commentaires tels que : le CeS a permis de
diminuer leur anxiété, de se sentir encouragées, soulagées, accueillies, à leur place, acceptées, en
sécurité et comprises. Certaines participantes ont mentionné avoir un lieu qui leur permet,
d’évoluer, d’avoir plus de structure, de relaxer, de reprendre leur énergie ainsi que de découvrir
leurs forces, leur potentiel et leurs points à améliorer.
Près de la moitié des femmes rencontrées (19), ont constaté que le CeS permet de briser leur
isolement par divers moyens. Certaines ont eu l’opportunité de se créer un réseau social, d’autres se
sont senties plus outillées afin de développer de meilleures habiletés sociales et quelques-unes se
sont senties rassurées d’avoir un endroit où aller.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
11
Pour 25 % des femmes, le CeS représente une grande aide matérielle. Ces femmes mentionnent
que l’organisme leur permet de subvenir à leurs besoins en les dépannant pour la nourriture, les
vêtements, les services de buanderie, la douche et les ordinateurs.
Le travail des intervenantes communautaires aurait apporté de grandes améliorations dans la vie de
huit (8) femmes. Elles apprécient avoir obtenu un support continu, de l’accompagnement dans des
démarches et du soutien dans la vulgarisation de processus liés au logement, aux études et au
domaine juridique ainsi que dans la recherche d’emploi et dans diverses formes d’aiguillage.
Deux (2) femmes ont mentionné être reconnaissantes de l’offre de services en français et de
l’opportunité de se faire comprendre dans leur langue maternelle.
Six (6) femmes ont indiqué avoir constaté une amélioration, mais ont préféré ne pas expliciter
davantage.
Seulement deux (2) femmes ont exprimé n’avoir constaté aucune amélioration en précisant que cela
est dû au fait qu’elles sont anglophones.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
12
Les besoins des femmes
Dans l’optique d’avoir un portrait des besoins ainsi que des objectifs personnels des femmes
fréquentant le CeS, ainsi que déterminer les moyens dont le CeS pourrait contribuer à les
accompagner dans leurs démarches, nous avons demandé aux femmes ce qui pourrait contribuer à
l’amélioration de leur situation.
Pour neuf (9) femmes, il importerait de briser leur isolement davantage. Certaines ont explicité en
élaborant sur divers moyens tels que l'occasion de participer à des activités, de s’inscrire à des
groupes de soutien et de prendre connaissance des activités sociales gratuites dans la région.
D’autres participantes (7), ont mentionné l’amélioration de leur bien-être mental. Pour ce faire, elles
ont mentionné entre autres, trouver des moyens de réduire leur anxiété, améliorer leur moral,
travailler sur elles-mêmes, avoir plus de contrôle sur leurs émotions, et faire des choses pour elles.
Pour sept (7) femmes, l’amélioration de leur situation financière pourrait contribuer à amélioration
de leur situation. Une femme a précisé que cela serait possible grâce à une plus grande liberté de la
part du programme ontarien de soutien aux personnes handicapées (POSPH). Sept (7) désirent se
trouver un emploi, six (6) aimeraient avoir accès à un logement abordable ou modifier leurs
conditions de logement, quatre (4) mentionnent le besoin d’avoir accès à plus de nourriture
nutritive, trois (3) l’amélioration de leur santé physique, une (1) recevoir le support d’une
intervenante, une (1) plus de motivation personnelle, une (1) ne plus vivre de discriminations.
Finalement, une (1) femme a répondu être satisfaite de sa situation.
L’utilité et l’utilisation des services
Tel que mentionné antérieurement, l’étape suivante de la planification stratégique implique
l’évaluation de l’offre des services actuelle. Afin que les services soient adaptés, il importe que les
décisions prises soient basées sur les réponses provenant des utilisatrices. Bref, nous avons
demandé aux participantes quels sont les services offerts par le CeS dont elles estiment utiles et
auxquels elles ont recours davantage.
Les résultats suivants indiquent l’ordre dans lequel les participantes ont estimé les services plus
utiles :
Le dépannage alimentaire (39), les repas et les collations (36), les produits hygiéniques (30), les
sorties éducatives (30), le service d’accueil, d’écoute et de soutien (29), l’entraide par les pairs (26),
les ateliers thématiques et les activités récréatives (26), le dépannage vestimentaire (26), la coiffure
(20), l’accès aux ordinateurs et aux ressources externes (20), les informations sur les ressources
externes (19), les suivis avec les intervenantes communautaires (18), la buanderie (15), les
accompagnements (14) et la douche (9).
L’inusité des services
Les raisons expliquant le fait qu’elles n’utilisent pas certains services sont liées tout d’abord au fait
qu’elles n’y voient pas d’utilité puisque ces besoins sont comblés ailleurs. Les participantes qui ont
répondu ne pas avoir accès à certains services offerts au CeS ont précisé pouvoir répondre à leurs
besoins soit par l’entremise d’autres organismes ou des accommodations disponibles chez elles.
Certaines ont indiqué que certains services ne sont pas nécessaires pour elles, d’autres parce qu’elles
ne les connaissent pas ou qu’elles sont suivies ailleurs par une intervenante ou un professionnel en
relation d’aide. Pour certaines, il s’agit du fait qu’il est difficile pour elles d’y avoir accès puisque ces
services sont offerts au sous-sol du CeS (buanderie, coiffure, douche, ordinateurs) ou parce qu’elles
sont anglophones et ne sont pas au courant des services auxquels elles ont droit.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
13
L’amélioration des services
Dans un premier temps, pour la majorité des femmes, les améliorations à apporter aux services
existants se rapportent au fonctionnement du CeS.
Les commentaires obtenus soulèvent d’abord l’importance de sensibiliser les femmes quant aux
formes de diversité retrouvées au CeS, aux défis vécus par les femmes ainsi que l’importance du
respect. De plus, d’autres participantes ont mentionné qu’il serait pertinent que l’équipe de travail
soit plus ferme en ce qui a trait aux remarques inappropriées exprimées par les femmes, et qu’elle
applique une discipline constante. Pour elles, il s’agirait de rendre les règles et les limites du CeS
plus claires et visibles à toutes ainsi que d’être plus ferme quant aux conséquences résultant d’un
manquement aux règlements et procédures.
D’autres femmes désirent une plus grande flexibilité de la part des intervenantes en optant pour
l’approche du « cas par cas » et une plus grande autonomie en laissant les femmes s’inscrire ellesmêmes pour les ordinateurs, le pain et la buanderie sur une feuille collée sur le comptoir.
Quelques femmes ont soulevé le fait qu’une plus grande diversité au niveau de l’âge des membres
de l’équipe de travail permettrait au personnel de comprendre davantage les défis des personnes
âgées, d’être plus outillé et de faire l’apport de nouvelles idées.
Une femme a suggéré qu’une seule intervenante soit désignée pour rencontrer les nouvelles
femmes afin de leur expliquer les services et le fonctionnement du CeS.
Pour les femmes anglophones fréquentant le CeS, la langue représente un facteur influençant leur
expérience au CeS. Certaines d’entre elles voudraient connaître les services du CeS auxquels elles
ont accès. Une (1) femme aimerait que la barrière linguistique soit complètement éliminée
puisqu’elle ne la trouve pas nécessaire. Toutes les participantes anglophones ont demandé à ce que
les ateliers soient offerts dans les deux langues officielles et que les sorties à l’externe soient
organisées en tenant compte des femmes anglophones également. Ces femmes ont fait référence
aux sorties antérieures où les participantes ont fait une visite au Parlement à l’aide d’un guide
offrant des informations uniquement en français ainsi qu’au IMAX, où elles ont fait le
visionnement d’un film en français qui ne contenait aucun sous-titres. Puisque le CeS privilégie les
femmes francophones qui fréquentent le CeS de façon régulière, quelques femmes anglophones
ont souligné qu’elles aimeraient que le CeS élimine son critère linguistique en ce qui a trait aux
sorties externes en se servant plutôt de l’approche première arrivée, première servie. Par ailleurs,
quelques participantes francophones désirent que les femmes anglophones respectent le silence lors
des ateliers, bien que ceux-ci se déroulent uniquement en français.
Quelques femmes désirent voir une amélioration de la qualité des ateliers et des activités en
demandant que l’équipe assure plus de tranquillité de la part des femmes.
Plusieurs femmes ont offert des pistes de suggestions quant à l’affichage des services, des ateliers et
des activités du CeS. Elles apprécieraient que les informations soient plus visibles à l’intérieur du
CeS, que toutes les annonces importantes, les services offerts par le CeS ainsi que leurs descriptions
soient affichés. Plusieurs ont exprimé le désir que les ateliers thématiques et les activités à venir
soient annoncés à l’avance. Une (1) femme a proposé l’idée de faire l’instauration d’un système de
tableau numérique pour le dépannage alimentaire plutôt que d’appeler les numéros à voix haute.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
14
Dans un deuxième temps, les améliorations à apporter sont directement en lien avec la qualité et la
quantité des services offerts au CeS.
Plusieurs femmes ont évoqué l’importance de l’amélioration des repas et de la nourriture accessible
dans le dépannage alimentaire. Les commentaires renvoient à la température, la fraîcheur, la qualité,
l’apport nutritionnel et la quantité de la nourriture servie à la collation et à l’heure du souper. De
plus, les femmes désirent une augmentation de nourriture nutritive dans le dépannage alimentaire
afin d’avoir une plus grande sélection et avoir droit à un plus grand nombre d’items par dépannage.
Selon une (1) femme, il serait nécessaire de pouvoir leur offrir du lait à chaque dépannage.
Un grand nombre de femmes ont soulevé la nécessité d’offrir davantage de produits hygiéniques et
de produits pour bébés. Certaines ont mentionné qu’il serait nécessaire de distribuer du papier
hygiénique chaque semaine.
D’autres femmes (3) ont mentionné que l’espace du CeS est trop limité, bref, que le CeS est trop
petit.
Cinq (5) femmes ont mentionné qu’elles devraient avoir accès à certains services plus
régulièrement. Elles se sont surtout référées aux services de buanderie et de coiffure. Par ailleurs,
quelques-unes aimeraient que le CeS ajoute un plus grand nombre d’ordinateurs à leur disponibilité.
Certaines participantes ont mentionné désirer voir une augmentation du nombre de danses, de
fêtes et de sorties externes organisées par le CeS.
Finalement, il importe de mentionner que plusieurs femmes ont pris l’opportunité de nous partager
leur satisfaction en ce qui a trait aux services du CeS.
Parmi la rétroaction positive reçue de la part des femmes lors des entretiens, les femmes ont
soulevé le fait que le CeS est un « très bon centre pour les personnes francophones, l’hygiène de
l’organisme s’est améliorée, le traitement envers les femmes est très bien, l’atmosphère de l’équipe
de travail est positive comparativement à ailleurs, le CeS fait un très bon travail malgré le peu de
ressources accessibles, les intervenantes sont patientes et ont une attitude professionnelle ».
Les services à développer
À leur avis, les services à mettre en place se rapportent surtout au développement de nouveaux
ateliers d’information, tels que des ateliers sur les politiques, les associations communautaires, le
respect, la préparation de nourriture, la santé, la sécurité, la couture, les arts plastiques, la croissance
personnelle ainsi que les types de discriminations. Elles aimeraient que le CeS offre davantage
d’ateliers et que ceux-ci leur permettent d’apprendre de nouvelles choses, de briser leur isolement
et de faciliter l’expression de soi. Quelques participantes désirent que le CeS invite davantage des
gens ayant des expertises dans divers domaines afin d’approfondir leurs connaissances.
Plusieurs participantes ont partagé un intérêt quant au développement de nouvelles activités de
loisir telles que le bingo, les cuisines collectives, les soirées film, les jeux de société organisés, des
groupes de tricots et de fabrication de bijoux ainsi que des activités pour les enfants. Selon leurs
points de vue, ces activités encourageraient la socialisation entre les femmes fréquentant le CeS.
La création de nouveaux services offerts gratuitement par des spécialistes œuvrant dans divers
domaines seraient apprécié de la part des femmes fréquentant le CeS. Les services mentionnés se
réfèrent au tutorat, à l’assistance juridique, à la massothérapie, à la comptabilité ainsi qu’à des
spécialistes dans le domaine de la santé.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
15
De plus, certaines ont évoqué l’importance de créer des partenariats entre le CeS et des boutiques
de vêtements afin de pouvoir offrir des vêtements neufs dans le dépannage vestimentaire ainsi
qu’un partenariat avec les services de transports en commun afin de pouvoir distribuer des billets
d’autobus gratuitement aux femmes fréquentant le CeS.
Quelques participantes ont mentionné qu’il serait intéressant de faire une récolte de couponsrabais, de faire l’installation d’une imprimante au sous-sol, d’avoir accès à un service de chaînes sur
la télévision du sous-sol ainsi qu’offrir aux femmes des plats fait maisons pendant le service du
repas tels que des soupes en hiver et des salades en été.
Il importe de mentionner qu’un nombre important de femmes, soit quinze (15), n’ajouteraient pas
d’autres services en précisant qu’elles sont comblées et que les services sont complets.
VII - ANALYSE
Suite aux résultats et commentaires obtenus lors des entretiens, plusieurs constats, pistes de réflexion et
recommandations ont émergé. En s’appuyant sur les propos abordés par les femmes dans cette présente
étude et en comparaison avec deux évaluations des besoins des femmes fréquentant le CeS ayant été
développé antérieurement, soit une en 2006 et une en 2010, cette analyse servira non seulement à
déterminer quels sont les succès et les réalisations, les améliorations à apporter ainsi que les limites du
CeS, mais servira également à aller plus loin dans notre compréhension des besoins, du profil et donc de
la réalité des femmes marginalisées qui fréquentent le CeS.
7.1) LES SUCCÈS ET LES RÉALISATIONS
Les résultats et les commentaires des femmes qui ont participé à cette étude témoignent de
l’importance du CeS en tant que ressource pour les femmes marginalisées. D’ailleurs, quinze (15)
femmes ont mentionné être satisfaites des services puisque ceux-ci seraient adaptés à leurs besoins.
Donc, tel que mentionné dans la planification stratégique 2013-2016, l’éventail de services s’avère
adéquat pour un grand nombre de femmes.
Pour plusieurs participantes, le CeS représente une ressource de longue date, ce qui démontre la
nécessité, la satisfaction et le lien de confiance qui s’est tissé entre elles et le CeS. Notamment, les
statistiques démontrent que plusieurs femmes fréquentent régulièrement le CeS, et ce depuis
plusieurs années, non seulement pour avoir accès aux services, mais surtout pour briser leur
isolement et se retrouver dans un milieu chaleureux et accueillant. Par l’entremise de projets et de
commentaires reçus au quotidien, les femmes ont partagé se sentir chez elles et en sécurité, tant au
niveau physique qu’au niveau émotif au CeS.
Le CeS aurait influencé de manière positive le bien-être mental de nombreuses participantes. De ce
fait, il est possible de souligner que le CeS réussi à accomplir sa mission, soit la suivante, «
d’améliorer la santé, la dignité et les conditions de vie des femmes marginalisées », ainsi que ses
objectifs, tant par son offre de services, l’atmosphère de l’organisme et l’approche des
intervenantes.
Dans les évaluations des besoins qui ont précédé, l’hygiène au CeS fut soulevée à de nombreuses
reprises en tant qu’aspect à améliorer. La présente évaluation souligne que quelques femmes sont
ravies de voir une grande amélioration au niveau de l’hygiène.
Le CeS ayant comme spécificité d’être l’unique halte-accueil francophone de la région d’Ottawa,
vise à rendre sa ressource visible et accessible aux femmes francophones marginalisées. Cet aspect
joue un grand rôle en ce qui a trait au financement et aux services offerts. D’ailleurs, les statistiques
démontrent une augmentation du nombre de femmes francophones fréquentant le CeS, au fil du
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
16
temps. En parallèle, la moyenne mensuelle du nombre de femmes fréquentant le CeS augmente
également.
Nous pouvons remarquer une évolution, de même qu’une plus grande ouverture d’esprit chez les
femmes fréquentant le CeS. Celles-ci semblent davantage ouvertes à l’idée d’aller plus loin au
niveau des services et de découvrir de nouveaux moyens afin de briser leur isolement et de tisser de
nouveaux liens. Elles démontrent un intérêt à acquérir de nouvelles connaissances dans divers
domaines, et s’engagent davantage à prendre soins de leur santé mentale et physique. En étant
consciente de ce changement, l’équipe s’est engagée à diversifier davantage et à augmenter le
nombre d’ateliers thématiques offerts par les membres du personnel ainsi que des représentants
d’autres organismes présentant leurs services ou informations. À ce niveau, plusieurs projets furent
développés au fils des ans en partenariat avec d’autres ressources et spécialistes.
Ainsi, nous voyons non seulement l’importance de la continuité des services offert, mais une
appréciation quant à l’évolution et l’amélioration de certains services. Malgré plusieurs
changements, tant au niveau de l’adresse physique du CeS, du personnel, de la mission et des
objectifs, cette évaluation illustre parfaitement à quel point le CeS a su s’adapter et se développer.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
17
7.2) LES AMÉLIORATIONS À APPORTER À L’OFFRE DE SERVICES
CONSTATS
STRATÉGIES
OBSTACLES
Besoin d’améliorer le bien-être des femmes
Suite à tous les défis qu’elles ont dû surmonter
dans le passé et à tous ceux auxquels elles font
face présentement, plusieurs femmes ont
développé des problèmes de santé mentale, une
grande vulnérabilité, une très faible estime de soi
et bref, de la difficulté à exprimer leurs besoins et
leurs émotions.
Développer des ateliers, des activités et des projets
d’expression de soi afin de permettre aux femmes de
s’exprimer à leur façon par l’entremise des membres de
l’équipe de travail et/ou de ressources externes.
• Les intérêts varient d’une
•
•
•
Manque de visibilité et faible taux d’aiguillage
Peu de femmes sont aiguillées au CeS par
l’entremise d’autres ressources communautaires et
institutionnelles. Le CeS ne fait pas beaucoup de
visibilité auprès de ces ressources ainsi qu’auprès
des femmes qui ne fréquentent pas d’autres
centres ou organismes.
La socialisation au CeS
Plusieurs femmes ont de la difficulté à tisser des
liens avec les autres femmes fréquentant le CeS.
Elles ressentent le besoin de s’exprimer mais ne
croient pas avoir les bons moyens.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
Il importe d’élargir et d’enrichir le réseau du CeS en
sensibilisant les lieux dont les femmes fréquentent
quotidiennement ainsi que le personnel employé
d’autres ressources directes et indirectes. Il est
important de rendre compte de la diversité de ces
femmes et de rejoindre tous les secteurs de la région. Il
serait nécessaire de faire une distribution plus large des
outils de communication tels que le dépliant, le bulletin
annuel et promouvoir le site Web. Être visible dans les
médias augmenterait la reconnaissance du CeS dans la
communauté.
Mettre davantage d’activités ludiques à leur disposition.
Discussion d’équipe et avec les femmes afin de
développer de nouvelles manières de collaborer entre
les femmes qui pourraient faciliter la communication
entre elles. Développer davantage des projets qui
permettraient aux femmes de s’exprimer de nouvelles
façons tels que des concours d’écriture, des groupes
d’arts thérapie.
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
femme à l’autre.
Il peut être difficile pour les
femmes de s’exprimer
après plusieurs années de
silence.
Difficile d’établir un lien de
confiance avec toutes les
femmes.
Temps et ressources sont
limités.
Les femmes marginalisées
représentent un groupe
vulnérable.
Lien de confiance difficile à
établir.
Le travail de rue n’est pas
dans les tâches des
intervenantes.
Déterminer les lieux lus
fréquentés par les femmes.
Temps et ressources sont
limités.
Budget limité.
Préférences varient d’une
femme à l’autre.
Difficile de s’exprimer
après plusieurs années
Établir un lien de confiance
Temps et ressources sont
limités.
Certains problèmes de
18
Manque de dons
Besoin davantage de dons de produits hygiéniques
et de nourriture saine pour répondre au nombre
de demandes ainsi qu’à la moyenne mensuelle du
nombre de femmes accueillies au CeS qui
augmentent.
Plusieurs femmes souffrent de problèmes de
santé. Leurs revenus sont souvent trop faibles
pour leur permettre de se procurer de la nourriture
saine et des produits hygiéniques de base.
Recherche et développement de partenariats. Faire la
sollicitation d’entreprises.
Besoin de faire valoir la diversité
Les femmes soulignent le besoin de se faire
comprendre. Le portrait démographique des
femmes fréquentant le CeS est très vaste, en ce qui
a trait à l’origine ethnique, l’âge, l’état civil, le
niveau d’éducation, l’orientation sexuelle, l’âge,
etc. Par ailleurs, les défis auxquels elles ont fait
et/ou font face sont multiples. Les femmes
s’identifient énormément par ces caractéristiques
et expériences de vie.
Rendre compte de la diversité des femmes et en faire
la sensibilisation (origine ethnique, âge, défis, forces)
sous forme d’affichage, d’activités, d’ateliers
d’information et de discussions avec les femmes.
Inviter des gens avec de l’expertise dans ces domaines.
Les femmes n’ont pas accès ou n’accèdent pas aux
ressources d’informations adaptées à leurs besoins
L’information est souvent mal adaptée à leurs
besoins dû à la langue, à un vocabulaire complexe,
Augmenter le nombre d’ateliers thématiques.
Déterminer les sujets à aborder en révisant
l’évaluation des besoins en tenant compte des
éléments soulevés. Organiser des discussions avec les
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
santé mentale peuvent
rendre l’expression de soi
et la communication avec
autrui plus difficile.
• Budget limité
• Manque de ressources
• Partenariats déjà établis entre
donateurs et autres
organismes/ressources.
• Organisme francophone
n’est pas toujours perçu
comme une priorité.
• Défis des haltes-accueil : pas
équipé physiquement, pas de
ressources financières et
matérielles pour préparer la
nourriture ici.
• Halte-accueil n’est pas
toujours perçue comme une
priorité
• Recherche d’information
nécessaire
• Temps et ressources limités
• Sujets délicats
• Encourager la participation
des femmes.
• Besoins peuvent varier d’une
femme à l’autre.
• Temps et ressources.
• Encourager la participation
19
etc.)
Les femmes désirent être plus informées et
outillées. Le manque d’information est une
problématique. Elles démontrent un intérêt à
acquérir de nouvelles connaissances dans divers
domaines, et s’engagent davantage à prendre soins
de leur santé mentale et physique.
femmes, mettre une boîte à suggestions à leur
disposition. Préparer des ateliers d’information en lien
avec leurs problématiques :
Logement,
manque
d’emploi,
isolement,
pauvreté/barrières économiques, etc. Inviter des
représentantes de ressources communautaires.
Méconnaissance des services offerts par les
intervenantes communautaires
La majorité des femmes fréquentant le CeS ne
connaissent pas l’éventail des services offerts par
les intervenantes communautaires du CeS. Les
femmes reçoivent ces informations seulement lors
de leur première visite.
Rendre tous les services visibles et accessibles sous
forme d’affichage, sur le site Web, dans le dépliant.
Informer les intervenantes de plancher, les stagiaires
et les bénévoles du CeS ainsi que les autres ressources
communautaires.
des femmes.
• Nombre de femmes
•
•
•
augmente
Temps et ressource
Les femmes ne lisent pas
toujours les affiches et ne se
servent pastoutes des outils
de communication.
Les informations sont
seulement disponibles en
français.
Financement imprévisible et
instable (non assuré)
Démontrer l’importance de
ces activités aux donateurs,
aux bailleurs de fonds et au
c.a.
Besoin d’activités externes
Ce type de service permet aux femmes de briser
leur isolement quotidien en les exposants à
différentes activités sous un volet ludique et
éducatif. Ces activités favorisent la socialisation, le
tissage de lien entre les femmes et la coopération.
Faire une recherche de dons qui serviraient à défrayer
les coûts des activités. Le conseil d’administration du
CeS pourrait adopter un budget annuel qui garantirait
l’organisation d’activités externes. Toutefois, ce
budget n’inclus pas les frais du souper de Noël.
•
Accessibilité
Tous les services situés au sous-sol de
l’établissement tels que la douche, la buanderie, les
ordinateurs, le mini-salon de coiffure, les machines
à coudre ainsi que l’espace plus calme avec les
divans et la télévision ne sont pas accessibles aux
personnes à mobilité réduite. Ces services sont
essentiels tant pour elles que pour toutes les
femmes fréquentant le CeS. De ce fait, certaines
doivent débourser des frais pour faire leur lessive
ailleurs, se faire couper les cheveux, ou se servir
d’ordinateur, réduisant ce qui leur reste de leur
Trouver un autre établissement pour le CeS qui serait
plus spacieux et mieux adapté aux besoins des
femmes.
• Manque de financement,
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
•
cette option n’est pas réaliste
pour l’instant.
• Démontrer la priorité
• Par faute d’espace, ces
services ne peuvent être
relocalisés au premier étage
20
faible revenu et les obligeant à se déplacer
davantage.
Localisation des bureaux d’intervention
Les entretiens ont mené à une intervention, des
démarches et des suivis avec plus de la majorité
des participantes. Elles ont partagé que le fait de
rencontrer une intervenante de façon individuelle
dans le contexte de cette évaluation leur ont
permit d’éviter de se sentir jugée par les femmes.
Pour elle, les bureaux qui encerclent l’espace
principal ne les incitent pas à demander de
rencontrer une intervenante à la vue de toutes les
femmes présentes. Ainsi, elles ont pris
l’opportunité d’aborder des aspects personnels
ainsi que des besoins spécifiques lors de leur
entretien.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
Développer de nouveaux moyens afin d’encourager
les femmes à demander un suivi ou une intervention
individuelle lorsqu’elles en ressentent le besoin.
Sensibiliser les femmes aux divers services offerts par
les intervenantes communautaires, ainsi que la gestion
de crise.
Favoriser l’estime de soi et la reprise de pouvoir des
femmes.
Trouver un nouvel établissement pour le CeS qui
serait plus spacieux et mieux adapté aux besoins des
femmes.
• Ressources et heures
•
•
•
•
•
•
d’ouverture limitées
Peut varier d’une femme à
l’autre
Rendre les services visibles à
toutes.
Vécu difficile et grande
vulnérabilité des femmes
Manque de financement,
cette option n’est pas réaliste
pour l’instant.
Démontrer la priorité
Par faute d’espace, ces
services ne peuvent être
relocalisés au premier étage.
21
7.3) LES LIMITES DU CES
Le financement
L’instabilité et le manque de financement est une réalité commune pour les organismes
communautaires et le CeS n’en est pas exclu. De ce fait, celui-ci se doit de prioriser, de se limiter et
d’économiser pour les imprévus afin de stabiliser sa survie. Ainsi, le financement est un obstacle qui
revient à plusieurs reprises dans le tableau ci-haut puisque sans celui-ci, le CeS ne pourrait subsister et
survenir aux besoins des femmes francophones marginalisées. Toutefois, le financement est un
obstacle qui limite l’amélioration de certains services et qui a un impact sur la mise en place des
stratégies qui visent à répondre aux constats énumérés dans le tableau ci-haut.
Les femmes avec enfants
Certaines femmes fréquentant le CeS se présentent avec leurs enfants. Les dons de produits
hygiéniques et de nourriture pour bébés ne suffisent pas toujours à combler leurs besoins. Par ailleurs,
quelques femmes s’attendent à ce que les intervenantes aient responsabilité de surveiller et de
s’occuper des enfants afin d’offrir un répit aux mamans. Le CeS fait la demande de denrées pour
enfants à chaque semaine et s’assure d’avoir un coin pour enfants au sous-sol avec jouets, livres de
lecture et à colorier ainsi qu’un espace plus calme et ouvert pour leurs permettre de bouger. Par
contre, le CeS demeure une halte-accueil pour femmes et non un centre pour famille. Les
intervenantes communautaires soulignent aux femmes et informent les mères des services offerts par
d’autres ressources qui sont plus adaptés à répondre à leurs besoins.
7.4) LES RÉFLEXIONS
L’entraide par les pairs
Les résultats de cette évaluation ont su démontrer que tous les services du CeS sont importants pour
les femmes. D’ailleurs, aucune femme n’a mentionné qu’un service devrait être aboli. Néanmoins, ce
projet a révélé à l’équipe de travail que le service d’entraide par les pairs affiché dans le dépliant et le
site Web ne devrait pas faire parti de l’éventail des services. D’abord, au CeS l’entraide par les pairs est
un bien fait qui résultent des services offerts et non un service individuel.
La langue
Un questionnement important émerge de cette étude, celui de la langue. Le CeS ne refuse pas l’accès
aux femmes qui ne parlent pas français, et leurs offrent les mêmes services mis à part les ateliers
thématiques présentés en français seulement ainsi que les activités externes et la fête de Noël à qui le
CeS privilégie les femmes francophones d’abord. Toutefois, nous nous demandons si cela signifie que
nous dédoublons certains services en permettant aux femmes qui ne parlent pas français d’avoir accès
aux services d’écoute et de soutien, les suivis et les accompagnements. Nous constatons que ces
femmes mettent beaucoup de pression à ce que le CeS offre des services dans les deux langues
officielles du pays. En revanche, le CeS veut s’assurer que les femmes francophones aient la possibilité
de s’exprimer dans leur langue en tout temps, de même que recevoir de l’information et du soutien en
français. Est-ce que le CeS devrait changer sa vocation ? Nous ne croyons pas puisqu’ il existe des
haltes-accueil pour femmes anglophones similaires dans la région.
L’établissement
Tenir compte du manque d’espace et de l’emplacement inadéquat de certains locaux et services
demeurent des aspects importants. Toutefois, pour des raisons financières, faire l’achat ou la location
d’un établissement plus grand et plus adapté situé au centre-ville n’est pas réaliste pour l’instant
puisque la valeur marchande est beaucoup trop élevée. En revanche, il importe d’y réfléchir et de
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
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déterminer si cet aspect devrait être une priorité et si une recherche de financement à ce sujet devrait
être mise en place.
La vocation éducative du CeS
Bien que les femmes démontrent un grand intérêt quant à l’augmentation des ateliers d’informations, il
serait pertinent de déterminer si le CeS devrait avoir une vocation éducative et, si oui, sur quels sujets
et jusqu’à quel niveau. Il serait important de discuter quelles sont les informations qui devraient être
présentées et transmises par les intervenantes du CeS et quels seraient les sujets qui nécessitent plutôt
de faire l’invitation d’une spécialiste. Le CeS se doit également de se demander si cela serait un
dédoublement de services, si certains sujets ne sont pas adaptés à l’ensemble des femmes fréquentant
le CeS et lesquels le sont davantage.
Services d’experts offerts par des bénévoles
Quelques femmes ont démontré un intérêt quant au développement de services professionnels qui
seraient gratuitement offerts par des spécialistes au CeS. Bien qu’il y ait un manque de relations avec
des personnes pouvant offrir des services gratuitement, il importerait de réfléchir sur l’envergure des
services d’experts qui pourraient être mis en place. Malgré que la majorité des services mentionnés
dans l’évaluation exigent que les usagers défrayent les coûts, certains services sont offerts
gratuitement. Toutefois, certaines femmes ne peuvent se déplacer souvent vers d’autres services et le
lien de confiance et de sécurité au CeS leur permet de s’exprimer davantage.
Le CeS et le travail du sexe
Avant cette dernière planification stratégique, un des objectifs du CeS était de « permettre aux femmes
de quitter momentanément la rue ». Par ailleurs, dans l’étude des besoins des femmes francophones
marginalisées à Ottawa qui fut réalisé en 2003 pour le CeS, il fut recommandé d’accueillir et de
développer des services particulièrement pour travailleuses du sexe. De ce fait, aucune démarche ne
fut entreprise suite à cette recommandation. Toutefois, dans cette même étude, seulement trois (3)
participantes sur (15) quinze, ont révélé avoir été associée à la prostitution. Dans les quatre dernières
années, il est arrivé à plusieurs reprises que l’équipe du CeS reçoit des appels d’intervenantes d’autres
ressources communautaires ou institutionnelles croyant que la mission du CeS est de desservir les
travailleuses du sexe, bref, que le CeS serait la ressource à Ottawa pour elles. Le CeS ne refuse pas
l’accès à ces femmes et s’assure qu’aucune information ou critères d’entrée soient exigés. Il est donc
très difficile de décerner quelles femmes sont des travailleuses de rue. Selon l’équipe de travail, ce
nombre serait très minime, voir presque nul. Puisque le sujet demeure un tabou dans la société, les
femmes qui fréquentent le CeS n’ont donc pas tendance à s’étiqueter en tant que travailleuse de rue si
tel est le cas. Ainsi, il peut arriver que le CeS accueille ces femmes, mais celles-ci sembleraient
fréquenter le CeS dans l’optique de combler leurs besoins primaires tels que se nourrir, se laver, faire
leur lessive, briser leur isolement, etc. Il est pertinent de se demander pourquoi le CeS est encore tant
associé au travail de rue si l’équipe de travail elle-même ne perçoit pas cela. Il semble donc pertinent
d’en faire la démystification de cette situation auprès du réseau des ressources communautaires et
institutionnelles.
Évaluation des besoins et du profil des femmes du CeS
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VIII -CONCLUSION
Au fil des ans, les statistiques comptabilisées par les intervenantes démontrent une augmentation du
nombre de femmes fréquentant le CeS. Malheureusement, cela signifie qu’un grand nombre de
femmes sont socialement et économiquement marginalisées, et ce, uniquement si l’on se base sur les
statistiques du CeS. De ce fait, et tel qu’il a été conclu dans l’évaluation des besoins entreprise en 2006,
cette étude confirme une fois de plus, la nécessité d’une halte accueil à l’intention des femmes
francophones et d’expression française marginalisées. Les résultats ont su illustrer le fait que malgré
que ces femmes partagent le défi de la marginalisation, chacune d’entre elle a un vécu, des expériences,
des traits de personnalité ainsi que des besoins qui lui sont propre. La mission du CeS ne vise pas à
répondre directement à tous les besoins énumérés par les femmes qu’il accueille. Le CeS se doit de
demeurer réaliste face à l’ampleur et la complexité des besoins des femmes, par faute de financement
et afin d’éviter le dédoublement de services. Par contre, le CeS tient à offrir des services de qualité qui
se trouvent dans le cadre de ses objectifs.
En tant qu’organisme, il est commun de faire l’encontre d’embûches. Néanmoins, il importe de se
tenir debout et de prendre conscience des changements à apporter. Le CeS a fait l’encontre de
nombreux défis, et ce à tous les niveaux. Toutefois, malgré ces obstacles, l’engagement et la passion
des membres de l’équipe de travail ont fait en sorte que le CeS a repris force et qu’il travaille fort afin
de répondre aux besoins des femmes marginalisées. Le quotidien au CeS vécu par le personnel, les
statistiques, ainsi que les commentaires des femmes sont des preuves que le CeS a prit sa place dans la
communauté et que son soutien envers les femmes francophones marginalisées est crucial.
Cette évaluation a permis au CeS de rendre compte de la diversité des caractéristiques et des besoins
des femmes marginalisées. Chacune des femmes fréquentant le CeS ont accès à des services qui
répondent grandement à certains de leur bien-être, leur santé et leurs conditions de vie. Bien qu’il
restera toujours des améliorations à apporter ainsi que des obstacles à surmonter, cette évaluation fut
très positive et nous permet de conclure qu’au Centre espoir Sophie, l’accomplissement de notre
mission est au cœur de nos interventions !
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